ARTICLE11
 
 

vendredi 19 novembre 2010

Le Charançon Libéré

posté à 14h35, par JBB
43 commentaires

Des « complexes » et de ceux qui les brisent
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C’est fou ce qu’ils devaient avoir comme complexes... Les (prétendus) ténors de la droite, mais surtout ceux de la gauche, passent leur temps à se revendiquer décomplexés, pour rompre avec les derniers vestiges de leur tradition politique et plonger plus avant dans l’ignominie. Le mot a ainsi un succès fou - spécialement quand le PS redéfinit sa doctrine sécuritaire. Révélateur .

Il est des mots dont la fortune vaut parfait indice des temps. Sans cesse, ils se donnent à lire, à entendre, ils s’affichent en tous lieux et en toutes bouches, ils rebondissent à l’envi - repris par l’un et brandis par tous les autres, comme portés en étendard. Ils sont partout et ne veulent rien dire, sinon tout et son contraire. Pris isolément, ils sont tromperies ; rassemblés, ils révèlent beaucoup. Demain, dans quelques siècles, ils seront minutieusement mis à jour, exhumés, nettoyés par des historiens et archéologues politiques armés de plumeaux et brosses-à-dent : ils vaudront alors vérité de notre (peu glorieuse) époque.

Parmi ceux-là, un terme : décomplexé. Lui a connu le début de son heure de gloire dans les années 1980, quand il s’agissait de chanter l’argent-roi, la sacralisation de l’individu et la richesse revendiquée : Vive la crise, proclamaient alors Yves Montand et Libération, et chacun se devait de remplir son compte en banque pour réussir sa vie. Le terme a vu son usage s’étendre progressivement, passant de la sphère fiduciaire à celle de la politique. Jusqu’à être largement utilisé, aujourd’hui, par deux partis se prétendant adversaires, l’un de l’ultra-droite et l’autre de la fausse gauche. Le premier prétend « libérer la parole »1, le second espère se dégager des « oripeaux » du passé pour s’afficher moderne et renouvelé ; les deux se posent en rupture avec leur tradition. Une même posture pour traduire une ambition commune : il s’agit de se libérer des ultimes barrières morales léguées par leurs prédécesseurs, qu’il s’agisse de la droite gaulliste ou de la gauche (molle). Se dé-complexer.

La droite le fait très bien. Exemples : en mars 2007, François Fillon louait « la droite décomplexée », et Nicolas Sarkozy appelait en septembre 2008 à constituer « une droite moderne et décomplexée ». « La droite décomplexée doit peser davantage au sein de l’UMP », revendiquaient aussi les amis de Thierry Mariani en janvier dernier, tandis que Christine Boutin - quelques jours plus tard - réclamait le retour des « valeurs de la droite décomplexée ».
Mais les membres de l’UMP n’ont, finalement, plus guère besoin de s’affirmer décomplexés, tant il est évident aux yeux de tous qu’ils le sont déjà totalement. Le PS - par contre - apparaît encore, pour les plus ahuris et les plus naïfs, comme l’héritier d’une tradition prétendument de gauche ; il s’agit donc de s’en libérer totalement et définitivement. « Nous, nous sommes fiers de ce que nous sommes, nous sommes une gauche décomplexée », clamait Martine Aubry en janvier dernier, tandis qu’en novembre 2008 Benoît Hamon disait son souhait d’une « gauche vivante et décomplexée ». Notons que les deux n’y plaçaient pas la même signification : c’est tout l’intérêt du mot, qui permet de défendre une chose et son inverse - et de ne rien défendre du tout au final.

Le terme se fait aussi marqueur indirect. Dans la bouche des élus UMP, il se charge d’une connotation agressive, à même de donner le sentiment que ce parti mène le jeu politique. Et dans la bouche des ténors du PS, il laisse l’impression contraire : des ambitieux paumés à la remorque du parti présidentiel, tentant désespérément de suivre ses outrances et de le combattre sur son propre terrain.
La chose est particulièrement évidente en matière sécuritaire. S’affirmer décomplexés en ce domaine revient, pour les socialistes, à s’aligner sur les discours de l’ultra-droite, à lui mener une concurrence frontale. C’est l’objet du très récent « pacte national de protection et de sécurité », censé donner le la de la position du PS pour la campagne présidentielle. Le ton est (très) martial, les prétentions au tout-répressif s’affichent sans ambages. Notamment dans l’ahurissante interview donnée par l’un des trois rédacteurs de ce « pacte », François Rebsamen, au Nouvel Observateur : l’homme y dénonce la « loi du caïdat » dans les banlieues, propose de dépister les premiers signes de délinquance dès la maternelle et envisage de confier à l’armée la responsabilité «  d’opérations de pacification  » dans les quartiers populaires. Lui ou Sarko, du pareil au même. Exactement.
C’est cela qu’indique alors le mot décomplexé : l’alignement sur la grille sarkozyste. « Je fais partie de ceux qui plaident pour un discours de gauche décomplexé contre la délinquance et débarrassé de toute forme d’angélisme », assénait hier le récidiviste Manuel Valls, appelant à assumer « une politique répressive sans complexe ». C’est désormais aussi la doctrine officielle de la rue de Solférino : « On va chercher la droite sur son propre terrain. On assume une gauche totalement décomplexée sur la sécurité. »

On pourrait dire qu’on s’en fiche : après tout, plus personne ne se fait d’illusions sur les socialistes. Mais leur empressement à coller à la roue de l’ultra-droite vaut sans doute déjà victoire de Nicolas Sarkozy à la prochaine échéance électorale. Il pointe surtout ce qui sera la trame de la campagne à venir - le sécuritaire - et confirme que nous n’avons pas fini de plonger dans la fange des tristes passions. Les jours sombres se poursuivent - en pire. C’est ça, une époque décomplexée...



1 Selon les mots de Jean-François Copé.


COMMENTAIRES

 


  • vendredi 19 novembre 2010 à 15h28, par Remugle

    C’est d’ailleurs une erreur que l’on peut relever dans le premier numéro du journal Article 11, « Flash-Ball », paragraphe « Frapper » :

    « ...la naissance des CRS en 1944, un héritage de Vichy... »

    Meuh non... c’est une création du ministre socialiste Jule Moch ;

    et de l’allemand Noske, en passant par Moch et jusqu’aux socialauds de maintenant et toujours (hélas !), z’ont jamais eu trop de complexes pour écraser la gueule des révoltés ces chéris fraternels...

    • lundi 22 novembre 2010 à 12h27, par JBB

      Alors là, je plaide semi-coupable : c’est une info que j’ai tiré du bouquin de David Dufresne, Maintien de l’ordre, enquête. Je ne peux malheureusement ressortir le page, parce que j’ai depuis prêté le bouquin. Mais dans mon (vague, j’ai une mémoire de merde) souvenir, il plaçait bien la création des CRS sous Vichy. Dès que je peux, je vérifie.

      « z’ont jamais eu trop de complexes pour écraser la gueule des révoltés ces chéris fraternels.. »

      Oh que oui, et à grands coups de tatanes dans la tronche.

      • lundi 22 novembre 2010 à 13h56, par Remugle

        Vichy avait créé les GMR (Groupes Mobiles de Réserve), pour faire, entre autres joyeusetés, et avec la Milice, la chasse aux résistants....

        Les CRS ont été créés par le Gouvernement Provisoire de la République (Vichy n’uilisait pas, bien evidemment, le terme « républicain »), après dissolution des GMR fin 1944...

        A leur débuts les CRS étaient d’ailleurs surtout composés d’anciens FTP qui n’avaient pas été affectés à l’armée lors de « l’amagalme »....

        Oili, oilà...



  • vendredi 19 novembre 2010 à 15h29, par denis

    merci pour l’article.
    Effectivement, des politiques « décomplexée », qui ont donc enlevé de la complexité, pour pouvoir faire passer des idées fausses et bateau servant les intérêts des décomplexés.
    C’est fou ces mots nouveaux, présents de partout, qui permettent de tuer le débat dans l’œuf : se poser contre une politique décomplexée , c’est faire preuve de complexes, de « tabous » . Ça rends le débat nul avant d’être commencé.
    La réponse des politiques est forcément la bonne solution car c’est la réponse sans tabou, sans mensonge, décomplexée, et il n’y a donc rien à en redire. Le monde à l’envers.
    Comme dit Franck Lepage : ils nous ont volés nos mots. Et la plupart des gens vont finir par les croire.

    • lundi 22 novembre 2010 à 12h52, par JBB

      Une partie de ces gens le croient même déjà. Mais les politiques ne se rendent même pas compte qu’ils jouent contre leur camp et savonnent la planche sur laquelle ils ne parviennent déjà même plus à tenir debout. En ôtant leur sens aux mots, ce sont les grandes fictions mobilisatrices qu’ils mettent à nu - celles-là même qui les font exister. Démocratie, devoir électoral, République, citoyen... : qui y croit encore ?
      Du vide, sautant aux yeux de tous. Et ça, ils le payeront un jour, tôt ou tard.



  • vendredi 19 novembre 2010 à 16h11, par HN

    Bien vu l’article. C’est assez effrayant car beaucoup de moutons vont être obligés de se rattacher à ces idéologies.
    En même temps, côté PS, ça en devient pathétique (et donc risible) ce plagiat mou. Ils devraient faire appel à Mme Tibéri pour recopier les programmes du FN et de l’UMP.
    On dirait mes interros de latin de seconde, quand je pompais tout sur ma voisine en rajoutant qqs fautes de traduction afin de passer inaperçu sous les yeux de notre vieille enseignante sénile (qui ne calculait rien à rien d’ailleurs, donc des efforts inutiles de ma part...).
    (Vous avez remarqué la métaphore de la « vieille sénile qui ne calcule rien » ?? C’est nous... Enfin eux... Enfin nous dans eux... Enfin j’me comprends, ce con de peuple quoi !) _ ;-)

    « caïdat »... Je me rappelle un sketch des guignols de l’info qui préconisait d’assommer avec un annuaire toute personne prononçant le mot « buzz » dans le moindre rot/pet/vomi télévisuel était « buzz ». Je propose d’étendre cette liste et de la tenir à jour afin de tabasser joyeusement nos « élites » lorsque la tentation poétique du néologisme leur prendra.

    Pardonnez mes écarts Stalinien, mais moi je t’y foutrais un Henri Maler, un Xavier Mathieu ou un François Ruffin derrière chaque abruti politique pour relever les imbécilités et lui foutre une trempe au moindre « burquisé », « caïdat », ou autre exotisme en vogue.

    Cdlmt

    • vendredi 19 novembre 2010 à 18h13, par Karib

      De la glorification des beautés de la colonisation jusqu’à l’union sacrée en 1914, de la troupe qui tire sur les mineurs en 1948 sur l’ordre du ministre socialiste Jules Moch jusqu’à l’expédition de Suez en 1956, de la rafale de privatisations menées par Jospin (« j’ai plus privatisé que la droite », se vante le couillon) jusqu’aux projets d’encadrement militaire des délinquants par la cruche Royal, de la première guerre du Golfe menée par Mitterrand jusqu’aux félicitations du socialiste Daniel Vaillant au ministre de l’Intérieur Sarkozy (« si nous avions gagné les élections j’aurais pris les mêmes mesures »), la liste est longue, interminable, des décomplexions socialistes.
      Tendance Jules Moch ou tendance Urbagraco ? Avec les socialistes on ne sait décidément jamais à qui l’on a affaire.

      • samedi 20 novembre 2010 à 22h48, par fnh

        « Avec les socialistes on ne sait décidément jamais à qui l’on a affaire. »

        Il me semble a contrario que vos messages prouvent que vous savez fort bien - et heureusement, vous n’êtes pas le seul - à qui l’on a affaire avec les soi-disant « socialistes »...

        Le directeur du FMI ne se prétend-il pas de cette obédience ?

        • lundi 22 novembre 2010 à 13h07, par JBB

          @ HN : « côté PS, ça en devient pathétique (et donc risible) ce plagiat mou »

          Oh que oui. Risible et effrayant. J’ai beau ne pas me faire d’illusions sur les socialistes (c’est simple : je les hais - littéralement), cela reste toujours une étonnante surprise de voir jusqu’où ils sont capables d’aller. Ces gens sont tellement perdus qu’ils sont prêt à feindre de se raccrocher à la plus pourrie des branches. Ils méritent le pal, tout simplement.

          « Je propose d’étendre cette liste et de la tenir à jour afin de tabasser joyeusement nos »élites« lorsque la tentation poétique du néologisme leur prendra. »

          J’adhère. J’affute ma batte et on s’y met.

           :-)

          @ Karib : oui, et c’est même à se demander si cela vaut encore le coup de continuer la liste. Il devient de plus en plus difficile d’être surpris, ou même indignés, tant il est patent depuis très longtemps qu’il n’est rien à attendre de ces gens. Personnellement, je navigue entre les deux, de l’indifférence la plus absolue à une haine ayant besoin de s’exprimer, selon les jours et mon humeur.

          @ fnh : oh oui, il sait : Karib est une vraie mine sur ces sujets (trahisons socialistes et communistes).

    • vendredi 19 novembre 2010 à 18h19, par un-e anonyme

      1) « alignement sur la grille de lecture sarkozyste »

      une grille de lecture qui est pour la libre entreprise

      2) Exemple concret de retombées sociales

      un tel dort dans sa voiture depuis des mois

      Le secours catholique appelle le resto du coeur :

      alors quoi, que faites-vous ?

      bin, on lui a demandé, il préfère faire les poubelles.

      ah bon, excusez-nous, au revoir.



  • vendredi 19 novembre 2010 à 18h13, par wuwei

    Dans le genre « socialiste » (putain j’ai eu du mal à l’écrire) marchant allégrement sur les traces sécuritaires des droites extrêmes, François Rebsamen propose d’envoyer la cavalerie dans les banlieues car, dit-il :
    « Les gendarmes savent très bien mener ces opérations de “pacification”, ils l’ont plusieurs fois démontré à l’étranger ».

    Pacification , cela sonne comme « Algérie 1954 » . De vieux souvenirs sans doute jamais totalement enfouis pour la rue de Solférino décomplexée.

    • lundi 22 novembre 2010 à 10h56, par HN

      « Les gendarmes savent très bien mener ces opérations de “pacification”, ils l’ont plusieurs fois démontré à l’étranger ».

      On a des politiques tellement nuls qu’ils en arrivent à imaginer les scénarios de Luc Besson dans « Banlieue 13 »... Et pourtant c’est pas une lumière le mec.
      J’ai honte...

      • lundi 22 novembre 2010 à 12h23, par JBB

        @ wuwei : « Pacification , cela sonne comme »Algérie 1954«  »

        Exactement. Et c’est tout sauf un hasard. C’est d’ailleurs la trame de l’excellent bouquin d’Hacène Belmessous, Opération banlieues : comment tout est fait (y compris les mots, donc) pour préparer le terrain à une perspective de moins en moins hypothétique, l’intervention de l’armée dans les banlieues.

        @ HN : Oh que oui. D’ailleurs Besson (Luc) au gouvernement, on y viendra. Ou tout comme.



  • vendredi 19 novembre 2010 à 20h12, par Soisic

    Cela me fait penser à un petit livre paru en 2006, écrit par Eric Hazan, qui dissèque la langue de la cinquième république et son utilisation dans la communication et la propagande quotidienne. Rien a changé, on est toujours dedans...

    • lundi 22 novembre 2010 à 12h18, par JBB

      En plein dedans, exactement. Et d’ailleurs, je complète, à propos de cet excellent bouquin : il s’agit de LQR, La Propagande du quotidien.
      Et comme je suis motivé, je mets même la couverture :

      Même que Lémi en parlait ICI, sur son premier blog (ça nous rajeunit pas, hein...)



  • vendredi 19 novembre 2010 à 20h59, par wuwei

    Rien à voir mais je viens d’aller faire un tour sur un bloc ami (chez le petit cadre dans une grosse boiboite) et en plus d’une dénonciation légitime et argumenté envers un journal non décomplexé, il y a la photo d’un dénommé JBB. Rassures nous il s’agit d’un homonyme ou c’est l’effet du rosé ?

    • lundi 22 novembre 2010 à 10h58, par HN

      Je viens de voir cet article, et dans le tas des phrases bidonnées, j’en ai découvert une qui me paraît fort plausible :

      Croisé dans un bar du XIe arrondissement, le directeur de la publication d’Article 11, l’hirsute JBB, tente de garder la tête froide face à la fronde : « Bon là si tu veux, c’est le Beaujolais nouveau, alors tes conneries j’en ai rien à foutre ».

       ;-)

      • lundi 22 novembre 2010 à 12h13, par JBB

        @ wuwei : :-)

        (Pas d’homonyme, juste le petit cadre dans la grosse boiboîte a su (très joliment) mettre au jour l’hydre putassier qui sommeille en moi.)

        @ HN : du chaos émerge toujours la vérité. Et si je n’ai réellement prononcé cette phrase, je la fais désormais mienne. Montjoie-Saint-Denis, beaujolais nouveau, toussa-toussa....



  • vendredi 19 novembre 2010 à 21h57, par refrain

    Si les politiques en font autant sur la sécurité c’est parce que c’est vendeur.

    Et c’est vendeur parce qu’un tas de gens trouvent si peu de raisons de vivre la vie qu’ils mènent qu’ils ne lui demandent plus qu’une chose : avoir la paix, et puis que ça dure, sans aucune autre perspective, on ne sait jamais : ils pourraient gagner au loto ou peut être se refaire.

    Finalement ce qui fait le succès du sécuritaire c’est que les politiques, après avoir fait de la vie des gens un grand vide, leur proposent la vraie paix, celle des cimetières, pour supporter l’angoisse de ce vide. Et la boucle serait bouclée : on ne peut supporter une société sécuritaire que quand on n’a presque plus rien à attendre de la vie.

    • samedi 20 novembre 2010 à 07h59, par un-e anonyme

      c’est ça même refrain

      le gars stationne à côté du cimetière précisément.

      • lundi 22 novembre 2010 à 12h46, par JBB

        @ refrain : « Finalement ce qui fait le succès du sécuritaire c’est que les politiques, après avoir fait de la vie des gens un grand vide, leur proposent la vraie paix, celle des cimetières, pour supporter l’angoisse de ce vide. »

        Pas mieux, je m’incline, c’est très joliment et justement dit.

        @ anonyme : euh.... oui ?



  • samedi 20 novembre 2010 à 12h39, par un-e anonyme

    bientôt les camps de réinsertion décomplexés ! Le travail forcé décomplexé en partenariat avec Bouygues BTP !



  • samedi 20 novembre 2010 à 22h48, par vincent

    il est où le forum de ceux qui étaient au bon accueil, hier soir ?

    splifs, picon & article XI

    vivement la miroiterie

    Dr_vinZ

    Voir en ligne : http://maps.google.fr/maps?hl=fr&am...



  • dimanche 21 novembre 2010 à 15h22, par DR No

    Pour ma part, les premières sorties de l’épithète « décomplexée » débordait le cadre sécuritaire (la droite au pouvoir a-t-elle jamais eu de complexes au matraquage de la populace ?).

    Je l’appréhendais comme libération des instincts prédateurs du grand patronat, trop longtemps tus et étouffés par une droite traînant le boulet de la collaboration.

    En effet, plombés par l’héritage collaborationniste, les tenants du grand capital n’ont ou s’opposer aux ordonnances de 1945, large compromis allant des « communistes » à la droite social-libérale.

    Ordonnances issues du Conseil National de la Résistance et fondatrices du pacte social « moderne », instaurant les acquis de 1936 : Sécurité Sociale (maladie, Vieillesse, Famille,...), Retraite par répartition,...

    J’en veux pour preuve cette sortie « décomplexée » du suintant D.Kessler dans le torchon-papier-qui-brûle-même-pas-ldans-la-cheminée-et-trop-petit-pour-la-caisse-du-chat, à l’aube du règne du ridicule Sarkizot, j’ai nommé Challenges.

    Extrait :

    La liste des réformes ? C’’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’’agit aujourd’’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

    L’intégralité des propos du suintant décomplexé de l’héritage pétiniste de ses pairs d’il-y-a-65-piges est consultable ICI

    L’amnésie générale, la sacro-sainte « entente nationale » (qui fit de Papon un Préfet de Paris...), la mort (naturelle, hélas) des plus grand collabos économiques du 3e Reich, l’adhésion de la Gôche au dogme capitaliste,..., ont été les facteurs de la morgue obscène de cette droite décomplexée, qui sacrifie aujourd’hui le choux (nous et nos retraites, sécu, éduc, santé,...) au profit de ces chèvres du patronat.

    Cependant, cette approche économique n’enlève rien à l’analyse sécuritaire de l’article.

    Salut à vous.

    • lundi 22 novembre 2010 à 15h43, par JBB

      Complément plus que bienvenu.

      Si cela vous intéresse, François Ruffin en parlait d’ailleurs, à l’occasion de la sortie du livre Les Jours heureux, lors d’un entretien accordé à A11 :

      La première phase démarre en 1944, c’est ça ?

      Oui, au printemps 1944, quand le programme du CNR est rédigé par sept organisations de résistance. A l’automne 1944 et au début de l’année 1945, on assiste au début de la mise en place de ce programme. Il ne faut pas croire que ça s’est passé comme dans du beurre, que ça s’est fait tout seul : il y avait encore des forces d’opposition qui ne voulaient pas de la Sécurité sociale ou des retraites.

      Mais ils ont dû accepter ?

      Oui. Mais pas d’eux-mêmes. Parce qu’à la Libération de la France, les résistants ne lâchent pas prise. Le mouvement continue : des cahiers de doléances circulent et des manifestations sont organisées par les grands noms de la résistance. Eux battent le rappel, font pression pour – justement – que la pression ne retombe pas. Leur modèle, c’est la Révolution française : leur campagne passe d’ailleurs par un grand meeting final qui se tient le 14 juillet 1945. Et ils appellent ça les États généraux de la renaissance française.

      Si les réformes passent, en 1945, ce n’est pas parce que De Gaulle et les partis politiques l’avaient inscrit à leur agenda. Mais parce qu’il y a eu une poussée militante pour soutenir les ministres – notamment communistes – du gouvernement qui se battent pour mettre en place une sécurité sociale, un système de retraite, contre d’autres ministres qui traînent des pieds. Les ministres communistes menacent éventuellement de démissionner. Et conduisent une vraie bataille pour lancer la Sécurité sociale en six mois : ils savaient que le soufflé allait retomber, ils voyaient bien que ceux d’en face jouaient la montre.

      (...)

      Et pourtant…

      Et pourtant, elles adviennent. Parce que le travail militant se poursuit. Et aussi parce qu’il y a le poids du Parti communiste, qui fait d’autant plus peur à la bourgeoisie qu’il est armé : on sort de la guerre, il y a des armes partout et les bourgeois craignent réellement la révolution. D’où la formule de L’Aube, le journal du MRP, qui revendique « la révolution par la loi ». Une façon, justement, de repousser toute idée d’insurrection par les armes. Tout en accordant des concessions.

      Mais en deux ans – jusqu’en 1947 et jusqu’au départ des ministres communistes du gouvernement – un travail est mené. En matière de sécurité sociale ou de retraite, les bases sont largement jetées. Pour la presse, c’est beaucoup plus nuancé : les réformes commencent déjà à être rognées. Et en matière de crédits publics - il s’agit de la nationalisation des banques - le programme n’a été qu’à moitié réalisé : René Pleven et les milieux d’affaire ont pesé pour limiter la réforme aux banques de dépôts - les banques d’affaire ne sont pas nationalisées. Enfin, la nationalisation d’EDF est lancée, mais dans la douleur : une campagne attaque très durement Marcel Paul, le ministre communiste qui l’effectue.

      La suite est ICI.

      • lundi 22 novembre 2010 à 20h44, par H2

        Je venais précisément respirer un coup sur ce blog après la lecture de l’article de François Rebsamen. C’est dire si la coïncidence est heureuse. Enfin ça dépend...

        A vrai dire si je venais ici c’est que j’en avais la nausée de l’article de Rebsamen du Parti
        Sarko-cialiste.

        Tous les mots que Rebsamen emploie sont empruntés à l’imaginaire de droite et à la vulgate Umpiste. C’est non seulement une terrible faute politique mais une défaite complète de la pensée. Je savais ce parti mort de chez mort mais il est toujours troublant de voir bouger encore nerveusement un cadavre, un peu comme de voir courir un canard sans tête.

        Idéologiquement c’est ignoble, tactiquement c’est naïf que de se désarmer politiquement à ce point là face à l’adversaire en croyant gagner du terrain alors qu’on le perd encore un peu plus et qu’on fait bien au contraire entrer l’ennemi jusque chez soi, en soi-même. Stratégiquement c’est la bérézina assurée pour 2012. S’il continue à être aussi nase, ce parti va perdre une quatrième élection présidentielle !!!

        C’est au delà de la crapulerie d’un tel texte, d’un franc ridicule. Ces types n’ont rien compris depuis « mon programme n’est pas socialiste » de Jospin à Le Pen au second tour ( ! ) et Sarkozy en 2007 !!! C’est plus de la merde dans les yeux, c’est des yeux dans la merde à ce point là !

        Depuis le bras d’honneur au pouvoir des banques, à la droite caviar & à la gauche caviar en 2005 avec le référendum sur le TCE, le PS non seulement n’a fait aucune analyse politique de ses échecs consécutifs mais il s’imagine le gros gland qu’après avoir perdu des millions d’électeurs, il va aller en trouver ailleurs en enfilant l’uniforme à la con du robocop Sarkozyste protecteur du riche et de l’ordre bancaire qui ruine les populations et les met en joue partout en Europe .

        Ce sont les mêmes qui ont massacré le peuple Allemand en 1919.Les « Friedrich Ebert » nouveaux sont arrivés ! Ils pactisent avec « les corps francs » & les hordes militarisées de l’ UMP ! Qu’on se le dise !

        Rebsamen : « Certains élus de mon parti en sont à se dire qu’il faudrait des lois d’exception pour reconquérir ces cités difficiles. » ...

        Le nouvel obs : En faisant appel à l’armée ?

         × Rebsamen : « Eventuellement. Les gendarmes savent très bien mener ces opérations de »pacification« , ils l’ont plusieurs fois démontré à l’étranger. Mais nous ne ferons pas venir non plus les chars dans ces quartiers ! Certains élus de mon parti en sont à se dire qu’il faudrait des lois d’exception pour reconquérir ces cités difficiles. Je pense, moi, qu’il faut des moyens exceptionnels et une volonté politique sans faille. On ne nettoiera pas ces quartiers au karcher mais en y ramenant l’Etat de droit. »

        L’ État de Droite plutôt, oui !

        Pitoyable, les « nationaux-socialistes » sont de retour. Le vocabulaire du « nettoyage » est déjà en place.

        • lundi 22 novembre 2010 à 23h32, par H2

          En parallèle :

          A lire :

          « Le pire est-il toujours sur ? La réponse est assurément non, il est seulement possible. Mais une constante s’est manifestée depuis le début de la crise, qui ne se dément toujours pas : les bonnes solutions ont été systématiquement écartées au profit des mauvaises. Protéger à tout prix le système financier a été érigé en priorité, en tentant de faire croire que l’instrument du désastre était le sauveur. Une aveugle fuite en avant a tenu lieu de politique, laissant se poursuivre l’implosion du système et exposant de manière caricaturale le cousinage au premier degré des représentants des Etats avec celui-ci »

          L’actualité de la crise : LA DETTE N’EST PAS SOLUBLE DANS L’EAU, par François Leclerc
          Site / Paul Jorion : http://www.pauljorion.com/blog/?p=18663



  • jeudi 25 novembre 2010 à 00h32, par un-e anonyme

    Je mets en vis à vis les propos originaux (de François Rebsamen) et la« transcription » (à prendre avec beaucoup de guillemets) qu’en fait l’article XI :
    >>AXI « la «  loi du caïdat » dans les banlieues »
    vs.
    >>FR « Une centaine de quartiers extrêmement difficiles sont aujourd’hui devenus des zones de »non-droit«  où règne la loi du caïdat »

    >>AXI « dépister les premiers signes de délinquance dès la maternelle »
    vs.
    >>FR « D’abord la prévenir, en dépistant dès la petite enfance les premières difficultés scolaires. Cela doit commencer très tôt, à l’école maternelle. Il faut agir dès le premier signe de décrochage pour éviter que la spirale de l’exclusion ne s’enclenche. Cela suppose de renforcer les équipes pédagogiques. Dans les zones d’éducation prioritaire, un enseignant ne devrait pas avoir plus de 15 élèves par classe. »

    >>AXI « confier à l’armée la responsabilité « d’opérations de pacification » dans les quartiers populaires »
    vs.
    >>FR « Les gendarmes savent très bien mener ces opérations de »pacification« , ils l’ont plusieurs fois démontré à l’étranger. Mais nous ne ferons pas venir non plus les chars dans ces quartiers ! »

    Voilà voilà... Je crois que je ne fais pas la même lecture des propos de F. Rebsamen que l’auteur de l’article. Et vous ?

    • jeudi 25 novembre 2010 à 09h37, par Karib

      Les gendarmes sont des militaires. Ils comptent dans leurs rangs des troupes du maintien de l’ordre (gendarmes mobiles), des commandos de choc hyper entraînés (GIGN) et depuis l’époque du vieux fourbe Mitterrand ont été systématiquement favorisés en matière d’effectifs, de matériel et de formation dans la perspective de la guerre que la bourgeoisie mène contre les exploités (même si ces derniers ne s’en rendent pas toujours compte.) Comme le proclamait déjà le dénommé Mitterrand (encore lui) à l’époque de la guerre d’Algérie : « la seule négociation, c’est la guerre. »
      Rebsamen (et tous les autres avec lui) ne trahissent rien ni personne : ils sont fidèles à leur être, à leur fonction. Jules Moch peut être fier de ses héritiers.

    • jeudi 25 novembre 2010 à 12h33, par H2

      Il faudrait que vous lisiez la chronique judiciaire hallucinante du journal CQFD pour vous faire une idée du système ignoble mais cohérent du côté des maîtres, dans lequel la France est plongée. Pour des petits délits de rien du tout , deux ans ou trois ans de prison !!! Roule ma poule ! Les pauvres gens sont bien gardés et on ne les voit plus dans les rues.

      Roule ma poule et voit comme tout est bien en France ! Les prisons sont engorgées et tout est bien qui ...................................finira mal...Et oui !

      Une guerre des super-riches est déclarée contre la population et c’est la classe la plus déshéritée, celle qui ne sait pas se défendre ou n’en a pas les moyens financiers qui morfle la première. Tout le monde s’en fout jusqu’à ce que le pouvoir oppressif se rapproche dangereusement de ceux qui se croient encore au delà de la nouvelle tyrannie qui se met en place par petites touches.

      Cette dernière s’en prend d’abord à la périphérie, aux classes populaires marginalisées depuis de longue date, ceux qui ne votent pas, ce qui n’achètent pas grand chose faute de moyens décents, ceux qui n’ont pas la scolarité suffisante pour saisir en sous-main les enjeux politiques qui se jouent derrière les apparences. Ceux qui n’en peuvent plus. Le pouvoir s’en prend donc à une population particulière, celle qui fait « consensus »hélas, contre elle - grâce au matraquage médiatique - et cela pour mieux resserrer son nœud coulant autour du peuple entier le jour où il le décidera.

      La naïveté des gens est incroyable car beaucoup s’imaginent que tout cela ne les concerne pas et ils laissent faire. Parfois mêmes ils applaudissent. Ils ne comprennent pas que demain on les méprisera toutes & tous comme ces Françaises et ces Français des cités ou comme en Europe, le peuple Grec qu’on abat sans coup férir.

      C’est dans ce climat nauséabond et dans ce paysage désolant : 8 millions de pauvres en France dont trois millions de très très pauvres + les salariés mal payés qui sont légions + les stagiaires à durée indéterminée sans salaire et devenu esclaves + les précaires ordinaires ... qu’il faut s’échiner à penser globalement les données en cours.

      Il est clair que M.Rebsamen qui touchait hier encore ses petits jetons de présence au côté de ses amis du MEDEF au conseil d’administration de la banque DEXIA qu’il a contribué à mettre en faillite et que les contribuables français ont renfloué au delà de toute mesure avec la bénédiction de M.Sarkozy, ne fait pas exactement le procès de l’époque telle qu’elle se vit par la majorité des Françaises & des Français.

      Comment le pourrait-il lui qui fait partie de « la Classe Caviar » ?

      M.Rebsamen de la Gôche caviar partage les mêmes idées fondamentales de la droite caviar, les mêmes mots, les mêmes perceptions et tous s’accordent à voir dans le capitalisme financier « la Fin de l’ Histoire » « . Dans ces conditions je ne suis pas étonné que M.Rebsamen applique à la lettre le bréviaire néolibéral de la droite caviar, je suis simplement ahuri que cela se fasse de plus en plus de façon » décompléxée " au sein de la Gôche caviar . Les Eric Besson sont légions et ce n’est que par calcul politique différé qu’ils n’ont pas de suite rejoints au PS le gouvernement sarkosyste.

      C’est la décomposition accélérée du PS qui me sidère en même temps qu’elle m’enchante vu que grâce à cette décomposition politique des partis dits encore « majoritaires », c’est tout un monde qui s’écroule. Il n’ y a pas un jour que l’on ne voit pas la 5° République taillée pour les élites se vautrer dans l’immondice. Il y aura un jour une relève et d’autres façons de voir et d’inventer.

      Quand M.Rebsamen dit qu’il enverra l’armée dans les cités, il est clair que son état de putréfaction mentale a atteint un tel niveau pour un soi-disant « socialiste » que l’on entend même Jaurès rigoler sous la lune, les temps de grands vents.

      L’orage vient.

      Il emportera tous les Rebsamen, tous les Valls, les Eric Besson, les Jean-Marie Bockel, les Bernard Koushner et autres Fadéla Amara dans les poubelles de l’ UMP et tout ce beau monde dans les poubelles de l’ Histoire.

      • jeudi 25 novembre 2010 à 23h44, par JBB

        @ anonyme : oui mais non. Vous n’êtes pas honnête. Reprenons....

        La « loi du caïdat », c’est repris tel quel de l’entretien. Donc, j’imagine, pas de discussion sur ce point.

        Propose de dépister les premiers signes de délinquance dès la maternelle n’est pas présenté comme une citation (pas de guillemets) ; en l’occurrence, il s’agit d’un résumé de ce qu’il énonce sur quatre lignes. A partir du moment où ce n’est pas entre guillemets, il ne s’agit pas de mot à mot, mais de respecter le sens. Je ne le trahis pas une seconde.

        L’armée ? Les gendarmes, comme le souligne fort bien Karib, appartiennent encore au corps militaire. En outre, la question qui amène cette réponse, « En faisant appel à l’armée ? », est on ne peut plus précise. D’ailleurs, Rebsamen répond direct : « Eventuellement ». Là-aussi, aucune trahison.

        Votre petite remarque en conclusion - « Je crois que je ne fais pas la même lecture des propos de F. Rebsamen que l’auteur de l’article. Et vous ? » - ne montre qu’une chose : vous avez des problèmes de lecture.

        @ Karib : pas mieux.

        Merci :-)

        @ H2 : « Il faudrait que vous lisiez la chronique judiciaire hallucinante du journal CQFD »

        Tout d’accord - elle est de l’amie Juliette Volcler qui fait de l’excellent boulot.

        Et pour le constat, oui, c’est effroyable. Alors journaliste régional, j’ai suivi assez régulièrement les audiences du tribunal correctionnel d’une petite ville de l’Est de la France : c’était de l’abattage, purement et simplement. C’est là que j’ai compris combien l’expression « justice de classe » n’était pas juste un slogan.

        « Une guerre des super-riches est déclarée contre la population et c’est la classe la plus déshéritée, celle qui ne sait pas se défendre ou n’en a pas les moyens financiers qui morfle la première. »

        Il y a cette déclaration du milliardaire Waren Buffett qui résume cela parfaitement : « La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, celle des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la remporter. »

        Pour tout le reste, tout d’accord. Tellement que je n’ai rien à ajouter. Ah si :

        « il est clair que son état de putréfaction mentale a atteint un tel niveau pour un soi-disant » socialiste « que l’on entend même Jaurès rigoler sous la lune, les temps de grands vents. »

        Joli :-)

        • vendredi 26 novembre 2010 à 22h20, par A.S. Kerbadou

          Il n’y a plus de CLASSE(S) mais juste deux CAS((t)ES à remplir !

          La plus rapide à se remplir et se fermer sera la plus facile à « gérer » !

        • samedi 27 novembre 2010 à 11h08, par YB (=Anonyme)

          Je crois que vous n’avez pas compris (ou fait semblant de) la teneur de mes remarques. Je ne mettais pas en cause les citations mais plutôt la manière de les décontextualiser ; revenons sur l’exemple suivant :
          Vous osez soutenir que « Propose de dépister les premiers signes de délinquance dès la maternelle » est « un résumé de ce qu’il [FR] énonce sur quatre lignes ». Est-ce une blague ou dois-je encore souligner que FR évoquait les « DIFFICULTéS SCOLAIRES » afin d’éviter la « spirale de l’exclusion », et non les premiers signes de délinquance. Donc vous trahissez ses propos, CQFD.

          Des problèmes de lecture disiez-vous ? Oui, sans doute, mais pas du côté attendu peut-être...

          @H2 : il conviendrait peut-être d’essayer de distinguer TOUS les courants qui animent la gauche et de ne pas se cantonner à l’image d’un DSK FMIste flamboyant.
          @H2, Karib et JBB : merci de me rappeler que les gendarmes sont un corps d’armée ; ce que je voulais souligner avec ces extraits, c’était plutôt le petit plaisir enfantin que semble éprouver les auteurs de l’article et des posts à chaque emploi du mot « armée ». Les gendarmes font pour la plupart un travail de proximité qui se rapprochent de la police et l’image que le mot gendarme suscite dans les esprits est bien différente de celle du mot armée (char, armes de guerre...) que vous avez l’air, messieurs, d’affectionner pour noyer le débat et faire trembler les foules.
          Tout comme la réutilisation de l’expression « loi du caïdat » d’ailleurs, qui semble bien plus menaçant isolée de son contexte que reprise dans les propos de FR, n’est-ce pas ? Procédé facile somme toute, me ramenant à aux premières lignes de ce post.

          • dimanche 28 novembre 2010 à 12h57, par Karib

            « Les images qui viennent à l’esprit ».....
            Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites. Ah, le gendarme bonasse et sa tactique-tac, l’accent de Fernandel et le gendarme de Saint-Tropez....
            Malheureusement pour vous, monsieur le « socialiste », les gendarmes sont bel et bien équipés de chars et d’armes et de guerre. Et lorsque les « socialistes » de votre acabit leur donneront l’ordre de tirer sur les foules révoltées, ils le feront comme ils l’ont toujours fait. Parce que telle est leur fonction. Et que telle est la vôtre.
            Quant au distinguo « délinquance » et « difficultés scolaires » il prêterait à sourire si l’on ne savait les petits marquis « socialistes » fidèles gérants de l’ordre établi (comme le proclamait déjà Léon Blum). Au-delà même des discours parfois contradictoires de leurs dirigeants (pour ratisser large) il convient de s’attacher aux pratiques de ces gestionnaires du capital lorsqu’il parviennent enfin aux fonctions dirigeantes qu’ils convoitent avec tant d’acharnement. Eh bien ces pratiques ne sont en rien différentes de celles de la droite la plus dure et se révèlent parfois pires.
            Le mafieux Gaston Defferre s’est par exemple révélé un excellent ministre de l’Intérieur. Petit détail amusant, c’est lui qui a répondu aux demandes des syndicats de policiers les plus réactionnaires en équipant le flic de base d’un pistolet plus puissant en envoyant au rebut leurs vieux 7,65. Il est vrai que pour trouer la paillasse des sauvageons (comme disait Chevènement, un autre « socialiste ») le flic du carrefour a besoin d’un 9mm et pas d’un pistolet à bouchon comme auparavant. La préparation minutieuse de la gendarmerie et de certains autres corps militaires à la guerre ouverte entre exploiteurs et exploités (que la bourgeoisie envisage toujours, à la différence du « peuple trop oublieux »), cette préparation a été poursuivie et développée par les « socialistes. »
            Faut-il encore rappeler les exploits de vos cousins très germains, la social-démocratie allemande, dans les massacres de 1919 ? La féroce répression de l’insurrection algérienne, la torture érigée en pratique de masse au sein de l’armée française, le colonialisme encensé, le soutien sans faille au nettoyage ethnique de la Palestine, l’atlantisme jamais démenti, la participation de la France « socialiste » à la première guerre du Golfe, en bref la gestion efficace du capitalisme et de son Etat ?
            Et dire que sans vergogne on vous voit participer aux manifestations qui scandent périodiquement les attaques du capital contre les salariés alors même que vous êtes à l’origine de la plupart des mesures mises en oeuvre aujourd’hui.
            Les coups de pied au cul vont-ils longtemps se perdre ?

          • dimanche 28 novembre 2010 à 22h58, par A.S. Kerbadou

            Trente ans après le retour au pays de la Révolution au nom de l’Equité, le même spectacle,d’une curée d’un autre âge, s’offre au regard et à la pensée.

            Une meute de chiots affamés qui, après s’être âprement léchés, s’entredéchirent sur le cadavre de leur meneur. Les volontés qui entendent faire cesser le carnage, fournissant de quoi les rassasier pour leur rendre leur dignité, se font mordre à pleines dents ! Le tout, dans une cacophonie générale... insupportable.

            Ce qui mène à penser que cette « pauvre » génération a dû être nourrie à la frustration.

            Une fouille, dans l’histoire courte de son ascendance, fait ressortir un atavisme : belle allure mais aucune constance ; beaucoup de hargne et aucune confiance ; des réflexes de pavlov antagonistes, incompatibles avec les principes de la survie. En l’espèce, sa survie ainsi que celle d’une belle idée qu’elle est sensée garder et faire transhumer.

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