ARTICLE11
 
 

vendredi 17 septembre 2010

Littérature

posté à 20h24, par Lémi
23 commentaires

Nouveaux visages de la guerre urbaine : les murs ont des orteils
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La guerre à la papa était simple : on mettait deux armées face à face et on voyait qui s’étripait le plus allégrement. Le bon temps. Aujourd’hui, les stratèges doivent rivaliser d’ingéniosité pour concevoir leurs actions, notamment en territoire urbain. A ce petit jeu, c’est Tsahal qui a une longueur d’avance. Ce que montre Eyal Weizman dans un livre publié par La Fabrique : A travers les murs.

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Mise en bouche mentale : Imagine une salle dans laquelle serait réuni l’état-major d’une armée contemporaine, son gratin stratégique. L’heure est grave, il s’agit de planifier une nouvelle attaque sur un territoire rebelle, de mener une opération de guerre dans un lieu über-hostile. Les huiles sont là, au premier rang, galons en bandoulière, et les intervenants se succèdent à la tribune, brillants et volubiles. Le premier évoque les situationnistes et leur théorie de la dérive urbaine - comment cette approche remodèle la ville, détruit ses hiérarchies, et permet in fine de dépasser les ripostes étatiques aux insurrections. Le deuxième se penche sur un artiste anticonformiste des années 1970, nommé Gordon Matta-Clark, dont le travail (un exemple ci-dessus) consistait à envisager la mort de la ville, le « démurage des murs » et «  l’anarchitecture ». Un troisième déblatère longuement sur Deleuze et Guattarri, sur leur approche des concepts d’espaces « lisses » et « striés » dans Mille Plateaux, avant de conclure en citant Georges Bataille prônant une attaque en règle contre « le carcan de l’architecture ». Étranges interventions. Trois militaires, trois cerveaux à priori étroits donc, et pourtant ils se penchent sur le travail de ceux qui se sont le plus inquiétés du pouvoir répressif de la ville et ont cherché à le subvertir. Même : ils le récupèrent, le mettent à profit dans une optique martiale.

Oui, ça fait bizarre. Des bidasses évoquant les situs ou Deleuze, ça ressemble à de la science-fiction. Et pourtant, à trop sous-estimer l’ennemi, à le penser incapable d’ouvrir son champ d’analyse, on passe à côté d’une vérité fondamentale : l’armée a depuis longtemps envahi le champ théorique et pratique des sciences sociales (notamment leurs composantes dites subversives) pour se placer à la pointe (enfin, à la remorque de la pointe) de la réflexion théorique. Et cette étrange réunion évoquée comme mise en bouche résonne finalement comme possibilité non-négligeable.

Tsahal joue les passe-murailles

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Les trois conférenciers kakis cités en intro ne sont pas si fictifs qu’ils en ont l’air. En fait, la description de leurs interventions s’appuie sur un passage du passionnant essai d’Eyal Weizman, À Travers les murs. L’architecture de la nouvelle guerre urbaine (éditions La Fabrique, 2007)1. Le chercheur y évoque l’OTRI, Institut de Recherche de Théorie Opérationnelle, sorte de think tank militaire israélien, ultra- influent dans la conduite des opérations militaires. Le lieu a été conçu à l’orée des années 2000 dans le but d’y former des « architectes opérationnels », des gradés à cerveaux up-gradés. La description du début de ce billet se base donc sur le récit de Weizman, qui tend à montrer que la grande muette israélienne a largement dépassé le stade bourre-pif du conflit. En fait, elle est même passée à la pratique depuis un certain temps, appliquant au war-field une idée de base : le mur c’est has-been, il faut le déplacer voire le dépasser. Les murs ont des orteils.

Weizman s’attarde surtout sur l’opération Rempart du printemps 2002, que Tsahal a menée « contre la ville moderne de Ramallah, le centre historique dense de la casbah de Naplouse, la ville sainte internationale de Bethléem et les camps de réfugiés de Jénine, Balata et Tulkarem ». Une opération d’envergure qui, au beau milieu de la seconde Intifada, visait à faire étalage de force. Plus loin, il explique ce que ces opérations reflétaient : « L’opération Rempart a fait de la Cisjordanie un laboratoire géant de la guerre urbaine, où ont été sacrifiés des centaines de vies, de biens et d’infrastructures civiles. »

Ce qui a changé en ce printemps 2002, c’est l’approche militaire de base de l’armée israélienne (qui, dans le genre, fait très souvent office de précurseur). Fini le mur et le rempart vus comme horizons indépassables (à défendre ou à prendre d’assaut), il s’agit d’exploser le champ de bataille, de le reconfigurer en utilisant le mobilier urbain. Le plus souvent, cela implique de passer à travers les murs des habitations, de progresser sans utiliser les artères habituelles. Aviv Kochavi, un des cadres de l’OTRI parle ainsi de « géométrie inversée », expliquant qu’ «  une armée d’état qui affronte un ennemi dispersé en un réseau de bandes plus ou moins organisées […] doit s’affranchir des vieilles notions de lignes droites, d’unités en formation linéaire, de régiments et de bataillons ».

Un soldat qui a participé à la bataille de Jénine explique plus loin : « Nous n’avons jamais quitté les bâtiments, nous progressions exclusivement de maisons en maisons. […] Nous avons percé plusieurs dizaines de chemins depuis l’extérieur du camp jusqu’au centre. » D’où cette remarque de Weizman : «  Ce n’était plus l’ordre spatial établi qui dictait les modalités de déplacement, mais le déplacement lui-même qui organisait l’espace qui l’entourait.  » Le rêve de tout général en campagne…

Autre évolution, tout sauf anodine : la volonté d’essaimer, de multiplier les fronts. Il n’y a plus une ligne d’attaque dans cette opération expérimentale de 2002, mais une multitude de petits groupes progressant de manière quasiment autonomes. Weizman parle ainsi de « réorganisation de la syntaxe urbaine par le biais d’une série d’actions microtactiques ». Plus question de présenter un front uni, de la jouer Braveheart (deux armées en furie qui courent l’une vers l’autre sur un territoire dégagé, bloc contre bloc), l’heure est à l’ubiquité kaki.

Évidemment, ces tentatives de repenser l’approche stratégique ne font pas l’unanimité. De plus, elles ne s’appliquent qu’à certaines conditions. Ainsi, quand les Israéliens attaquent le camp de Jénine en 2002, ils en reviennent à des tactiques plus conventionnelles, élargissant les artères du camp à coups de bulldozers et de tanks : « Voilà qui peut rappeler la tactique de Sharon qui, au début des années 1970, avait tenté de mater la résistance palestinienne dans la bande de Gaza par une grande entreprise d’haussmannisation’. » Les nouvelles stratégies ne s’imposent ainsi que graduellement, au cas par cas et sur la longueur. Le même processus est en cours (depuis plus longtemps) pour les armes non létales, par exemple, domaine dans lequel les israéliens font aussi office de précurseurs. Avec cette certitude : de tâtonnements en tâtonnements, les avancées stratégiques finissent par s’imposer, élargissant le champ de la répression et les modalités d’intervention du pouvoir. D’où l’importance de ne pas sous-estimer le rôle de la matière grise dans le champ militaire : sans cerveaux, l’armée dépérit.

Cerveaux kakis

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Penser la résistance à la répression implique de sortir de la caricature habituelle de la grande muette (comme des CRS et des autres milices du maintien de l’ordre), souvent vue comme clapotant dans la poussière d’époques anciennes, incapable de penser le monde de manière un tant soit peu subtile et adaptée à l’air du temps. Les gradés, ce serait Mac-Mahon & co, des sanguinaires, certes, mais des sanguinaires débiles. Tout sauf des lumières. Trop beau pour être vrai…3 On suppute depuis Sun Tzu4 (l’Art de la guerre) ou Machiavel (Le Prince) que la conquête et la sauvegarde du pouvoir impliquent une forte maitrise stratégique, pas seulement martiale mais aussi psychologique, philosophique, littéraire… Et fantasmer l’armée en repère de débiles est totalement contre-productif, surtout à une époque où le maintien de l’ordre devient une science si poussée qu’il confine souvent à la mécanique de précision (lire sur ce sujet, Maintien de l’ordre, enquête de David Dufresne publiée chez Hachette5).

En un récent entretien donné à Article11, Mathieu Rigouste expliquait ainsi en quoi son travail de décorticage du maintien de l’ordre à la française ne passait pas inaperçu chez les intéressés eux-mêmes : « C’est d’ailleurs pour ça que mon travail – « L’Ennemi intérieur » - a intéressé certains militaires. Parce qu’eux n’avaient pas le droit de le mener. Même si ça évolue… Depuis une dizaine d’années, une des grandes perspectives de transformation de l’armée et de la police française repose sur le développement des sciences sociales. Après la parenthèse des années 50 à 70, les sciences humaines sont ramenées à leur fonction primordiale, c’est-à-dire le contrôle. »

En clair : contrairement à l’idée répandue, l’armée (ou plutôt : ses gradés) n’est pas stupide. Elle sait où lancer ses radars, balancer le bec fouineur/fouisseur. Ce n’est pas qu’elle fonctionne à l’intelligence (ça se saurait…), mais plutôt qu’elle est à l’affût de tout ce qui lui permet de ne pas perdre la main. Dans une logique de maintien de l’ordre efficace, en Israël comme en France, les tactiques évoluent aussi vite que le terrain d’action, dépassent généralement ce que le pékin moyen imagine. Avec cette certitude - si l’on parle de la situation française : les banlieues sont d’ores et déjà le lieu privilégié d’expérimentation de ces nouvelles configurations militaires (armes non létales, interventions en milieu urbain, hélicos comme à Grenoble, drones comme à Villiers-le-Bel), un gigantesque terrain de jeux pour les penseurs des affrontements de demain. Dans la bouche de l’historien Pascal Blanchart (récemment interviewé par Témoignage Chrétien, ici), ça donne :«  Ce discours tenu par Nicolas Sarkozy n’est donc pas neuf et va accompagner une politique qui est déjà théorisée, instrumentalisée et pensée comme une évidence. Évidence selon laquelle dans les quartiers ce ne sont pas des politiques de réhabilitation qui doivent être menées, mais des politiques d’occupation des territoires avec des militaires, des policiers et des gendarmes. » Banlieusards : gaffe à vos murs…

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2 Image du jeu de stratégie incompréhensible inventé par Debord, tirée du film In girum imus nocte et consumimur igni, Guy Debord, 1978.

3 Il ne s’agit pas, évidemment, de nier une seule seconde ce que l’armée et la police porte en elle d’idiot et de crétin. Mais de voir l’ennemi tel qu’il est ; c’est-à-dire : souvent plus préparé et intelligent qu’on ne le prétend.

4 Et non Lao Tseu comme écrit précédemment...

5 Et sur lequel Article11 reviendra d’ici peu via un entretien avec l’aimable intéressé.

6 Photographie du camp d’entrainement aux actions urbaines, sorte de Disneyland de la contre-guérilla urbaine, sis à Sissonne, Picardie.


COMMENTAIRES

 


  • vendredi 17 septembre 2010 à 20h46, par Karib

    Détruire les pauvres murs des villes palestiniennes ou des camps de réfugiés pour s’affranchir des méandres des rues, les soudards israéliens savent faire. Ils savent aussi « tailler un terrain de football » au milieu des maisons, comme à Jénine, en hurlant de rire aux commandes d’un bulldozer.
    Je ne doute pas non plus que certains parmi eux aient appris à lire et en soient arrivés à comprendre à peu près Debord, Deleuze ou Baudrillard. Après tout, un grand traîneur de sabre de par chez nous, Deuuuuu Gauuuuuuulle, écrivait plutôt bien et n’était pas totalement inculte puisqu’il avait lu Maurras.
    Mais cela n’a pas empêché l’armée israélienne (que je n’arrive pas à appeler par son petit nom, Tsahal, acronyme hébreu de Forces de défense israéliennes) de prendre une belle raclée en 2006 face au Hezbollah.
    On peut n’avoir qu’une sympathie modérée pour l’obscurantiste Hezbollah, on ne saurait bouder ce plaisir furtif.

    • vendredi 17 septembre 2010 à 21h25, par ZeroSpleen

      Il faut qu’on arrête de lire les mêmes livres.

      Quoiqu’il en soit, sur un air de Brazil à la Terry Gilliam chantons « L’OTRI c’est fini... ». 2006 a enterré un temps la nouvelle garde. Les conservateurs militaires l’ont emporté.

      L’auteur fait référence à quelques précédents historiques notamment lors de la Commune... où les Versaillais passaient d’immeubles en immeubles pour éviter les barricades infranchissables.

      Je me suis toujours demandé ce que donnerait stratégiquement des affrontements guerriers dans les zones infinies de banlieues péri-urbaines des pays occidentaux... il n’y a aucun précédent.

    • dimanche 19 septembre 2010 à 13h19, par un-e anonyme

      Mais cela n’a pas empêché l’armée israélienne (que je n’arrive pas à appeler par son petit nom, Tsahal, acronyme hébreu de Forces de défense israéliennes) de prendre une belle raclée en 2006 face au Hezbollah. On peut n’avoir qu’une sympathie modérée pour l’obscurantiste Hezbollah, on ne saurait bouder ce plaisir furtif.

      "Ah Dieu ! que la guerre est jolie

      Avec ses chants ses longs loisirs"...

      • dimanche 19 septembre 2010 à 23h26, par Lémi

        @ Karib

        n’effet, c’est toujours mauvais signe quand on n’a rien à d’autre à se mettre sous la dent comme bonne nouvelle qu’un trébuchage des soudards face au Hezbollah... Mais, bon, quoi faire, sinon ? (Re)lire Maurras ? Ca peut faire sourire, certes, mais il semble que d’autres se chargent actuellement de le réactualiser new style, les lettres en moins...

        @ ZeroS

        Marrant, tu viens de me rappeler que je souhaitais utiliser dans ce billet ce passage de Brazil ou (le faux) Harry Turtle se voit arraisonné at home par d’affreux robocops : les murs qui explosent, le plafond qui livre passage aux affreux surarmés, la surprise horrible, les innocents saccagés, tout y est. Et bing : j’ai oublié. Saloperie de cerveau mou.

        Je me suis toujours demandé ce que donnerait stratégiquement des affrontements guerriers dans les zones infinies de banlieues péri-urbaines des pays occidentaux... il n’y a aucun précédent. : wait and see...

      • lundi 20 septembre 2010 à 09h25, par Karib

        Il y a guerre et guerres, et j’entends bien que le pacifisme intégral soit reposant pour l’esprit et libère de la fatigante corvée de la réflexion, mais je n’arrive pas à m’y résoudre.



  • vendredi 17 septembre 2010 à 21h20, par julia

    Parce que je suis exactement sortie de ma lecture de la théorie de la dérive de Debord pour retomber sur elle dans ton article (ah quoi bon chercher le divertissement en lisant A11, je le demande ?), je me sens dans l’obligation empathique de te répondre. Billet très intéressant par ailleurs, que compléterait un commentaire du livre de Wendy Brown, Murs (Les prairies ordinaires), où l’on entend Shimon Péres commenter « ce n’est pas de frontières rigides et imperméables, mais de frontières souples que nous avons besoin », et qui développe un partie du livre sur les barrières de sécurité israéliennes (j’en suis qu’à la page 11 de l’introduction, peux pas en dire plus)... Sinon, non, nos commandants ne sont définitivement pas des débiles, le site de l’inhesj (institut de recherche sur la sécurité logé dans l’école militaire) offre un petit tour d’horizon de la connivence, pas nouvelle, entre monde de la recherche et univers sécuritaire. A ne pas en croire ses orteils.

    • dimanche 19 septembre 2010 à 23h30, par Lémi

      Désolé (et ravi) de faire doublon avec tes lectures. Disons que nos dérives livresque ont collisioné dans un grand chose d’étincelles (pour l’esthétique)... Et pour continuer dans les correspondances/commentaires, je me sens dans l’obligation empathique de te dire que Murs de Wendy Brown fut un temps mon livre de chevet (j’en parlais ici), et que je suis pas mal stupide d’avoir oublié de le mentionner. Heureusement que de bien intentionnés commentateurs/dériveurs sont là pour palier aux manquements de mes neurones.

      Pour l’INHESJ, connaissais pas, m’en vais aller fouiner, tout à fait le genre de lectures adaptées à un dimanche soir fatigué...



  • vendredi 17 septembre 2010 à 21h40, par fred

    En Corse pour un stage ?

    Ne pas hésiter à se promener sur lesblogs mili dématérialisés :

    En 2006 Israël a subi sinon un revers militaire, du moins une défaite médiatique face à un adversaire habile, le mouvement Hezbollah, qui a su utiliser l’ensemble des nouvelles technologies de l’information à son profit.

    Unautre qui n’hésite pas à dire :

    Sachant que les soldats américains éviteraient de blesser des non combattants, l’ennemi trouve refuge derrière. L’image perverse d’un voyou tirant avec son AK-47 entre les jambes de son fils adolescent est le produit de ces mêmes règles d’engagement qui s’efforcent de protéger le jeune garçon.

    ...et quand on voit le nombre de « dégâts collatéraux »...

    Au-delà de la caricature du militaire bête et méchant, il ne faut pas oublier que ce sont les politiques qui donnent les directives

    En France, je pencherais plutôt pour une méthode d’embrigadement de la population type « Blockleiter », chef d’un bloc d’immeuble et premier maillon de l’encadrement de la population.

    Quand je vois aussi toute les émissions sur les chaines « publiques » faisant la promotion pour une carrière dans les métiers de la sécurité (l’adjudant Drucker et le sergent Sardou et vous aviez aussi un article sur A.11)... même Pôle Emploi propose des « stages » plus ou moins « conseillés »...

    • dimanche 19 septembre 2010 à 23h34, par Lémi

      @ Fred

      La corse, des flingues et des jolies simulations urbaines : ce stage m’a effectivement l’air assez tentant (ça manque de kaki style à Article11, un peu de discipline ne nous ferait pas de mal)

      Ta deuxième citation est effectivement gratinée, je me suis interdit de la relire pour ne pas insulter l’écran (on se sent toujours con, après...).

      Et joli rapprochement avec le service public télévisé va-t-en guerre, dont Samuel Gonthier parle si bien (ici, ou ici). Ou comment faire de la guerre une gentille niaiserie pour rudes gaillards bien élevés, humanitaires avant tout...



  • vendredi 17 septembre 2010 à 23h55, par un-e anonyme

    L’art de la guerre, c’est pas de Lao-Tseu !



  • samedi 18 septembre 2010 à 00h13, par tOrdReLoRdrE

    c’est à prendre en compte pour les manifs au lieu de défiler en bataillon bien rangé répartissons nous sur toute la ville en petits groupe à 100m d’écart et aller soyons fou osons les quartiers huppés. L’usage du matériel de chantier paraît abusif, aurions nous l’envie d’abuser ?...

    • dimanche 19 septembre 2010 à 23h38, par Lémi

      @ tOrdReLoRdrE

      Oui, mais là encore, on paramètre à notre place, on nous coupe les jambes et la tête. A ce sujet, on mettra bientôt en ligne l’entretien avec David Dufresnes, très révélateur d’une science du contrôle des foules en manif. Tout ça pour dire que que ce tu suggères semble très loin de pouvoir être mis en oeuvre efficacement à plus d’une petite centaine de personnes, et encore...

      • lundi 20 septembre 2010 à 14h09, par tOrdReLoRdrE

        En plus nous sommes affreusement discipliné, timoré, moutonnié et il y a gros de boulot à faire dans les têtes pour un simple pas de coté, malgré tout je constate manifs faisant que le mouton bronche de plus en plus...Une manif devrait au moins avoir pour but premier d’interpeller les citoyens, paralyser la citée c’est un moyen autrement efficace que dans le petit couloir rép/bast/nation encadré des nervis de la cégète.



  • samedi 18 septembre 2010 à 22h26, par un-e anonyme

    Cher camarade, attention dans ton article à ne pas confondre Ariel Weizman et Eyal Weizman...
    Salutations

    • samedi 18 septembre 2010 à 22h46, par vincent

      Bonjour, il y a un manque dans votre article : les armes passe-murailles, c.a.d qui traversent le mur sans se détruire pour atteindre leur cible de l’autre côté. Pas de liens à vous proposer, désolé.

      • dimanche 19 septembre 2010 à 23h39, par Lémi

        @ Anonyme

        Cher camarade, le cerveau (le mien en tout cas) est décidément un animal retors : toujours il faut le surveiller. Merci d’avoir corrigé.

        @ Vincent

        Je pense qu’il n’y a pas « un » manque, dans mon article, mais « beaucoup ». Ceci dit, ce n’était qu’une réflexion sans trop de prétention sur un livre particulier...

        Reste que, si jamais tu retrouves des liens, les armes que tu mentionnes m’intéressent. J’ai déjà lu ça quelque part, mais impossible de me rappeler où, et le concept m’intrigue autant qu’il m’effraye.



  • samedi 18 septembre 2010 à 22h53, par Jack

    Pas très nouvelle cette méthode de passer par les murs des maisons pour conquérir une ville : déjà en 1911 Pancho Villa avait expérimenté avec succès cette méthode contre l’armée régulière qui tenait les rues de Ciudad Juarez (il y a donc un siècle !). La seule nouveauté ici est que c’est maintenant une armée régulière qui emploie cette méthode de guérilla. Mais depuis bien longtemps les armées régulières ont appris à utiliser à leur profit les méthodes de la guérilla. Je le répète donc, rien de nouveau…

    • dimanche 19 septembre 2010 à 08h33, par ZeroS

      Rappelons tout de même que les sciences sociales se sont développées en même temps qu’une volonté croissante de connaître et comprendre la population... pour mieux l’encadrer.

      Par exemple, nous pouvons nous souvenir des anthropologues envoyés au Vietnam par les États-Unis et de la levée de bouclier des universitaires américains.

      Et dans le registre développement de l’entreprise capitaliste, certaines sociétés multinationales envoient des sociologues tâter les terrains.

      • dimanche 19 septembre 2010 à 23h40, par Lémi

        @ Jack

        Oui, rien de nouveau en soi. Mais un perfectionnement à grande échelle secondé de technologies plus que perfectionnées.
        Merci pour l’anecdote Pancho Villienne. Mais finalement, ça renvoie à ce que je disais : l’enseignement des plus grands subversifs est toujours récupéré... (smiley capillaro-tracté)

        @ ZeroS

        Reste à inventer les sciences « associales ». Je m’y emploie...



  • lundi 11 octobre 2010 à 14h58, par w3c

    A voir aussi sur le toujours excellent BLDGBLOG [EN] un article reprenant les travaux de Weizman pour analyser le premier opus de la trilogie Die Hard, de John McTiernan : commentaires sur la manière de filmer, les décors et les déplacements de John McClane. En ligne ici [EN].

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