ARTICLE11
 
 

mardi 1er juin 2010

Littérature

posté à 12h04, par Lémi
17 commentaires

Gilles Châtelet : un berger-voyou dans la porcherie
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Vivre et penser comme des porcs. Le titre dit tout. Dans cet essai publié en 1998, le mathématicien et philosophe Gilles Châtelet secouait violemment l’esprit du temps, détricotait la mièvre bonne conscience démocratico-humanistico-servile de ses contemporains domestiqués. Une charge furieuse au son de la dignité bipède, résonant aujourd’hui plus que jamais.

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L’ère du porc. Pas le modèle animal1, digne malgré le liserai et les tendances babyphages. Mais la version humanoïde, destructrice et avide, embourbée dans un consensus sociétal chaque jour plus dégradant. Le porc bipède dans toute sa non-splendeur, accroché à son territoire et à ses normes comme d’autres à leur mangeoire, ayant abdiqué toute idée de grandeur (sociale, morale, intellectuelle). Une saloperie apathique et antipathique. Bref, le porc humain selon Gilles Châtelet n’a rien de reluisant.

Vivre et penser comme des porcs2 est une charge furieuse contre l’esprit d’une époque, la nôtre. Écrit en 1998, un an avant que son auteur ne se donne la mort, il est d’une actualité troublante : chaque paragraphe s’ancre au contemporain comme le sparadrap au capitaine Haddock, déchire le voile fatigué d’un pseudo aboutissement occidental. Pas de temps mort, pas de répit, la mise à mort est aussi froide que jouissive. RIP libéralisme béatifiant. Balistiquement parlant, l’ouvrage de Gilles Châtelet a une puissance rhétorique comparable au pamphlet de Guy Hocquenghem, Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary3 (1986), autre grand exercice virtuose de tir à boulets rouges contre une génération de sabordeurs cupides. Sauf que, là où Hocquenghem désignait nommément les tartuffes (July, BHL, Finkielkraut…), Châtelet va beaucoup plus loin, dépasse la personne pour atteindre la société, toute la société. Il n’est plus question de dénoncer une élite, mais les fruits de sa victoire, le renoncement globalisé. Ce que Gilles Châtelet vous met sous le nez, c’est le marigot de la défaite : voilà votre monde, voilà ce qui a été fait des sixties créatives et combattives, des seventies festives, voilà votre porcherie débilitante, celle dans laquelle vous barbotez avec tant de plaisir, vous les Pétro-Nomades, les Ringards Visqueux, les Turbo-Bécassine et les Cyber-Gédéon.

Rien d’étonnant à ce que Gilles Châtelet ait fait paraître cet essai au beau milieu des commémorations des trente ans de mai 68. D’avoir scruté avec dégoût le millésime 2008 (40 ans), on comprend aisément l’esprit qui anime ce texte. Non seulement, il y a eu défection, renoncement, trahison, mais tout cela s’est fait dans l’autosatisfaction, la justification éhontée, bravache. Le processus ? Simple : « Émasculer une tradition de gauche combative pour installer les niaiseries des démocrates modernistes. Il s’agissait de promouvoir une capitulation élégante - à la française - devant l’ultimatum de la Main invisible, en le présentant comme un rendez-vous incontournable avec la modernité, et même comme l’utopie libertaire ayant enfin atteint l’âge adulte. » Mitterrandie, j’écris ton nom. Le reste a suivi, basculement généralisé. Depuis, ça barbote en gargouillant du groin, uni-dimensionnel en bandoulière.

Châtelet dresse le portrait d’une société amorphe, anesthésiée par la «  Contre-Réforme néo-libérale  », dénuée de toute ambition. Si son raisonnement s’ancre en partie sur des territoires philosophiques dont je ne maîtrise pas assez la substance pour en parler sans krach annoncé4, il reste suffisamment accessible pour que je m’aventure à en tracer les contours. La déconfiture s’est à ses yeux (perçants) construite sur une «  Triple alliance  » fleurissant à l’ombre glauque du libéralisme, celle du politique, de l’économique et du cybernétique (ou communicationnel). Celle-ci aboutit au mouton-porc contemporain, ancré dans le système, furieusement moderne, hystériquement consensuel, bobo avant l’heure. Trois avatars minables réunis en un, et résumés en ces termes par Catherine Paoletti : «  l’Homo oeconomicus ou Citoyen-méduse, « Robinson égoïste et rationnel » ; l’Homo mediocris ou Citoyen-panéliste, homme moyen « électeur-consommateur » ; enfin l’Homo communicans ou Citoyen-Thermostat, « habitant-bulle d’un espace cyber-sympa » ; qui se conjuguent pour constituer l’idéal type de l’homme-contemporain.  ».

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Bref, un système de domestication fonctionnant sur trois fronts, intériorisés et mastiqués béatement par l’homo domesticus contemporain, apparemment moins servile que ses aïeux troufions mais finalement tout aussi stupide : «  La crétinisation par la communication remplace avantageusement la caporalisation d’antan.  » Modernisée, adaptée au temps, parée d’atours démocrates et pseudo-humanistes, cordon-ombiliquée par une technologie vampire, les pattes coupées par le règne du «  travail corvée  »5, l’espèce bipède occidentale ne cesse de se flétrir, d’abandonner la liberté pour se faire bétail. Comme l’écrit Bastien Guerry dans un excellent article consacré au texte (ici6) : « Le propos de l’auteur n’est pas essentiellement idéologique, il en deviendrait fastidieux : il vise surtout à montrer les errances d’une nouvelle mentalité dominante, mentalité de libre et joyeux consentement à l’ordre des choses, mentalité du cyber-Gédéon festif, appelant « culture » tout produit de consommation chatouillant un peu sa libido, mentalité évacuant toute entreprise réellement libre, tellement il est devenu ringard de ne pas faire tourner la machine . »

Sur tous les fronts, le porc règne en maître. Chez les intellectuels ou artistes soi-disant dérangeants - « gloutonneries de l’Élite consensuelle qui dévore du Différent pour chier du Même » - , chez les amoureux du chaos qui, devant ce grand bordel proclamé, abandonnent toute velléité de changement, chez les technophiles cybernesclaves, les nomades fluides et visqueux ne parlant que de réseaux, les amoureux de la vitesse et contempteurs des drogues (narco-consensus hystériques), les Attali de ce monde, les champions des statistiques, les légions d’individus statistiques7, les prophètes de la démocratie-marché, les nouveaux riches8, les populistes classiques (réactionnaires vieille école) et les populistes urbains (réactionnaires branchés), les universalistes de la cultures qui se goinfrent des best-of de la planète, bref, les aplatisseurs en tous genres, rouleaux compresseurs ennemis des aspérités. Tous réunis dans une même connerie, glapissant aux pieds du Dieu ruminant : La Régie française des jobards du consensus.

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Gilles Châtelet faisait partie de cette vieille garde intellectuelle qu’on n’a pas fini de regretter. Comme Deleuze, Guattari, Hocquenghem (entre autres), il ruait dans les brancards sans jamais brader sa pensée, ses intuitions, sa condition de tête-chercheuse, à rebours. Dès les premières pages de Vivre et penser comme des porcs, il se revendique explicitement d’une « philosophie de combat » et appelle à «  refuser un destin de bétail cognitif en faisant plus de vagues et moins de vogue  ». Pas question de se complaire dans la pose ou le libéralement correct, il s’agit de réinventer quelque chose, de ne pas se complaire dans l’esprit du temps, dans l’abandon bovin et mercantile, la complaisance médiatique.

Pour mieux saisir l’approche de Châtelet, une autre lecture s’impose, celle d’un recueil d’articles paru cette année aux éditions Lignes : Les Animaux malades du consensus10. Pas de bannière, pas de ligne droite, mais un ensemble d’explosions réactives, échelonnées entre les années 1970 et la mort de l’auteur. On y croise des dénonciations au vitriol de la première guerre du Golfe - « droit de cuissage énergétique de l’occident » - , des salves à boulets rouges sur la connerie des campagnes anti-drogues, des éloges de la lenteur opposée à la paresse performante des loisirs contemporains11, des appels au réveil des sans-grades (Aux armes rats pigeons cochons moustiques), un hommage à Deleuze, penseur du déclic

Pour résumer, parce que je ne saurais (de très loin) tout aborder, cette citation de Gilles Châtelet, tirée d’un entretien accordé à la revue Recherche (ici) : « Ce qui m’importe, c’est de voir se dresser […] des voyous de la pensée, capables de lutter contre l’élite consensuelle et de renouer avec l’excellence du politique. A tout moment il y a pour un individu la possibilité de dire non. » Rideau (noir).



1 Parenthèse : Les freaks, yippies et autres envappés de la contre-culture américaine des sixties utilisaient le terme de porc (PIG) pour désigner les flics comme les politiciens et les industriels. Pauvres cochons… Les jouissifs protestataires s’en excusaient d’ailleurs, considérant que c’était très insultant pour le cochon, bête noble et digne. Jerry Rubin écrivait ainsi dans Do It : « En baptisant « cochons » les policiers, nous faisons injure aux cochons à 4 pattes. Les cochons à 4 pattes ne sont ni violents, ni sadiques. Ils adorent se rouler dans leur merde et la manger, sans plus. Ce sont des hédonistes - mais qui n’ont pas très bon goût. Que sont-ils sinon des yippies à un stade inférieur d’évolution ? »

Le mea culpa zoologique de Rubin et de ses acolytes fut suivi, une vingtaine d’années plus tard, par celui de Gilles Châtelet. Saisi d’un remords pour l’injure fait aux cochons, il écrivait ainsi en « avertissement » à l’essai étudié ici : « Qu’il soit d’abord bien entendu que je n’ai rien contre le cochon - cette « bête singulière au groin subtil, en tout cas beaucoup plus raffiné que nous en matière de toucher et d’odorat. » Remords sincère mais… le mal était fait. Itou pour les Béru, coupables d’avoir joyeusement épinglé dans la mythique »Porcherie !" le borgne et ses affidés facistoïdes de tendances porcines. Le cochon, pauvre de lui, ne méritait pas ça.

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3 Editions Agone.

4 Percutant et d’une lecture jouissive - notamment parce qu’écrit avec une plume limpide -, l’ouvrage se fait parfois plus ardu pour qui (comme bibi) n’a pas quelques rudiments philosophiques.

5 Gluage mécanique au travail, que Gilles Châtelet oppose au «  travail patience  », horizon professionnel à viser.

6 À la lecture de sous-titre intitulé L’Auge d’or, j’avoue avoir ressenti une forte jalousie…

7 Incapables (ils ne sont plus que chiffres) de cet «  héroïsme du quelconque  » que Gilles Châtelet appelle de ses vœux.

8 « C’est devant Hermès - Hermès le servile, Hermès l’esclave de Zeus -, et surtout devant Plutos l’Argent-roi qu’ils se vautrent, sans aucune pudeur. »

9 Peinture de Franz-Wilhelm Seiwert.

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À noter, l’ami Guy M. en parle très bien dans son Escalier qui Bibliothèque, ici. Extrait : « Ce recueil est un cadeau précieux pour les vieux lecteurs de Gilles Châtelet qui, comme moi, n’ont aucun talent d’archiviste, et une bonne aubaine pour les gamins et gamines dont la « conscience politique » n’a pu s’éveiller que durant les grises années du mitterrandisme gouvernant, voire même après. Ces lecteurs et lectrices en bas-âge y trouveront un ensemble de textes courts, admirablement écrits, regroupés par thèmes, référencés et annotés avec précision »

(À l’heure où je mets la dernière touche à ce billet, je me rends compte que Guy M. a choisi la même phrase de conclusion que moi. D’aucuns brameront au plagiat. J’y vois pour ma part une coïncidence croustillante, télépathie über alles.)

11 « Il faut accepter que les choses prennent du temps. J’ai écrit qu’il faudrait associer les qualités de la chouette de Hegel, de la taupe de Marx et du chameau de Nietzsche. Ce sont des animaux lents. Un des buts de l’analyse satirique de mon livre Vivre et penser comme des porcs est de solliciter la patience. Commençons par dénoncer et par ridiculiser certaines impostures de la performance. Mettons en pièce le libéralisme festif, cette chimère que certains voudraient nous vendre sous les couleurs de l’anarchie, ou plus précisément de l’anarcho-mercantilisme. (1998, Les Loisirs, c’est la paresse performante »).


COMMENTAIRES

 


  • mardi 1er juin 2010 à 21h51, par fred

    Quelle plume !

    Je suis vraiment impressionné par ton article... et j’ai encore fait une nouvelle découverte grâce à A.11.

    Il va falloir que je songe sérieusement à investir dans ces livres dont vous parlez... et à acheter un meuble de bibliothèque...

    • mercredi 2 juin 2010 à 17h32, par Lémi

      Il va falloir que je songe sérieusement à investir dans ces livres dont vous parlez... : un certain Abbie Hoffman a un jour écrit un livre au joli nom de Steal this book. A ne prendre au pied de la lettre qu’à la FNAC et avec des gros éditeurs. Pour le reste, rogner sur le budget pâtes, épouser une libraire, vendre son rein sur e-bay, dépouiller les potes... les solutions ne manquent pas. Merci pour l’enthousiasme.

      • mercredi 2 juin 2010 à 20h13, par fred

        Je me suis penché sur les rayons de la fnac l’autre jour... y’a pas bézef...même à tirer...

        Par contre j’ai trouvéQuai des brumes à Stras, (quand je cherchais Z) et ça m’a l’air d’être une très bonne boutique.

        • mercredi 2 juin 2010 à 20h58, par Lémi

          Il y a aussi la librairie Kléber, pas très sympathique mais plutôt fournie (si mon souvenir est bon). Et Le Quai des brumes (Mac-Orlan powa), quand j’errais en terre strabourgeoise (pendant un an), c’était un peu le seul endroit où trouver certaines choses, d’autant que les libraires étaient plutôt sympathiques. Comme quoi, même en terre alsacienne, il reste de l’espoir (smiley bretzel/météor)...

          • jeudi 3 juin 2010 à 17h13, par fred

            J’ai craqué, je viens de prendre Weather Underground chez Quai des Brumes... effectivement on a du mal à le lâcher (malgré le morceau).

            Chez Kléber (la pas très sympathique qui se la pète), j’ai vainement cherché Z, mais ils ne connaissaient pas... alors j’ai passé mon chemin...

            P.S. je m’entraîne au rosé ;-)

            • vendredi 4 juin 2010 à 12h06, par Lémi

              Mes condoléances à ton porte-monnaie (ceci dit, passer au rosé est souvent une manière de compenser les pertes, surtout si tu te tournes vers la cubi-connexion, rentabilité au taquet...)



  • mardi 1er juin 2010 à 23h54, par emeutierfolklorique

    Ah ! je me souviens de ce livre.

    Un peu ardu, mais avec un chapitre indispensable (je ne sais plus lequel) sur le système bancaire et son sauvetage perpétuel. Il a écrit en 1998 ce qui s’est (re)passé en 2008.

    Toujours aussi bon vos choix de livres.

    En parlant de cochonnerie, je suis en train de finir - grâce à vos conseils - le seigneur des porcheries. Désormais un de mes classiques.

    Continuez comme ça.

    • mercredi 2 juin 2010 à 17h39, par Lémi

      Egolf et son seigneur Kaltenbrunner ne déçoivent jamais. Ravi de le vérifier encore une fois.
      Et pour Châtelet, clair que je ne fais qu’effleurer ses intuitions explosives et que j’ai laissé de côté certaines incursions du grand homme. Il faudrait lire un chapitre, puis laisser macérer, attaquer un autre, laisser décanter, et caetera...



  • mercredi 2 juin 2010 à 07h50, par Guy M.

    Ah ! Que je me réjouis de te voir aborder (enfin !) des lectures sérieuses et stimulantes.

    Et encore plus (ce qui n’est pas peu) de te voir mettre l’accent final, point d’orgue télépathique, sur cet appel aux « voyous de la pensée »...

    Dont tu fais incontestablement partie.

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • mercredi 2 juin 2010 à 17h53, par Lémi

      Oui, j’ai décidé de devenir sérieux et grandiloquent, il était temps (enfin !) que je me grisonne mentalement, fini les conneries. Next billet : « Spinoza, l’imposture ».
      Pour le constat final, gaffe à pas me faire rougir, quand même, ça nuirait à ma crédibilité de blouson noir des neurones...
      Gazouillis amicaux

      • mercredi 2 juin 2010 à 20h13, par PPellicer, varan des khlongs

        Lémi, tu écris divinement bien et tes billets sont parfaitement salutaires...mais je ne vois vraiment pas ce que tu reproches à Spinoza, dont le chant souffle de vie me fait frémir tout autant que quelques bonnes feuilles de Châtelet.

        http://kaponzetspinoza.skyrock.com/

        • mercredi 2 juin 2010 à 21h06, par Lémi

          Cher Varan des Khlongs (mazette), pour reprocher quelque chose à Spinoza, il faudrait d’abord que je le comprenne. Après 15 tentatives pour commencer L’Ethique (toujours infructueuses) et même un recours aux explications de Deleuze sur l’ouvrage, mon cerveau a fini par admettre qu’il resterait toujours hermétique à certaines pensées. Ma réponse à Guy M. jouait sur cette idée de complexité, pas sur une critique réelle, j’en suis bien incapable. Mes excuses à Baruch, le hollandais pensant.

          • mercredi 2 juin 2010 à 21h31, par Le Varan des khlongs

            merde ma blague est tombée à l’eau...

            • lundi 7 novembre 2011 à 15h12, par a.

              Varan des khlongs, ton pseudo me fait penser que tu es passé en Thaïlande, nan ?

              Et pis Spinoza,
              Lemi, je ne peux que te recommander de te pencher sur l’usage qu’en fait F.Lordon sur le site du Mauss (http://www.fredericlordon.fr/triptyque.html), reprendre l’Ethique ensuite et voir comment il règle son compte au libre arbitre.

              P.S. Ca ne veut pas dire que l’usage de Lordon épuise les approches possibles du livre mais peut en facilité l’accès.



  • mercredi 2 juin 2010 à 21h48, par Zgur

    J’ai lu ce livre à sa sortie chez Climats et j’ai été ébloui par l’intelligence du propos et la facilité de l’auteur à formaliser des sensations, des idées que je partageais finalement avec lui, sans avoir la capacité à les mettre moi-même en ordre intelligible.

    C’est aussi un livre à offrir à certains pour (essayer de) leur dessiller le regard sur notre monde foireux.

    Quant à comprendre l’ignominie de la Mitterrandie, il y a des indices probants, et beaucoup plus encore, dans les bouquins sur le libéralisme écrits par Jean Claude Michéa :

     × L’Empire du moindre mal : essai sur la civilisation libérale, Climats, 2007.
     × La double pensée. Retour sur la question libérale, Champs-Flammarion, 2008.

    Je viens de les terminer et réfléchis à comment en rendre compte chez moi. (lire ici aussi)
    Lis les en attendant (si ce n’est déjà fait)

    Paz y Salud !

    Zgur

    Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr

    • vendredi 4 juin 2010 à 12h05, par Lémi

      Ah, Michéa, depuis le temps qu’on m’en parle, je finirais bien par m’y frotter. D’autant que je connais ton flair (d’ailleurs, je vais surveiller Zgur Land, histoire de te pomper tes comptes-rendus le jour où je m’y collerais)...
      Arf



  • lundi 25 août 2014 à 19h42, par Lavercandière

    « Celle-ci aboutit au mouton-porc contemporain, ancré dans le système, furieusement moderne, hystériquement consensuel, bobo avant l’heure. »

    Je m’interroge. Qu’est-ce que c’est, le « bobo avant l’heure » : l’anticipation de la grande catastrophe, le fantasme de la glissade sur la peau de banane avant que la farce ne s’accomplisse ? L’illusion de la continuité ne conviendrait guère à ce qui est une « tradition » de bêtise organisée. Le temps passe mais ni la saveur du lisier, ni le goût des porcs en la matière ne changent : la composition chimique si. Le bobo, c’est la figure d’une nouvelle haine, plus branchouille, consommée à la fraîche ; c’est le nouveau totem d’une époque obscène qui ne sait plus sur qui ou sur quoi déverser le venin de son ressentiment.

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