ARTICLE11
 
 

samedi 21 février 2009

Le Charançon Libéré

posté à 15h04, par JBB
38 commentaires

Un conseil : tenez-vous à distance des voies ferrées et des cabines téléphoniques !
JPEG - 10.5 ko

Il a eu chaud aux fesses… Interpellé à proximité d’une cabine téléphonique utilisée pour menacer le chef de l’Etat, le militant breton Sylvain Rabouillé n’a pas su persuader les policiers de son innocence. Convaincus de tenir un dangereux saboteur du combiné, ces fiers enquêteurs ont pourtant échoué à prouver sa culpabilité devant le juge. Une relaxe qui en appelle d’autres.

On ne dira jamais assez combien la vie de tout opposant au régime est devenue difficile.

Et combien il faut à celui qui prétend critiquer le règne sarkozyste redoubler de précautions.

S’interdire la lecture de certains livres, ouvrages malfaisants parus chez des éditeurs qui le sont tout autant.

Se tenir éloigné des voies ferrées, toute proximité avec des rails ou des catenaires pouvant valoir certificat de culpabilité au premier (lâche) attentat venu.

N’utiliser qu’un langage fleuri pour évoquer notre bien-aimé président, chaque injure à son encontre - même en son absence ! - étant susceptible d’entraîner comparution en justice pour offense au chef de l’Etat.

Eviter de croiser le chemin de ces sanguinaires membres de la « mouvance anarcho-autonome », puisque les approcher justifie l’incrimination de terrorisme.

Et même - désormais - se tenir à bonne distance des cabines téléphoniques, lesquelles présentent l’inconvénient de pouvoir être utilisées par n’importe qui pour menacer Nicolas Sarkozy.

Oui : pour vous comme pour moi, un vrai chemin de croix.

Et une nécessaire attention de tous les instants.

__3__

JPEG - 29.5 ko

Nul doute que Sylvain Rabouillé, lequel cumule le double handicap de na pas mâcher ses critiques à l’encontre du chef de l’Etat et d’être un militant de l’Union démocratique bretonne, aura retenu la leçon.

Lui qui comparaissait hier au tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour une affaire de la plus haute importance :

Vendredi 25 juillet, 2 h 02 du matin. Les gendarmes reçoivent un coup de fil anonyme. Le correspondant lâche : « Sarko est mort, demain à Batz ». Effectivement, le Président de la République est attendu, quelques heures plus tard, à Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique), pour visiter un centre de vacances, rapporte ainsi Ouest-France.

Un quart d’heure plus tard, les gendarmes interpellent un homme à proximité de la cabine téléphonique d’où l’appel a été émis. Il s’agit de Sylvain Rabouillé, le directeur du centre de vacances que doit visiter Nicolas Sarkozy. Un peu éméché cette nuit-là, ce militant de l’Union démocratique bretonne (UDB) concède aussi ne pas être sarkozyste et que cette visite n’était pas de son goût. Mais il nie être l’auteur de l’appel téléphonique.

Les dénégations du militant breton n’ont pas convaincu les policiers.

Enquêteurs certains de tenir l’auteur de cet abominable crime de lèse-majesté téléphonique.

Et bien décidés à passer outre l’inexistence des preuve, personne n’ayant vu Sylvain Rabouillé utiliser le combiné en question.

Normal : pour les forces de l’ordre, l’anti-sarkozysme vaut désormais certificat de culpabilité.

__3__

Il est heureusement des juges moins abrutis que d’autres.

Et Sylvain Rabouillé peut se féliciter d’être tombé sur un digne représentant de sa corporation.

Puisque l’ancien directeur de centre de vacances a été relaxé au terme d’une audience expresse.

Au motif évident que rien ne prouve qu’il soit l’auteur du coup de téléphone, ce que le procureur lui-même a reconnu.

Une absence de preuve qui n’a - par contre - pas convaincu l’employeur du présumé terroriste téléphonique, le premier n’ayant pas renouvelé le contrat de travail du second quand il a appris les soupçons policiers.

Juste un chômeur de plus, hein…

__3__

JPEG - 41.8 ko

S’il faut se féliciter que tous les juges ne cèdent pas à l’air du temps.

On notera que le procès fait à Sylvain Rabouillé se rapproche sur bien des points de celui instruit contre Julien Coupat.

Tous deux victimes d’une certitude policière que rien n’étaye.

Partageant ce tort infâme de détester le régime et de militer pour des causes que la morale sarkozyste réprouve.

Et coupables de s’être trouvés là où il ne le fallait pas, que ce soit à proximité d’une cabine téléphonique ou d’une voie ferrée.

Un petit jeu de l’enquête bâclée, construction policière ne reposant sur rien de tangible, que la justice traite différemment à Paris ou à Saint-Nazaire.

Puisqu’il n’est pour l’instant pas question de remettre Julien Coupat en liberté.

Et que le parquet de Paris vient de renouveler, pour la énième fois, ses réquisitions de maintien en détention, après en avoir appelé aux « éléments du dossier » pour justifier sa décision.

__3__

Alors que Julien Coupat « célèbrera » demain son centième jour de détention.

On se prend à rêver que le parquet de Paris se montre aussi honnête que le procureur de Saint-Nazaire.

Reconnaisse le vide atterrant des preuves pesant contre le jeune homme, à l’unique rang desquelles ce témoignage de policiers antiterroristes affirmant l’avoir vu « jeter dans une poubelle publique un emballage de lampe frontale et des horaires de TGV de la SNCF » puis stationner « vingt minutes à l’aplomb de la voie ferrée de la ligne TGV-Est ».

Et mette fin à cet emprisonnement inique.

Est-ce trop demander ?


COMMENTAIRES

 


  • moi j’adore notre immense président qui a fait don de sa personne à la France , il est le phare de la pensée politique , il est notre guide suprême dans les ténèbres anxiogènes de la crise mondiale.

    j’ajoute que je ne fréquente ni les rails ni les cabines téléphoniques (j’ai un tel portable et je peux le prouver) de plus et comme c’est un devoir républicain ça tombe bien, je peux donner un certain nombre de noms de blogueurs douteux et séditieux que j’ai repéré au fil de mes pérégrinations ouébiennes

    un bon français

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/

    • Je ne doute pas qu’il sera tenu compte de ce remarquable cri d’amour pour le pouvoir. Même, je me demanderais presque si ce n’est pas trop vibrant et énamouré pour être honnête…

      Mais : soit.

      « je peux donner un certain nombre de noms de blogueurs douteux et séditieux que j’ai repéré au fil de mes pérégrinations ouébiennes »

      Je connais quelqu’un qui saura en faire bon usage : nicolas-princen@elysee.fr



  • samedi 21 février 2009 à 15h43, par Françoise

    Je trouve que les nouvelles caméras-vidéos, promises par MAM, tardent un peu à être placées. Vivement qu’il y en ait partout et jusque dans les WC des grandes surfaces, grands magasins, cafés, bars etc. (« l’attentat » du BHV n’est toujours pas élucidé, s’il y avait eu une caméra dans les toilettes on n’en serait pas là !). Plus personne ne pourrait impunément menacer la paix civile et celle de notre Bien Aimé !

    Un peu hors sujet, mais bien dans l’air du temps :

    http://www.rue89.com/marseille/2009...

    Voir en ligne : http://carnetsfg.wordpress.com/

    • « Plus personne ne pourrait impunément menacer la paix civile et celle de notre Bien Aimé ! »

      Eheh… toi aussi, tu en fais presque trop pour être crédible… Pas sûr que cela suffise à tromper la vigilance des fiers défenseurs du régime (oui : les mêmes qui pourchassent les sans-papiers jusque dans les communautés Emmaüs. Pas du tout hors-sujet, je trouve : cela relève d’un même climat très malsain)



  • Moi tout comme « tgb » j’aime beaucoup notre Président et suis un féal serviteur de son illustre pensée. J’écoute tous ses discours et les apprend par coeur afin de pouvoir répandre le flot vivifiant de la pensée élyséenne sur les cerveaux arides des gauchistes obtus qui peuplent les kolkhoses d’outre-Neuilly. J’ajoute que jusqu’à ce jour je ne circulais qu’en chaise à porteur et ne correspondais que par pigeon-voyageur puisque je ne savais même pas avant de lire ce texte, que notre président si bon et beau, avait en moins de deux ans de mandat réussit à moderniser la France au point de construire des chemin de fer et d’introduire le téléphone.
    J’ai également tous les disques de Carla qui tout comme notre président est belle, bonne et intelligente.
    Comme quoi tes mises en garde ne me concerne vraiment pas. D’ailleurs je ne vois même pas pourquoi tu as écrit cela sur ce site. Tu as parfois de drôles d’idées !

    • samedi 21 février 2009 à 16h42, par Dominique

      Personnellement, je me suis refusé à me faire implanter un deuxième cerveau depuis que j’ai appris que l’extraordinaire et épatant président en possédait six à lui tout seul parce que cela aurait voulu dire que j’entendais me livrer à une vile concurrence à son encontre alors que je ne lui veux que du bien. Mon seul cerveau me suffit en régime sarkozyste.

      Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

      • @ Wuwei : « J’écoute tous ses discours et les apprend par coeur afin de pouvoir répandre le flot vivifiant de la pensée élyséenne sur les cerveaux arides des gauchistes obtus qui peuplent les kolkhoses d’outre-Neuilly. »

        Là, total respect ! :-)

        « Tu as parfois de drôles d’idées ! »

        Et encore, c’est pire quand je n’ai pas d’idées du tout… (style, cette semaine, c’est de la bouillie de flocons d’avoine que j’ai dans le cerveau.)

        @ Dominique : j’irais même jusqu’à dire qu’en « régime sarkozyste », pas de cerveau du tout serait l’idéal…



  • samedi 21 février 2009 à 16h32, par Luc Nemeth

    vous avez bien dit : que Julien Coupat aurait jeté dans une poubelle, quelque chose ?
    Et que les fins limiers, qui se dandinent sous les ordres d’Alliot-Marie, seraient ensuite venues y fouiner ?

    Putain çà va vraiment commencer à ressembler à l’affaire Dreyfus, ch’t’histoire-là !!!

    • samedi 21 février 2009 à 17h51, par JBB

      Oui.

      Et il y a mieux : en théorie, Coupat et sa copine auraient balancé l’indicateur à la poubelle, puis seraient revenus une demi-heure plus tard vérifier qu’il y était toujours, histoire de s’assurer qu’ils n’étaient pas suivis. La preuve, selon le grandiose procureur Martin, que tous deux étaient rompus depuis longtemps aux affres de la clandestinité…

      • samedi 21 février 2009 à 18h41, par Dominique

        Il faudra que l’on m’explique comment l’on peut faire un demi-tour sur l’autoroute A4 en une vingtaine de minutes à la hauteur de Dhuisy et surtout en sortir afin de se rendre à la LGV distante de plusieurs kilomètres, Il y a une sortie à la hauteur de Dhuisy, mais cela veut dire qu’on doit parcourir cinq ou six kilomètres de route départementale avant d’arriver à la LGV. Comment est-ce techniquement possible ? Attendu que la pose des fers sur les caténaires demande un peu de temps vu que c’est difficile en temps normal pour un agent d’intervenir sur ces lignes ? Je me pose également des questions sur le retour par l’autoroute qui me semble toujours fort étrange...

        Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

        • dimanche 22 février 2009 à 11h07, par JBB

          Waouh… c’est ce qui s’appelle potasser le dossier. :-)

          Je me sens un peu nul, je suis loin d’avoir travaillé le truc autant que toi.



  • samedi 21 février 2009 à 16h52, par Céleste

    Bravo !

    Contente pour Sylvain Rabouillé et solidarité avec Julien Coupat.

    Accuser, emprisonner, ou harceler administrativement qui désapprouve le pouvoir en place ou refuse d’obéir à des injonctions ministérielles imbéciles, et même si elles sont ridiculement mineures, se pratique aussi et sans surprise, en Italie.

    C’est la politique de la répression.

    Pour avoir refusé, en mettant 10 à tous les élèves, d’appliquer un décret, par ailleurs pas encore en vigueur, contraignant les instituteurs à noter leurs élèves (jusqu’alors ils utilisaient des appréciations) y compris en conduite, l’équipe enseignante d’une école de Bologne s’est retrouvé accusée de tous les maux, en pleine agitation médiatique d’abord, puis soumise à des contrôles administratifs pénibles et incessants.

    http://www.celestissima.org/italie-...

    Leurs supérieurs ont parlé de « sabotage » (pour ne pas avoir noté des gamins de primaire, je vous laisse apprécier l’exagération), de prise en otage des enfants....etc ...un déferlement de conneries.

    Mais qui n’est pas anodin, loin de là : intimidation, menaces de sanctions...etc

    Bref, une technique similaire à celles utilisées en France.

    Ce n’est pas hasard, les buts cachés (de moins en moins) des deux dirigeants me semblent extrêmement proches et hautement inquiétants.

    Voir en ligne : http://www.celestissima.org/

    • samedi 21 février 2009 à 17h35, par L. Nemeth

      Content moi aussi bien sûr, que la plainte contre Sylvain Rabouillé en soit restée là . Mais si comme on nous l’assure, la France est un Etat de droit, il faut espérer que le préjudice qui lui a été causé (par la perte de son travail) va maintenant être réparé.

      • samedi 21 février 2009 à 18h45, par JBB

        @ Céleste : « Ce n’est pas hasard, les buts cachés (de moins en moins) des deux dirigeants me semblent extrêmement proches et hautement inquiétants. »

        Tout d’accord avec toi, mêmes techniques d’intimidation, même façon de monter en épingle des protestations anodines en collant des grands mots hors de propos dessus (« prise en otage », « sabotage »…)

        Ce qui m’a le plus tué en Italie, c’est ce que raconte Marianne dans son édition de la semaine passée : dans je sais plus quelle ville (pas retrouvée la brève en question), un bureau de dénonciation des clandestins a été mis en place, qui ouvre ses portes une fois par semaine…

        @ Luc Nemeth : sur cette question, je serais plutôt pessimiste. Mais qui sait ?

        • samedi 21 février 2009 à 19h08, par Céleste

          Oui, j’en avais parlé dans un billet
          http://www.celestissima.org/italie-...

          c’est à Turate, une petite ville de Lombardie dont la municipalité est lega nord. le bureau est ouvert tous les jeudis après-midis et les dénonciations anonymes sont acceptées (tant qu’à faire).

          Voir en ligne : http://www.celestissima.org/

          • dimanche 22 février 2009 à 11h14, par JBB

            Désolé, j’avais raté ça. Mais je viens de combler mon retard. :-)

            • lundi 23 février 2009 à 09h41, par L. Nemeth

              Celeste a raison de noter les similitudes entre France sarkozienne, et Italie berlusconienne, et on peut même se demander s’il n’y a pas une lointaine relation de cause à effet. Car ces magistrats, qui à Paris se verraient bien engager des poursuites contre une cellule invisible, se montreraient peut-être plus prudents si le procès d’Adriano Sofri (pour ne citer que cette monstruosité-là) avait suscité un peu plus de réactions...

    • dimanche 22 février 2009 à 16h24, par renée

      Les "supérieurs dégagent aussi ! (Le Progrès 20 février)

      L’Inspecteur d’Académie du Rhône démis de ses fonctions...

      Arrivé en octobre à la tête des services départementaux de l’Education nationale, Jacques Aubry a été convoqué au ministère, où on lui a signifié qu’on souhaitait son départ.

      « On m’a signifié que j’étais démis de ma fonction ». Sobrement, Jacques Aubry confirme une « fuite » dont Le Progrès a eu connaissance hier après-midi. L’inspecteur d’académie du Rhône a été convoqué mardi dernier au ministère de l’Education nationale.

      Ce jour-là, le directeur de l’encadrement Roger Chudeau lui aurait fait part oralement d’une décision qui n’est pas encore actée par décret. « On ne m’a pas donné les griefs retenus contre moi, si ce n’est que j’aurais perdu la confiance du recteur », précise le haut fonctionnaire.

      « J’attends de recevoir une note écrite, mais j’ai cessé de me rendre au bureau ». Dans son logement de fonction, au dernier étage du bâtiment de l’inspection, Jacques Aubry songe déjà à se mettre en quête d’un appartement… Après 21 ans de responsabilités au sein de l’administration, la sanction le surprend.

      « J’ai fait mon travail loyalement, en respectant les instructions du ministère, et en ne comptant pas mon temps » affirme-t-il.

      Jacques Aubry, 62 ans, a été nommé à la tête des services de l’Education nationale du département en octobre 2008. Le Rhône, vu l’importance de ses effectifs scolaires (1) et la place de la métropole lyonnaise, est attribué à des fonctionnaires en fin de carrière, et qui donnent satisfaction.

      Interrogés sur le départ précipité de l’inspecteur, les services du ministère de l’Education nationale ont répondu « qu’ils n’avaient rien à dire sur le sujet » en renvoyant la balle au rectorat de Lyon. Sollicitée en fin d’après-midi, cette administration n’a pas rappelé.

      Plusieurs hypothèses peuvent éclairer le départ précipité de l’inspecteur. D’abord le problème des remplacements non assurés qui aurait provoqué des récriminations des élus.

      « Mais je n’ai pas de baguette magique » se défend Jacques Aubry, dont la dotation, en termes de postes enseignants, est fixée par le rectorat. Ensuite, la question du service minimum d’accueil les jours de grève : l’inspecteur aurait été sommé d’être plus zélé vis à vis des communes (comme Lyon) rechignant à assurer ce service.

      L’accueil des deux ans est le troisième point épineux : pour faire baisser ce taux, l’inspection académique a dans un premier temps prévu de fermer des classes de maternelle… puis est revenue sur cette décision sur pression du Conseil général et du ministère, inquiet des protestations des familles.

      La relation de M. Aubry avec les syndicats est également évoquée, bien que celle-ci n’ait pas été plus difficile qu’avec son prédécesseur. En revanche, de source interne, les rapports avec le recteur Roland Debbasch ne semblaient pas des plus cordiaux…

      Toujours est-il que la mise sur la touche de l’inspecteur rappelle un précédent. En mars 2007, le recteur de l’académie de Lyon Alain Morvan avait été limogé par le ministère, laissant la place à Roland Debbasch, beaucoup plus proche de la ligne gouvernementale.

      Muriel Florin

      (1) Près de 340 000 élèves dont 182 000 écoliers, directement sous la responsabilité de l’inspection.



  • samedi 21 février 2009 à 16h56, par Dominique

    Reconnaisse le vide atterrant des preuves pesant contre le jeune homme, à l’unique rang desquelles ce témoignage de policiers antiterroristes affirmant l’avoir vu « jeter dans une poubelle publique un emballage de lampe frontale et des horaires de TGV de la SNCF » puis stationner « vingt minutes à l’aplomb de la voie ferrée de la ligne TGV-Est ».

    Moi, je m’interroge toujours sur ce fait qui ne repose que sur le témoignage de deux policiers, lesquels sont censés dire toujours la vérité même lorsqu’ils ont tué un homme. Quand on regarde les lignes TGV, il y a toujours une aire de parking à côté sur les routes anciennement nationales aujourd’hui départementales, c’est fait pour que des gens assistent au passage des trains comme les vaches autrefois, si on voit une LGV on sait immédiatement qu’il y a un endroit où on pourra pisser, manger un sandwich, enlever le plastique de la bouteille d’eau ou du paquet de clopes, prendre le temps de se reposer, cela prend moins de vingt minutes, mais il faut plus de vingt minutes montre à la main pour sortir d’une voiture, se rendre sur le terre-plain, démonter une clôture, poser des fers sur les caténaires, puis revenir à la voiture sans que le manège n’ait été repéré par les agents qui se trouvaient où sur la même autoroute et qui ne seraient pas intervenus pendant cet intervalle ?

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

    • « mais il faut plus de vingt minutes montre à la main pour sortir d’une voiture, se rendre sur le terre-plain, démonter une clôture, poser des fers sur les caténaires, puis revenir à la voiture »

      Oui. Sans compter qu’à en croire les cheminots, la pose des sabots sur les catenaires est une opération aussi complexe que dangereuse, loin d’être une opération qui s’improvise en quelques jours et sans renfort de techniciens ferroviaires.

      « Moi, je m’interroge toujours »

      Oui itou. Et c’est un euphémisme. :-)



  • samedi 21 février 2009 à 21h35, par Lecteur de bon site

    Pourquoi laissez vous croire qu’il faut être derrière un combiné téléphonique pour repérer un appel, il y a longtemps que l’empreinte vocale suffit pour reconnaitre n’importe qui dans le monde, à la manière de Google.
    Avant pour acheter une carte SIM, il fallait donner votre identité, maintenant, c’est plus la peine.
    Etonnant non ?

    • Euh… j’ai pas trop compris. Juste un truc : là, il s’agit d’une cabine téléphonique publique, pas d’un portable. Et pour l’empeinte vocale, je ne doute pas que ce soit possible, mais ça n’a pas dû être fait : les flics n’avaient même pas relevés les empreintes sur le combiné…



  • On est jamais trop prudent...

    see ya !

    Voir en ligne : Mon blog actif et militant(?) : Kprodukt



  • dites moi ce qu’on attend pour faire une petition qui demande la demission pure et simple de sarkozy ??
    ça serait à mon sens la moindre des choses...
    et qu’on ne me sorte pas un argument dans lequel il serait question de ce hoax qu’est la crise.

    • Pas d’argument « hoaxien ». Mais juste : j’aurais tendance à penser que la bonne vieille méthode de « on descend tous dans la rue pour lui foutre sur la gueule », un brin frustre mais tellement efficace, vaut toutes les pétitions du monde.



  • dimanche 22 février 2009 à 10h45, par rgmonamourlol@hotmail.com

    Dans un futur pas tres lointain, les flics seront bien inspires de choisir leur camp, parce qu au moment ou le changement de regime sera instaure, pas de quartier ! flics, medias, banquiers, politiques, tous y passeront, par les fourches caudines du peuple...

    • « flics, medias, banquiers, politiques, tous y passeront, par les fourches caudines du peuple... »

      Je suis assez d’accord (et puis, j’aime bien l’expression « fourches caudines du peuple »). Juste : je suis journaliste, suis censé y passer aussi ?

      • dimanche 22 février 2009 à 11h57, par Dominique

        Euh... le nom du passage par les Fourches Caudines n’est pas celui d’un massacre (il y a eu peu de morts), mais d’une mise en situation d’esclavage. En clair, cela veut dire simplement la dictature du prolétariat, et on sait comment cela a fini. Il y avait des gens égaux plus égaux que les autres qui sont devenus les nouveaux capitalistes dans les ex pays de l’Est et en Chine. Ce n’est pas exactement ça une révolution. Vouloir asservir les autres ne me paraît pas un objectif fort socialiste ou communiste, mais au fond il y aura toujours des gens pour dévoyer les mots et les valeurs.
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Fourch...

        Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

      • dimanche 22 février 2009 à 19h09, par Un passant

        Les journalistes ne sont pas exempts de tout reproche, faut quand même le reconnaitre.

        • En ce qui me concerne, je suis le premier à le reconnaître : ils ont creusé leur propre tombe avec une constance assez déprimante. Pour citer Kierkegaard :

          « Dieu sait que mon âme est exempte de férocité et je crois avoir au plus haut point conscience de devoir me justifier devant Dieu ; et pourtant, je serais prêt, au nom de Dieu, à prendre sur moi la responsabilité de crier ’Feu’ pour peu que je me sois assuré auparavant avec la rigueur la plus scrupuleuse, la plus minutieuse que les canons des fusils ne seraient braqués sur aucun être humain, sur aucune créature vivante autre que des journalistes. »

          (Mais quand même : j’en reste un…)



  • dimanche 22 février 2009 à 13h25, par Dissolve

    "On notera que le procès fait à Sylvain Rabouillé se rapproche sur bien des points de celui instruit contre Julien Coupat.

    Tous deux victimes d’une certitude policière que rien n’étaye."

    J’en connais (enfin pas personnellement) un troisième dont le procès en appel à lieu en ce moment même : Yvan Colonna. Si on s’intéresse de près aux minutes du procès, aux différents procès verbaux, aux conclusions de la médecine légale et aux différents témoignages (des témoins directs le jour de l’assassinat), on peut penser que ce n’est pas lui le tireur ou en tout cas avoir un doute sérieux, ce qui normalement est suffisant en droit pénal pour innocenter quelqu’un...

    Alors je ne sais pas si il a participé ou quoi ou qu’est ce mais il se trouve qu’il a été désigné par notre actuel président comme « l’assassin du préfet Erignac » et donc c’est lui et c’est tout !

    Et quand un proche du Prefet assassiné vient témoigner à la barre qu’il a prévenu la justice, depuis de nombreuses années, que d’autres comploteurs potentiels courent encore et que Colonna serait « peut -être » innocent de ce dont on l’accuse : on le fait passer pour un fou, un missile téléguidé du P.S et autres discrédits...

    Discrédit relayé et alimenté par la presse bien pensante (Le Monde, Libération, Le Figaro...Etc...).

    Je ne fais évidement aucun parallèles entres ces affaires mais j’essaye d’alerter sur une négation du droit à la justice dont je ne trouve que peu de traces dans le « rezo » que je parcours quotidiennement. Est-ce parce qu’il s’agit d’un crime de sang ou parce qu’il s’agit de la corse ? J’espère que la gauche (la vraie gauche) dont je fais partie saura s’élever contre tous les dénis de justice où qu’ils se trouvent...

    • Je n’ai pas été jusqu’à lire les minutes, ni les procès-verbaux. Par contre, je suis comme toi (et beaucoup d’autres, à mon avis) : pas forcément convaincu par la thèse du ministère public. Loin de là, même… Ne connaissant pas assez le dossier, je ne saurais en tirer aucune conclusion. Mais il est clair que tout ne paraît aussi blanc-noir que cela nous avait été auparavant présenté et que cela fleure bon la manipulation.

      Par contre, je suis moins tranché que toi sur le travail des médias : si libération s’est complètement ridiculisé (une fois de plus…) en ne mentionnant même pas les doutes du commissaire Vinolas quand il en a fait part à l’audience, d’autres journaux (dont - surprise - Le Figaro) se sont beaucoup mieux comportés. Enfin, Rézo a relayé quelques billets récents et efficaces sur l’affaire Colonna, dont celui de Palindrome, de Plume de Presse et d’Actualités du droit.

  • Répondre à cet article