ARTICLE11
 
 

samedi 29 mai 2010

Le Charançon Libéré

posté à 11h35, par JBB
40 commentaires

Figure du barbare et ultraviolence : la chute de Rome, bis repetita ?
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C’est Marianne qui l’affirme : Les barbares sont au coin de la rue. Autant dire : déjà là… Surfant sur le dernier phénomène médiatique à la mode, l’ultraviolence, le magazine concourt brillamment - et avec d’autres - à la construction de l’énième avatar de l’ennemi intérieur : le barbare. Soit celui qui agresse nos femmes et nos enfants jusque sur les parkings de nos parcs de loisirs…

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Ça y est : l’ultra-violence a été portée sur les fronts baptismaux.

Et ce ne fut pas une naissance publique menée aux forceps, mais un accouchement médiatique tout ce qu’il y a de plus classique - presque serein.

Tu ne manqueras d’ailleurs pas de constater que si les bourses s’effondrent et les politiques s’affolent, la molle machine des médias - elle - fonctionne toujours aussi joliment, mécanique parfaitement huilée et engrenages cliquetant avec précision.

Tu ne t’en étonneras point.

Conscient que là réside - ni dans les cours du marché, ni dans les champs de bataille, mais bien dans l’infatigable reproduction médiatique - l’intempérance de leur monde.

Et fort d’une certitude : le système serait-il à genoux que les médias en feraient leurs gros titres, assurant du même coup sa survivance.

C’est - au fond - la faute à Gutemberg : s’il s’était pointé dix siècles plus tôt, l’Empire romain d’Occident serait toujours debout - tout juste les gazettes eussent-elles titrées en 476 : Les barbares sont à nos portes !

.

Sauver l’Empire romain d’Occident ?

Justement : le dernier numéro de Marianne s’en charge, qui titre en Une : Les barbares au coin de la rue.

Apostrophe qui ne manquera pas de réveiller en toi quelques craintes immémoriales - la chute de l’antique cité provoquée par l’explosion des nouvelles, situées de l’autre côté du périphérique.

Même si tu noteras, avec soulagement, qu’il nous reste sans doute encore un peu de temps avant la fin - à tout le moins, celui que met un barbare en basket Nike et survêtement Lacoste pour aller de ce coin de rue jusqu’à nos portes.

Courent-ils vite, les barbares ?

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Bien sûr, Marianne n’en est pas à son coup d’essai en matière de dramatisation impériale.

Et une dénommée Bénédicte Charles se targue, en l’article qui annonce sur le net ce dossier consacré aux barbares du coin des rues, de la constance de son magazine dans l’infâme et l’amalgame :

« Ultraviolence : les barbares au coin de la rue ». C’est le titre du dossier que consacre cette semaine Marianne, sous la plume de Frédéric Ploquin, aux récentes affaires de violence qui ont déferlé dans les pages faits-divers de nos quotidiens. Un titre qui fait écho à celui du numéro spécial de Marianne, le 17 septembre 2001 : « Les nouveaux barbares ». Une appellation qui désignait à la fois les auteurs des attentats du 11 septembre, qui venaient de se produire, et les voyous des cités, ceux que Chevènement, ministre de l’Intérieur de 1997 à 2000, avait appelés les « sauvageons ».

Ici, en quelques lignes, tout est dit.

Et il faudrait presque rendre grâce à Marianne de si peu cacher les choses.

Magazine qui lie les récentes affaires de violence et les sauvageons aux terroristes du 11 septembre.

Et qui se pique d’ériger une même figure du barbare, syncrétisme absurde réunissant ceux qui ont attaqué l’Empire en ses tours new-yorkaises et ceux qui - il y a quelques jours - ont agressé une famille sur le parking d’un parc de loisirs.

Le parallèle est audacieux - pour le moins - mais le symbole est là : des tours du World Trade Center au parc Astérix, de la folie urbaine à l’industrie des loisirs1, de la toute-puissance américaine au petit village gaulois2, c’est une même civilisation qui est menacée.

.

Il me faut, Ami, ici effectuer une petite digression.

Et revenir sur la très efficace intervention effectuée hier, en un colloque (par ailleurs fort ennuyeux3), par le chercheur Mathieu Rigouste.

Prise de parole lors de laquelle l’auteur de L’Ennemi intérieur4 s’est montré aussi précis et incisif que l’intitulé de son intervention était long (La fonction de domination des imaginaires postcoloniaux ; analyse comparée de la médiatisation des « affaires » de Villiers-le-Bel et de Tarnac).

Lui a notamment rappelé que l’imaginaire colonial et le racisme n’ont d’autre fonction que « de permettre à un système politique et économique de perdurer ».

A expliqué que cela passe notamment par la mise en œuvre d’« une technique de contrôle social », « le montage médiatico-policier » : issu de « la coopération de réseaux de policiers, de journalistes, de juges, etc », « celui-ci médiatise une prétendue menace tapie au sein du peuple, l’ennemi intérieur ».

Et a souligné que, dans le cas de Villiers-le-Bel5, « la construction médiatique de l’ennemi intérieur faisait directement appel à l’imaginaire postcolonial », avec « la réouverture du répertoire de « l’infection », de « l’invasion », de « la prolifération » » et avec « la construction de la figure du sauvage - celui qu’on peut encore éduquer - et du barbare - celui qu’il faut réduire ».

« Le barbare, celui qu’il faut réduire » : tu vois, on retombe sur notre sujet.

Et constate que Marianne s’inscrit dans un champ idéologique très clair en utilisant ce vocable.

Que veux-tu ?

La survie de l’Empire romain d’Occident est à ce prix…

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Un dernier point, enfin : si le cas de Marianne est parfaitement révélateur, le magazine n’est - c’est logique - pas le seul à en remettre une couche sur la construction de la figure du barbare comme ennemi intérieur : il s’inscrit au contraire dans une vraie offensive médiatique.

Et il faut ici revenir sur la montée en épingle d’un terme jusqu’à alors réservé au genre cinématographique - Orange Mécanique - et aux faits divers les plus sanguinaires, ceux qui se terminent en abominable et écœurant massacre.

« L’ultraviolence », donc (pour indiquer que le mot violence ne suffit plus).

Depuis quelques jours, le terme rentre dans le champ lexical de l’agression traditionnelle - un glissement sémantique fort révélateur - et se trouve promu au rang de phénomène par quelques médias affairés à faire monter la sauce - lesquels médias n’ont pourtant que deux faits divers à se mettre sous la dent (« l’affaire » du parc de loisirs et le très éphémère parcours violent de trois jeunes paumés en Isère).

« Où en est-on ? Là où nous ne pensions jamais arriver : l’insécurité au quotidien, ce sont bel et bien les actes d’ultraviolence », ose écrire Bénédicte Charles (encore elle !) dans Marianne.

« Le nouveau visage de l’ultraviolence », titre quant à lui Le Parisien (qui semble sous-entendre qu’il y aurait un ancien visage de l’ultra-violence…), lequel attaque bille en tête : « En quelques jours, des actes d’une violence inouïe ont été commis au Parc Astérix et dans la région de Grenoble. Des agressions barbares auxquelles de plus en plus de filles sont désormais mêlées. »

Et le très réactionnaire et sécuritaire député Lionnel Luca constate sur RMC que « l’ultraviolence, c’est le bilan de 40 années d’une société sans morale. »

Tandis que le sociologue Thomas Sauvadet se prête complaisamment, dans Marianne et dans Le Parisien, aux amalgames et volontaires confusion des médias, lesquels mélangent allégrement agression du parc de loisirs et funeste équipée de l’Isère pour faire accroire à la réalité du phénomène (faut-il rappeler que ceux qui ont frappé des membres d’une famille près du parc Astérix n’ont torturé et violé personne ?).

Ainsi, dans Le Parisien, cette interview :

De là à se jeter à vingt sur deux adolescents...

Chacun joue sa réputation, au cours de ces agressions. Ceux qui attaquent obtiendront le statut de leader naturel, les autres de suiveurs... Les filles, elles aussi, assoieront leur position dans le groupe. Il faut comprendre que ces jeunes ont grandi dans un environnement violent, dans un monde d’insultes, de vols, qu’eux-mêmes se sont déjà fait tabasser, qu’ils ne portent jamais plainte tant ils sont en rupture avec la police et la justice. Ils ont grandi comme au Far West !

Cela explique qu’on puisse violer et torturer pour si peu ?

Certains objets ont une forte dimension symbolique, comme la voiture, le téléphone portable... On est loin de l’époque où respecter la vie, les êtres, était la valeur suprême. Désormais, la valeur suprême, c’est la possession.

.

Une brève vérification sur Google Actualités t’en donnera confirmation : le terme d’ultraviolence a connu un très récent succès dans les médias6.

Avant cela : beaucoup moins de mention.

Mais ne doute pas, maintenant que la machine médiatique a été lancée par Le Parisien et Marianne, que les références au prétendu phénomène vont se multiplier, encore et encore.

Tu n’as pas fini d’en entendre parler.

Et n’oublie pas - surtout - que cette artificielle construction médiatique n’a d’autre fonction que de contribuer à la construction - permanente et toujours en mouvement - de l’ennemi intérieur, énième figure du barbare qui menace la sécurité de l’empire.

Sauf que voilà : Rome ne tombera plus.



1 Sur un sujet très proche, tu ne manqueras pas de lire ce billet de Lémi, Disney Reich.

2 Y aurait-il eu autant de bruit médiatique autour de cette agression débile si le parc ne s’était pas nommé Astérix ?

3 Sauf quand le doux ronronnement de ce rassemblement consacré aux Traces postcoloniales en France a été troublé par quelques voix contestataires, membres du Comité de soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel venus rétablir quelques vérités ; mais ce n’est pas là le sujet.

4 Tu peux retrouver l’entretien qu’il avait accordé à A11 ICI.

5 Je te rappelle que, le 21 juin, quatre jeunes habitants de Villiers-le-Bel, dénoncés anonymement et contre monnaie sonnante et trébuchante, seront jugés en Cour d’assise, pour avoir censément tiré sur la police. Nous y reviendrons mais, en attendant, je ne peux que te conseiller de lire sur le sujet ce très juste texte d’Alessi Dell’Umbria, Villiers-le-Bel : le procès d’une révolte.

6 J’avais d’abord écrit qu’il n’y en avait nulle mention. Sauf que j’avais mal utilisé Google Actualités, ainsi qu’on me l’a fait remarquer en commentaire. Bref, erreur. Et correction.


COMMENTAIRES

 


  • Il serait quand même temps, pour pas mal de monde, de se poser la question de savoir si ceux qu’on nous présente comme étant LA contestation acceptable, la contestation tolérable parce que « non violente », ne seraient pas, en fait, un moyen systémal pour implanter dans les esprits, par une reprise sémantique évidente, l’idée d’une immuabilité systémale...

    Mariane fait parti, totalement, de cette contestation carton-pâte, et, après nous avoir seriné que l’avenir, c’est Bayrou (arf !), les voilà qui servent sur un plateau la « cause » ! « Bon, d’accord, c’est pas tout beau, tout rose, ici, mais c’est quand même mieux que si c’était pire », voilà leur discours, partagé par pas mal de monde, que ce soit au sein du PS, des gauches officielles et autres guignols, autres derviches tourneurs...

    La violence des banlieues, servi par des faits-divers férocement terroristes (puisque ne représentant rien, mais montés en épingle pour terroriser, n’est-ce pas là la définition du terrorisme ?), ne fait que servir l’acceptation épidermique d’une politique répressive, intolérable dès l’instant qu’une réflexion prend le pas d’une réaction populiste compassionnelle !

    Mais ces violences officielles ne représentent rien comparées à la réalité... la violence Afghane est contre-balancée par les bombardements de civils (des « domages collatéraux », et pas de la violence gratuite pour nos méRdias), la soi-disant violence des banlieues est, elle, contre balancée par l’aspect social des mêmes banlieues (plus de 40 % de chômage dans certaines banlieues, des individus détruits par la criminalisation de la pauvreté pourtant imposée par un état sabrant toute aide, toute possibilité autre de survivre que de tomber en marge des règles, la pénalisation de délits insignifiant afin de faire gonfler artificiellement les chiffres et de justifier la répression, ...)

    La violence, pourtant, existe bel et bien ! Quand les USA bombardent sans raison des population, c’est violent, quand un système pille des pays, laissant la population dans la misère, c’est violent, quand Total, en Indonésie, où Areva en Afrique, utilisent l’esclavagisme et sous paient les population dans le seul but de gonfler leurs chiffres, c’est violent, quand une famille, à qui on impose la misère parce qu’on lui refuse toute aide et qu’on lui ôte tout moyen de subvenir à ses besoins par le travail, est mise à la porte, c’est violent, quand un enfant est arrété dans son école parce que ses papiers ne sont pas en règle, parce que sa couleur de peau dérange, c’est violent !

    Mais cette violence là, Mariane préfère l’ignorer et caresser dans le sens du poil ses maitres en martelant à son lectorat des mots tronqués qui ne servent que la vrai violence !

    Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

    • samedi 29 mai 2010 à 13h20, par la grande duchesse

      ma foi s’approfondit, je le sens, à la lecture de cet article charnière

      au-delà de ce que peut raconter ce torchon centriste,

      j’imagine parfaitement Sylvain Gougenheim considérant que, Mathieu Rigouste, ce satan, fait de ses inquiétudes personnelles, des angoisses omniprésentes.

    • J’ai lu cet article de « Marianne », qui ne m’a pas révolté autant que vous. Certes « Marianne » surfe sur la vague médiatique de la violence en milieu urbain, véritable marronnier. Certes, « Marianne » glisse (sans l’ignorer tout à fait) sur la violence structurelle de la société capitaliste.
      Mais faut-il laisser le monopole du discours sur la sécurité à la presse de droite ? La sécurité des biens et des personnes en France n’est-elle pas un droit fondamental ? Est-ce servir le peuple que de nier cette violence, ou de refuser d’en parler, ou de ne le faire que pour la relativiser ? Revenez un peu sur terre. La violence n’est pas qu’une rhétorique droitière, c’est aussi une triste réalité pour nombre de nos concitoyens, souvent les plus pauvres, et ce n’est pas être socialiste que de tirer à boulets rouges sur les journaleux qui ont le courage de tirer sur la sonnette d’alarme, et ce même si les mots qu’ils utilisent n’ont pas l’heur de vous plaire.



  • samedi 29 mai 2010 à 16h43, par spleenlancien

    Tu as raison, ils n’ont pas fini de nous les briser avec la figure du barbare ultraviolent. Me voilà bien désappointé moi qui pensais acquis, grâce au travail d’un sage récemment disparu, que le barbare c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie.



  • samedi 29 mai 2010 à 18h30, par aureliano buendia

    Salut. J’ai oublié le nom du directeur, mais en France il y a eu une série de films, avec Charles Bronson dans le rôle du Paul Raiser (flick d’abord et justicier en solo après) consacrés a faire diffusion de la peur aux barbares. En regardent ses films on a l’impression que sont écris directement par le ministère de l’Intérieur. Les barbares sont bien exposés (clandos, hippies, gauchistes) mais surtout l’urgence d’un système de sécurité pas limité pas la naïveté des défenseures de la démocratie. Dirty Harry reste un activiste des droits de l’homme a coté de Raiser.

    Orange mécanique es magistral dans son ambiguïté. On sortent du cinéma on ne sait pas si il faut être des cotés d’Alex de Large, si il faut le balancer a la police, on plus les flics son aussi méchants et tordus... Par contre, après un film de Reiser, j’imagine bien que les bons citoyens ont envie d’appeler la police, au cas ou il y a un barbare ultraviolent en attendant au coin. Bref, les films avec Bronson sont plus diffusés que Kubrick.

    A part ça, je vous conseille le poème de Cavafis, “En attendant les barbares”.

    Merci pour ton article JBB.

    • « Dirty Harry reste un activiste des droits de l’homme a coté de Raiser. »

       :-)

      Eheh… Je connais Dirty Harry, mais je n’ai pas vu ces films autour de la figure de Raiser. De ce que tu en dis, je soupçonne que ça doit être sans pitié.

      Grâce à toi, surtout, j’ai découvert Cavafy ; grand merci. Je ne résiste pas au plaisir de copier-coller ici ce poème que tu cites, En attendant les barbares :

      Qu’attendons-nous, rassemblés sur l’agora ?
      On dit que les Barbares seront là aujourd’hui.

      Pourquoi cette léthargie, au Sénat ?
      Pourquoi les sénateurs restent-ils sans légiférer ?

      Parce que les Barbares seront là aujourd’hui.
      À quoi bon faire des lois à présent ?
      Ce sont les Barbares qui bientôt les feront.

      Pourquoi notre empereur s’est-il levé si tôt ?
      Pourquoi se tient-il devant la plus grande porte de la ville,
      solennel, assis sur son trône, coiffé de sa couronne ?

      Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
      et que notre empereur attend d’accueillir
      leur chef. Il a même préparé un parchemin
      à lui remettre, où sont conférés
      nombreux titres et nombreuses dignités.

      Pourquoi nos deux consuls et nos préteurs sont-ils
      sortis aujourd’hui, vêtus de leurs toges rouges et brodées ?
      Pourquoi ces bracelets sertis d’améthystes,
      ces bagues où étincellent des émeraudes polies ?
      Pourquoi aujourd’hui ces cannes précieuses
      finement ciselées d’or et d’argent ?

      Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
      et que pareilles choses éblouissent les Barbares.

      Pourquoi nos habiles rhéteurs ne viennent-ils pas à l’ordinaire prononcer leurs discours et dire leurs mots ?

      Parce que les Barbares seront là aujourd’hui
      et que l’éloquence et les harangues les ennuient.

      Pourquoi ce trouble, cette subite
      inquiétude ? - Comme les visages sont graves !
      Pourquoi places et rues si vite désertées ?
      Pourquoi chacun repart-il chez lui le visage soucieux ?

      Parce que la nuit est tombée et que les Barbares ne sont pas venus _et certains qui arrivent des frontières
      disent qu’il n’y a plus de Barbares.

      Mais alors, qu’allons-nous devenir sans les Barbares ?
      Ces gens étaient en somme une solution."

    • @JBB :

      « Tu ne manqueras d’ailleurs pas de constater que si les bourses s’effondrent et les politiques s’affolent, la molle machine des médias - elle - fonctionne toujours aussi joliment, mécanique parfaitement huilée et engrenages cliquetant avec précision. »

      Tu aurais pu pousser la métaphore encore plus loin (avec ton talent en plus) :

      « Les bourses s’effondrent mais la molle machine des média tente de sauver la Gaulle au Parc Astérix où des bandes durcissent le ton. Marianne fantasme, participant à l’érection de l’ennemi intérieur, elle prescrit des coups de triques, mais l’impuissance des pouvoirs publiques et l’impotence des média, si prompts à déverser leurs controverses stériles, n’apportent plus satisfaction aux français(es). »

      (Comment ça : y’avait pas de métaphore et je ferais mieux d’aller voir un psy ?)

      Bien vu l’utilisation de Google Archive !
      D’ailleurs avec « barbare » ça marche aussi (clic).
      Remarquons que même s’il sont jugés en Juillet 2009, la fin du « gang des barbares » ne suffit pas à faire diminuer les occurrences de « barbare » dans les média qui augmentent exponentiellement.
      La page wikipedia du gang des barbares(regardez les peines prononcées elles sont lourdes et très nombreuses mais nooooon ça n’a pas été politisé).


      @Aureliano Buendia

      « J’ai oublié le nom du directeur, mais en France il y a eu une série de films, avec Charles Bronson dans le rôle du Paul Raiser »

      J’aurais dit : « Le justicier dans la ville I & II » dirigé par Michael « Winner » (sans doute de l’auto-dérision) où Charles Bronson interprète Paul « Kersey » (merci imdb) et fait lui-même ses propres munitions. D’ailleurs dans la scène en question il n’en fabrique que deux d’où l’expression de la plupart des gens ayant vu ces films : « Des films à deux balles ! ».
      En VO les films s’appèlent « Death Wish » et il y a même eu un numéro 3 traduit en France par « Le Justicier de New York ». Et en fait « Paul Reiser » c’est le nom d’un acteur qui joue dans « Le flic de Beverly Hills I & II » (pas tout à fait aussi violent ;) ) (encore merci imdb).



  • samedi 29 mai 2010 à 20h01, par un-e anonyme

    Il faudrait apprendre à se servir de Google Actualités avant de le citer :

    http://news.google.fr/archivesearch...



  • samedi 29 mai 2010 à 23h17, par pièce détachée

    La vignette en haut à gauche de ce billet représente l’horrible — disons, l’ennemi intérieur mangeant la sainte famille saignante, tel que les détenteurs de pouvoir ont les moyens d’en construire l’image et de l’agiter partout. Bien vu, charançon aux oreilles pendantes (mots doux ©Jim Thompson).

    Bien vu aussi parce qu’avec le peintre de la vignette, c’est volte-face : d’après Goya, il s’agit de l’horrible Cronos aux grands pouvoirs, dieu ou Titan n’importe, qui se croit menacé par ses propres enfants au point de les dévorer même pas cuits. Ses pouvoirs sont saufs ? — Ce père barbare, anthropophage, inconséquent, fou, ridicule, il ne sait pas quelle chiasse et quels asticots l’attendent. C’est ça, l’ennemi intérieur.

    Le monstre qui démembre les enfants, celui que Goya nous dit qu’il a peint, le voici, dont les forfaits n’affleurent même pas dans les faits, même « divers ». L’ennemi intérieur qui s’avance librement masqué, sans même se voir menacé d’un chatouillis à la Tarnac, le voilà.

    • Une référence à Jim Thompson et mes oreilles se redressent. Elles battent l’air, heureuses et guillerettes, et taperaient même l’une dans l’autre, en rythme, pour peu qu’elles connaissent la samba. Bref : je kiffe.

      Mais je dois - malheureusement - rester un peu modeste : je n’avais pas songé à ces degrés de lecture quand j’ai choisi la vignette. J’errais, je cherchais, n’en trouvais point, quand j’ai fini par tomber - au hasard d’une recherche Google Images. Ça a fait tilt. Mais bêtement.

      Dévorer ses propres enfants jusqu’en être malade. C’est bien vu. Alors, qu’il en crève, le père Cronos, comme j’espère que s’empoisonneront avec les fruits d’une terre qui ne veut pas d’eux ceux des identitaires qui tenteront l’aventure paysanne (au regard de l’excellent lien que tu donnes, je subodore qu’ils sont très bons pour la stratégie, sans doute beaucoup moins pour sa mise en oeuvre). Une pomme de terre blette, un poireau mal cuit, une carotte pourrie… quoi que ce soit, pourvu qu’ils s’étouffent avec. Après tout, Bush a bien failli disparaître d’un bretzel trop vite avalé… L’immonde glouton…



  • A chaque époque ses barbares.
    Je me suis amusé de rechercher sur un « torche cul » Le petit journal des années 1892 à 1900 à 1910 l’ennemi intérieur.

     × Au hit parade des années 1890 à 1900 arrive en tête le mot « ANARCHISTE »,il fait peur,il assassine les flics,pose des bombes(souvent il se fait péter la gueule lui même en posant ses bombes)
     × Un exemple,je cite l’article de mars 1894 :
    -Les anarchistes à l’église.
    -Explosion à la Madeleine.
     × Il était aisé de prévoir que les anarchistes s’en prendraient un jour à l’église.L’attentat de cette semaine écartera encore de ces meurtriers ceux dont les idées se rapprochent le plus des leurs,les socialistes.
     × Le porte parole de ces derniers ,M.JAURES,dans une éloquente apostrophe,à reproché au parti gouvernant d’avoir suprimé la prière,« cette vieille chanson qui berçait la misère humaine ».
     × Par un hazard providentiel ,le misérable à seul été victime de sa tentative ;il est mort et l’on rapporte qu’un prêtre de l’église,immédiatement accouru,voyant qu’il tressaillait encore,prononça sur lui les paroles d’absolution.

    Pour les années 1900 à 1910 c’est l’APACHE qui fait peur :

    EN 1907 :TABLEAUX DU PARIS NOCTURNE.
    -Une rafle dans un bar

    Les méfaits de plus en plus nombreux commis ces temps derniers par les apaches,cambrioleurs et malandrins de toutes sortes qui infectent Paris,et les plaintes continuelles des honnêtes gen,ont décidé la police d’agir.
     × Plusieurs rafles ont été opérées dans les quartiers excentriques et aussi dans certains bars.
    Là,on fouille,on dresse leur « état civil »et ils subissent un premier interrogatoire.Ceux qui ont des papiers et qui peuvent exciper des moyens d’existence régulier et d’un domicile sont relâchés,les autres sont gardés et envoyés,le lendemain au dépot.
     × Malheureusement,le PETIT JOURNAL l’a maintes fois déploré,le parquet relâche à son tour le plus grand nombre de rôdeurs qui lui sont déférés.
     × Ce n’est pas encore avec ce moyen qu’on ramènera la sécurité dans les rues de Paris et qu’on diminuera le nombre de vols,des cambriolages et des attaques nocturnes.

    Comme quoi la presse ne change pas....

    • C’est exactement ça. Et c’est d’ailleurs ce que montre en partie le livre de Mathieu Rigouste (sauf qu’il s’attache à la période qui va de la bataille d’Alger à aujourd’hui) : la figure de l’ennemi intérieur est évolutive, peut s’incarner de plusieurs façons. Clair que l’anar de la fin du 19e ou l’apache du début du 20e en sont des représentations.

      En tout cas, j’aime bien les extraits que tu as dégottés. Il y a un site où les textes du Petit Journal sont accessibles ? Ou c’est dans tes archives perso ?

      Et puis, j’aime beaucoup ce passage :

      « Malheureusement,le PETIT JOURNAL l’a maintes fois déploré,le parquet relâche à son tour le plus grand nombre de rôdeurs qui lui sont déférés. »

      Au moins, ce torchon affichait clairement la couleur… :-)



  • dimanche 30 mai 2010 à 11h16, par fred

    Dans l’article de Bénédicte Charles, j’ai surtout relevé :

    la violence aveugle et gratuite d’hier est aujourd’hui justifiée aux yeux de ses auteurs par les inégalités sociales — on punit le nanti, le riche, en l’anéantissant. Conséquence des discours de victimisation des jeunes des cités, présenté pendant des décennies comme de pauvres victimes de la société ?

    Et la conclusion de Michel Fize :

    « Nous sommes face à une sorte d’état insurrectionnel, anarchisant, qui pourrit notre quotidien. Et c’est pire que ce qu’on pourrait imaginer, parce que la fracture entre le réel et le fictif se réduit ».

    Quand à l’agression sur le parking du parc Astérix, je trouve que c’est un summum de la caricature sociale. D’ailleurs, « la direction du site a déclaré qu’elle comptait porter plainte, au titre des dommages subis pour son image. » (La Voie du Nord) Après quelques recherches sur cette affaire de baffes sur un parking :« les deux fils du couple, âgés de 18 et 20 ans, ont été roués de coups par trois jeunes. » (Le Post) On est loin de la horde barbare.
    Hé oui, amiE de lutte, le prolétaire “de souche” est obligé de s’amuser dans des parcs clôturés sous surveillance, car en-dehors, la sauvagerie a déjà tout envahi. Les nihilistes (tu aura reconnu Flea des RHCP) brûlent les jeunes femmes enceintes dans les banques.

    Concernant le colloque Mathieu Rigouste, sais-tu si ce dernier a une programmation de prévue ?

    Rome ne tombera plus

    Elle ne peut plus tomber plus bas... elle est déjà à terre... bonne fête...

    • dimanche 30 mai 2010 à 20h19, par JBB

      Eheh...

      J’adore l’image que tu as dégottée.

      D’ailleurs, je ne résiste pas au plaisir de la rebalancer ici, tellement ça colle bien :

      « Quand à l’agression sur le parking du parc Astérix, je trouve que c’est un summum de la caricature sociale. »

      Oh que oui. Il n’est guère meilleur révélateur (d’autant que, en effet, on est très loin de la horde barbare). Et c’est justement pour cette raison que cette pathétique histoire fait tant de bruit.

      « Concernant le colloque Mathieu Rigouste, sais-tu si ce dernier a une programmation de prévue ? »

      Je l’ignore. Je sais, puisqu’il me l’a dit, qu’il tourne pas mal en ce moment, avec de nombreuses conférences en province - en ville comme dans les cités. Mais je n’ai pas ses dates.
      Par contre, d’ici une dizaine de jours, on publiera un entretien de lui ici, autour du procès de Villiers-le-Bel.

      « tu aura reconnu Flea des RHCP »
      _ C’est bien lui ? :-)

      • dimanche 30 mai 2010 à 22h41, par fred

        excellente image... attraction Goudurix... on se moque mais que c’est triste...

        il tourne pas mal en ce moment, avec de nombreuses conférences en province - en ville comme dans les cités. Mais je n’ai pas ses dates

        Je vais essayer de trouver une prog. sur le net...

        on publiera un entretien de lui ici, autour du procès de Villiers-le-Bel.

        ok, j’avais déjà bien apprécié l’article du mois d’octobre

        Pour Flea, à gauche je me reconnais bien, mais pas sur la photo de droite... ;-)



  • dimanche 30 mai 2010 à 15h10, par Docteur Ska

    Comme d’hab’ je suis plutôt d’accord avec ce qui est dit ici...

    Mais je pense qu’il y a une question en plus, c’est la question du vocabulaire.

    Pourquoi est-ce qu’on est obligés de parler d’ultra-violence, d’ultra-gauche, d’ultra-libéralisme,...? On dirait que les mots n’ont plus aucun sens, qu’ils ne sont plus que des étiquettes que l’on colle et que l’on décolle à l’envie... Alors si il y a quelque chose à dire, on se sent obligés d’utiliser un superlatif...

    Je pense que c’est un écueil à éviter. La violence est suffisament horrible comme ça, elle n’a pas besoin d’être « ultra ». Et peut-être même qu’à rechercher toujours l’absolu, l’extrême, l’ultra, on en vient à s’éloigner toujours plus de ce qui devrait être notre première cible : le réel.

    On vit dans une société schizophrène, où on jouit d’un côté d’une liberté totale « dans notre tête », et où on subit une organisation réglée au millimètre dans la réalité. Si on veut réussir la prochaine révolution, je pense que c’est un piège de poursuivre des absolus (l’ultra-liberté ?) intellectuels. On devrait plutôt chercher à « insuffler » le plus d’idéal dans le réel, à interpénétrer les deux.

    Parce que la liberté n’existe que vêcue par un homme libre ! (de même, éviter les majuscules à la liberté, à l’homme, qui les privent de leur substance en en faisant des idéaux inatteignables)

    Donc je pense qu’on devrait s’interdire de reprendre ce vocabulaire de l’ultra-ceci, de l’ultra-cela, et essayer de donner aux mots leur vraie valeur. Donc non, l’armée US n’est pas « ultra violente », elle est « violente » et cela suffit largement. Et le libéralisme est une idéologie suffisament pourrie pour qu’on ait pas besoin de parler d’ « ultra libéralisme »

    Evitons de rentrer dans ce jeu de ping-pong macabre genre : « ouuuh vous êtes ultra-violents » « mais non, c’est le système qui est ultra-violent » « ah non, vous êtes pire », etc...

    • dimanche 30 mai 2010 à 18h42, par un-e anonyme

      Bonjour,

      j’ai lu ce dossier de Marianne et il me déçoit car il mélange des faits à des époques différentes.

      Cependant, je pense que le brillants analystes et experts cités ici habitent des quartiers à l’abri de la violence.

      Pour ma par, j’ai eu à faire face à cette « barbarie » qui n’est que pauvreté et manque d’éducation, religion de la loi du plus forts, bêtise. Mais qui est néanmoins bien réelle. J’ai de la chance avec mes 1m87 et 95kg.

      Donc, même si je n’ai pas apprécié le dossier de Marianne, je n’aprpécie pas plus les commentaires pleins de bons sentiments qui méconnaissent une situation bien réelle dont Marianne à mal rendu compte.

      Agolo

      • @ Docteur Ska : « Pourquoi est-ce qu’on est obligés de parler d’ultra-violence, d’ultra-gauche, d’ultra-libéralisme,... ? »

        Bien vu. Il y a une surenchère permanente, pour accoler aux termes existants une marque superlative. Avec pour but d’en accroître la charge émotionnelle, et qu’importe que les réalités recouvrées soient les mêmes.

        Pour le reste de ton commentaire, je n’ai rien à ajouter, me contentant d’approuver avec force. Et particulièrement là :

        « Si on veut réussir la prochaine révolution, je pense que c’est un piège de poursuivre des absolus (l’ultra-liberté ?) intellectuels. On devrait plutôt chercher à »insuffler« le plus d’idéal dans le réel, à interpénétrer les deux. »

        Bravo ! Je marche avec toi.

        @ Agolo : oui mais non. Il ne s’agit pas de nier la réalité violente de certains lieux, situations ; bien au contraire. Mais de dénoncer la récupération infâme qui en est faite.

        Je ne vois pas ici, quant à moi, ces « commentaires pleins de bons sentiments qui méconnaissent une situation bien réelle » que tu évoques. On en est même très loin. Il s’agit simplement de ramener les mots à leur juste mesure, de dégonfler les manipulations.
        Je suis certain que tout le monde est bien d’accord pour reconnaître que la vie est beaucoup plus rude et violente à la cité des 4 000 qu’elle ne l’est dans le 7e arrondissements de Paris ; pour le reconnaître et le regretter. C’est là, justement, l’un des fondements de l’engagement politique de beaucoup.

      • « il mélange des faits à des époques différentes »

        N’est-ce pas un classique de cet hebdo ? Ils aiment brasser large dans l’histoire du monde, je suppose que ça donne une image de journalistes cultivés.

        Il me semble que Bénédicte Charles a bossé à Charlie Hebdo tendance Val. Ce mec avait le don de dénicher des branquignols de haut vol : Fourest, Mercier, Dély, Thoret ( quand il parle d’autre chose que de cinéma ), Sfar...



  • En 2005, 482 morts (hors trajet et suicide) par accident du travail. Combien de lignes dans la presse sur la violence du patronat dont ces journaleux sont les danseuses ? Je pourrais me tromper mais je vais quand même m’avancer un peu : pas un, nib, nada . Mais cela fait moins peur au rentier-votant-bien pensant, coeur de cible de la médiacratie.

    • les statistiques évoluent même, ici, dans le mauvais sens, puisque, selon Ameli, sur les dernières statistiques connues, on compte, en 2008, 704 000 accidents de travail dont 569 mortels (+18 % en seulement 3 ans) et 44000 invalidités... les plus touchés étant aussi les plus vieux (pour la catégorie des 50-59 ans, et à eux seuls, 96 000 accidents dont 187 mortels ! En voilà, une façon de réduire le coût de la retraite : tuer les vieux juste avant)...

      Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

      • Vous êtes tous de mauvaise foi. La presse a abondamment parlé des accidents du travail, les télévisions aussi, paraît-il, et même beaucoup, très-beaucoup-partout-tout-le-temps : il s’agit de l’accident du travail qui a coûté la vie à une policière municipale de je ne sais plus quelle banlieue parisienne.
        Ce qui prouve que la presse, toutes tendances confondues comme dirait Besson, s’intéresse de près à cette question et ne néglige pas du tout l’actualité sociale.

        Médisants !

        • Tout à fait d’accord avec Karib.

          D’ailleurs : VILLIERS SUR MARNE (94) RECRUTE GARDIENS DE POLICE MUNICIPALE

          Et en plus ça fait marcher Pôle-Emploi... le cycle de la vie capitaliste : il y a ceux qui perdent et ceux qui gagnent.

          • Arf !!! médisons, médisons, il en restera toujours quelque chose... Non, sinon, c’est quand même beau, la police, non ? En plus, dans la municipale, ça vaut le coup ! Tiens, ils t’apprenent des tours de magie ! T’as qu’à voir le collègue de la dame, qui, sans arme, sans même un tazer puisque le méchant Hortefire les leur avait confisqué, a réussi à blesser un type armé comme s’il allait faire l’Afghanistan ! Incroyable, non ? Rien que ça, ça donne envie !

            M’enfin, ça fait aussi réflechir... sont déjà dangereux à main nues, tu va voir qu’ils seront capable de tuer des types avec leur tazer, même si c’est non léthal ! Juste, faudra qu’ils évitent lors des gun-fight avec les bandes lourdement armées ! Ben oui, le tazer ne laissant pas de trace de sang, comment feront-ils pour retrouver des traces d’ADN ?

            Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

            • à joshuadu34

              Non sans rire, la mort de cette policière sert de battage médiatique, avec funérailles nationale et tout le décorum...
              Le paradoxe, c’est que c’est toujours et encore les mêmes qui meurent, avec ou sans uniformes et les mêmes qui se font du beurre en vendant armes de défenses, vidéo-surveillance, alarmes, etc... tout le battage sécuritaire et la masse de pognon que ça représente. Tu as certainement, comme moi, des anciens copains ou copines de classe qui sont ou ont été dans la police. Pour peu que tu discute avec eux, tu sais exactement que c’est un milieu très pourri.
              Fait une recherche « kalash jacky bruxelles »
              Ils en sont eux mêmes à vendre des armes...

              tiens, ça pète grave en ce moment à Stras :

              Rassemblement à l’appel d’organisations pro-palestiniennes et turques place kleber. Environ 500 personnes au début. Départ en manif apparemment autorisée jusqu’à l’Ancienne Douane et remontée vers la place Kleber par la rue des grandes Arcades. De nombreuses personnes rejoignent le cortège. Environ 2000 personnes d’après les personnes sur place. Présence de groupes politiques à l’avant (PCF, NPA, Droits de l’Homme, etc.). Peu de libertaires.

              La manif ne cesse de grossir jusqu’au retour à la Place Kleber, très vivante, nombreux slogans anti-sionistes repris ardemment par tout le défilé. Communauté turque fortement présente, présence également du PMF. Beaucoup de familles. Durant ce premier défilé, la tension monte, nombreux pétards, feux d’artifice et mortiers tonnent. Quasiment pas de flics pour le moment.

              En débouchant sur la Place Kleber, le cortège s’arrête, et scande à l’unisson sa haine du Mac Do en passant devant celui de Kleber. De nombreux manifestants se saisissent de tables et chaises et tentent de briser les vitrines du mac do. Des organisateurs tentent de calmer le jeu, frictions. Violents accrochages avec des Bacceux également.Nouvelle tentative d’envahir le Mac Do. Nous sommes refoulés. On se dirige tous vers place Kleber.

              Place Kleber, tout le monde se rassemble et se compresse pour écouter le discours des organisateurs. Des jeunes escaladent la statue Kleber et déploient des drapeaux palestiniens, tous les drapeaux sont turcs et palestiniens. Flics très discrets. Au bout d’1/2h-40mn, un nouveau départ en manif sauvage démarre en direction de l’homme de Fer. Blocage des trams et du carrefour-tramway place Kleber. Quasiment tout le monde suit, environ 1300 personnes encore. Le cortège sauvage semble hésiter, se dirige d’abord vers Alt Winmärick puis rebrousse chemin, toujours sur les rails, vers la Place Broglie avec l’objectif d’atteindre l’Ambassade d’Israel avenue des vosges. Les esprits s’échauffent, pétards et feux d’artifice éclatent tout le long, l’imposant groupe à l’avant se met à courir pour devancer les flics jusqu’à Broglie. Un toto éclate une vitrine d’un magasin de luxe, des camarades ont dû le secourir, pris à partis par une quinzaine de personnes.

              Bref arrêt place Broglie, toujours 1000 personnes en manif sauvage. Les flics se positionnent à l’entrée du pont menant à la Place de la République. Bac et flics en civil partout dans le cortège. Le pont est barré par deux-trois cars et une quinzaine de CRS équipés de flash, et lacrymos. L’avant du cortège s’avance, puis charge la ligne de police. Les flics répliquent par des salves de grenades lacrymos. Repli. On avance à nouveau. Nouvelle salve de lacrymos. Le gros du cortège reste à la place Broglie, environ 400 à l’avant contre les flics. La préfecture est sécurisée, les flics se positionnent tout autour de l’Opéra. On avance à nouveau. Jets de projectiles et tirs de mortiers/feux d’artifice sur la ligne de flics barrant le pont. Les CRS chargent pour nous refouler. Repli puis on avance à nouveau. Long face à face. Le gros du cortège fait demi-tour et retourne place Kleber. Hésitation, finalement les 400 manifestants à l’avant courent et remontent les quais jusqu’au pont menant devant les Halles pour contourner les flics. Certains veulent aller à la synagogue, confusion sur l’objectif. Les flics chargent sur le pont des Halles. Jets de pierre. Une poubelle prend feu. Nouvelle tentative de charger les flics sur le pont des Halles. Les CRS répliquent par des salves de grenades lacrymos et des tirs de flashball. Au moins deux personnes tombent à terre, dont une assez âgée, touché au flashball au visage. Un groupe de CRS et de Bacceux chargent violemment et tirent à nouveau au flashball devant le pont où des pierres sont jetées. Un ou deux groupes d’une dizaine de jeunes (très jeunes !) sont coursés par les flics jusqu’à alt Winmärick. Au moins deux arrestations.

              Colère des familles qui tentent d’apporter les premiers soins à la personne âgée durement touchée. Deux CRS sortent de leur ligne pour aller voir ce qu’il en est. Aussitôt ils sont pris à partie par une cinquantaine de manifestants. Charge des CRS. Tirs de flash et grenades lacrymos. Une femme protège de ses bras son enfant au milieu de la charge. Repli vers l’Opéra. Deux trams sont bloqués. Face à face avec les flics du pont de la place de la Rep. On s’approche. Ils tirent aussitôt avec lacrymos spray et flash. Les CRS chargent. Repli jusqu’à l’Homme de Fer, tout le monde appelle à se rassembler de nouveau Place Kleber pour se regrouper et repartir. 150 personnes encore maximum. Blocage de l’homme de Fer. Charge des flics et Bacceux avec tirs de flashball. Plusieurs personnes tombent.

              Au moins 3 à 4 blessés au sol, les pompiers sont bloqués par les flics et mettent 1/4h à les secourir. Une petite centaine de manifestants font encore face aux flics à l’Homme de Fer. Lacrymos spray, et violente charge de CRS et Bacceux. Deux personnes à terre, un manifestant de 50-60ans touché par flashball et une jeune fille touchée également par flashball, ne bougent plus, inanimés. Une cinquantaine de manifestants tentent de les secourir, mais les CRS s’alignent et les en empêchent. Les pompiers arrivent enfin. La personne âgée est gravement blessée, ne répond plus. Les deux blessés sont emmenés en civière par les pompiers. Plus loin vers Alt Winmärick, une jeune fille est en pleine crise d’épilepsie, soutenue par une douzaine de manifestants. Un enfant en crise de trauma et asphyxié par les lacrymos également.

              Plusieurs blessés légers au flash dans les jambes. Les manifestants se dispersent progressivement. CRS, gendarmes mobiles et BACceux, se positionnent en nombre dans tout le centre-ville : la place Kleber est bouclée pour empêcher tout rassemblement, des patrouilles de robocops avec boucliers et flash au niveau de Gutenberg, Alt Winmärick, Halles, Homme de fer, Broglie, opéra, République, Contades, rue d’Austerliz et Ancienne douane. Des groupes continuent d’harceler sporadiquement les flics par endroits.

              NOUVEAU RASSEMBLEMENT EN SOUTIEN AU PEUPLE PALESTINIEN ET CONTRE LES ASSASSINS d’ISRAEL CE SAMEDI 18H PLACE KLEBER.
              QUE TOUT LE MONDE SOIT LA !
              APPEL A TOUS LES CAMARADES A DIFFUSER L’INFORMATION !

              • je te rassure, Fred, on est, là dessus, en total accord ! Tiens, d’ailleurs, ce que j’ai dis en haut des com devrait te rassurer... et, si tu clique sur le blog auquel je participe, aux côté d’autres « illuminés » et vrais amis, ça devrait confirmer...

                Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

                • Après les Grecs, les Strasbourgeois ! Il va falloir qu’on se réveille, à Paris.

                  • à joshuadu34

                    Comme dirait JBB : Pareil !

                    J’adore cette phrase :

                    Si quelqu’un s’obstine à vouloir voir une fin à une tache entreprise par d’autres, il lui faudra aller la chercher lui-même, l’écrire ou la réaliser.
                    Nous avons pour notre part contribué longuement ici à lui en présenter quelques outils qu’en partie nous avons fait nôtres.
                    (N.I)

                    à Karib

                    Après les Grecs, les Strasbourgeois ! Il va falloir qu’on se réveille, à Paris.

                    Sans vouloir te décevoir, la majorité des manifestants sont Turcs, quasiment pas de totos locaux. Le tout parasité sur fond de débats « souchiens ». Les luttes semblent encore plus diviser qu’unir. Le boulot de fond reste à faire, mais c’est au travers de ces mouvements que les liens peuvent se faire.



  • vendredi 11 juin 2010 à 20h38, par Frère Scoliose

    Haaa, l’ennemi intérieur...

    Houba, poum (roulade), nous revoilà en ligne (cymbale) : http://consanguin.blogspot.com !

    Amitiés.



  • vendredi 2 juillet 2010 à 13h18, par un-e anonyme

    Je suis assez dubitatif quant à la teneur de cet article qui se contente de démonter la seule utilisation de termes excessifs dans l’article de MAriane, en ne développant qu’une analyse parcellaire du propos tenu. En minimisant le problème de fond soulevé par l’article, vous reléguez une fois encore la question de la radicalisation des différentes formes de violences, à quelques ridicules lubies journalistiques. Pourtant, contrairement à vos affirmations, l’article en question ne se base pas sur deux simples faits divers, mais sur une série de faits inquiétants sur lesquels il serait bon de s’appuyer pour élargir la portée du constat. Il est indéniable que les violences sur personnes ont explosé au cours des 20 dernières années. Ce ne sont guère de vagues supputations, mais bien une donnée chiffrable, et chiffrée, que par ailleurs vous passez totalement sous silence. Rester sourd et aveugle devant un tel phénomène relève selon moi d’autant d’irresponsabilité que de comparer les coupables de violences spectaculaire à des hordes de barbares. Sur ce point, vous avez raison. Néanmoins, à l’heure où l’on évoque à tout bout de champ des prises d’otages intempestives, même lorsque une simple grève de cheminot vous empêche de vous rendre au travail, les excès de langage ne doivent plus être le seul motif d’exaspération. Sur le sujet de « l’ultraviolence », ou des violences extrêmes, à votre convenance, nos sociétés occidentales si facilement encline à dénoncer l’horreur chez les autres, d’autant plus celle qui a cours dans les pays du tiers monde (Rwanda, Sierra Leone, Congo, Somalie, etc...) refuse de s’interroger, semble-t-il sur i’origine du mal qui ronge ses propres sujets... Pourtant, une société éclairée devrait s’interroger sur les raisons qui conduisent de plus en plus d’individus à des réactions systématiquement violentes, comme réponse à la première difficulté rencontrée. Le dialogue, à l’instar des relations adolescentes se résumant souvent à quelques phrases poussives échangées sous forme de texto ou via les sites de chat type MSN, est réduit à sa plus simple expression. Discuter, analyser et échanger sont considérées comme d’insupportables pertes de temps et d’énergie. C’est la négation inconsciente de la réflexion et le retour à une forme primitive de société. Chacun pour soi, et personne sur mon chemin. Une vraie régression dans l’histoire de l’humanité, qui avait su jusque là évoluer, et se remettre en ordre de marche, même au sortir des plus terribles guerres, pour chercher à élever l’esprit commun. Alors posons nous la question ? Ces faits divers spectaculaires ne seraient-ils pas autant de signaux d’alerte à prendre en considération pour remettre en question notre Politique, au sens étymologique du terme. D’autant plus que l’obsession sécuritaire, on ne peut que le constater, n’entraîne que des mauvaises décisions à cette montée des comportements hyper-agressifs ; décisions une fois encore, prises sans réflexions approfondies, mais sur le coup de grandes émotions collectives et avec une puissance démagogique destructrice. Conséquences,les seules réponses à cette violence exponentielle est uniquement répressive, jamais curative. Conclusion la réponse des autorités est à l’image des réactions primales des cotoyens : refus de prendre le temps de la réflexion, mais seulement réagir, presque instinctivement. Or, l’action dictée par le seul instinct ne peut induire qu’un retour au fonctionnement animal... Alors qui est l’exemple ?



  • dimanche 15 février 2015 à 08h00, par Judson

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