ARTICLE11
 
 

mercredi 6 janvier 2010

Le Cri du Gonze

posté à 22h07, par Lémi
42 commentaires

Ma contribution au débat sur l’identité nationale : Belges, je vous aime
JPEG - 15.9 ko

Cela devait être ma contribution au débat sur l’identité nationale. Je voulais parler de ce qui en FRANCE m’enthousiasme, évoquer mes élans patriotique, ma foi en la Nation. Et puis, mes pensées vagabondant, je me suis mis à écrire sur la Belgique. A en faire la vraie nation dominante. Sale affaire. La faute à un film tout récent qui parle si bien de la « merditude ordinaire » version plat pays.

JPEG - 139.5 ko

Patriote hexagonal moisi, minable petit comptable de la fierté franchouillarde, il est temps d’arrêter de te voiler la face et de reconnaitre que tu fais fausse route. Plutôt que de chercher dans ton passé gaulois ou napoléonien une hypothétique grandeur, tourne ton cervelas dans une autre direction, vers le Nord par exemple. Et plus précisément, outre-Quiévrain. Car tous les indices le prouvent : le Belge est un être supérieur à la moyenne, à la tienne en tout cas.

C’est un simple constat, rassure-toi, rien de raciste là-dedans. D’ailleurs, je ne pense pas que ce soit génétique : si on comparait scientifiquement un cerveau belge à un cerveau, disons, auvergnat, je ne suis pas sûr que la différence sauterait aux yeux. C’est plus subtil que ça. Mais ça n’en est pas moins là, omniprésent. Aussi évident qu’une percée de Guderian par les Ardennes : on ne voit rien venir, on fait la sourde oreille, et pis paf, on est devant le fait accompli, les barbares sont là.

Au fond, je le pensais déjà depuis un certain temps, mais je n’osais pas me l’avouer. C’est ainsi, il y a des amours culturels que la morale collective réprouve et que, lâchement, on ne s’avoue pas, même quand les indices s’accumulent. Du coup, je refusais l’évidence, riant avec les loups quand le Belge, bouc-émissaire à blagues carambar, éternel fils de schtroumpf, était mis en boîte. Salaud de Lémi.

Aveugle que j’étais. Mille fois, j’avais eu l’occasion de m’en rendre compte, et jamais je n’avais tilté. J’ai tant de fois prouvé mon infinie bornitude en la matière :
- Biberonnant Brel depuis Mathusalem, voire plus, je me refusais à envisager sa culture belge comme essentielle à son art (Marieke, Marieke, pardonne-moi).
- Calquant mes pas – mode de vie comme esthétique1 – dans ceux de mon modèle Gaston Lagaffe, je ne voyais dans son créateur Franquin qu’un apatride génial. Et non un Belge génial.
- Piochant amoureusement chez Scutenaire, Dotremont ou Michaux, je me refusais à envisager que leur terre de naissance pouvait avoir nourri leur prose & vers. Des êtres sans patrie, sans racines, sans culture particulière, des comètes, voilà ce qu’ils étaient pour moi.
- Écoutant Arno éructer avec son habituelle maestria Les Filles des bords de mer, je déniais au frisson qui m’agitait toute appartenance flamande. Le con.
- Ravi par la capacité percussive des rois de l’agit-p(r)op et de la subversion carabinée à la belge, de Vaneigem à Noël Godin en passant par Jan Bucquoy, enthousiasmé par ces prêcheurs de la révolution sans rigueur, de la vie et du rire dans la lutte, je n’associais aucunement leur inventivité explosive à leur mère patrie.
- Adulant Jean-Claude Van Damme pour sa poésie plus ou moins volontaire (ainsi de cette phrase récitée quotidiennement par ton serviteur comme un mantra surpuissant : « Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. S’il y a 4 personnes autour de toi et qu’elles te semblent normales, c’est pas bon »), je ne voyais en lui qu’un enfant d’Hollywood. Méprisable méprise.
- Rencontrant Piet de Groof, le général situationniste, sirotant son whisky en l’écoutant déblatérer sur la poésie belge des années1950, je ne lisais dans son existence joliment tarabiscotée qu’un destin individuel. Alors que non : un général de l’armée de l’air enrôlé de tout cœur dans la bande à Debord ne pouvait qu’être Belge. Trop savoureux et absurde pour nos mornes contrées.
- …

Je pourrais empiler les exemples à la pelle, mais je crains de te (et de me) perdre par ce babil effréné. Donc, j’en viens à ce qui a déclenché tout ça et m’a permis d’enfin regarder les choses en face. Le déclic impérieux made in Plat Pays m’est venu d’un film. Au départ, c’est l’affiche qui m’a sauté aux yeux. Enfin, le nom du film, plutôt. La Merditude des choses, voilà qui semblait prometteur.

JPEG - 113.2 ko

Deux jours après ma rencontre idyllique avec ledit film (signé Felix Van Groeningen, inconnu à mon bataillon, il semble pas mal encensé par les médias), son propos encore profondément incrusté dans les mirettes, je te le dis tout net : il est méchamment à la hauteur de son titre. Comète cinématographique zarbi, il brille d’or et déjà au firmament de mon palmarès de la belgitude débraillée, luciole cirrhosée. La trame ? Un gosse malingre et abonné au mulet capillaire, Gunther Strobbe, affronte l’adolescence dans un environnement familial plutôt agité, voire catastrophique, avec en arrière-fond, le décor sordido-poussiéreux d’un petit village perdu du fin fond des Flandres. Ses aînés et éducateurs, les glorieux Strobbe, sont quatre frères monstrueux, entre Hell’s Angels du pauvre & heavy-metal de province, abonnés à la lose. Le moins borné, et le seul à bosser, est le père de Gunther, Cel, alcolo fini, comme son père à lui.
A l’évidence, Gunther semble mal barré, prédisposé à la DASS et à la déliquescence juvénile. Bah non (enfin, pas tant que ça). Car si bas qu’ils soient, si hideux humainement qu’ils paraissent à première vue, les Strobbe, fratrie biscornue, brillent d’un éclat précieux, dépassent leur simple conditions de pourris néfastes. Ce ne sont pas les bêtes que l’on croit, ils incarnent autre chose que leur défaite sociale. La faute à des acteurs croustillants, à des dialogues ciselés et à un réalisateur qui refuse à tout prix le misérabilisme pour mettre en avant l’humanité vociférante de ses personnages. On est loin des frères Dardenne. Loin de tout d’ailleurs, dans un no man’s land flamand réjouissant.

Ici, foin de considérations compatissantes sur la pauvreté, l’alcoolisme, la misère sociale, le déterminisme sauce assedics. Les losers ne sont pas jugés, ils picolent en vainqueurs, profitent de la vie à leur manière, cradosse et jubilatoire. Les Strobbe ont tout compris, parasites absolus. D’un autre côté, ce sont des monstres (d’égoïsme, de violence…). Sans céder au manichéisme, ni dans un sens ni dans l’autre, De La Merditude des choses les filme tels qu’en eux-mêmes, entre glauque et lumière2. Ça sent la bière aigre et le vomi matinal, les allocs bouffées en trois jours et les matins glauques, mais l’essentiel est ailleurs. Derrière le masque d’une vie ordinaire bien merdeuse perce la limpidité d’une fraternité aussi rugueuse que touchante. Il faut les voir s’embrasser, larme à l’œil, devant la réapparition télévisée de Roy Orbisson, l’idole absolue de ces messieurs, pour comprendre. Affreux, sales et méchants, surement, mais tellement plus vivants que les icônes hollywoodiennes ou les casse-burnes franchouillards…

JPEG - 52.5 ko

L’ensemble sue tellement le Plat Pays profond, la grandiloquence absurde des piliers de bar de Knock-le-Zout, qu’il est impossible de plonger dans cette pépite sans la situer géographiquement. Aux antipodes de la caricature guimauve des gens du Nord par un Dany Boon sous-neuroné, De La Merditude des choses met les mains dans le cambouis belgo-flamand, arrache les masques, sans pudeur ni prétention malvenue. Un siècle plus tôt, le peintre James Ensor, autre Belge d’élite, écrivait : « Les suffisances matamoresques mènent aux finales crevaisons grenouillères. » Les Belges, tant qu’ils enfanteront d’œuvres de ce type, ne cèderont jamais totalement à la suffisance, qu’elle soit pontifiante ou matamoresque. Et ça, c’est assez rare pour être encensé. Et justifier cette soudaine (incongrue ?) poussée de patriotisme belge. Après tout, quand les rats gouvernent, vaut mieux tout faire pour quitter le navire hexagonal. Appelle moi Van Lémigen, désormais, avec un grand B.



1 L’espadrille est à la grâce ce que l’éléphant de mer est à la race animale, un must.

2 L’autre dimension du film, quand on suit le jeune Gunther passé à l’âge adulte, désormais confronté à la possibilité de la paternité, est moins convaincante, plus convenue. Je ne préfère pas m’y attarder.


COMMENTAIRES

 


  • Cul qui gratte le soir,doigt qui pu le matin...



  • Tu es parti pour nous faire une série sur les gros enfoirés ?

    Dépaysant...

    J’avais vu passer une critique de ce film, dans un magazine fort prisé des enseignants, et j’avais des doutes... Mais ces doutes, grâce à toi, viennent de se dissoudre dans la délicate belgitude des choses, et je crois que je vais rompre, pour une fois, mon jeûne cinématographique pour aller voir ça.

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • Tu es parti pour nous faire une série sur les gros enfoirés ? Il y a de ça... Mais je crains d’effaroucher mon lectorat avec mes mono-manies, il va falloir que je revienne à des thèmes plus consensuels.

      J’avais vu passer une critique de ce film, dans un magazine fort prisé des enseignants : quelle idée, aussi, de s’aventurer dans ce genre d’endroits...



  • lu et approuvé, sauf que loser s’écrie avec un seul « o ». Et je n’y reviendrai plus.

    Voir en ligne : http://quadruppani.blogspot.com/



  • jeudi 7 janvier 2010 à 09h46, par spleenlancien

    Comment as tu pu oublier l’énormissime équipe de Strip-tease ?
    Cadeau pour le nouvel-an.



  • jeudi 7 janvier 2010 à 10h42, par Vandepiperzeel

    Quelque remarques de Belgique :

    *Tous les exemples cités en début d’article sont éclairant, mais d’une autre façon. Si on ne décele pas de prime abord une identité belge chez cette bande de joyeux sagoins, c’est probablement parce que cette identité nationale n’existe pas : la Belgique où le pays qui n’existe pas (vraiment)....
    Le secret d’une identité nationale plus ou moins acceptable est p’tet ben qu’elle ne soit pas nationale. La batarditude de l’identité en quelque sorte. Ne se braquant pas sur un patriotisme rigide et mal ficelé, nous pouvons nous consacrer à d’autres choses, et nous définir autrement que par un bout de papier.

    *Je remarque que l’affiche du film en France est modifié par rapport aux placards belges : une grosse sacoche est disposé devant le protagoniste au premier plan, la pudeur a donc bien des frontières...
    Cela avait déja été le cas avec C’est arrivé près de chez vous, autre classique corrosif du cinéma belge.

    *Knokke-le-Zout n’est pas vraiment le genre de lieu où l’on retrouverait les Strobbe, c’est la ville balnéaire la plus ruppin de la (courte) côte belge, p’tet même d’Europe du Nord. A côté, Deauville ou Cannesc’est franchement la zone.

    *Enfin, il me semble que les déclarations d’amour envers les moules-frites deviennent plus que monnaie courante. Si ça vous emmerde pas, on préferrerait que vous arretiez. Vous allez finir par nous faire repérer...

    • On est bien d’accord. Si je présente les choses comme ça, c’est simplement pour me glisser (malhonnêtement ?) dans la suite de mon intro. Impossible de parler de nation ici, simplement de culture.

      Le secret d’une identité nationale plus ou moins acceptable est p’tet ben qu’elle ne soit pas nationale. La batarditude de l’identité en quelque sorte. : tu m’enlèves les mots de la bouche.

      Je ne savais pas pour l’affiche modifiée. On est vraiment des gros nases pudibonds. Encore une raison de plus pour s’envoler vers vos vertes contrées.

      Pour Knocke-le-Zout, j’ai choisi la référence à cause de Brel et parce que j’adore la manière dont ça sonne. Je fais amende honorable, ceci dit.

      Vous allez finir par nous faire repérer... : Ok, je mets la pédale douce et garde tout ça pour moi, désormais. (smiley camouflage)



  • jeudi 7 janvier 2010 à 10h53, par Bernard Samson

    Euh !
    D’accord avec beaucoup de ce que tu dis.
    Mais : dans ce film, le héros (Gunther) se « sauve » en s’éloignant de son milieu d’origine. Je ne suis pas sûr que le message du film soit au fond très différent de ce qui se fait partout ailleurs : pour être heureux, quittez la classe ouvrière ! Et seul !
    Sur ce point (le message), je préfère « Louise-Michel », ou les films de Ken Loach.

    • Et une pensée pour Ferré Grignard, génial et mort dans la dèche, et à qui le Johnny national a piqué une chanson sans lui filer un rond... répugnant !

      Ecoutez donc Ferré Grignard, ça c’est du belge !...

      Salud y patatas...

      • @ Bernard Samson

        C’est vrai que j’élude un peu la deuxième dimension du film (je le dis d’ailleurs en note de bas de page), celle qui met en scène la rédemption sociale. Reste que ce dont je parle, plus que dans le message, se situe à mes yeux dans la manière de filmer et présenter les personnages. Il me semble qu’il n’y a aucun misérabilisme là-dedans, aucune jugement porté sur cette forme de déchéance. Mais je dois bien avouer que scénario prend ensuite une autre direction, moins soluble dans mon point de vue...

        Je n’ai toujours pas vu Louise Michel (je sais, je sais, il est plus que temps de réparer cet impair...), par contre j’ai parfois du mal avec les films de Loach, trop pétris de bons sentiments à mon goût.

        @ Remugle :

        Merci du tuyau. Je ne manquerais pas d’aller y jeter une oreille attentive.



  • Je souscris avec force à toute assertion pro-belge.

    D’autant que les tiennes sont carénées de références imbattables.

    C’t’amusant, rien qu’en lisant le titre sur le fil RSS (c’te modernitude) j’croyais que c’était un article du compère et néanmoins camarade Ubifaciunt. Article XI est un repère de Belges refoulés ?

    Même pas.

    Je suis heureux de l’épandage glorieux de l’identité nationale des autres, surtout quand elle s’illustre par de tels films, qui foutent tout en l’air, et joyeusement encore. Peur de rien. Blues (ah ouais ?). Et surtout quand c’est Belge. Nom d’une pipette en PVC.

    Bises, les gens.

    • Hélas non, le portefeuille pour aller au ciné du camarade Lémi m’a devancé...

      Et il est grand temps que quelqu’un-e fasse un article sur ce VRAI sujet à savoir non l’annexion de la Wallonie par la France, mais bien l’annexion de la France par la Wallonie, Liège capitale.

      Et tout le reste est littérature.

      (Et on attend l’intervention oh combien futurement éloquente du Gonzo sur le sujet).

      ((Envie de St-Gilles, d’Ostende et de péket d’un coup...))

      Et vous en êtes où de l’interdiction de fumer dans les bars, les cousin-e-s ?

      • Pour ce qui est de fumer dans les bars, c’est encore accepté, mais comme qui dirait le vent tourne. Malheureusement je n’ai toujours pas vu le film, donc difficile de donner un avis dessus pour le moment. Pour l’annexion, heuuu, je ne sait qu’en penser, déjà qu’il y a le mouvement pour le rattachement de la Belgique au Congo, note si ça pouvait tourner en gros bordel générateur d’identités internationales, on ferait déjà un bon pas.

      • @ Dadu Jones

        J’ai même vu la camarade Anti-Mollusques vêtue d’un T-shirt siglé I Love Bruxelles, c’est dire si on penche vers le Nord. Faudrait peut être penser à expatrier la rédaction, nom d’une pipette en thermo-plastoc...

        Je suis heureux de l’épandage glorieux de l’identité nationale des autres : tant que c’est pas la nôtre...

        @ Ubifaciunt

        Me fais pas pleurer avec ton porte-monnaie. T’as encore tout craqué dans les soldes, voilà tout.

        Et il est grand temps que quelqu’un-e fasse un article sur ce VRAI sujet à savoir non l’annexion de la Wallonie par la France, mais bien l’annexion de la France par la Wallonie, Liège capitale. : hmm, je doute d’avoir les compétences requises. En même temps, le sujet est infiniment tentant, je te l’accorde. Lançons un contest, on verra bien qui dégainera le premier...

        D’la bise pimpante



  • jeudi 7 janvier 2010 à 13h24, par un-e anonyme

    merci lemi pour cette declaration d’amour en retard, y serais je également pour un petit quelque chose ??
    au fond de moi j’ai toujours su que l’absurdité belge saurait se frayer un chemin jusqu’à ton âme...

    tu restes le bienvenu dans nos contrées mais c’est vrai qu’on est vraiment envahi par les français à bxl ça commence à devenir lassant...

    anouchka

    • Gosh, toi ici ? Sur ces pages ? Avoue, t’es là juste pour triompher, sale Belge, pour te repaître de mes compliments ? Eh bien, malgré ta belgitude, je ne retirerais pas un mot de l’éloge (mais ça me fait mal aux cojones. Tu pourrais pas être picarde ?)...

      on est vraiment envahi par les français à bxl : je suis pas français, je suis vosgien (ceci dit, semblerait qu’eux aussi engorgent vos brasseries...).

      En tout cas, il se peut que tu me voies débouler dans pas trop longtemps sur tes plates-bande, je planifie une mise au vert dans tes contrées tourneboulantes, te ferais signe, qu’on partage une pinte de l’amitié/haine, ...

      • vendredi 8 janvier 2010 à 14h11, par un-e anonyme

        Suis certaine qu’Anne n’est là que parce que parfois, quand les billets sont vraiment bons, je les publie sur Facebook (ARRRRRGH t’entends-je déjà hurler)
        Le mystère reste entier mais si tu veux un agent un jour .... Populariser un peu tout ça -Vous faites très club d’initié parfois - sans critique.
        Suis ok pour me lancer dans une fiction débile sur l’annexion de la France par le Congo, dans une dimension parallèle, avec Liège comme capitale . Peut être ne l’enverrais-je qu’à toi.

        Belgement tienne.

        Co sinus

        • vendredi 8 janvier 2010 à 20h05, par Van Lémigen

          ARGGHHH, sur Fafbook ? Mais tu ne respectes donc rien ? Tu veux notre mort numérique ?
          Mh, te pardonne, mais c’est bien parce que je sais que ta cause est noble (à bijou bien choisi, on ne regarde pas l’écrin, ce genre).

          Vous faites très club d’initié parfois  : c’est ça, rajoute en une couche, enfonce-toi en nous enfonçant...

          Pour le reste, suis ravi de voir les deux pècheresses ultimes réunies sur cette page, ça fait comme une surprise party improvisée... Et je souscris avec enthousiasme à ta proposition de te lancer dans une fiction débile sur l’annexion de la France par le Congo, dans une dimension parallèle, avec Liège comme capitale . Remise des copies dans une semaine, hop hop, on se bouge les fesses.

          Bises lumignones



  • Des piliers de comptoir à Knokke-le-Zoute ? C’est un peu un contresens : Knokke, c’est le Saint-Tropez de Belgique, non la merdidtude, mais la « crottinitude » des purs-sangs de l’élite friquée. cfr asterix le zoutois
    Par ailleurs, le belgo-flamand est une espece en voie d’extinction. Passez voir les blogueurs politiques belges sur labelgosphere.be, ou me dire bonjour sur le blog du bien commun, on en rediscutera, pour sortir des clichés.

    Voir en ligne : Asterix le zoutois

    • Peut-être bien que (malheureusement ?) ce qu’on aime en Belgique, ce sont des clichés que nous nous fabriquons en France ?

      Si tels est le cas, chers cousins (j’utilise le terme avec d’autant plus de facilité que je porte ma consanguinité lorraine patoisante comme un diadème d’un kitsch révolu), comprenez qu’ils nous sont positifs, ces clichés, et nous font un bien fou. On essaye de s’aimer nous-mêmes à travers vous des fois, on dirait.

      (validité de ces affirmations sujette à caution...)

      • @ Pamina

        Je redis ce que j’expliquais à quelqu’un qui me faisait remarquer la même chose : Pour Knocke-le-Zout, j’ai choisi la référence à cause de Brel et parce que j’adore la manière dont ça sonne, frais et pimpant. Je fais amende honorable, ceci dit.
        Sinon, j’accepte l’invitation, pour édification personnelle. Ok pour dézinguer les clichés (mais seulement si la réalité qui se cache derrière n’est pas trop décevante.)...

        @ Dadu Jones

        On essaye de s’aimer nous-mêmes à travers vous des fois, on dirait. Je dirais plutôt : on essaye de trouver quelqu’un à aimer à travers vous, parce que nous on ne peut plus s’aimer...



  • Recevant des amis belges il y a quelques semaines, j’avais dit à ma douce : « si les français ont des blagues belges, les belges, eux, ont de l’humour. »

    Puisque tu évoques Michaux, que je place également dans mon panthéon de la poésie, je te conseille cet autre poète belge : Norge.
    Particulièrement « Les oignons », et « Les cerveaux brûlés ».

    D’ailleurs, je trouve que la poésie de langue française est bien mieux servie aujourd’hui par des auteurs « non français » (aaaaaaaaaahhhh !) tels que Abdellatif Laâbi et Amina Saïd (des arabes en plus ! AAAAAAAAAAAH !).

    Merci pour l’oxygène.



  • jeudi 7 janvier 2010 à 15h53, par Boucherie Sanzot

    La première illustration de ton article me rappelle l’existence d’un ouvrage (interdit en France et ... en Belgique) hilarant que j’ai eu jadis entre les mains : TINTIN EN SUISSE. C’est une parodie des aventures du plus affligeant des héros à houppette de la BD belge : en fait c’est le fantasme réalisé de tous ceux qui adorent haïr ce scout idiot ! Donc, Tintin fume, boit, vomit, a une barbe de quatre jours, la Castafiore s’envoie Haddock (tatoué là où il faut pour impressionner les dames) et Milou a aussi des vélléités inavouables... (j’en oublie !)
    Jan Bucquoy serait d’ailleurs collectionneur de ce genre d’ouvrage...
    Comme quoi, dès qu’un belge se prend au sérieux, il y en a toujours d’autres pour le ramener à la déraison !

    • jeudi 7 janvier 2010 à 16h25, par lémi

      M’a l’air tout à fait comestible, ce Tintin en Suisse. Tout ce qui peut raboter la prestance guindée du petit reporter à houppette ne peut qu’être positif.

      dès qu’un belge se prend au sérieux, il y en a toujours d’autres pour le ramener à la déraison ! Bordel, c’est ça qui nous manque en Hexagonie. Pourriez pas nous en envoyer quelques-uns, de vos spécimens ?



  • La Belgique, je ne connais pas bien mais ma pote Rika, avec sa voix un petit poil éraillée et son accent qui roule, elle me fait aimer les Belges ! Après presque dix ans en France, elle reste assez critique envers notre pays et c’est tonifiant...



  • vendredi 8 janvier 2010 à 11h46, par un-e anonyme

    et françois l’embrouille alias françois damien, on l’oublie ? dikkenek on oublie ?

    viva el belgitude !



  • Pisqu’on a droit ;-).......... aller hop, MOI AUSSI J’AIME LES BELGES !!! Et je veux bien me faire annexer, héhé.

    Ah....... ça fait du bien de pas toujours rouméguer



  • Et puis Marieke, elle est dans la cuisine, je parierais bien que c’est la seule qui bosse, qu’elle est femme de ménage, et que quand elle l’a fini chez elle elle va le faire chez les autres, chez les rupins de Knokke le Zout par exemple, c’est pour ça que dans le film on ne la voit pas, j’imagine.
    J’irais pas voir les bides à bière de votre film, ça me fera des économies.

    • vendredi 8 janvier 2010 à 20h19, par Van Lémigen

      Oh l’autre, rabat-joie.
      En même temps, c’est vrai que l’unique personnage féminin important de cette histoire (en tout cas, quand elle suit le héros dans son enfance), c’est la mère de la fratrie et qu’elle est abonnée au rôle de ramasse-vomi, peu ou prou. Et que dans ma liste de belges, céleste il n’y a que des mecs. Bizarre bizarre. Suis-je un immonde phallocrate ? Ou bien c’est les Belges ? Ou les deux ?

      • Ah bah voui, hein, c’est bien ce que je disais. Je m’imaginais tellement bien le film que j’ai pas besoin d’aller le voir et que ça me fait des économies.
        La seule présence féminine, c’est la mèèère à sa place « naturelle »
        de ramasse- merde qui moufte pas (et qui se mange sans doutes quelques beignes pa’ce’ qu’elle ramasse pas assez vite mais ça le film le dit pas tellement qu’il est occupé à causer de l’émouvante brochette de chérubins)."

        Oui, un film androcentré et phallocrate. Il suffisait de lire l’article pour le comprendre.

        • A propos de l’identité française, je cherchais l’autre jour le mot « ironie » au dictionnaire et j’ai trouvé la citation suivante : « Les Français chez qui le plaisir de montrer de l’ironie étouffe le bonheur d’avoir de l’enthousiasme » (Stendhal). Ca m’a fait marrer ! J’y ai trouvé une image des Français assez répandue dans nos contrées du Belgistan. Mais il s’agit peut-être là encore d’un autre cliché...

          Quoi qu’il en soit, je crois que la meilleure façon de définir l’identité française est de demander aux Belges de s’en charger. Comme disait le poète de La Louvière Achille Chavée « On n’a jamais aussi soif qu’après avoir traversé un désert qui n’existe pas. »

  • Répondre à cet article