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lundi 15 mars 2010

Le Charançon Libéré

posté à 22h00, par JBB
39 commentaires

Élections, consommation, piège à con !
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Marque, produit, offre politique… A l’évidence, la politique est exclusivement devenue affaire de consommation. Avec ce paradoxe que si l’électeur achète, c’est l’élu qui devient propriétaire de sa voix, libre de capitaliser sur ce suffrage. Logique - donc - que l’abstention atteigne des records : c’est le seul moyen pour l’électeur de refuser le statut de bête consommateur passif.

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La propriété (des voix), c’est le vol ?

Ils s’en défendent avec un bel ensemble. « Je ne suis pas propriétaire de mes voix », clame Nicolas Dupont-Aignan. « Tout reste ouvert parce que les électeurs ne sont la propriété d’aucun parti », luifait écho François Fillon. « Il y aura peut-être un surcroît de mobilisation dans le noyau dur des partis, mais ces derniers ne sont pas propriétaires de leurs électeurs », analyse l’expert Stéphane Rozès. « Monsieur Lefèbvre, je suis d’accord avec vous, nous ne sommes pas propriétaires des voix », répond Daniel Cohn-Bendit au porte-parole de l’UMP qui lui fait le reproche d’en donner le sentiment. « Vous n’êtes pas propriétaire, je ne suis pas, nous ne sommes pas propriétaires », martèle le même. Et Sandrine Deblock, UMP du Nord : « Rien n’est joué. Au second tour, il va y avoir le report des voix. Des voix dont personne n’est propriétaire. » Même Jean-Marie Le Pen : «  Si personne n’est propriétaire de ses électeurs, c’était une erreur de penser qu’ils resteraient fidèles au président de la République.  »

Ils ont beau s’en défendre, cela sonne faux. Tant d’unanimité à le nier ne fait que pointer la réalité du phénomène. Ils savent qu’ils ne devraient pas, qu’il ne faut surtout pas l’avouer ; mais ils se sentent - profondément, absolument, totalement - propriétaires de leurs voix. Ils les ont eues. Elles sont à eux. Et ils considèrent qu’ils peuvent en disposer, pour donner des consignes de vote, pour entamer des tractations ou nouer des alliances d’entre-deux-tours. Et alors ? Donner c’est donner, reprendre c’est voler.
De là naît une bonne part d’un malentendu finalement très social. Eux accumulent les voix, ne pensent qu’à les engranger pour y adosser leur puissance, leur pouvoir. Une spoliation pure et simple, énième acte d’un vol démocratique qui a débuté il y a longtemps. Rousseau eut pu le dire ainsi : Le premier qui, ayant accumulé des voix, s’avisa de dire : celles-ci fondent mon pouvoir personnel, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de l’arnaque démocratique. Que de crimes, que de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, dégonflant l’ego ou éparpillant les voix, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les voix viennent de tous, et que le pouvoir n’est à personne.

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La propriété (des voix), c’est le vol ? Sans doute. Mais cette propriété est une réalité. Et les commentateurs ne s’y trompent pas, qui s’intéressent surtout à la façon dont les politiques pourront « capitaliser » sur leurs suffrages. « A 25,6 % avec le seul PRG pour allié, il peut espérer capitaliser des voix d’Europe Ecologie à 11,6 % », écrit Le Parisien à propos du scrutin picard. « Ce vétéran socialiste, qui ne s’intéresse plus guère à son parti, imagine déjà la rue de Solferino capitaliser sur son succès », commente Claude Askolovitch dans le JDD. « La ministre de l’Outre-mer comptait sur ces élections régionales, non pour gagner mais pour capitaliser », commente le régional France-Antilles. « Martine Aubry veut capitaliser sur la victoire annoncée », titre La Croix, quand l’AFP rappelle que François Hollande « n’avait pas réussi à capitaliser son succès » de 2004. TSR info note enfin que « le parti de Daniel Cohn Bendit s’impose comme la troisième formation politique du pays et compte bien capitaliser sur son succès aux élections européennes l’année dernière ».

La marque plutôt que le parti

Europe Ecologie capitalise, donc. Sur « sa marque », aussi : les tribunaux viennent de lui en reconnaître le droit. « La justice a prononcé jeudi la radiation de la marque « Europe Ecologie » dans le conflit qui oppose Jean-Marc Governatori, dépositaire de cette marque en 2004 et le parti politique des Verts qui se sert de ce nom depuis les élections européennes de 1979 mais également pour les élections régionales de dimanche prochain », explique une dépêche d’AP, publiée il y a trois jours. La marque ? Trois semaines plus tôt, un papier des Échos consacré à ce même parti constatait : « Une étude réalisée par OpinionWay (…) révèle une très forte approbation de la stratégie adoptée pour ces régionales. La marque Europe Ecologie semble s’installer dans les esprits. L’ouverture de ses listes à des personnalités issues d’horizons différents est appréciée. » Fin février toujours, un article du Parisien usait de cette même formulation : Denis Pingaud, employé d’OpinionWay, y constatait « un début de cristallisation autour de la marque Europe Ecologie. »
Il n’est rien de réellement étonnant à ce que le mot marque soit d’abord utilisé pour Europe Ecologie, parti light, sans réelle saveur ni engagement. Mais la formation de Dany-le-tiède n’est pas la seule à se voir d’abord comme un produit : les autres font de même. Le PS au premier chef, ainsi quel’illustre cette déclaration faite à Télérama par François Kalfon, responsable des sondages :

J’ai quitté le groupe publicitaire Euro RSCG pour servir le Parti socialiste. Je suis fidèle à la marque PS. L’époque des politologues inspirés, des communicants gourous est terminée. Je considère qu’il faut tester les idées, en amont d’une bataille, comme on teste un produit. Pour préparer ces élections régionales, par exemple, nous avons fait ressortir les termes que les Français associent aux régions. De ces nuages de mots sont ressorties des notions positives comme protection, solidarité… La Région renvoie à l’idée de proximité chère aux Français. Nous l’avons illustrée dans notre slogan : « les régions qu’on aime ». Ces élections sont un grand moment d’empathie avec le terroir.

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Les régions qu’on aime, empathie avec le terroir… On dirait un slogan pour la dernière campagne de promotion de Carrefour ou Cora… Logique : les mêmes communicants sont aux manettes. Sans que ça ne choque des militants qui usent, eux-aussi, de ce vocabulaire : « La ‘marque’ PS est encore forcément plus forte que celle du PRG », déclarait ainsi tout récemment un certain Eric,cité dans un article de Médiapart.

Un vocabulaire marketing qui n’est pas réservé qu’à la (prétendue) gauche : la droite aussi s’affiche comme un produit. En juillet 2009, Nicolas Sarkozy se félicitait ainsi des bons résultats de son parti aux Européennes : « On a géré notre formation politique comme une marque. » C’est Jacques Séguéla qui doit être content…
Marque aussi, celle du Modem. Le parti est au fond du trou, avec ses maigres 4 % ? Pas grave, certaines individualités peuvent néanmoins faire «  exister la marque Modem, y compris dans un scrutin régional », à en croire Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion de l’Ifop. Lui ne le dit pas, mais c’est sans doute ce qui correspond à un marché de niche
Quant à la marque FN, elle vient de faire son grand retour dans les rayonnages à l’occasion de ces Régionales. L’occasion pour Rue89 en de titrer : La marque Le Pen a-t-elle remplacé la marque FN ? Un papier qui s’appuie sur un commentaire donné au Monde par Bruno Larebière, rédacteur en chef de Minute : « La marque FN est morte, et Marine Le Pen a réussi à transformer la marque Le Pen en marque Marine. C’est pour cela que l’idée d’un changement de nom du parti lui trotte dans la tête. »

« Une offre politique » pour un électeur-consommateur

Les partis sont des marques, et l’arène politique n’est rien d’autre qu’un marché où l’électeur est invité à consommer. Pas question de long débats d’idée, il faut juste que les rayonnages soient clairement organisés, agencés selon les lois du marketing, avec des produits vendeurs et des slogans accrocheurs. C’est même la vertu du deuxième tour, selon le secrétaire d’État à l’Emploi Laurent Wauquiez : « Dès ce soir, on entre dans la phase deux de l’élection, on va avoir une offre politique claire sans ’combinazione’, celle de la majorité, et de l’autre côté des alliances de carpes et de lapins. » C’est tellement mieux quand le consommateur n’a plus l’embarras du choix…

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L’éditorialiste de la Tribune, Valérie Ségond, ne disait pas autre chose dans un billet publié samedi : « L’offre politique est devenue pléthorique pour un scrutin de liste proportionnel au premier tour - dix listes en moyenne par région, contre neuf en 2004, et même douze en Ile-de-France. » Pléthore nuit. Simplifions, simplifions.

La vieille loi de l’offre et la demande : tout se résume à ça. Tu proposes, j’achète. C’est simple, non ? Surtout que l’offre politique ne varie guère, même s’il est parfois de nouveaux entrants : « Oui, Europe Ecologie en France est une nouvelle offre politique », revendiquait ainsi il y a quelques jours la (jeune mais déjà très formatée) Sandrine Bélier. Même prétention pour Stéphane Gatignon, jeune élu passé du PCF à Europe Ecologie : « « Il a fait le constat que l’offre politique actuelle était complètement obsolète », relève un de ses amis, l’avocat Jean-Michel Catala » ; lequel ami justifie le changement d’étiquette de Gatignon par ce constat d’obsolescence de l’offre. Tout nouveau, tout beau ? Faut croire, même si cette prétention fait « soupirer » Jean-Pierre Masseret, président du Conseil régional de Lorraine : « Ils imaginent pouvoir incarner une nouvelle offre politique… », protestait-il dans un papier du Monde.
Que Jean-Pierre se rassure. Les formations plus anciennes ne sont pas pour autant reléguées au placard : le député de la majorité Marc-Philippe Daubresse prétend ainsi incarner une « offre politique différente », la tête de liste Modem en Île-de-France se vantait - il y a une semaine - de porter « une offre politique qui dérange », et le représentant du NPA pour le Limousin se félicitait au même moment de proposer «  une nouvelle offre politique, nourrie des luttes sociales ». Et je ne te cite pas toutes ces formations groupusculaires qui aspirent à proposer « une offre politique nouvelle », depuis l’Alliance Ecocologiste jusqu’aux identitaires de la Ligue du Sud.

Qu’elle se revendique nouvelle, nourrie des luttes sociales, dérangeante ou différente ne change pas grand chose, au fond : tout est dit par le mot offre. C’est lui qui compte. En se référant implicitement à une donnée économique, en se plaçant de fait sur le terrain du marché, la politique ne dit rien d’autre que sa soumission au marketing. « L’offre et la demande désignent respectivement la quantité de produits ou de services que les acteurs sur un marché sont prêts à vendre et/ou à acheter à un prix donné », résume Wikipedia. En politique, c’est la même chose.

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Refuser la marchandisation de la politique

Les mots ne sont jamais innocents. La chose a été - entre autres - si bien démontrée par Eric Hazan, dans LQR, propagande du quotidien, que je ne vais pas m’appesantir inutilement. Juste te citer ce que Lémi disait de l’ouvrage, sur son précédent blog :

Pour s’imposer, la LQR, novlangue actualisée, use de procédés rhétoriques à vocation manipulatrice. Il s’agit de dissimuler la vraie nature des problèmes. Lorsque les termes de « patrons », « ouvriers » ou « syndicats » sont remplacés par celui de « partenaires sociaux », il s’agit bien de désamorcer toute allusion à un antagonisme de classe. De même, lorsque « pauvre » est remplacé par « personne à revenu modeste », « victime » par « exclu », « propagande » par « communication » ou « crime de guerre » par « bavure », il s’agit bien de voiler la face à ceux qui pourraient remettre en cause l’inhumanité de notre société et de ses dirigeants.
Euphémisme, langue de bois et matraquage sont les principaux leviers de la LQR, système linguistique à vocation de bourrage de mou. Le principe est simple : on prive des mots qui originellement appartenaient au vocabulaire de la subversion de leur sens premier, on les matraque à longueur de temps et on les vide de leur substance. Puis, une fois essorés et dénués de tout rapport à la réalité, on les utilise de manière détournée.

Oui, il est question de ce que disent les mots. Mais le parallèle s’arrête là. Car le mécanisme est ici inverse que celui décrit par Hazan. Il ne s’agit pas de montrer comment la réalité est habillée de mots destinés à la camoufler, mais de guetter la survivance de la réalité dans les mots. Les politiques et leurs commentateurs ne mentent pas quand ils se laissent aller à user du vocabulaire marketing, ne manipulent pas quand ils nomment marques ou produits les partis politiques. Au contraire, même : c’est sans doute le seul moment où ils sont réellement sincères et ne se cachent pas derrière de vains mots ronflants. Guetter ces mots n’ayant rien à faire là, pointer leur survenance occasionnelle, c’est prendre le pouls du malaise politique français. Eux disent la marchandisation de la politique. Et éclairent - de fait - le désintérêt des supposés électeurs.

La consommation poussée à son extrême a suscité la naissance d’un salutaire mouvement de rejet, écologique, social et politique : la décroissance. La marchandisation de la politique - phénomène à l’œuvre depuis toujours, mais qui s’est incroyablement accéléré avec la télévision - porte en elle un semblable mouvement de refus et de contestation. La politique n’est que consommation ? Et bien, je n’en consommerai plus. On me transforme en consommateur passif et impuissant ? Fort bien, je n’achète plus. Voilà : je ne vote plus. Ils sont là, les 53 % d’abstention enregistrés hier. Ils seront pareillement là dimanche prochain. Et ils seront toujours là aux prochaines échéances électorales, plus nombreux d’année en année. Immanquablement.
Des abstentionnistes, on fait les coupables, ceux qu’il faut montrer du doigt et dénoncer. Ils ne sont pourtant - pour une bonne part - que de louables moralistes, idéalistes rêvant d’une politique ne se réduisant pas à la consommation, d’un parti qui ne soit pas un produit, d’un homme politique ne se comportant pas en homme-tronc de bas-étage ou en minable vendeur de voitures d’occasion1. Ils sont la première force politique de ce pays, la seule à refuser d’alimenter un système électoral d’autant plus artificiel qu’il se soumet davantage aux lois du marketing. Et ils finiront aussi - demain, après-demain - par provoquer l’écroulement de la façade démocratique, faute de « combattants » disposés à se prêter à l’alibi du scrutin. I would prefer not to vote, aurait pu dire Bartleby. Pas mieux…

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1 Non, je n’ai rien contre les vendeurs d’occasion…


COMMENTAIRES

 


  • lundi 15 mars 2010 à 23h34, par J. de L’E.

    Oui, oui, oui...!

    Aujourd’hui, je chante...

    Ah ! ça ira, ça ira, ça ira

    Les politicards à la lanterne.

    Ah ! ça ira, ça ira, ça ira

    Les politicards on les pendra.

    Voir en ligne : http://www.lille43000.com



  • mardi 16 mars 2010 à 00h03, par damien

    le problème c’est que si on voulait liquider tout ça, nous aurions du mal puisque les autres ailleurs, ont les mêmes sous différentes étiquettes mais ce sont les mêmes produits avariés dedans, de surcroit :-)

    Faut solder ?

    ah non ! je crois que dans un capitalisme qui se respecte on détruit les invendus, il me semble , je devrais revoir mon manuel d’enculage économique. _ :-))



  • mardi 16 mars 2010 à 01h19, par joshuadu34

    Ah, quel beau mot que démocratie... mais... qu’est-ce donc ? La démocratie athénienne, dont tous les politiques se revendiquent, désignait ses représentants par... tirage au sort, afin d’éviter, justement, ce fait sacralisé par nos si bons gouvernants : nous savons, nous sommes l’élite, vous non ! Donc, disions-nous, la démocratie ne met personne, finalement, sur un piédestal, le transformant en surhomme... Élire un représentant qui sait mieux que nous, qui « gouverne pour notre bien » ne représenterait donc pas une marque de démocratie, dans l’absolut, mais son exact contraire !...

    Et quand bien même, nous reprendrions les termes vendus pour nous faire voter (votez dur, votez mou, votez dans l’trou), en quoi désigner celui qui va penser à notre place favoriserait-il une quelconque liberté ? N’est-ce pas plutôt s’éloigner, se débarrasser de toute liberté de choix que d’offrir sa voix à celui qui en fera ce qu’il veut ? Ne nous ont-ils pas suffisamment prouvé que les promesses qu’ils font ne sont pas tenues, remplacées, dès l’élection passée, par leur intérêt propre ? N’est-ce pas renier toute capacité de choix et de droit à l’homme que d’imposer que ce choix soit fait, et imposé, par d’autres, selon des critères abscons ? Critère basés, selon leurs dire, sur la moyenne...

    Parlons-en, de la moyenne... Combien d’entre nous peuvent affirmer être brun, blanc, mesurer 1m78, faire 73 kg, avoir la quarantaine, toucher 3600 euros par mois, avoir une femme et 2,1 enfants, une voiture, un chien et partir en vacances 2,6 semaines par an ? Vous ne correspondez pas exactement à ces critères ? Pas de chance, alors ! Puisque ces chiffres sont des moyennes, TOUT est adapté à ces critères ! Lois y compris... Et qu’importe si, tout bien réfléchit, ces moyennes ne correspondent à rien ni personne ! La ménagère de moins de 50 ans, c’est vous, c’est votre moyenne !

    Les autres raisons de ne plus glisser votre billet dans l’urne, de ne plus céder votre voix, votre volonté, vos pensées, vos vies à ceux qui, de toute façon vous les volent quotidiennement sont, ma foi, assez bien évoquées par JBB (mais ça, je n’en doutais pas) !

    Dernier petit truc, en passant... puisque l’heure est au spectacle de la contestation, favorisant les journées inutiles et les appels ridicules, pourquoi ne pas lancer un vrai appel ? Pourquoi ne pas organiser réellement un NO ELECTIONS DAY que les voleurs de vie ne pourraient plus feindre d’ignorer, laissant penser, par médias interposés, que la « populace » est bien trop stupide pour comprendre « l’importance de ces élections » (cf discours de TFBouygues où Farce2) ? Pourquoi ne pas clairement et encore plus massivement que dimanche dernier leur faire un bras d’honneur en leur laissant leurs billets de vote pour qu’ils en fassent ce qu’ils veulent, mais que plus jamais ils ne puissent servir à justifier les saloperies ?

    Ce ne serait, bien entendu, pas une révolution ! Mais ce serait déjà clairement exprimer que nous ne sommes pas (plus) dupes !

    • mardi 16 mars 2010 à 08h46, par Blaise Lapoisse

      Yep mon gars Josh, la démocratie c’est soluble dans l’Absolut .

      Nan je sors pas, je demande à quelqu’un de moins feignasse que ma pomme de se livrer à un savant calcul arithmétique du niveau CM2 .

      Soit : Le corps electoral (les français et ressortissants de l’Union en âge de voter et disposant de leurs droits civiques et politiques) , moins, les suffrages exprimé, = Ceux qui votent pas !

      ça doit quand même faire du bruit tous ces braves fromages qui puent .

      • mardi 16 mars 2010 à 15h37, par JBB

        @ joshuadu34 : « votez dur, votez mou, votez dans l’trou »

        Eheh, j’aime bien…
        Comme tout le reste du commentaire, d’ailleurs. Joli.

        « être brun, blanc, mesurer 1m78, faire 73 kg, avoir la quarantaine, toucher 3600 euros par mois, avoir une femme et 2,1 enfants, une voiture, un chien et partir en vacances 2,6 semaines par an ? »

        C’est tout moi :-)
        (Enfin presque, une fois viré le chien, les enfants, la thune, la quarantaine, la maison...)

        « Pourquoi ne pas organiser réellement un NO ELECTIONS DAY que les voleurs de vie ne pourraient plus feindre d’ignorer, »

        Là, je te trouve un brin optimiste. Je crois que le système finira par mourir faute de combattants. Mais je crains bien que, d’ici là, il soit très difficile de parvenir à une mobilisation d’ensemble. que tout s’effondre pour reconstruire autrement, voilà le seul rayon de soleil que j’entre-aperçois.

        @ Blaise Lapoisse : CM2, c’est déjà trop difficile pour moi. Je passe mon tour.

        • mardi 16 mars 2010 à 18h33, par Soisic

          « Que tout s’effondre pour tout reconstruire autrement » : c’est en effet le seul remède adéquat et celui que je préconise... Un peu comme un vieux bâtiment insalubre que l’on rase pour refaire à neuf... Mais j’ai un gros doute quant à la capacité des hommes à résister à la toute puissance de l’Etat et au confort de laisser à celui-ci le soin de prendre les décisions. Tout petit déjà, l’homme est sommé de s’adapter à la société sans possibilité de réflexion et il faudrait tout réinventer pour que chacun puisse acquérir une autonomie politique. Une autonomie tout court, dans tous nos actes quotidiens.

          • mercredi 17 mars 2010 à 10h28, par JBB

            Exactement. Et pour cette « réinvention », je crois fortement aux vertus de la table rase. A l’exemple de ce qui s’est passé en Argentine, fin 2002, quand le pays s’est retrouvé en faillite : d’un seul coup, les gens ont essayé autre chose, ont mis en place de nouvelles formes de solidarité. Ça n’a pas duré, mais pendant un moment ça a eu de la gueule.

            Sur le sujet, un peu d’auto-promo : hop !



  • mardi 16 mars 2010 à 09h37, par tiétienne 2000

    héhé, on a encore gagné, plus de 50% d’absention, sans compter tous ceux qui vont regretter ! chantons tous en cœur « on est les champions, on est les champions » - ah, ça fait plaisir de se retrouver entre winners !
    ces petites élections ont un avantage, c’est que juste avant et pendant y’a moyen de faire plier les notables aux commandes : samedi y’a 10 jours, occupation-pique-nique-semailles-rigolade avec Terres Fertiles de 31 hectares de terres agricoles déclassées en zone (d’activités commerciale) : résultat : samedi y’a 3 jours, le Frépet demande au maire de revenir sur son classement.
    on les champions, on est les champions vous dis-je !



  • mardi 16 mars 2010 à 10h14, par Soisic

    C’est tout à fait juste : le langage utilisé et répété ne nous informe pas mais nous sert une propagande qui entretient des opinions plus qu’elle ne propose des solutions convaincantes.

    Mais je me pose une question : est-ce que cette dépolitisation (diminution de la participation électorale) est bonne, à savoir que dans une société de consommation où les citoyens réagissent en consommateurs, ils montrent ici au contraire qu’ils ne sont plus dupes en s’abstenant de voter.
    Ou bien est-ce qu’au contraire elle est néfaste (ça fait déjà un moment que l’abstention est importante), en étant la manifestation d’une sorte de repli dans la vie privée, d’un désir de ne s’occuper que de ses affaires personnelles et d’un refus du collectif ?

    L’homme politique est démythifié et ne fait plus illusion, c’est un fait. Mais le citoyen, déjà mal informé face à la propagande d’Etat, a-t-il le souhait de s’intéresser et de participer à la vie politique ? Je ne sais pas...

    • mardi 16 mars 2010 à 15h01, par JBB

      « Mais je me pose une question »

      Il y a sans doute un peu des deux réponses que tu développes ensuite. En ce qui me concerne, je considère qu’il faut refuser de cautionner ce système. Donc : toute abstention est bonne à prendre ; Mais c’est une interprétation très subjective et contestable (un ami me faisait d’ailleurs remarquer qu’il y a tout un paquet d’abstentions très diverses, de l’abstention militante à l’électeur sarkozyste déçu ; et qu’il y aurait pas mal d’abstentionnistes que je n’imaginerais pas fréquenter).

    • mardi 16 mars 2010 à 17h27, par spleenlancien

      « Ce ne sont pas les Français qui se désintéressent de la politique, c’est la politique médiatisée qui ne s’est pas intéressée à eux. Ce n’est pas la dépolitisation des Français qui menace notre démocratie, c’est le repli du système politico-médiatique sur son nombril, sa course aux postes, ses compétitions internes. A la préférence des acteurs pour leurs problèmes, les Français répondent, de plus en plus, par une préférence pour l’abstention. »
      Telle est la conclusion de la brillante tribune intitulée : C’est le système qui produit l’abstention que Philppe Guibert a donné à Marianne

      Voir en ligne : http://http://www.marianne2.fr/C-es...



  • mardi 16 mars 2010 à 11h13, par tgb

    Il y a c’est indéniable une marchandisation électorale avec ses partis-marques - ses logos ses slogans publicitaires tout ça ok - nous sommes dans un syndrome de consommation - le dernier parti à la mode (verts) le nouveau le classique le à tête de gondole...cela dit ne pas voter change t’il quelque chose ? en Pologne l’abstention peut aller jusqu’à 80% on voit au passage que l’argument genre - les citoyens de l’Est se sont battus pour aller voter est complêtement bidon mais est ce que ça prend le visage pour paraphraser la jolie phrase de Mélenchon : d’une insurrection civique ? - bof le gouvernement se contente des 20% l’Europe oligarchique tout pareillement et quand plus personne n’ira voter Bruxelles se frisera les moustaches trop heureuse de se passer de ces formalités -

    prenons mon cas c’est encore celui que je connais le mieux - je n’ai pas voté durant prés de 20 ans et ça n’a rien changer - je vote à nouveau et ça ne change pas grand chose sauf que je me dis quand même que c’est par l’élection que Chavez que Morales sont arrivés au pouvoir et vu que l’insurrection ne vient pas...

    j’ai voté et c’est pas un scoop pour le front de gauche au premier tour et je n’irai pas voter au second pour le manager Huchon - donc JE suis proprio de MA voix - si, et je délire, tous les abstentionnistes très engagés avaient votés au premier tour pour le NPA ou le FDG ce serait alors une véritable révolution électorale dans ce pays - je comprends le pari de la contestation du système par le vide et je n’y crois pas une seconde

    ce n’est pas parce que ces fumiers de socialistes ont déniés notre non à Mastricht à Versailles que ça remet en cause NOTRE vote - ça remet juste en cause ces enfoirés de socialistes complices du nouvel ordre mondial - plus la pression sera forte sur ces petits malins plus il se tiendront à carreaux - car d’une certaine manière même si ça me gonflerait que Sarko s’en réjouisse et « capitalise » la dessus que ce soit l’insignifiante Pecresse ou l’inconsistant Huchon qui soit élu m’indiffère - sauf que si nous étions à Paris avec le front de gauche au dessus des 10 points on aurait un autre levier sur le gros gestionnaire qu’aujourd’hui .

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/

    • mardi 16 mars 2010 à 12h02, par Remugle

      « Nul ne sera admis à voter s’il n’est passé préalablement par l’isoloir »

      Cette merveille était inscrite autrefois sur les cartes électorales (eh oui, j’en ai une)...

      Beau comme un koan surréaliste...avouez que cela ouvrait à reflexion, pour le moins...

      • mardi 16 mars 2010 à 15h20, par JBB

        @ tgb : tout d’accord avec toi, il est des pays avec un très fort taux d’abstention et où cela ne traduit en rien une « insurrection civique ».

        Mais, quand même :

        « le gouvernement se contente des 20% l’Europe oligarchique tout pareillement et quand plus personne n’ira voter Bruxelles se frisera les moustaches trop heureuse de se passer de ces formalités »

        Là, je ne suis pas d’accord. En France, l’importance accordée à la chose politique et le facteur mobilisateur du mythe démocratique restent très vivaces, plutôt fondamentaux. Le jour où la participation sera chez nous à 20 %, je doute que ça continue à passer comme une lettre à La Poste. Mais je suis peut-être un brin optimiste, je te l’accorde.

        « si, et je délire, tous les abstentionnistes très engagés avaient votés au premier tour pour le NPA ou le FDG ce serait alors une véritable révolution électorale dans ce pays »

        C’est une bonne question. Au fond, je ne sais pas quelle force (et personne ne le sait, sans doute) l’abstention revendiquée peut représenter dans ce pays. Je veux croire qu’elle est en augmentation, mais je suis peut-être - là-aussi - très optimiste.
        En outre, je reste très méfiant sur le changement réel qui pourrait être suscité par les partis de la gauche marquée qui ont accepté de jouer le jeu électoral (soit tous, ou peu s’en faut). A mon sens, ils ne pourraient qu’être absorbés, digérés par le système s’ils faisaient un score un peu conséquent.

        « sauf que si nous étions à Paris avec le front de gauche au dessus des 10 points on aurait un autre levier sur le gros gestionnaire qu’aujourd’hui . »

        Le levier, pour moi, n’existera que le jour où le Front de Gauche sera passé devant le PS. Et où il se sera débarrassé du Parti Communiste. En clair : je crois bien que ça ne risque pas d’être demain la veille…

        @ Remugle : j’aime bien
        (Surtout que j’avais lu urinoir à la place d’isoloir, au premier passage)



  • mardi 16 mars 2010 à 12h56, par wuwei

    Et hop !

    “N’abdiquez donc pas, ne remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas ! Au lieu de confier vos intérêts à d’autres, défendez-les vous-mêmes ; au lieu de prendre des avocats pour proposer un mode d’action futur, agissez ! Les occasions ne manquent pas aux hommes de bon vouloir. Rejeter sur les autres la responsabilité de sa conduite, c’est manquer de vaillance.
    Je vous salue de tout cœur, compagnons.
    Élisée Reclus (1830-1905)

    Lettre datée du 26 septembre 1885 et publiée dans « Le Révolté » du 11 octobre 1885

    • mardi 16 mars 2010 à 14h05, par Karib

      A chaque coin de rue
      Le travailleur surpris
      Sur l’affiche se rue
      Des candidats d’Paris
      On voit beaucoup de promesses
      Écrites sur le papier
      Mais l’ peuple ne vit pas d’messe
      Alors ça l’fait crier

      L’gouvernement d’Ferry
      Est un système pourri
      Ceux d’Floquet ; de Constant
      Sont aussi dégoûtants
      Carnot ni Boulanger
      Ne pourront rien changer
      Pour être heureux vraiment
      Faut plus d’gouvernement

      Le gros ventre qu’engraisse
      L’suffrage universel
      Vient nous battre la grosse caisse
      Comme monsieur Géronel
      Il vous promet tout rose
      Mais lorsqu’il est élu
      Ça n’est plus la même chose
      Il vous tourne le cul !
      Certains énergumènes
      Débitant des discours
      Vous redise les rengaines
      Qu’on entend tout les jours
      Mois j’suis un homme intègre
      Moi j’suis un érudit
      Mon copain est intègre
      Mais l’populo leur dit :

      L’gouvernement d’Ferry
      Est un système pourri
      Ceux d’Floquet ; de Constant
      Sont aussi dégoûtants
      Carnot ni Boulanger
      Ne pourront rien changer
      Pour être heureux vraiment
      Faut plus d’gouvernement

      Même des socialistes
      Membres des comités
      Soutiennent les fumistes
      Qui s’portent député
      Y’a pas à s’y méprendre
      Qu’ils soient rouges bleus ou blancs
      Il faudrait mieux les pendre
      Que d’leur foutre vingt-cinq ans
      Tu leur paies des ripailles
      Toi peuple souverain
      Et lorsque tu travailles
      A peine as tu du pain
      Ne sois donc plus si bête
      Au lieu d’aller voter
      Casse leur la margoulette
      Et puis tu pourras chanter

      L’gouvernement d’Ferry
      Est un système pourri
      Ceux d’Floquet ; de Constant
      Sont aussi dégoûtants
      Carnot ni Boulanger
      Ne pourront rien changer
      Pour être heureux vraiment
      Faut plus d’gouvernement

      De tout cette histoire
      Voici la conclusion
      L’électeur c’est notoire
      N’a pas toute sa raison
      J’aime pas le fataliste
      Je n’ai ni foi ni loi
      Je suis abstentionniste
      Ami voici pourquoi

      L’gouvernement d’Ferry
      Est un système pourri
      Ceux d’Floquet ; de Constant
      Sont aussi dégoûtants
      Carnot ni Boulanger
      Ne pourront rien changer
      Pour être heureux vraiment
      Faut plus d’gouvernement

      • mardi 16 mars 2010 à 14h12, par Remugle

        tu avoueras, karib, que « le gouvernement de Ferry », ça nous fait bien rigoler, et toi et moi...

        • mardi 16 mars 2010 à 14h53, par JBB

          @ Wuwei : jolie référence.

          J’en ai une aussi, en ce genre. Le début de la Grève des électeurs, d’Octave Mirbeau (mais tout le temps est fantastique) :

          Une chose qui m’étonne prodigieusement — j’oserai dire qu’elle me stupéfie — c’est qu’à l’heure scientifique où j’écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu’un ou de quelque chose. Quand on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène n’est-il pas fait pour dérouter les philosophies les plus subtiles et confondre la raison ? Où est-il le Balzac qui nous donnera la physiologie de l’électeur moderne ? Et le Charcot qui nous expliquera l’anatomie et les mentalités de cet incurable dément ? Nous l’attendons.

          Je comprends qu’un escroc trouve toujours des actionnaires, la Censure des défenseurs, l’Opéra-Comique des dilletanti, le Constitutionneldes abonnés, M. Carnot des peintres qui célèbrent sa triomphale et rigide entrée dans une cité languedocienne ; je comprends M. Chantavoine s’obstinant à trouver des rimes ; je comprends tout. Mais qu’un député, ou un sénateur, ou un président de République, ou n’importe lequel, parmi tous les étranges farceurs qui réclament une fonction élective, quelle qu’elle soit, trouve un électeur, c’est-à-dire l’être irrêvé, le martyr improbable, qui vous nourrit de son pain, vous vêt de sa laine, vous engraisse de sa chair, vous enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en échange de ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pieds au derrière, quand ce n’est pas des coups de fusil dans la poitrine, en vérité, cela dépasse les notions déjà pas mal pessimistes que je m’étais faites jusqu’ici de la sottise humaine, en général, et de la sottise française en particulier, notre chère et immortelle sottise, ô chauvin !

          @ Karib : c’est même possible de l’écouter, il y a la version d’Ogeret en bas de la page Wikipedia.

          @ Remugle : je me joins à la rigolade générale :-)

          • mardi 16 mars 2010 à 15h03, par Remugle

            @ JBB :

            Euh ... entre Karib et moi c’était un genre « private joke »... tu en es ???

            Welcome...

            • mardi 16 mars 2010 à 15h22, par JBB

              En fait, je voulais faire style sans savoir de quoi vous parliez. C’est plus fort que moi : j’ai toujours voulu rejoindre tous les clans et cercles que j’ai pu croiser. Une sorte d’entrisme naïf, quoi…

               :-)

              • mardi 16 mars 2010 à 15h28, par Remugle

                you’re welcome...

                juste des histoires de « gemeinwesen », entre autres...

                • mardi 16 mars 2010 à 15h50, par Karib

                  Damned, Remugle ! Die Revoluzion ist kein Parteisache, vraiment ? Mais où ? Quand ?

                  • mardi 16 mars 2010 à 16h02, par Remugle

                    Sorry, didn’t get the point... no comprendo... l’allemand pas trop mon truc...

                    t’as quand même pigé qui j’étais, pas vrai ?

                    • mardi 16 mars 2010 à 16h12, par Karib

                      Euh... non. Désolé, les autres, pour cet aparté public.
                      Quant à Die Revolution ist keine Parteisache, c’est un texte de Cajo Brendel, un communiste de conseils, qui se traduit par « La révolution n’est pas une affaire de parti. »

                      • mardi 16 mars 2010 à 16h20, par Remugle

                        Tu as raison...basta de cet aparté public.

                        Sache juste que le père du jeune baroqueux serais heureux que tu reprennes contact...

          • mardi 16 mars 2010 à 16h32, par wuwei

            Rien que du beau monde comme référence. Presque 54% l’idée commence à faire son chemin et je peux te dire combien je me délecte d’entendre les éditocrates et politicards essaient, comme pour le « non » au TCE, de faire passer l’abstention comme une preuve de non-citoyenneté, alors que c’est aujourd’hui plus encore que jamais un acte politique suprême.



  • mardi 16 mars 2010 à 19h29, par Guy M.

    Je ne saurais trop recommander la lecture du point de vue de Luc Borot, publié par Le-Monde-point-effer, sur lequel je médite depuis que j’en ai découvert l’existence.

    Son titre : Abstention et radicalisation : deux dangers pour la paix politique en France.

    Attention, c’est déchirant !

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • mardi 16 mars 2010 à 20h18, par damien

      Tremblez...brrrrr .. lol

      Effectivement, il y a de quoi se poser quelques questions tellement les ficelles sont grosses, les comparaisons douteuses, et l’histoire comme alibi.

      Le formatage des consciences bat son plein ; c’est un cas d’école là.

    • mercredi 17 mars 2010 à 00h38, par joshuadu34

      l’élection, c’est mieux ! La preuve ? même Hitler fut élu...

      "On vous trompe, bons électeurs, on vous berne, on vous flagorne quand on vous dit que vous êtes beaux, que vous êtes la justice, le droit, la souveraineté nationale, le peuple-roi, des hommes libres. On cueille vos votes et c’est tout. Vous n’êtes que des fruits… des Poires.

      D’autres invoquent la Révolution, et ceux-là se trompent en vous trompant. Ce ne seront jamais les électeurs qui feront la Révolution. Le suffrage universel est créé précisément pour empêcher l’action virile. Charlot s’amuse à voter…

      Allez ! allez, gens de la foule ! Allez, électeurs ! aux urnes… Et ne vous plaignez plus. C’est assez. N’essayez pas d’apitoyer sur le sort que vous vous êtes fait. N’insultez pas, après coup, les Maîtres que vous vous donnez.

      Votez, électeurs ! Votez ! Les parlements émanent de vous. Une chose est parce quelle doit être, parce qu’elle ne peut pas être autrement. Faites la Chambre à votre image. Le chien retourne à son vomissement — retournez à vos députés…"

      Zo D’Axa (1898)

      • mercredi 17 mars 2010 à 10h47, par JBB

        @ Guy M : faut avouer, c’est beau comme l’antique. Ce passage particulièrement :

        Si le gauchisme n’est plus soluble dans la salive ni dans les urnes, c’est le retour à l’action anarchiste violente du XIXe siècle et de la réputée « Belle » époque qui nous guette. Le refus des urnes par l’extrême gauche, s’il débouche comme je le crains sur des actions irresponsables contre les services publics (train, police, université, école) ou les symboles (lieux de culte, monuments, musées), ouvrira la voie au fascisme. Il risque peu de réconcilier avec la démocratie ceux qui ont cessé de voter par ignorance du sens de la république ou par indifférence à la société humaine. En revanche, il y a de fortes chances pour que Brice et Nicolas commencent à regretter Arlette.

        Le brave homme…

        Ton billet sur le sujet est parfaitement gouleyant, chapeau bas.

        @ damien : je dirais même, c’est « un cas » tout court. Le mec est quand même sacrément gratiné…

        @ joshuadu34 : encore une référence plus que bienvenue :-)



  • mercredi 17 mars 2010 à 16h57, par un-e anonyme

    « Les voix viennent de tous et le pouvoir n’est à personne. »

    Nous pouvons tout nous permettre, puisque les voix viennent de moins en moins et le pouvoir n’est plus qu’une religion imposée, à distance et par procuration, par les magiciens du probable.
    Cette religion ne dispose que de deux temples dont les diacres, et sous-diacres, n’ont pour fonction que de distribuer l’aumône, pour aussitôt la ponctionner, en tant qu’obole, à ceux qui l’ont embrassée !

    Croyance dont le dogme est une chimère ! l’église, un cadavre ! le con, vaincu, fantôme ! les prêtres, voleurs ! les lois, des comptes ! le dieu, liquide ! l’autel, une poubelle ! les choristes, castrats ! l’icône, une vision infâme, éphémère !
    Torchons-nous avec ses billets de prière et pissons sur sa sommation aux cons, vaincus tant subjugués par les relents !
    République V ! reste publique ou rend l’âme ! une fois pour toute et qu’on t’enterre avec les honneurs !



  • samedi 20 mars 2010 à 11h28, par Peretz

    Je n’ai pas tout lu. Article trop long, mais représentant beaucoup de travail. Bravo l’artiste ! Le titre me suffisait. Mais comme toujours que proposer ?

    Voir en ligne : Citoyen referent

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