ARTICLE11
 
 

jeudi 4 décembre 2008

Sur le terrain

posté à 11h55, par JBB
23 commentaires

Tarnac : pour soutenir l’oeuvre salutaire d’Alliot-Marie, la Brigade Activiste des Clowns frappe un grand coup. Heureux renfort !
JPEG - 13.2 ko

Elle est efficace, mais ne peut penser à tout. Quand Alliot-Marie dénonce la possession de livres sulfureux par les membres de « la mouvance anarcho-autonome », elle oublie que ces ouvrages sont disponibles en bibliothèque. Pour lui prêter main-forte, la Brigade Activiste des Clowns a décidé de s’en charger. Et s’est rendue hier à la bibliothèque du Centre Pompidou pour organiser un autodafé de livres interdits. Article11 y était.

Tout était pourtant si bien parti… Une minutieuse enquête de police, ou peu s’en faut. Un rôle moteur joué par une ministre de l’Intérieur se rêvant croisée partie en guerre contre l’internationale du terrorisme autonome. Et neuf suspects au cachot, coupables parfaits qui allaient payer pour leurs crimes.

Las…

Trois fois las…

Le soufflé de Tarnac s’entête à retomber, gâteau trop vite monté et bientôt réduit à peau de chagrin. L’enquête s’effiloche, vaste rideau de fumée qui ne laissera bientôt plus voir que les trous béants d’une accusation sans biscuits ni preuves. Michèle Alliot-Marie se ridiculise, qui se raccroche aux branches d’un ouvrage et de quelques tracts pour étayer ses fantasmes sans fondements. Et la justice fait le jeu de l’ultra-gauche en libérant un à un presque tous ceux qui avaient été soupçonnés d’actes contre-nature sur les catenaires.

Un constat intolérable pour les membres de la Brigade Activiste des Clowns (BAC). Tous fiers patriotes en nez rouge, ardents supporters de la mission de salubrité engagée par l’auguste présidentiel et ses sbires, ils se sont décidés - une fois de plus - à revêtir leurs costumes de scène pour rappeler à chacun l’importance de la chasse aux gauchistes. Symboliquement, ils l’ont fait en l’immense bibliothèque du Centre Pompidou, que d’aucuns considèrent comme un antre du savoir quand eux savent qu’elle est surtout le lieu idéal où se procurer et compulser des ouvrages dangereux et nuisibles à la cohésion nationale.

« Il y a des ouvrages qui sont mauvais et dangereux, des livres qu’il ne faut pas avoir chez soi si on ne veut pas se retrouver qualifié de terroriste dans la presse. Et nous, on pense comme la presse… », résume le clown Bobino, poursuivant : « On voulait faire quelque chose pour marquer notre soutien à Michèle Alliot-Marie, qu’on trouve vraiment perspicace. (…) Et expliquer aux gens, surtout s’ils sont usagers de bibliothèque, qu’ils ne doivent pas se mettre en danger, risquer leur santé mentale ou leur place dans la société en lisant n’importe quoi. On s’est dit qu’il fallait mieux les prévenir, quitte à leur arracher les livres dangereux des mains pour les brûler devant eux. »

Une salutaire piqure de rappel. La chose était organisée hier en fin d’après-midi, au cœur d’une vaste salle de bibliothèque du Centre Pompidou. Un lieu calme et studieux, jusqu’à ce que plusieurs nez rouges se lèvent des sièges où ils attendaient sournoisement leur heure, éparpillés dans la pièce. Qu’ils se regroupent, après avoir remonté les travées de leur démarche chaloupée de clowns empruntés, sous les regards interloqués des centaines de lecteurs. Et qu’ils débutent leur œuvre de purification, choppant un ouvrage licencieux ici, un livre dangereux là, bouquins tout juste bons à être déchirés et à partir en fumée en un autodafé de salubrité publique.

JPEG - 42.2 ko
A l’heure dite, les membres de la Brigade Activiste des Clowns accourent des quatre coins de la salle, les bras chargés de bouquins dangereux.
JPEG - 45.2 ko
Les choses sérieuses peuvent commencer : le clown Capsule, sous des centaines de regards interloqués, inflige à un livre séditieux le traitement qu’il mérite : la mort par déchirement vertical !
JPEG - 45.4 ko
Les ouvrages licencieux sont rassemblés avant que d’être brûlés. Une indispensable cérémonie d’exorcisme contre tous les viatiques et autres bibles de l’ultra-gauche terroriste.
JPEG - 30.3 ko
Dans la poubelle destinée à partir en fumée, des dizaines de livres sulfureux : « Touche pas à ma catenaire ! », « La désobéissance civile » par Henry Thoreau, « Le droit à la paresse » de Paul Lafargue, « Le sabotage des trains sous l’occupation » par Henri Krasuki, « La société du spectacle » de Guy Debord, « L’insurrection qui vient » du Comité Invisible ou encore « L’anarcho-autonomie pour les nuls ».
JPEG - 37.3 ko
Vient l’heure de l’autodafé : aspergés d’essence, les livres vont être brûlés en un bûcher salutaire. Enfin… presque1.
JPEG - 33.5 ko
Victoire ! L’ultra-gauche vient de s’en prendre plein les dents…
JPEG - 34.8 ko
Une fois ce joli coup effectué, c’est l’heure de la retraite. Martiale et digne, évidemment.

Voici une vidéo de l’action, réalisée par le Chêne Libre. Merci à lui.

Pas sûr que les centaines de spectateurs de l’opération aient tous compris ce dont il s’agissait. Mais ceux qui se donneront la peine de chercher un brin et de se documenter sur la Brigade Activiste des Clowns découvriront que ses membres n’en sont pas à leur premier coup d’éclat. En décembre 2004, ils montaient un autel de dévotion devant l’hôpital du Val-de-Grâce, jolie façon de soutenir un président Chirac diminué par une opération. En novembre 2005, ils nettoyaient la mairie de Neuilly au Kärcher, efficace moyen de renvoyer le futur président à ses obsessions pour la racaille. Et en février 2006, ils participaient aux manifestations contre le Contrat Première Embauche, faisant signer des Calvaires Pour l’Employé pour le compte de l’Agence Nationale Première Débauche.

Cousine proche du Clandestine Insurgent Rebel Clown Army, armée de clowns créée en Angleterre en 2003, la BAC pratique ainsi l’activisme par l’absurde, la dénonciation par la dérision. Habillés mi-clown mi policier, ses membres tapent du bout de leur nez rouge là où ça fait mal, dénonçant les excès sécuritaires et technologiques d’une société qui ne rit plus beaucoup. Ils touchent juste, toujours. Pas un hasard : les membres de la BAC répètent, travaillent, préparent leurs interventions. Des happenings à la fois foutraque et parfaitement organisés, qui empruntent autant à l’absurde des Yes Men qu’à l’activisme de Reclaim The Streets et où les clowns laissent cours à une certaine folie. Mais pas que :

« Etre clown, c’est d’abord un état d’esprit, une capacité à se lâcher et à briser les dogmes sociaux. Chacun est susceptible de faire sortir le clown qui est en lui. Il faut juste endosser un nez rouge, et hop, tu vois le monde autrement. Entre nous, on appelle ça une nez-ssance, explique Capsule. On se réclame d’une action directe non violente pour recréer du lien social, ré-enchanter le monde. Il s’agit d’être imprévisible, et donc incontrôlable. Les flics ne savent pas comment nous gérer, parce qu’on remet en cause l’autorité coercitive. On est comme du savon, on leur glisse entre les doigts… »

Un activisme jouissif et jubilatoire, à la portée de chacun. Suffit d’un nez rouge, d’un peu de maquillage blanc et d’une profonde volonté de soutenir la grandiose politique sarkozyste : « Tout le monde peut devenir clown et se transformer en supplétif du pouvoir. Il suffit de se bouger les fesses quand les choses ne vont pas assez loin, conclut Capsule. Regarde : en ce moment, il est encore possible de lire ’La société du Spectacle’ dans l’enceinte du Centre Pompidou. Où on va, hein ? »

C’est vrai, ça : où ?

JPEG - 33.4 ko


1 Pour de très compréhensibles raisons, le bûcher est resté symbolique. La bibliothèque brûlera la prochaine fois…


COMMENTAIRES

 


  • C’est bien connu, tous les livres sont dangereux. Il ne faut plus apprendre à lire aux enfants, cela risque de les conduire sur de mauvais chemins, surtout s’ils ont déjà fait preuve de violence avant même l’âge de trois ans. (si votre enfant recrache sa soupe soyez vigilants ! S’il dit « Non pas soupe ! » faites venir d’urgence un psycho-pédiatre).

    D’ailleurs on s’emploie à protéger la population, car comme l’a dit si justement Mr Santini, secrétaire d’Etat à la Fonction publique : À quoi nous sert d’avoir une épreuve d’histoire pour les pompiers ? Ou des gardiens de la paix à bac+4. Nous avons atteint les limites d’un élitisme stérile.

    Et comme le disait, encore plus justement, Mr Darcos, ministre de l’Éducation nationale, en parlant des enseignants d’écoles maternelles : Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits délégués par l’Etat, que nous fassions passer des concours bac +5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ?

    http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...

    http://www.politique.net/2008091602...

    Ah ! Je suis bien contente que la la Brigade des Clowns envisage de poursuivre cette magnifique œuvre de salubrité publique !

    Voir en ligne : http://carnetsfg.wordpress.com/

    • jeudi 4 décembre 2008 à 23h23, par MaNat

      Ça me fait penser à « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury...

      • vendredi 5 décembre 2008 à 00h10, par JBB

        @ Françoise : clair que ces citations déchirent, toutes à la suite elles valent leur pesant de cacahouettes. Ça donne vraiment un aspect déplorable, façon « quand j’entends le mot culture, je sors mon révolver ». En la matière, ils sont des clowns, des vrais.

        @ MaNat : bien vu, je pense que cette action de la BAC y faisait clairement référence.



  • « la BAC pratique ainsi l’activisme par l’absurde, la dénonciation par la dérision. »

    Que va faire MAM contre les clowns ? Rien sans doute puisque nous sommes gouvernés par de tristes pitres avec comme grand ordonnateur un sinistre bouffon.

    • vendredi 5 décembre 2008 à 00h14, par JBB

      Et eux n’ont même pas besoin de porter un nez rouge et du maquillage blanc pour qu’on les reconnaisse de loin. Ils portent déjà leur bêtise comme de vastes étendards, et l’agitent en tout sens pour que personne n’y échappe.



  • Rien à dire, sauf BRAVO à cette Bac là.

    (J’espère qu’il y a aussi une vidéo...)

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • Que du bon...merci à vous pour ces actions censées et cohérentes...
      Le monde actuel est un grand cirque dans lequel les clowns s’éclatent.
      Du courage à vous et ne cessez pas...
      Solidarités

      • Comité Paris/Montreuil

        11 novembre au matin, les usagers du rail sortent de la terreur : on vient d’arrêter les « commandos anti-TGV ». Michèle A.M. parade, sa belle prise est exposée par les médias, embarqués depuis le début dans l’opération. Deux jours plus tard, on semble plutôt reprocher aux interpellés d’avoir eu « l’intention » de commettre de tels actes. Ainsi allaient-ils finalement pouvoir devenir une sorte de « cellule », appartenant à une « nébuleuse », qui s’en serait, tôt ou tard, pris aux vies humaines. Magie de l’antiterrorisme : à mesure que les faits se dématérialisent, l’affaire s’aggrave.

        La lutte antiterroriste ne s’intéresse pas tant aux actes qu’aux sujets qui pourraient les commettre. Un sujet, cela se fabrique. A partir de vies bien réelles, avec leurs particularités, leurs habitudes, leurs liens. Ces liens constituent d’ailleurs un objet d’investigation privilégié. C’est ainsi que la police construit une « mouvance », un « réseau », ou n’importe quel autre chien de mot signifiant une appartenance diffuse. Ce type d’objet a toujours convenu aux méthodes de la flicaille. Il offre un caractère inépuisable qui fait tout son charme. Les enquêtes n’ont plus de fin, elles sont extensibles à volonté, la menace est permanente, omniprésente.

        Fabriquer un sujet terroriste, cela consiste en des procédures concrètes. Annoncer des menaces futures, leur fabriquer des appellations. Faire arrêter neuf personnes au petit matin, par des flics cagoulés, armés jusqu’aux dents. Les conduire dans des locaux spéciaux. Là, les garder quatre jours en cellule. Quatre jours ponctués d’interrogatoires nombreux et interminables, aux termes desquels n’importe qui serait prêt à avouer que sa grand-mère a conçu les attentats contre le World Trade Center. Pas d’avocat, si ce n’est à la fin, quand on aura eu le temps de les questionner sur ce qui est essentiel dans cette affaire : ce qu’ils vivent, ce qu’ils lisent, qui ils fréquentent, avec qui ils baisent. Il faut savoir s’ils ont manifesté, un jour, à Vichy, s’ils ont compris ou commis quelque ouvrage et pourquoi ils n’habitent pas, seuls, dans un appartement, mais vivent et s’organisent ensemble. Il n’y a plus alors qu’à extraire de cela les éléments adéquats et les retraduire dans le jargon de l’antiterrorisme. Produire ainsi, assortie de détails pittoresques, l’image de neuf clandestins, organisés en cellule, disposant d’un chef, et s’abreuvant d’un manuel de lutte armée.

        Qu’importe que le fameux bréviaire secret se trouvât déjà en possession de plusieurs milliers de lecteurs, qui avaient pu se le procurer dans n’importe quelle librairie. Qu’importe qu’il fût impossible même aux journalistes venus accréditer cette thèse de confirmer tant soit peu ce portrait de clandestins reclus, coupés du monde. Le terme de « terrorisme » a le pouvoir de changer l’eau en vin, et pour ceux à qui on l’applique, chaque aspect de l’existence devient l’objet de soupçons si ce n’est une preuve accablante.

        La réalité à partir de laquelle on a construit ici des terroristes, cette réalité, la justice peut toujours la trouver criminelle ; pour notre part, nous trouvons encore heureux que 3000 personnes s’opposent physiquement à la tenue d’un sommet ministériel sur l’immigration à Vichy, et honorable d’être solidaires de ses amis en garde à vue.

        La SNCF recensait en 2007 vingt-sept mille actes de malveillance contre son réseau ferré. Le sabotage à proprement parler est un acte encore banal, dans toute grève bien menée – et le mouvement cheminot de l’automne dernier est encore venu le rappeler. Pour autant, et malgré la vive terreur que semble provoquer un blocage efficace du trafic ferroviaire, on n’avait pas encore brandi, dans de tels cas, la catégorie « terroriste », et l’arsenal judiciaire et policier exceptionnel qui l’accompagne. Ce qui s’est passé le 11 novembre est une provocation objective, qui a valeur de test. Il va de soi que si l’affaire s’éteint doucement dans le silence, tandis que croupissent en prison ceux qu’on a si grossièrement désignés à la vindicte universelle comme terroristes, rien n’empêchera que ce silence soit interprété comme un assentiment général donné au procédé, et à ses applications à venir. Ici, comme en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, il est clair que l’antiterrorisme n’est pas une série de lois d’exception que chaque pays s’accorde mais bien la base d’un nouveau régime de gouvernement mondial.

        Nous annonçons la création d’un comité de soutien à Paris.
        Il visera à soutenir matériellement et moralement les 9 personnes arrêtées le 11 novembre, dont 2 sont encore aujourd’hui en prison.

        Il s’engage dans une défense commune, de l’ensemble des arrêtés, quelque soit leurs chefs d’inculpation. Il refusera de communiquer plus particulièrement sur telle ou telle personne. Il ne perdra pas de temps à s’étendre sur la réalité des faits qui leur sont reprochés, et donc sur la question de l’innocence ou de la culpabilité des inculpés. Le comité de soutien se donne pour principe de refuser la présence des média à ses réunions, et s’autorisera à communiquer avec eux selon ses propres termes et conditions.

        Plus que le soutien aux neufs mis en examen, le comité vise à tout faire pour que la machine antiterroriste – qui s’était mise en marche bien avant ce jour-là – ne puisse pas continuer son travail d’écrasement dans l’assentiment général. Cela passe par l’attaque du montage politique et médiatique visant la création d’un nouvel ennemi de l’intérieur : la « mouvance anarcho-autonome ». Le comité affirme son soutien aux 6 personnes prises depuis, janvier 2008 dans le tourbillon judiciaire qui accompagne cette fabrication – tous sont mis en examen dans le cadre d’une instruction antiterroriste : Ivan et Bruno pour avoir transporté des fumigènes artisanaux, Isa et Farid pour avoir convoyé du chlorate et des plans d’établissement pénitentiaire ; Juan, Isa et Damien sont aussi soupçonnés d’une tentative d’incendie d’un véhicule de police, et sont pour cela incarcérés depuis plusieurs mois sous le coup des assises antiterroristes.

        L’objectif immédiat du comité est la libération de toutes les personnes incarcérées et la fin des poursuites judiciaires à l’encontre des inculpés.

        comiteparis(at)yahoo.fr

        REUNION PUBLIQUE
        SAMEDI 6 DECEMBRE – 17 H

        à La Parole Errante
        9 rue François Debergue
        Montreuil
        Métro Croix-de-Chavaux

        • vendredi 5 décembre 2008 à 00h21, par JBB

          @ Guy M : pour la vidéo, je ne suis pas à la hauteur. Mais il y avait un mec de Backchich avec une caméra, lui devrait mettre normalement une vidéo en ligne d’ici à lundi.

          @ driC : je ne fais pas partie de la BAC, mais je suis tout d’accord avec votre message. Hasta siempre toussa-toussa :-)

          @ Blop : merci pour l’info. Pas là ce week-end, mais j’aurais aimé y être. Bonne réunion à vous.



  • vendredi 5 décembre 2008 à 07h30, par Bertrand

    Bravo !
    Le clowns me font toujours aussi peur, mais vive la BAC !
    A propos d’activisme, j’aimerais évoquer la théorie de la fin et des moyens d’un grand homme trop peu connu en France, Saul Alinsky.
    Pour une militance non violente :

    1. L’importance que l’on attache à l’éthique de la fin et des moyens est inversement proportionnelle aux intérêts que nous avons dans l’affaire (voire également la distance qui nous sépare du lieu du conflit).
    2. La façon de juger la moralité des moyens varie selon les positions politiques de ceux qui se posent en juges.
    3. En temps de guerre, la fin justifie n’importe quel moyen. Les accords de Genève [...] ne sont respectés que parce que l’ennemi ou ses alliés peuvent avoir recours à des représailles...
    4. Ne jamais juger de l’éthique de la fin et des moyens en dehors du contexte dans lequel se passe l’action.
    5. Le souci de la morale de la fin et des moyens augmente avec le nombre des moyens disponibles et vice-versa.
    6. On aura d’autant plus tendance à évaluer les critères moraux des moyens que la fin est moins importante.
    7. Le succès ou l’échec constituent un facteur déterminant de la morale. C’est ce qui fait la différence entre le traître et le héros.
    8. Les critères moraux des moyens varient selon que ces derniers sont utilisés à une époque de défaite ou de victoire imminentes.
    9. Tout moyen qui s’avère efficace est automatiquement jugé immoral par l’opposition.
    10. L’animateur doit tirer parti de ce qu’il a et habiller le tout d’un voile de moralité.

    A réfléchir

    Voir en ligne : Alinsky

    • vendredi 5 décembre 2008 à 11h14, par JBB

      Je ne connaissais pas, j’aime bien ces critères de moralité. Il y a là une part de cynisme tout à fait réjouissante.



  • Merci pour l’info !

    Et que vive la Bac !

    see ya !

    Voir en ligne : Kprodukt, blog actif et militant(?)

    • vendredi 5 décembre 2008 à 11h19, par JBB

      Je ne sais pas s’ils verront ton image. Mais je suis sûr qu’elle leur plairait beaucoup, puisqu’elle réunit leurs deux amours, celui de la « clownerie » et celui de la police.



  • vendredi 5 décembre 2008 à 18h47, par Solidarite

    A PROPOS DES ARRESTATIONS DE SOI DISANT TERRORISTES ( Décembre 2008)

    A la fin de mois de Janvier 2008, quatre personnes ont été incarcérées en détention provisoire. Le 19 janvier, Ivan et Bruno sont accusés de transporter une bombe à clous, alors qu’ils allaient à la manifestation vers le centre de rétention de Vincennes, avec un fumigène artisanal et des crèves-pneus. Quelques jours plus tard, Isa et Farid sont arrêtés lors d’un contrôle de douanes à Vierzon. Les gendarmes trouvent des plans d’une prison pour mineurs, un sac avec un peu moins de deux kg de chlorate de soude et des manuels expliquant différentes techniques de sabotage. Très rapidement, leur arrestation est prise en charge par la section anti-terroriste de Paris. Pendant la garde-à-vue, les flics prétendent que l’ADN d’Isa correspond à une des traces ADN qu’ils ont retrouvées dans un sac contenant des bouteilles d’essence et des allume-feux sous une dépanneuse de police dans l’entre deux tours des présidentielles.
    Farid, Bruno puis Ivan sortiront après quatre mois de prison, sous contrôle judiciaire strict. Pendant ce temps-là, les deux enquêtes sont jointes en un même dossier instruite par des juges anti-terroristes, Marie-Antoinette Houyvet et Edmont Brunaud. Selon la justice, toutes les personnes appartiennent à la même organisation terroriste : la « MAAF », mouvance anarcho-autonome francilienne. Un des objectifs de l’enquête est de retrouver les personnes qui auraient voulu incendier la dépanneuse de police. Pour eux, l’équation est simple : ils disposent de 5 traces ADN, il suffira de savoir à qui ils correspondent et ceux seront eux les coupables. La police ratisse alors dans l’entourage des personnes arrêtées et des personnes fichées anarcho-autonomes. Ils finiront par accuser Juan et Damien et les mettent en prison. Qu’importe si Isa, Juan et Damien nient les faits qui leur sont reprochés. Après tout, ils participent à des manifestations, à des luttes contre l’enfermement, ont chez eux de la « littérature anarchiste ». Un profil de « subversif » et quelques traces génétiques, une tentative d’incendie transformée en un attentat contre un commissariat, voilà pourquoi cela fait des mois qu’ils sont en prison.

    Aussi, les arrestations de novembre nous rappellent ce qui s’est passé en janvier. Le traitement médiatique et judiciaire est le même. On accuse des personnes soupçonnées d’avoir participé à des sabotages d’appartenir à une « association de malfaiteurs à visée terroriste » parce qu’ils sont fichés par la police comme « anarcho-autonomes ». Sûrement que la pression de la justice et des médias a été plus forte ces dernières semaines. En janvier, nous n’avons pas eu à virer les caméras de notre pallier au petit matin ou à lire chaque jour à la une des journaux des commentaires crapuleux sur nos amis, ou même entendre au flash info qu’ils « risquent 20 ans de prison ». Pourtant, la machine judiciaire et l’odeur nauséabonde de la prison, la détermination d’arracher des personnes du gouffre de la répression nous touchent aujourd’hui autant. C’est pourquoi, il nous a semblé important et enrichissant de raconter, partager notre expérience sur quelques questionnements politiques soulevées par ce type d’histoire comme le rapport aux médias et à la justice, ou l’analyse de l’outil anti-terroriste. Ce « nous » évoqué n’est pas le « nous » d’un groupe homogène. Il fait plutôt référence à un « nous » de quelques personnes proches des personnes incarcérées en janvier, d’une proximité qui est faite d’amitiés et de partages politiques.

    Sur les médias
    Le 11 novembre, Michèle Alliot Marie, aidée par une armée de flics et de caméras, a montré comment des arrestations peuvent se transformer en une opération politique plus large. Pendant que les anti-terroristes perquisitionnaient et menottaient les personnes pour les emmener en garde-à-vue « pour enquête », on pouvait entendre à la radio que la justice avait arrêté les coupables des sabotages de la SNCF. Tous ont crié en choeur que Justice avait été faite et ont montré l’efficacité de la police et du renseignement intérieur. Les médias ont joué les charognards, vendant de la chaîr fraîche de fait divers, dressant à coup de tuyaux de flics les portraits de ces « terroristes de l’ultra gauche », n’hésitant pas à balancer des contre-vérités. Encore une fois, la collaboration entre travail de flics et de journalistes a porté ses fruits. Au moment des arrestations en janvier et pendant les mois qui ont suivi, la presse parlait de « bombes artisanales », de « juniors terroristes » alors qu’il s’agissait de fumigènes, fantasmait sur un « projet terroriste contre une prison » ou s’inquiétait d’un « attentat à l’explosif contre un commissariat » pour quelques bouteilles d’essence. Face à ces conneries, des communiqués ont été diffusés sur des médias « alternatifs » pour expliquer comment et pourquoi des camarades avaient été arrêtés. Plusieurs textes et appel à la solidarité ont circulé dans les manifestations, dans les collectifs en lutte, dans les lieux de discussion politique.Durant des mois, c’est des rassemblements de solidarité, des banderoles, des tags, des attaques contre des entreprises participant à la chasse aux sans-papiers, des concerts de soutien, des brochures. Si la question de répondre à l’offensive médiatique s’est posée, elle ne s’est pas faite sans penser à toutes les critiques qu’on peut faire de cet instrument du pouvoir qui psychologise et individualise des situations sociales, et contribue à l’isolement en construisant des étiquettes policières abjectes. Tous les mots utilisés par la presse ont en commun de définir le « qui » derrière des actes en trouvant des caractéristiques identitaires à des groupes et donc décontextualisent, extraient différentes types de pratiques ou d’organisation des luttes et des antagonismes sociaux. Le squat ou les affrontements avec la police deviennent alors des sous-culture urbaine pratiquées par des irréductibles, alors que ceux sont des pratiques partagées par bien d’autres et surtout dans des contextes sociaux multiples. Aussi, pour qu’ une parole collective, construite, claire puisse être entendue, il y a la nécessité de penser sa diffusion dans un rapport de force, dans un jeu de pression où on doit décider de la forme et du contenu de notre discours. Comment réussir à imposer nos propres mots ? Comment parler de luttes et de critiques sociales alors que les journalistes sont avides d’anecdotes biographiques ? C’est une tentative difficile d’avoir une parole non polluée dans la machine médiatique. Cependant, il est moins risqué de lire un texte aux médias que de faire un interview. Parfois, il y a eu des tentatives réussies. Par exemple, pendant que le 10 mai, Finkielkraut enterrait Mai 68 sur France Culture, des personnes ont perturbé son émission pour lire un texte qui rappelait que des camarades étaient en prison. S’en est suivi une page dans Libération quelques jours après où on pouvait lire l’intégralité de la lettre publique écrite par Ivan et Bruno mais à la rubrique « Contre-infos ». Ce qui n’a pas empêché Libération de remettre une couche récemment en parlant à leur propos d’ « anarchistes avec des explosifs ». La question des médias n’est pas tant une question de principe, mais elle est très pragmatique : combien de gens se sont fait avoir ? Qui ne s’est jamais fait entubé par un journaliste ? Réponse faite, nous avons choisi d’utiliser nos propres moyens de communication, et de tenter de donner de la consistance à nos solidarités dans la rue. Souvent la question principale n’est pas de passer ou pas au JT de 20h mais d’avoir une réponse claire et si possible rapide quand on nous attaque, et ce tout en respectant la parole des camarades en prison.

    Ni coupable, ni innocent
    A la lecture des articles de presse ou de rapports de police, on comprend que l’objectif est de construire soit des profils de coupable, soit des profils d’innocent. La question principale devient alors : « Est ce qu’il ou elle aurait pu faire ou même penser à commettre tel ou tel acte ? ». C’est pour cela qu’il semble important de s’extraire des considérations sur la culpabilité et sur l’innocence qui répondent à des logiques de flics et de juges. L’attirail dans un dossier d’instruction consiste à trouver des éléments à charge pour conforter l’accusation. A coups d’« expertises scientifiques », la justice assène des vérités irréfutables, alors que dans la plupart des affaires, les dossiers d’accusation sont reposent souvent sur des vagues éléments. De toute façon, il est inscrit dans le droit que la culpabilité est le résultat de l’« intime conviction » du juge. La Justice utilise le profil de chaque individu sur le mode accusatoire. Un dossier d’accusation ressemble beaucoup à une enquête de personnalité. En matière d’anti-terrorisme, c’est l’intention qui compte ; et ici, l’intention signifie des motivations politiques. On les accuse de s’attaquer à l’Etat. Plus encore dans les affaires dont on parle, dire que un tel ou un tel est innocent au sens où il n’aurait jamais pu faire tel ou tel acte revient, même après de multiples détours, à nier sa condition de révolté et à condamner des actes politiques, et c’est bien là que ça divise et affaiblit la lutte.
    En revanche, nier des faits qui nous sont reprochés ne veut pas dire que l’on a un discours innocentiste. Souvent, face à la justice, il existerait grossièrement seulement deux choix. D’une part, il y aurait des procès dit « de rupture » qui s’apparenteraient à refuser de se défendre, revendiquer l’acte politique. D’autre part, il y aurait les procès dit « de connivence », où les inculpés réfuteraient tout engagement politique et serviraient aux juges ce qu’ils veulent entendre. Cette division binaire ne correspond pas du tout à la complexité dans laquelle les accusés sont plongés et il est nécessaire de trouver des « voies de fuite ». On peut nier les faits dont on nous accuse sans pour autant condamner ces actes. De même, batailler dans l’enceinte d’un tribunal sur des éléments de la procédure, pousser les juges à reconnaître qu’ils n’ont pas les preuves de ta culpabilité, rester sur le terrain des faits, mettre à mal leur conception « de présomption d’innocence » même si il n’y a pas de naïveté à avoir quant aux « droits de la défense » peuvent être des pistes à explorer. Même ce qu’ils présentent comme des preuves matérielles comme des empreintes digitales, des traces ADN, des écoutes téléphoniques, ne sont pas pour autant des preuves évidentes.

    La justice, quelle soit dite de droit commun ou d’exception, est un des outils de l’Etat au service de son pouvoir. La Loi n’est qu’un outil de classe parmi d’autres pour désarmer les pauvres et les révoltés. Ceux ne sont pas des vérités très nouvelles. On voit bien que lorsqu’il y a des pressions politiques, il faut resserrer le contrôle et punir rapidement et durement des coupables. En novembre 2007, après des affrontements avec la police à Villiers le Bel, différents quartiers de la banlieue parisienne ont été occupés par des militaires pour empêcher toutes révoltes. Quelques temps après, il y a eu une grosse opération policière et médiatique pour arrêter des dizaines de personnes soupçonnées d’avoir tiré sur des flics. Un an après, cinq d’entre elles sont toujours en prison. Les preuves qu’ils ont contre eux sont des témoignages sous X et des casiers judiciaires. De la même façon, après l’incendie du centre de rétention de Vincennes, ceux sont pour l’instant six personnes qui ont été mises en prison. La Justice répond a des logiques de contrôle et de répression. Elle se fiche de savoir si ceux qu’on enferme sont les « vrais »coupables ou pas, un profil dangereux suffit. Il n’y a qu’à voir le nombre de personnes en détention provisoire qui attendent leurs procès. Si on parle de la fonction de la répression et du rôle de la prison, c’est qu’il est important de rappeler que la question n’est pas de savoir si ’« on mérite ou pas » d’être en prison. Qu’à partir du moment, où on traîne dans les tribunaux ou aux parloirs, on s’aperçoit que les lois ne sont faites que pour les riches, et qu’à partir du moment où on lutte pour notre propre survie, contre l’exploitation, ou le contrôle, pour eux, nous serons toujours des coupables.

    L’exception fait la règle
    L’antiterrorisme participe au durcissement de tout le système judiciaire : toujours plus de comportements deviennent des délits, des délits deviennent des crimes et les peines s’allongent. Qu’on soit primaire, récidiviste, mineur, psychopathe, pédophile, grand bandit, terroriste, dealer, c’est de plus en plus dur pour tout le monde. La justice d’ « exception » devient la règle. Il s’agit alors de comprendre les différents degrés de toute cette « démesure judiciaire » parmi laquelle se trouve l’anti-terrorisme.
    L’anti-terrorisme est bien pratique pour faire de la répression préventive. En effet, puisqu’elle se base sur des intentions, il n’y a pas besoin d’actes avérés pour arrêter des personnes. C’est peut-être pour cela, que la justice anti-terroriste semble être le miroir grossissant du fonctionnement de la justice ordinaire. La spécificité de ce type de procédure est d’être sur un terrain « politique » au sens où l’Etat désigne par terroriste « tout ce qui est dirigé contre lui », et jette son dévolu sur tout ce qui a « l’intention de lui nuire ». Il suffit alors de faire coincider un engagement politique un peu trop subversif avec des événements, actions ou manifestations de la révolte sociale qualifiée de violents pour étiqueter une affaire de terrorisme. L’anti-terrorisme est un outil de répression qui a sa logique propre. Et si on qualifie des camarades d’être des terroristes, c’est simplement avec la volonté ferme de les isoler de luttes et de mouvements sociaux, de les présenter comme monstrueux et par là condamner toute acte de violence. Les dégradations commises sur les caténaires constituent des actes de sabotage au même titre que ceux perpétrés par des cheminots lors de grèves. La tentative d’incendie de la dépanneuse fait partie des voitures qui brûlent chaque année lors d’affrontements avec la police ou dans un contexte de révolte diffuse. Le dénominateur commun de ces actes réside dans le fait de ne plus laisser cette société nous broyer sans réagir. Le sabotage participe à construire un rapport de force et permet de concrètement, bien que provisoirement, pertuber, ralentir, casser les dispositifs qui nous contraignent, et contribue au même titre que la réflexion critique, la rencontre ou la confrontation à la volonté d’enrayer le fonctionnement du système capitaliste.
    Ainsi, analyser la spécificité de l’anti-terrorisme permet de comprendre la nature de l’opération politique qui est menée et de répondre en conséquence. Que ce soit en Janvier ou en Novembre, ces arrestations font partie d’une opération politique beaucoup plus large qui vise à mettre au pas la contestation sociale. La Justice présente une organisation terroriste qui serait la « mouvance anarcho-autonome ». Cette construction de l’ennemi intérieur est préparée depuis bien longtemps , au moins depuis la campagne électorale mais déjà pendant le mouvement anti-CPE. La circulaire Dati du mois de juin 2008 qui formalise la définition de cette mouvance vise clairement un ensemble de pratiques : les manifestations de solidarité devant les lieux d’enfermement et de tribunaux, les actes de sabotages, les tags, la volonté d’en découdre avec la police. Cette note policière et judiciaire attribue des pratiques à cette mouvance alors qu’elles sont des éléments inscrits au sein de mouvements sociaux et de la conflictualité des luttes. Dans ce contexte, il faut rappeler les coups de pression (garde à vue et perquisitions) faits dans les mouvements anti-nucléaire, de solidarité aux sans-papiers, antifaciste et anti-spéciste ces derniers mois.
    Ne pas se recconnaître dans ces étiquettes policières, c’est refuser de restreindre des pratiques politiques, des actes à un groupe spécifique, c’est affirmer qu’il n’y a pas d’homogénéité ou de réalité à trouver dans ces catégories.
    Dans les lettres publiques qu’ils ont écrites, Ivan, Bruno, Isa, Farid, Juan et Damien décrivent bien qu’ils n’appartiennent ni à un parti politique, ni à un syndicat mais font partie des gens qu’on croise lors de manifestations, de rassemblements, de réunions publiques, de projections de films, présents dans la lutte sociale et liés par le mouvement collectif. En utilisant l’anti-terrorisme comme moyen de répression, l’Etat a pour objectif d’étouffer toute contestation qui ne se limite pas à la dénonciation, qui se donne les moyens d’agir et de tenter de rendre concrète la critique sociale.

    Ainsi, la solidarité prend tout son sens, déjà parcequ’elle est le contraire de l’isolement que l’Etat veut nous faire subir. « La solidarité permet de rejoindre et croiser différentes formes de luttes. Elle n’est pas un slogan générale mais un lien avec des individus de chair et de sang qui a pour objet l’échange d’autres pratiques, des attitudes, des luttes. La révolte n’est pas une affaire de spécialistes mais celle de toutes et tous. Dépasser cette solidarité précise c’est aussi affirmer notre volonté d’en finir avec ce monde. »
    C’est commencer par arracher nos compagnons, camarades, amis de la prison, comme instrument de l’isolement et de continuer à lutter contre ce monde d’enfermement, d’exploitation et de contrôle.

    CONTRE TOUS LES ENFERMEMENTS. LIBERTE POUR ISA, JUAN, DAMIEN, CEUX et CELLES ACCUSES DE SABOTAGE SNCF et TOUS LES AUTRES. QUE LA LUTTE CONTINUE AVEC RAGE ET JOIE.

    Aujourd’hui, Farid et Ivan sont sous contrôle judiciaire strict et assignés à résidence entre 21h et 6h du matin, obligés de rester en région parisienne. Bruno a choisi de se faire la malle. Isa, Juan et Damien sont incarcérés à Versailles, Rouen et Villepinte. Ils déposent régulièrement des demandes de mises en liberté.

    Pour plus d’infos : http://infokiosques.net/mauvaises_i....
    Pour participer au soutien financier : chèque à l’ordre du CICP à l’adresse Mauvaises intentions 21 ter rue Voltaire 75011 Paris.

    Voir en ligne : http://inkokiosques.net/mauvaises_i...



  • Dois je continuer à chanter la Marseillaise ? Dois je jeter mon Missel du dimanche ? je ne sais plus, je suis perdu. surtout que je viens d’apprendre que MAM cache honteusement sous son lit des disques de Jaxques Brel et des livres du Manège enchanté. C’est dégueulasse. Vive la France ! Merci les clowns et courage aux accusés...

    Voir en ligne : le nom de la rose



  • mardi 9 décembre 2008 à 16h25, par Pffff...

    Bande de bouffons.

    • samedi 13 décembre 2008 à 01h45, par junk

      Trop loquaces. La machine est lancée. Elle l’est depuis longtemps. Il y’a des précedents parmis d’autres. Plus temps de parler. Foutre le feu aux poudres. C’est de ça dont il ont peur. Oui, la poudre est présente. Elle on ne la doit ni à des idées et ni à des leaders mais à la bétise d’un monde. La bête est lachée. Qu’ils viennent avec leur arsenal jurdico-chicon. Nous ne sommes pas cent, nous ne sommes pas mille, nous sommes cent mille et des millions (même si beaucoups se taisent encore). Qu’ils viennent s’agiter contre la marée. La marée est là, se lève. Et le fou s’agite. Pantin pathétique. Adieu Vieux Monde, tes convulsions ne nous prouvent plus que ta misère et ta faiblesse.



  • Bun, cha alors ! Ché du propre ! Ché bien utile cha !

    Bondelas de bondelas, justement j’ai chez nous un livre que j’ouvre plus pour pas être un délinquant.

    Ché le bouquin d’un gars qui gouverne le z’attali des conneries tout le temps, sur le gars warburg. Un type qui aime l’oseille des autres et la prend en la redonnant contre encore plus de sous à lui redonner. Enfin, on a pas bien compris la germaine et moi.

    Alors que dois-je faire avec. J’ai bien tenté de le mettre dans la cabane du fond de mon jardin, mais la germaine elle dit comme cela que le papier c’est pire que sa merde.

    Pis elle comprend rien et moi aussi à lire les pages en attendant de crotter.

    Pense pas que cela brûle ce brûlot d’ineptie qui devraient nous soumettre à la théorie eugénique des meilleurs de sa caste.

    On l’a bien enterré, même que cela pousser plus dans l’endroit ou l’on avait mis dans le trou. Fallut le déterrer à cause de la pollution.

    On l’a mis pour l’instant dans un container spécial qu’ils disent ceux de la préfecture pour pas subir les radiations mauvaises de la pensée écrite.

    • jeudi 11 décembre 2008 à 14h18, par JBB

       :-)

      « On l’a mis pour l’instant dans un container spécial qu’ils disent ceux de la préfecture pour pas subir les radiations mauvaises de la pensée écrite. »

      Vous avez fait ce qu’il fallait. Maintenant, appellez la brigade antiterroriste, allez vous enfermer dans votre cave et attendez l’interventions des services d’Alliot-Marie. Ce sont des pros, ils sauront prendre les choses en main. Bon courage…



  • ça me rappelle... je me souviens... du jour (il y a une quinzaine d’années) où, bibliothécaire en poste dans un département d’outre-mer, j’arpentais, mon petit cartable à la main et mes lunettes sur le nez (bien sûr...) les rues poussiéreuses d’un village perdu dans la forêt amazonienne, au bord d’un fleuve plein d’or. Je croisai un gendarme lui-même en poste dans ce village, qui me demanda si j’étais prof... Non, monsieur, le gendarme, je suis bibliothécaire. J’apporte des livres aux enfants... Alors le gendarme, tout imbu de sa fonction et sans humour, doucha mon autosatisfaction d’un « Mais... c’est dangereux les livres ! Faut faire attention... ».

    Très très attention... en effet.

    Depuis, ce paisible village français a vu quintupler sa population, le crime sanglant y est devenu le meilleur moyen de régler un différend, la délinquance de tous genres y est érigée en règle de vie, et les gendarmes n’ont plus vraiment le temps de s’intéresser aux jeunes bibliothécaires, qui ont d’ailleurs totalement disparu du paysage...

    Sûrement la faute des livres qu’elle laissait à l’école, la jeune bibliothécaire...

    Devenue vieille, en 2008, je suis affligée...



  • mardi 16 décembre 2008 à 20h07, par Chinasky

    Alors comme ça, après avoir lu Debord, que fait-on pour lutter contre le spectaculaire de la société ? Du spectacle spectacul l’air de rien ! Ben voyons. Tout à fait à contre courant ça.
    Non, pour faire référence à Bradbury, l’habit de pompier était légitime.
    De la dérision ? Du cirque pur et simple. Exit Carnaval. Exit Fronde.
    Sacrifions ensembles au rituel contemporain, par intermittence, entre deux Mac-Do jouons les Mickey contre les Picsou, bougeons nos fesses pour péter tout… comme de bons petits fayots du nihilisme médiatique, caméra au poing bien sûr, il ne saurait en être autrement.

    Comment vous dire… j’ai particulièrement apprécié l’art du mime de ces petits trous badours, leur enfilage de perles vertueux et leur chorégraphie iconoclaste ; je ne m’en remets pas, quelle gifle !



  • mardi 16 décembre 2008 à 22h39, par ras le bol

    ce reportage est très instructif, je ne connaissais pas ce groupe humoriste ,il a fait du bon boulot ;
    je vais le faire connaitre

  • Répondre à cet article