ARTICLE11
 
 

jeudi 28 mai 2009

Le Charançon Libéré

posté à 14h47, par JBB
51 commentaires

La libération de Julien Coupat, une victoire du verbe et de la pensée
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Comme dirait l’autre : Coupat outragé, Coupat brisé, Coupat martyrisé, mais Coupat libéré ! On ne va pas bouder notre plaisir, l’annonce de son élargissement est une très bonne nouvelle. D’autant qu’elle suit - après une interview essentielle donnée au Monde - une certaine reconnaissance du discours intellectuel de l’embastillé. Ou quand le verbe met bas le glaive.

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La radio libre FPP m’a gentiment proposé de faire une petite chronique hebdomadaire, le jeudi à 12 h 30. Comme je ne recule devant rien, je vous la copie-colle ici.


Même en cette morne sarkozye triomphante, quand les nuages restent résolument sombre et noirs, que de vils corbeaux croassent sur nos têtes et conchient nos douces illusions, que le fond de l’air effraie et que rien ne semble vouloir arrêter la sécuritaire course en avant du régime, même là, il reste d’éphémères motifs de réjouissance.

Et - ne boudons pas notre plaisir - la libération de Julien Coupat en fait partie.

Champagne, petits fours et cotillons, donc, puisque celui qui reste présenté comme « le leader charismatique et idéologue d’un groupe clandestin anarcho-autonome à visée terroriste » doit être libéré aujourd’hui, quittant sa cellule au 196e jour d’une détention inique et injustifiée.

Une bonne nouvelle permise par le revirement du Parquet de Paris, qui s’était jusqu’alors opposé fermement aux quatre précédentes demandes de remise en liberté mais qui a fait savoir hier qu’en « l’état du dossier, des auditions de témoins et de mis en examen et perquisitions réalisées, la détention provisoire (de Julien Coupat) n’apparaît plus strictement nécessaire ».

Oui : sa « détention provisoire n’apparaît plus strictement nécessaire », qu’en termes poétiques ces choses juridiques sont dites.

C’est sans doute ainsi qu’il faut comprendre le vieil adage « nécessité fait loi ».

C’était « strictement nécessaire » de le garder en taule il y a 190 jours, c’était « strictement nécessaire » il y a 76 jours, c’était « strictement nécessaire » il y a 20 jours, c’était « strictement nécessaire » hier, mais attention, ça n’est « plus strictement nécessaire » aujourd’hui, fermez le ban, hop, circulez, il n’y a rien à voir.


Le Parquet a retourné sa veste, donc.

Et je ne vois guère d’autres raisons à ce revirement - puisque le dossier n’a évolué en rien - que l’interview donnée mardi par Julien Coupat au quotidien Le Monde.

Un long et très classieux entretien, qui a fait beaucoup de bruit.

Et qui a sans doute modifié en partie le rapport de force entre la justice et le prétendu meneur du prétendu groupe de Tarnac, ce dernier prouvant combien il n’était pas diminué par ses longs mois de détention, combien il ne comptait pas se laisser intimider par le traitement que lui réservait le régime et combien en somme, tout embastillé qu’il soit, il restait un homme debout, combatif et résolu.

L’emprisonné se payant même le luxe de cracher - avec élégance, mais de cracher quand même - à la gueule de ses geôliers et de leurs méthodes de basse-police.

Et de les envoyer promener, loin, très loin, en même temps qu’il endossait les habits du rôle, devenant ce meneur que le pouvoir voulait faire taire et à qui il a finalement donné la plus belle des cautions.


Soyons francs : le régime s’est sur cette affaire comporté - une fois de plus - comme le dernier des crétins.

D’abord parce qu’il s’est entêté à poursuivre, en dépit de toutes les évidences et sans aucune preuve, Coupat et ses compagnons, montrant combien il faisait peu de cas des supposées règles de l’Etat de droit.

Et ensuite parce qu’il aura beaucoup, et même énormément, fait pour donner corps à cette pseudo-mouvance anarcho-autonome qu’il s’est acharné à dénoncer.

Assurant une promotion inespérée au livre l’Insurrection qui vient, succès de librairie tout à fait mérité mais qui serait, sans les inculpations, vraisemblablement resté plutôt confidentiel.

Et donnant une très belle occasion à Julien Coupat de s’affirmer comme un intellectuel de premier plan, désormais crédité - à juste titre - de la double légitimité du penseur et du rebelle.


L’analyse peut sembler cynique, elle est tout le contraire.

En une époque d’amer recul de la pensée.

Quand plus personne - et surtout pas les partis d’opposition et les syndicats - ne semble s’opposer aux déguelasseries d’un régime résolus à les enchaîner comme à la parade

Alors que les intellectuels ont cessé d’assurer leur travail de contestation - à l’exception de quelques-uns.

Et tandis que nous nous enfonçons toujours plus dans la médiocrité et la vacuité.

Il est essentiel que de nouveaux discours contestataires, crédibles et puissants, se fassent connaître du grand public.

La libération de Julien Coupat, donc, c’est aussi cela.

L’histoire d’une cinglante défaite pour un régime qui pensait écraser, du haut de sa toute-puissance judiciaire et policière, un homme seul et presque abandonné de tous, et qui se trouve contraint - finalement - de reculer devant le verbe, les phrases et la pensée de l’embastillé.

Décidément : champagne !


COMMENTAIRES

 


  • Monsieur,
    Vous contrevenez à la bonne morale et aux bonnes moeurs de l’internet. Nous vous signalons la suspension de votre connexion à l’internet, ainsi que votre nom de domaine.

    Nous saisissons immédiatement les autorités compétentes pour interdire la diffusion de votre site, et bloquons l’accès immédiatement.

    Vous encourez une peine de prison et une amende.

    ....

    ah non mais alors !!

    ouais, A Julien ! ;-)

    • Monsieur,

      Je n’avais pas conscience d’ainsi outrepasser les plus élémentaires règles de la navigation sur internet. Je vous présente, bien évidemment, mes plus plates excuses. Et je suis tout disposé, pour peu que vous vous engagiez à être indulgent à mon égard, à livrer à la police les noms de ceusses qui manifestent quelques sympathies pour Julien Coupat, ici ou ailleurs.

      Recevez, Monsieur, l’expression de ma plus expresse disposition à collaborer, blabla-blablabla…



  • jeudi 28 mai 2009 à 15h21, par un-e anonyme

    A noter, quand même : « Le parquet de Paris, compétent en matière antiterroriste, a indiqué avoir demandé notamment que M. Coupat ne puisse pas sortir d’Ile-de-France, qu’il »remette son passeport au greffe de la maison d’arrêt avant sa sortie« et qu’il n’entre pas en relation avec les huit autres mis en examen dans ce dossier. Julien Coupat devra aussi »répondre à toutes les convocations du juge« et verser une caution dont le montant sera fixé par le juge d’instruction, a précisé le parquet. »

    • Encore un truc :

      « Et donnant une très belle occasion à Julien Coupat de s’affirmer comme un intellectuel de premier plan, désormais crédité - à juste titre - de la double légitimité du penseur et du rebelle. »

      De deux choses l’une.

      Soit il est l’auteur (ou l’un des auteurs) de l’appel de 2003 et/ou de l’insuréction qui vient et dans ce cas son objectif en publiant anonymement n’est pas d’essayer de s’imposer comme un « intellectuel de premier plan » ou un « penseur légitime » qui en l’occurence serait un pur produit du spectacle, même policier.

      Soit il n’est pas l’auteur -même si son style et son propos me semblent pas bien éloignés et qu’il se fait plaisir en expliquant à quel point le bouquin est bien fichu dans l’entrevue du Monde- et dans ce cas on se retrouve avec « intellectuel de premier plan » qui n’a strictement jamais rien produit, un penseur sans pensée (ou qui la garde pour lui).

      C’est en soit ni bien ni mal. On n’a pas nécessairement besoin de nouvelles idoles, y a déjà assez de candidats et jusqu’à maintenant il avait pas l’air de vouloir postuler. Quoiqu’il en soit ca m’empêchera pas de jeter un oeil avide sur ce qu’il pourrait éventuellement produire suite à cette tartuferie.

      Et puis ça reste formidable qu’il sorte enfin de son trou. Mais tout ce qu’il a mis à jour (lui et ses potes) à un large publique (le dérapage absolu de la justice, ce qui n’a rien de nouveau en soit, mais c’est toujours bien de le démontrer par A+B), autant qu’on le sache, c’est à son corps défendant qu’il l’a fait.

      • jeudi 28 mai 2009 à 18h46, par luc nemeth

        l’important est que Julien soit libéré ; pour nous aussi, même si on est pas riches, ce sera Asti spumante ce soir ; et les commentaires peuvent attendre. Mais enfin il faut avoir la plume bien accrochée pour oser écrire, comme le fait N. ci-dessus, que ce que Julien a mis à jour c’est « à son corps défendant », sic. Car s’il y a quelqu’un en ce monde qui aura gagné sa remise en liberté grâce à sa propre force : c’est bien lui !

        • jeudi 28 mai 2009 à 18h55, par N.

          Certes, c’est possible.

          Sauf que je ne parlais pas de ça (de sa remise en liberté). :-)

          Que je saches, il ne s’est pas perquisitionné et arrêté tout seul, de sa propre volonté ... et pourtant ce que sa malheureuse aventure a permis de démontrer clairement et avec une audience respectable (du moins vue de l’étranger), c’est justement cet arbitraire de la justice et de la police.

          Enfin passons, c’était pas ici la contradiction principale que je voulais pointer. Qui n’est encore une fois pas du fait de Coupat.

          • jeudi 28 mai 2009 à 19h09, par JBB

            @ Anonyme : on est d’accord, la victoire est surtout symbolique. Parce que pour le reste, ils n’ont pas fini de lui en faire baver…

            @ Anonyme (bis) : « C’est en soit ni bien ni mal. On n’a pas nécessairement besoin de nouvelles idoles, y a déjà assez de candidats et jusqu’à maintenant il avait pas l’air de vouloir postuler. »

            On est d’accord. Qu’il soit ou non l’un des auteurs de l’Insurrection qui vient est un point de détail (même s’il faut bien avouer que le style et la construction du livre et de l’interview se ressemblent fort). Ce qui importe, c’est la force de conviction et d’analyse dont fait preuve Coupat dans son interview. Là, il dépote, tout simplement.

            « autant qu’on le sache, c’est à son corps défendant qu’il l’a fait. »

            Là, je ne vous suis plus. Au contraire, il me semble qu’il a fait preuve d’une vraie force de conviction et d’une réelle aptitude à résister à la pression et à l’emprisonnement. Et ça n’a rien à voir avec « du corps défendant ».

            @ Luc Nemeth : « Car s’il y a quelqu’un en ce monde qui aura gagné sa remise en liberté grâce à sa propre force : c’est bien lui ! »

            Oh que oui !

            • jeudi 28 mai 2009 à 19h29, par N.

              Autant pour moi, j’ai pas pas du m’exprimer assez clairement. Je ne parlais pas de la résistance du bonhomme en prison, qui mérite sans doute le respect mais qui ne nous apprend pas grand chose ni pratiquement ni théoriquement sur quelque point que ce soit de la praxis révolutionnaire, des stratégies de l’empire ou du spectacle, etc. Sa réponse est claire (même si le style est bien ampoulé) et argumenté, très bien, en faire autre chose qu’une entrevue du Monde est un peu prématuré.

              Au final ce que je dis, c’est qu’expliquer que Coupat est 1/ un révolutionnaire en herbe qui mérite le respect pour ce qu’il fait ou 2/ un penseur renouvelant son sujet, ça voudrait aussi dire que 1/ il est un peu plus que ce que ses défenseurs expliquent (se retirer à la campagne n’est pas un acte révolutionnaire en tant que tel s’il se limite à ça, au mieux c’est un retrait, ce qui est peut-être très bien et qui dans tous les cas est tout à fait honorable) ou 2/ il est l’auteur de ce qu’il nie être, c’est à dire l’insurrection qui vient (non, six mois de prison une rapide entrevue dans le Monde ne fait pas de qui que ce soit un penseur légitime - légitime par rapport à quoi d’ailleurs ?).

              Sinon le bout d’article que je citais dans le premier message (je sais plus d’où il sort ... sans doute une dépêche AFP digérée et recrachée tel quel par un journal quelconque) montre quand même que la « vengeance » dont parle Coupat n’est pas exactement fini (Y a plus de risque d’entente entre les inculpés, mais ils n’ont toujours pas le droit de se rencontrer ? interdiction de sortir d’île de France quand on vit à 5-600 bornes ? etc). C’est malheureux, mais au moins il va pouvoir s’exprimer plus facilement, s’il en a l’envie.

            • jeudi 28 mai 2009 à 20h01, par N.

              Dernière chose, j’ai une réelle sympathie pour Coupat et sincèrement je suis pas loin de penser qu’il est effectivement l’auteur (ou l’un d’eux) de l’Insurrection qui vient (et de l’Appel). Pour le style, le propos mais également pour le passage ou il nie en être l’auteur dans l’entretien du Monde, tout en expliquant que c’est tout y est très bien et tout et tout et qu’il est d’accord avec l’ensemble de ce qu’il y lit, beau détour ! Mais la démarche d’origine était de le faire publier anonymement, pour X et Y raisons connues ou non, et cet anonymat tient, pourquoi vouloir lui retirer ça et essayer d’en faire « un intellectuel de premier plan » ? C’est juste la contradiction de ce point là que je commentais, rien de plus.

              • jeudi 28 mai 2009 à 23h14, par JBB

                @ N. : « en faire autre chose qu’une entrevue du Monde est un peu prématuré. »

                Sans doute convient-il de ne pas trop s’emballer (c’est quelque chose que je fais assez souvent, je le confesse). Mais quand même : autant la qualité des réponses de Coupat que la place qu’a décidé de lui accorder Le Monde (une pleine page, quand même, avec en sus des questions sortant du schéma traditionnel, style « Pourquoi Tarnac ? ») me donnent cette impression qu’on dépasse la portée habituelle d’un entretien.

                @ N. (bis) : « pourquoi vouloir lui retirer ça et essayer d’en faire ’un intellectuel de premier plan’ ? »

                Loin de moi l’idée de lui retirer une quelconque prétention à l’anonymat, pour peu qu’il soit (ce que nous ne sommes sans doute pas prêts de savoir) vraiment l’auteur de l’ouvrage. Dans tous les cas, les choses ont évolué depuis la publication de l’Insurrection qui vient (on notera d’ailleurs combien les auteurs avaient raison de vouloir rester anonymes, puisque la rédaction du livre est considérée comme la charge principale) et Julien Coupat est sorti depuis longtemps de l’anonymat. Qu’il le veuille ou non, d’ailleurs.



  • « Assurant une promotion inespérée au livre l’Insurrection qui vient, succès de librairie tout à fait mérité mais qui serait, sans les inculpations, vraisemblablement resté plutôt confidentiel. »

    Non, le succès de L’Insurection qui vient n’est pas mérité. Le pamphlet et lourdeau, et ne propose rien d’autre qu’une guerre civile permanente, d’un style maladroit.
    Rien à voir avec le verbe de Coupat...

    Champagne, tout de même... Ce qui est sur, c’est que les coups de fils entre le Parquet et les bureau de MAM ont du être tendu, hier...

    Voir en ligne : http://jide.romandie.com

    • « Le pamphlet et lourdeau, et ne propose rien d’autre qu’une guerre civile permanente, d’un style maladroit. Rien à voir avec le verbe de Coupat... »

      C’est marrant, je trouve que les deux se ressemblent pas mal. Même si, en effet, le style mis en pratique dans l’interview est plus pur, moins chargé, moins virilement prophétique.

      « Champagne, tout de même... »

      C’est le principal. :-)

      • Ouais, il n’y a surtout pas d’allusion à la Kabbale et à des machins ésotérico-mystiques qui euh... Je ne veux pas dire trop de mal, mais certains passages de l’Insurrection auraient dû alerter d’abord la Miviludes et pas la section anti-terrorisme. Le prophétisme, le messianisme et les analogies de forme, cela va bien pour se distraire deux minutes entre copains ou jouer au tiercé, mais cela ne vaut pas un bon calcul des probabilités ou un raisonnement construit sur des rapports démontrés de cause à conséquence sans aucun élément tiers. Maintenant, si l’important est qu’il soit sorti... je me défie de cette sanctification à venir et de la biblification d’un livre assez lourdingue comme il est dit.

        Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

        • « je me défie de cette sanctification à venir et de la biblification d’un livre assez lourdingue comme il est dit. »

          A juste titre, évidemment. S’il faut en faire Le Manifeste du XXIe siècle, on est sans doute pas sorti de l’auberge…

          Mais ce qui m’a plus dans ce bouquin est - entre autres - précisément ce que tu lui reproches, son ton très particulier, sa façon de toucher un peu à tout - y compris à ce qu’on n’attendrait pas dans un ouvrage politique - , les analogies tarabiscotées, etc… Il y a à jeter, bien entendu, mais sa lecture m’avait bien plu.



  • Dernier mot d’esprit à l’adresse de ses matons en quittant la Santé : « Sans rancune et à bientôt ! »



  • J’ai hâte d’entendre le son de cloche (le mot convient bien !) de l’UMP, Mam en tête, au sujet de cette libération.
    Que vont ils encore inventer pour sembler être à leur avantage devant les mirettes du 20 heures ?



  • jeudi 28 mai 2009 à 18h37, par Etiam Rides

    Et ensuite parce qu’il aura beaucoup, et même énormément, fait pour donner corps à cette pseudo-mouvance anarcho-autonome qu’il s’est acharné à dénoncer.

    N’était-ce pas là le but de la manoeuvre ? Mobiliser l’électorat conservateur sur l’idée qu’en France, il y a des plein de terroristes d’ultragauche ultraviolents :

    La cellule afghane qui met des pétards au Printemps, les black-blocs, les casseurs sorti des fourgons de police à paris le 1er mai.

    Ce qu’il y a de grave avec Coupat, c’est que pour le plan com’ de l’UMP, il a quand même passé quelques mois en prison...

    Voir en ligne : http://etiamrides.blogspot.com/

    • « N’était-ce pas là le but de la manoeuvre ? Mobiliser l’électorat conservateur sur l’idée qu’en France, il y a des plein de terroristes d’ultragauche ultraviolents »

      Si fait. Mais je pense (peut-être tout à fait à tort) que le pouvoir et la flicaille ne pensaient pas avoir à faire à si forte partie. Il apparaît désormais patent - au moins aux yeux de ceux qui se tiennent un minimum au courant - qu’ils n’ont cessé de mentir tout du long. Et en plus, Julien Coupat leur adresse un énorme doigt d’honneur juste avant sa libération. Ils se sont doublement ridiculisés, au final.



  • chaque toute petite victoire pour nous est une lourde défaite pour eux, parce que nous on est léger et qu’eux ont le cul plombé ainsi meurent les dinosaures. restons fluides

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/



  • Je ne suis pas sûr que Julien Coupat soit un intellectuel de premier plan, mais il peut le devenir... La place est à prendre et je trouve qu’être révélé par les bons soins de la bonne fée Alliot-Marie aurait un côté très plaisant.

    En tout cas, j’attends son prochain « entretien » avec impatience. Contrairement à beaucoup, de droite ou de gauche, qui lui reprochent de prendre cette hauteur, j’aime son style !

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • Tout pareil, je l’ai trouvé aussi percutant au niveau des idées que très bien écrit. C’est sans doute un peu trop enthousiaste mais… j’ai trouvé que cet entretien avait vraiment la classe.

      « La place est à prendre »

      Il y a ce côté-là, à l’évidence. Un peu de sang neuf et rebelle ne pourrait que faire du bien au triste paysage intellectuel français.

      Rien à voir, mais j’ai adoré lire la tribune de Montebourg sur Coupat dans Rue89. Il faut que le mec soit libéré pour que le si ardent député se mobilise… Les socialistes ne changeront jamais…



  • vendredi 29 mai 2009 à 01h40, par pièce détachée

    Julien Coupat, l’intellectuel de premier plan qui nous manquait ?

    Posons un instant nos verres de champagne, d’asti, de rosé, de vieille prune.

    Si l’entretien de Coupat au Monde est écrit en style soutenu, structuré, dense, cohérent, distancié, ce n’est pas, j’ose le présumer, pour éblouir ; c’est parce que ses pensées l’exigent, et sans doute aussi ce qu’il vient de vivre (sans densité et sans distance, il serait aplati).

    S’il s’est prêté à cet entretien, c’est sans doute pour être lu, et peut-être même pour être compris. Lisons donc :

    « [...] on ne voit pas ce qui pourrait spécifier « l’intellectuel », sinon l’étendue du fossé qui sépare, chez lui, la faculté de penser de l’aptitude à vivre. Tristes titres, en vérité, que cela. Mais pour qui, au juste, faudrait-il se définir ? [...] je ne suis pas l’auteur de L’insurrection qui vient — et toute cette affaire devrait plutôt achever de nous convaincre du caractère essentiellement policier de la fonction auteur. » (italiques de Coupat, grasseyage de Pièce)

    Le « caractère essentiellement policier de la fonction auteur ». Nous avons bien lu.

    L’intellectuel qui nous manquait ? « Triste titre, en vérité, que cela. Mais pour qui, au juste, faudrait-il se définir ? » Nous avons bien lu aussi.

    On peut arrêter le transport des pierres de taille pour le piédestal.

    Ouf et tchin !

    • « de rosé »

       :-)

      (Tant qu’il y a du rosé, tout va…)

      « On peut arrêter le transport des pierres de taille pour le piédestal. »

      Bien entendu, tu as raison. Je me suis sans doute laissé emporter et je ne souhaite pas dresser à Julien Coupat une statue que lui-même refuse. En fait, ce qui m’intéressait dans cette interview est plutôt le changement de posture, le renversement de rapport de force : en endossant les habits du rôle (parce que c’est quand même ça, même s’il s’en défend), il me semble que Coupat passe forcément sur un plan différent. Il n’est plus victime de l’acharnement judiciaire, il contre-attaque et lui crache à la figure ; il n’est plus otage de la flicaille, il lui donne des leçons ; il n’est plus celui dont on n’entend parler que par déclarations policières ou copié-collé du dossier d’instruction, il prend position, affine sa pensée et la revendique. Bref : il passe acteur, et le fait avec classe.

      • dimanche 31 mai 2009 à 21h22, par George Weaver

        Cette chronique va droit au cœur, mais Pièce détachée a entièrement raison : dans cet entretien, Julien ne cherche nullement à s’affirmer comme intellectuel de premier plan ou penseur du siècle ni à gagner de quelconques et méprisables médailles d’on ne sait quelle immonde starification (où Libé, entre autres, s’est bien efforcé de l’engloutir : cf leur infect "Raté" de vendredi, alors qu’eux-mêmes s’acharnent depuis des mois à individualiser cette affaire).

        Après tout, on ne peut lui en vouloir de savoir énoncer clairement ce qu’il conçoit aisément…

        Julien récuse avec force la posture d’« auteur » (terme dont il faut se rappeler qu’il a partie liée avec « autorité »), mais ce n’est pas pour autant qu’il « passe acteur ». C’est un vieux débat qui en philosophie politique remonte à Hobbes, me semble-t-il : l’auteur et l’acteur. Eh bien non, Julien n’est pas « devenu acteur » lundi, il l’a toujours été — je veux dire, il a toujours été l’acteur de sa propre vie, de ses actes et de sa pensée.

        S’il s’est trouvé contraint de s’exprimer lundi, dans les colonnes du Monde, en son nom propre, c’est parce c’est en son nom propre qu’il est attaqué (et tant le ton que l’effet supposé de cette publication me rappelle d’ailleurs le prière d’insérer de la Correspondance des Éditions Champ Libre) par une autorité aux abois.

        JBB a le mérite d’émettre l’hypothèse (sans doute proche de la vérité, mais d’autres mécanismes ont dû jouer) que cette prise de parole a abouti à sa libération (sous ultra-strict contrôle judiciaire).
        Une chose est certaine, dans l’état actuel des choses : ce sera la dernière déclaration de Julien à titre personnel et privé, et malgré les fantasmes de bien des internautes (sur Causeur, par exemple), il ne cherchera jamais à cohn-benditiser cette importune médiatisation. Même dans Tiqqun, il n’apparaissait que comme membre du collectif de rédaction.

        Une question demeure : pourquoi a-t-il attendu six mois pour s’exprimer ainsi ? Mais cette question-là, qui s’autorisera à la lui poser ? Pas moi, en tout cas.

        • « Pièce détachée a entièrement raison »

          Eheh… Pièce Détachée a toujours raison :-)

          Sinon, merci de ton commentaire nuancé. Je le dis d’autant plus volontiers que j’ai bien conscience, en effet, d’avoir - même si je me sens très loin de tout processus de starification - sans doute un brin chargé la barque. L’idée n’était pas du tout de faire de Julien Coupat le hérault de quoi ce soir (symbole, il l’est déjà, même si c’est à son corps défendant), mais d’émettre l’hypothèse - comme tu le soulignes - que c’est cette prise de parole publique, effectuée avec une réelle ambition intellectuelle (quoi qu’on puisse en dire), qui a contribué à renverser le rapport de force. Alors, c’est vrai : je me suis laissé emporter par le sujet, en concluant qu’il se hissait du même coup au rang d’intellectuel.
          Ce dernier point est une connerie de ma part. Quant au précédent, il avait sans doute été formulé légèrement de ma part (confère ta distinction acteur-auteur, bien plus convaincante. Bref, je bats ma coulpe.

           :-)

          • lundi 1er juin 2009 à 18h25, par George Weaver

            J’espère que tu bats surtout tes cartes pour nous pondre d’autres chouettes articles, ainsi que le pavé… Bon, ce point est clos, mais continuons de prendre garde aux mots : quand tu dis « une réelle ambition intellectuelle », cela signifie en fait tout simplement que sa pensée est consistante, et qu’il sait l’art de l’exprimer fortement, dans une belle langue sans fioritures. Pièce Détachée ne disait pas autre chose (au fait, peut-on « la » lire ailleurs qu’ici ?), et moi non plus dans mon allusion à Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». Certes son discours est puissant, Julien a déjà prouvé qu’il était un penseur (sans pour autant, bien sûr, qu’il ne soit que cela, puisque son credo est de vivre comme l’on pense et de penser ce qu’on vit) mais les termes « ambition » et « intellectuel » ne peuvent lui être associés, pas plus évidemment que celui de « maître à penser ».

            Pardon, j’en viens à radoter. Je voulais surtout rectifier un point : chez Hobbes, la distinction n’est pas entre « auteur » et « acteur », mais entre « auteur » et « personnage ». Il me semble qu’il’emploie pour établir les fondements philosophiques de l’absolutisme (le Léviathan). Enfin, ce sont de vieux souvenirs de classe de philo…

            • « J’espère que tu bats surtout tes cartes pour nous pondre d’autres chouettes articles, ainsi que le pavé… »

              Ça doit être l’arrivée de l’été et cette insurrection qui a décidé d’aller voir ailleurs si le fond de l’air n’y était pas plus rouge, mais mon cerveau se trouve en ce moment aussi atrophié que le sexe d’un birgorneau. Je patauge, mais escompte bien mettre fin à ce marasme.

              « au fait, peut-on ’la’ lire ailleurs qu’ici ? »

              Si seulement… A ma connaissance, non. Enfin, pas comme « auteur » (je vais faire attention en écrivant ce mot, dorénavant) de billets ; par contre, « elle » distille ses précieuses interventions en commentaires au gré de ses lectures bloguesques, et c’est toujours un plaisir de « la » lire.

              [HS total : d’ailleurs, Pièce détachée, si tu nous lis, j’aimerais beaucoup ton adresse mail. La mienne : jbb.article11(at)gmail]

              « les termes ’ambition’ et ’intellectuel’ ne peuvent lui être associés, »

              Là, je plaide non-coupable. Je l’entendais au sens de volonté de relever le gant avec classe, de proposer un style et une pensée clairs, précis et à mêmes de stimuler le lecteur. Bref, ambition dans le meilleure sens du terme.

              « Enfin, ce sont de vieux souvenirs de classe de philo… »

              Ils sont plus que bienvenus. En tant que ancien cancre du fond de la classe en philo, style à droite près du radiateur, je ne demande qu’à rattraper un brin mon très large retard dans cette discipline. :-)

              • lundi 1er juin 2009 à 21h24, par George Weaver

                J’ai précisé que j’avais bien entendu comme tu l’entendais. Mais je t’assure qu’un groupe nominal tel que « une réelle ambition intellectuelle » appartient au langage de l’ennemi. Voir à ce sujet la postface d’Orwell à 1984, sur la novlangue, le bouquin de Raoul Vilette aux Nuits Rouges, Le marché des mots, les mots du marché (soldé dans le réseau Mona Lisait), ou encore celui de Hazan sur LQR. Par le simple emploi assené de la langue, le pouvoir pénètre en nous à notre insu, et il est difficile de ne pas reproduire ses tics qui asservissent si doucement.

                Sinon, elle a décidé d’aller voir où, cette insurrection ? (au fait, personne ne semble avoir relevé que le titre de l’IVQ était un détournement de La révolution qui vient, d’Yvan Craipeau (Minuit, 1957) — dont je ne sais d’ailleurs strictement rien.

                Bon, va falloir que je me replonge dans Hobbes, on dirait… Pourquoi toujours tout deux fois ?



  • vendredi 29 mai 2009 à 08h03, par Crapaud Rouge

    Il n’avait échappé à personne, (hormis aux gens du Figaro, évidemment, voire de Libé), que l’interview de Coupat était particulièrement... coupante ! Une victoire du verbe, assurément, mais pas encore une « défaite » pour Sarko et ses suppôts. Juste une bonne claque. Il reste à transformer l’essai, à restaurer politiquement le droit à la présomption d’innocence, à officialiser et renforcer le refus des abus de pouvoir.



  • vendredi 29 mai 2009 à 09h31, par joshuadu34

    punaise...

    je voulais pas intervenir, pas en rajouter, ça sert pas à grand chose, mis à part pour exprimer la joie que Julien ne soit plus entre quatre murs (même si, pour le coup, ils lui permettent, par de nombreuses restrictions, de jouer l’escargot en trimbalant sa prison jusque chez lui...), mais, au vu des commentaires, je ne peux m’empêcher d’halluciner !!!

    Grand intellectuel, nouveau penseur, j’en passe et des meilleures... Ouah ! Certains connaissent bien Julien !!! Parce que, entre nous, c’est pas avec les quelques lignes du Monde qu’on peut connaitre le personnage !!!

    Pour ma part, deux solutions :

     × Soit Julien est honnète et, après avoir expliqué son point de vue, après avoir répondu aux salopards qui l’ont enfermé, il reste dans la ligne qui etait sienne... Chose pour laquelle il est necessaire d’avoir suffisament d’intelligence pour ne pas tomber dans l’esprit moralisateur tout en se servant de cette notoriété non voulue sans, non plus, en faire un tremplin vers un pourrissement idéologique...

     × Soit Julien oublie totalement qui il est et donne, finalement, raison à ceux qui l’ont attaqué en se posant en donneur de leçon, en « grand penseur et chef » de l’insuréction qui ne viens pas bien vite mais qu’il faudrait... (ce qui, convenons-en, est assez loin de ce qu’est l’anarchie, non ?) et squatte les plateaux, tous, des plus imaginables (Taddei) aux plus pourris (c dans l’air ou TFbouffemerde)...

    Le débat va être houleux ! Faut-il se servir de l’arme du système, de son spectacle permanent, contre lui ? Certainement un peu, oui ! Mais le danger est de devenir soi-même spectacle, soit même un des bouffon pseudo contestataire utilisés comme caution pour laisser croire en une liberté de papier dont Julien lui-même a fait les frais !

    N’oublions quand même pas que ce qui lui est repproché (l’écriture de « l’IQV ») est justement l’expression du cautionnement systémal, de l’excuse bidon ! « Nous sommes démocrates, nous laissons la possibilité de publier un tel livre » avant de s’en servir contre ceux qui gènent...

    Et le risque, aujourd’hui, pour Julien, est justement de tomber, en voulant bien faire, dans la starification du leader, dans l’étalage cerebral tel qu’il était pratiqué par les Maos en 68... « Je sais mieux que vous, j’ai la science infuse, adorez-moi ! »

    Ce choix, seul Julien l’a ! Ceux qui interprettent déjà ce qu’il a dit au Monde, ce qu’il aurait écrit ici ou là, sont de sinistre crétins ! On peut parler de la situation, de la saloperie qui lui a été collée sur le dos, mais laissons le temps à Julien, nous verrons bien assez vite qui il est... Future star ou vrai rebelle ? Ce sera à lui, et pas à nous, de le decider !

    Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/



  • un certain nombre de commentaires, sur cette page, rappellent et si besoin est qu’il y a en France des gens qui ne supportent pas (et à la limite de l’hystérie) l’idée que puisse exister plus intelligent qu’eux ! L’ennui est que, parmi ces gens, il y en a même qui exercent le métier de Fragnoli...

    • « il y en a même qui exercent le métier de Fragnoli... »

      Rhôôôô… Pas ici, quand même…

      • pardonnez le raccourci, JBB : je voulais seulement dire, dans un audacieux rapprochement, que ce sont « les mêmes »... Et attendez, il n’y a pas que des aigris, sur le web : il y aussi des fliques en herbe (en plus ils fument de la mauvaise). Et faut les voir depuis l’autre jour ces bénêts, armés de leur microscope, comparer le texte des réponses de Julien avec celui de L’insurrection qui vient !

        • On est d’accord, Luc ! Toute cette interpretation sur ce que pourrait avoir à dire Julien, sur ce qu’il pourrait avoir à penser, qui ne se rattache à rien, queue dalle, peau d’balle ! Même par rapport à l’IQV, qui sert pourtant de base philosophique à ces crétins, leur analyse ne vaut rien !!!

          Parce que qu’est-ce que l’IQV, si ce n’est une vulgarisation idéologique (attention, ceci dit sans aucun déni ! La vulgarisation existant déjà dans la science et, sans péjoration aucune, permettant une prise de conscience et un début de piste reflective) ? S’il s’agit d’autre chose que ça, qu’une piste menant à d’autres lectures, bien plus poussées et philosophique, alors, désolé pour eux, mais l’IQV est plutôt light !!! Et, comparé à ce que Julien a réellement laissé (ses participations à tiqquin), c’est quand même cautionner l’abandon de l’analyse que d’affirmer que l’IQV représente la pensée de Julien !!!

          Or, sur quoi d’autre s’appuient leurs dire ??? Rien ! Nada !

          Pire, pas une seule fois ils n’ont réflechit à ce qu’ils affirment ! Au bourrage de crane qui, dans leur cas, a bien fonctionné ! Qui, mis à part la police, a affirmé que Julien était l’auteur de l’IQV ? Lui ? Il a même, dans une des seules prises de parole qu’il a eu, affirmé le contraire !!!

          On tombe, dans leur cas, dans l’exemple parfait du spectaculaire que dénonçait Debord... Le besoin de se forger un idéal « dans la norme », le besoin d’avoir un leader, quelqu’un qui sait et qui leur montrera le chemin... Et le besoin de bien suivre une ligne tracée... Certains semblent n’avoir toujours pas compris (et c’est un drame pour nous) que l’anarchie, c’est surtout reflechir par soi-même ! Ni dieu, ni maître, fut-il Julien !

          Alors, encore une fois, tout ces propos (les miens y compris) n’augurent en rien de ce que pense Julien, puisque, en dehors de son intervention du Monde, nous ne l’avons pas entendu ou lu... Donc, avant de lui preter une quelconque pensée, une quelconque intention, peut-être serait-il bon d’attendre que lui-même s’exprime ?

          Le seul risque dont je parle dans mon intervention, est celui, pour Julien, de tomber dans le piège de la starification de son personnage, qu’il ne fasse de lui ce qu’il n’était à priori pas avant : un leader maximo (minimo ?)... Mais, on le verra par la suite !

          Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/

          • @ Luc : tout pardonné, évidemment :-)

            « comparer le texte des réponses de Julien avec celui de L’insurrection qui vient ! »

            Il me semble que c’est une réaction naturelle. Je l’ai eu, en tout cas, cherchant si j’y voyais des parallèles. Par simple curiosité.

            @ Joshua : ce que tu écris est convaincant, nul besoin de s’ériger des idoles ou de nouveaux guides de la pensée. Mais ce n’est pas ainsi que je vois le cas Coupat : c’est un symbole, pas un guide. Mais ce qui est intéressant, c’est que le symbole (embastillé pour des raisons politiques, victime de constructions policières) s’affirme un brin idéologue, donne corps à une pensée. Pour le moment, ça ne va pas plus loin.

            Pour ta conception de l’anarchisme, par contre, moins d’accord. Ok, c’est « reflechir par soi-même », mais c’est aussi s’inspirer de ce qui a été dit, produit, écrit sur énormément de sujets. Sans les écrits de Debord, Bakounine, Todd ou Hazan (je pioche des références au hasard, hein), ma réflexion politique ne serait pas la même. Je ne les reconnais pas pour des maîtres à penser, simplement pour des guides précieux sur le chemin de la connaissance (je sais, ça fait un peu pompeux…). Et je ne crois pas que reconnaître à quelqu’un une stature intellectuel soit le starifier ou se placer dans un rapport de maître à esclave avec lui.

          • ... même les auteurs de l’ouvrage collectif L’insurrection qui vient seraient sûrement incapables, même si la question est sans objet, de pouvoir dire qui a écrit quoi. A ce propos j’ai en tête une anecdote (qui ne concerne pas l’anarchisme mais le syndicalisme-révolutionnaire) que m’avait raconté Colette Chambelland. En 1929 son père Maurice avait fondé, avec Daniel Guérin, un hebdomadaire intitulé Le Cri du peuple, comme celui d’autrefois. Pour que tous les articles ne soient pas signés uniquement de son père ou de Guérin tous deux avaient choisi d’en signer certains à l’aide d’un même pseudonyme, Lucien Mino. Eh bien elle m’a assuré qu’au bout de six mois chacun des deux était incapable de se rappeler si c’était lui ou si c’était l’autre, qui avait signé tel ou tel article de Lucien Mino. Et on aurait tort de croire que c’est parce qu’il s’agissait de langue-de-bois : il y avait eu aussi dans ce journal de bons articles très « personnels ».

          • Belle diatribe : malheureusement sans objet apparent.

            « Toute cette interpretation », « ces crétins », « leur analyse », « leurs dires », « pas une seule fois ils n’ont réflechis », « dans leur cas », etc.

            Mais qui ? quelle analyse ? de quoi parle t’on au juste ? Comment peut-on écrire 6 paragraphes sans une seule fois prendre la peine de définir l’objet de son couroux (coucou) ?

            • ben oui, N... Et ce qui m’étonne le plus dans le post en question c’est sa conclusion, qui soudain ne concerne plus « ils », mais Julien Coupat : Le seul risque dont je parle dans mon intervention, est celui, pour Julien, de tomber dans le piège de la starification de son personnage (...). Je ne vois pas au nom de quoi joshuadu34 ferait un procès d’intention à ce camarade.

              • ..il faudrait relire le post en question et peut-être aussi les quelques précédents et il m’est avis qu’après ça et un petit parcours par les liens du Joshuadu34, vous ou ils ou toi luc , je cause en bonne camaraderie, y trouverez tout le principe de ce que vous tu ou ils toujours semblez prendre pour un procès d’attention !??!!..elle est belle la gourance et le manque de matière déblayée de la dite-intention pour en arriver à la conclusion de ton commentaire luc !..
                ..ainsi je me permet de rejoindre le Josh dans son hallucination !!..ils y à ceux qui plongent, et ceux qui plongent !..je taille gros dans le lard pour éviter la mécomprenette et je me dis qu’on est pas rendus !
                ..Julien Coupat se trouve effectivement dans ce piège de la starification ne le concernant désormais mais encore pourrait-on dire que lui !!..je ne sais pas si vous y penser simplement mais commencer par vous demandez bêtement ou bassement selon l’analyse qui en sera faite !, depuis combien de temps, ce camarade, sous le coup de procès d’intention ne peux plus pisser (non pas un terme vulgaire, mais médical, quand la vulgarisation est correctement assimilée..),et « ils »,« les crétins »,et « leurs dires » ou « analyse » ,qui plus est souvent inexistante, dans la simpliste vision sans recul, sont exactement ce qui caractérise la façon dont est traitée cette affaire.
                « Je ne vois pas au nom de quoi joshuadu34 ferait un procès d’intention à ce camarade »..que tu dis !?le procès d’intention n’est pas fait sur le dos de Julien Coupat !.relis-toi mais pas que !..alors que ça fait un paquet de mois que c’est justement sur son dos, pas à Josh ! à Julien, ce pourquoi renvoi là [http://taz-network.ning.com/]...(soupirs...!..)
                quand je dis « plonger » c’est le terme !!..exactement ce qu’il faut ne pas faire en symbolisant l’embastillé, c’est bien là que c’est hallucinant !!..il faut donc un symbôle regroupant finalement tout le monde dans la direction souhaitée alors que la simple réalité des faits manque à tout ce même monde !!..je ne parlerais donc pas de starification, mais de « stigmatisation », laquelle semble fort bien fonctionner dans l’optique justement d’y benoitement focaliser l’attention !..

                ..qui aura le verbe haut et fort et parlera pour lui-même avec éloquence ou même grandiloquence(..selon ce qu’il en sera rapporté..) quand c’est non pas le symbôle mais l’individu interpellé qui fera les frais de son anonymat, j’entends forcément médiatique !..non seulement j’hallucine mais en plus je commence à sentir monter MON verbe haut et fort dénué « d’intellectualisme » dans le sens ou cette simple remarque(pour en revenir à toi, luc, puisque ceci est ma réponse)..« un certain nombre de commentaires, sur cette page, rappellent et si besoin est qu’il y a en France des gens qui ne supportent pas (et à la limite de l’hystérie) l’idée que puisse exister plus intelligent qu’eux ! »... cette remarque, disais-je donc qui m’apostrophe et me fais dire:mais t’es louf’ ou quoi toi, !..tu le conçois ?

                ..y’a d’la truffe mais je ne sais pas si faire de certaines interprétations ou analyses sur ce type de « critères » montrent bien à quel point ces mêmes qui n’ont pas le verbe haut et fort, et je conçois que ce ne soit pas donné à tout le monde(.. pas de mégarde aucune !!..oh là, tu vois tout un monde intelligent ou plus personne à besoin de s’expliquer ou plutôt d’expliquer !.. )
                parfois dénués de « cultivisme »(..hein ?..comme on pourrait dire si on cause sport "footbôlisme,footbôliste etc...ceux qui s’y connaissent en un truc quoi.. )il en est qui continueront de chercher dans les symbôles les clés de je ne sais quoi alors que v’là pourquoi c’est justement qu’ils sont faits !..comme d’ailleurs les faits qui en découlent le montrent alors qu’ils sont démontrés et analysés par des gens intelligents, selon certains critères parfois symbôliques qui les disposent à l’être ou leur permet de l’être...je me demande tout bêtement s’il en est, le verbe haut et fort et l’intelligence qui va avec et tout quoi, enfin, justement, c’est là que je me demande, qui souhaite devenir symbolique et comment ?..par les temps qui courent, suffit parfois d’être moins cons pour être taxée d’intelligence(..avec l’ennemi ?..) ou de délit d’intention et de trahison puisque c’est louche ou juste concevable !..et pan ! dans la gamelle et picore !..mets-y du grain et gave-toi bien si t’es malin !..
                ..ainsi, pour conclure, je souhaite à Julien de continuer de faire preuve de courage(..il traine quelques mois derrière lui, et avant..) pour la suite qui le concerne, et du fait d’en causer nous concerne quelle qu’en soit la mesure, mais de celle-ci nous n’en « jugerons » qu’après le boulot des applicateurs de la loi, quand les mesures seront appliquées, toute la machine en branle déjà bien huilée...je souhaite aussi aux autres sorti(e)s la même chose, ils doivent en avoir tout autant besoin, j’envoie le même message aux enfermés des autres attaques aux symboles de la loi qui les ont menés là pour certains par manque d’intelligence et d’autre trop, sans omettre les camarades, puisqu’il en est ainsi aussi, qui s’insurgent sur d’autres chemins et il en est !..
                ..et à Joshuadu34 au même titre et en particulier..
                ...et moi, me taxant du procès d’intention de penser que c’est forcément mal barré en analysant crétinement la masse supposée d’un volontarisme, qui me semble-t-il , ne s’éveille que comme d’autres sont narcoleptiques, juste en brisant la bonne et louable fonction de l’éveil, comme dormir et être réveillé au son de l’artificiel et grinçant réveil qu’on aura mis à l’heure et bien remonté !..moi ça m’colle des micro-céphalés !..et quand ça m’irrite j’suis teigneux !...

                • samedi 30 mai 2009 à 10h51, par luc

                  je préfère encore te laisser le bénéfice du dernier mot, deufr, que de m’écarter du « mot » d’ordre qui semble avoir donné satisfaction au plus grand nombre, qui a été dès le départ celui du Comité de soutien, et qui reste d’actualité : libération des camarades détenus, levée des poursuites.

                  • samedi 30 mai 2009 à 14h26, par joshuadu34

                    « On » est tous des cons, c’est bien connu ! Maintenant, suis désolé pour vous mais va falloir apprendre à lire... ainsi, d’après certains (« on »), je renie toute culture, toute lecture... ah bon ??? C’est marrant, j’ai beau relire mon com’, j’ai toujours le sentiment qu’il dit exactement le contraire... De même, me voilà juge de Julien... Désolé, Luc, mais là dessus, tu entre de plein pieds dans la catégorie des « on » !

                    Alors, si votre plaisir est de continuer à parler à la place de Julien, à lui placer des intentions qu’il aurait, selon l’IQV à laquelle vous avez accolé, dans le moutonage collectif général induit par MAM, sa signature, si votre bon plaisir est de faire de lui l’icône qui manquait à l’anarchisme, bien à vous !... Mais, au passage, il semblerait alors que la culture anarchiste vous soit un peu passée au dessus de la tête !!!

                    Enfin, je m’apperçois que ce que vous faites pour Julien, vous le faites aussi pour cet article ainsi que pour les com’ qui y sont liés ! Vous interpretez, vous tournez autour du sujet, vous retournez, même, ce qui est dit afin que cela colle avec votre conception...

                    Alors, puisque certains, sans doute des partisans du politiquement correct, de la discrimination, tant qu’elle est « positive », préfèrent voir dans ce que vit Julien, comme dans ce que les commentaires disent, LEUR vision du monde, totalement décallée de toute réalité, soit ! Mais la limitation n’a jamais permis de voir le réel !!! Et celui qui juge Julien, contrairement à ce que dit Luc, ce n’est pas moi, mais est-il besoin de le préciser ? Par contre, l’imbécilité consistant à en faire un saint est sans doute bien loin de qui il est vraiment ! Bah, tant que certains continueront à croire que leur bon vouloir et un petit « s’il vous plait » continueront à oeuvrer au changement du monde...

                    Maintenant, libre à qui le veut d’entrer de plein pied dans le « on » ! Franchement, je n’en ai rien à foutre ! Si seul l’usage du « on » suffit à vous mettre dans tous vos état, si le syndrome de persecution est le quotidien des « on » de cette page, si l’interprétation limitative est la seule analyse d’on ne sait qui, l’intérêt d’un débat n’en est que limité ! Et quel détournement puique le débat initial que j’avais lancé tournait non pas dans la critique du spectacle, ce que d’autres font bien mieux que nous (« on » compris), mais dans la nécessité de l’utilisation de ce spectacle et dans les limites à y apporter !

                    Heureusement, les pages d’Article XI regorgent de truc d’une qualité autre...

                    Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/



  • samedi 30 mai 2009 à 16h23, par un-e anonyme

    Cher-e-s Invisibles,

    Quand organise t’on une visite (sous vin rosé frais (of course) du ZOO, je précise de la Zone d’Opacité Offensive comme dirait nos cher-e-s jeunes gens de Tiqqun ??!!!

    Mr Bloom

    Longue vie à Julien et aux camarades, tout simplement



  • samedi 30 mai 2009 à 16h30, par un-e anonyme

    c’est clair que ce livre est une vulgarisartion, l’insurrection qui vient c’est une vulgarisation de style brillant, qui rappelle l’état d’un imaginaire social dépassé par rapport à de nouveaux imaginaires déjà en place mais n’ayant pas de véhicule de démonstration, car le véhicule majeure de l’ancien imaginaire social (le chaos du bruit médiatique) ne lui laisse pas de place

    la dernière partie après l’exposition en sept points, que j’appelle la partie proposition elle n’est pas vraiment de la vulgarisation puisque c’est plus une proposition, un choix soumis



  • mardi 2 juin 2009 à 23h53, par nicocerise

    Outre Coupat, on cite d’autres intellectuels Debord, Foucault et Agamben. Moi qui pensais que l’heritier de Michel Foucault était François Ewald. On peut toujours allez cherchez la révolution avec le maire de Gruchet-en-valasse http://www.grenelle-estuaire.fr/.
    Penser global, agir local

    Voir en ligne : Et François Ewald ?



  • vendredi 5 juin 2009 à 17h00, par luc n.

    On ne peut comprendre cette affaire sans tenir compte de la création au CNAM d’une chaire de criminologie : son titulaire allait bien devoir trouver quelque chose à raconter puisque cette discipline était déjà tombée en désuétude il y a un siècle et qu’elle prenait elle-même la suite de la « phrénologie » (basée sur la palpation des bosses craniennes), qui dès les années 1840 avait pu être qualifiée de pseudo-science.

    Aussi le frère Alain Bauer a-t-il décidé de renouveler le genre et de remplacer la phrénologie par la « Fragnologie » -technique consistant à lire dans le marc de café afin d’attribuer d’éventuelles visées à des cellules invisibles.

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