ARTICLE11
 
 

jeudi 27 octobre 2011

Textes et traductions

posté à 10h25, par Mathieu K.
22 commentaires

Faites l’amour et la guerre

À Article11, on est des grands pudibonds. On ne parle jamais de sexe ni d’amour. En grande partie parce qu’on ne pense pas avoir grand chose de constructif à dire sur la question. Alors, quand l’ami Mathieu K. nous a envoyé ce texte très personnel et illustré des dessins de Cécile Kiefer, fruit d’une longue réflexion sur la notion de couple et de vie commune, on a sauté sur l’occasion. Welcome Cupidon.

Tous les dessins agrémentant cet article sont œuvre de Cécile Kiefer.
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Un après midi à la terrasse d’un troquet rock’n’roll. Un soleil pousse-au-crime qui donnerait presque à mon café allongé un goût de pression bien fraîche. Le trafic incessant et son bordel grossier, les trottoirs de la ville arpentés par la foule comme les escalators en panne d’un supermarché à ciel ouvert, et, à la table voisine, un couple qui attire mon attention.

Cela fait déjà quelques bières qu’ils sont attablés. Lui, la soixantaine un peu abîmée, une barbe de trois jours plus sel que poivre répandue anarchiquement sur un épiderme qui accuse le coup. L’état piteux de son T-shirt du festival Jazz de Montreux donne à penser qu’il y était déjà, accoudé au bar, lors de la première édition. Une sympathique bedaine fait valser les pictogrammes ornant le T-shirt, qui glissent gaiement sur des toboggans de tissus adipeux. Des yeux malicieux planqués derrière des binocles, et un air bienveillant d’oncle pince-sans-rire.

Elle est assise face à lui. La cinquantaine bien tassée et, elle aussi, quelques kilomètres au compteur. Une frange noire précise, des petites lunettes et un air de secrétaire médicale qui aurait le punk-rock comme pêché mignon. Un ventre bien rond, de ceux qu’on associe à un heureux événement. Dans son cas, l’éventuelle tournée du patron. Elle est discrète, presque effacée, mais semble dissimuler un parcours et un caractère autrement plus tempétueux. Toute de noir vêtue, elle écoute son compagnon animer seul leur conversation :

«  Tu mets le réveil trop loin, et après t’entends rien quand il sonne et tu te réveilles pas ! Combien de fois je te l’ai dit ? Vraiment…  »

Elle acquiesce mollement tout en se jetant un gros gorgeon, réponse simple qui semble convenir à son interlocuteur. Je l’observe depuis plus d’une heure, ce couple à l’allure de vieux rafiot abîmé par un trop long périple sur le fleuve routine. Pas grand chose à se dire, si ce n’est quelques reproches et autant de banalités sans affect. Et pourtant…

Leur complicité me touche. Sans doute née d’une longue collaboration. Et quand bien même elle connaîtrait quelques ratés, je fantasme à propos de la longévité de leur union. Depuis combien de temps met-elle le réveil trop loin ? Qu’ont-ils construit ensemble ? Comment ont-ils décoré leur tragi-comédie existentielle ? Ils me surprennent en train de les épier, je me détourne et en reviens à ma table, me demandant ce qui peut pousser deux être humains à pousser aussi loin cette aventure qu’on dit perdue d’avance. Être en couple.

Café terminé. Une bière s’il vous plaît. Et des images en tête. Celles de ces couples estampillés Ikea couchées sur papier glaçant pour les besoins du catalogue et du standard de vie. Celles encore de ces unions rebelles mais parfois lointaines, risquées et déroutantes. Cet amour réciproque qui devrait, à en croire certains, sauver le monde et que l’on célèbre finalement par un compte en banque partagé. Cette vie à deux dont l’art s’empare à l’excès et dont l’économie profite à loisir. Avec la morale qui compte les points. Un sujet qui, hormis dans sa dimension sexuée et sexuelle, est le grand absent de nos « apéros-conscients » et autres discussions interminables à se demander «  où qu’elle est la lutte des classes ? ». Malgré quelques jalons théoriques communément admis, le sujet du couple peine à quitter l’intimité pour venir habiter la question politique et son bordel fertile. Sans doute pour s’en protéger.

Je repense à mes amours volées, à cette sensation, ce moment où la quiétude d’un coucher de soleil romantique sur une plage déserte est déchirée par le rire pervers d’un clown triste qui n’amuse plus personne. Comment croire encore à la possibilité de cette vie à deux et à quoi cela pourrait-il bien me servir ?

Économie domestique et grève reconductible

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À rien. Ce qui en fait toute la beauté. Dans une société toute entière tournée vers la finalité et l’utilité, le couple incarne l’un des champs où s’exprime encore la possibilité d’un « inutile ». Partager sa vie n’a pas ou ne devrait pas avoir de finalité productive.

Et c’est justement là que le bât blesse. Passées les quelques années d’errance insouciante octroyées par le calendrier salarié, le corps social attend du couple qu’il fonde progressivement une unité économique. Quel que soit son statut (contractualisé ou pas). Un organe stable. Soyons cléments avec l’Insee : comment pourrait-elle considérer le moral des ménages sans ménages ? Un ménage où la passion n’est qu’un « plus produit ». Le couple n’est ainsi pour elle, bon gré mal gré, qu’une interface avec l’économie, lui permettant de s’organiser vis-à-vis de la propriété, du travail et de la marchandise. Et la solidité d’une relation se mesure aussi à l’existence d’un compte en banque commun. Est-ce compréhensible ? Aisément, dans la mesure où cela répond aux impératifs financiers rationnels qui s’« imposent » au couple ainsi qu’à différents désirs d’inscrire la vie à deux dans la durée. Est-ce « naturel » pour autant ?

Qu’est-ce donc que ce couple que scrutent et définissent banques, États et marchands ? Au-delà de l’opposition simpliste entre union libre et mariage traditionnel, c’est de l’impact de la définition économique du couple sur son assise amoureuse dont il est ici question. L’économie domestique, définie comme l’ensemble des biens et services produits au sein du couple, est considérée par les économistes et sociologues comme créatrice de valeur. Et a toujours été observée avec attention par nos monarques et leurs intendants, tantôt pour pallier les défaillances et reculs de l’État-providence (à la manière de l’économie sociale ou informelle), tantôt comme source de profits et d’emplois qui s’ignorent - ainsi qu’en témoigne la tentative de créer de nouveaux débouchés pour le tertiaire au sein même du foyer avec les services à la personne. Selon l’Insee, la part de richesses produite au sein du couple ou de la famille, considérée au prix du marché, représente une somme égale aux deux-tiers du PIB. Se préparer une salade à midi est donc assimilé à une création de valeur. Faire l’amour sera-t-il un jour considéré comme un « protocole d’accès à un plaisir récréatif dans une perspective éventuelle de reproduction de l’espèce » ? Est-ce que faire l’amour crée de la valeur ? Plutôt que de se poser de telles questions, il vaudrait mieux cesser de souiller le quotidien avec un vocabulaire et des systèmes de pensée sortis tout droit de l’attaché-case d’un expert comptable.

Des incitations bancaires, commerciales ou fiscales sont là pour pousser à l’officialisation d’une union sur l’autel de l’économie ou de la loi. Deux sas avant sa reconnaissance culturelle. Ce couple « légal », qu’il soit famille en devenir ou famille devenue, est d’abord envisagé comme ciment de l’ordre social. Rien de problématique s’il s’agissait simplement de « faire société ». Mais le fait qu’États et Banques souhaitent tant assister à la consécration de nos idylles soulève bien des interrogations sur le modèle de vie à deux ainsi promu. Soit une trajectoire « normale », le rythme de vie qui va avec et au final une insertion « réussie ». Par exemple, quelle est donc la logique associant l’accession à la propriété immobilière à une étape de la vie à deux ? Rien d’autre que l’articulation entre ordre matrimonial et ordre tout court. Investir. Prévoir. Consommer. Financer hôpitaux et écoles avec l’impôt. Gérer sa relation. Y reproduire paisiblement sa force de travail. Des fonctions du couple comme inscrites dans « l’ordre des choses ». Alors qu’elles sont en réalité autant d’éléments d’une fable à incarner à deux qui traduit en mode de vie l’idéologie économique qui lui préexiste. Le couple « normal » ne serait-il pas l’une des composantes de la « superstructure » si chère à Karl ? Une superstructure conçue comme l’émanation idéologique des rapports de production en vigueur et qui permet dans le même temps leur maintien en l’état. À teneur garantie en conformisme amoureux.

Prendre acte de cette contagion économique revient à mettre à jour ses pendants offensifs. Si le couple est une unité de production, le débrayage pourra venir d’un soulèvement en son sein. L’étymologie du mot « économie », du grec ancien oikonomía qui désigne l’« administration d’un foyer », souligne cette évidence : l’enjeu touche aux fondements même de notre civilisation, au-delà de toute problématique religieuse ou morale. Économie domestique ? Non. Autogestion, sabotage, grève sauvage. Plutôt que de concevoir le couple comme un îlot de pureté apaisant affleurant à la surface d’un monde crasseux, l’envisager comme le premier endroit à partir duquel s’organiser face à cette crasse. Un peu à la manière du groupe affinitaire si cher à celles et ceux qui n’ont remisé toutes leurs envies d’action directe. À deux, ne forme-t-on pas déjà un premier groupe affinitaire ?

Les choix qui se présentent au couple sont nombreux et recèlent une infinité de configurations et de combinaisons. Loin de tout modèle hégémonique. Il s’agit de s’organiser face à la propriété. À l’argent. D’inventer des nids d’amour pour habiter le monde. Aidé en cela par les multiples possibilités en matière de fraude et autres réappropriations. Un illégalisme concerté et dont on pondère les risques à deux. Un qui remplit sa besace, l’autre qui fait le guet. Ou qui fait diversion. Un qui feint l’insertion et assure la subsistance pendant que l’autre mène un projet qui n’est pas économiquement viable. Puis inverser les positions. Et même sans transgression de la loi, réinjecter de l’ « irrationnel » et de l’ « irresponsable » en opposition aux trajectoires normatives censées aller de pair avec une relation pérenne. Ne pas prévoir, ou si peu. Mettre à jour l’existence d’un « commun » dont les modalités de partage et d’exercice sont autant de tentatives d’émancipation sociale créatrice. Aux bréviaires implicites qui définissent la bonne gestion du quotidien partagé, opposer ses propres règles et expérimentations, forcément fragiles et paradoxales. Loin de tout conformisme social castrateur et de toute aliénation à l’accumulation aveugle de biens et de services. Fonder la « conscience collective » de cette unité économique qu’est le couple et dont les faits et gestes, s’ils sont scrutés avec attention par le marché, peuvent donc aussi lui nuire. Un éventail de jeux ouverts par la vie à deux, avec lesquels il convient donc de s’amuser. Et même si les tentatives sont gauches ou entravées, toujours essayer de défaire cette vie à deux de ces oripeaux économique qui semblent pourtant l’habiller sur mesure.

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Le pouvoir des fleurs

Les années 1960 furent le théâtre de luttes diverses ayant pour enjeu la « libération de l’amour ». Face à une société traditionnelle aux carcans amoureux obsolètes, certaines de ces luttes apparaissent aujourd’hui encore pertinentes et salvatrices, de par les acquis sociaux qui en témoignent. Reste que la liberté amoureuse et le couple libre, en tant qu’idéaux, réclamés à l’époque à grand renfort de slogans émancipateurs et autres folk songs contestataires, ont aujourd’hui comme un goût d’échec emballé sous atmosphère protectrice et bradé en période de soldes.

La morale a toujours été l’ennemie jurée des amours « libres ». Aujourd’hui encore, chaque offensive gouvernementale sur le terrain des mœurs est scrutée avec méfiance, à juste titre. Le background judéo-chrétien est prégnant, relayé au sommet de l’État par ceux qui l’instrumentalisent à loisir face à une prétendue déliquescence culturelle qui mettrait en péril notre « identité nationale ». Soit. En réaction, les « garde-fous militants » s’insurgent et défendent nos libertés individuelles, notamment amoureuses. Offensives rétrogrades et lever de bouclier militant. Si ce conflit entre progrès et morale est historiquement une tension sociale motrice, il faut quand même s’attarder sur la nature de cette prétendue liberté amoureuse à défendre.

Années 1980. L’assise intellectuelle et idéologique qui accompagne et permet l’avènement du néolibéralisme promeut le développement de soi et de la réussite individuelle aux rangs de conditions sine qua none de l’accession au bonheur. Le règne du storytelling participe d’une exaltation permanente du « je » articulée avec le culte de la jouissance perpétuelle. Trajectoire professionnelle et affective réunies dans un même mouvement narratif. En cadeau : égoïsme fondamental, calculs utilitaristes et oppression des affects qui ne vont pas dans le sens de l’effort de guerre. Avec en toile de fond la croissance économique et l’expansion comme objectifs moraux, voire comme mythes collectifs. Une terminologie qui sent le mauvais vin de messe : culte, objectifs moraux et mythes. Si la religion est un système de croyances contraignant, construit autour d’un conte qui narre les aventures d’une entité supérieure, le capitalisme néolibéral en remplit désormais certaines des fonctions. La dichotomie bien/mal complétée par celle séparant ce qui est profitable et ce qui ne l’est pas. Contaminant par là même les choix affectifs et la nature même des relations amoureuses.

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Des couples libres et non faussés dont on juge la qualité en fonction de ce qu’ils nous (r)apportent. Qu’on met dans la balance au même niveau que des choix professionnels. Que l’on consomme avec frénésie, tant le port d’un projet amoureux sans cesse renouvelé est obligatoire. Que l’on gère et que l’on juge à l’aune de leur assise matérielle. Un véritable paradigme amoureux avec ses créations de débouchés – le marché de la solitude par exemple, qui fait de l’isolement affectif une tare individuelle déconnectée de toute explication collective. Aucun passéisme nostalgique, ici, mais plutôt la nécessaire autopsie d’une certaine idée de la liberté amoureuse. De certaines aspirations libertaires à une pollution néolibérale certaine, d’autant plus coercitive qu’elle investit les subjectivités et naturalise un certain régime de gouvernance des affects. Tendons-nous à valider le modèle de « l’homo-oeconomicus » via nos périples partagés ? « Difficile les caresses les mains attachées », chante le groupe toulousain Expérience.

N’en déplaise aux mots d’ordres progressistes scandés aujourd’hui à son sujet, il semblerait que l’enjeu amoureux soit amené à faire face à d’autres périls que le conservatisme moral et religieux. Autrement plus pernicieux. Des enjeux sous-jacents qui regardent avec un sourire en coin la place publique s’agiter autour de la taille de la jupe ou de l’influence d’une couple gay sur le « devenir homosexuel » de leur progéniture.

Ils vécurent heureux…

Entre deux bilans comptables de sa petite PME affective, il n’est pas exclu de continuer à rêver à des amours autrement plus lyriques. Pour ce faire, l’industrie du divertissement propose un éventail large de services culturels à destination des cœurs apathiques. « Trouver l’âme sœur » agite tout un chacun ; il est logique que cette obsession se retrouve dans nos diverses représentations artistiques de l’existence. Il serait présomptueux d’ébaucher une analyse complète du rapport entre la définition du couple et l’histoire de celles-ci. Néanmoins, des prémices de la narration orale à l’avènement de l’industrie du divertissement, les conditions de production et de diffusion de nos représentations artistiques peuvent nous renseigner sur leurs biais mêmes. Notamment concernant la vie à deux.

En digressant vers le rapport entre cinéma et violence politique, il est aisé d’observer que la plupart des films biographiques qui s’attachent à décrire les trajectoires de bandits et/ou opposants politiques célèbres le font dans un évident sens de réprobation de la violence. Souvent en la décrivant comme fondamentalement irrationnelle, et en menant la plupart du temps les personnages concernés à leur perte. Comme si de l’issue du scénario découlait un jugement moral en adéquation avec les valeurs (ainsi définies) de notre société. Condition pour qu’un diffuseur ou producteur potentiel injecte les millions nécessaires au tournage et à l’exploitation du film.
Il y avait peu de chance pour que cette articulation complexe entre expiation collective - orientée idéologiquement - et affaire de gros sous ait épargné les « films d’amour ». En témoignent ces comédies romantiques niaises, qui prennent place dans des univers de nantis, où l’hypertrophie de la problématique amoureuse s’accompagne en réalité de questionnements aussi profonds qu’une minable flaque de larmes sur commande. Ou à l’inverse, ces drames « sociaux », cette fois-ci chez les pauvres, dont on attend qu’ils prouvent par le menu détail que l’amour triomphe de tout, même des huissiers.

Mais quels sont les mécanismes scénaristiques qui permettent l’illusion d’universalité alors même qu’il est question de sentiments par essence individuels ? Et surtout, quelle peut être leur influence sur nos imaginaires et nos façons d’aimer ? Si l’existence et la nécessité de mythes collectifs constituent une réalité indéniable, que penser de l’influence des diktats financiers préalables à toute diffusion de masse sur la définition de ces mythes ? Du cinéma à la musique populaire, l’analogie s’appuie sur les mêmes mécanismes ; trop vastes pour être tranchées, ces questions restent néanmoins entières et pertinentes.

« Fais-moi revenir au monde »

« L’amour est mort ». La tentation est grande de se réfugier derrière ce constat lapidaire, en réponse (amère) aux époques où d’aucuns prétendaient qu’il sauverait le monde. Se lover dans la chaleur des conformismes et naviguer sur la routine partagée en évitant de sonder la profondeur de l’eau. Ou pour certains, ne jamais se remettre d’une trop douloureuse chute à deux. Le corps endolori par des regrets, et qui amènent à briser les cœurs tout en ne laissant plus battre le sien. Travailler à dégoûter les candides et les rêveurs de tenter l’aventure. On achève bien les amoureux. Façon d’entériner le désenchantement du quotidien dans un élan de célébration mortuaire d’amours désormais trop souillés pour être honnêtes. En coulisse, continuer à mythifier d’éternelles passions, fantasmées et donc inaccessibles.

Ou alors on peut être réaliste, tout en continuant à rêver un peu.

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« Je t’aime » : la concision de la formule n’a d’égal que sa propension à écorcher la bouche. Parfois on lui préfère le silence, souvent on la répète sans trop y penser. Car en y réfléchissant, ce « je t’aime » engage. Pas l’engagement que l’on signe, non sans l’avoir répété comme un écolier après l’énoncé d’un ventripotent dépositaire de l’ordre. L’engagement que l’on ressent. Celui qui dans le jargon militaire désigne un combat. Qui évoque une promesse dans la vie de tous les jours. Qui dans ses définitions même s’inscrit en faux contre l’air du temps et ses « ce n’est pas de mon ressort ». Un « je t’aime » qui se fait cri de colère face à l’ineptie quotidienne. Tentative vaine et magnifique de donner sens et corps à nos faits et gestes. Aidé dans cette tâche par une complicité forte allégée des délires fusionnels. Un « je t’aime » coup de folie qui attaque de front notre propension à pondérer les risques et qui marque le point de départ d’une entreprise qu’on sait vouée à la faillite. Fondamentalement irrationnelle et donc profondément grisante : je mise tout et ne retiens rien. Un engagement dont les modalités sont en perpétuelle (re)définition. Les sentiments partagés et le quotidien comme assise théorique et comme boussole morale. Pas la morale qui sent la naphtaline, version dominante et codifiée de règles qu’il est pourtant bon de fixer ensemble, dans la pratique et sans un curé au dessus de l’épaule. Le plus loin possible des dogmes creux de la consommation frénétique de l’autre, travestis en libertés conquises, et de leur inverse contractualisé et contraint.

Abnégation. Partage. Écoute. Altruisme. Quelques-uns des aspects de nos comportements d’humains, comme autant de gisements de vie désaffectés. Qualités dont nos quotidiens de salariés/citoyens n’ont que faire. Ici, même si l’amour ne suffit pas à faire de nous des « gens biens », il peut se targuer de ne pas entériner les pires de nos possibilités, en convoquant les meilleures. Rare et précieux comme une occasion de se tirer le haut, quand le quotidien tire « vers nulle part ». Le cocon, creuset de la jouissance, devient une jouissance en lui même. Marqué d’un impératif d’honnêteté et par la recherche d’un équilibre, dans une lutte quotidienne pour faire mentir fatalité et réalité. Là où le quotidien exempt de religion ou de religiosité ferait parfois l’effet d’un morne lendemain de cuite perpétuel, il ne s’agit pas de réenchanter la vie avec une illusion d’éternelle passion. Ce ne serait que substituer un système de croyance à un autre. Lui préférer la collision complice de deux individualités, initialement mues par leurs intérêts personnels, et réunies dans un conflit fertile où les antagonismes jouent le rôle de carburant. Assise amicale pour mouvement amoureux. Des « aventures » dont on découvre la portée chaque jour, quand bien même elles sont terminées.

Comme un écho étrange à ce que l’on ressent en temps de mouvement social. L’envie que les événements qui secouent la rue ou le couple les portent au-delà même de ce qu’ils peuvent imaginer ou gérer. Être amoureux et se saisir de tout ce qui passe par la main ou par la tête pour faire voler en éclats les parois de sa propre vie. Des parois aux vitrines, le plaisir dans le fracas.


COMMENTAIRES

 


  • vendredi 28 octobre 2011 à 14h51, par un-e anonyme

    Bon texte. Est-ce que tu as lu « l’amour liquide » de Zygmunt Bauman ?

    • vendredi 28 octobre 2011 à 14h51, par mathieu.k

      Pas encore, et en écrivant le machin, j’ai justement réalisé que j’avais pas grand bagage sur le sujet..

      Merci pour l’info.

      • vendredi 28 octobre 2011 à 14h51, par Varan des khlongs

        T’es modeste, ou alors, de ce bagage, t’en as pas besoin.

        Beaucoup aimé çà :

        « Abnégation. Partage. Écoute. Altruisme. Quelques-uns des aspects de nos comportements d’humains, comme autant de gisements de vie désaffectés. Qualités dont nos quotidiens de salariés/citoyens n’ont que faire... ».

        Intéressant de rappeler qu’on en a besoin. On l’oublie.



  • vendredi 28 octobre 2011 à 14h52, par Antimollusques

    Cher Mathieu K,

    Me voilà bien embêtée par ce texte. Il est très bien écrit et tout, parsemé de jolies formules qui m’ont fait sourire (« A deux, ne forme-t-on pas déjà un premier groupe affinitaire ? »... parmi d’autres formulations qui claquent tout autant).

    Néanmoins, ma lecture est un peu difficile car je ne sais pas d’où tu parles. Parles-tu en tant que narrateur (la première histoire en introduction), en théoricien, en tant que Mathieu K. faisant part de son désir, de ses doutes, fantasmes, illusions ? Très difficile de le savoir.

    Et puis, de quoi parles-tu ? Du « couple », de l’ « amour », de la « famille », du « foyer » ? Toutes ces notions semblent être mises les unes à la place des autres.

    Par exemple, tu écris que le couple incarnerait la possibilité d’un inutile. Parles-tu du couple ou de l’amour ? Ces notions ne recouvrent pas tout à fait la même chose. D’un point de vue psychanalytique, je pourrais dire qu’il y autant d’ « amours », de « couples » et de « familles » que de représentations propres à chaque individu. En d’autres termes, tant qu’il y aura du symbolique et de l’imaginaire propre à chacun, il n’y aura jamais une définition de l’amour, du couple...

    Plus loin, tu dis que « le corps social attend du couple qu’il fonde progressivement une unité économique ». Déjà, qu’est-ce que le « corps social », qui est-ce donc ? Veux-tu parler d’une certaine forme d’intériorisation par l’individu d’un discours stéréotypé sur le couple (discours produit par qui d’ailleurs ?) ? A la rigueur, il serait peut-être plus intéressant de parler des tentatives du sujet de faire émerger son désir en propre par rapport à un ensemble de règles, de croyances, que le sujet s’impose plus ou moins consciemment (parce que ça l’arrange bien).

    Certes, on peut voir l’amour et le couple comme des symptômes participant dans une certaine mesure du capitalisme (tu le décris bien en énonçant toute la terminologie à la con de type « projet amoureux », « investissement »....), mais je crois que l’amour et le couple sont tout d’abord ce que le sujet veut bien en faire. Lacan disait que « de sa condition de sujet, on est toujours responsable ». C’est-à-dire : tu auras beau parler de la définition que les banques ou l’Etat font du couple (aussi normative puisse être cette définition), il n’empêche que l’on peut choisir de dire « je » et d’assumer sa condition de sujet ; dire par exemple : « j’en ai rien à foutre du couple et je vous emmerde » ou « oui je suis libertaire et je rêve de m’installer avec ma copine dans le canapé Ikea que j’ai repéré hier dans le catalogue. »

    • vendredi 28 octobre 2011 à 14h52, par un-e anonyme

      Le sujet ?

      Quel sujet ?

      • vendredi 28 octobre 2011 à 14h53, par jgn

        Lacan disait que « de sa condition de sujet, on est toujours responsable »

        Ce Lacan qui disait aussi à une patiente (très patiente, sans doute) venue le consulter pour souffrir d’un traumatisme lié, semble-t-il à ce qu’elle aurait assisté à l’arrestation de ses parents par la Gestapo et qui lui aurait alors caressé la joue du revers de sa main en lui susurrant « geste à peau ». Le traumatisme disparut, dit-on, puisque « de sa condition de sujet, on est toujours responsable », n’est-il pas ?

      • vendredi 28 octobre 2011 à 14h53, par yoms

        Ouais mon sentiment est aussi que Matthieu ne sait pas de quoi il parle (désolé mec mais c’est mon opinion, c’est pas pour te casser ton texte...) on ne sent pas le vécu ou alors on oscille entre deux approches, du vécu non assumé comme le dit antimollusques ?

        Enfin moi j’dis ça j’dis rien....

        Plus sérieusement, comment assumer son engagement libertaro-anarchisant quand on a un môme qu veut absolument aller chez Disney et bouffer dans de la vaisselle estampillée OUI-OUI ? Ca c’est une vraie question....

        Comment on lutte contre la belle famille qui offre des saloperies du système standardisé à ton fils de 2 ans ?

        Comment tu expliques à ta femme que ce putain de système te débecte mais que tu ees bien obligé de faire bouillir la marmite pour la famille....

        Voilà, je vous la fais façon prosaiquo-prolo mais c’est comme ça !

        Bises à toutes et tous et merci Matthieu d’avoir lancé le débat.

        • lundi 31 octobre 2011 à 11h51, par mathieu.k

          Yoms,

          Un peu fort en chocolat le « ne sait pas de quoi il parle ». Quant au vécu, j’avais pas forcément envie de parler précisément de moi (mais ptet que c’est mal foutu effectivement). En tout cas, je pige ce que tu veux dire.

          La suite de ton commentaire m’évoque effectivement des situations concrètes auxquelles je n’ai pas encore été (vraiment) confronté. Mea Culpa si l’article fait donneur de leçons.

          Le texte n’a pas de portée programmatique, et d’ores et déjà je respecte pas la majorité des trucs que je prône. C’est plus une sorte d’idéal type, un moteur pour tendre « vers quelque chose » plutôt qu’un programme réalisable et à réaliser. Les affaires de marmite qui bout je vois un peu, mais que ça n’empêche d’idéaliser un peu quand bien même c’est pas la fête à la cohérence.

          Pour moi les choix cornéliens sur fond de Disney et d’assiette Oui Oui, c’est ce que j’évoque derrière tout ça. Mais peut-être que c’est trop planqué.

    • lundi 31 octobre 2011 à 11h51, par mathieu.k

      Chère Antimollusques,

      Cool d’avoir ton retour. Je m’en vais essayer de te répondre.

      Sur le côté théoricien, je n’ai aucune prétention à ça. Après, narrateur, théoricien, Mathieu.K.... ? A vrai dire c’est une clarification qui ne m’intéresse que très peu, dans la mesure où c’est justement ce bordel là que je trouve créatif et qui, pour moi, s’inscrit en faux par rapport à certaines paroles « professionnelles ». Je suis pas universitaire mais je prétends pouvoir mobiliser certaines notions issues de ce monde là, je ne fais pas de le fiction mais j’aime utiliser des narrations scénarisées et je parle en tant que personne donc la singularité et la subjectivité ne me gênent pas. Si c’est très difficile d’y voir clair, tant mieux, même si je comprends que ça puisse rebuter. Mais c’est comme ça que j’aime fonctionner même si je trouve que ça n’a sa place qu’à côté d’articles construits de manière plus « traditionnelle ».

      Et puis pour élargir un peu est-ce à dire qu’il y a des personnes habilitées à produire de la théorie, d’autres du récit de vécu et d’autres encore à parler d’elles ? Et qu’il y a d’autres personnes pour les lire, avec un fossé entre celui qui est « qualifié » (au sens large) pour écrire et celui qui n’est destiné qu’à recevoir ? Je m’emballe un peu là, mais quand je lis un truc, je juge le machin à l’aune de sa pertinence et de son intérêt, qu’il ait été écrit par mon boucher/charcutier ou par un universitaire « compétent ».

      Quant au thème j’ai tenté de recentrer le truc autour du prisme du couple, mais c’est peut-être encore un peu bordélique c’est vrai. Mais là aussi je ne trouve pas ça grave, dans la mesure où le texte pourra être vu au travers des prismes de chacun. Bon après si c’est difficile à lire c’est que je me suis planté. Mais ce genre d’article ne sert pour moi qu’à appeler des réactions ou des débats sur le ou les fonds du texte. Peut-être sur la famille, peut-être sur l’amour au sens large. Débats possibles sauf si on reste sur le pas de la porte à se demander si la charpente a été construite dans les règles ou pas et qui est l’architecte avant d’entrer. J’aime à penser que l’article va quelque part où même moi je peux être amené à être dépassé par l’objet.

      Tu évoques la symbolique et l’imaginaire, sur cet article je n’ai fait que convoquer les miens. Y’a effectivement autant de définitions du couple que de personnes avec des jambes et des bras, et je ne fais que livrer mon avis espérant impulser l’envie à d’autres personnes de se pencher sur le leur. Le tout dans une volonté de réapproprier un sujet souvent cantonné à une dimension purement intime. Et puis pour élargir un peu, je me demande si l’intransigeance vis à vis de l’assise théorique n’est pas à reliée à l’étrangeté du sujet : est-ce qu’on se pose autant de questions sur l’objectivité, l’exhaustivité ou la subjectivité quand on lit un article sur la répression, les sans pap ou l’extrême droite ? Pourtant dans ces cas là aussi les objets de réflexion sont une construction résultant de l’avis de celui qui écrit, basé sur des faits. Mais qu’on admet vachement plus facilement comme objectifs ou « réels ». La symbolique et l’imaginaire conditionnent tous les articles selon moi, même quand l’empirisme et les données factuelles en sont la base.

      Quant au fait de faire émerger son désir propre par rapport au règles, c’est ni plus ni moins ce que j’ai tenté d’évoquer. Notamment dans le fait de donner à voir d’éventuels prolongements pratiques à des idéaux. Je trouve ça un peu malhonnête de se demander comment « l’Ordre » comme contrainte extérieure et son « relai » intériorisé (contrainte intérieure ?) se disputent la cause de nos conformismes et status quo. Cette interrogation parcourt beaucoup de réflexions, en tout cas politiques, et c’est le genre de truc sur lequel on passe une vie à chercher sans vraiment trouver de réponse « globale ». Évidemment mon article est fragile là dessus, car court et pas ancré dans une méthodologie précise. Mais lui demander cette prestation là, c’est se tromper d’échoppe et je pense que là dessus le « contrat de lecture » est clair et pas mensonger. Que le sujet doive faire émerger son désir propre est une chose, mais c’est le genre de phrase qui ne me donne que peu d’envie « d’action » et me rappelle le morne conformisme des amphis de socio.

      Quant au fait de choisir, j’aimerais pouvoir embrasser ton optimisme. Oui on peut choisir sa manière d’aimer, on peut s’opposer aux injustices que l’on voit tous les jours, on peut remplir son réservoir d’essence de l’huile de friture et on peut abattre un policier avec son arme de service. Mais dans les faits ? Car c’est bien là mon envie, traduire une sorte « d’état d’esprit » n’ayant de sens qu’enchâssé avec des pratiques. Lacan et sa condition de sujet m’ennuient, pas qu’il ne soient pas pertinents, mais ils amènent cette mise à distance des enjeux que l’on retrouve dans nos « apéros-conscients ». Et qui nous amène à être pompeux, élitistes et à rester dans le domaine des idées. Je reste persuadé qu’une certaine définition du couple constitue une des assises du capitalisme même si je suis pas capable de dire « qui de l’oeuf ou la poule » et qu’au final ce n’est pas mon but.

      C’est peut-être mon thème qui était casse gueule (et mon approche aussi) mais je persiste à penser que pour que le « sujet assume sa condition de sujet et dise je », le sujet a besoin de lire des articles sans prétention pour simplement réaliser qu’il n’est pas le seul à se poser certaines questions. Et ce en dehors de toute volonté d’établir précisément et de manière exhaustive pourquoi et comment l’individu et le système avancent main dans la main pour préserver l’ancien monde. J’ai pas cette prétention.

      En tout cas merci pour ton retour, il m’a fait gambergé. A bientôt autour d’une bière quelque part en bernardie.



  • vendredi 28 octobre 2011 à 14h54, par Reveric

    Afin d’inciter les Tunisiens à aller voter le weekend des 23 et 24 octobre, l’association « Engagement citoyen » a affiché à Tunis un portrait géant de Ben Ali, l’ex-président de la Tunisie, renversé le 14 janvier 2011. En déchirant le portrait, les passants découvrent un appel à aller voter : « Attention, la dictature pourrait revenir. Votez le 23 octobre ». http://www.la-bas.org/ attention Sarko pourrait revenir...

    • vendredi 28 octobre 2011 à 14h54, par un-e anonyme

      Et si on déchire l’appel au vote, on tombe sur quoi ????

      On tombe dans, sur, le panneau !?!

      Ya latif !!!!

      Amicalement....



  • mardi 1er novembre 2011 à 14h29, par Soussoumat

    Réponse d’une maman..........qui pourrait être la tienne !

    Ni en colère, ni résignée tout simplement navrée que tu passes autant d’énergie à démonter, détruire, voire salir ce que des êtres humains ont eu tant de mal à essayer de construire sans y parvenir malheureusement. Resituons le contexte : les gens que tu condamnes avec autant de certitudes appartiennent à une génération où tout paraissait facile. Pas la moindre petite guerre à proximité, enfin le libre accès à une sexualité qui pouvait être choisie et assumée, un ascenseur social qui fonctionne,une illusion immense qui consiste à voir la gauche enfin parvenir au pouvoir..........dans ces conditions il est inenvisageable d’être malheureux....il est même obligatoire d’être heureux !!!! et puis il y a la vie.....la certitude que l’on a trouvé l’être unique, celui ou celle que l’on attendait......un enfant, deux enfants.......un contexte économique qui se durcit........la grande claque qui consiste à réaliser que la « gauche » au pouvoir n’était qu’une illusion de plus..........Quel mal y a t il à ce moment là à essayer de s’apaiser avec un meuble Ikea plutôt qu’un pétard....c’est moins nocif et cela cree de la valeur !!!!!!!!!!!! Ton article est magnifiquement écrit, très juste, trop juste....il t’appartient, il vous appartient de faire mieux que nous mais jusqu’ici nous n’avons rien vu sinon des replis communautaristes qui consistent juste à ne fréquenter que des gens qui pensent comme vous. Ce à quoi je crois vraiment c’est que si notre génération et la vôtre faisions simplement l’effort de nous respecter et de nous comprendre pour agir ensemble........là oui nous aurions vraiment beaucoup de force..........mais arrêtons de nous juger !



  • mardi 1er novembre 2011 à 20h16, par Christine

    J’suis en retard mais quand même, je résiste pas. Tenter une analyse du couple hétéro et de la famille sans penser que c’est le lieu du patriarcat et de l’oppression économique des femmes, c’est dommage.

    Une réclamation : y’a un flux rss des commentaires ?

    • jeudi 3 novembre 2011 à 23h50, par mathieu.k

      Il y a un temps pour tout, et je suis loin d’être insensible aux problématiques du patriarcat et de l’oppression économique des femmes. Si je m’étais aventuré sur ces terres là, j’aurai forcément été encore plus bancal que là, vu l’étendue du travail déjà accompli là dessus. J’ai choisi d’occulter. Sur le sexisme, il suffit de pousser la porte d’une bonne librairie pour trouver des écrits pertinents et récents alors que sur le couple en tant que sujet politique, c’est moins évident (test effectué dans ma petite ville). D’où l’article.

      • vendredi 4 novembre 2011 à 19h22, par Christine

        Mais le couple, lieu du patriarcat, c’est politique. Ce serait quoi d’autre, de l’ouvrage de dames ? Le sexisme (je fais une différence avec le patriarcat), c’est tout aussi politique. Le couple, base du patriarcat est un sujet politique.

        Ça reste le point aveugle d’Article XI et ses contributeurs... Dommage, vraiment dommage.



  • mardi 8 novembre 2011 à 15h48, par Jeje of the 2000’s

    Moi je trouve qu’il est très bien cet article. Bien écrit et tout le toin toin.

    Mais didiou, faudrait ti pas le féminiser ? :)



  • lundi 14 novembre 2011 à 13h07, par D

    Ça claque comme dirait l’autre.
    Pour une fois que « l’amour », « le couple » ne sont pas laissés aux magasines « féminins » qui façonnent « l’âme sœur » en 10 questions…Ça fait du bien.

    Ma partie préférée : « le pendant offensif du couple »…
    « Un qui remplit sa besace, l’autre qui fait le guet ». Inscrire ses idéaux à deux dans le quotidien…

    Et puis chouettes les dessins !



  • dimanche 20 novembre 2011 à 15h42, par toto

    ben moi j’l’avais trouvé super le texte (c’est que j’viens de survoler les comms et y’en a des critiques, ben moi non, j’l’ai trouvé vraiment bien)
    Voila :) (oui bon, ca casse pas des briques comme comm, mais bon, nan sérieux, nickel)(bref)



  • dimanche 23 septembre 2012 à 13h26, par toto

    Salut,

    J’en veux un comme ca.
    (y’a livraison incluse ou pas ?)
    (j’attend)
    (vite, j’m’ennuie en attendant)



  • lundi 15 octobre 2012 à 12h39, par pupuce

    +1

    et pour revenir sur les premiers commentaires, moi, j’ai au contraire l’impression de lire un mec qui SAIT de quoi il parle.
    voilà.

    et donc merci de cloner l’animal.



  • mardi 3 juin 2014 à 13h48, par Rosalie

    Juste merci



  • mardi 29 décembre 2020 à 04h58, par Ilyana

    « Amour partagé », voilà ce qui manque en ce moment. À mon avis, chacun a sa propre définition lorsqu’on parle du mot amour. Pour les autres, derrière un amour, il faut trouver les moyens de tirer des intérêts. Ilyana de https://www.devismutuelle.eu/

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