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lundi 8 juin 2009

Le Charançon Libéré

posté à 11h23, par JBB
63 commentaires

Résultats électoraux : ne pleure pas, ami, le meilleur est à venir
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Tu veux vraiment te sentir concerné ? Pleurer la victoire de l’UMP ? Regretter l’échec de la gauche ? Songer que tu as subi là une défaite d’importance ? Tu ne devrais pas. Au contraire, même : ris, souris et chante, ami, car tu viens de remporter une jolie victoire. Avec 60 % d’abstention, ce scrutin ne signifie rien, sinon que le système n’a jamais été aussi près de la chute. Patience, ça vient.

Comme si de rien n’était.

Ceusses qui pleurent, mines contrites et têtes d’enterrement, le deuil pour costume et l’allure défaite, jetant de temps en temps un œil atterré et incrédule à la main dans laquelle ils tiennent la poignée de voix qui leur tient lieu de pourcentage électoral, défaite, défaite, défaite, je scande ton nom entre deux sanglots, les yeux las et les lèvres tristes.

Ceusses qui rient, dansent et battent des mains, se donnant des grandes claques dans le dos avec un sourire satisfait, gens qui ont le bonheur trop éclatant du cancéreux venant d’apprendre qu’il a gagné un sursis sur la mort et ne veut penser à rien d’autre qu’à ces quelques semaines de survie dont il va profiter à fond, victoire, victoire, victoire, je crie ton nom à la cantonade, les prunelles folles et les joues rebondies.

Et tous - chagrins et jouasses - réunis pour donner corps au plus grand des mensonges, illusion fantasque que ce scrutin aurait un sens, qu’il est légitime d’en dresser une analyse, qu’il convient d’en tirer des conséquences, habituel ballet d’après-élection où les importants et pontifiants se donnent la réplique en jouant ce vieil air ranci de la souveraineté populaire, le peuple a tranché, le peuple pense à l’écologie, le peuple aime Sarkozy, le peuple ne veut plus de 4X4, le peuple adore la majorité, le peuple a trop regardé la super-production que Yann Arthus-Bertrand a conçue à son usage, le peuple en a marre des socialistes, le peuple n’a pas aimé la façon dont Bayrou a parlé à Cohn-Bendit, le peuple dit que, le peuple pense que, le peuple veut que, le peuple, le peuple, le peuple.

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Le grand bal des jocrisses et des tartuffes poursuit ainsi sa course folle.

Et eux aimerait beaucoup que tu te sentes concerné.

Que tu attaches de l’importance - n’importe laquelle - à ces résultats.

Que tu en sois triste, ou bien heureux, désespéré, plein d’espoir ou bien moitié-déçu moitié-content, peu importe.

Bref, que tu fasses vivre la fiction que ce scrutin signifiait quelque chose, puisqu’il te touche et t’atteint, te fait vibrer ou pleurer, qu’il te concerne, enfin !

Parce qu’

Il faut

Que tout continue

Comment avant.

Et

Parce qu’

Il faut

Que tous ensemble,

Nous regardions l’horizon,

Joliment disposés en rangs d’oignon sous la bannière de notre belle démocratie, citoyens d’élite brandissant nos cartes d’électeurs au doux soleil de la participation.


Le mensonge est éclatant, pas loin de l’obscénité.

Tant tous - perdants et gagnants, participants et observateurs, politiques et journalistes - s’y entendent à faire semblant, juste préoccupés de préserver la fiction du scrutin en jetant un voile pudique sur ce qui le décrédibilise totalement, l’anéantit absolument, le réduit à néant.

Oui : l’abstention.

Vilain mot qu’ils ne prononcent - à droite ou à gauche - que du bout des lèvres.

Qu’ils expectorent le plus rapidement possible, en mangeant la moitié pour le faire sortir plus vite.

Et qu’ils articulent d’autant plus difficilement qu’il faut l’associer à cet autre vilain mot de « classes populaires », pour dire ces gens de peu convaincus qu’il n’y a rien de bon à attendre du Parlement européen et de la classe politique.

Sache pourtant, ami, que ces 60 %-là sont notre unique victoire, quoi que tu en penses par ailleurs, que t’horripile le score de l’UMP ou que t’attriste celui du Front de Gauche et du NPA.

Parce que l’abstention est un vote de classes1.

Et qu’il n’est pas de meilleur indice, quelque part, sous l’écume des choses, par en-dessous, de la vitalité de ce grand mouvement de contestation du système qui, pour lent et progressif qu’il soit, finira par le mettre réellement à bas.

Voilà notre chance.

Et celle-ci importe tellement plus que l’illusion d’un succès de l’UMP, les paillettes sans lendemain du bon score d’Europe Ecologie ou la prétendue défaite de la gauche, résultats qui ne devraient pas tirer autre chose de toi qu’un soupir d’ennui et un sourire un brin fatigué.

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Voilà : pour insupportables qu’ils soient, ne pense pas au visage de paon triomphant exhibé par Xavier Bertrand, au rictus de victoire affiché par Frédéric Lefèbvre, à la mine jouasse arborée par Rachida Dati, non plus qu’aux sourires opportunistes des Cohn-Bendit et consorts.

Songe juste que nous sommes 60 %.

Que nous serons bientôt 70 %.

Puis 80 %.

Et qu’ils n’auront alors d’autre choix que de jeter le masque, régime aristocratique qui se trouvera dépourvu de l’illusion démocratique et devra se montrer sans fard ni camouflage.

Ce jour-là, et seulement là, les choses commenceront réellement à changer.

Avant, ce ne sont que mensonges, poudre aux yeux et balivernes.



1 Comme l’était, faut-il le rappeler, le référendum de 2005.


COMMENTAIRES

 


  • lundi 8 juin 2009 à 11h51, par Ubifaciunt

    Note, cher JBB, que l’abstentionniste irresponsable (parce qu’il n’y a pas assez eu de « pé-da-go-gie ») n’est plus trop dépeint sous le masque jovial du pêcheur à la ligne...

    Comme quoi, hein, la pantalonnade du 2e tour de 2002 laisse encore ses belles cicatrices purulentes...

    Et ces glandus du PS n’ont toujours pas compris.

    14% de 40% de votants...

    Je me marre.

    Vraiment.

    (Et bon article !)

    • « plus trop dépeint sous le masque jovial du pêcheur à la ligne... »

      Oh que non. Le vil déserteur n’est plus sympathique, il est désormais un danger démocratique. Hop, au piquet !

      « Je me marre. »

      Eheh, moi aussi :-)

      C’est bien l’un des enseignements positifs (avec l’abstention) de ce scrutin : les socialistes sont dans les choux et ne tarderont pas - s’ils continuent à couler ainsi - à disparaître corps et biens. Déjà ça.

      (Merci à toi, camarade)



  • « le système n’a jamais été aussi près de la chute. Patience, ça vient. »

    « Et qu’ils n’auront alors d’autre choix que de jeter le masque, régime aristocratique qui se trouvera dépourvu de l’illusion démocratique et devra se montrer sans fard ni camouflage. »

    Donc politique du pire en attendant ?

    En attendant quoi ?

    La Révolution ?

    L’organisation spontanée des masses laborieuses soudain conscientes de leur aliénation et donc prêtes à en découdre ?

    A bientôt donc, pour la prise du Palais d’Hiver avec vos cannes à pêche !

    Ark ! Ark ! Ark !

    Zgur

    Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...

    • « A bientôt donc, pour la prise du Palais d’Hiver avec vos cannes à pêche ! »

      J’avoue, j’aime beaucoup cette image :-)

      (Et puis, un hameçon au coin de la figure, ça peut-être redoutable, hein)

      « En attendant quoi ? »

      Toi et moi avons ceci en commun, il me semble : nous pensons qu’il peut naître de réels changements d’autre chose que le vote. De la rue et du soulèvement, en ce qui me concerne. Ou plutôt : d’une pression populaire massive.

      Je n’idéalise pas ce vaste-mouvement-de-contestation-peut-être-à-venir (quoique… sans doute que si, au fond) et ne l’imagine ni pur ni parfait. Mais je pense simplement que nous n’avons plus le choix, que rien ne sert de se prêter encore au marché de dupe électoral. Plus vite cette fiction-ci s’écroulera, mieux nous nous en porterons.
      Je ne crois pas que ce soit vraiment une politique du pire. Au contraire, même : je pense qu’il s’agit là d’une réelle bouffée d’espoir. Mais qui ne passe clairement plus par les partis.



  • intellectuellement je suis d’accord avec ton billet stratégiquement parlant je suis extremement dubitatif

    hier soir Sarko a gagné 2012 - tu es sans doute plus jeune que moi et tu es prêt sans doute à la patience en attendant que.... mais quoi ? sarko assure méchamment au niveau de la tactique - elle lui reviendra peut etre dans la figure un jour mais quand ?

    cohn bendit était le missile à dézinguer bayrou - mission accomplie il peut retourner en Allemagne avec son ecologie liberale

    le ps est en train de crever tant mieux
    et les populismes sont en train de faire leur nid i un peu partout

    reste quoi ? quelques cons dont moi à écrire des billets a d’autre cons qui pensent pareil

    et puis le front de gauche qui s’en sort honorablement et qui fait au moins de la politique et pas à paillettes ce qui est sans doute plus laborieux mais plus solide qu’un film miévreux sur france 2

    en attendant une belle opportunité a été perdue - un front avec le NPA qui n’en a pas voulu
    ce front large aurait installé une vraie perspective en France et aurait été exemplaire pour tous les orphelins d’une alternative en Europe

    mais bon quand c’est pas mur c’est pas mur

    cela dit je suis finalement étrangement serein, au final je pense que toutes les lectures de ce qui s’est passé ou pas passé hier sont fausses, car c’est vrai il y a un je ne sais quoi qui fait qu’au final il y a de l’évanescence et du vide dans l’air et comme la nature n’aime pas ça...

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/

    • « stratégiquement parlant je suis extremement dubitatif »

      Dubitatif, je le suis aussi un brin. Mais diantre : un peu d’espoir !

      « hier soir Sarko a gagné 2012 »

      Là, c’est moi qui est dubitatif. D’abord parce que les choses changent vite, extrêmement vite, particulièrement quand on cause politique (suffit de voir la dégringolade de Bayrou, alors que deux semaines avant il semblait bien parti). Et surtout parce que la mobilisation n’est pas la même : il y a eu 16 % d’abstention au deuxième tour de 2007, difficile donc de comparer ces deux scrutins.

      Pour le reste, je te sens partagé entre la sérénité et la désolation. Au moins, une consolation pour toi, électeur du Front de Gauche : votre formation n’a pas démérité. En tout cas, j’éprouve du respect pour ce qu’elle a effectué. Et je comprends fort bien tes regrets devant l’absence d’union entre le NPA et le Front de gauche (regrets partagés par beaucoup de gens que je connais).

      « y a de l’évanescence et du vide dans l’air et comme la nature n’aime pas ça... »

      En effet. C’est ça le plus étonnant : rien ne se déroule comme annoncé, alors que nous sommes en plein coeur d’une crise sans (beaucoup de) précédent qui eut pu infléchir bien des votes. Il y a un côté très imprévisible à l’état actuel des choses. Nous attend le pire ou le meilleur.

      • Il y a un côté très imprévisible à l’état actuel des choses. Nous attend le pire ou le meilleur.

        Oui, et c’est peut être ce qui caractérise le plus la période actuelle. Plus la turbulence est forte, plus des écarts infimes au départ peuvent avoir des conséquences radicalement opposée à la fin, sans que rien ni personne n’ai pu agir consciemment en un sens ou l’autre.

        D’une politique déterministe, on passe à une politique stochastique, chaotique, particulièrement dangereuse pour ceux qui pense maîtriser les événements et jouent avec le feu.

        Voir en ligne : http://jide.romandie.com

      • « hier soir Sarko a gagné 2012 »

        Là, c’est moi qui est dubitatif. D’abord parce que les choses changent vite, extrêmement vite, particulièrement quand on cause politique (suffit de voir la dégringolade de Bayrou, alors que deux semaines avant il semblait bien parti). Et surtout parce que la mobilisation n’est pas la même : il y a eu 16 % d’abstention au deuxième tour de 2007, difficile donc de comparer ces deux scrutins.

        — > De mon point de vue, JB, de tes doutes, tu peux faire table rase. Entièrement d’accord avec l’analyse selon laquelle Sarkozy a d’ores et déjà composté son billet pour un deuxième mandat. Et la vitesse à laquelle les choses changent, précisément, n’y changera rien. Tu cites Bayrou ? OK, sauf que Sarkozy est adossé à une machine de guerre telle que Bayrou ne pourra jamais en fantasmer. Quelle voix s’élève à l’UMP pour contester l’überprésident ? Quelle tête dépasse ? Aucune. En sorte que les rangs vont rester bien serrés comme il faut jusqu’en 2012 où le gaillard, pas fou, talentueux en diable quand il s’agit d’harponner les foules, s’habillera de vertus neuves et profitera, c’est écrit, de l’amnésie des urnes pour asseoir son nouveau triomphe.

        Pour le reste, je continuerai de voter (enfin quand je me serai réinscrit à Angers), je continuerai de voter pour tous les fronts de gauche en germe ou en consolidation, pour peu qu’ils continuent de creuser le sillon prometteur qui fut le leur durant ces Européennes. Tu l’as dit : c’est le retour de la politique. Pas un vilain mot, au fond. Même un mot plein d’espoir - lui aussi.

        • Yep, salut camarade !

          « De mon point de vue, JB, de tes doutes, tu peux faire table rase. »

          Eheh… je viens seulement de lire ton commentaire. Et tu peux voir que j’en ai remis une couche, aujourd’hui. :-)
          Je crois que je ne suis pas prêt de les remiser au placard mes doutes : je n’arrive pas à croire que tout soit déjà écrit. C’est sentimental, mais pas seulement. Les temps me semblent réellement beaucoup trop troublés pour qu’on puisse préjuger de ce qui se passera dans trois ans. Et surtout - surtout - cette pseudo-victoire de l’UMP aux Européennes ne me semble être qu’en trompe-l’oeil : son électorat s’est déplacé, totalement. Mais en face, ça n’a pas été le cas. Et il en sera radicalement différent aux présidentielles.

          « En sorte que les rangs vont rester bien serrés comme il faut jusqu’en 2012 où le gaillard, pas fou, talentueux en diable quand il s’agit d’harponner les foules, s’habillera de vertus neuves et profitera, c’est écrit, de l’amnésie des urnes pour asseoir son nouveau triomphe. »

          Joli !
          (Il faut vraiment que tu te remettes à écrire de nouveaux billets.)
          Ton scénario est crédible. Vraiment. Sauf que… sa cote de popularité est au plus bas, je vois mal comment il réussira à remonter. Et puis, trois ans, c’est loin, très loin : tant de choses peuvent se précipiter d’ici là (plutôt que Bayrou, suffit de regarder le cas Berlusconi : qui aurait prédit il y a deux semaines que le bougre se retrouverait aujourd’hui en difficultés ?)

          « je continuerai de voter pour tous les fronts de gauche en germe ou en consolidation »

          A l’évidence, ce n’est pas le pire des choix.

          (Salutations émérites et distinguées, toussa-toussa)



  • lundi 8 juin 2009 à 12h29, par Moktarama

    La lutte des classes comme explication du référendum de 2005 et de l’abstention en 2009, c’est assez osé franchement.

    En 2005, on trouvait dans le camp du non, de l’autre côté du spectre politique : les souverainistes (la vieille noblesse et cathos-tradis) et les ultra-libéraux (nouvelle richesse et jeunes qui-n’en-veulent) au niveau européen. Sans oublier Fabius comme porte-étendard au PS...

    Après, un anarchiste ne peut que se réjouir d’une abstention forte, puisque cela affaiblit le systême...et si c’est bien écrit, ça n’a pas moins de légitimité que les braiements médiatiques ;-)

    • « La lutte des classes comme explication du référendum de 2005 et de l’abstention en 2009, c’est assez osé franchement. »

      Et pourtant…

      En 2005, 80 % des ouvriers, 67 % des employés et 71 % des chômeurs ayant participé au scrutin ont mis le même bulletin « non » dans l’urne. Je ne vois pas comment il pourrait s’agir d’autre chose qu’un vote de classe, le peuple contre les élites (un schéma parfaitement illustré par la morgue et la propagande dont ont fait preuve les grands médias et éditorialistes célèbres avant le référendum).

      Notez qu’on retrouve ce même vote de classe quand l’Irlande est appelée à voter, le 12 juin 2008, sur le Traité de Lisbonne : là-aussi, ce sont les femmes, les jeunes de 18 à 25 ans, les ouvriers et les chômeurs qui votent le plus massivement pour le « non ». Ce qui fait écrire à The Economist : « Un collège électoral proche de ceux du XIXe siècle, c’est-à-dire réduit aux propriétaires âgés de sexe masculin, aurait produit un “oui” massif au traité de Lisbonne. »

      « si c’est bien écrit, ça n’a pas moins de légitimité que les braiements médiatiques »

      Je ne prétends pas :-)
      (Merci pour l’écriture)

      • lundi 8 juin 2009 à 17h23, par Moktarama

        Effectivement, j’ai été faire un tour sur les sondages et la distribution sociologique, c’est assez impressionnant, et il se peut bien que votre grille de lecture soit la bonne concernant ce référendum. Mais le « peuple » est aussi celui de droite, avec artisans et paysans qui ont massivement voté contre. Et je doute que la présence de ceux-ci « à vos côtés » accrédite la thèse d’une possibilité de révolte. Ou alors, une révolte pour plus d’ordre, ce dont je doute que vous vouliez ;-)

        • On est d’accord, rien n’est si simple. Le peuple n’est pas forcément de gauche, loin de là. Disons qu’il peut l’être, à l’occasion.

          Mais sans aller jusqu’à l’espoir de la révolte, il me semble que la principale grille de lecture des scrutins européens est celle-ci : les élites contre le peuple, les intégrés contre les exclus, les gagnants contre les perdants, etc… Ce qui n’a plus grand chose à voir avec la fracture droite-gauche : le PS et l’UMP défendaient le même « oui » en 2005, ils revendiquent le même europtimisme aujourd’hui.

          Cela renvoie d’ailleurs, pour le citer une nouvelle fois, à l’analyse très pertinente de François Ruffin. Si vous ne l’avez pas lue, je vous propose de jeter un œil à cette longue interview qu’il a accordée à ce site, après la publication de son ouvrage La Guerre des classes.

          • lundi 8 juin 2009 à 21h53, par Moktarama

            Oui, mais du coup, cela annihile tout éventualité de coordination de ces oppositions au systême, puisque celles-ci se forment sur des lignes de fracture différentes.

            Merci pour l’interview de Ruffin. Le prisme des classes me semble parfois valable, mais souvent réducteur parce qu’il rassemble sous une même notion des réalités politiques extrêmement différentes - même si il y a une proximité en termes de position dans la hiérarchie sociale. Disons que ci ce prisme peut être valable en termes d’analyse, il ne vaut pas tripette en termes de prospective, parce que les classes sont trop hétérogènes pour se voir attribuer des comportements prévisibles. M’enfin, je ne vous convaincrai (et n’en ai heureusement pas la prétention) pas de la fréquente non-validité du prisme marxiste en cinq lignes ;-)

      • lundi 8 juin 2009 à 20h20, par Dominique

        Mes remarques vont être assez décousues .

        1) L’abstention est une composante structurelle de toutes les élections européennes et elle va en augmentant à chaque fois, mais pas de manière arithmétique, ce n’est pas pire qu’avant. Les électeurs ne comprennent pas le fonctionnement de ces institutions, tout comme ils comprennent mal les régions (mais si on leur demandait de voter pour les collectivités de communes l’abstention serait encore plus grande).

        2) L’abstention ne concerne pas les électeurs de droite classique, ceux qui ont plus de 65 ans. Ils sont à la fois souvent plus informés du fait de leur passé et plus prompts à voir leurs intérêts qu’ils se sont constitué soit par le travail, soit par le capital. Marteler que la Turquie n’est pas européenne (ce qui est une idiotie) est plus utile que de dire que l’on va défendre des emplois contre des délocalisations à l’intérieur de l’Europe (comment d’ailleurs ?)

        3) On est dans un entre-deux depuis le Non. Les pouvoirs du parlement européen ne peuvent plus être définis nettement parce qu’ils peuvent changer en cours de législature : Ce n’est pas facile à expliquer, mais le Non a miné les vrais nouveaux pouvoirs potentiels du parlement qui ne peuvent pas s’exercer avec le traité de Nice (toujours en vigueur) négocié par le catastrophique Moscovici. Il y avait un déficit de démocratie représentative ? Mais le TPE y répondait en partie (et puis fermait toute évolution démocratique sur un autre plan du fait de son caractère irrévocable et non révisable). Il y a actuellement deux règles concurrentes, deux parlements possibles (y compris en sièges), deux instances aux pouvoirs différents selon ce qui suit (Lisbonne ou pas Lisbonne) ! Ce n’est pas facile à penser.

        4) Comme on ne comprend pas où on nous mène, on ne dit rien. Je ne crois pas que l’abstention soit la poursuite du Non, mais en fait une incompréhension devant ce que devrait être l’Europe (les abstentionnistes sont bien entendu pour la paix, les échanges, la protection des emplois et de l’environnement ; et tout et tout, mais leurs élus ne peuvent leur dire ce qu’ils pourront vraiment faire tellement ils sont pris dans leurs contradictions).

        5) Il y aura moins d’abstention aux élections suivantes du fait de la proximité des élus. Ce n’est pas une victoire du parti abstentionniste, mais le résultat de l’aporie de l’Europe actuellement qui fonctionne comme un canard sans tête continue à marcher. Il est donc normal que,les couches populaires et jeunes s’abstiennent : on ne peut leur vendre aucun rêve ou aucun possible avec trois ou quatre scénarios. Et la bonne représentation du vote écologiste (très relative en nombre de voix) vient de catégories qui voulaient manifester malgré tout qu’elles croyaient que l’impasse était passagère et que l’on pourrait influer sur le cours des choses.

        Mais comme on ne sait pas ce que ce sera l’avenir de la construction européenne et ce que décideront ses voisins, ce sont plans sur la comète. Comme ceux sur l’abstention.

        Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com/

        • Mes (maigres) réponses vont suivre tes remarques (pas du tout décousues) :

          1) Je pense qu’il n’entre pas seulement dans cette abstention croissante la part d’incompréhension devant le fonctionnement des institutions, mais aussi une prise de conscience (raisonnée et instinctive) du rôle de cheval de troie libéral joué par l’institution européenne.

          2) « L’abstention ne concerne pas les électeurs de droite classique, ceux qui ont plus de 65 ans. »
          Tout d’accord. Et on n’a d’ailleurs pas fini de les entendre s’exprimer, ceux-là…

          3) Technique, trop technique pour moi.
          (J’ai honte…)

          4) « Je ne crois pas que l’abstention soit la poursuite du Non, mais en fait une incompréhension devant ce que devrait être l’Europe »

          Il y a de ça. Mais pas seulement à mon sens.

          Je renvoie ici à ce que j’ai écrit un tout petit plus haut, en réponse au commentaire de Moktarama : on retrouve la même structure sociologique pour ce qui est du vote contre le TCE et de l’abstention pour ces élections européennes. Je ne pense pas que ce soit innocent. Au contraire, même : il me semble que ces deux scrutins ont en commun d’être des votes de classe.

          5) « Et la bonne représentation du vote écologiste (…) vient de catégories qui voulaient manifester malgré tout qu’elles croyaient que l’impasse était passagère et que l’on pourrait influer sur le cours des choses. »

          Tout d’accord, j’agrée avec force.

          • lundi 8 juin 2009 à 23h21, par Dominique

            1) Je pense qu’il n’entre pas seulement dans cette abstention croissante la part d’incompréhension devant le fonctionnement des institutions, mais aussi une prise de conscience (raisonnée et instinctive) du rôle de cheval de troie libéral joué par l’institution européenne.

            Cela je ne le nie, je n’en ai pas parlé, mais je le reconnais. Seulement, c’est un peu vague et il y a du mal à dépasser sa situation immédiate (je serais plus pondéré sur « raisonnée », parce que justement quand on est licencié ou en situation de licenciement, il devient difficile de raisonner). La défiance existe et elle se renforce, cependant elle est récente et le libéralisme coïncide avec la montée des droites en Europe, au plan national. Parce que l’ennemi serait l’Europe et pas tel ou tel Conducator local qui en fait dicte des conditions à la Commission exécutive, par le biais du conseil des chefs d’Etat ou de gouvernement, afin que son parlement national les applique et que le parlement européen ne puisse les contrôler ? C’est un peu facile de se défausser sur l’Europe quand les décisions dites européennes ont été prises lors du conseil des ministres européens qui est une instance non élue de l’Europe ! Le débat est aussi national et il faut remettre en question les pouvoirs gouvernementaux qui passent par le filtre européen afin de faire croire à une décision supérieure ! Et où voit-on, dans quel pays, une sorte de sénat (comme le conseil des ministres de l’UE) qui ne serait pas élu en qualité, mais désigné par la faveur suprême, ayant un pouvoir supérieur à celle de l’assemblée élue ? Le premier problème est de rétablir les droits du parlement élu contre l’exécutif ou le pseudo-législatif désigné.

            Je renvoie ici à ce que j’ai écrit un tout petit plus haut, en réponse au commentaire de Moktarama : on retrouve la même structure sociologique pour ce qui est du vote contre le TCE et de l’abstention pour ces élections européennes. Je ne pense pas que ce soit innocent. Au contraire, même : il me semble que ces deux scrutins ont en commun d’être des votes de classe.

            Je ne nie pas du tout que cela concerne exactement les mêmes couches de population. Je suis moins certains que les raisons de l’époque soient les mêmes que celles d’aujourd’hui ou plutôt que les explications idéologiques d’hier sur le vote Non puissent être calquées sur celles de l’abstention d’aujourd’hui. Cela relève de la captation d’électorat ou d’abstentionnat et il peut y avoir des motivations fort différentes. Je ne crois pas au simple vote de classe, mais aussi de génération : les plus de 65 ans avaient 20 ans en 68 ! Ils ont su faire prospérer leurs affaires ou ils veulent vivoter le moins mal possible, mais ils sont décidés à faire payer le prix de leurs retraites à leurs enfants qui eux ne veulent pas vraiment payer, tout en n’osant pas refuser complètement parce que ce serait dégueulasse de se débarrassar de ses vieux. Cohn-Bendit à l’hospice ! July à la maison de retraite ! Qu’est-ce que ce monde gouverné par des anciens jeunes qui veulent faire croire qu’ils sont toujours des jenes alors qu’ils n’arrivent pas à mobiliser les moins de 35 ans afin de les faire voter en masse ? Si Europe Ecologie avait été populaire chez les jeunes elle aurait été première et aurait fait plus que l’UMP , mais il faut se rendre compte que ces jeune finiront par devenir vieux et que d’apolitiques (et non pas anarchistes) ils deviendront de bons conservateurs du système. L’absention des jeunes est le plus sûr moyen de perpétuer le système existant, puisque tout rentrera dans l’ordre après la phase de pseudo-anarchisme. La prise de conscience ou la période de réflexion ce sera pour plus tar.

            Voir en ligne : ai

            • Tout d’accord.

              Et particulièrement sur le divorce évident sur ce scrutin entre les jeunes et leurs aînés. Ce sont déjà les plus de 65 ans qui avaient élu Sarko en 2007, ce sont eux qui se précipitent aujourd’hui dans les bureaux de vote parce que l’Europe-c’est-bien-c’est-bon.

              « L’absention des jeunes est le plus sûr moyen de perpétuer le système existant, puisque tout rentrera dans l’ordre après la phase de pseudo-anarchisme. »

              Il y a de ça. Sauf si on croit à un événement qui rétablira un certain équilibre, qui permettra aux jeunes de contre-balancer le pouvoir de leurs aînés. Tu le dis en parlant de mai 68, qui avait surtout été une « prise de pouvoir » générationnelle. Il me semble que c’est amené à se reproduire, ne serait-ce que parce que les 20-35 ans ne voudront pas être les dindons de la farce ad vitam eternam.



  • lundi 8 juin 2009 à 12h34, par un-e anonyme

    « Sache pourtant, ami, que ces 60 %-là sont notre unique victoire, » et elle est belle puisque

    Abstention : 59,4% + Votes blancs : 4,3% = 63,7%. Donc le « triomphe » de l’UMP c’est 37,3% de 27,87% soit un gros 10,4%. Quant aux décombres du PS c’est 6,15 %. Jouissif, non ?

    « Parce que l’abstention est un vote de classes [1]. » ha que oui et plus que jamais !

    Donc pour moi pas de larmes mais un bien beau sourire en attendant quelques beaux moments de jubilations qui ne devraient pas tarder à suivre.

    • Non.

      Le vote blanc a représenté 4,34% des votants, et donc seulement 1,76% des inscrits.

      59,35 + 1,76 = 61,11 % des inscrits.

      http://elections.interieur.gouv.fr/...

      Et donc l’UMP c’est 27,87% de 38,89 % et non l’inverse.

      Ouais je sais : les maths..

      Quant à moi, même si les analyses et commentaires vus et entendus à la télé et à la radio m’affligent et me semblent loin d’une quelconque réalité, je ne suis pas aussi optimiste quant au potentiel de révolte du peuple français... plus aussi optimiste... l’ère Sarkozy révèle bien des choses, je comprend mieux désormais ce que signifie « collaboration passive ».

      Bon billet, comme souvent.

      • @ Anonyme : « Jouissif, non ? »

        Oh que oui (et en dépit d’une très légère erreur de calcul soulignée par Dav)

        « quelques beaux moments de jubilations qui ne devraient pas tarder à suivre. »

        Exactement. Et d’autant plus que les maîtres des forges de l’UMP ne tomberont que de plus haut. Ils se croient en un fauteuil, ils se rendront vite compte qu’il ne s’agit que d’un escabeau, et que celui-ci n’a que deux pattes…

        @ Dav : il me semble que s’il n’est qu’une leçon à retenir de l’histoire, c’est que les colères des peuples sont imprévisibles. Apparente soumission aujourd’hui peut fort bien signifier terrible colère demain. Wait and see et pas de déprime, tout peut se précipiter.

        • Je devais être encore sous l’effet euphorisant des résultats d’hier si bien que j’en ai oublié toit à la fois de mettre mon pseudo mais aussi mes maigres connaissances en maths.Quoi qu’il en soit c’est une belle branlée pour la bouffonnerie électorale et les pitres politiques.

          Bientôt, plus que le suffrage, le dégoût sera universel. Zo d’Axa

      • lundi 8 juin 2009 à 16h38, par kaos

        27.89% de 38.89% c’est la même chose que 38.89% de 27.89%, c’est une multiplication donc commutatif. Le tiers de la moitié c’est aussi la moitié du tiers : le sixième

        « Ouais je sais : les maths.. » :p

        • lundi 8 juin 2009 à 17h15, par JBB

          Total respect, je m’incline.

          (Ça dépasse là mon maigre sens logique et mes ridicules capacités en mathématiques)

        • lundi 8 juin 2009 à 17h51, par Dav

          Merde... pour une fois que je croyais dire quelque chose d’intelligent... :)

          • lundi 8 juin 2009 à 20h06, par JBB

            Non, non… c’était bien quand même…



  • lundi 8 juin 2009 à 13h01, par J. de l’E.

    Moi, je viens d’acheter un billet d’avion. Départ : 1er juin 2012... je me casse loin, bordel !!! Dans un endroit où y’aura pas d’ordinateur, pas de journaux... où y’aura personne !

    Parce que, si un jour on arrive à être 80% - ce qui serait chouette -, les flics ne seront-ils pas remplacés par les militaires ?

    Je crois que j’ai pas mal d’herbe à fumer avant de mourir, et encore quelques psylos à tester... faut qu’j’m’y mette dès maintenant... dès 2012 en fait.

    J’suis blasé, désolé.

    Voir en ligne : http://www.lille43000.com

    • « Moi, je viens d’acheter un billet d’avion. Départ : 1er juin 2012.. »

      Eheh… t’as pris un billet Paris-Rio ? :-)

      « où y’aura pas d’ordinateur, pas de journaux »

      Là, je doute. Néo-gonzo un jour, néo-gonzo toujours !

      « J’suis blasé, désolé. »

      Pas de quoi. J’ai envie de dire : te laisse pas abattre. Au fond, ce scrutin n’a rien changé, sinon laisser croire à l’UMP qu’ils sont les rois du monde. Mais en pratique, ce parti n’est maître de rien du tout, ce que soulignent d’ailleurs les deux commentaires qui précédent le tien.



  • Puisses-tu dire vrai JBB, s’il est vrai que l’espoir fait vivre l’attente va être longue. Que faut-il que fasse nos « victorieux et glorieux » dirigeants pour qu’enfin nos concitoyens réalisent ? faisons confiance au 60 % à défaut d’autre chose.



  • Ça sent le roussi pour l’UMPS, ils peuvent presque compter leurs derniers fidèles un par un, et préparer la fuite. En avion, il faudrait trouver un équipage prêt à prendre le risque, ou passer la frontière à pied, clandestinement, mais c’est difficile, une rafale est vite partie. C’est un peu la panique, clairement. A la télévision, ils cherchent à amuser la galerie et à donner le change pendant que leurs domestiques font les valises : c’est fini pour eux, ils le savent, et ils regardent les habitants de ce pays avec nostalgie : ils les ont beaucoup volé, d’accord, mais c’était le bon temps et il va falloir tourner la page.

    • « En avion, il faudrait trouver un équipage prêt à prendre le risque »

       :-)

      (In AF 447 memoriam…)

      Sinon, j’aime bien ton résumé : juste, précis et efficace. Je sens la même chose.

    • Je vous trouve un poil trop optimistes.

      La capacité d’adaptation du capitalisme est étonnante. Si l’histoire avait suivi les prédiction de Marx, le capitalisme se serait autodétruit depuis longtemps. Sauf qu’il a une « plasticité » particulière à résoudre (provisoirement) ses contradictions par les différentes crises qui l’ont secoué.

      La dernière crise - celle que nous vivons - sera t elle la dernière avant de réellement passer à autre chose, comme le déclare Paul Jorion ?

      A voir.

      Mais cela ne se fera pas aussi simplement que vous le rêvez.

      Arf !

      Zgur

      Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...

      • « Mais cela ne se fera pas aussi simplement que vous le rêvez. »

        Là, c’est clair. Comme dirait l’autre, il n’y a pas de bouleversements heureux.

        Mais, puisque tu cites Jorion : ce qui me semble le plus essentiel, aujourd’hui, est cette conjonction d’une (peut-être ultime) crise du capitalisme et d’une profonde remise en cause de la chose politique. C’est ça qui m’incite à être optimiste. Et ce quels qu’en soient les soubresauts par lequels nous devrons en passer.



  • Message de la part de Sarkozy ce matin :

    « le président de la République sait les attentes des Français. Ce succès aux élections européennes commande d’aller plus loin. L’Europe doit changer. Les réformes doivent continuer. Le président de la République prendra dans les jours qui viennent des initiatives ouvrant de nouveaux chantiers »

    En attendant le soulèvement des masses et la prise de l’Elysée par le peuple en colère armé de ses cannes à pêche, le travail de démolition sarkozyste continue.

    Le peuple mérite bien de se faire démolir encore un peu plus la gueule aujourd’hui pour pouvoir enfin, un jour, être assez en colère et politiquement conscient pour se révolter, n’est ce pas ?

    Puisqu’on ne fait pas d’œufs sans enculer les poules !

    Sarkozy nous remercie bien de lui faciliter le passage.

    Ark ! Ark ! Ark !

    Zgur

    Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...

    • « le travail de démolition sarkozyste continue. »

      Je vais t’énerver. Mais je doute fortement qu’une UMP à 23 % au lieu de 28 % ait changé quoi que ce soit à cela : Nicolas a son plan, il s’y tient méthodiquement, que la populace gronde ou qu’elle l’approuve.

      D’où : je ne pense pas une seconde que le peuple mérite de se faire exploser la tronche, jusqu’à ce qu’il soit assez chaud bouillant pour prendre la rue. Mais encore une fois, vote favorable ou non, soutien massif ou pas, il me semble que la ligne de conduite du gouvernement restera la même : ils ne s’arrêteront que quand ils auront mis le pays à genoux, réduits les protections sociales à néant et installé - pour les siècles des siècles - leurs amis dans de confortables et rentables nids douillets.

      • « je doute fortement qu’une UMP à 23 % au lieu de 28 % ait changé quoi que ce soit à cela »

        Là, tu te trompes.
        A 23%, la propagandastaffel ne pourrait pas faire ce qu’elle fait depuis dimanche soir : vouloir faire croire que les français soutiennent le grand dessein du miniprésident (voir ici, ici et par exemple).

        Et que toi et moi (et d’autres) sachions qu’il n’en est rien ne change rien à l’affaire. Répéter le mensonge, répéter le mensonge, répéter le mensonge est d’autant plus efficace qu’il s’appuie sur quelque chose de plausible ou de facialement exact, comme l’UMP en tête (et de loin 27% vs 16%).

        Démonter un mensonge ou un slogan demande toujours plus de temps que de proférer ce mensonge ou ce slogan. Et maintenant, y’a encore plus de boulot.

        Arf !

        Zgur

        Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...

        • mercredi 10 juin 2009 à 14h34, par joshuadu34

          18 mars 2008, après la fessée des municipales et des cantonales, l’UMP, par la voix de Copé, donnait les trois prioritées qui ressortaient de l’interprétation des résultats et de la défaite de l’UMP :

          « le courage de faire les réformes, la clarté dans les priorités, et la concertation maximale »

          ajoutant même : « Nous avons deux ans sans élections locales, nous avons donc toute latitude pour mener des réformes courageuses. » (le Figaro du 18 mars 2008)

          Alors, franchement, et effectivement, quel que soit le résultat, l’interprétation aurait été la même, ce qui est une habitude, d’ailleurs, de ce gouvernement... il n’est qu’à voir l’interpretation sarkozienne du réferendum de 2005 (« le non, je m’en tape, ce sera oui ou rien ! ») ou du vote de l’assemblée nationale lors de la première présentation d’Hadopi (« je ne suis pas d’accord avec ce refus, l’abstention de la droite étant intolérable, alors merde à la démocratie, on rebalance le texte ! »)

          Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/



  • Bon, ben finalement, j’ai voté...
    Pas nul, non...
    J’ai imprimé un bulletin depuis internet et je l’ai mis dans l’enveloppe, comme 0,37% des votants de par chez moi...
    0,185 de ceux-ci partage ma vie....

    Je ne regrette pas ; elle non plus...

    Elections, piège à quoi déjà ?

    Et que vive l’ultra-minorité !

    See ya !

    Ps perso :
    Pour jeudi, ça le fait, alors ?

    Voir en ligne : 0,37% et oui !

    • Là, t’as fait fort, on peut dire que t’es une faction à toi tout seul. :-)
      Nul doute qu’Europe Décroissance te dise merci en tout cas, ils doivent pas en avoir moult, des soutiens. Le vote vu comme ça, ça me plaît bien.

      (Un peu que ça le fait ! Spaghettis bolos et bières, on va tutoyer la haute gastronomie)



  • lundi 8 juin 2009 à 17h27, par RC de Toulouse

    Même à 80 % d’abstention, ils ne changeront rien. Ils s’en foutent. Tout ce qu’ils veulent, c’est continuer à être assis sur leur petit morceau de fromage et à profiter entre eux de leurs privilèges.

    Boycoter les urnes, ce n’est pas bien méchant. Par contre, boycoter LE SYSTEME (Carrefour, Leclerq, MacDo, Nike, etc.), ça pourrait les embêter. Vivre concrètement des vies alternatives, hors du système marchand, ça les concernerait parce que ça toucherait aux portes-feuilles de leurs copains, et donc au leur par ricoché.



  • Ça alors ! C’est bien de vous, mauvais esprit et compagnie. Un peu fastoche non, de taper sur le vainqueur qu’a vainqué faute d’adversaire ! Et puis, quoi, ils sont bien emm...bétés maintenant, ils ont eu un tel succès que même ce bon Monsieur Hortefeux est élu. Troisième de liste pour être sûr de rester à table avec son copain Nicolas, il s’est fait eu :-)))

    J’ai entendu le charmant Monsieur Lefèvre (chais pas pourquoi mais je l’imagine en époux de Dame Carabosse ) dire que c’est bien dur parce qu’on ne peut se passer de ce monsieur et de ses qualités pour dialoguer avec les syndicats en ce moment de crise quand les français souffrent et blabla et blabla...... si, si c’est vrai je l’ai entendu sur radio-paris ce matin.

    Quand même un sixième de votants pour ces faquins à la botte des industriels, ça fait bizarre, pfffff.........

    • « mauvais esprit et compagnie »

      Rhôôôô… quelle idée… Je ne suis pas plus « mauvais esprit » que… que… que toi, tiens :-)

      Pour Hortefeux, Lefèbre a raison : on a eu chaud. Penser que cet ardent pilier du dialogue social (et de l’humanisme en général) eut pu quitter le gouvernement suffit - comme toi - à me donner des sueurs froides et des cauchemars. Quelle angoisse !



  • lundi 8 juin 2009 à 20h42, par Crapaud Rouge

    Dans ce texte, lu avec gourmandise, comme la récompense de ma propres abstention, (et alors que j’avais pris soin d’aller voter contre Sarko), j’ai relevé cette petite chose : « (...) »classes populaires« , pour dire ces gens de peu (...) ». Les bourgeois disent aussi « gens de peu de foi », dans lesquels on ne peut pas avoir confiance, mais ça m’amuse car, de la foi, il en fallait beaucoup pour aller voter. Mais de la mauvaise, celle du mensonge qu’on se raconte pour faire illusion. C’est toujours la même histoire : les classes populaires, elles, ne sont pas dans l’espoir, ni dans les jolies perspectives que la bourgeoisie concocte à leur intention, mais dans la réalité, exactement là où « la main invisible » tape le plus fort.

    • « comme la récompense de ma propre abstention »

      On est nombreux dans le même cas. Et c’est quelquefois difficile de résister à la culpabilisation ambiante, façon tu-t’abstiens-alors-tu-dois-violer-des-bébés-espèce-d’immonde-personnage. D’où : comme toi, j’ai besoin d’un autre son de cloche.

      Pour le reste, tout d’accord avec ton commentaire. Je plussoie avec force :-)



  • 60% d’abstention, et 81% pour les 18 / 34 ans. OK.
    Le résultat : les pleins pouvoir, encore et encore, pour le PPE au PE.
    Cela fait bien 10 ans que les partis politiques nationaux ne représentent plus rien (sinon le PPE).
    Si l’Europe du PPE décident de choisir sarkozy comme interlocuteur français, alors sarkozy est (sera re)élu. Du moins tout sera fait pour. Si le PPE décide de ratifier le Traité de Lisboa, alors le Traité de Lisboa est ratifié.

    Un peuple qui s’abstient pour marquer son mécontentement ?
    Mais à qui profite l’abstention ? Au PPE.
    J’ai beau retourner l’équation dans tous les sens : de soulèvement, il n’y aura pas. Il sera écrasé, par l’armée s’il le faut, mais le PPE (aka sarkozy, berlusconi & autres joyeuseté locale) ne pliera pas. Et le gouvernement grec se porte bien, merci pour lui (même si bien sûr cela fait 7 mois qu’il est sur le point de s’écrouler).

    60% d’européens ont refusé de voter […] cela ne fait pas 60% d’anarchistes activistes aptes à développer des structures autogérées effectives et viables, mais 60% de gens qui refusent de prendre leurs responsabilités, 60% de gens incapables de défendre leurs droits. Peut-être même 60% de.. nationalistes.
    Ce n’est pas une victoire, ni le présage d’un changement. Mais celui d’un durcissement. L’histoire de la grenouille qui bout : lentement, mais sûrement.

    C’était la seule micro-chance (d’où l’immense déploiement d’efforts pour étouffer ce scrutin) de peser sur la politique européenne (dont dépendent celles des états membres).
    Voilà, c’est fait, c’était hier. Mission accomplie : personne n’a profité de cette chance d’évacuer le PPE, parce que personne n’a compris ce qui se jouait.

    Bon quinquennat merdique à tous.
    Le système se porte très bien, merci pour lui (même si bien sûr cela fait 40 ans qu’il est sur le point de s’écrouler).

    Tant que j’y songe : ça fait un bail que la droite a compris que les anarchistes qui ne votent pas, c’est bien pratique pour elle. Serait-ce machiavélique d’imaginer qu’elle tente (entre autres) de générer une sympathie populaire & superficielle avec « les anarchistes » pour… éloigner des urnes ? (MAM à la dent dure pour des broutilles, non ?)
    Une idée comme ça. Ça vient pas de moi : Sun Tzu connaissait bien cette tactique.
    Mais cela ne dit pas non plus ce qu’auraient voté les 60% de silencieux. Peut-être FN (et autres joyeusetés locales) –oui, je suis pessimiste et d’avis que la situation est largement plus pourrie qu’il n’y parait-

    Sur ces belles considérations anonymes -ou presque- et démunies,
    Bien à vous.

    Désolée pour le pavé

    • « Désolée pour le pavé »

      Au contraire, ne le sois pas. :-)
      (Même si - pour ne rien te cacher - je ne suis pas beaucoup d’accord avec toi)

      Premier truc, tu parles du PPE. Mais perso, je ne vois guère de différence avec le PSE : ils votent les mêmes choses dans une très grande majorité, partagent le même europtimisme, se montrent tout autant incapables de défendre les droits de ceux qui sont considérés comme les plus faibles… bref, du pareil au même. Prétendre qu’il faudrait contre-carrer le poids du PPE par une autre force équivalente (soit le PSE) ne correspond à aucune réalité : je ne fais pas plus confiance aux premiers qu’aux seconds.

      « cela ne fait pas 60% d’anarchistes activistes aptes à développer des structures autogérées effectives et viables »

      C’est vrai. L’abstention a des motifs très variés et différents, il serait très naïf de ma part d’imaginer que la mienne et celle des autres partagent les mêmes fondements.

      « mais 60% de gens qui refusent de prendre leurs responsabilités »

      Ce n’est pas vrai. Je prends mes responsabilités (j’y consacre même beaucoup de temps) et je m’abstiens. Et je connais beaucoup de gens dans le même cas. S’abstenir est souvent une autre façon de prendre ses responsabilités (pas toujours du tout, je te l’accorde), pas un moyen de les fuir.

      « Mais cela ne dit pas non plus ce qu’auraient voté les 60% de silencieux. Peut-être FN (et autres joyeusetés locales) »

      C’est déjà l’amalgame qui avait été opéré au moment du vote noniste de 2005, disqualifier les voix divergentes en causant nationalisme.

      En fait, les vrais électeurs FN (comme ceux de l’UMP, d’ailleurs) ne s’abstiennent pas. Sans doute qu’il y a une petite part d’électeurs « peu respectables » parmi les abstentionnistes. Mais une large partie d’entre eux - j’en suis convaincu - sont des personnes qui ont compris combien il ne servait à rien de s’intéresser aux scrutins européens. La seule alternative est de fonder une autre Europe, pas de tenter en pure perte de corriger le modèle néo-libéral qui nous est imposé.

      • Tiens, j’ai oublié d’expédier une carte postale hier. J’y penserais lors de ma prochaine confession. Me démarquer du déni du domaine du politique est assez important à mes yeux, comme quoi j’ai encore mon curé de militant interne à noyer dans la goutte, n’importe laquelle.

        Le dégoût et le désintéressement de « la politique », donc l’abstentionnisme, sont selon moi le résultat de l’éloignement des sphères décisionnelles du quotidien de tout un chacun. Bien entendu, une partie de ces 60% sont rester devant la télé à avaler benoîtement ce qu’elle déverse, mais tout en étant tout à fait capable de relativiser ses injonctions : Vote, ou tu seras responsable du massacre des bébés phoques (par exemple). Une large somme d’individualités incluses dans ces 60% n’écoute même plus les médias (du moins les médias de masses) et se recentre, par exemple, sur la vie associative. Une grande quantité de personnes se remettait de la biture de la veille et pensait que malgré le roulis, le monde ne tournait toujours pas rond. Une fraction de tout ceux-là (les 60%) se disait même que les autres seraient beaucoup plus facile à responsabiliser que ceux qui déléguaient des inconnus sur un jugement tout à fait superficiel. Des inconnus sur lesquels n’importe quel lobby peut faire pression.

        Mine de rien. Mine de rien, Hadopi me permet tout les jours de parler de la propriété intellectuelle sans qu’ on me prenne pour un fou. Mine de rien, l’engouement pour le soixante-huitard et l’ex-tôlard font luire l’espoir dans mes yeux naïfs, même s’ils me débectent un peu. Les bobos ont au moins l’avantage d’avoir un pouls à leur conscience politique. Mine de rien, les linuxiens sont une forme d’activiste. Mine de rien, les végétariens peuvent parfois s’intéresser au genre humain. Mine de rien, S-archos a relancer la caricature et une écrasante part de la jeunesse ne peut pas l’encadrer. Mine de rien, le nationalisme a pris du plomb dans l’aile avec l’européenitude (héhé). Mine de rien, le QI général augmenterait sensiblement avec le temps, à ce qu’y paraît.

        Merci pour le pavé, il m’a fait pondre un truc marrant. Du moins j’ai pris plaisir à l’écrire. J’espère seulement qu’on peut en dire autant de sa lecture. Pour moi, les carottes sont loin d’ être cuites. Pardon, les grenouilles. J’aime beaucoup cette métaphore.

        Ah, oui, et je n’imagine pas MAM se délecter de produits d’importations chinoises. La diabolisation du NPA-consors me semble bien assez machiavélique pour ses visées.

        Et un toast à JBB et sa bande de partageux, c’est mon premier commentaire. Une grande première donc.. Promis, j’ ferais un blog, histoire de moins tirer en longueur...

        • Eheh, j’avais raté le toast. Santé à toi aussi ! D’ailleurs :

          « Une grande quantité de personnes se remettait de la biture de la veille »

          Oh que oui…

          J’aime bien tes « mine de rien ». C’est vrai, on ne perd pas du terrain sur tout, il y a quelquefois un vrai débat public. Hadopi en est sans doute un bon exemple. Mais…
          On peut se demander su le fait que les gens soient - sur certaines questions - davantage conscients et informés sert à quelque chose, puisqu’ils le sont - justement - parce que bientôt ils ne pourront plus l’être (désolé pour cette phrase tarabiscotée, j’ai pas réussi à la tourner autrement). Perso, je pense que c’est quand même utile. Mais c’est parce que je suis un incurable optimiste.

          « J’espère seulement qu’on peut en dire autant de sa lecture. Pour moi, les carottes sont loin d’ être cuites. »

          Tout à fait, dans les deux.

      • mardi 9 juin 2009 à 15h11, par Alain Grizzly

        Désolé JBB, tu dis :
        « Mais une large partie d’entre eux - j’en suis convaincu - sont des personnes qui ont compris ... ». C’est bien une perception de la ville mon p’tit gars : je vis à la campagne, et tous les villages ne s’appellent pas Tarnac, loin de là. Cette France profonde maintient le pays à droite depuis 2 siècles, je suis entouré de voisins qui votent FN depuis des lustres et qui se sont abstenus dimanche : ça les gonfle, point. N’ont aucune culture, à part celle de la télé, de la chasse et de la peur de l’étranger, peur de la jeunesse, peur de tout !!! Nos débats entre quelques milliers d’internautes et/ou de militants sont à des années lumière de leurs préocupations. Je te jure, j’ai bien essayé, depuis des années, même pas de l’entre-aide comme dans les films, rien. A la fin, j’ai abandonné et je préfère faire 60 KM pour rejoindre les activités d’associations politisées en ville. Il y a une abstention « politique » (surtout de gauche ou anarchiste) et une autre abstention que j’appellerai « nombriliste » ou « pétocharde » qui, de mon balcon, m’apparaît beaucoup plus nombreuse.

        • « je vis à la campagne, et tous les villages ne s’appellent pas Tarnac, loin de là »

          J’imagine bien… :-)
          (D’ailleurs, je viens d’un petit village des Vosges et je sais qu’il peut y avoir loin d’un petit milieu de militants se sentant concernés au ressenti général, rural ou pas)

          « Il y a une abstention ’politique’ (surtout de gauche ou anarchiste) et une autre abstention que j’appellerai ’nombriliste’ ou ’pétocharde’ qui, de mon balcon, m’apparaît beaucoup plus nombreuse. »

          Assurément. Mais ce qui m’intéresse est l’évolution des deux, la politique et la nombriliste. Ce qui est sûr, c’est que celles-ci augmentent, et je ne crois pas que la peur en soit le seul moteur. Enfin : j’espère.

          Juste un chiffre sur l’abstention de dimanche dernier : 80 % des 18 à 35 ans se sont abstenus. Ce chiffre est incroyable, je trouve. Et une bonne partie de ces jeunes gens qui ont refusé de se rendre aux urnes ne l’ont pas seulement fait pour les motifs que tu soulignes (à très juste titre, par ailleurs.)

      • Je repasse par ici après méditation sur réponses : effectivement, en 2009 il existe suffisamment de moyens pour s’organiser, être réactifs et fonctionner autrement.
        J’ai fait un black-out sur la créativité, dans mon précédent post.
        Merci de me l’avoir rappelée :).

        57% de gnous décérébrés, ça fait beaucoup. C’est dans mes cauchemars seulement.
        [et puis en plus, ce ne sont pas 80% d’abstention chez les 18 / 34 ans, mais 70% pour les 18 / 24 ans et 72% pour les 25 / 34ans, à la louche.]

        Pour les similitudes PPE / PSE : comment savoir au fond, la gauche européenne n’a jamais eu de majorité significative. La différence entre Obama et W. Bush n’est pas non plus flagrante, en soi, pourtant…

        A l’heure où la focale est celle de la défense commune, un peu d’altérité (en l’occurrence de gauche) - aussi infime soit-elle - aurait peut-être été souhaitable ?
        1re puissance économique mondiale ; 3e puissance nucléaire militaire ; 1 des 3 plus gros producteurs mondiaux d’armes (avec US & Russie).. [à vérifier tout ça, mais je crois que c’est dans ces eaux là], ça fait déjà un beau bébé.

        Et c’est ce décalage entre les 57% d’européens qui n’ont pas voté (pour x ou y raisons) et la puissance militaire qu’est (que devient l’EU), qui m’interpelle. Dans le message que ça envoie au ‘reste du monde’ (et aux pays dans lesquels « on » a des troupes). Même si PPE = PSE, à cette échelle, la plus petite différence peut changer des choses, peut-être. (Alors bon, on peut objecter qu’il y a toujours eu des conflits, qu’il y en aura toujours et qu’au fond, niveau diplomatie, c’est du pareil au même. Pourtant... je ne suis pas sure qu’une majorité verte-rose-rouge soit aussi sécuritaire et guerrière que la droite de Benoit 48).

        Anyway, c’est pas non plus la fin du monde.

        De nénuphar en nénuphar…
        Amitiés batraciennes



  • Show must go on , non ?

    Depuis notre enfance nous sommes formatés par et pour la « démocratie ». Or c’est le système de fonctionnement qui est quaduc.

    Il y a encore peu de temps, n’entendions-nous pas que c’est une crise systémique ...et la seule réponse que nous apporte les politiques : voter ! Pitoyable mascarade ...

    Tant que nous gardons en tête, que l’État providence et son système parlementaire (qu’il soit national ou européen) sont garants de nos libertés, alors nous ne changerons rien.



  • Comme il s’agissait d’un scrutin n’€uropéen... à 57 % d’abstention n’€uropéenne ...

    dimanche soir, conférence de presse au Parlement de Strasbourg, délicieuse question d’un journaliste de Suisse romande au président de l’assemblée :

    « « jusqu’à quel taux d’abstention considérez-vous légitime l’existence de ce Parlement ? » - »

    Réponse par un gros blanc surpris de plusieurs secondes, puis le président demande qu’on lui répète la question, dit qu’il ne la comprend pas« « « on a toujours procédé ainsi.. » » » et conclu rapidement que « "le Parlement fera tout pour améliorer la vie des CONSOMMATEURS européens » .

    Absolument, fabuleux. Ces messieurs auxquels certains déléguent si légèrement leur pouvoir souverain, ne représentent, ne travaillent que pour des CONsommateurs.

    Quelle belle et sincère déclaration d’intention !

    Il faut que le CONsommateur soit heureux, pour consommer beaucoup dans notre marché n’€uropéen...

    Exit donc, la citoyenneté et ses citoyens, ça n’est plus tendance du tout dans cette n’€urope du marché-empire."

    Voir en ligne : http://tseaparis.numeriblog.fr

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