ARTICLE11
 
 

mardi 20 avril 2010

Vers le papier ?

posté à 20h50, par JBB
42 commentaires

Vers le papier ? Chroniques de presse, pas pressées (vol. 1)
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Il est temps d’en recauser, non ? Depuis l’annonce « triomphale » de notre désir de publier une version papier d’A11, nous n’en avons guère reparlé. Ce qui ne signifie pas que nous restions totalement inactifs : on se renseigne, on rencontre certains de ceux qui font la presse alternative, on discute, on apprend, on agglomère des bonnes volontés et des talents. Bref, on avance… un peu.

Cette chronique, mêlant de vagues considérations personnelles, de rares infos sur l’avancement de la version papier et des réflexions sans prétention sur l’état de la presse dite alternative, paraîtra désormais tous les quinze jours.
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Parler, c’est construire ? Si on veut… Disons que je préfère penser que oui. Façon de me persuader que les dernières semaines ont été constructives et que la version papier (celle qu’on évoquait ici) avance à grands pas1. Et d’oublier que cette progression peut sembler très relative…
Je m’étais dit que je tiendrais des chroniques régulières sur l’état d’avancement du projet. Pour tenir au courant ceux que ça peut éventuellement intéresser. M’astreindre à faire régulièrement le point, nous obliger à nous bouger et à nous organiser. Et faire découvrir une (petite) forme d’envers du décor ; ce qui se trame en cuisine, en quelque sorte.
Mais voilà : si brigade de cuisine nous sommes, alors il s’agit sans doute de l’une des plus foutraques et désordonnées dont tu puisses un jour croiser la route. Ce n’est pas forcément négatif : il nait souvent de très belles choses d’un apparent bordel ambiant, ne serait-ce que parce qu’il faut l’entretenir pour ne pas mourir. Mais quand il s’agit de déposer les statuts d’une association, de trouver une façon - cadrée et productive - de travailler avec un graphiste ou de commencer à démarcher les imprimeries, à rencontrer les diffuseurs, cela devient plus chaud…

Où on en est, donc ? Disons : à la fois, très en retard et bien en avance. Côté esprit de corps et levage de renforts, on progresse. Il y a déjà des sujets dans l’air, des rubriques en travail - sans te dévoiler trop de choses, je peux te dire que nous avons déjà un infiltré (c’est à la mode, paraît-il…) au cœur du vortex, chez l’ennemi. Il y a aussi des gens doués pour le dessin, le graphisme ou la photo qui s’agrègent, d’une façon ou d’une autre, au projet. Il y a - surtout - des liens qui se nouent, autour d’une bouteille ou d’une petite bouffe, des amitiés qui se dessinent ou se renforcent, joyeuse nébuleuse de ceusses et celles qui ont décidé de mobiliser une partie de leur talent pour l’occasion. Il y a - enfin - une idée générale qui se dégage, première vision de ce que pourrait être cette version papier. Une dizaine de pages, format tabloïd (ou proche), avec du papier de qualité. Une large place pour les illustrations et le dessin. Un certain soin accordé au graphisme. Un ton spécifique – logiquement proche de celui du site, mais adapté au papier2. Et la conviction que « tout est politique » - au sens noble du terme - , qu’il n’est aucune raison d’’exclure l’art, la littérature ou la culture des marges parce qu’on se prétend engagé.

Reste des questions, loin d’être tranchées : noir et blanc, bichromie ou quadrichromie ? Quels choix de diffusion3 ? Quel diffuseur choisir, les NMPP4 ou les MLP, les Nouvelles messageries de la presse parisienne ou les Messageries lyonnaises de presse5 ? Quel imprimeur retenir6 ?

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Et encore ? Ben… Nous rencontrons en ce moment une partie de ceux qui font vivre la presse alternative. Il y a un mois, Lémi et moi étions à Marseille, notamment pour rendre visite à l’équipe de CQFD ; l’entretien paraîtra dans quelques jours, il s’en dégage - tu verras - un mélange d’enthousiasme et de lassitude qui est sans doute un très bon indicateur de l’état des forces en présence. Ceux du Chien Rouge y croient toujours, admirables dans leur façon de s’organiser (une rédaction en auto-gestion permanente, ça ne doit pas toujours être de la tarte…) et dans leur traitement d’une autre actualité. Ils en veulent, mais en ont un peu marre de passer d’un casse-tête financier à un autre, de voir leurs ventes stagner en dépit de leurs efforts et de leur talent. C’est que CQFD se remet à peine de la parution d’un hors-série photo qui a malheureusement été un flop « commercial » – d’ailleurs : pour s’abonner, c’est ici.

À Marseille toujours, on a aussi rencontré Raphaël, l’un des membres de la (très classe) maison d’édition Agone8. Lui expliquait : « Il y a une vraie vitalité de l’édition indépendante. Depuis quelques années, c’est un milieu dynamique, avec beaucoup de maisons réalisant un boulot utile et important. On pourrait même parler de foisonnement dans le monde de l’édition anti-capitaliste au sens large. Un phénomène qui a plusieurs explications. De un, il y a des lecteurs, des gens soucieux de comprendre le monde dans lequel ils vivent. De deux, faire des livres est facile et peu coûteux : à condition de bosser dur, il suffit de quelques milliers d’euros pour publier un livre (c’est la diffusion qui coûte cher). »
Parallèle évident : on lui a demandé pourquoi ce qui marche pour le livre indépendant ne se vérifie pas pour la presse alternative ? Pourquoi un tel décalage, d’un côté une édition indépendante ayant réussi à se constituer un lectorat et à s’assurer un équilibre financier (les meilleurs exemples en sont Agone et La Fabrique), de l’autre une l’information dite alternative qui ne parvient pas à trouver les siens ? Raphaël n’avait pas la réponse. Nous non plus, évidemment.

Reste que les problématiques de l’informative alternative et de l’édition indépendante se rejoignent en partie. À commencer par le combat à mener pour la diffusion. Dans l’édition comme dans la presse, celle-ci est contrôlée par quelques grands groupes en position de monopole, lesquels se fichent comme d’une guigne de la survie des titres peu connus ou des petites maisons. « Il n’y a qu’une bataille à mener, c’est celle de la diffusion », martèle souvent François Ruffin (lui sait de quoi il parle, qui porte Fakir à bout de bras depuis dix ans)9.
Là est le plus difficile. Ne pas se faire étrangler par le distributeur - c’est qu’en dessous d’un certain seuil d’exemplaires vendus, un journal contracte des dettes vis-à-vis des messageries : « Ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais nous avons connu une période où 10 % seulement des exemplaires de notre journal trouvaient preneurs en kiosque. Cela signifie que tu ne peux même pas rembourser l’impression de ton journal, et qu’en plus tu dois allonger de l’argent au distributeur. Intenable », raconte ainsi le responsable d’un titre alternatif. Ne pas se faire étrangler par le distributeur, donc, et trouver ses lecteurs, sans campagne de communication, sans publicités et sans relais des autres médias. Une vraie gageure.

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Crédit illustration : clairity.

Tout n’est pas catastrophique, pourtant. Certains titres s’en tirent plutôt pas mal. Ainsi - paraît-il - de La Décroissance. Ainsi - c’est confirmé - de la nouvelle et très réussie version du Tigre (tu peux retrouver ici la passionnante interview de l’un de ses animateurs-fondateurs, Raphaël Melz). Mais pour deux titres avec la tête hors de l’eau, pour quelques très belles initiatives naissantes - à l’exemple du Postillon, contre-journal local paraissant à l’improviste sur la région de Grenoble, ou dans un genre différent de la belle revue Z, passée sur le grill il y a peu - , que de lassitude ailleurs. De sentiment de s’escrimer encore et encore, de devoir jongler avec des difficultés permanentes, de buter contre trop d’indifférence et de désintérêt.

D’où un étrange paradoxe. Alors que l’actualité n’est qu’une perpétuelle confirmation du discours critique porté par les marges contestataires, il est frappant de remarquer combien ce discours-même n’a que peu d’écho au sein de la société. Un constat déprimant. Et encore davantage quand on s’investit sans compter pour faire vivre un titre, quand on multiplie les sacrifices.
Note d’ailleurs que la plupart de ceux œuvrant dans la presse alternative n’en tirent à peu près aucun revenu ; au mieux, certains sont salariés (au Smic et en emploi aidé), statut qu’ils perdent dès que leur titre se retrouve un peu dans la mouise. Les membres de la rédaction de CQFD ne gagnaient déjà pas bezef, mais ont ainsi décidé de s’auto-licencier face aux difficultés financières. Quant à Fakir, le titre ne compte qu’un salarié, animateur de rédaction embauché en emploi aidé et à mi-temps. Au final, la plupart de ceux qui participent à Fakir, au Plan B ou à CQFD jonglent entre d’éventuelles piges rémunérées dans des canards plus installés, des boulots alimentaires et les maigres subsides de l’État. Oui : faut en vouloir…

De quoi - au final - invalider en partie l’un des dialogues-clés du cultissime La Classe américaine :

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Peter : « Pourquoi t’as choisi de faire ce boulot-là, toi ? »
Steven : « Ben si j’ai fait journaliste c’est évidemment pour être célèbre ! Moi je veux être connu. Tu sais pourquoi ? Pour niquer les gonzesses ! Quand t’es célèbre, tu niques pleins de gonzesses ! Et puis aussi, tu bouffes des trucs biens meilleurs qu’ici. »



1 Et pas seulement à grandes gorgées. Parce qu’en ce qui concerne les très arrosées réunions de rédaction, on peut dire qu’A11 est déjà au point depuis un petit moment…

2 L’exemple de Vendredi est ici révélateur : outre d’évidents défauts, cet éphémère hebdomadaire, qui se proposait de proposer en journal le meilleur du net, aura au moins prouvé (à son corps défendant) que l’écriture diffère selon les supports, qu’il ne suffit pas d’imprimer sur papier un joli billet né sur le net pour que la sauce prenne.

3 Faut-il imprimer un grand nombre d’exemplaires, pour être sûr d’être distribué dans toute la France, au risque de le payer d’autant plus cher si les ventes restent très limitées ?

4 Dans l’oreille et en commentaire, Dominique me fait remarquer que les NMPP se prénomment désormais Presstalis. J’en prends acte, mais j’ai beaucoup trop entendu leur ancien nom pour pouvoir les appeler autrement.

5 Ces deux entreprises ont le monopole de la distribution de journaux en France. Hors elles, point de salut.

6 Pour l’instant, c’est de l’imprimeur parisien Ravin Bleu - qui imprime quelques titres alternatifs et nombre d’éditeurs itou - que nous entendons le plus parler. Une visite est prévue d’ici peu.

7 Illustration piquée ICI.

8 Entretien à paraître aussi cette semaine. Ça, c’est du teasing, non ?

9 Je te signale d’ailleurs qu’un nouveau numéro de Fakir est sorti. Tout beau, tout frais, tout chaud.


COMMENTAIRES

 


  • mardi 20 avril 2010 à 21h36, par Mr. Paic-Machine

    Putain...dur l’annonce pour CQFD !!!

    Sinon, pour l’annonce sur support papier...j’vais être chiant et vous pourrez jeter à la corbeille ce commentaire désobligeant d’un lecteur lambda, et même pourquoi pas vous torcher avec vu que je suis surement le seul à penser comme ça, mais je ne pouvais plus la fermer, y a un truc qui m’énerve par dessus tout quand je viens ici, et qui gâche mon plaisir quand je lis vos articles ,sérieux, c’est cette manie de vous adresser à NOUS lecteur... « toi lecteur », « tu sais surement », ... C’est peut être con mais j’en fais des crises d’urticaires alors j’espère que les articles papiers paraitront avec, disons, plus de distance. (youpi, j’vais pouvoir dormir tranquille)

    Bon courage.

    Voir en ligne : http://quandlesconssontbraves.blogs...

    • mercredi 21 avril 2010 à 16h11, par JBB

      « dur l’annonce pour CQFD !!! »

      J’espère ne pas m’être mal exprimé : CQFD ne ferme pas le rideau, mais le titre a connu des jours meilleurs. Quand on les a rencontrés, ils regrettaient largement leur situation financière, mais ne parlaient pas du tout de jeter l’éponge.

      « vous pourrez jeter à la corbeille ce commentaire désobligeant d’un lecteur lambda »

      A la poubelle ? Bien sûr que non. au contraire, c’est vachement intéressant, les commentaires désobligeants. Surtout que le tien ne l’est pas. :-)

      « y a un truc qui m’énerve par dessus tout quand je viens ici, et qui gâche mon plaisir quand je lis vos articles ,sérieux, c’est cette manie de vous adresser à NOUS lecteur... »toi lecteur« , »tu sais surement« , .. »

      Oups… Je suis désolé, mais c’est finalement un style auquel je tiens. D’abord parce qu’il me plaît (mais je comprends très bien qu’il puisse en être autrement pour beaucoup de monde). Ensuite parce que je trouve qu’il correspond bien au net, cette abolition des distances entre l’auteur du billet et le lecteur. Et enfin parce qu’il correspond aussi à une façon de s’adresser à une communauté dont on se sent proche, tant j’ai finalement l’impression de partager beaucoup de choses avec les gens qui échouent sur ces pages.
      Bref, peu de chance que le « toi lecteur » disparaisse de mes billets. Par contre, il est pas du tout sûr que cette façon de s’adresser au lecteur fonctionne en version papier ; au contraire, même.

      • mercredi 21 avril 2010 à 21h23, par Soisic

        Moi, j’aime bien le « toi lecteur » ; c’est même ce qui fait le charme des articles publiés ici. Et tant mieux si ça continue ainsi : ça entraîne une certaine connivence, en effet. Et puis, cela évite le ton « donneur de leçon » de la presse classique, la verticalité de la diffusion d’infos de « ceux qui savent » vers « les autres » qui ne font pas partie des milieux autorisés...

        • mercredi 21 avril 2010 à 22h56, par JBB

          Eheh, j’espérais bien un défenseur.

          Merci tout plein :-)

          • jeudi 22 avril 2010 à 11h29, par J. de L’E.

            « par contre, il est pas du tout sûr que cette façon de s’adresser au lecteur fonctionne en version papier ; au contraire, même. »

            Ces derniers temps j’ai traîné aux archives, et j’ai bien bloqué sur les journaux du XIXe s... Et figure toi que c’est à vous (A11, même si vous êtes pas les seuls à le faire) que j’ai pensé quand j’ai vu à plusieurs reprises plusieurs journaux tutoyer le lecteur, s’adresser à une personne comme vous le faites... sauf que là c’était plutôt « Toi, ouvrier de Lille » (un exemple parmi d’autres), que « Toi, lecteur », tu vois ce que je veux dire... (ou pas ?? héhé)

            Voir en ligne : http://www.lille43000.com

            • jeudi 22 avril 2010 à 20h11, par JBB

              Cool, la référence aux journaux du XIXe me plaît bien. Certains d’entre eux avaient quand même méchamment la classe.
              Après, c’est clair qu’on est pas du tout les seuls à avoir ce type de façon de s’adresser au lecteur ; j’ai d’ailleurs l’impression (mais je me trompe peut-être totalement) que c’est un mode d’écriture qui est un peu revenu en grâce avec le net. Mais qu’on est bien loin, par contre, de l’adresse à un groupe social précis, de la connivence créée par un même sentiment d’exclusion : le « toi lecteur » du net est à l’évidence beaucoup plus large.



  • mardi 20 avril 2010 à 21h48, par Dominique

    Je te signale que les NMPP n’existent plus depuis cette année et qu’elles se nomment à présent Presstalis depuis leur déménagement. Nom vachement plus commercial (on apprécie la fin en -is qui était si à la mode dans les années 80-90 avec tous les noms de marques pseudo-grecs). En outre, l’entreprise enregistre un déficit colossal et elle est au bord du dépôt de bilan d’ici à la fin de l’année en cours. Euh... on s’interroge à l’Élysée pour savoir comment sauver cette entreprise, juste après le plan de sauvetage catastrophe de la presse quotidienne nationale. Il se peut qu’il n’y ait presque plus de quotidiens ou de périodiques en kiosque pendant un bon moment à la fin de l’année, faute de distributeur.

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

    • mercredi 21 avril 2010 à 18h52, par JBB

      Merci pour la correction, je l’ai mentionnée en note. Ceci dit, j’ai tellement entendu l’ancien nom que je ne suis pas prêt de me faire au nouveau.

      « Il se peut qu’il n’y ait presque plus de quotidiens ou de périodiques en kiosque pendant un bon moment à la fin de l’année, »

      J’avais entendu parler de grosses difficultés. Mais je ne pensais pas que ça pouvait aller jusqu’à là. Pour le coup, ce sont tous les titres distribués par les MLP qui sabreraient le champagne…

       :-)

      • jeudi 22 avril 2010 à 12h30, par Dominique

        30 millions d’euros de déficit selon les prévisions de début d’année (17 millions en 2009), un besoin de recapitalisation de 125 millions d’euros selon le rapport remis au Premier Ministre, un déménagement coûteux et un nouveau plan social de 120 emplois supprimés alors qu’il y a eu accumulation de plans sociaux depuis quinze ans. Il n’y a plus de fonds propres, de trésorerie, et les licenciements coûtent plus cher que le maintien des emplois. Le dépôt de bilan est envisagé depuis décembre parce que les dettes s’accumulent et ne peuvent être comblées vu le déclin général de la presse quotidienne nationale. Une idée en l’air, c’est de supprimer le service universel de la distribution en ne visant plus que les titres susceptibles d’être écoulés dans un point de vente (c’est déjà difficile de trouver la Croix ou l’Humanité ou les Echos, voire le Monde* ! dans certains lieux, mais ce serait étendu à tous les points de vente selon le taux de bouillon et il n’y aurait plus que le nombre d’exemplaires susceptibles d’être vendus.

        * Le bureau de tabac le plus proche de la maison de ma mère ne propose plus le Monde et Libé depuis cinq ans, alors qu’il est voisin de l’université. L’Huma, on n’en parle même pas... Jamais vu. Quant à CQFD ou à Politis, cela a dû toujours être inconnu (mais c’est normal, on est en Alsace). Les buralistes et kiosquiers sont en régression, mais ils sabrent aussi dans la disposition parce qu’ils sont envahis par les magazines people placés devant le comptoir ou par les pseudo-magazines avec gadgets (La maison de Martine ou la voiture de Oui-Oui à monter en kit) qui ne se vendent que durant leur période promotionnelle et qui occupent deux ou trois fois plus d’espace.

        Voir en ligne :

        • jeudi 22 avril 2010 à 20h50, par JBB

          Merci pour les infos.

          Pour l’idée en l’air que tu évoques, ce serait une catastrophe. Autant il me semble logique de s’adapter à d’éventuelles variations géographiques, autant se contenter de proposer un ou deux régionaux, ainsi que quelques titres people, dans les campagnes me semblerait la pire des choses à faire.

          « mais c’est normal, on est en Alsace »

           :-)



  • mercredi 21 avril 2010 à 13h50, par Isatis

    Bah tiens, moi aussi je vais m’offrir à vous proférer une belle connerie ; ça fait un moment que j’y pense alors autant vous la refourguer !

    Pourquoi c’est donc que ça serait pas possible de coopératiser tous les titres encore vivants de la presse dite alternative ; économie d’échelle qu’ils disent les ceusses qui comptent les sous. Un seul imprimeur par exemple. De la coopération de production et non pas de réflexion, chacun garderait sa spécificité éditoriale.

    Question vente, tout sur abonnement en paquet ! Je m’abonne et je reçois tout, CQFD, le Fakir, le tigre, l’Article XI, etc.... et vous passez par la poste et vous emmerdez les paperasseurs du dépôt légal et machin-choses obligatoires soi-disant.

    Bon, j’avais prévenu que c’en était une grosse :-)))

    • mercredi 21 avril 2010 à 15h57, par graffitix

      Une grosse, peut-être. N’empêche que j’aurais presque dit la même. La question d’une présence « en kiosque » me semblerait presque un poil superfétatoire. Ou alors des kiosques à roulettes, une petite armée de triporteurs estampillés articleXI, distribuant le journal dans les communautés, outre quelques utilités supplémentaires ? A boire et à manger ?

      • mercredi 21 avril 2010 à 19h05, par JBB

        @ Isatis : ce n’est en rien « une belle connerie ». C’est plutôt une idée qui a de la classe.

        Reste que ça semble plutôt mal barré, pour plein de raisons. Parce que le monde de la presse alternative est finalement - et paradoxalement - très fragmenté, avec peu de rapports entre les différents titres. Parce que chacun tient à sa spécificité. Et parce qu’aussi s’abonner à l’un des titres de cette presse-ci ne signifie pas vouloir les lire tous - même si je subodore que c’est ton cas.... :-)

        @ graffitix : « La question d’une présence »en kiosque« me semblerait presque un poil superfétatoire »

        En théorie, tu as plus que raison. Mais en pratique par contre, je crains que tu n’oublies un truc : il n’y aura jamais de « petite armée » pour distribuer A11, malheureusement. Partant de là, je ne vois pas comment passer outre les kiosques.

        • mercredi 21 avril 2010 à 21h35, par fred

          il n’y aura jamais de « petite armée » pour distribuer A11

          Mais si mais si ...

        • mercredi 21 avril 2010 à 22h02, par Soisic

          C’est peut-être idiot, mais... et si les différents lecteurs d’Article IX (qui doivent bien être dispersés un peu partout sur le territoire...) prenaient en charge chacun un paquet de journaux et les déposaient dans les librairies de leur ville (pour une distribution en librairie et pas en kiosque) ? Est-ce que c’est possible ou non ? Nous pourrions être les « petites armées » qui aident à la distribution ?

          • mercredi 21 avril 2010 à 22h55, par JBB

            @ fred : :-)

            (Merci)

            @ Soisic : c’est tout sauf idiot. Le truc, c’est que c’est quelque chose qui boufferait énormément de temps pour ceux qui accepteraient de le faire : faire le tour d’une dizaine de points de vente, s’arranger avec leurs proprio, repasser faire les comptes et reprendre les invendus, etc… Je ne doute pas qu’il y aurait pas mal de nos excellents lecteurs pour accepter de le faire ; mais je doute (je suis quelquefois encore plus sceptique que la fosse) que ça puisse fonctionner sur quelques mois et à une échelle dépassant une dizaine de villes.

            En tout cas, c’est clair que je kiffe l’idée. Et qu’Article11 est, à toi et à d’autres valeureux lecteurs, très reconnaissant d’envisager d’ainsi se mouiller la chemise.



  • mercredi 21 avril 2010 à 15h58, par 8119

    j’ai mis en kiosques un journal de musiques il y a dix ans : résultat des courses si il n’y a pas une maison d’édition derrière qui trouve intelligent que votre propagande soit diffusée, le journal ne pourra pas tenir les 2 ans minimum qu’il faut avant que les annonceurs n’aient confiance. Le plus important est que le principal et seul bénéficiaire des journaux papiers sont les vendeurs de papiers qui coupent les arbres de Malaisie, ce sont eux vos patrons.
    Je propose depuis longtemps d’autres moyens de se trouver rémunéré sur le web mais il faudrait que les éditeurs web s’associent.

    Voir en ligne : http://w41k.info

    • mercredi 21 avril 2010 à 22h57, par JBB

      « mais il faudrait que les éditeurs web s’associent. »

      Et je pense que tu auras finalement autant de mal à réaliser cette association que les titres alternatifs n’en auraient à se mutualiser. C’est ainsi : sur le net ou sur le papier, les voix alternatives rechignent à unir leurs forces.



  • jeudi 22 avril 2010 à 11h15, par un-e anonyme

    Salut l’auteur, c’est pas très sympa de « nous » oublier les gens du Nord...même si on en a un peu l’habitude.

    Ici à Lille, avec La Brique, on tient depuis trois ans et plus. Nos difficultés sont en gros les mêmes que les autres, mais on n’en déprime pas pour autant (!)
    Alors toi qui semble t’intéresser à la presse «  »« alternative »«  » viens donc nous voir et on t’expliqueras comment on essaie d’autogérer un journal en milieu hostile.
    Par ce que c’est bien beau de parler du tigre, mais je crois qu’il touche la blinde de subvention les gugusses (ce qui ne retire rien à la qualité de l’animal) et en plus ils sont bien chers. Nous on vit sur nos ventes, kiosques criées, rien que nos ventes.
    J’en profite on vient de sortir notre dernier numéro , oué !

    Consanguinairement vôtre

    C.

    Voir en ligne : http://http://labrique.net/

    • jeudi 22 avril 2010 à 11h47, par J. de L’E.

      Comment il se la pète celui-là !! héhé (te laisse pas faire, JBB)

      Je t’ai reconnu C.!!! Et hier t’aurais dû venir, ma couille, on s’est mis une de ces races ! Et l’italiano s’est mis à danser sur « American Boy » !! tellement il était pété... c’est proprement honteux.

      Non, trêve de plaisanteries... JBB est au courant... j’ai dit : la prochaine fois que tu viens visiter notre Mont-de-Piété local, ramène ta fraise... et on s’en mettra une bonne... on parlera de presse et de projets.

      Voir en ligne : http://www.lille43000.com

      • jeudi 22 avril 2010 à 20h04, par JBB

        @ C : « c’est pas très sympa de »nous« oublier les gens du Nord... »

        Quand même, c’est un peu normal. Chômeurs, pédophiles et consanguins, et en plus, il faudrait mentionner votre journal ?

        (Ceci dit, aucun oubli. La Brique, comme d’autres que je n’ai pas cité dans ce billet, fait partie de ces titres classes qu’on compte bien passer sur le grill.)

        « Alors toi qui semble t’intéresser à la presse »«  »alternative«  »« viens donc nous voir et on t’expliqueras comment on essaie d’autogérer un journal en milieu hostile. »

        Euh…

        J’ai presque envie de répondre sur le même ton paternaliste. Je vais m’abstenir, mais faudrait peut-être éviter de croire que t’es le seul à faire des trucs, hein…

        « et en plus ils sont bien chers »

        La nouvelle formule est à 2,5 €, ça me semble plutôt accessible.

        « Nous on vit sur nos ventes, kiosques criées, rien que nos ventes. »

        Je trouve très bien ce que fait La Brique. Mais côté distribution, les problématiques ne sont pas les mêmes : la vente directe et les relations directes avec les kiosquiers/vendeurs de journaux sont une très bonne solution pour être distribué à l’échelle d’une région, ça me semble beaucoup plus difficile à mettre en place sur un plus vaste territoire.

        @ J. de L’E. : « (te laisse pas faire, JBB) »

         :-)

        (Je n’y comptais pas)

        « Et l’italiano s’est mis à danser sur »American Boy«  ! »

        La classe,j’aurais dansé aussi. Faut décidément que je passe vous voir.

        • jeudi 22 avril 2010 à 21h17, par un-e anonyme

          paternaliste ... ça doit être une autodéformation de papa consanguin et alcoolique....
          ça me fait plaisir qu’on passe sur le grill, éhéh
          et je ne (nous) crois pas du tout être le seul (les seuls) à faire un truc...
          tu m’accorderas que ton « oubli » ne pouvait pas passer comme ça entre deux gorgées de bières.
          Sinon c’est juste que j’aime pas le mot alternatif, comme si y avait un modèle et un contre-modèle...tu vois le genre...après les idées d’interview au long cours ça le fait....c’est juste que commencer par Z et le Tigre (qui sont subventionnés, j’y tiens par ailleurs, c’est pas un détail) ça fait un peu disons... voilà on s’intéresse au tout beau tout neuf, voir si j’étais méchant au côté classe de la force... même si je te l’accorde, le curieux magazine curieux roule sa bosse depuis belle lurette éhéh et de belle façon...

          Et Jack, au lieu de te foutre des races comme ça en pleine semaine, on irait pas commencer l’enquête par une bonne vieille enquête dans un bar pourri lillois en se finissant sur des brèves dézinguages..?

          • jeudi 22 avril 2010 à 22h55, par JBB

            Cool, là on est davantage d’accord :-)

            Pour la picole, évidemment. Il n’est plus question de paternalisme quand on parle alcoolisme.

            Pour « l’oubli » tout autant : il me semble évident que La Brique faisait partie des belles expériences à questionner (d’autant qu’on souhaite taper large, depuis Causette jusqu’au Postillon, du Tigre à La Brique, en passant par les classiques Plan B, Fakir, La Décroissance et CQFD, et en ajoutant Z et quelques expériences du passé sur lesquelles on souhaiterait revenir (L’Oeil électrique, par exemple) et un journal bolivien. Et je suis sûr que j’en oublie encore, là…)

            Pour le mot « alternatif », je comprends ta réticence ; un mec de CQFD tiquait de la même manière quand j’utilisais ce terme. Mais pour moi, il ne pose pas de problèmes. D’abord parce que je crois en effet qu’il existe un modèle et un contre-modèle, de la même qu’il existe des médias dominants et d’autres qui ne le sont pas. Et ensuite parce que l’idée de média alternatif renvoie aussi à toutes les publications des années 60 et 70, aux États-Unis et en Angleterre, des gens comme Thompson ou Neville (Oz) qui se revendiquaient alternatifs.

            Pour le côté paillettes, enfin, je comprends ton sentiment. Nul désir d’aller vers des titres censément plus classieux (ce qui n’est pas mon opinion), ça s’est juste fait comme ça. Les prochains sont CQFD et Le Postillon, devraient suivre ensuite (d’ici trois semaines) vous, Causette et Fakir. J’ai un côté un peu utopiste sur le sujet, mais l’idée de s’intéresser à des projets très différents, à des expériences plus ou moins « radicales » me plaît bien.
            Dernier truc, le fait que certains touchent des subventions ne me dérange pas plus que ça. Parce que je pense que ça n’influe pas sur le contenu. Et aussi : s’il y a moyen de chopper un peu d’argent, pourquoi ne pas foncer ? Je préfère quand même que le Conseil régional d’Île de France file des euros au Tigre (comme il soutient aussi, par exemple, les éditions Libertalia ou pas mal de revues) qu’à un projet à la con.

            • vendredi 23 avril 2010 à 10h16, par un-e anonyme

              Je ne savais pas que Z était subventionné...

              Perso je trouve que Z c’est une très belle revue, j’ai vraiment eu du plaisir à la lire. Le revers de la médaille, pour moi, c’est que pour se la procurer, il faut faire un achat « coopératif »... (mais pourquoi pas revoir les concepts d’achats perso ou groupés)... 10 euros, c’est vraiment cher (en même temps c’est pas tous les mois)... Alors on voudrait juste que Z (comme ça a été dit dans leur entretien) soit racheté par Lagardère, comme ça on pourra la voler sans scrupule.

              Le Tigre, c’est pas trop mon dada... Le gros magazine, c’était top... mais là, la nouvelle formule, c’est un peu bizarre... je voudrais pas dire le mot qui tue, mais on a l’impression que ce journal s’adresse à une certaine CSP, quoi... genre pétanque autour du bassin de la vilette un jour de beau temps... mais bon pourquoi pas... 2,5 euros c’est pas si cher, certes, mais en même temps je trouve qu’il manque quelque chose pour ce prix là... et puis le reportage à 100 euros, mouais, mouais, je reste perplexe.

              Causette... c’est un peu pareil. Magazine classe, sérieux et tout (elle avait bien les seins à l’air sur la première « une », nom de dieu !)... mais ça me correspond moins aussi... ce n’est pas, comme Le Tigre, un média de lutte avec la radicalité qui va avec... Causette, perso, je l’offre au gens, ça fait classe comme cadeau... mais je vais pas le vendre en manif’.

              CQFD (abonnez-vous, nom d’une brique !), Le Plan B (d’ailleurs personne ne sait ce qu’ils branlent au Plan B en ce moment ?? ça fait longtemps qu’on ne l’a pas vu) et Fakir (le dernier numéro est très bon, soit dit en passant) sont pour moi des canards bien ancrés dans « la lutte », des canards qui donnent des outils à tous celles et ceux qui veulent militer, revendiquer, contester, brûler, etc...

              Après chacun a ses spécificités... CQFD c’est une putain d’expérience, des textes concis qui tranchent et qui ne font pas de concession. Fakir c’est... François Ruffin ! héhé... Le Plan B c’est quasi une revue scientifique...

              Pour Le Postillon, je ne l’ai eu qu’une seule fois entre les mains, je n’en sais pas encore assez sur ce journal.

              Et à mon avis, le canard d’Article 11 sera ancré dans « la lutte », j’espère qu’il contribuera aux côtés de La Brique, CQFD, etc., à foutre le feu à la plaine.

              Et tu sais quoi, normalement on devrait bientôt fêter l’anniversaire de La Brique, genre fête concert théâtre bière sexe, avec du monde et des gens qui finissent dans le caniveau... Eh bah ça sera la bonne occaze pour se rencontrer, tu vois ce que je veux dire. Dès qu’on arrête une date, je vous envoie un mail pour vous mettre au courant...

              • vendredi 23 avril 2010 à 10h17, par un-e anonyme

                signé J. de L’E. héhé

                • samedi 24 avril 2010 à 09h31, par JBB

                  Subventionné, Z ? C’est un grand mot. Je crois qu’ils ont touché une petite bourse d’aide à la création, ou un truc du genre. Doit y en avoir pour quelques milliers d’euros, pas plus de 5 000 en tout cas. Bref, à mon sens, pas de quoi fouetter un chat.
                  C’est pas con, l’idée de l’achat coopératif. C’est vrai que t’as pas toujours envie de sortir 10 € et que l’acheter à deux ou trois me paraît une bonne solution. Pour le prochain numéro, on n’a qu’à dire qu’on se cotise : t’achètes Z et je ramène les binouzes… :-)

                  Pour Le Tigre, je suis beaucoup plus enthousiaste que toi. Je pense, comme C ci-dessous, qu’ils sont beaucoup plus radicaux que la forme ne peut le laisser croire. Et que c’est - justement - aussi une forme de radicalité que d’attacher autant de soin et de belle audace à la forme. Ça se discute, clairement, mais j’aime bien.
                  Le Reportage à 100 € est pas mon préféré non plus. Mais j’aime bien la série sur les coiffeurs de Château d’eau, celle sur Diam’s, j’aime souvent le gros reportage ou entretien de la page 4, et j’over-kiffe (si, si, on peut dire ça) les petites rubriques de mots, L’autofictif de Chevillard ou L’Inventaire de Juliette Volcler.

                  Mais tout d’accord : il n’y a pas cette « volonté d’être ancré dans la lutte » dans Le Tigre ou Causette que tu sens chez Fakir, CQFD, La Brique ou Le Plan B. En ce qui concerne A11… euh… on va avoir les deux pieds dans le pinard, c’est déjà une forme de lutte, non ? :-)

                  « Eh bah ça sera la bonne occaze pour se rencontrer, tu vois ce que je veux dire. »

                  Oh que oui. Balance-moi un mail (jbb.article11 (at) gmail.com) dès que tu connais la date, ce sera un plaisir de venir festoyer avec vous.

                  • samedi 24 avril 2010 à 16h51, par J. de L’E.

                    « Je pense, comme C ci-dessous, qu’ils sont beaucoup plus radicaux que la forme ne peut le laisser croire. »

                    J’ai un peu abusé, en fait... surtout que je l’achète, le lis... avec tout de même du plaisir.

                    « Oh que oui. Balance-moi un mail dès que tu connais la date, ce sera un plaisir de venir festoyer avec vous. »

                    Sans faute.

            • vendredi 23 avril 2010 à 10h39, par un-e anonyme

              ouais, bon sans être un spécialiste, le Thomson il faisait du journalisme alternatif, et pas un journal alternatif ? me trompé-je ? Ce qu’il y avait d’alternatif était dans sa façon d’écrire et de raconter les choses plutôt que dans la manière d’organiser le fonctionnement d’un média ? Je suppose quand même que le gugusse a participé à des canard boiteux aussi, moins institutionnels ? Si c’est ça, l’alternatif dont tu parles n’est pas un contre-modèle mais une autre façon de faire qui a aussi été reprise dans d’autres médias plus traditionnels/dominants ?

              Sinon pour les subventions, ça me pose un problème dans la mesure de cette question : en quoi les sub permettent-elles au projet de survivre ? Si c’est de la sub qui met du beurre dans les épinards, pas de souci, si c’est la sub qui conditionne l’activité et la publication, y a un blème là.
              Je vois pas de problème à manger dans la main que tu mordras plus tard, à raquetter les institutions quand c’est possible. Je ne me fais pas de souci non plus sur l’indépendance de la ligne éditoriale, les copains préférant sûrement se saborder plutôt que de répondre à une sollicitation publicitaire ou éditoriale des institutions. Et enfin on est sûrement d’accord vaut mieux une sub’ qu’une pub’.
              Après dans mes souvenirs, par exemple le tigre, j’ai pas souvenir d’articles méchants sur le conseil régional (ok c’est pas forcément dans leur habitude) par exemple. De même quand tu dis que c’est pas cher, c’est relatif. Leur ancienne version était hors de prix, et on sait très bien quel genre de personnes a accès à ce type de publication, et je trouve ça encore plus cloisonné que les médias comme CQFD Postillon la brique...qui tournent aussi sur des réseaux assez serrés.
              ça ne m’empêche pas d’y être abonné, au tigre, mais de façon critique. En gros, là ils sont à 5 euros par mois, c’est quand même pas donné. D’accord c’est moins cher qu’un paquet de clopes....mais bon...
              Bref, vivement que tu ramènes ta fraise par ici JBB !

              PS à Jack : d’accord sur Causette (beurk) mais pas d’accord sur le tigre, les loulous savent faire passer des trucs bien plus radicaux qu’on le pense. C’est juste la façon de (très bien) écrire
              à mon avis qui tranche avec le style « rentre-dedans sans concession » des publications comme la brique ou cqfd. Mais dans leur ancien mag’, les enquêtes étaient pointues et souvent sur des sujets qui étaient bien plus radicaux que l’ensemble du canard...bref bref...

              • samedi 24 avril 2010 à 10h03, par JBB

                Pour Thompson, mea-culpa et toutes ces sortes de choses : tu as parfaitement raison. L’alternatif était dans sa façon d’écrire, pas dans les médias qui décidaient de le publier (à ceci près, ensuite, que des magazines décidant de publier un reportage de 20 pages de Thompson me sont plutôt très sympathiques). Et c’est quelque chose qui a été totalement récupéré, dans le style comme dans l’approche.

                Je voudrais pas paraître trop d’accord avec toi, mais j’adhère aussi à ta vision de la subvention. Mieux vaut une subvention qu’une pub : oui. Et toute thune est bonne à prendre, surtout institutionnelle, du moment que son éventuelle acceptation n’a aucune influence. Ce qui, je crois, est autant le cas du Tigre que de Z.
                Dernier truc, on pourrait aussi citer - sans malice - les emplois aidés. C’est sans doute aussi une forme de subvention. Même si elle est, pour le coup, sans aucune incidence.

                « Bref, vivement que tu ramènes ta fraise par ici JBB ! »

                Oh que oui :-)



  • jeudi 22 avril 2010 à 15h53, par Monsieur Bernard

    En tout cas, j’espère que tu vas niquer un maximum de gonzesses..!!

    Voir en ligne : Le blog de Jean-Pierre Martin



  • vendredi 30 avril 2010 à 23h07, par cortez

    Je vous souhaite beaucoup de réussite dans cette entreprise chouettement casse-gueule et serait bien content de vous retrouver en kiosque, je viens à l’instant d’apprendre la fin du Plan B qui était pour moi une putain de référence et ça fout sacrément les boules...



  • dimanche 2 mai 2010 à 19h12, par PPellicer

    Et qu’en est-il du « Grand Soir » ? Comment fonctionnent-ils ? Qui sont les membres de la rédaction ?
    J’ai beau chercher sur leur site (découvert par le biais d’Article XI), nada.

    Je trouve qu’ils publient un certain nombre d’articles de qualité...et d’autres moins passionnants.

    Amis d’A11, vous est-il possible de m’éclairer un peu à ce sujet ?

    Merci

    • dimanche 2 mai 2010 à 22h12, par JBB

      L’éclairage sera succins Je ne sais pas comment ils travaillent ni qui compose l’éventuel comité de rédaction : le mieux est de leur poser la question directement. Je sais juste qu’il y a un noyau central et que plein de collaborateurs participent occasionnellement.

      Pour le reste, c’est évident que nous ne sommes pas du tout sur la même ligne politique qu’eux (et que certains de leurs billets peuvent me mettre les nerfs ; l’inverse doit être tout aussi vrai). Mais c’est tout aussi évident qu’ils font un boulot assez impressionnant.

      • lundi 3 mai 2010 à 05h47, par PPellicer

        Merci JBB.

      • lundi 3 mai 2010 à 16h21, par le grand soir

        ni qui compose l’éventuel comité de rédaction

        On a bien pensé à mettre une page « qui sommes nous ? », mais on ne veut pas décevoir nos fans.

        Pour le reste, c’est évident que nous ne sommes pas du tout sur la même ligne politique qu’eux

        Ah bon ? J’aime bien A11, moi. D’où vient vient ce décalage de perception ?

        certains de leurs billets peuvent me mettre les nerfs

        Contrairement à la rumeur, un de nos critères n’est PAS « voyons, qu’est ce qui pourrait énerver JBB d’A11 ? »

        l’inverse doit être tout aussi vrai

        Pas trop... ca va... à part l’article de l’autre qui a écrit un bouquin sur le Venezuela et qui la jouait « critique de gauche » avec plein d’arguments entendus mille fois à chaque « révolution ». Lassant. Mais A11 a bien fait de le publier, ça nous a permis de publier une réponse !

        Non, ce qui nous fait monter en pression, c’est Michel Faure sur Rue89. C’est là qu’on se remet à regretter les camps de rééducation d’antan.

        Mais comme on le rappelle chaque fois qu’on nous le demande : la ligne rédactionnelle du Grand Soir est très précise. Le problème, c’est que personne ne la connait, même pas nous.

        • lundi 3 mai 2010 à 16h53, par JBB

          « J’aime bien A11, moi. D’où vient vient ce décalage de perception ? »

          Je n’ai pas dit que je n’aimais pas, juste que je considère que nous ne sommes pas sur la même ligne politique. En l’occurrence, je vous vois plutôt rouges et nous plutôt noirs - l’appréciation est bien entendu discutable, comme toute généralité.
          Mais il y a des divergences concrètes entre nous, c’est sûr. Plutôt en ce qui concerne l’international, d’ailleurs. Certains des textes que vous avez publiés me paraissent beaucoup trop sympathiques pour l’Iran ou Cuba. Sur la question du régime castriste, on aurait ainsi du mal à tomber d’accord. Comme sur le billet - publié il y a un bail - qui faisait de Clotilde Reiss une espionne à la solde du grand méchant loup ricain.

          « Contrairement à la rumeur, un de nos critères n’est PAS »voyons, qu’est ce qui pourrait énerver JBB d’A11 ?«  »

          Je n’en doute pas, je ne faisais que répondre à la question du monsieur.

          « Mais A11 a bien fait de le publier, ça nous a permis de publier une réponse ! »

          Et j’ai bien aimé la réponse. C’est de l’échange et d’une relative multiplicité des prises de position que peut naitre un ersatz de vérité.

          « ce qui nous fait monter en pression, c’est Michel Faure sur Rue89. »

          Ce mec est une incroyable catastrophe. Comme le reste du site, d’ailleurs.

          • lundi 3 mai 2010 à 17h13, par le grand soir

            Sur la question du régime castriste, on aurait ainsi du mal à tomber d’accord.

            D’abord, on dit pas « régime castriste », ça fait très Michel Faure (et le Grand Soir, c’est « plutôt rouges que Faure »).

            • lundi 3 mai 2010 à 18h13, par PPellicer

              Sur la question du régime castriste vous craignez en effet sévèrement.

              Et puis...l’histoire du charnier colombien...plus que moyen de votre part.
              Comment ne pas avoir pensé de suite à Timisoara ? (toutes proportions gardées évidemment...On connait la réputation d’Uribe et ses liens avec les sanguinaires paramilitaires...mais là c’est vraiment gros).

              Voir en ligne : http://www.arretsurimages.net/conte...

              • lundi 3 mai 2010 à 20h15, par un-e anonyme

                Sur la question du régime castriste vous craignez en effet sévèrement.

                Non, on assume. Sans complexes et sans hésitations. Et si nous n’avions qu’une dernière cause à défendre, ce serait celle-là. Sans rancune ?

                Pour le charnier colombien, mouais, on en reparlera...

              • mercredi 12 mai 2010 à 11h12, par un-e anonyme

                Confédération syndicale internationale

                La CSI a exprimé sa profonde inquiétude à l’annonce de la découverte d’une fosse commune à La Macarena, en Colombie, et a condamné l’assassinat de Johnny Hurtado, militant des droits humains qui avait dénoncé l’existence de la fosse. D’après les informations communiquées à la CSI, Hurtado, un ancien militant syndical, avait auparavant fait l’objet de menaces de mort qui l’avaient contraint au déplacement forcé.

                D’après le bureau du procureur général de la république, la fosse contiendrait environ 2.000 dépouilles non identifiées. Ces estimations sont d’autant plus préoccupantes que le nombre de syndicalistes colombiens portés disparus au cours des dernières années dépasse de loin la centaine.

                D’après des révélations récentes, y compris celles du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme et de son rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, l’armée colombienne a été impliquée dans ce que l’ONU décrit comme des assassinats « systématiques » de civils colombiens. La fosse commune se situe à proximité de la plus grande base militaire de la région.

                Dans une lettre adressée aux autorités colombiennes , la CSI exhorte Bogota à ordonner l’ouverture d’une enquête immédiate, rigoureuse et transparente sur les faits survenus à La Macarena ; à prendre les dispositions qui s’imposent pour faire toute la lumière sur les circonstances du meurtre de Johnny Hurtado et traduire les responsables en justice ; à ordonner aux autorités civiles d’interdire l’accès au site jusqu’à ce qu’une investigation approfondie puisse être menée à terme, et ce pour empêcher toute altération de preuves matérielles ; à permettre à des observateurs internationaux de suivre l’enquête menée sur le site à La Macarena et à autoriser le plus promptement possible une visite au site par une mission de vérification interinstitutionnelle. La mission devra inclure des représentants des instances pertinentes de l’État colombien, d’organisations des droits humains et syndicaux, des communautés locales voisines de la Macarena, ainsi que des délégués de la communauté internationale et du corps diplomatique.

                « La situation en Colombie est extrêmement préoccupante », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Il faut impérativement mettre un terme à l’impunité afin que les syndicalistes et les défenseurs des droits humains puissent exercer leurs droits sans mettre en danger leur vie et de façon à ce que les coupables de tous ces crimes soient jugés en conséquence.

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