ARTICLE11
 
 

jeudi 19 janvier 2012

Sur le terrain

posté à 11h24, par JBB
6 commentaires

À une roquette près...

Ce sont deux anciens activistes du Front patriotique Manuel Rodriguez. Communistes chiliens qui ont pris les armes contre la dictature de Pinochet, ils ont multiplié les audacieux coups de main avant de connaître la torture et la prison. Et ont fui la taule au cours de ce qui restera comme l’une des plus belles évasions collectives de l’histoire. Rencontre avec Jorge et Francisco.

Cet article a été publié dans le numéro 6 de la version papier d’Article11
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Un très joli guet-apens, digne d’un western à l’ancienne. La scène se joue dans le secteur d’El Mirador, contreforts andins, au sud-est de Santiago du Chili. Ce 7 septembre 1986, vingt-cinq hommes armés se sont installés de part et d’autre de la route. Ils attendent, guettant le convoi présidentiel qui leur a été annoncé. Des années qu’ils résistent, se battent – ils peuvent bien poireauter encore quelques heures.

Convoi en vue, les armes tonnent. Balles qui sifflent, grenades qui explosent ; l’escorte est dépassée, l’effet de surprise joue à plein. Les guérilleros concentrent leurs tirs sur le véhicule du dictateur. Ils le tiennent. Presque. Las : la roquette décisive, celle qui aurait dû emporter définitivement le morceau, ne remplit pas son office. Elle frappe la Mercedes blindée, mais sans exploser. Le chauffeur manœuvre habilement, le véhicule endommagé s’échappe ; l’homme assis à l’arrière en sort vivant. Choqué mais vivant.

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Beaucoup des participants à l’action en payeront le prix fort. La mort. Ou alors : torture, prison, exil. Le passager arrière poursuivra, lui, sa route sanglante, avant de prendre tranquillement sa retraite – impuni. Il n’est plus de justice quand un sort contraire frappe les hommes qui auraient pu la rendre. Il reste l’histoire, froide et indifférente. L’histoire laisse Augusto Pinochet cracher son dernier souffle dans le lit d’un hôpital militaire de Santiago, à 91 ans. Et elle se moque de Jorge Angulo et Francisco Peña. Le premier, qui a participé à l’embuscade, endure ensuite torture et cachot, s’évade, gagne finalement la France et y devient plombier après de longues années de galère. Le second, combattant clandestin, subit aussi torture et prison, s’échappe de même, rejoint pareillement l’Hexagone où il se fait modeste entrepreneur de BTP. Les héros (en retraite) mènent des vies ordinaires.

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Clandestins

Jorge et Francisco ont beaucoup en commun, outre d’être demeurés amis et camarades. Jusqu’à parler cette même langue un brin hésitante, celle des exilés qui ne se sentiront jamais tout à fait français, même s’ils en ont la nationalité. Chiliens, ils restent. Communistes aussi. Et combattants, toujours, bien que la truelle ou la clé à molette aient remplacé les armes que leur organisation faisait notamment venir du Vietnam, vestiges de l’armée US trouvant là une nouvelle jeunesse. Le Front patriotique Manuel Rodriguez2 (FPMR), créé en décembre 1983 par le Parti communiste chilien et principal groupe de lutte contre la dictature de Pinochet, faisait avec les moyens du bord.

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Les deux ex-guérilleros se ressemblent jusque dans la façon de boire leur bière. Parcimonieusement. À petites gorgées. Vieille habitude : l’alcool n’était pas bien vu, au FPMR. « C’était une organisation à la discipline assez stricte. Et il nous était interdit de boire, parce que l’alcool te rend moins méfiant, explique Jorge. Et nous devions toujours faire attention, dans la rue, le train, le bus. Toujours chercher les flics en civils. Même là, tu vois, je me suis placé dos au mur, pour garder un œil sur la rue : l’automatisme est resté.  » Au FPMR, Jorge a été formé aux techniques de contre-espionnage. Histoire de retarder la probable arrestation – si peu sont passés à travers les gouttes. «  La clandestinité, cela s’assume. Il n’est pas question de boire ou de faire la fête, il faut même éviter de se déplacer la nuit parce que tu as plus de chances d’être contrôlé. Et quand tu sors, tu passes la moitié du temps à regarder derrière toi, complète Francisco. Pourtant, même en faisant toujours attention, en étant en permanence sur mes gardes, j’ai été suivi un moment avant d’être arrêté. Je ne les avais pas repérés...  » Jusqu’à ce jour de 1984 où des policiers en civil lui sautent violemment sur le râble, le frappent et l’emmènent.

Guérilla urbaine

De cela, de ce qu’il se passe après l’arrestation, il sera question plus loin. Pour l’instant, il faut évoquer cette lente montée en puissance dans l’activisme – parcours semblable à celui de milliers d’autres jeunes chiliens qui se battront contre la dictature. Pour Francisco, tout commence avec le coup d’État du 11 septembre 19733 ; il a 13 ans, des parents communistes, et la maison familiale déborde de bouquins, dont beaucoup vaudraient arrestation immédiate à leurs propriétaires s’ils étaient découverts. « Pendant toute la semaine qui a suivi le coup d’État, mon père n’est pas rentré à la maison. Nous pensions qu’il avait été arrêté, et nous avons aussitôt entrepris de cacher les livres. J’ai creusé un énorme trou dans le jardin, et j’y ai caché les ouvrages, dans des sacs poubelle. Quand mon père est finalement rentré à la maison, la première chose qu’il a faite a été d’exhumer les livres – il ne voulait pas qu’ils soient abîmés, il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Et nous les avons transportés dans un endroit sûr, avec une camionnette, en passant de nombreux barrages militaires. S’ils avaient découvert ce que nous avions à bord...  » La résistance commence ainsi : sauver ces livres que les fascistes ont en horreur.

Deux ans plus tard, Francisco rejoint un groupe clandestin dans son lycée – le FPMR n’existe pas, ne sera créé que bien plus tard. Avec quelques camarades de classe, il rédige des tracts qu’il distribue le soir, dans la rue et les bus. Participe aux manifestations de protestation, violemment réprimées. Et se familiarise avec les armes, à la toute fin des années 1970, une fois que le PCC se décide à appeler à la « rébellion populaire ». « Nous utilisions des pétoires rouillées ; souvent, elles ne marchaient plus. Elles nous étaient précieuses, pourtant, et nous ne les aurions abandonnées pour rien au monde, même quand nous devions partir en courant. Seuls comptaient l’envie, le cœur, la motivation.  » Les actions s’enchaînent ainsi, à raison d’une par semaine : coupures de courant ; attaques d’armureries – il faut des armes ; barricades pour défendre les quartiers populaires de Santiago des descentes des militaires, des flics et des membres de la Dina (redoutable police politique4, ensuite devenue la CNI) ; occupation de radios pour les contraindre à passer des communiqués ; petites bombes contre des cibles bien précises.

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Les « bombinettes  », Jorge en a fabriquées beaucoup, et balancées autant. Il rigole, tirant sur sa clope : « Pour les confectionner, nous suivions les instructions d’un petit manuel. Mais souvent, elle n’explosaient pas. Même, elles n’explosaient jamais... » Qu’importe : Jorge et ses amis ont la foi ; les questions matérielles semblent alors secondaires. Dans Les Derniers exilés de Pinochet, ouvrage de Xavier Montanyà paru aux éditions Agone en 2009, un activiste raconte : « Les débuts ont été très durs [...]. Nous possédions peu d’armes, la plupart rouillées, et pour le reste du matériel de fabrication artisanale : cocktails Molotov, miguelitos (des clous tordus jetés à la volée, qui ont toujours une pointe dressée pour crever les pneus des véhicules militaires et policiers), roquettes artisanales à poudre ou à essence, lance-flammes constitués de bouteilles de gaz... Tout cela était très précaire et nous agissions avec notre seule bonne volonté.  »

Avec la création du FPMR, en décembre 1983, les choses changent : organisation hiérarchisée, discipline militaire, entraînements quotidiens. Jorge intègre aussitôt l’organisation, devient un « soldat  » de cette guérilla urbaine efficace et soucieuse de ne frapper que l’ennemi. « C’était une règle absolue : ne pas faire de victimes innocentes ou civiles. Nos actions, qu’il s’agisse d’attaquer une caserne militaire ou de faire sauter les bureaux d’un consortium américain5, étaient pensées pour cela, explique Jorge. Si nous avions un doute, nous suspendions immédiatement l’opération.  » Juste combat, méthodes au diapason. Un élément déterminant dans le soutien de la population au FPMR.

L’attentat

Et puis, il y a ce 7 septembre 1986, si belle tentative d’attentat contre Pinochet. Jorge en était – pas Francisco, qui croupissait en prison depuis déjà deux ans. « J’étais l’un des tireurs  », dit fièrement Jorge. « Nous étions vingt-cinq. L’organisation nous a réunis dans une petite maison, sans rien nous dire. Et le chef a attendu la veille de l’opération pour expliquer : « On va faire quelque chose de grand. La cible est Pinochet. » J’avais la chair de poule en l’écoutant...  » Jorge se serre les bras, les frictionne, comme si la chair de poule était encore là, vingt-cinq ans après. « Sur le moment, tu ne penses à rien, tu n’as pas le temps d’avoir peur. L’adrénaline. On a tiré, encore tiré, c’était la guerre.  » Mais : la roquette... « Ça s’est joué à ça... » Et Jorge écarte deux doigts pour montrer ce qui les séparait du succès. Quelques centimètres, un chouïa, autant dire : rien. «  Peut-être qu’on a mal visé, mais ça a surtout planté à cause de l’armement américain. C’était de la merde ! » Rageant.

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Un qui a ragé, aussi : le dictateur. À deux doigts de disparaître, son escorte en débandade, ne devant la vie qu’à une roquette défectueuse et à un chauffeur virtuose. Sueurs froides. Dans Les Derniers exilés de Pinochet, Xavier Montanyà cite le rapport d’un médecin de l’hôpital militaire de Santiago, qui réalise l’examen mental de l’autocrate un mois après l’attentat : « Le patient souffre d’anxiété générale, accompagnée de crises de panique […]. Il est hanté d’idées de menaces et de mort. Cet état d’agitation et d’angoisse alterne avec des longues périodes durant lesquelles il ne veut voir personne […]. Pendant les crises de panique, il court, il crie, sans contrôle, victime du souvenir infernal.  » Pinochet sait que, même s’il s’en est tiré vivant, l’attentat marque le début de la fin. Il n’est plus intouchable. Son règne finira un jour. En attendant, il redouble de férocité : la répression est sanglante.

La torture

Comme le reste de la population chilienne, les prisonniers apprennent la tentative d’attentat par la télévision. Flash info. « Quand on l’a vu, on a tous applaudi  », se souvient Francisco. Le jeune homme a 27 ans, il a déjà passé plus de deux ans en taule – il lui en reste plus de trois à tirer avant la belle évasion, liberté reconquise. Il a survécu à la torture, dix-huit jours de cauchemars juste après son arrestation. Il ne s’étend pas. « On m’a torturé jour et nuit, sans interruption. Simulacre de noyade, d’exécution, courant électrique... J’ai eu droit à tout ce que les conseillers militaires américains et les experts français6 avaient appris à nos policiers.  » S’y était-il préparé ? « Personne ne peut être préparé à ça. Personne. L’organisation nous avait juste conseiller de donner de faux noms, de parler mais en ne révélant que des choses fausses, de si bien maquiller quelques pans de réalité qu’elle n’aurait plus rien de réelle. Mais ce n’est pas si simple : ceux qui t’interrogent sont déjà au courant de beaucoup de choses. Alors, tu avoues ta propre participation à quelques opérations, mais avec l’obsession de ne rien confier qui puisse impliquer un camarade.  »

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Jorge ? Jorge aussi : torturé du 21 au 24 octobre 1986. Trois jours de souffrance, qui ont précédé son passage devant un tribunal militaire et sa condamnation à mort8. Lui en parle différemment, décrit davantage l’horreur, sourire en berne. «  Cela n’arrête jamais. Tu es attaché sur une chaise, un bâillon sur les yeux, et tu entends juste le « bbzzz » de la gégène avant de sentir le courant électrique sur ton corps, encore et encore. Parfois, ils te relèvent, te font marcher dans des couloirs, les yeux bandés, te balancent contre les murs, tu as mal et tu ne sais plus où tu es. Et puis, ils t’assoient à nouveau, et le « bbzzz » revient... Tu souffres tellement que la douleur te fait vomir, mais comme tu as un chiffon dans la bouche, tu es obligé de tout ravaler pour ne pas mourir étouffé.  » Silence. Et puis, il se marre : « Tu sais quoi ? C’est pour ça que je n’aime pas aller chez le dentiste : le bruit de la fraise me rappelle trop celui de la gégène. Je ne supporte pas, le mec est obligé de me faire cinq anesthésies successives avant de pouvoir m’approcher. »

Opération « Éxito »

Il est plutôt petit, Jorge. Un mètre soixante-cinq, à tout casser. Il raconte d’ailleurs que lors de son arrestation, ce sont «  deux grands baraqués  » qui sont venus le chopper par la peau du cou : ses jambes ne touchaient plus terre. Alors, quand il a fallu explorer ce tunnel découvert dans une cellule du Centre de détention préventive de Santiago, au soir du 29 janvier 1990, il s’est proposé. Ramper sur 80 mètres, sous terre, dans la boue, presque asphyxié. Arriver au bout, voir le ciel, humer la liberté. Et puis repartir en sens inverse pour aller prévenir les camarades.

Le tunnel n’est pas tombé du ciel, bien entendu. Ils sont 20 membres du FPMR, dont Francisco, à avoir déployé des trésors d’ingéniosité technique et d’obstination pour le creuser : c’est l’opération Éxito. Un an et demi de travail, avec les (minuscules) moyens du bord, en se cachant des gardiens et des autres prisonniers – une évasion ne peut réussir que si le secret est préservé. Un ouvrage incroyable, qui contourne une ligne de métro, passe sous les enceintes de la prison pour déboucher en un terrain vague. 80 mètres !

L’évasion est coordonnée avec le FPMR : les 24 prisonniers – ceux qui ont creusé et quelques « invités  » – sont attendus à la sortie. Avant de prendre la tangente, ce 29 janvier, ils font passer le mot à un autre embastillé, façon énigme à résoudre : « Vous devez vous préparer car il y aura demain une fouille de la CNI. Certains d’entre nous ne seront plus là. Nous laissons la porte ouverte. » La porte ouverte ? Il faudra plus de deux heures à une partie de ceux qui restent pour trouver le départ du tunnel. Jorge : « Nous avons finalement découvert l’ouverture vers une heure du matin. Il fallait un volontaire pour l’explorer, pour vérifier que ce n’était pas un piège, j’y suis allé.  » Une fois établie la certitude de la liberté, si proche, ils sont vingt-cinq prisonniers supplémentaires à se faire la belle. Jusqu’à ce que l’alarme sonne, que les tirs résonnent : les gardiens ont compris.

L’exil

Magnifique bras d’honneur. Jorge et Francisco sont dehors, et quarante-sept autres combattants avec eux. L’évasion advient alors que s’amorce la « transition démocratique », lent passage vers la démocratie initié par un dictateur au pouvoir déclinant, lâché par les Américains. Une transition dont les résistants du FPMR seront les dindons de la farce : Pinochet et les sociaux-démocrates s’entendent pour que le passage de bâton s’étale de 1989 à 1998. Pour que les principaux dignitaires de la dictature, responsables de milliers d’assassinats et d’exactions, ne soient pas inquiétés. Et pour que les communistes n’aient pas voix au chapitre.

Effrayant paradoxe : ceux qui ont pris tous les risques pour faire tomber Pinochet, qui ont été torturés ou emprisonnés, qui appartiennent à une organisation ayant déposé les armes dès que le dictateur a quitté la présidence (le 11 mars 1990, mais Pinochet est resté commandant en chef de l’armée jusqu’à 1998), ceux-là restent poursuivis, condamnés, emprisonnés. « [Les] « prisonniers politiques de conscience » bénéficieront sans difficulté des nouvelles mesures permettant leur libération, la réduction de leur peine ou l’abandon des instructions judiciaires les concernant, résume Xavier Montanyà. Mais pour les hommes du FPMR, les choses seront bien différentes.  » Les guérilleros ont cessé le combat, mais leur traque continue.

Il faudrait des pages pour conter cette infamie. Faute de place, elle ne sera pas détaillée ici. Précisons juste que Jorge et Francisco sont restés clandestins après leur évasion, toujours recherchés. Qu’ils ont, à des dates différentes, gagné l’Argentine en traversant à pied la cordillère des Andes, avant de rejoindre la France – Danielle Mitterrand s’étant engagée à ce que les combattants chiliens bénéficient de l’asile politique. Qu’il leur a été longtemps interdit de retourner au Chili, au risque sinon de la prison. Que Jorge a pu s’y rendre récemment, grâce au combat juridique de son avocat. Et que Francisco espère bientôt pouvoir faire de même.

Jorge est plombier, Francisco travaille dans le BTP. Ce sont des héros – mais ceux pour qui ils ont pris les armes s’en fichent. «  Nous avons juste fait ce qu’il fallait, explique Jorge. Pour le reste... »



1 Une des voitures d’escorte du convoi, exposée dans Santiago à des fins de propagande.

2 Manuel Rodriguez (1785-1818) est considéré comme l’un des pères du Chili moderne. En se référant à cette figure unificatrice, il s’agissait de dire l’ouverture du FPMR à toutes les tendances de la gauche.

3 Le 11 septembre 1973, le gouvernement du président démocratiquement élu, le socialiste Salvador Allende, est renversé par une jute militaire, conduite par le général Augusto Pinochet.

4 La Dina, Direction nationale du renseignement, mène la lutte contre les opposants à Pinochet, en collaboration avec la CIA. Elle sera remplacée par la Centrale nationale du renseignement (CNI) en 1977, toute aussi sanguinaire.

5 Pinochet ne serait jamais resté au pouvoir sans le soutien – diplomatique, militaire, financier – des Américains et de leurs multinationales.

6 Il y eut une école française de la torture, héritée de « la doctrine de la guerre révolutionnaire », pratiquée par les militaires français lors de la Guerre d’Algérie. Un sujet notamment abordé par l’indispensable ouvrage de Mathieu Rigouste, L’Ennemi intérieur (La Découverte, 2009). Ainsi que par une enquête de Marie-Monique Robin : Escadrons de la mort, l’école française (La Découverte, 2003).

7 Arrestations d’opposants peu après le coup d’état de Pinochet.

8 Au Chili, la peine de mort a été appliquée pour la dernière fois en 1985 ; après cette date, les condamnés à mort croupissaient en prison, sans être exécutés. Le régime ne se privait pas, par contre, d’exécuter, en dehors de tout « parcours légal », opposants et activistes. Selon la commission nationale de Vérité et Réconciliation, 3 196 personnes sont mortes des suites de la violence politique sous Pinochet.


COMMENTAIRES

 


  • jeudi 19 janvier 2012 à 17h59, par wuwei

    Il y a des gens à qui l’on aimerait en « serrer cinq ». Ces deux là en font partie...



  • vendredi 20 janvier 2012 à 09h07, par Fablyon

    Ce témoignage est important. Pour l’Histoire déjà et l’histoire de deux hommes, ces vies dont on ne parle jamais ou si peu, ces sacrifiés de la mémoire au profit de quelques « grands noms qui sonnent bien » (De Gaulle est ble exemple). L’Histoire des nom n’est pas celle des humains, et encore moins celle du vécu.

    Alors lire dans Article 11 et sur le site le récit de ces deux hommes ne peut que nous réjouir, et nous pousser à le partager (dans le sens le faire connaitre) et s’en inspirer pour nos propres vies.



  • vendredi 20 janvier 2012 à 10h20, par Grinsa

    Merci Article 11 pour ces récits de « héros ordinaires », ça redonne (un peu) foi en l’homme ! Et à la fois ça montre que le parcours de résistant ne se fait pas sans « passer à la caisse », et que pour la reconnaissance c’est pas toujours évident...



  • vendredi 20 janvier 2012 à 11h55, par Rachida

    Trêve de salade :
    Il faut 3000 euros à LA BRIQUE !

    LA BRIQUE



  • samedi 21 janvier 2012 à 20h30, par mathieu.k

    Je l’avais pas lu dans le papier. Erreur réparée.

    La chair de poule, leurs mots suffisent à la donner. Respect. _
    Au passage joli dosage de retrait et de « glorification » dans la restitution de leur parole. Il est des subjectivités qui ne donne pas l’impression qu’on pense à notre place, comme celle qui structure ce très joli papier. Re-respect.



  • jeudi 26 janvier 2012 à 21h35, par tomaz

    et ces deux camarades, ils ont encore une activités politiques ou sont ils éloignées de tout cela ?
    cela serait bien que nos deux héros (il faut le dire) soient encore dans l’activités, cela nous donnerai a réfléchir sur le sens de l’engagement.

    chapeau bas en tout cas, cela me fait toujours bizarre de lire cela, moi qui fait parti d’une génération, certe militant, mais quand meme bien au chaud...

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