ARTICLE11
 
 

vendredi 5 mars 2010

Le Cri du Gonze

posté à 19h08, par Lémi
39 commentaires

Evo Morales, Président pull-over
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On peut penser que la personnalité d’un dirigeant ne compte pas. On peut - au contraire - estimer essentiel de se pencher sur le parcours et le caractère de celui qui tient les rênes. Evo, biographie du président bolivien par le journaliste argentin Martin Sivak, penche pour la deuxième option. Moi aussi. D’autant que ça me permet d’enfin déclarer ma flamme. Coming-out.

Un ministre exigea qu’Evo se rétracte. « Ta grand mère n’a qu’à se rétracter », lui répondit-il, et l’Exécutif demanda son « départ définitif » du parlement. (Martin Sivak)

Je sais, ça manque de sérieux. On ne déclare pas sa flamme à un président en exercice, ce n’est pas convenable. J’ai résisté, tu sais, avant de passer à l’acte. Mais je n’ai plus la force, ni l’envie. À bout, je suis. Cela fait plus d’un an que je lutte contre cette inclination. Que je fais tout pour éviter de penser à lui. Et à force, j’y étais presque parvenu. Certes, le drapeau Aymara continuait à claquer fièrement au vent sur mon balcon, et le poster Evo Presidente trônait encore en bonne place dans ma cuisine, mais j’avais fini par refouler mon admiration débordante. Pas le choix : passionné de politique latino-américaine et du socialisme du XXIe siècle qui s’y échafaude, je savais ne pas pouvoir me laisser aller aux sentiments sous peine de perdre toute crédibilité. Pour mener des entretiens avec des spécialistes ou parler de sujets qui fâchent, j’ai dû abandonner mon côté midinette, me concentrer sur le concret, les chiffres, les mesures. Une approche rationnelle. Pour tout te dire, ça a presque marché : Evo, je n’y pensais plus du tout. Ou alors, comme à un simple dirigeant politique, pas une âme sœur.

Mais voilà : ça n’a pas duré. Tout est tombé à l’eau il y a une semaine, quand j’ai fait l’erreur d’aller boire quelques verres avec l’ami Sergio Caceres, ancien rédacteur du journal bolivien El Juguete Rabioso1 et désormais éditeur au sein d’une petite structure hexagonale, Le Jouet Enragé. Au cours de la discussion, il m’a donné le dernier livre édité par sa maison (avec l’Esprit Frappeur2), sobrement intitulé Evo3. C’est un reportage de Martin Sivak, journaliste argentin qui a longuement suivi Evo Morales au quotidien, s’est immergé dans sa vie, allant jusqu’à le seconder sur des terrains de foot (la grande passion de Morales) ou à lui servir de traducteur pour une conférence au Nigéria. Et donc, il a suffi que je me plonge dans cette passionnante biographie Evo-embedded pour que mes bonnes intentions fondent comme neige au soleil altiplanien. Bérézina intellectuelle.

Je l’ai lu d’une traite. Et - une fois l’ouvrage reposé - tout est remonté à la surface. Je me suis soudain rappelé de ce jour où, alors en Bolivie, j’avais compris que l’on parlait non seulement de politique mais surtout de cœur. Un mur graffé d’une simple inscription avait suffi : « Evo, hijo de llama. » Evo, fils de lama ? Mon cœur s’était brisé. J’aurais voulu retrouver l’auteur de l’injure pour lui faire avaler ses pots de peinture avec double ration de coca à l’arsenic.

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Je me suis rappelé de ce jour où j’avais vu Evo prendre la parole sur la place Murillo de La Paz à l’occasion de sa victoire au référendum constitutionnel (article ici, photo ci-dessous). Il n’avait rien d’un orateur grandiloquent à la Chavez ou d’un déblatéreur à la Castro. Il bafouillait un peu, ne disait pas grand chose d’essentiel ; mais tout le monde s’en foutait, l’important était ailleurs. Dans la ferveur populaire, la communion de la victoire et la confiance que lui accordait la grande majorité de la population du pays le plus pauvre d’Amérique du sud.

Je me suis rappelé tout ce qui dans le personnage d’Evo Morales Ayma m’avait fasciné : son mépris de l’argent et des convenances, sa méfiance envers le pouvoir, sa dévotion au processus démocratique4, sa conviction qu’il n’est de politique qu’au service de l’intérêt des plus humbles. Le premier président indigène de Bolivie, réélu triomphalement en décembre dernier, ne se considère pas seulement comme un serviteur de son peuple, il se consacre à cette servitude avec une énergie à faire pâlir d’envie un Stakhanov sous coke. « D’un point de vue objectif, être le président de la Bolivie est la pire chose qui puisse arriver à quelqu’un de nos jours », a confié Carlos Mesa, alors président (à bout de nerfs après quelques mois d’exercice), à Martin Sivak. De la gnognotte pour Evo, élu en 2005, réélu en 2009.

Des lamas à la coca, de la coca à l’assemblée, de l’assemblée à la présidence

On jurerait que le destin d’Evo Morales a été écrit en vue de tirer des larmes dans les chaumières. Quel meilleur scénario hollywoodien que l’histoire du petit berger (à lamas) qui, à force de lutter pour les droits des siens (les indigènes/les pauvres), est propulsé à la tête de son pays ? Où trouver meilleure illustration d’un destin gravé en lettres de cocas que dans l’ascension du petit dirigeant syndical cocalero jusqu’aux plus hautes sphères de l’État ? Ça semble trop beau pour être vrai, cet Evo Cendrillon.

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Pourtant, il n’y rien de factice là-dedans, pas de story-telling à l’horizon. Evo Morales est né à Orinoca, pas loin d’Oruro, ville célèbre en Bolivie pour son démentiel carnaval (il fut trompettiste dans une troupe qui jouait lors de l’événement). Parents plus que pauvres, scolarité laborieuse, appartenance à une ethnie indigène dans un pays raciste : ça semblait mal barré pour une carrière politique, même locale… Je ne vais pas te retracer les différentes étapes de son ascension, comment il devint un dirigeant syndical cocalero respecté, comment il fut laissé pour mort par des milices réactionnaires après un passage à tabac, comment il se dévoua à sa tâche politique avec un dévouement qui semblerait réécrit après-coup s’il ne continuait encore aujourd’hui à fonctionner de la même manière… Non, je te ferai simplement remarquer qu’Evo est un indien Aymara, et que c’est tout sauf anodin tant la culture du pouvoir est singulière chez les Aymaras. Une servitude au peuple, pas un privilège, voilà comment ces communautés indiennes ont toujours abordé le statut de chef. Avec une éthique collective omniprésente. Il y a un an, le documentariste René Davila l’expliquait (sur A.11) :

Chez les indiens Aymara, rien n’est jamais acquis, tout est toujours changeant et remis en cause. Le rôle du chef y est aussi très particulier, demandant énormément d’abnégation : il doit payer pour être chef, donner tout son temps sans en tirer aucun avantage matériel. Il y a de ça chez Morales : il se sait sous le contrôle de la population, à l’inverse du « caudillo » typique sud-américain. Il n’y pas de culte de la personnalité autour de lui, il est juste là pour accomplir une tâche et il fera tout son possible pour y arriver.

Et Martin Sivak de rappeler :

Evo a dû assimiler trois règles de conduite au cours de son éducation : ama sua (ne sois pas voleur), ama quella (ne sois pas paresseux) et ama llula (ne sois pas menteur). Le quatrième s’imposerait à lui plus tard : ama llunk’u (ne sois pas servile).

Une sorte de mantra politique que le président bolivien se plaît fréquemment à répéter, auquel il tient dur comme fer. Ça peut sembler naïf, dit comme ça, un peu crédule, limite hagiographique. C’est pourtant un simple constat, unanime chez ceux qui ont été amenés à le fréquenter, amis comme ennemis : Morales n’est pas corruptible. Par rien.

L’exercice du pouvoir (en chandail)

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Lors de sa première tournée en Europe comme président, peu après l’élection de décembre de 2005, les médias européens ne se sont pas privés de moquer Morales en le surnommant « le président pull-over ». La raison ? Simple : il avait gardé, pendant toute sa tournée, le même pull à bandes colorées, assez peu raccord avec le décorum et l’apparat de rigueur. Rien d’une mise en scène, juste la marque d’un dédain absolu pour les questions d’ordre matériel : c’était simplement le seul pull-over qu’il avait emporté.

Le livre de Martin Sivak n’a même pas besoin d’insister sur son mépris pour l’argent, la chose transparaît à tout moment, dans chaque détail de sa vie. La frugalité et le refus de profiter d’une position de pouvoir pour bénéficier d’avantages sont des constantes absolues de son parcours, au point que c’en est parfois presque maladif (ainsi de ces scènes de colère dans les chambres d’hôtel à l’étranger quand il considère qu’elles sont trop luxueuses). Quand il est élu président en 2005, «  l’une de ses premières mesures consista à réduire de 57 % le salaire du président, ramené à 1 875 dollars. La suppression des dépenses réservées eut pour conséquence que ministres et autres fonctionnaires cessèrent de percevoir des primes. Il voulut remplacer le poste de ministre par celui de serviteur public, mais la constitution ne le lui permettait pas. »

Un pied de nez aux règles modernes de la politique, à l’exercice du pouvoir tel que pratiqué en terres occidentales. La réminiscence aussi d’une ascension politique qui s’est faite avec les moyens du bord, avec des bout de ficelle. Parlant de sa première tentative présidentielle (qui se conclut sur un score conséquent mais insuffisant pour gagner la présidence), Sivak explique : « Parfois, le parti n’avait pas de spots à émettre, car il lui aurait fallu pour cela des fonds ne provenant pas de l’aide de l’État. Le journaliste Walter Chavez, en charge de la campagne à La Paz, ne réussit à rassembler que 450 dollars (apportés par lui et par Quiroga). Cette épopée de la pauvreté et de la pénurie contrastait avec les campagnes millionnaires de leurs rivaux, qui dépensèrent au total 17 millions de dollars.  »

Des habitudes de frugalité qui remontent à l’époque où Evo Morales était un simple dirigeant cocalero, arpentant la Bolivie dans une bagnole pourrie et logeant chez l’habitant. Une certaine manière d’aborder le capitalisme, aussi, avec une méfiance absolue pour la sur-consommation. Une fois élu, le nouveau président déclare ainsi devant les Nations-Unis, décroissant en diable : « Le monde a la fièvre à cause du changement climatique, et la maladie s’appelle « modèle de développement capitaliste ». […] Les intérêts multinationaux proposent de continuer comme avant et de repeindre la machine en vert. […] Il faut appliquer des impôts élevés sur l’hyper concentration des richesses et adopter des mécanismes effectifs pour leur redistribution équitable. »

Lorsqu’il est élu président en 2005, Morales est catapulté dans une autre dimension. S’il est obligé de s’adapter un brin à sa fonction, il n’en reste pas moins convaincu qu’il doit être irréprochable. Sivak conte ainsi un épisode révélateur : Morales, jusque-là convaincu que sa présidence ne verrait pas la moindre effusion de sang, apprend qu’un policier est mort lors d’affrontements avec des grévistes ; désespéré, il passe immédiatement un coup de fil à la ministre en charge du dossier : « Qu’as tu fait ? Comment peux-tu nous couvrir de sang ?  »

Derrière l’image

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Sivak ne peint pas le portrait d’un président parfait, de loin. Il le montre faillible, parfois hésitant ou borné. Mais en mettant à jour l’envers d’un décor qu’il a assidument fréquenté (le livre est le fruit d’un très long travail d’enquête), il prouve surtout que cet envers est semblable à l’endroit. Pas de manigances, pas de faux semblants, pas de mensonges à répétition : l’image publique est raccord avec la réalité privée. C’est peut-être ça le plus fascinant : si Morales est forcément immergé dans le Spectacle à compter de son élection, il n’en joue pas, ne change rien. Président pull-over n’en a rien à fiche de l’image qu’il renvoie, il veut juste faire son boulot, conduire la révolution sociale et démocratique promise.

L’image de Morales est évidemment instrumentalisée, par ses partisans comme par ses détracteurs. D’un côté, cette fable quasi hollywoodienne du petit éleveur de lama devenu président. De l’autre, la volonté de ses adversaires (dans le pays comme à l’étranger) de le faire passer pour un irresponsable, limite simplet, juste bon à parader en habits traditionnels et à piquer la thune des riches propriétaires de la Media Luna. Lui s’en fiche, gouvernant depuis le début avec le même vice-président, Alvaro Garcia Lineira, intellectuel chargé de recoller les morceaux quand Evo se laisse aller à dire des conneries - ce qui arrive assez fréquemment.

Il serait idiot et contre-productif de faire de Morales une figure christique, un sauveur. L’homme semble d’ailleurs décevoir certains de ses partisans (notamment en ce qui concerne une révolution économique en demi-teinte). Reste que si je me suis laissé aller plus haut à exagérer ma fascination pour l’homme et son destin, c’est que je pense que sa politique est indissociable de sa personnalité, et plus largement, de la communauté Aymara dont il se veut le représentant (Morales a été intronisé président deux fois : une fois officiellement devant le parlement, et une fois devant les autorités Aymara, sur le site sacré de Tiwanaku).

C’est pour cela qu’il faut lire le livre de Martin Sivak (le livre est difficile à trouver en librairie : pour te le procurer, le mieux est de le commander sur le site du Jouet Enragé, ici). Pour comprendre que derrière les réformes sociales et la lutte collective, derrière la révolution bolivienne, se cache également une personnalité hors-du-commun, le détonateur du mouvement social et politique en cours : président pull-over.


Dans les épisodes précédents

Entretien avec Pablo Stefanoni : « Evo morales reste perçu comme le porteur du changement face au vieux régime »
Article consacré à la Coca :« Evo se shoote en plein ONU : que fait la CIA ? »
Entretien avec le documentariste René Davila : « En Bolivie, il y a une vraie révolution en cours. »
Billet sur un récent complot dont Morales semble avoir été la cible : « Bolivie : mais qui veut la peau d’Evo Morales ? »
La guerre du Gaz à El Alto : « La Guerre du Gaz à El Alto : grandeur (et décadence ?) des mouvements sociaux boliviens. »
La guerre de l’eau à Cochabamba : « Quand le modèle néo-libéral mord la poussière : la guerre de l’Eau à Cochabamba »
Entretien avec Boris Rios autour de la guerre de l’eau : « La leçon tirée de la Guerre de l’Eau, c’est qu’il est indispensable de faire passer le collectif avant l’individu »
Enquête sur Mujeres Creando, collectif anarcho-féministe bolivien : « Mujeres Creando » : ce féminisme qui dynamite.

Ailleurs : A lire également sur l’excellent Primitivi la traduction d’un récent entretien accordé par le président bolivien.



1 Un journal qui a joué un rôle essentiel dans l’élection d’Evo Morales à la présidence ; on t’en reparlera bientôt en ces pages.

2 Dont on te reparlera bientôt itou.

3

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À noter, la couverture ci-dessus est beaucoup plus moche que l’originale sur laquelle je n’ai pu mettre la main.

4 Martin Sivak : « Le principal conseil que lui donna Fidel – ou du moins celui que Morales juge le plus important – fut prononcé à la Havane en 2003 : « Ne faites pas ce que nous avons fait : faites une révolution démocratique. Nous sommes à une autre époque et les peuples veulent des transformations profondes, sans guerre. » »


COMMENTAIRES

 


  • vendredi 5 mars 2010 à 21h36, par Lionel Mesnard

    Ce qui est ennuyant dans la fascination que nous pouvons porter à certains leaders, c’est que le contenu de ce type d’article est rarement bon. Certes Evo Morales est atypique, il est vrai qu’il est d’un naturel déconcertant, mais bon à devenir trop lisse on ne fait pas vraiment avancé le débat ou du moins on n’apporte pas un éclairage prenant en compte les contradictions. Bon je sais, je suis un peu sévère, mais au passage ce que j’écris vaut aussi pour ma pomme... J’aime bien le côté un peu acide de votre site, mais là c’est dommage parce que cela n’apporte pas vraiment un éclairage nouveau, on est juste limite, pardon de le penser un peu pipole... Mais continuez, il y a tellement de bêtises sur ce présumé « dictateur », qu’un peu de douceur dans un monde bestial fait que vous êtes pardonné !

    Cordialement,

    Lionel Mesnard

    Voir en ligne : http://lionel.mesnard.free.fr

    • samedi 6 mars 2010 à 13h13, par Lémi

      Je comprends ce qui vous gène, mais il faut le prendre plus comme un billet de blog que comme un article fouillé. Disons que ça m’amusait d’évoquer cette face du personnage, que je ne trouve pas uniquement symbolique. Mais ce type de billet ne remplacera jamais des analyses plus fouillées, et critiques, promis, j’y reviens bientôt (et pas question d’épargner Evo pour de mauvaises raisons).

      Un peu pipole. : ouch, sévère...

      • samedi 6 mars 2010 à 14h42, par Remugle

        Je comprends très bien la sympathie que peut susciter Evo Morales... j’ai une amie qui habite depuis plus de 30 ans à Cochabamba... j’en ai donc un peu entendu causer du mouvement !....

        mais, désolé, les felicitations (parmi les premières si ce n’est la première) pour sa reélection en Iran, les accolades et les relations d’Evo Morales avec le sinistre Ahmadinejad, ça ne passe pas.

        • samedi 6 mars 2010 à 15h10, par Lémi

          Ouaip, je comprends tes réticences, je les partage. Après, je n’ai pas assez bossé la question pour pouvoir la situer dans un contexte autre que ma simple réaction indignée. Je pense surtout que cette posture tient à une volonté de fédérer un front anti-impérialisme, une sorte de nouvelle mouture des non-alignés. Ce qui n’excuse rien. Mais ne fait pas d’Evo / ni de Chavez d’ailleurs, un antisémite ou un ennemi de la démocratie, de loin. Question à creuser.

          • samedi 6 mars 2010 à 15h19, par Remugle

            « Mais ne fait pas d’Evo / ni de Chavez d’ailleurs, un antisémite ou un ennemi de la démocratie »

            Pour Evo, on est d’accord... pour Chavez j’en suis bien moins sur...

            effectivement, il y a là question à creuser ...

            mais, en internationaliste conséquent, aucune solidarité ni alliance d’aucune sorte avec un Ahmadinejad !

        • samedi 6 mars 2010 à 20h52, par Viva EVO-Viva el Pueblo

          Mais bien sur Ahmadinejad est un monstre.Alors que les assassins Bush pére et fils , oBAMA ? SARKOZY et la franceafrique ,et les dirigeants israeliens SONT DES ANGES des blanches colombes ; Tous ces personnes ont plus de sang sur la concience que Ahmadinejad.

          Je me joins mais sans retenue à cette déclartion de votre flamme à EVO.

      • samedi 6 mars 2010 à 15h14, par aureliano buendia

        C’est curieux, quand il s’agit de Morales la chose ne passe pas très bien. On n’a pas le droit a l’enthousiasme. Par contre, la sur dimension du Che Guevara apparemment ne gène personne. Pour utiliser un exemple plus actuel, le Sub-co Marcos, passe toujours bien. On va jamais parler de aucun des autres sub-commandants, mais on se laisse fasciner pour ce monsieur masqué qui fume en pipe et parle bien. Mandela ne pose pas de probleme non plus. On peut les admirer et l’écrier sans être accuse de manque de sérieux ou de tomber vers le coté pipole.. Ou pire, de faire un article que « n’apporte pas vraiment un éclairage nouveau ».

        Il y a un poète latino-américaine, Mario Benedetti s’appel lui, et il disait que les européens aiment les révolutions qui n’ont pas triomphe. Les révolutions manquants, quoi. Je ne sais pas si ce ça que gene dans le cas Morales.

        Je crains le pire. Je crains que on n’aime pas le coté péquenaud de Morales. Le subco Marcos passe car il fume sa pipe et fait de la poésie et côtoie Manu Chao. Mandela... bon, il est plutôt bon enfant avec ça cravate... il est moderne quoi, urbain, classe. Mais Morales... Morales est plutot pèquenaud, anti-chic. Et ses actes, sa vie, sa façon d’étre est déterminé par ça. Et je crains que on regarde de travers la révolte Bolivienne, car c’est la révolte des pecques. On l’acusse de mener un mouvement ethnique, mais on se trompe, c’est un mouvement pecq-nique. Et on méprise les pecques, les ploucs, ça c’est connu.

        Je reviens sur la fin de mon premier paragraphe. Je trouve injuste prétendre que cet billet « n’apporte pas vraiment un éclairage nouveau ». Déjà il faut rappeler que il parle sur un bouquin sur lequel personne en parle. Il ne faut pas confondre les choses (surtout il ne faut pas confondre le cul avec les temporas), le billet parle d’un bouquin et bien sure que apporte des éclairages sur le bouquin. Au même temps, apporte des informations du terrain sur le processus bolivien, que son des éclairages surtout pour les gens que ne connaissent rien sur ce pays. Mais la question sur l’éclairage nouveau est a poser au bouquin (à son auteur) et ne pas au billet.

        Voila. Vive les pecques.
        Voulez-vous m’excuser l’extension de cet article... je suis un peu pressé.

        ps. excusez vous la rédaction aussi , je suis un peu métèque aussi.

        • lundi 8 mars 2010 à 11h47, par biojm2

          Bonjour,
          Bien vu c’est cela, les bobos ne pardonnent pas aux pecques d’exister sauf pour leur faire pousser des carottes.
          Sinon, pour la considération, faut être habillé « en dimanche » tous les jours, être de gôôôche et haïr le prince en lui cirant les pompes.
          Viva Evo, Viva Tchavez. J’adore ces deux « dictateurs »
          Quelle gifle pour les princes et leurs cours

          JMG

          http://janmali.spaces.live.com

        • jeudi 11 mars 2010 à 21h42, par Luc B

          @ Aureliano Buendia n’était pas révolutionnaire éclairé sud-américain, juste un type quelconque incapable de relations sociales et qui a cherché la gloire pour pouvoir se taper plein de meufs, dernier point qui le fait plus ressembler Peter qu’au Che Guevara.

    • dimanche 7 mars 2010 à 10h55, par Frèd

      Putain, pour une fois qu’on a quelqu’un qui respecte un peu le peuple ! contrairement à tous ces pourris occidentaux, il faudrait aller lui chercher des poux (de lama) dans la tête.

      Et si l’article est people, moi ça me donne envie de jouer les midinettes, merde alors !

      Pour une fois qu’on a quelqu’un qui semble simple et modeste au pouvoir, il faudrait se la jouer grand intello et aller chercher la contradiction, là où on peut pour une fois se réjouir des choses simples.

      Peut-être que ton article Lémi est à l’image de cet homme, paisible et pas bégueule !

      Un exemple à suivre, sûrement imparfait d’ailleurs, comment pourrait-on prétendre à autre chose. Il est humain, il fait des conneries, quoi de plus anormal ? Mais comparativement à nos guignols, vous rigolez les mecs (et les nanas), c’est le paradis sur Terre-mama !

      Pour ma part, oui le système présidentiel, au Pérou, en Bolivie ou en France c’est nul !
      Oui, serrez la main d’une crapule de président assassin iranien, c’est encore plus nul !

      Mais merde (je me répète) entre un Evo et un Sarko, y’a pas photo !

      Et pour une fois, réjouissons-nous, et invitons nos con-citoyens à voir la différence !

      (je fais dans le slogan publicitaire, moi, ça va pas ça, allez je retourne me coucher, Bonne Nuit ;-)

      • dimanche 7 mars 2010 à 12h16, par Lémi

        @ Viva Evo / Viva El Pueblo (unido jamas sera vencido ?)

        Dénoncer les monstres occidentaux et leurs mains sanglantes n’implique pas de fermer les yeux sur les erreurs de ceux qui les combattent. Ou alors, on perd toute crédibilité. La question est complexe de toute manière (sur la position d’Evo, pas sur la saloperie d’Ahmadinedjad, que je sois bien clair).

        @ Aureliano Buendia

        Je crains que on n’aime pas le coté péquenaud de Morales. Le subco Marcos passe car il fume sa pipe et fait de la poésie et côtoie Manu Chao. Mandela... bon, il est plutôt bon enfant avec ça cravate... il est moderne quoi, urbain, classe. Mais Morales... Morales est plutot pèquenaud, anti-chic. Il y a surement un peu de ça. C’est vrai qu’il détonne dans l’imaginaire révolutionnaire occidental. Après, l’important est finalement que ce regard là, méprisant, ne l’a pas empêché de triompher en Bolivie. C’est d’ailleurs intéressant de noter que l’opposition de la media luna (Santa Cruz, Tarija...) a beaucoup utilisé ces arguments pour le discréditer, le présentant comme un indien illettré et péquenaud. Et magie : ça n’a pas marché.

        Vive les pecques ! C’est un bon cri de guerre...

        @ Fred :

        Tout d’accord, ce que représente en tant qu’homme politique est bigrement porteur d’espoir. Ce qui n’empêche pas de garder l’esprit critique.



  • samedi 6 mars 2010 à 08h52, par un-e anonyme

    "Le président de la Bolivie, Evo Morales, propose de réaliser une consultation auprès des peuples du monde afin d’obtenir un accord qui puisse sauver la Terre-Mère des abus du Capitalisme.

    “Vu que nous avons de profondes divergences entre présidents, consultons le peuple et faisons ce qu’il nous dit”
    Evo Morales Ayma, Président de l’État Plurinational de la Bolivie

    Une pétition pour le référendum est maintenant en cours et un sommet alternatif aura lieu du 20 au 22 avril prochain.
    Signez (et faites signer massivement) la pétition lancée par la Bolivie sur le référendum mondial en vous connectant sur le site : http://portalmre.rree.gov.bo/cumbre... "

    Voila une initiative qu’elle est belle. Mais pour qu’elle aie un écho, il faut quelques milliards de signature de plus....

    • samedi 6 mars 2010 à 08h53, par un-e anonyme

      Le même, en mode cliquable... :-)

      Voir en ligne : http://portalmre.rree.gov.bo/cumbre...

      • samedi 6 mars 2010 à 13h22, par Lémi

        Je suis un peu sceptique sur ce référendum en ligne, pour être franc, le côté pétition planétaire j’y crois pas trop.
        Par contre, je viens d’apprendre pour le forum climatique de Cochabamba, c’est une bonne nouvelle, même si personne n’en parlera en Europe. Je tuerais père et pachamama pour y être...

        • samedi 6 mars 2010 à 13h34, par un-e anonyme

          Pour être franc, je n’y crois pas trop non plus.
          Mais c’est une opportunité pour parler de Morales (on en parle plus sur A11 que dans toute la presse réunie), et pour montrer la préoccupation des populations.
          Évidement, avec 8000 signatures, on ne va pas aller bien loin, si ça ne buzz pas un minimum...

          • samedi 6 mars 2010 à 18h00, par lémi

            on ne va pas aller bien loin, si ça ne buzz pas un minimum... : oui, mais même si ça « buzzait » un peu, je ne crois pas que ça aurait beaucoup d’intérêt : trop vague, trop désincarné. Enfin, c’est ma vision des pétitions en ligne, il se peut que je me trompe...

            on en parle plus sur A11 que dans toute la presse réunie : oui, je sais, suis un peu mono-maniaque. En même temps, ça comble un vide...

            • samedi 6 mars 2010 à 20h19, par ehbé

              arretez de vous prendre la tete, vous les farncais, vous n’etes pas des révolutionnaires, vous invoquer une virgule mal placée pour empecher toutes initiatives révolutionnaire et vous vous réfugiez vite sous les jupes du capitaliemes , effrayez de tant d’audace... le NPA est critiqué de toutes parts, pour ceci, pour cela, et patati et patata... vous n’y arriverez jamais vous avez pourtant de la chance d’avoir un aprti anticapitaliste, mais vous le méprisez, le piétinez ingrat que vous etes evo morales n’est pas parfait, ses actes non plus, les autres partis non plus, personne ce qu’il faut c’est s’unir et arretez votre baratin, basé sur un complexe d’inferiorité et d’ego surdimentionné

              oubliez vous

            • dimanche 7 mars 2010 à 11h55, par Primitivi

              Cela fait peut-être aussi parti de la « naïveté » (dans le sens de simplicité et de franchise) du gouvernement de Morales.

              Mais tout de même ce qui est fort symboliquement dans cet appel au référendum c’est de dire : « vos chefs d’états sont des gros nuls qui n’osent pas poser les questions difficiles » et de reporter l’attention sur les véritables forces vives des nations : les peuples.

              Donc même si cette pétition est foireuse elle a son utilité.
              On verra ce qui sort du Sommet de Cochabamba le mois prochain.
              A suivre donc...

              • dimanche 7 mars 2010 à 12h27, par Lémi

                @ Eh Bé :

                Heu...

                @ Primitivi (très honoré)

                C’est vrai que cette « naïveté » lui permet d’agir, de lancer des initiatives qui ont déjà le mérite d’exister. Après, si je suis sceptique, c’est plus sur la pétition/référendum en ligne que sur le Sommet en lui-même, une initiative que je trouve très encourageante. Je n’échangerais pas un baril de Cochabamba contre 100 barils de Copenhague, c’est dit...

    • dimanche 7 mars 2010 à 01h41, par CaptainObvious

      Je dois dire qu’il ne me viendrait pas plus a l’esprit de sauver la Terre Mère que le petit Jésus

      • dimanche 7 mars 2010 à 11h58, par Primitivi

        Oui sauf que la « Terre-Mère » tu vis dessus, tu as besoin d’elle pour vivre (et pas l’inverse), et ce même si tu ne porte pas un regard mystique sur la planète ou ne la considère pas comme un être vivant.

        • dimanche 7 mars 2010 à 13h03, par Lémi

          @ Captain Obvious

          Là, je dois dire que Primitivi m’enlève les mots de la bouche...

        • dimanche 7 mars 2010 à 18h17, par CaptainObvious

          non, je vis sur la terre pas sur la Terre Mère, je laisse cette dernière aux new agistes.

          • dimanche 7 mars 2010 à 18h22, par CaptainObvious

            Note : ça n’enlève rien au besoin d’écologie mais je cale sur ce genre de truc. P

            • dimanche 7 mars 2010 à 20h53, par Primitivi

              @ CaptainObvious
              Bon si tu veux au lieu de Terre-Mère ou de Pachamama, ou encore de Gaïa, on peut tout simplement l’appeler Terre cela ne change rien au problème.
              Après chacun est libre (encore heureux) d’y apporter ou non un support mystique.

              Note : heureusement que tu as posté la note, autrement on aurait eu tendance à te voir comme un troll ;)

              • dimanche 7 mars 2010 à 21h29, par CaptainObvious

                Non, l’écologie et la superstition c’est pas du tout la même chose. Qu’a un moment donné on puisse se battre pour la même chose, c’est possible mais ça ne va pas plus loin.

                PS : Passer pour un troll parce que je rejette le concept de Terre Mère ne me gêne pas. Les croyances ne me sont pas plus sympathique quand elles se parent d’exotisme.

                • dimanche 7 mars 2010 à 21h51, par Manuel

                  Je suis du même avis que CaptainObvious. L’écologie, pas de problème, c’est même nécessaire. Mais, la religion et autre spiritualité New-Age, voir Animisme et autre Chamanisme, alors là ça passe pas du tout. Je fais plutôt l’éloge de la connaissance, de la science ( celle défendue par Jacques Testart, pas le scientisme ), de l’écologie « rationnelle ». Et c’est quand même pas du tout pareil. Dans le milieu écolo, il y a quand même pas mal d’intégristes du type anti-viande, anti-chasse, anti-pêche et j’en passe. Sans compter non plus les tarrés pour qui l’Homme est par essence mauvais, nuisible ( et souhaite sa disparition prochaine ) et la nature foncièrement bonne, et toute gentille...

                  • mardi 9 mars 2010 à 08h02, par Primitivi

                    @ CaptainObvious et Manuel

                    On dirait que je me suis mal exprimé, je vais préciser : personnellement les religions me gavent, surtout les trois grandes celles dites du Livre, celles qui foutent le plus la merde dans le monde depuis un bout et qui continuent encore de nos jours.

                    Par contre je respecte un certain mysticisme, tant que cela ne dérive pas vers du fanatisme ou des dogmes. Par exemple je respecte la croyance de la Pachamama des peuples de l’altiplano sans pour autant mettre moi-même autant de croyances dans la Terre. Je respecte la croyance en des esprits de la part des peuples des forêts sans pour autant y croire. Parce que cela fait partie de la culture de ces peuples, de leur construction du monde, leur cosmovision.
                    Je dois dire que ma vision des choses a bien évoluée en rencontrant les indigènes des Andes, d’ailleurs je vous invite à aller faire un tour par là : http://www.primitivi.org/spip.php?mot27

                    Cela ne veut pas dire que du même coup je valide des traditions sanguinaires ou mutilatrices, ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit.

                    Par contre la mystique new-age je trouve ça débile, pourquoi ? Parce que c’est une mystique occidentale artificielle dont les principes sont plus liés au business que cela à généré qu’à une réelle réflexion sur la construction du monde qui nous entoure. Une sorte de fast-food mystique.

                    Et étant moi même occidental, et ayant donc par culture un esprit logique et cartésien*, cela ne m’empêche pas de pouvoir tout de même considérer la planète comme une forme de vie sans pour autant être mystique.

                    Pour résumer ce que je veux dire deux exemples : dans une fourmilière la fourmi est un organisme vivant, la fourmilière ne peut-elle être également considérée comme un superorganisme ? Dans une forêt un arbre est un organisme vivant, mais on peut peut-être également considérer la forêt comme un superorganisme. Tout dépend de la manière de regarder les choses.

                    Dans la même veine, et en extrapolant un peu mes propos, on pourrait également dire : les cellules de l’être humain sont des organismes vivants, l’être humain ne peut-il être considéré comme un superorganisme ? (oui je déborde un peu, mais la logique reste la même)
                    Voir ici et ici pour les réflexions scientifiques actuelles sur ce point.

                    Est-ce que vous voyez un peu mieux ce que je veux dire ?

                    * Sur ce point la science et la technique peuvent elles-mêmes être des religions et des dogmes, avoir leurs fanatiques, leurs intolérances et donc être tout aussi détestables que les autres.
                    Cela dépendant essentiellement du pouvoir de tolérance et d’écoute encore disponible pour d’autres visions du monde. Il ne faut pas oublier tout de même que toute la réflexion scientifique est une construction de l’esprit humain, cela n’est pas LA réalité dans son ensemble.

                    • mardi 9 mars 2010 à 14h08, par Manuel

                      Je te remercie d’avoir répondu Primitivi. Je constate que tes points de vue ne sont pas si éloignés des miens.

                      « personnellement les religions me gavent, surtout les trois grandes celles dites du Livre, celles qui foutent le plus la merde dans le monde depuis un bout et qui continuent encore de nos jours. »
                      Rien à ajouter, je suis entièrement d’accord.

                      « Par contre je respecte un certain mysticisme, tant que cela ne dérive pas vers du fanatisme ou des dogmes. »
                      Pas de problème. D’ailleurs, je suis athé, et je me méfie tout autant de l’intégrisme athé.

                      « Par contre la mystique new-age je trouve ça débile, pourquoi ? Parce que c’est une mystique occidentale artificielle dont les principes sont plus liés au business que cela à généré qu’à une réelle réflexion sur la construction du monde qui nous entoure. Une sorte de fast-food mystique. »
                      Même chose. Le New-Age, c’est du plastique, du toc.

                      « Et étant moi même occidental, et ayant donc par culture un esprit logique et cartésien*, cela ne m’empêche pas de pouvoir tout de même considérer la planète comme une forme de vie sans pour autant être mystique. »
                      Là ça coince. C’est je pense la théorie de Gaïa d’ailleurs, mais c’est plus une théorie issue du monde New-Age qu’autre chose. Mais bon, je comprends ce que tu veux dire.

                      « Est-ce que vous voyez un peu mieux ce que je veux dire ? »
                      Oui :)

                      « * Sur ce point la science et la technique peuvent elles-mêmes être des religions et des dogmes, avoir leurs fanatiques, leurs intolérances et donc être tout aussi détestables que les autres. Cela dépendant essentiellement du pouvoir de tolérance et d’écoute encore disponible pour d’autres visions du monde. Il ne faut pas oublier tout de même que toute la réflexion scientifique est une construction de l’esprit humain, cela n’est pas LA réalité dans son ensemble. »
                      Je partage ton point du vue encore une fois. D’ailleurs, le scientisme n’est-il pas une sorte de religion de la science, comme la technoscience ? Une religion du progrés, de la modernité, etc...
                      Je suis indécrotable là-dessus, je préfère l’esprit critique, la connaissance plutôt que des réponses toutes prêtes et emballées sur notre monde, notre univers. Je n’aime pas que l’on me gomme tout doute, toutes questions !
                      Je l’ai précisé dans mon commentaire précédent, j’apprécie la science. Oui, mais je méprise le scientisme, tout comme la technoscience d’ailleurs. Une science défendue par Jacques Testart ( un biologiste très critique envers la science actuelle et les scientifiques eux-mêmes ) par exemple : http://jacques.testart.free.fr/

                      Merci de m’avoir lu jusqu’au bout ;)
                      ...et un autre pour ton site, que je trouve passionnant. Et puis l’Amérique du Sud, j’en suis amoureux !



  • samedi 6 mars 2010 à 14h36, par cyclomal

    « Une preuve que les nègres n’ont pas le sens commun, c’est qu’ils font plus de cas d’un collier de verre que de l’or, qui, chez des nations policées, est d’une si grande conséquence. »

    Montesquieu, fustigeant les esclavagistes, avait inventé à leur intention toutes sortes d’arguments subtilement sots que d’aucuns prennent encore aujourd’hui au premier degré, pour argent comptant. Parmi eux, ceux pour qui la frugalité ou le pull-over d’Evo Morales, indien des plumes sur la tête à la plante des pieds nus, est le signe de son essence inférieure, quand les dépenses somptuaires et la distribution de prébendes signent nos civilisations avancées.

    Rien de nouveau sous le soleil donc...

    • samedi 6 mars 2010 à 18h05, par lémi

      Rien de nouveau sous le soleil donc, sauf que même si certains observent ça avec mépris, il n’en reste pas moins que l’Indien ici a inversé la tendance en se hissant à la présidence. Mieux, il n’a pas eu besoin de singer le fonctionnement somptuaire de nos civilisations avancées. Un contre-pied qui m’apparaît plutôt porteur d’espoir. Et qu’importe les ricanements à l’extérieur, ce n’est pas eux qui insufflent la politique bolivienne.



  • dimanche 7 mars 2010 à 11h46, par Primitivi

    Merci Lémi pour ce post.

    Les auteurs du Jouet Enragé restent des observateurs attentifs et lucides de la réalité bolivienne. On peut lire certains de leurs excellents articles dans les archives de risal : Recherche « Jouet enragé » sur risal
    Ils avaient publié « disperser le pouvoir » qui racontait la bataille du gaz d’El alto.

    Il est clair qu’Evo semble être un chef d’état intègre, même s’il n’est pas exempt de défauts comme tout à chacun, et il est une grande chance pour la Bolivie.

    Je me demande ce qu’en pense Eduardo Galeano qui avait un peu peur de sa réélection, durant une interview il en parlait en ces termes : « parce que cela implique un certain attachement au pouvoir et cela n’est recommandable en aucun cas » (cf l’interview de Galeano « L’Amérique Latine exorcise la culture de l’impuissance » -désolé pour la traduction un peu lourde-)

    En tout cas, un truc appréciable c’est qu’il est moins grande gueule et plus discret qu’Hugo, ce qui donne un bon contrepoint au fougueux vénézuélien.

    De même le socialisme d’Evo n’est pas celui d’Hugo, Galeano en parle très bien dans son interview. Morales est plus axé sur la reconquête indigène, ce qui est assez logique en Bolivie, mais également il tente de promouvoir la philosophie de vie indigène le « Bien Vivir », qui quoique qu’elle soit (directement) inapplicable dans les pays occidentaux ou occidentalisés est très intéressante, c’est en tout cas une piste que les occidentaux doivent creuser.

    A voir également le documentaire d’Anne Delstanche : « Bolivie : Un pays qui veut exister, la dignité retrouvée »

    En espérant que les « tueur économiques » et les « chacals » nord-américains le laissent gouverner en paix... ce qui n’est pas gagné.

    • dimanche 7 mars 2010 à 13h24, par Lémi

      Oui, le Jouet Enragé, que ce soit dans sa version bolivienne (El Juguete Rabioso, on en parlera bientôt sur A.11, normalement, via un entretien avec un de ses principaux protagonistes) ou française était un très bon journal. C’est dommage qu’il n’existe plus.
      « Disperser le pouvoir » de Zibecchi, j’en parlais ici, un livre vraiment passionnant (et, pour le coup, pas du tout pipole).

      J’avais lu l’entretien de Galleano, limpide. Cet homme est vraiment magnifique : Dans une conversation on m’a demandé quel était mon héros préféré. J’ai dit : « Le jour où j’allais à l’aéroport pour entamer ce voyage j’ai pris un taxi, et j’ai discuté avec le conducteur. Le chauffeur travaillait dans le taxi entre 10 et 12 heures par jour, mais ensuite il avait un autre emploi. Il dormait entre trois et quatre heures par jour pour donner à manger à son fils. Pour lui les dimanches n’existaient pas, il ne se rappelait pas non plus à quoi ils ressemblaient ». Celui-là est mon héros préféré.
      Galleano n’est pas le seul à se méfier de l’exercice du pouvoir, à penser que l’essence de la révolution pourrait se perdre si Evo restait accroché trop longtemps au pouvoir. J’espère que les pessimistes se trompent, d’ailleurs j’en suis presque convaincu.

      Pour le documentaire, je connaissais pas, je m’y plonge dès que j’ai le temps.

      En espérant que les « tueur économiques » et les « chacals » nord-américains le laissent gouverner en paix... Et aussi qu’il ne cède pas aux mirages économiques quand le Lithium d’Uyuni rapportera de petites fortunes à la Bolivie (négocier avec Bolloré ? Madre mia !)

      Salutations

      ps : je crois que tu vis à Marseille. Si jamais ça te tente d’aller boire un verre avec JBB et moi, on sera dans le coin le week end du 26-27-28 mars. Envoie-moi un mail si t’es motive : lemi.article11@gmail.com



  • dimanche 7 mars 2010 à 13h30, par Crapaud Rouge

    Eh bé ! Voilà qui change du chef macho, toujours prêt à montrer ses crocs et ses Rollex(TM), mais qui s’aplatit comme une crêpe devant plus fort que lui. Merci pour cet article, je ne soupçonnais pas qu’Evo était venu au pouvoir porté par une culture si étrangère à la nôtre.

    • lundi 8 mars 2010 à 12h16, par Karib

      Je crois partager la sympathie de Lémi envers Evo Morales, mais aussi sa méfiance du pouvoir, de tous les pouvoirs. Après tout, on peut se laisser aller à ce genre de tendre inclination si l’on n’y adjoint pas des tonnes d’illusions, comme ce fut hélas le cas à chaque tentative de s’écarter, ne fût-ce qu’un peu, de la route tracée par les intérêts immédiats de l’impérialisme américain. Il est encore des gogos pour s’extasier devant Salvador Allende, Fidel Castro ou encenser Che Guevara, le fusilleur d’homosexuels.
      C’est ainsi qu’Evo Morales me fait penser à Thomas Sankara. Ni l’un ni l’autre n’avaient réellement dans leur besace un programme de révolution mondiale, d’abolition du capitalisme, du salariat et du patronat. Seulement une façon autre d’exercer le pouvoir, une volonté de moralisation, d’humilité. On se rappelle que le premier geste de Thomas Sankara en arrivant au pouvoir avait été de revendre la flotte de luxueuses voitures du gouvernement, puis d’encourager la frugalité, le retour à la terre, aux activités agricoles. Dans un monde délirant, le simple bon sens peut parfois avoir des allures de révolution. Si l’on ne prend pas Evo Morales pour un nouveau Karl Marx ou pour un gourou exotique, si l’on accepte les limites que de toute façon l’état actuel du prolétariat mondial dresse sur la route d’une hypothétique abolition du capital, alors, il n’est pas interdit de préférer la belle aventure bolivienne aux misères de la politique institutionnelle dans nos contrées.



  • mardi 9 mars 2010 à 14h26, par un-e anonyme

    « Je me suis rappelé tout ce qui dans le personnage d’Evo Morales Ayma m’avait fasciné : son mépris de l’argent et des convenances, sa méfiance envers le pouvoir, (...), sa conviction qu’il n’est de politique qu’au service de l’intérêt des plus humbles. »

    On aimerait que son entourage actuel de ministres ait les memes convictions...



  • mardi 9 mars 2010 à 18h03, par PJ

    Autant l’itw de Stefanoni est la meilleure chose en français que j’ai lue au sujet d’Evo (vraiment, la meilleure, encore chapeau), autant là, je tique, je m’agace. On sombre dans l’hagiographie. Alors oui, tu utilises toutes les précautions et les avertissements possibles. Oui, cet article fait suite à la lecture d’une biographie qui (forcément) s’intéresse avant tout à l’homme. Mais ces raisons ne suffisent pas. A mon avis (qui est dérisoire et bien isolé), tu aurais du te retenir.

    Je pense surtout qu’il faut sortir de la narration répétée (ici ou ailleurs) de la belle fable de « l’indigène devenu président » (ton paragraphe « Des lamas à la coca, de la coca à l’assemblée, de l’assemblée à la présidence » en est l’archétype - ce n’est certes pas l’ensemble de l’article, mais une grosse partie tout de même). Toujours à mon humble avis, trop s’appuyer sur l’identité aymara d’Evo est exactement pareil que de revenir à la stigmatiser (ce qu’on appelle plus communément du racisme). Dans ce genre de propos, est toujours présent, en sous main, le mythe du « bon indien noble non corrompu par l’occident ». Un peu à la manière d’un Sanchez de Lozada qui utilisait Cardenas en tant que caution indigène (je vais volontairement trop loin).

    C’est un leitmotiv pénible dont il parait très difficile de se dépatouiller au Nord (ce que Stefanoni fait avec un brio absolu). Tu le prouves une fois de plus.

    Ce que me gène encore plus est que les opposants boliviens d’Evo m’ont affirmé à longueur de journée qu’Evo ne parlait même pas l’aymara (sous entendu, c’est un « faux indigène »), qu’il fallait le voir faire ses discours aux communautés les plus isolées, en espagnol, alors que la moitié des gens présents comprenait quasiment rien à la langue. L’argument est fallacieux. Ce n’est d’ailleurs même pas un argument. Est ce seulement vrai, je n’en sais rien (et je m’en fout). Mais à force de dire combien Evo est indigène, on arrive après à ce genre de propos merdique, pas forcément entendu dans nos contrées.

    Bref, c’est mon coup de gueule. Tu auras d’ailleurs surement une très bonne réponse à m’apporter.

    • mercredi 10 mars 2010 à 15h26, par lémi

      Tu auras d’ailleurs surement une très bonne réponse à m’apporter. Bah non, en fait. Je vois bien ce qui te dérange ici et je me suis posé les mêmes questions au moment de la mise en ligne. Disons que je sais où moi je me situe par rapport à ce récit (dans une fascination amusée, mais qui ne l’emporte pas sur la vision politique) mais que j’étais pas certain de montrer la distance que j’entretenais par rapport à ce côté hagiographique (qui n’a par contre rien de factice : simple récit d’une vie).

      A mon sens, il était intéressant de faire un billet de ce gens pour les gens qui ne connaissent pas bien la Bolivie. Qui n’y ont pas séjourné et n’y vivent pas. Une manière d’introduire un contexte qui reste assez fascinant. Par contre, je me doutais que ça ne plairait pas à ceux qui ont l’habitude des débats boliviens et entendent ressasser ces choses depuis belle lurette. Bon, je me rattraperais avec mon prochain billet sur le sujet, promis, ce ne sera que chiffres austères et considérations économiques soporifiques (smiley vengeance).

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