ARTICLE11
 
 

mardi 27 avril 2010

Sur le terrain

posté à 21h09, par Grégoire Souchay
11 commentaires

Climat : à Cochabamba, des peuples d’accord pour ne plus l’être
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Les médias officiels s’en fichent, les autres aussi : le sommet de Cochabamba s’est terminé dans l’indifférence. Un silence inversement proportionnel à l’importance d’un conférence qui, dans son communiqué final, appelle à mettre bas le capitalisme, fustige les fausses solutions écolos et énonce les droits de la Terre. Oui, rien que ça… Grégoire y était : analyse et compte-rendu.

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Et voilà ! On vous l’avait bien dit ! Ça ne servait à rien de s’agiter, regardez cet échec ! UNE déclaration, une de plus. Autant dire : rien. Ou presque…

La Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre Mère vient de s’achever. Et les rares Européens à s’y intéresser, ceux qui ne se cantonneront pas aux déclarations stupides d’Evo Morales sur les effets indésirables des « poulets transgéniques » et iront chercher un peu plus loin que la première dépêche AFP venue (sur le sujet, voir l’analyse de l’affaire publiée par le très bon site Primitivi), n’en retiendront qu’une chose : l’échec. Comprendre : ce serait juste une déclaration de plus, sans aucune portée. La routine des sommets sans lendemain, quoi…

Erreur ! La première chose a souligner tient à l’existence même de cette déclaration finale. Anecdotique ? Oh que non : le grand problème des forums précédents, de Porto Alegre à Belem, tenait à ce qu’ils n’élaboraient jamais de déclaration finale commune (par peur d’outrepasser le dogme de l’horizontalité absolue), mais seulement des documents de synthèse. Première à être organisée par un gouvernement, la conférence de Cochabamba est aussi la première à aboutir à une déclaration - élaborée en l’espèce par 17 groupes de travail, regroupant des participants de 147 pays. Surtout, ce fameux « accord des Peuples » - puisqu’il se nomme joliment ainsi - pose quelques principes essentiels.

Contre Copenhague, contre les fausses solutions

C’est là chose connue de tous : le changement climatique entraînera une augmentation de la température de 4 à 6 % à l’horizon 2050. Et ce n’est pas le pitoyable exercice d’esbroufe de Copenhague qui va y changer grand-chose. Justement : «  L’accord de Copenhague ne donne aucune réponse permettant d’empêcher des changements totalement irréversibles (…). Nous le refusons de manière absolue et ne lui conférons aucune légitimité », souligne salutairement « l’accord des Peuples ». Le réchauffement climatique ? Il s’agit d’une crise socio-environnementale dont la principale cause « est le système capitaliste » et les premiers responsables les pays dits « développés », explique le même. Qui résume ensuite : « Dans le système capitaliste, la Terre Mère se convertit seulement en source de matières premières et les êtres humains en moyens de production et consommateurs, en personnes qui valent pour ce qu’elles ont et non ce qu’elles sont. » Évident ? Peut-être. Mais il fallait bien commencer par le dire.

La déclaration finale aligne ensuite pour le compte ce qu’elle appelle les « fausses solutions ». Soit en vrac « marchés de carbone, agro-carburants, modifications génétiques, nano-technologies, géo-ingénierie, ainsi que tous droits de propriété intellectuelle sur le vivant et sur les savoirs ». Ce sont donc, au bas mot, 80% des solutions « écologiques » et technologiques actuellement prônées par les pays occidentaux qui sont rejetées.

La déclaration finale appelle enfin à renouveler le protocole de Kyoto - seul texte international à portée contraignante - en étendant la contrainte pour la période suivante à une réduction des émissions de 50 %. Et elle apporte son soutien aux gouvernements qui voudraient assigner devant la Cour internationale de Justice les États n’ayant pas respecté le protocole1. Quant aux États-Unis, ils sont une nouvelle fois pointé du doigt : il leur est, à nouveau, demandé de signer le protocole de Kyoto.

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Des histoires de fric

Le document met en avant un nouveau concept, appelé à devenir central à l’avenir : la dette climatique. Alors que les pays du tiers Monde ont été et sont encore soumis au paiement d’une dette et d’intérêts injustes, ce sont les pays du Nord qui sont en réalité débiteurs. De manière historique, par ce pillage des ressources des pays du tiers Monde qui a permis le développement industriel de l’Europe. Et - surtout - en raison de la dette climatique, puisque les dégradations environnementales causées par le Nord ont des conséquences directes sur les pays du Sud. Les responsables du changement climatique doivent donc payer. Logique. Pour cela, avance la déclaration, « en plus de l’Aide au développement, les pays développées doivent s’engager à un paiement annuel public et direct d’au minimum 6% de leur Produit Intérieur Brut ». Seul problème, les rédacteurs de « l’accord des Peuples » semblent ne pas avoir compris combien les caisses des pays occidentaux sont vides… non ?

Le communiqué prévoit aussi la création d’un Fond d’adaptation, un mécanisme financier de paiement des dommages environnementaux aux pays victimes du changement climatique. Celui-ci accorderait des compensations économiques, ainsi que technologiques.
Enfin, « l’accord des Peuples » réclame l’abandon des mécanismes de marché. Les « bons carbones » ou les programmes REDD2 doivent être immédiatement abandonnés au profit d’un programme mondial de reforestation, respectueux de la faune et de la flore, réalisé avec le consentement des populations touchées.

Y’a pas que l’argent… y’a aussi les gens

Au delà de mécanismes purement économiques, d’autres idées novatrices apparaissent dans le texte. Ainsi de l’air, présenté comme un « espace atmosphérique » dans lequel les pays développés occupent une place démesurée, les « bons carbones » n’ayant d’autre vocation que de leur permettre d’accroître cette place davantage. Le communiqué exige ainsi que les pays développés libèrent cet espace atmosphérique, pour permettre aux autres pays du monde de pouvoir se développer.
D’un même élan, le texte redéfinit les forêts (bosques), excluant les plantations extensives et les monocultures ; soit tout le contraire des négociations de Copenhague. La nuance est d’importance : reboiser dans ces conditions n’a plus du tout le même sens.

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Le texte pose aussi la question des réfugiés climatiques, estimés entre 100 et 200 millions à l’horizon 2050. « Les États doivent assumer leur responsabilité et éliminer leurs législations restrictives en matière d’immigration, ainsi qu’intégrer pleinement les nouvelles catégories de migrants climatiques », dont la définition sera établie par une future convention internationale. Dans les cartons aussi, la création d’un Tribunal international de conscience, pour assurer les droits de ces nouveaux migrants.
Un programme qui ne peut avoir de sens que s’il va de pair avec une profonde réforme des Nations-Unies, à même de transformer ce cénacle restreint de gouvernements en réelle agora des peuples du monde. L’idée peut paraître utopique, mais sa réalisation est impérative. Les sifflets et huées qui ont couvert l’intervention de la déléguée de l’ONU, lors de l’inauguration officielle du sommet de Cochabamba, mardi dernier, donnent une juste idée du ressentiment des pays du Sud envers l’ONU. Tout autant que cette déclaration de Miguel d’Escoto, célèbre prêtre révolutionnaire nicaraguayen3 :« Les Nations-Unies sont une fraude généralisée. Elles ne représentent pas les peuples, mais les dirigeants des nations de ce monde. Il ne faut pas réformer l’ONU, il faut la réinventer. Avec des principes véritablement démocratiques. Et sans avoir peur de s’opposer à la toute puissante volonté des États-Unis, eux qui n’ont jamais respecté les décisions de l’ONU et ont toujours agi contre elle et en dehors. Il n’y a aucune raison que nous les prenions en compte pour refonder l’organisation. » Se réformer ou mourir, l’ONU est prévenue.

Droits de la Terre, droits originaires

L’autre grande partie de ce texte concerne les droits de la Terre Mère. Lesquels pourraient se résumer par cette formule : « L’Homme appartient à la Terre, la Terre n’appartient pas à l’Homme. » Si on détaille ? Les principes du projet de Déclaration universelle des droits de la Terre Mère comprennent le « droit à la vie et à l’existence, au respect, droit pour la Terre de poursuivre ses cycles d’existence sans altération humaine, droit à l’eau comme source de vie, à l’air propre, à la santé intégrale, droit à être libre de pollution, y compris de déchets toxiques et radioactifs, droit à la non-altération génétique et enfin droit à une réparation pleine et rapide pour les violations de ces droits ».
Des considérations hautement secondaires pour nous, blasés que nous sommes. Pourtant, là-aussi, c’est essentiel : pour la première fois, un texte international considère la Terre comme un être vivant. Un être qui vit et peut mourir. Une nouveauté qui constitue une victoire plus que symbolique pour de nombreuses organisations sociales et indigènes des pays du Sud.

En sus, la déclaration affirme « la pré-existence des droits des peuples originaires et indigènes sur leur territoire et le droit de vivre selon leurs cultures traditionnelles, contribuant ainsi au combat contre le changement climatique ». L’idéal à atteindre est désormais le « vivir bien » (bien vivre), mode de vie « reconnaissant la Terre comme un être vivant avec laquelle l’Homme entretient une relation indivisible, interdépendante, complémentaire et spirituelle  ». L’influence des revendications indigènes est ici nettement visible.

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Démocratie mondiale et justice climatique

Vu des pays occidentaux, c’est peut être le point qui semble le plus facile à mettre en œuvre : la création d’un Tribunal international de justice climatique et environnementale. Avec l’idée d’y juger des États, mais aussi des entreprises et même des individus, pour peu qu’ils participent au changement climatique. Il faut encore, évidemment, préciser quels seront concrètement les délits susceptibles de faire l’objet d’une condamnation ; le processus n’en est qu’à son début, cela viendra.

Reste ce qui est sans doute l’une des propositions les plus emblématiques du sommet : la mise en place d’un référendum mondial sur le changement climatique. La déclaration appuye cette proposition et propose cinq possibles questions :
De quel niveau les pays développés et les firmes multinationales doivent-ils réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
Dans quelle mesure les pays développés doivent-ils financer la lutte contre le changement climatique ?
Faut-il créer un tribunal international de justice climatique ?
Faut-il adopter une déclaration mondiale des droits de la Terre-Mère ?
Faut-il sortir du système capitaliste ?

De la théorie à la pratique ?

Des objections ? Tout cela ne consisterait qu’en un « catalogue de bonnes intentions » ? Une liste de « joyeuses utopies n’ayant aucune chance de s’inscrire dans le monde réel » ? Ben non : ces propositions sont déjà à l’étude et le propos de ce sommet était justement de commencer à déterminer les conditions concrètes de leur réalisation.
Côté grands principes ? Evo Morales s’est engagé à présider la Commission des peuples qui présentera la déclaration devant les Nations-Unies. Il s’est également engagé à porter une autre proposition, celle d’inscrire le droit à l’eau comme droit de l’Homme fondamental.
Côté propositions ? Curieusement, c’est celle d’un référendum mondial qui paraît la plus immédiatement réalisable. Le film World vote Now4 le démontre, qui explique qu’un ingénieux système de vote a déjà permis un vote simultané dans 190 pays. Avec une vraie volonté politique (et la pression populaire nécessaire à impulser cette volonté), on peut imaginer mettre à disposition de ce projet global les systèmes de vote nationaux. Quid des dictatures, des multinationales ? Rien ne prouve qu’elles le combattraient, tant elles se fichent sans doute comme d’une guigne d’un tel référendum, pour peu qu’il n’entre pas directement en contradiction avec leurs intérêts. Dans World vote Now, le réalisateur part ainsi à la rencontre des groupes terroristes extrémistes chiites, interrogeant même l’un des chefs de ce mouvement qui affirme soutenir une telle initiative. Il n’est pas le seul : peu ou prou, personne ne s’y opposerait.
Quel intérêt, alors ? On peut espérer que la réalisation d’une telle proposition serait une avancée considérable sur le plan démocratique, un progrès essentiel pour ouvrir à de nouvelles possibilités. On peut espérer aussi qu’il ne manque que la coordination et la participation pour que le projet se réalise. D’ailleurs, le premier référendum mondial est prévu pour le 22 avril 2011, à l’occasion de la journée mondiale de la Terre Mère. Trop tôt ? Ce sera pour l’année suivante, alors. Ou encore plus tard : les plus pessimistes sur le projet parlent d’un délai maximum de 10 à 15 ans.

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Une deuxième proposition est susceptible de réalisation concrète, celle du Tribunal de justice climatique. Soyons pragmatiques : pour créer un tel tribunal, il suffit de la signature d’une convention à portée contraignante entre seulement deux États. Dans la pratique, ils seraient davantage à jouer le jeu, à commencer par tous ceux de l’ALBA5. L’idée a également de fortes chances d’être votée par l’Assemblée générale de l’ONU majoritairement constituée de pays pauvres ayant tout intérêt à une telle proposition ; ses décisions sont surtout symboliques, mais c’est déjà ça. Restent les pays riches : là, il nous revient de faire en sorte que nos gouvernements se joignent à la proposition ; quitte à ce qu’ils le fassent pour de mauvaises raisons, électorales. Il s’agit au fond d’un nouveau combat d’ampleur, comparable à ceux des droits de l’Homme, des droits des femmes ou les droits sociaux.Qui dit qu’on devrait toujours perdre ?

La proposition la plus difficile à mettre en pratique sera certainement le règlement de la dette climatique. Dans l’absolu, l’objectif des 6% des PIB des pays riches pourrait largement être atteint en y investissant les budgets de défense - chose somme toute plutôt saine pour n’importe quel défenseur de la paix. Une proposition sans doute très utopique, puisqu’elle remettrait en question l’ensemble des rapports de pouvoirs sur la planète et supposerait que les puissances occidentales acceptent volontairement de ne plus être à terme les fondements de ce monde. Il ne faut pas trop rêver ? Sans doute. Quoique… Les rapports de forces changent à des vitesses parfois insoupçonnées, ce sommet en est la preuve. Qui sait, donc ?

Ces trois propositions pourraient laisser croire que les participants au sommet avaient la tête dans les étoiles et fixées sur un avenir radieux. Erreur. Il faut ici citer l’initiative du gouvernement équatorien, qui vient de prouver qu’il avait joliment les pieds sur terre. Au travers du projet ITT, celui-ci s’est en effet engagé, contre compensation financière proportionnelle, à ne pas exploiter les riches gisements de pétrole dans sa région amazonienne de Yasuni. Et a aussi appelé à une collecte internationale de deux milliards de dollars afin d’amener les États-Unis à signer le protocole de Kyoto. C’est déjà ça, non ?

Quand même : au bout du compte, une simple déclaration

Vous allez dire : tout cela, ce sont des mots, des palabres. Mais pour les personnes présentes à ce sommet, pour moi aussi, la portée est plus que symbolique. Comme un tournant fondamental.

Ce serait impossible chez nous, riches et égoïstes pays occidentaux ? Ce n’est pas vraiment la question. Dans la crise des idées et de la politique que nous traversons, le principal problème est d’abord de savoir vraiment ce que nous voulons pour l’avenir, ce à quoi nous aspirons. Il suffit d’y croire. C’est d’ailleurs là la base de tout mouvement social : la croyance collective au changement déclenche l’action. Cette espérance existe bien dans des régions du monde beaucoup moins avantagées, alors pourquoi pas chez nous ? Une question pas si tranchée qu’elle n’y paraît, surtout au regard de cette conviction que nous devons changer, à court terme, nos modes de vie, pour éviter la disparition de l’espèce humaine sur Terre.

Alors, oui, il n’y a eu qu’une simple déclaration, pleine de bonne intentions, sans aucune portée de contrainte. Mais une réelle chance existe que ces mots marquent l’histoire, par leur portée et leur dimension symbolique. Quant à la mise en œuvre réelle du texte, elle ne dépend finalement que d’une chose : ce « mouvement mondial des peuples pour la terre Mère » souhaité par Evo Morales. Il serait peut-être temps de se bouger les fesses…

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Précision A11 : Note que Grégoire anime l’excellent blog Escapades bolivariennes. Il y a notamment raconté le sommet au jour le jour. Et hors conférence climatique, il y parle de son long séjour en Amérique Latine, sous un angle parfois personnel, souvent politique. C’est là que ça se passe.

Par ailleurs, l’auteur, reparti au fin fond de l’Amazonie, n’a qu’un accès limité au net. Pas sûr qu’il puisse répondre aux éventuels commentaires.



1 Pour rappel : au lieu de réduire, les émissions de gaz à effet de serre des pays développés ont en effet augmenté de 11 % depuis 1990.

2 Les REDD, soit Réduction des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation forestière, sont des programmes de reboisement, menés sous l’égide de l’ONU et financés par un prélèvement sur les « bons carbones ». Pour plus de détails, voir notamment cet article synthétique de Fabrice Nicolino publié dans Bakchich.

3 Je l’ai déjà cité dans un précédent billet, ICI. Qu’importe, je recommence.

4 Le film est disponible en téléchargement libre ICI.

5 Soit l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, qui regroupe le Venezuela, Antigua-et-Barbuda, la Bolivie, Cuba, la Dominique, l’Équateur, le Nicaragua et Saint-Vincent-et-les Grenadines.


COMMENTAIRES

 


  • mercredi 28 avril 2010 à 06h47, par un-e anonyme

    Oui, c’est très joli tout ça. Mais il faut aussi savoir que le Gouvernement d’Evo Morales sait parfaitement utiliser politiquement la naïveté des militants écologistes (et indigénistes). N’oublions pas qu’Evo a promulgué la création d’une route qui va couper en deux le parc National Isiboro-Sécure, sans qu’aucune étude d’impact environnemental et social n’ait été réalisé, et sans que les dirigeants indigènes des basses-terres qui vivent dans la région ait sérieusement été consultées. Cette petite merveille de route, dont l’objectif est de développer le commerce vise à favoriser les colons producteurs de coca du Chaparé. Merci camarade Lula de nous donner les moyens de percer les derniers recoins de la forêt amazonienne. (Mais non, le Brésil n’a pas d’intérêts stratégiques en Bolivie, mais non...) Que dire par ailleurs du projet de construction d’un immense barrage sur le Beni qu’Evo Morales a affirmer vouloir réaliser prochainement et qui provoquera des dégats immenses aussi bien écologiques que sociaux ? Ce barrage fait surement partie d’un plan de protection de la Pachamana... On s’étonne vraiment lorsque l’on sait que ce projet, Evo l’a sorti tel quel des dossiers archivés de la gestion d’un dénommé... Hugo Banzer ! Soyons prudents. Evo Morales est habile. C’est un vrai politicien. Mais pas forcément le héros de la Terre Mère qu’il prétend incarrné.

    • mercredi 28 avril 2010 à 18h13, par Manuel

      Merci beaucoup pour ce commentaire qui confirme mes doutes et mes craintes concernant ces personnages...

      « le Gouvernement d’Evo Morales sait parfaitement utiliser politiquement la naïveté des militants écologistes (et indigénistes). » Vous avez raison. Finalement, en regardant bien, c’est partout pareil, ici comme ailleurs.

      Concernant ce passage dans le texte : « Il faut ici citer l’initiative du gouvernement équatorien, qui vient de prouver qu’il avait joliment les pieds sur terre. Au travers du projet ITT, celui-ci s’est en effet engagé, contre compensation financière proportionnelle, à ne pas exploiter les riches gisements de pétrole dans sa région amazonienne de Yasuni. Et a aussi appelé à une collecte internationale de deux milliards de dollars afin d’amener les États-Unis à signer le protocole de Kyoto. C’est déjà ça, non ? » Je suis sûrement pessimiste mais ce ne serait pas plutôt pour se donner bonne conscience, une bonne image quoi ? Et combien de temps cela va t-il durer ? Et puis le protocole de Kyoto, franchement, c’est aussi efficace et bénéfique que l’effet d’une chiure de mouche dans l’océan...



  • mercredi 28 avril 2010 à 13h20, par dan29000

    Je crois que l’auteur a bien fait de repartir et que les difficultés d’accès au web seront une chance pour lui, car pour les commentaires, après la lecture d’un tel article, ils ne peuvent que tenir en un seul mot : consternant (d’écrire de telles phrases).

    Dan29000 pour le site : danactu-resistance

    • Ce qui est consternant, c’est d’expédier un long billet travaillé en trois phrases suffisantes et prétentieuses. Vous avez des critiques ? Formulez-les et expliquez-les. Sinon, abstenez-vous de laisser ce type de commentaire, on s’en portera tout aussi bien.

      • mercredi 28 avril 2010 à 16h09, par Greg

        @ danactu
        j’ai la « chance » temporaire de pouvoir lire les commentaires. et ca ne fait que confirmer ma (deja pietre) opinion vis a vis des europeens et de leur attitude vis a vis de tout ce qui sort de leur champ visuel militant.
        malheureusement je n’ai pas acecs aux plateformes over-blog (ca doit etre la censure du dictateur morales non ?) depuis l’amazonie mais je vous promet d’y faire un tour un de ces jours et de vous repondre de maniere aussi construite et intelligible que vous l’avez fait.

        @ anonyme

        Nous sommes bien d’accord. le revolutionnaire de ce sommet n’est pas morales ni son gouvernement mais bien ce qui s’y est decidé. Le probleme c’est que pour l’heure, le leader du mouvement mondial pour la justice climatique reconnu apr ses acteurs, c’est bien lui. il ne s’agit pas de soutien inconditionnel mais d’appuyer ce qui peut l’etre. comme je l’ai dit dans le precedent papier, la table 18 (de debat du sommet) alternative, fut composée de gens qui soutiennent totalement morales mais pas les plans extractivistes de son administration.

        apres, compte tenu de la trajectoire du type, comme celle de lula j’aspire a penser que ce genre de chose ce n’est pas si decision politicienne, c’est plus qu’il est elu president sans avoir le pouvoir reel pour autant. tout comme lula au bresil ne poeut presque rien faire sur le plan structurel tant il est bloqué par les enormes interets sur son pays.

        Voir en ligne : Escapades Bolivariennes



  • jeudi 29 avril 2010 à 14h12, par Prmitivi

    Salut Grégoire,
    super merci pour ces trois articles qui montrent un peu tout ce qu’on ne peut pas voir d’ici.
    Super difficile toujours de faire la part des choses en lisant les articles de presse.

    D’ailleurs en parlant de ça, je ne sais trop comment prendre le lien sur notre site le « ceux qui ne se cantonneront pas aux déclarations stupides d’Evo Morales sur les effets indésirables des « poulets transgéniques » »... sympa ou pas sympa ? Je ne sais je ne sais...

    Mais en attendant d’aller en Bolivie, (ce qui devrait se faire d’ici la fin de l’année j’espère et s’y j’arrive à y aller j’espère bien te chopper !!) on a mis en ligne quelques traductions (oui je sais pas parfaites du tout) des articles autour de ce sommet, à voir par ici : articles sur la conférence des peuples sur le changement climatique.

    Voili, voilu.
    Abrazos compañeros, y suerte

    • oyé oyé ! j’allais finir par douter qu’en dehors de lemi, jbb et moi, personne ne s’interessait a cochabamba. Avec la caution VIP of primitivi, je suis sauvé dans mon honneur.

      pour le lien indésireux, d’abord c’est JBB qui l’a mis (je sais c’est pas bien de balancer).
      moi je faisais allusion a la « grande Presse » (poubelle) qui effectivement pendant le sommet est resté bloquée là dessus... en reprenant etrangement les articles du journal de droite local ... quoi coincidence ?

      apres, A11 n’ayant pas a priori primitivi dans sa liste noire, je pense que les camarades ont mis le premier lien qu’il trouvait dans leur cercle respectacle (que veux tu ces anarcho autonome sont d’un sectarisme...) parlant du sujet. donc on va dire que c’etait sympa meme si c’est pas flagrant.
      bon je suppute, apres, je laisse les boutiquiers repondre par eux memes.

      et au passage vu qu’on est en bonne compagnie, merci pour le boulot de traduction sur la dictature au honduras, en francais ya pas d’autres sources d’info. continuez comme ca (avec ou sans fautes d’ortograf d’ailleurs)

      Voir en ligne : Escapades Bolivariennes

      • Yep Yep

        @ Primitivi : c’est moi le responsable, fautif qui ait rajouté le lien à l’article de Grégoire. Et il n’y entrait - bien entendu - aucune intention « pas sympa » ; c’était même tout le contraire. :-)

        Mais c’est vrai qu’à la façon dont ça a été fait, ça peut laisser planer le doute. Je corrige cette maladresse de suite, désolé. Et : bravo pour le boulot.

        @ Greg : « je pense que les camarades ont mis le premier lien qu’il trouvait dans leur cercle respectacle »

        C’est tout à fait ça. Je voulais rajouter quelque chose dans le genre « ainsi que le démontre ¨Primitivi », et puis j’ai oublié. Je plaide coupable et répare ça immédiatement. Hop !

        • vendredi 30 avril 2010 à 11h03, par Primitivi

          @Greg : Merci pour les paroles de soutien (à JBB aussi) on en a bien besoin, et oui je pense tout de même finir par améliorer mon castillan en bougeant de France. Peut-être pour le festival de ciné à Quito fin septembre.

          @JBB : Pas de soucis ;) je m’en doutais un peu héhé. Et puis au final on s’en fout, tout le truc étant de pallier à la désinformation ambiante qui grossit qui grossit. Mais je suis tout de même bien déçu des comportements de lecture des internautes. Beaucoup de ciblage sur les articles qui sont « sous les feux de la rampe » et aucune aventure sur les infos environnantes. Trop le sentiment de consommation d’info, et la simple conso ça me gave !

          Voir en ligne : Primitivi



  • lundi 10 mai 2010 à 21h14, par Urgence Climatique Justice Sociale

    Merci pour ces articles très intéressants.

    Pour information, vous trouverez ici de nombreux textes publiés en français sur Cochabamba (dont celui-ci) : http://www.article11.info/spip/spip...

    Bonne lecture.

    Voir en ligne : Urgence Climatique Justice Sociale

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