ARTICLE11
 
 

mercredi 16 septembre 2009

Le Charançon Libéré

posté à 14h24, par JBB
14 commentaires

Petits conseils de guérilla urbaine : qui es-tu pour dire que ça ne servira jamais ?
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T’as ta cagoule ? Un pavé et un lance-pierre dans ton sac ? « Le Manuel du guérillero urbain » dans ta poche arrière de pantalon ? Comment ? T’as tout le reste, mais pas l’ouvrage ? Et bien, ça ne va pas du tout : je serais toi, je me bouquinerais vite fait le livre rédigé par Carlos Marighella à l’intention de tous les insurgés avant de repointer le bout de mon nez ici. Hop, exécution !

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Je sais : il est loin le temps où une certaine partie de la gauche radicale s’est posée la question de la lutte armée. Je sais aussi : ceux qui ont vraiment envisagé la chose, puis l’ont appliquée, se sont souvent royalement plantés. Sang, tripes et boyaux, dévoiement et errements, manipulations diverses et incompréhension des opinions publiques, isolement absolu et jusqu’au-boutisme meurtrier, ce pan de l’histoire de l’extrême-gauche n’est pas le plus reluisant.

Ce préalable posé - parce que ça va mieux en le disant - , il serait tout aussi idiot de tresser d’absurdes louanges aux combattants des années 70 que de jeter le bébé (de l’action directe) avec l’eau du bain.
Parce que celle-ci - l’action directe, donc - recouvre des réalités différentes et des méthodes d’action disparates : entre la confection de bombes et l’affrontement avec les forces de l’ordre lors des manifestations, l’enlèvement de figures économiques ou politiques et l’occupation d’usines, la résistance légitime à une dictature et l’emballement d’une contestation au système, il est autant de points communs que d’essentielles distinctions.
Parce que - aussi - il est difficile de ne pas se poser aujourd’hui la question de la légitimité de la violence (au sens large, encore une fois) face à un régime sans cesse plus dégueulasse, un système plus abêtissant, un pouvoir plus asservissant : la pensée trotte dans de nombreuses têtes, celle de savoir quand il importe de se lever pour dire « non », de marquer brutalement son refus de l’évolution d’un monde, de ne pas accepter que les choses empirent encore et encore, ad vitam eternam et jusqu’à la nausée définitive.
Parce que - enfin - on aime l’histoire à Article11, et que Le Manuel du guérillero urbain en fait partie, à l’évidence. Retour, donc, sur un livre à part, en tentant de ne tomber ni dans l’imbécile mythification d’un passé sanglant (encore plus idiote quand elle est fait d’un rédacteur bourgeoisement installé devant son ordinateur2), ni dans le discrédit tout aussi idiot de l’action directe. De la mesure, les enfants, de la mesure…

Guérilla urbaine : il y a un manuel pour ça ?

Un peu qu’il existe un guide de la guérilla urbaine ! Il doit même en exister plein, mais il en est un seul - avec, dans une moindre mesure, l’ouvrage de théorisation de Che Guevara, La Guerre de guérilla - à avoir connu une si grande diffusion et exercé une telle influence. Le Manuel du guérillero urbain, œuvre du militant communiste brésilien Carlos Marighella et conçu comme un véritable guide pratique et technique pour ceux qui pratiquent la lutte armée, a servi à nombre de mouvements, dont la Fraction Armée rouge, qui a réutilisé le mode d’organisation en cellules indépendantes prôné par l’auteur, les Brigades Rouges, l’IRA ou l’ETA. Plus largement, il faisait partie du vade-mecum de base du militant dans nombre d’organisations clandestines des années 1970, en Europe, en Amérique Latine ou au Proche Orient.

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Publié en 1969, l’ouvrage a été diffusé un peu partout dans le monde, plus ou moins officiellement. En France, l’ignoble Raymond-la-matraque (Marcellin), alors ministre de l’Intérieur, en avait interdit la publication en 1970. Qu’importe : il fut aussitôt réédité par un collectif de 23 éditeurs, dont Flammarion, Robert Laffont, Minuit, Maspero, Gallimard ou Grasset - oui : à l’époque, ces maisons avaient encore une certaine conception de l’honneur et une très vague envie d’insoumission…
Après quarante ans sans réimpression, les éditions Libertalia ont eu la bonne idée de le resortir, avec une préface de Mathieu Rigouste. De cette dernière, qui revient sur la circulation paradoxale d’un livre ayant aussi inspiré les théoriciens de la contre-guérilla, je ne peux vous parler : je n’ai lu que le texte brut de Marighella, disponible en de nombreux lieux sur le net. Entre autres, ici, ou aussi ici3.

Qui était Carlos Marighella ?

D’abord, le contexte : après une brève période plus ou moins démocratique, le Brésil retombe en 1964 dans un de ses vieux travers, la dictature. Comme un rappel du coup d’Etat de 1930 et surtout de l’instauration du très autoritaire Estado Novo par Getúlio Vargas en 1937, le régime militaire qui s’instaure en 1967, à la faveur d’un nouveau coup d’Etat, ne fait pas vraiment dans la dentelle. Soutenue par les Etats-Unis, reposant sur cet anticommunisme-même qui va progressivement jeter presque tout le continent sud-américain dans la nuit et le brouillard, la dictature militaire donne un rôle central à l’armée, pratique la guerre contre-révolutionnaire, traque l’opposition à grand renfort d’escadrons de la mort et - de façon générale - règle leur compte aux libertés publiques.

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Face à la dictature, il est des citoyens courageux pour prendre les armes. Parmi eux, Carlos Marighella, ancien député et figure historique du Parti communiste brésilien, dont il est exclu en 1967 pour avoir défendu la guérilla comme seul moyen de mettre bas l’impérialisme et de permettre aux masses d’accéder au pouvoir. L’homme créé alors - en 1968 - l’Açao Libertadora Nacional (ALN), groupe clandestin qui prône la lutte armée dans tout le Brésil, et particulièrement en ville. Le temps d’une première action - l’enlèvement en septembre 69 de l’ambassadeur des Etats-Unis au Brésil, Charles Burke Elbrick, qui sera échangé contre la libération de quinze prisonniers politiques et contre la publication par la presse d’un communiqué précisant qu’il s’agit là d’un « acte de plus dans la guerre révolutionnaire qui progresse chaque jour » - , le temps aussi de la rédaction du Manuel du guérillero urbain - publié en juin 1969, soit six mois avant sa mort - , et Carlos Marighella tombe, lors d’une embuscade, sous les balles de la police politique du régime, le 4 novembre 1969. L’organisation qu’il a créée, l’ALN, et ceux qu’il a sans doute largement inspirés - dont le MR-8, mais il en existait une palanquée d’autres - ne lui survivent que de peu : les mouvements de lutte armée brésiliens disparaissent tous au début des années 1970, ratiboisés par la répression ou gagnés par l’inactivité.

Pour terminer ce petit rappel historique, je ne résiste pas au plaisir de vous citer ce bref passage de l’Anthologie de la subversion carabinée, dans lequel le gouleyant Noël Godin évoque l’éphémère effervescence de la lutte armée au Brésil :

Dégivrés par le brulot de Marighella se constituent en bloc et en blac des groupes d’action essentiellement mao-guevaristes ou castro-giapiens auxquels se rallient forces déserteurs rallégeant souvent au volant de bétaillères militaires et d’avions de chasse bourrés d’armes et de munitions. En coordination ou non avec des pistoleros tout à fait autonomes, eux, nos « ferlandiers », entre septembre 1968 et octobre 1969, brûlent la gueule au capitaine Charles Chandler de la CIA, se rendent maîtres de stations-radios pour y carillonner des proclamations révolutionnaires, relaxent des companeros de la prison de Rio, chantent la gamme à l’ambassadeur des States Elbrick qu’ils échangent contre quinze des leurs et contre une lecture radio-télévisée mettant la barrabile dans le pays, ratatinent mainte et mainte pagodes ’d’adorateurs de la marchandise’ et donnent un nez de terre dans une centaine de banques.

Et alors, la guérilla ?

Une précision, d’emblée : Le Manuel de la guérilla urbaine est vu comme une réfutation de la Théorie du foco de Che Guevara, développée dans La Guerre de guérilla, ouvrage rédigé de 1959 à 1960. Le Che s’y est planté dans les grandes largeurs, avançant que les révolutionnaires ne doivent pas attendre l’existence de conditions objectives à l’insurrection pour prendre les armes et que leur mobilisation suffira d’elle-même à emporter la paysannerie dans la lutte4. À l’inverse, Carlos Marighella touche juste, pressentant le développement exponentiel des centres urbains en Amérique latine durant les années 70 et posant que le guérillero moderne ne doit pas se couper de ses bases, le plus souvent urbaines, mais se battre dans son élément « naturel », la ville. C’est au cœur du système qu’il faut porter la lutte, une vision des choses très largement reprise par les membres de la Rote Armee Fraktion.

Pour le reste ? Pour être franc, Le Manuel de la guérilla urbaine n’est pas une lecture très excitante (et même plutôt ennuyeuse ; disons qu’il faut se forcer pour le terminer et qu’il est heureux que le bouquin ne soit pas très long). Foin de grandes envolées ou d’anecdotes, l’ouvrage se veut simple, basique, pratique, un peu comme une manuel des Castors juniors façon lutte armée. Il mélange des évidences absolues, de vraies fulgurances stratégiques et des considérations datées. Mais il convient d’en retenir quelques points, comme autant de passages obligés pour celui qui songeraient à l’action clandestine :

 × Une organisation lâche et autonome. Ce point est d’autant plus intéressant qu’il ne vaut pas que pour la lutte armée, mais pour tout mouvement prétendant résister efficacement à un régime qu’il abhorre et qui ne lui cédera rien. Carlos Marighella théorise une organisation en petites cellules, dits « groupes de feu » et ne comprenant pas plus de quatre à cinq personnes. Pour relier ces cellules rigoureusement compartimentées, des coordinateurs, dont le nombre est réduit au strict minimum. Une ambition : que ce réseau lâche de cellules soit le plus « vaste et indestructible » possible. Et que la liberté d’action soit presque totale :

Chaque groupe planifiera et exécutera les opérations qu’il aura décidées, gardera des armes, discutera et corrigera les tactiques employées, écrit Carlos Marighella. Le groupe agit de sa propre initiative, sauf dans l’accomplissement des tâches décidées par le commandement général de la guérilla (cellule centrale ou comité central). Pour donner libre cours à cet esprit d’initiative, on évitera toute rigidité à l’intérieur de l’organisation. C’est d’ailleurs pour cela que la hiérarchisation caractéristique de la gauche traditionnelle n’existe pas chez nous.

 × La tactique du caméléon. Pas question, pour Marighella, de se couper de ses bases, de ses éventuels soutiens. Loin de la tactique de Guevara, laquelle le conduit finalement à fuir - avec tout juste une dizaine de guérilleros - dans un territoire inconnu et sans aucun soutien populaire, loin - aussi - de la pratique de la Rote Armee Fraktion, qui s’est très rapidement coupée de la majeure partie de ses soutiens-sympathisants éventuels et de l’infrastructure afférente5, il s’agit de rester au cœur de la ville, le mieux dissimulé possible, de se couler dans le système, de faire mine de rien, bref : de se montrer le plus malin. « Le guérillero urbain doit savoir vivre au milieu du peuple et veiller à ne se distinguer en rien du citoyen ordinaire », écrit Carlos, qui souligne aussi : « Le guérillero urbain doit vivre de travail, de son activité professionnelle. » C’est seulement s’il « est recherché par la police ou connu d’elle, s’il est condamné ou fait l’objet d’une mesure de prison préventive » que le guérillero « doit entrer dans la clandestinité ».

 × Le renversement de la dissymétrie. Pour isolé qu’il soit, confronté à des forces infiniment mieux armées et plus puissantes, le guérillero urbain ne part pas perdant. Bien au contraire : de ces faiblesses, il convient de faire des forces. Il faut se montrer créatif, profiter de l’effet de surprise et d’une connaissance parfaite du terrain, faire preuve d’une plus grande mobilité et d’une rapidité supérieure à celles des forces de l’ordre, et surtout s’appuyer sur la partie de la population qui voit le régime d’un mauvais œil.

 × L’appui de toute contestation. Carlos Marighella ne joue pas au pur et dur, façon guerrier en arme qui regarderait avec mépris ceux qui ont choisi des modes d’action (manifestation, agit-prop…) moins radicaux que la lutte armée. Bien au contraire, il souligne leur nécessité, donnant des conseils stratégiques pour les manifestations - « Il faut aussi savoir répondre aux attaques de l’ennemi. Lorsque la police avance, armée de boucliers, il faut se scinder en deux groupes, l’un attaquant par devant et l’autre par derrière, l’un se retirant quand l’autre lance ses projectiles. » - , de communication - « Les « mass médias » d’aujourd’hui, par le simple fait de divulguer ce que font les révolutionnaires, sont d’importants instruments de propagande. Leur existence ne dispense cependant pas les militants d’organiser leur propre presse clandestine, de posséder leurs propres imprimantes qu’ils auront « expropriées » s’ils n’ont pas de quoi les acheter. » - ou même de guerre des nerfs - par exemple, par l’envoi de lettres, « on informera la police sur la prétendue localisation de bombes à retardement, sur des projets d’enlèvement ou d’assassinat de certaines personnalités, ce qui obligera les forces de répression à se mobiliser pour rien, à perdre du temps, à douter de tout »6

Je vais m’arrêter là. Juste…

Et aujourd’hui ?

Une dernière citation de Marighella pour la route :

« Toute personne hostile à la dictature militaire et désireuse de la combattre peut faire quelque chose, pour modeste que soit son action. Ceux qui, après avoir lu ce manuel, auront conclu qu’ils ne peuvent rester passifs, je les invite à suivre les instructions que je propose et à s’engager tout de suite dans la lutte. Car en toute hypothèse et dans toutes les circonstances, le devoir du révolutionnaire est de faire la révolution. »



1 Ce billet fait partie d’un cycle de textes autour de la question de l’activisme et de la violence. tu trouveras ICI un autre billet sur la question.

2 Même - figure-toi - j’écoute Robert Johnson en ce moment, le billet de Lémi m’ayant donné envie d’une petite infusion de blues, et je ne crois guère qu’on puisse réellement causer guérilla urbaine en se tapant une troisième audition consécutive de Me and the Devil Blue…

3 Mention spéciale à cette dernière version, québécoise, qui comprend une assez fantastique préface. Je ne résiste pas au plaisir de vous en livrer un petit extrait : « Ce que les militants québécois doivent savoir dès aujourd’hui, c’est la véritable dimension de la lutte qu’ils entendent mener, soit une organisation révolutionnaire québécoise dans l’objectif d’une libération mondiale. Ce que chacun de nous doit déterminer immédiatement, c’est s’ils veulent vraiment la libération totale des exploitéEs de l’emprise du capitalisme mondiale en vue de l’instauration d’une Masse véritablement libre où 7 milliards de personnes libérées pourront s’autogérer dans les structures les plus démocratiques, à la lumière des expériences socialistes, anarchistes et autogestionnaires qu’ont vécues certains pays à un moment ou l’autre des 80 dernières années. » Finalement, la Masse des sept milliards de personnes en autogestion, ça ne s’est pas fait…

4 Une erreur stratégique que Guevara payera au prix fort, avec la désastreuse équipée bolivienne…

5 Voir l’excellent ouvrage d’Anne Steiner et Loïc Debray, RAF, Guérilla urbaine en Europe occidentale, récemment réédité.

6 Croa-croa, fait le corbeau…


COMMENTAIRES

 


  • mercredi 16 septembre 2009 à 15h16, par CaptainObvious

    Il doit même en exister plein,

    Me semble qu’il y en avait eu un écrit par le PCF dans les année 20 ou 30. Je me demande bien ce que ça pouvait donner.

    Une organisation lâche et autonome. Ce point est d’autant plus intéressant qu’il ne vaut pas que pour la lutte armée, mais pour tout mouvement prétendant résister efficacement à un régime qu’il abhorre et qui ne lui cédera rien.

    Je suis pas bien convaincu. A part si le mouvement est clandestin, trop d’autonomie et de cloisonnement au sein du mouvement réduit la possibilité de controle de chaque élément par les autres, au risque d’une distanciation entre chaque élément aboutissant à la rupture de l’ensemble.

    • « au risque d’une distanciation »

      C’est clair qu’il y a ce danger. Après, est-ce qu’il ne vaut pas mieux quelques divergences dans les faits plutôt qu’un organisme trop centralisé, plus facile à décapiter et beaucoup moins réactif ? Je n’ai vraiment - mais alors vraiment - aucune expérience en ce domaine ni aucune légitimité pour en parler, mais je pencherais pour la première alternative.



  • Ca peut déjà servir (Pas besoin de dictature pour que nos libertés et nos existences soient menacées) :

    http://editions-hache.com/essais/ka...



  • Toujours chez Libertalia( rien que du bon chez eux décidément) Pirates de tous les pays de Markus Rediker, pourra faire un appoint historique utile sur la façon dont les « gentilshommes de fortunes et d’infortunes » n’ont eu guère d’autre choix que celui de faire « la course » pour survivre. L’auteur montre qu’il y avait souvent plus de noblesse parmi les flibustiers que chez ceux qui les firent juger et pendre.



  • Allons donc, la rentrée littéraire n’est pas si triste que ça.

    C’est une réédition, d’accord, mais on ne peut faire qu’avec ce que l’on a... (Judicieuse remarque sur les grands éditeurs des années Marcellin).

    Merci pour le tuyau.

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com



  • jeudi 17 septembre 2009 à 06h45, par loloster

    Salut JBB

    La préface de Mathieu Rigouste est à lire pour mettre à jour ses connaissances sur :

    1 - les armes utilisées par la contre-insurrection après les premières parutions de ce bouquin (plan Condor, etc..)

    2 - le complexe de Marighela qui s’est développé pour faire face à cette contre-insurrection (de la contre-contre-insurrection quoi...)

    Le début de la préface commence comme ça (cryptique à souhait) :

    « L’ennemi est notre propre remise en question personnifiée »

    « Le Manuel du guérilléro urbain est une arme,
    un objet paradoxal,
    un poignard dans le reflet duquel,
    celui qui se regarde,
    contemple son ennemi.

    Le Manuel du guérilléro urbain est une lame
    où jadis fut inscrite,
    cette question de fer, de feu et de sang
    que le philosophe nazi,
    nommait “problème du partisan”.

    La mort de Carlos Marigela est un drame
    écrit et mis en scène
    par l’Internationale de la contre-révolution
    qui croyait pouvoir dévorer,
    même le désir d’insoumission.

    Tandis que l’insurgé s’interrogeait sur le moment et le
    lieu où finit l’impérialisme,
    c’est, par son corps déchiqueté sous les balles de la
    contre-insurrection,
    qu’à l’ensemble des forces en présence il pose
    la question radicale :

    Où et quand recommence l’État ? »

    Et pour avancer encore un peu sur le sujet « Histoire des courants armés de la révolution dans les années 70/80 » on trouvera une mine d’info ici : « La violence révolutionnaire » d’Isabelle Sommier dans la série « Contester » des éditions « SciencesPo. Les Presses »

    • jeudi 17 septembre 2009 à 10h36, par JBB

      Clair que ça a pas l’air d’être de la gnognote, comme départ en fanfare… :-)

      Merci pour les infos complémentaires, faudrait que je la lise, cette préface. Le côté historique et analyse de la façon dont le bouquin a été réutilisé part les impérialistes (ce qui rejoint le thème de L’ennemi intérieur) m’intéresse tout particulièrement.

      • jeudi 17 septembre 2009 à 12h04, par loloster

        Voilà. Me semblait bien qu’y’avait des chances que ça te parle aussi :)

        • jeudi 17 septembre 2009 à 23h23, par vincent

          Oui,et puis le des fois lourd et roboratif :« Les guerres irrégulières »
          de Gérard Chaliand (Folio Histoire)sur insurrection/contre-insurrection.Une mine d’informations sur les tentatives révolutionnaires en Afrique et Amérique du Sud,et le pourquoi de leurs echecs (ou réussite,Cuba).

          • vendredi 18 septembre 2009 à 18h56, par JBB

            @ Loloster : eheh, je suis en plein dedans.

            @ Vincent : je vais finir par interdire les références aux bouquins intéressants. A force, j’ai l’impression qu’il me reste de la lecture pour les cinquante ans à venir, sans lever le nez une seconde… :-)

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