ARTICLE11
 
 

mercredi 1er juillet 2009

Le Charançon Libéré

posté à 07h45, par JBB
47 commentaires

Face à l’indécence, s’essouffler…
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On s’émousse, on se lasse. A force de voir nos prétendus représentants se jouer des frontières de la décence et afficher leur mépris des règles éthiques, ce sont nos propres limites qui s’en trouvent repoussées. Et nous serons bientôt - si rien ne se passe - à l’image des Italiens, si habitués aux turpitudes de leur président qu’ils ne savent même plus ce que morale veut dire.

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Il est un satrape - élu, puisque tout le sel de la démocratie est de permettre à ceux qu’on dit citoyen de choisir leurs despotes - qui a fait main basse sur une ville de la proche banlieue parisienne.

Et il prend ses aises en sa municipalité, tel un porcin en son auge.

Il en boulotte les meilleurs morceaux, fouillant du groin un peu partout pour ne rien rater - pas une miette ! - du festin de six ans que lui ont offert les électeurs.

Il use des moyens de sa commune comme des siens propres, méchante habitude prise dans les années 90, celle de considérer « sa » ville comme un royaume personnel, une féodalité qu’un vulgaire parvenu de son acabit peut régenter à sa guise.

Il foule aux pieds, avec une morgue indescriptible, les règles qui lui ont permis de se prétendre dépositaire d’intérêts collectifs, se moquant des us démocratiques et ne laissant pas parole à d’autres que ceux de son camp, manipulant les principes, violant les usages et se comportant, vis-à-vis du droit en général, comme un seigneur du Moyen-Âge face à une fille d’auberge, pauvre femme juste bonne à être renversée sur un table pour être prise sauvagement avant que d’être abandonnée exsangue.

Il reproduit, sans le moindre scrupule, les faits-mêmes qui lui ont valu d’être condamné, par le passé, à deux ans d’inéligibilité, quinze mois de prison avec sursis et 200 000 francs d’amende, sûr de pouvoir croquer et croquer encore dans ce plantureux gâteau chaque jour servi en son bureau, puisque son « meilleur ami » a mis le pays en coupe réglée, fait taire la justice et restauré le régime aristocratique.

Il fait tout cela en souriant, sûr de sa force, de sa puissance, de ses appuis et de la crétinerie aigüe de ceux qu’un vieil et imbécile usage nomme « concitoyens » afin de mieux dissimuler ce qu’ils ont de pathétiques soumis et d’imbéciles asservis.

Bref, il triomphe, littéralement.

Se goberge - même pas jusqu’à plus soif, tant son appétit sera aussi inextinguible que le peu d’empressement des autorités à mettre fin à ses vils agissements.

Et engloutit avidement chacun des morceaux de choix qu’il a arraché au peuple - ce n’en est que meilleur quand flotte sur chaque bouchée le parfum de l’imoralité.

*

Et ?

Rien.

Car voilà : ces choses là ont déjà été dites cent fois.

Redites mille fois.

Et tant et tant matraquées - à juste titre - qu’elles ne portent plus guère.

Comme si, à force, les accusations perdaient de leur puissance, l’indignation de sa hargne, le scandale de sa vigueur.

L’indécence devient la norme, comme rentrée dans les usages.

Et cet étonnant glissement - perte de sens, par la simple force de l’habitude, de l’éthique politique qu’est en droit d’exiger de ses dirigeants chacun des habitants de ce pays - n’est pas seulement fruit d’une quelconque impunité judiciaire, non plus que le seul fait de l’atmosphère de déliquescence morale instituée par les nouveaux gouvernants, ces affairistes sans scrupules, hommes de pouvoir dévoyés et autres opportunistes de bas-étage.

Non : juste, on s’y fait.

Et Balkany le sait.

*

Elle est peut-être là, notre défaite, celle qui est annoncée partout, presque déjà entérinée.

Ni dans un quelconque scrutin électoral - aux européennes il y a quelques semaines, à la présidentielle de 2012 ou quand il te plaira.

Ni dans une incapacité à imposer - par les manifs et par la rue - un autre rapport de force que celui fixé par les grands pontes du parti majoritaire, efficacement secondés par des syndicats conciliants et par une opposition sociale-démocrate lamentable.

Non, elle est dans cette trahison régulière, quotidienne et permanente des seules valeurs partagées des habitants de ce pays comme des seuls principes censés transcender les couleurs politiques.

Si régulière, quotidienne et permanente, depuis la commune de Levallois-Perret jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, qu’elle efface l’indignation.

Gomme les frontières de ce qu’il te plaira de nommer - au choix - éthique, morale, honnêteté ou intégrité.

Et pousse la population à accepter ce qu’elle aurait rejeté, avec violence parfois, quelques mois ou années plus tôt.

*

Nous nous corrompons par la seule force de l’habitude.

Et nous suivons, en cet étrange domaine, l’incroyable exemple italien.

Transalpins dont on peut supposer qu’ils ne sont pas naturellement infâmes (pas plus que nous, je veux dire).

Et qui pourtant acceptent - avec une persévérance qui force l’admiration - de voir sans cesse repoussées les extensibles frontières de la décence.

Jusqu’à tolérer que leur président ne soit plus connu que pour ses borborygmes racistes, son malhonnête affairisme, ses tarifés rapports sexuels et les parties fines organisées régulièrement en ces palais financés en bonne part grâce à l’argent de ses électeurs.

Leur patience n’a pas de limite.

Et la nôtre commence seulement à déployer ses ailes.

Bientôt, nous serons - tout autant qu’eux - habitués, lessivés, usés et lassés.

Impuissants, donc.


COMMENTAIRES

 


  • mercredi 1er juillet 2009 à 09h37, par mh,

    Quand Franco est mort mon papi a juste ouvert une bouteille de champagne.
    Il n’a pas pleuré c’était pas son genre.
    Juste, il lui avait survécu. petite victoire certes mais, il lui avait survécu.
    Balkani n’est pas Franco mais, dans le pire des cas, on peut se dire qu’il n’est pas éternel.
    C’est vraiment VRAIMENT le pire des cas !

    Voir en ligne : Graine d’ananar



  • mercredi 1er juillet 2009 à 09h58, par dan

    bonjour

    oooooohhhhhhh

    l’homme auto proclamé : le plus honnête de la terre !

    cela ne m’a pas fait rire :-(



  • mercredi 1er juillet 2009 à 10h03, par luc

    c’est peut-être encore faire trop d’honneur au pourceau, que d’énoncer qu’il a restauré le régime aristocratique (avec ce que cela comportait, parfois, de souci de l’élégance). En fait il est tout simplement, comme d’ailleurs le sarcaud en compagnie duquel il se vautre : le pur produit, de ce que la démocratie de marché peut produire de pire.

    • jeudi 2 juillet 2009 à 08h04, par JBB

      « avec ce que cela comportait, parfois, de souci de l’élégance »

      C’est marrant, je m’étais posé la question : y a t-il moins de vulgarité chez les nobles de la cour de Louis XIV que chez Balkany. J’ai pas la réponse

      « le pur produit, de ce que la démocratie de marché peut produire de pire. »

      Oh que oui.



  • mercredi 1er juillet 2009 à 10h16, par Ubifaciunt

    « Nous avons donné, en vérité, un admirable exemple de résignation. L’ancien temps avait vu jusqu’où peut aller la servitude, quand les espions nous confisquaient jusqu’à la possibilité d’échanger des paroles. Nous aurions même perdu la mémoire avec la voix, s’il était autant en notre pouvoir d’oublier que de nous taire. »

    Tacite, Vie d’Agricola, II, 3-4.

    (et en VO pour les fans) :

    Dedimus profecto grande patientiae documentum ; et sicut uetus aetas uidit quid ultimum in libertate esset, ita nos quid in seruitute, adempto per inquisitiones etiam loquendi audiendique commercio. Memoriam quoque ipsam com uoce perdidissemus, si tam in nostra potestate esset obliuisci quam tacere.

    • jeudi 2 juillet 2009 à 08h05, par JBB

      Jolie référence, monsieur. :-)

      (Je ne l’ai lue qu’en VO, bien évidemment. On a des lettres ou on n’en a pas, hein...)



  • mercredi 1er juillet 2009 à 10h21, par Camille Case

    À force de n’avoir plus d’espoir, ne nous restera-t-il que la vengeance ?



  • mercredi 1er juillet 2009 à 10h35, par un-e anonyme

    Et tout ça avec notre complicité...

    Lire et relire « De la servitude volontaire » de Etienne De La Boétie.

    « Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race. »

    « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. »

    « Nul doute que la nature nous dirige là où elle veut, bien ou mal lotis, mais il faut avouer qu’elle a moins de pouvoir sur nous que l’habitude. »

    « La première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »



  • mercredi 1er juillet 2009 à 10h40, par tgb

    et encore « l’honorable » Balkany n’a pas encore planqué des bulletins de vote dans ses chaussettes ce qui lui permettrait d’être encore plus triomphalement réelu

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr

    • jeudi 2 juillet 2009 à 08h11, par JBB

      C’est ça le pire : il n’a même pas besoin de frauder lors des scrutins. C’est incroyable d’imaginer qu’un bonhomme comme lui puisse décrocher une majorité...



  • mercredi 1er juillet 2009 à 10h47, par Isatis

    « La barbarie, c’est lorsque ce qui était intolérable devient toléré ».

    C’est une dame que je ne connais pas, Isabelle Stengers, qui dit ça à Siné-Hedo n°41.
    Voir les vidéos de l’entretien par là

    Voir en ligne : http://www.sinehebdo.eu/films-isabe...



  • mercredi 1er juillet 2009 à 11h24, par miss piggy

    la plupart des commentaires ci-dessus semblent admettre qu’il y aurait ici habitude, lassitude, accoutumance, acceptation, servitude volontaire, etc. Ce n’est là qu’une hypothèse. Et si on veut bien considérer ce qu’est l’électorat balkanien rien ne prouve qu’il n’y aît pas véritable adhésion, de type : c’est bien lui le plus malin.

    • mercredi 1er juillet 2009 à 11h41, par mister guano

      vous n’êtes qu’une impertinente, miss piggy. Car ce qui est vrai pour le pourceau, l’est aussi pour le sarcaud. Et je ne vous laisserai pas salir, la pureté de motivations, qui a pu guider 53 d’électeurs présidentiels.

      • jeudi 2 juillet 2009 à 08h14, par JBB

        @ Miss Piggy : explication plus que recevable. L’admiration pour les fripouilles, le respect pour les canailles et l’amour de ceux qui ont un sacré culot et ne se privent pas de le montrer (cf Tapie) expliquent aussi bien des choses.

        @ Mister Guano : « Et je ne vous laisserai pas salir, la pureté de motivations, qui a pu guider 53 d’électeurs présidentiels. »

        Sachez que je vous soutiens en ce juste combat.



  • mercredi 1er juillet 2009 à 11h57, par J.Gorban

    je peux comprendre ce discours défaitiste ; mais il manque surtout une explication.

    personnellement, je pencherai sur la piste suivante : l’idée « socialiste » mettez derrière ce mot ce que vous voulez ( communiste, socialiste, anarchiste , .... ) a soulevée un immense espoir depuis le XIX ème siècle. Et la chute du mur de Berlin ( comme événement spectaculaire ) clôt une période historique aussi bien pour les révolutionnaires en quête ( religieuse ?) du grand soir que des réformistes parlementaires.

    Les différentes formes politiques ont montré leur inanité :
    1 - le réformisme parlementaire a montré son incapacité à changer les choses ; et ceci depuis très très longtemps, l’agonie de la social-démocratie n’étant que la fin d’une mauvaise partie commencé dès la fin du XIX ème siècle.
    2 - le volontarisme révolutionnaire a fini par des totalitarismes
    3 - la voie syndicale est depuis longtemps une domestication capitaliste des salariés : l’année 2009 ayant été une année formidable dans l’exemple de bassesse des bonzes

    la sociale est nue et il faut bien que la vie continue.

    Alors, que reste-t-il pour une humanité meilleure évitant la barbarie qui vient ( barbarie douce dans nos pays encore prospère, mais pour combien de temps ? )

    Et bien il reste la réalité sociale.

    Ici et maintenant, construisons des alternatives de vie CREDIBLE, montrant qu’il existe d’autres voies que la société marchande pour s’épanouir.
    Des alternatives sans exclusives si ce n’est la capacité d’imagination des participants,
    Des alternatives où seraient mis en application tout de suite des attitudes en rupture avec les shémas actuels tels que par exemple : la délégation avec mandat impératif, les livres de compte ouverts à tous ( pour les alternatives conservant une approche marchande ), la démocratie directe, ……

    Bref retrousser les manches et construire des alternatives que nous serons prêt à défendre bec et ongle parce que ancrées dans la réalité.

    PS : je ne suis pas un doux rêveur et je sais que ces alternatives soit le capitalisme essaiera de les phagocyter, soit il essaiera de les détruire si elle prennent de l’ampleur : mais au moins on sera POUR QUOI on est prêt à se battre !

    J. Gorban

    • jeudi 2 juillet 2009 à 08h31, par JBB

      J’adhère totalement et absolument.

       :-)

      (Bon, c’est un peu parce que je suis à la méchante bourre, trop pressé par le temps pour rentrer dans un débat théorique. Mais quand même : tout d’accord avec toi, sur le constat et sur les seuls moyens de peser qu’il nous reste.)

    • jeudi 2 juillet 2009 à 09h15, par A.J.T. Dupiolet

      ... non mais c’est terrible ce que vous nous racontez là, J. Gorban : alors comme ça vous vous êtes senti orphelin en 1989, avec la chute des « Etats prolétariens » ?

      • jeudi 2 juillet 2009 à 23h43, par J.Gorban

        Bonsoir A.J.T. Dupiolet ,

        Je ne sais si c’est du lard ou du cochon votre remarque, donc je vais mettre les points sur les i.

        Si j’ai parlé de la chute du mur de Berlin, c’est tout à fait volontairement.

        La chute des régimes de type soviétiques ne marquent pas seulement la fin des « idées » staliniennes.

        Cette chute touche aussi par ricochet toutes les autres options, meme l’option anarchiste.

        Toutes les options de transformation sociale ont un même socle commun qui remonte au XIX ème siècle et même bien avant.

        Au XIX ème siècle des hommes et des femmes se sont mis en tête de s’organiser pour changer de société.

        Le prolétariat a remplacé le messie et la propagande consistait à promettre le paradis après la révolution.

        Rapidement de multiples chapelles apparaîtront que l’on peut classer entre révolutionnaires et réformistes

        Les réformistes ont été les premiers à tomber le masque dès le début du XX siècle, la guerre de 1914 étant l’acte de décès, même si les dominants ont très bien su recycler cette option ( nous en reparlerons plus tard )

        Quant aux révolutionnaires, chaque échec de révolution ne remets pas en cause le principe puisque le « paradis » c’est après la victoire de la révolution ….

        Arrive 1917 le nirvana des révolutionnaires, puis la suite qui est moins glorieuse et condamne l’option communiste même si la bête tiendra jusque dans les années 1990

        Bien entendu l’arrivée des fascismes dans l’entre deux guerre a permis d’éradiquer pas de révolutionnaires sans compter le travail réalisé parle Gépéou…..

        La guerre ( et pas la révolution ! les mots ont un sens … ) d’Espagne signera la fin de l’option insurrectionnelle anarchiste

        MAIS, pendant le XX ème siècle les classes ouvrières des pays occidentaux ont pu acquérir une « certaine » aisance ; pourquoi ? Tout simplement par peur des rouges ( car même si le soviétisme était peu appétissant il pesait ), les dominants ont préféré lâché un peu de leste : et c’est là que l’on retrouve toute l’utilité des réformistes sociaux démocrates et des syndicats.

        Depuis 1989 on se retrouve dans la situation suivante :

        1 – des sociaux démocrates totalement acquis aux paradigmes libéraux

        2 – des « révolutionnaires « qui ne peuvent plus promettre le paradis après la révolution : et pour cause on leur balance systématiquement l’exemple soviétique et on les somme de dire ce qu’il y aura après …..

        Et puis les dominants qui n’ont jamais réellement accepté de partager le gâteau après 1929, reprennent depuis un bon moment les miettes laissés aux salariés , avec en conclusion une crise économique dont on ne sait si elle ne sera pas plus violente que 1929 ou un soubresaut, certes plus violent que d’habitude

        Or malgré ce formidable camouflet à tous les libéraux, il serait bon que les révolutionnaires se demandent pourquoi la réaction des peuples semblent si molles !

        C’est pourquoi je pense que si l’on veut vraiment révolutionner la société, il ne nous reste plus que l’investissement de nos idées dans la vie ; leur confrontation avec la réalité ici et maintenant et pas dans une hypothétique après-révolution

        Et pour finir par une provocation : les révolutionnaires n’ont-ils pas depuis 150 ans mis la charrue avant les bœufs.

        En clair, la révolution est-elle le début d’un processus ou la conclusion d’une maturation.

        Les bourgeois ont ils fait la révolution puis mis en place le capitalisme ou les révolutions bourgeoises ne sont elles que la « conclusion « ou la marque d’une contradiction insoluble entre deux systèmes l’un mourrant l’autre en cours d’expansion.

        Alors mettons toute notre énergie à la naissance et au développement du prochain système au cœur même du système actuel.

        PS : je pense personnellement que les idées anarchistes sont sans doute celles d’où peut sortir les nouvelles idées qui supporteront ce nouveau système ; mais sans exclusive

        La vie est multiforme …….

        • vendredi 3 juillet 2009 à 10h38, par A.J.T. Dupiolet

          je vous ai lu attentivement, J. Gorban, mais n’en mesure que mieux l’ampleur du désaccord, notamment là où vous écrivez :

          2 – des « révolutionnaires « qui ne peuvent plus promettre le paradis après la révolution : et pour cause on leur balance systématiquement l’exemple soviétique et on les somme de dire ce qu’il y aura après …..

          Car enfin, sauf cécité de ma part : la bourgeosie a de tout temps, utilisé ce procédé. C’est bien elle (en dehors bien sûr des staligauds, à qui profitait ce mensonge), qui a toujours brandi « Moscou » comme exemple de seule révolution possible. Et les anarchistes, pour ne citer qu’eux, ont toujours donné « Moscou » etc. comme exemple de la façon dont il faut s’y prendre pour ne pas faire une révolution.

          Aussi, et s’il n’y avait le soulagement des peuples qui en 1989 ont été enfin débarassés de cette infection, j’irais jusqu’à dire que la chute du mur de Berlin est : un non-événement.

          • samedi 4 juillet 2009 à 18h29, par J. Gorban

            Une première remarque : je pourrai facilement remplacer chute du mur de Berlin par fin du XXe siècle …….

            Oui de toute évidence , le désaccord est ample ..... Vous croyez encore à la révolution comme déclencheur d’une nouvelle ère.

            Après plus de 10 ans de militantisme d’extrême gauche, personnellement je pense que la révolution est la conclusion d’un processus de naissance puis d’extension d’une nouvelle société à l’intérieur de l’ancienne.

            Je remarque que peu se pose la question suivante : par quel miracle de nouvelles façons d’agir et de penser peuvent apparaître APRES La Révolution ?

            Ceci d’autant plus quand on voit qu’à l’intérieur des organisations quelles soient partidaires ou autres, la grande majorité des militants ne changent pas profondément et reproduisent les travers de la société bourgeoise : culte du chef, sexisme, moutonnisme, …..

            Pour finir, j’ai connu une époque où beaucoup ont cru que la fin du soviétisme était le boulevard pour les idées d’extrême-gauche ; on voit où l’on en est maintenant ……

            Et combien se pose sincèrement la question ? non on continue comme avant avec les mêmes recettes.

            Les seuls qui n’évacuent pas d’un revers de la main ces problématiques sont les anarchistes ; c’est la raison de mon PS sur mon précédent commentaire.

            Et j’ai rajouté « mais sans exclusive « car je ne prétends pas connaître toutes les propositions politiques.

            • lundi 6 juillet 2009 à 09h44, par Dupiolet

              je comprends mal pourquoi vous faites intervenir des miracles (sic), J. Gorban, pour que de nouvelles façons d’agir et de penser apparaissent APRES la Révolution : il en apparaît en permanence.

              PS. je n’ai rien contre l’anarchisme, croyez-le bien

              • lundi 6 juillet 2009 à 12h18, par J.Gorban

                vous ne m’avez pas répondu concernant l’attitude de nombre d’organisations et militantEs qui ont des attitudes dignes du système qu’ils/elles disent vouloir abattre.

                je serai très heureux que vous nous donniez toutes ces façons d’agir nouvelles et de penser qui apparaissent en permence.

                mais on depasse le cadre de ce billet, on en restera là donc

                à chacun sa voie

                au revoir Ramón

                • lundi 6 juillet 2009 à 12h27, par Dupiolet

                  J’avoue mal voir où est le problème. S’il y a des gens ou des organisations qui ne mettent pas leurs actes en conformité avec leurs paroles ils s’excluent d’eux-mêmes et on voit mal, sauf à être fatigué de naissance, en quoi cela impliquerait de renoncer à quoi que ce soit.



  • mercredi 1er juillet 2009 à 14h23, par graffitix

    S’il y a impuissance, s’il y a habitude, accoutumance, résignation ou ce que vous voudrez...

    Ce n’est pas l’effet d’une fatalité, ni celui de la supériorité d’un clan (gang, bande etc.)
    Il faut admettre ce qui l’a rendu rendu possible au fil du temps, ce glissement insensible dans la veulerie.

    C’est juste la marque d’infâmie que le peuple français porte si complaisamment en lui.

    Pour qui veut bien le considérer.

    pour qui veut bien se voir en face.

    pour qui veut bien voir le mal en lui, comme s’il était en fait étranger à lui-même.

    C’est une évidence que les Français refusent : toujours la faute de l’autre. Il fallait bien un jour que ça arrive : il était impossible que ça n’arrive pas.

    C’est le type même de conséquence qu’appelle notre mentalité collective.
    Nous voilà désormais à l’épreuve de nous-mêmes, en pleine catharsis.

    Il faudrait être prêts à mourir. A souffrir.

    A se priver de presque tout ce que nous pensons caractériser notre civilisation.

    A renoncer à nous-mêmes, pour nous retrouver, sans espoir que ce soit pour aujourd’hui, ou même pour demain.

    Du reste, on ne nous demande pas notre avis. C’est à prendre ou à laisser.

    A part ça, il est indéniable qu’on a affaire à une bande de médiocrates puants, fétides, lâches et cyniques.

    Mais je pense (si peu et si mal, et si on me le permet) que l’impuissance est de leur côté :)

    • jeudi 2 juillet 2009 à 08h29, par JBB

      Pas forcément convaincu par la marque d’infamie du peuple français. Sauf à reconnaître que bien d’autres peuples européens (à commencer par les Italiens) l’affichent en ce moment.

      Tout d’accord, par contre, que oui, c’est très possible de renverser la perspective. Et qu’il est tout à fait cohérent d’écrire « que l’impuissance est de leur côté :) » J’aime bien cette idée, même.



  • mercredi 1er juillet 2009 à 15h12, par Georgina

    Franchement, si on commence à faire la liste des élus malhonnêtes, il va falloir prendre l’annuaire...

    Il y a en ce moment même une guerre de classe qui est menée avec l’aide active d’élus de tous bords, qui sont sincères et honnêtes parfois, et elle est beaucoup plus dure à supporter que la malhonnêteté de certains élus. La rectitude morale ou l’honnêteté ne font rien à l’affaire.

    • mercredi 1er juillet 2009 à 18h33, par Guy-Yves Ganier d’Émilion

      ... (re)lire avec un sentiment d’urgence les écrits politiques d’Orwell... ou au moins le très rafraîchissant De la décence ordinaire, de Bruce Bégout, aux éditions Allia, comme un mouvement d’air qui parviendrait à percer un peu cette étouffante torpeur.

      • jeudi 2 juillet 2009 à 08h21, par JBB

        @ Georgina : assez d’accord pour relativiser le truc face à cette guerre des classes « qui existe, c’est un fait », même que c’est la leur qui est en train de la gagner (cf Warren Buffett). Mais pas jusqu’à écarter « la rectitude morale ou l’honnêteté ». Ils me semblent que ce sont là des valeurs dont le respect est forcément lié à un juste combat.

        @ Guy-Yves Ganier d’Emilion : « comme un mouvement d’air qui parviendrait à percer un peu cette étouffante torpeur »

        Si ça fonctionne, je fonce. L’impression que tout va s’engluer dans la moiteur....



  • mercredi 1er juillet 2009 à 15h41, par wuwei

    « Nous sommes pris au piège de l’industrialisation, comme le reste de l’Europe. Le peuple, y compris les camarades, se laisse gagner à toute allure par la mentalité bourgeoise. Nous risquons de perdre ce que nous avons durement acquis...Si seulement nous nous étions emparés des moyens de production quand le systéme était encore jeune et faible, nous l’aurions développé lentement à notre profit , en rendant la machine esclave de l’homme. Chaque jour que nous laissons passer nous rend la tâche plus difficile. »

    Propos d’un syndicaliste (pas nos trsites duettistes Chéréque/Thibault) dans l’Espagne des années 1910, recueillis et publiés par John Dos Passos dans : Rossinante reprend la route.



  • mercredi 1er juillet 2009 à 17h25, par solveig

    Lu sur Arrêt sur Images (payant)
    « Le conseil municipal à majorité UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a décidé d’effacer la dette de son maire.
    Il a voté lundi 12 février 2009 au soir une “demande de remise gracieuse” pour un montant de 230.865,57 euros dus par Patrick Balkany à la commune, après sa condamnation pour avoir employé illégalement trois employés municipaux à son service personnel. »

    • jeudi 2 juillet 2009 à 08h25, par JBB

      Là, pour moi, on entre vraiment dans le surnaturel. Que la collectivité se substitue ainsi au condamné qui l’avait escroqué pour régler sa dette est un truc qui, comme tout le monde ici je présume, me dépasse totalement. C’est presque plus étrange que Roswell...



  • mercredi 1er juillet 2009 à 18h01, par Pascal

    Avec un machiavélisme et un cynisme poussés à un degré de maîtrise inédit. Ses représentants ont su s’emparer des outils de communication à leur disposition pour égarer le troupeau grégaire fasciné par la société du spectacle. Les apparences, le bling-bling ont érodé puis supplanté ce qui ressemblait à des valeurs. La société de consommation a attiré le peuple sur la voie de la facilité et du plaisir. Les séducteurs l’ont emporté sur les valeurs. Aujourd’hui, c’est réveil avec la gueule de bois. L’humain se réveille en ressentant une perte de substance ; et autour de lui le monde a changé, il n’y a plus guère de prise où s’aggriper pour empêcher la dérive de se poursuivre. Le personnel politique est carencé. La gauche, ou ce qu’il en reste,la gauche de gauche, est divisée, affaiblie, désarticulée !

    Face à ce constat, je partage globalement la perception et la nature des propositions de J. Gorban. Le sursaut, le redressement, viendra des individus avant de venir des collectifs. Les individus doivent se construire avant de venir alimenter les rangs des partis afin qu’ils soient garants de l’intégrité du projet. Sinon, on assistera de nouveau à des déceptions de personnes qui auront cru dans les projets de renouveau du parti. La liberté et la responsabilité doivent d’abord se travailler au niveau des individus ; comme qui dirait l’autre, la conquête d’une société harmonieuse est un sport de combat individuel de tous les instants.
    Si on remet notre sort aux mains d’un parti, inexorablement l’ensemble va se mettre à dériver car chacun, dans son rôle, cèdera à ses inclinations naturelles : le pouvoir pour les uns, le plaisir et la facilité pour les autres, pour qui il est tentant de s’en remettre à des gens soi disant plus qualifiés que soit pour gérer les affaires de la cité et pourvoir aux conditions de leur bonheur. C’est alors que l’embarcation collective se met à dériver en raison de la force d’inertie de l’ensemble !

    Aussi, l’heure n’est pas fatalement au désespoir ! Une fois la période d’abattement digérée, chacun d’entre nous peut trouver en lui même la vertu qui fait défaut dans le corps social actuellement. Et sur ce socle entreprendre de contribuer à rebatir patiemment un vivre et un vivre ensemble attentifs à soi et à l’autre ... Selon moi, un des critères pour une société plus heureuse serait de substituer la motivation par l’avoir et le pouvoir par le souci de la communication interpersonnelle. Eduquer au souci d’autrui est une sorte de garde-fou contre les sirènes de la société marchande du spectacle où l’illusion et la vulgarité envahissent l’espace public et privé.

    Il appartient à chacun d’entre nous de se ressaisir et de reconquérir l’espace perdu en boutant hors de notre intimité les intrus qui s’y sont glissés subrepticement profitant de notre méconnaissance de leur méfaits et de notre propension à l’indolence... Mais avec le temps, notre conscience mûrit et les choses peuvent changer. Au niveau de nos vies individuelles dans un premier temps avant que tous ces changements ne s’agglomèrent et débouchent sur une autre organisation du vivre ensemble dont on ne peut savoir aujourd’hui ce qu’il sera. Il y a toutes les chances qu’il sera ce que nous en ferons ; à moins que nous ne laissions d’autres, moins altruistement intentionnés, s’en charger à notre place ...

    Voir en ligne : http://www.netvibes.com/desmotscratie

    • mercredi 1er juillet 2009 à 20h06, par J.Gorban

      bonsoir Pascal,

      mon propos était surtout dans le développement d’alternatives « collectives » au sens d’association d’individuEs.

      bien entendu je suis d’accord que le développement personnel et ce que tu en dis a aussi son importance.

      en fait je pense qu’il est nécessaire qu’il y ait un va et viens entre le développement individuel et le développement d’alternatives collectives ; l’un nourissant l’autre et vice et versa.

      les alternatives collectives sont alors le réceptacle des développements individuels et en meme temps le cadre de leur apprentissage.

      • mercredi 1er juillet 2009 à 22h44, par Pascal

        Je crois que nous disons à peu près exactement la même chose en tout point... En tout cas je souscris sans réserve à chacun de tes propos dans la précision que tu apportes pour autant que je la comprenne !

      • jeudi 2 juillet 2009 à 00h11, par un-e anonyme

        Mais le monde marchand adoooreeeee le développement, l’épanouissement personnel et toutes ces choses du genre « L’être humain n’utilise que 10% des capacités de son cerveau... » Certains s’en mettent plein les poches avec ça : parce que je le vaux bien...

        Le « développement personnel » est un concept très ambigu qui conduit bien souvent à d’avantage de conformisme !!!

        • jeudi 2 juillet 2009 à 10h06, par Pascal

          Je suis d’accord qu’il faut se méfier de la notion de développement personnel par trop centré sur l’individu en quête de réalisation de soi et peut connecté au collectif (il peut y avaoir des exceptions bien sûr) ; d’ailleurs je n’y ai pas recouru volontairement dans mon premier commentaire. J’ai parlé d’éducation à la communication interpersonnelle et de vivre ensemble.

          Mais il faut reconnaître aussi que nous n’aurons pas de société « heureuse » sans des individus « heureux », concernés par l’organisation sociale et donc garants de celle-ci. Mais pour être garant encore faut-il être compétent et donc pouvoir être formé à s’auto-former pour avoir une société constituée de citoyens dotés d’un esprit critique indépendant afin d’éviter autant que faire se peut les dérives collectives de bonne foi (ou de mauvaise foi dans le cas des manipulations).

          La démocratie n’est jamais acquise définitivement. C’est une réalité dynamique à l’image de la communauté humaine qui la fait vivre. Il me semble admis que les deux composantes individuelles et collectives interagissent dans le but de s’enrichir mutuellement. Mais elles peuvent aussi s’appauvrir mutuellement ! Au bout du bout, je ne vois pas comment il pourrait y avoir de collectif de valeur sans des individus de valeur pour le faire fonctionner ...

        • vendredi 3 juillet 2009 à 00h03, par J.Gorban

          bonsoir «  »

          euh je pense qu’on ne parle pas de la même chose.

          personnellement je voulais parler du développement personnel dans le sens du développement des potentialités de prises de responsabilités, d’entraide, de solidarité, de convivialité et bien sur d’esprit critique

          développer ces capacités de travail en collectif, d’intervention orale dans un collectif, de prises de décisions .....

          toute chose nécessaire pour le fonctionnement d’alternatives au sens où je l’entends

          bref tout le contraire du développement personnel à la sauce marchande.

        • vendredi 3 juillet 2009 à 16h53, par sexylion

          « I am what i am »



  • jeudi 2 juillet 2009 à 10h10, par Zgur

    Désolé, je n’ai pas beaucoup de temps pour lire les belles lamentations, alors une seule réflexion :

    Puisqu’on vous dit que ça ne sert à rien de voter !
    Et que les méchant ploieront sous le poids insupportable des abstentions !

    Mwahahahahahahahahahahahahaharf !

    Zgur

    Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...



  • jeudi 2 juillet 2009 à 13h20, par damien

    Nous souffrons du syndrome de Stockholm

    qui désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers.

    (source wiki).

    On pourrait même appeler ça : « démocratie » :-)



  • jeudi 2 juillet 2009 à 17h42, par skalpa

    Ah Balkany, quel homme !!!

    Voir plus ?

    c’est par là :
    Balkany le voici !

    Ps perso : je ne retourne sur Paname qu’en septembre, mais serait tout juillet neaRouen

    Voir en ligne : Kprodukt, je vous ai dit, quand j’ai le temps !



  • jeudi 2 juillet 2009 à 23h53, par BiBi

    On s’émousse, on se lasse. On est abattu devant les évidences, on ne veut plus penser à rien : nous l’avons déjà tellement dit et redit. Les turpitudes, les méthodes de Balkany etc, Ils nous ont à l’usure et quand le soir tombe, on se couche, tête lourde, coeur lourd, on veut tout oublier, on maugrée, on grogne, on cherche le sommeil, on mord son oreiller de dépit, de rage retenue...

    D’où vient pourtant qu’aux aurores, on veuille repartir au combat, serrant les poings, le coeur allegretto, grognant, gueulant qu’on ne se laissera pas faire ?

    Voir en ligne : http://www.pensezbibi.com



  • mardi 7 juillet 2009 à 20h27, par grossebourse

    Très beau texte,redis, mais très beau texte quand même.

    Voir en ligne : www.grossebourse.blogspot.com

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