ARTICLE11
 
 

lundi 13 juillet 2009

Le Cri du Gonze

posté à 11h17, par Lémi
28 commentaires

Johnny, défilé militaire, Marseillaise, tatouages patriotiques… Nos conseils malins pour un 14 juillet réussi
JPEG - 40.3 ko

Chaque année, la même excitation s’empare de nous à l’approche du 14 juillet. Une fièvre patriotique, un élan d’amour pour notre fière nation et ses forces armées. Louable sentiment qui ne doit pourtant pas nous voiler la face : un bon 14 juillet, ça se prépare, ça se mitonne dans les règles de l’art. Article 11, qui aime les chars, Johnny et sa patrie, vous mâche le travail. Conseils d’un passionné.

JPEG - 109.2 ko

Chaque année c’est pareil, on l’attend avec impatience, on le renifle de loin, on en papote dans les troquets (« Tu fais quoi pour le 14 juillet cette année ? » – « Je Johnnyse », est indéniablement devenu un classique du café du commerce), on pousse le vice jusqu’à s’interroger sur la composition du défilé (Le 3e corps des cosaques franc-comtois – casaque vert de gris – sera-t-il oui ou non précédé des fusiliers sous-marins – casaque bleu outre-mer ?), bref, on trépigne d’impatience.

Las ! Trop souvent, une fois le grand soir venu, déficience dans l’organisation ou bien éléments étrangers se greffant sur le programme, quelque chose cloche, ça déraille dans les grandes largeurs : on se retrouve au poste pour abus éthylique ou pour déposer plainte pour vol de portable, à l’hôpital pour acouphènes généralisées (La sono de Jean Michel Jarre, c’est pas de la bibine) voire coma éthylique, ou en prison pour avoir transporté sa carabine à plombs avec soi (jurisprudence Brunnerie). La soirée idéale pour clamer son patriotisme et aimer son pays se transforme alors en fiasco, c’est ballot. Pour éviter ça, Article 11 (plus patriote, tu fais pas) vous propose un petit guide malin pour 14juilletiser dans les règles de l’art. Parce qu’une fête du 14 juillet raté, c’est un peu comme une Marseillaise sifflée ou un mollard basané sur ton drapeau : inacceptable.

Le défilé militaire, pierre angulaire de notre légitime fierté patriotico-chauvine

JPEG - 125.5 ko

Le défilé militaire est évidemment l’élément primordial dans la bonne marche des réjouissances. On a tous en nous, outre «  quelque chose de Tennessee », des souvenirs émus liés au passage des élèves de Saint-Cyr en habit d’apparat ou de la Patrouille de France étincelant dans les cieux azuréens. Qui n’a pas vibré au son des chars descendant les Champs-Elysées dans un fracas d’enfer ? Qui dénierait au moment une valeur proche de l’extase ou du sentiment amoureux ? L’expérience, érotique entre toutes (un défilé militaire, finalement, c’est un peu comme un concours de grosses bites, version métal hurlant), ne laisse personne indifférent, ou alors ceusses qui ont rien dans le calebute. Messieurs, venez apprendre la virilité en matant le pas martial et cadencé du 159e régiment d’infanterie alpine de Briançon, dit « régiment de la neige », voire celui du 132e bataillon cynophile de l’armée de terre. Mesdames, venez vous esbaudir et mouiller vos atours intimes en découvrant cette vérité immémoriale qu’Hélène de Troye clamait déjà en son temps : « Personne ne me ravit (hinhin) autant que la gente soldatesque. »

Cependant, pour profiter du défilé sexuel dans les meilleures conditions, il convient de ne rien laisser au hasard. D’abord, nous conseillons aux cardiaques et aux hypersensibles de venir sur les Champs dès le 13 juillet, ceci afin d’assister en comité réduit à la répétition générale : se familiariser avec la pompe militaire peut éviter le débordement d’émotion impromptu, à même de terrasser les constitutions les plus robustes. Citons ces quelques lignes de Stendhal sortant de l’église Santa Croce à Florence, physiquement terrassé par la vue de tant de beauté (mal désormais reconnu comme Syndrôme de Stendhal) :

J’étais dans une sorte d’extase, par l’idée d’être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.

« Voisinage des grands hommes », « Beauté sublime », « sensations célestes » etc., on est bien là dans un registre qui s’applique parfaitement au 14 Juillet. A ne pas prendre à la légère, donc.

JPEG - 110.7 ko

Autre élément d’importance : savoir se positionner au bon endroit. Grands de ce monde, sachez que la tribune présidentielle vous est ouverte à condition de n’avoir pas trop ouvertement critiqué les errements de notre politique étrangère (le petit est en rodage). Petits de ce monde, sachez que pour apercevoir autre chose que la patrouille de France et éviter les coups de coude intempestifs et le panorama nuques rougeaudes (syndrome dit du «  j’ai oublié mon escabeau »), il convient de se lever tôt. Pensez à prendre un pique-nique (jambon-beurre, pâté, rillettes, vin rouge. Rien de trop orientalisant, les loukoums et les kebabs ont mauvaise presse cette année) et à minuter votre horaire à la perfection. A noter, La vitesse moyenne de défilé des troupes motorisées est de 14 km/h. Les troupes de l’armée de terre défilent au rythme de 120 pas à la minute. On soulignera avec satisfaction que la légion étrangère défile en dernier, à un rythme moins élevé, voire grotesque, de 88 pas par minutes (véridique1). De là à conclure que la gente soldatesque étrangère ne peut suivre nos cadences hexagonales, il n’y a qu’un pas que je franchis allégrement.

Enfin, un défilé militaire réussi suppose une attitude vestimentaire et corporelle parfaite. Les bidasses font l’effort, ça brille et ça en fout plein la vue, à vous de vous en montrer digne. Tignasses rasées et leggings de rigueur, les tatouages patriotiques type « Ne coulons pas le Clémenceau » ou « Massu forever » feront bonne impression. Les petits malins arborant des keffiehs et autres bérets Che seront expulsés sans pitié et reconduits à la frontière du 16e recouverts de goudrons et de plumes, les femmes seront tondues. A ceux qui auront l’impudence de rétorquer « on est pas là pour se faire engueuler, on est venus voir le défilé », nous prédisons les pires avanies.

Pour ceux qui ne peuvent faire le déplacement dans la capitale, qu’ils bichonnent leurs excuses. Ils peuvent se consoler en regardant les 4 heures d’émission (je pose la question : est-ce vraiment assez ?) que consacre France 2 à l’événement. Et qu’ils remâchent cette déclaration de l’aviateur et colonel de réserve (mazette !) Jean Claude Narcy, déclarant au très bon TV Mague : « Nous fêtons cette année le 75e anniversaire de l’armée de l’air et ce sera le plus grand défilé aérien de l’histoire du 14 Juillet ». Rater cela serait criminel voire antipatriotique. A bon entendeur…

Mieux que le Stade de France : Johnny à la tour Eiffel

JPEG - 105.1 ko

L’événement est si important qu’il se verra surement de l’espace. Johnny, l’idole d’une nation et de son président, se produit gratuitement devant la Tour Eiffel à l’occasion de la fête nationale. On pourrait empiler les adjectifs dithyrambiques et faire dans l’hyperbole, mais on craint de lasser. Avant d’en venir aux détails pratiques, citons deux témoignages de personnalités politiques s’attardant sur le phénomène Johnny et sur leur amitié avec le susdit (piochés dans un article du Monde, hebdomadaire qui n’en finit plus d’être de référence2). Jean-Pierre Raffarin, d’abord, qui sait trouver les mots justes :

A la fin des années 1970, alors conseiller municipal, je crois avoir fait en sorte qu’on rouvre spécialement l’aéroport de Poitiers en pleine nuit3 pour qu’il puisse repartir après un concert à Angoulême. La vie politique me l’a fait rencontrer quelquefois, plus tard, notamment à Matignon, où il est venu dîner avec Læticia. Les chauffeurs de Matignon avaient davantage regardé sa bagnole ce soir-là - un énorme Hummer -, que Johnny conduisait lui-même4. Nous avions ensuite beaucoup parlé de la manière de tenir une salle.

Hummer-tanks, aéroports à usage personnel, conseils disciplinaires, on est bien là dans l’esprit franchouillard tout ce qu’il y a de plus respectable. En jeter, oui, mais avec classe. Johnny tel qu’on l’aime, Jean-Pierre tel qu’on l’a aimé5.

Thierry Herzog, avocat présidentiel, nous livre lui une autre facette du personnage, non moins sympathique, sa proximité avec le chef de l’état :

Par le hasard de la vie, il se trouve que je suis l’ami de Nicolas Sarkozy6, qui est également un grand fan de Johnny. Il nous est arrivé, tous les deux, de passer des soirées entières à chanter ses morceaux ou à faire des quiz sur ses chansons. Après un match de rugby au Stade de France il y a deux ans, nous nous sommes retrouvés dans le même restaurant que lui. Sarkozy lui a demandé de prendre la guitare, et Johnny s’est mis à chanter, ce qu’il ne fait jamais en dehors d’une scène. Je dois dire que Sarkozy, ce soir-là, connaissait mieux les paroles des chansons d’Hallyday qu’Hallyday lui-même ! Johnny a eu un trou de mémoire au deuxième couplet de Cours plus vite, Charly, et c’est le président qui l’a aidé...

JPEG - 98.3 ko

Car oui, en allant écouter Johnny demain, comme le petit million de mélomanes avertis qui devraient composer le parterre, ce n’est pas seulement un grand chanteur que tu écouteras, mais aussi l’ami du pouvoir en place, l’ami de la France, donc, n’ayons pas peur des grands mots. Allumer le feu patriotique, voilà qui ne peut pas nuire à l’hexagone. Certains esprits chagrins noteront que le concert du méta-chanteur (je ne peux me résoudre à l’appeler simplement chanteur) coûtera la bagatelle de 1,9 millions d’Euros au Ministère de la Culture . Il y en a toujours pour cracher dans la soupe. A ceux-ci, je répondrais simplement : savez-vous combien coûte un simple passage à la pompe lorsque l’on se déplace en Hummer ?

Nos conseils pour un concert réussi : pour ceux qui visent le premier rang s’installer 72 heures avant le concert (patienter en chantant la Marseillaise vous vaudra l’estime du service d’ordre), éviter la bière (il y a des besoins urgents qui vous renverraient en fond de foule. L’option bouteille pour l’urine n’est pas à négliger), ne pas aller picoler de champagne backstage avec l’élu du rock si tu as moins de 30 ans et une poitrine avenante. Étrangers tolérés mais faites-vous discrets. Déblatérer sur la sénilité d’un vieux pochetron bramant des trucs poussiéreux en playback pourrait vous exposer à un lynchage en règle.

Détails Croquignolets et aperçu historique

JPEG - 82.7 ko

Petit clin d’œil de l’histoire : On notera que c’est le 14 juillet 1933 que le NSDAP, le parti d’un certain Adolphe Hitler, est proclamé Parti Unique en Allemagne, un événement qu’il sera de bon ton de commémorer discrètement, la racaille bien pensante étant ce qu’elle est...

Le retour du casque à pointe : En 1994, des soldats allemands de l’Eurocorps s’étaient joints (horreur) au défilé. Cette année, les relations Sarkozy-Merkel étant ce qu’elles sont, la chose ne semble pas à craindre. Se munir quand même, au cas où, de pancartes rappelant que pour l’Alsace et la Lorraine, il faudra repasser…

Du compréhensible élan patriotique et de sa nécessaire modération : Attention, rejoindre le défilé en cours de route par élan patriotique pourrait vous exposer à quelques représailles et tirs de sommation. Rappelons qu’un certains Ferdinand Bardamu s’y était livré en son temps (1914), au début d’un Voyage qui devait le mener « au bout de la nuit ». Cela ne se fait plus.

14 juillet en solitaire : Cette année, tu pourras regarder le feu d’artifice en direct sur Internet (ici). C’est seulement ensuite que tu mettras ta tête dans le four.

La tête haute : C’est le 20 juin 1880 que le 14 juillet a été proclamé fête nationale. Il s’agissait d’alors de démontrer que notre défaite durant la guerre de 1870 (effective en 18717)contre les fridolins était déjà digérée et que notre armée brillait de milles lustres. Le redressement militaire était alors affaire d’état. Mission accomplie, si j’ose dire, notre réintégration dans l’OTAN marquant évidemment un retour brillant dans le concert des nations.

Les deniers publics gaspillés en babioles artistiques : A noter, pioché sur Wikipédia : « Jusqu’en 1984, le passage des engins blindés avait pour effet de fragiliser les Chevaux de Marly, des sculptures de Guillaume Coustou situées Place de la Concorde à l’entrée des Champs-Élysées. Depuis, les originaux ont été tranférés au musée du Louvre et remplacés sur place par des copies. » N’aurait-on pu simplement les démanteler, ces sculptures poussiéreuses ? Tant de fric gaspillé alors que la France va mal ? On croit rêver.



1 Bordel, se coltiner les pages wikipedia sur le 14 juillet, il faut vraiment que je vous aime, lecteurs ingrats.

2 Je le disais encore hier à ma tante Edwige :«  C’est ahurissant, la bonne tenue critique de ce journal »

3  !!!

4 Mazette, cet homme-là sait donc tout faire ?

5 « Dis, J.P., mais quand reviendras-tu ? »

6 Citons Pétain : «  Par le hasard de la vie, il se trouve que j’ai serré la main d’Hitler à Montoire. »

7 Big up to Joshua du 34.


COMMENTAIRES

 


  • MDR !!! J’ai bien fais de passer par ici pour prendre des instructions ;-) j’avais envisagé de faire comme il chante le père Brassens mais là, c’est foutu je suis convaincue ............. que le problème c’est pas la portée de la bombe, c’est l’endroit ousqu’elle tombe :-)))



  • lundi 13 juillet 2009 à 15h41, par pièce détachée

    DELANOË MET UNE TONNE CINQ D’EXPLOSIFS DANS LA TOUR EIFFEL.

    FRÉDÉRIC MITTERAND « MET DES CIERGES » — DANS QUOI ?

    • lundi 13 juillet 2009 à 18h53, par lémi

      Euh, mon premier réflexe (hérité des manies langagières d’un certain JBB que je ne nommerais pas) serait de répondre « Dans ton cul » ! (J’ai juste ?) Et je fais toujours confiance à mon intuition. J’espère que tu me pardonneras...

      • mardi 14 juillet 2009 à 15h06, par pièce détachée

        Gagné !

        (Tu rappelleras tout de même à JBB que Dans-Ton-Cul® est une marque déposée des dialoguistes deRambo III).

        • mardi 14 juillet 2009 à 20h10, par JBB

          Comment l’oublier ?

          Je nourris bien entendu la plus profonde admiration pour ces gens talentueux qui ont su sublimer le film de genre pour le transformer en pépite situ digne des meilleurs films d’auteur. Total respect, quoi.

          • mardi 14 juillet 2009 à 23h41, par lémi

            @ Pièce détachée
            Je gagne quoi ? Une barbe factice de Grand Pa Wabbit ?

            @ JBB
            Trop tard, le mal plagiaire est fait. Et puis, sincèrement, Rambo 3 comparé à Rocky 4, ça vaut pas un pet de lapin, quand donc te rendras tu à l’évidence ?...

            • mercredi 15 juillet 2009 à 18h05, par pièce détachée

              @ Lémi :

              Nan. Tu gagnes ça.



  • bonjour
    l’idole d’une nation et de son président, se produit gratuitement devant la Tour Eiffel à l’occasion de la fête nationale

    entendu ce matin sur France inter : le cachet de l’idole serait de 500 000 euros.

    peut-être à confirmer mais pas étonnant !



  • faudrait se faire tatouer un perroquet : car un perroquet aussi patriotique ça vaut le coup

    Voir en ligne : perroquet



  • mardi 14 juillet 2009 à 18h03, par skalpa

    Et s’ils se trompaient et qu’au lieu d’enflammer artificiellement la tour Eiffel, ils enflammaient Johnny, ça aurait de la gueule, non ?

    Ps : ce commentaire a aussi été posté là !

    See ya !

    Voir en ligne : Mon blog actif et militant(?) enfin quand j’ai le temps ! : Kprodukt

    • mardi 14 juillet 2009 à 23h53, par lémi

      Bien joué ! Et puis ce n’est que justice : qui a pêché par les flammes (« Allumer le feu ») périra par les flammes...



  • Ah que c’est bon de lire du 3e degré, au moins ....
    A propos de Johnny, j’ai « subi » les obsèques de Mickaël Jackson (je dis ça parce que là où j’habite, il n’y a que 3 chaines de télé et c’était sur les 3 chaines !!!), et du coup, on voyant les infos des fans de Johnnny campant sur les Champs, j’ai repensé à cette chanson des Fatals Picards qu’ils ont dû retirer de leur album ...
    Mais à voir quand même ...
    http://www.zuneo.net/2009/01/le-jou...



  • Mon dieu (enfin, le leur, pour peu qu’ils y croient encore), quelle horreur, quelle avanie (et castille) ! Comment, toi, si prompt, habituellement, à nous balancer de l’info a tu pu te tromprer à ce point ??? Comment un tel billet, doux à nos oreilles peut-il tomber, d’un coup, dans l’imposture la plus complète ???

    Et ça, sur une date seulement !!! Mais non !!! La défaite contre les prussiens, c’est pas 1870, mais 1871 !!! C’est même (et c’est là, à vrai dire, que je m’étonne de ton erreur) une des raisons du déclenchement de la commune de Paris (cf l’excellent « Histoire de la Commune de 1871 » par Prosper-Olivier « Youplaboum » Lissagaray aux éditions La Découverte) !

    Bon, tu seras pardonné, gracié, même (coutume perdue, tiens...), au vu des nombreuses et bonnes contributions passées...

    Voilà ce que c’est que de faire confiance aux sites gouvernementaux pour avoir de l’info... Chez eux aussi (surtout) il y a de la coquille... A moins que ce ne soit une façon « d’oublier » le rapport existant entre la commune et la défaite ridicule de Napoléon III de la part d’un gouvernement avide de parallèles ?

    Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/

    • Ok, je fais amende honorable et modifie le texte. A ma décharge, tu noteras que l’expression usuelle est « guerre de 1870 ». Plus qu’une erreur désastreuse, il s’agit surtout d’une approximation dans les termes. Et j’incline à penser que « l’imposture » reste modérée... (Smiley dénégation)

      • Non seulement je t’accorde bien plus que le bénéfice du doute, mais je reconnais que, dès la fin de la commune, tout fut fait afin de séparer, dans les esprits, cet état de rebellion de la responsabilité politique des gouvernants d’alors (un peu les même que maintenant, d’ailleurs) en requalifiant la défaite comme étant celle de 70...

        Il faut dire qu’il était alors bien pratique de faire porter la défaite (et la perte de l’Alsace/Lorraine) à d’autres et de faire oublier l’immensité de la participation des ténors politiques de « gauche » comme de droite, dans des évènements hallucinants...

        Qu’on en juge, après avoir porté, en 48, Napoléon le petit au pouvoir (N a, je le rapelle, été élu et a donc été président avant d’être empereur), les mêmes politiques avaient, durant cette guerre, réussit le tour de force de faire fournir les munitions de l’armée française par une entreprise... allemande !!! Ainsi, la défaite de la bataille de Verdun (et oui, déjà) qui a entrainée la défaite française est totalement imputable à cette décision incroyable qui a, de plus, entrainée la rédition de Napoléon III (septembre 70, d’où la date donnée partout, l’armée française privée de munitions -qui n’ont pas été livrée, tu m’étonne- est obligé de se rendre, l’empereur en fait de même)...

        Ce qui est volontairement occulté, c’est que la guerre a encore durée jusqu’en mars 71, sous la conduite d’un gouvernement « démocratique » aussi idiot que l’était celui de l’empereur...

        Mais il est vrai qu’il était très facile de faire porter le chapeau à Napoléon ! Les décisions prises (guerre d’Italie, guerre du Méxique, ...) avaient été tellement ridicule et avaient entrainées tellement de déconvenues qu’on était plus à une près !

        Sauf que...

        L’internationale, encore jeune, portant le mot d’ordre du pouvoir au peuple, ainsi que la colère face à une guerre non seulement baclée, mais surtout clairement bénéfique à la bourgeoisie, ainsi que la perte de toute une partie du territoire font que la colère, déjà présente, explose quasiment au lendemain de la défaite officielle, ce qui mène aux évènements de la Commune de Paris...

        Et encore une fois, ceux qui se disent « proche du peuple » le trahissent, comme ils l’ont fait lors de l’accession de Napoléon au pouvoir, ou lors de ses décisions incroyables... Mais ça, ça n’a pas beaucoup changé !

        Toujours est-il qu’en 1880, la révolte prolétaire est toujours présente et qu’il faut laver le gouvernement des fautes auxquelles il a participé... par un camouflage de date, par exemple... (c’est un peu schématisé, mais l’essentiel y est)

        Bref, c’est à savoir, mais c’est fou comme la manipulation, loin d’être récente, continue à être utilisée de la même façon qu’alors !!!

        Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/

  • Répondre à cet article