ARTICLE11
 
 

samedi 22 octobre 2011

Sur le terrain

posté à 17h03, par Lémi
86 commentaires

Saturday night fever — flics tarés, indignés pro-Gbagbo et vent d’absurde

C’était peut-être la pleine lune. Ou bien le stress pré-Primaires (lol). Samedi soir, à l’occasion du « grand » raout des Indignés parisiens, d’étranges événements ont secoué la mièvrerie ambiante. D’abord ces flics en civil tentant de vendre au chaland des boules de pétanque spécial émeutes. Puis ces petites escarmouches soigneusement montées en épingle par la flicaille. Vent d’absurde.

Erratum : on complétera la lecture de cet article par celui-ci, publié une semaine plus tard. Où l’on confirme que le premier incident mentionné était un canular...

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Samedi, fin d’après-midi, Paris, au truc des Indignés sur le parvis de l’Hôtel de ville, rassemblement annoncé en grandes pompes. Ça roupille mollement : interventions chiantes, manque de gniaque, pas grand monde de motivé, pas grand monde tout court (hormis les Jeunesses communistes, lycéens à drapeaux faucillés venus en nombre, mais qui n’ont pas compris le mot d’ordre – pas de partis, pas d’orgas) – bref, ça pue un peu la mort. On est trois à tracter un mini-journal consacré à un classieux documentaire de Christophe Coello, qui va bientôt sortir en salle, Squat. Sans ça, on aurait pris la poudre d’escampette depuis belle lurette. Voire : on aurait pas venu.

Il est 18 h 30, on s’apprête à partir, quand deux mecs s’approchent, type baraqués de banlieue, en survêt’. Font un peu tache dans le décor ; pour un peu, on les embrasserait presque tant l’ambiance vire inexorablement au babos mou. Eux engagent la conversation, un peu bizarrement, disent venir d’Argenteuil, en quête d’action. C’est louche, dans ce cadre roupillant, mais on est tellement vannés qu’on ne réagit même pas.

« Cette manif, z’en pensez quoi ? Y’a des chances que ça vire au chaud ? » On répond franco que les Indignés ce n’est pas vraiment notre tasse de thé, en tout cas sous cette forme, et que pour ce qui est de se radicaliser aujourd’hui, faut vraiment pas rêver. Pas le lieu ni le moment. Ils insistent, nous prennent un peu de haut : « Si vous vous êtes chauds, y’a qu’à lancer le truc, et puis les autres suivent !  » Mhh ? Bah non, qu’on répond en substance, c’est débile.

Surprise, un des mecs sort discrètement de sa poche une boule de pétanque. « J’te la fais à quinze euros », qu’il annonce. On reste sans voix. Puis il sort un fumigène : « Ça aussi je te fais un prix  ». « ...  » « On a aussi des battes dans la voiture : 50 euros. »

À ce point d’absurde, dans ce contexte, on les regarde comme des extra-terrestres. Oscillant entre ricanement (c’est qui ces débiles ?) et méfiance. On évoque les flics en civil qui grouillent autour, ils répondent qu’ils savent, qu’ils font gaffe... Et relancent : « Vous êtes sûr, vous ne voulez pas lancer un truc ? On peut baisser les prix... » De nouveau, on botte en touche : « Pas moyen. »

Et bing, transformation, mode civil : le plus petit change de voix, nous balance un autoritaire « bougez pas de là  », sort un talkie-walkie et commence son cirque : « Ouais, on a confirmation, il ne se passera rien. Y’a que des fiottes ici, on dégage.  » Puis, vers moi : « T’as quelque chose à dire ? » Je balbutie : « Sérieusement ? Vous en êtes là ? Mais c’est complètement con... » Ils se cassent en roulant des mécaniques, les mots « fiottes  » et « pédales  » flottent again dans les airs, et on reste plantés là, mâchoires décrochées.

L’épisode n’a rien d’extraordinaire, en soi. On sait depuis longtemps que les flics en civil sont capables du pire, et pas seulement niveau répression. Qu’ils provoquent les choses (ainsi de ce premier mai où on en avait grillé quelques-uns lançant des canettes sur les CRS pour mettre le feu aux poudres, en vain), qu’ils sont là pour rajouter en tension. Mais des mecs qui se déguisent en banlieusard pour venir tendre des pièges à coups de boules de pétanque à la manif mollassonne des Indignés, c’est un peu surréaliste. Presque trop gros. Dans quel monde vivent-ils ?

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Plus tard, alors qu’on se dirige vers le métro, on tombe sur le rassemblement des pro-Gbagbo, place du Châtelet. Eux sont une petite centaine, entourés par autant de flics sur-harnachés. L’ambiance est plutôt sympathique, musique, barbecues et mères de familles houspillant joyeusement le cordon de CRS, mais le fond reste déplorable : une dénonciation de la Françafrique qui n’aurait rien de déplacé si elle ne s’appuyait pas sur un soutien inconditionnel et fanatique à Laurent Gbagbo. Essayer de mentionner les crimes dudit Gbagbo, c’est essuyer une averse démentielle d’invectives anti-Ouattara. Atmosphère.

Plus tard encore, ça pète un peu. Un cortège d’une centaine d’Indignés s’est radiné place du Châtelet. Voyant le cordon de flics entourant les pro-Gbagbo, ils commencent à mugir le traditionnel : «  Libérez nos camarades !  » On nage en plein délire... Les flics sont tendus, gazent quelques manifestants. Parmi ces derniers, certains essayent de bloquer la circulation, s’assoient par terre, avant d’être dégagés manu militari. Une petite charge des matraques et tout le monde s’égaye.
Plus loin dans la rue, une vingtaine de manifestants défient les flics en approche. Les plus énervés sont des caricatures de flics en civil, gros baraqués capuchonnés qui ne trompent personne mais gueulent « flics enculés » à qui mieux-mieux. L’un d’eux balance même une bière sur les pandores, provoquant une nouvelle charge. Absurde again.

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Retour au rassemblement des Indignés, vers 20 h. Un type au visage en sang prend la parole : il explique qu’il revient de Châtelet, et que ce n’est pas une matraque qui l’a frappé mais une bouteille lancée par un flic. Dans la petite foule rassemblée, peu d’invectives, mais ce petit geste ridicule de la main de la part d’une bonne part des présents pour indiquer leur réprobation. Ainsi hurlent les Indignés. Atterrant.

Je file. Partout, des cars de flics, des escouades de bleu. D’un ridicule achevé. Et cette question qui trotte dans la tête : pourquoi cet emballement médiatique pour un petit millier de personnes farouchement pacifiques ? De quoi les flics, complètement déchaînés, ont-ils peur ? Quelque chose couverait sous la tiède indignation ?
Ce n’était pas pour ce soir, en tout cas. Et on ne pourra pas accuser les flics de ne pas avoir mis du leur...

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Comme c’est raccord avec le thème de ce compte-rendu de « manif », voici la chronique que Jbb a consacré aux Indignés et publiée dans le numéro 6 d’Article11, tout juste imprimé.

« De la sympathie pour leurs opinions »

C’est la cerise sur un gâteau déjà un brin indigeste. Lundi 3 octobre, l’ultra-richissime homme d’affaires Georges Soros dit publiquement son soutien à ceux qu’on appelle « les indignés de Wall Street », après que leur dernière manifestation en date s’est conclue par l’arrestation de 700 manifestants. « J’ai de la sympathie pour leurs opinions », proclame la 7e fortune américaine, homme qui a bâti tout son empire sur la spéculation et qui essaye régulièrement de le faire oublier en refilant plein de dollars à des causes progressistes. Avant d’en remettre une couche : « Je comprends leur réaction, franchement. » Oh, franchement ? Sympa. Merci, Georges.

Le lendemain, c’est au tour de Ben Bernanke, le président de la Banque centrale américaine, d’y aller de son petit couplet fraternel : «  Ils reprochent, non sans raison, au secteur financier de nous avoir menés à la pagaille […]. Jusqu’à un certain point, je ne peux pas leur reprocher quoi que ce soit. » Un renfort de poids pour le mouvement « Occupons Wall Street », pendant américain des indignés espagnols ? Mouais... Les principaux concernés ne doivent guère goûter cette gentille compréhension, un peu méprisante et émanant d’une figure symbolisant à la perfection ce contre quoi ils ont décidé de pousser de la voix.

Dans le camp démocrate : itou. Barack Obama kiffe, tout comme le président du groupe à la Chambre des représentants, John Larson. Le premier : « Ces manifestants expriment une suspicion plus largement partagée envers la manière dont fonctionne notre système financier. » Et le second « salue  » comme il se doit ces manifestants qui «  se battent pour donner une voix aux Américains qui luttent chaque jour  ». C’est chouette.

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Il ne faudrait pas - l’erreur serait grossière - s’indigner de ce que la vague occidentale d’indignation, qui court des places espagnoles aux rues bruxelloises, des villes américaines aux manifestations israéliennes, trouvent de tels relais. Ceux et celles se réclamant dudit mouvement ne sont à l’évidence pas responsables de telles démonstrations hypocrites de vague soutien. Soit. Mais il serait tout aussi idiot de fermer les yeux sur l’absence de profondes divergences existant entre ceux qui résument leur programme politique à une flambée de colère et ceux qui ont fait fortune sur les flambées de la bourse. Ni anticapitalistes, ni révolutionnaires, pointant les excès du système plutôt que celui-ci dans son ensemble, les indignés restent finalement très compatibles avec l’ordre des choses.

L’indignation ne suffit pas. Elle peut évidemment se faire point d’accroche, sujet de réunion et de discussion. Elle peut aussi fournir prétexte à de très jubilatoires et bienvenus coups de colères, de ceux qui montrent que le peuple n’est pas mort et qu’il bouge encore. Mais elle ne saurait représenter davantage que ce qu’elle est en son essence même, c’est-à-dire un énervement temporaire provoqué par une situation injuste. Nul motif, ici, de changer le monde – tout juste faut-il permettre à chacun de dire combien il n’y a pas trouvé sa place. Il ne s’agit pas tant de projeter la vision collective d’un nouveau monde que de s’insurger de n’avoir pas trouvé de place dans l’ancien.

Il n’est pas question de lancer de faux et malvenus procès en purisme – tu es moins radical que moi, je te méprise. Bien au contraire : il faut se réjouir que la colère s’exprime, accepter qu’elle prenne d’autres formes, comprendre qu’elle puisse se revendiquer réformiste ou qu’elle agite la bouche en cœur le joyeux hochet de la non-violence. Il faut même se féliciter des 2,1 millions de ventes françaises du petit opuscule Indignez-vous de Stéphane Hessel, quand bien même celui-là appelle aujourd’hui à voter Martine Aubry après avoir soutenu Nicolas Hulot – on a connu des indignations plus réjouissantes... Quant à la tentative de Ségolène Royal de surfer sur ce sentiment fourre-tout, en publiant voilà quelques mois un opus intitulé Lettre à tous les résignés et aux indignés qui veulent des solutions, elle constitue une si risible tentative de récupération qu’elle ne mérite rien d’autre que de vifs sarcasmes.

De quoi ne faut-il pas se féliciter ou se réjouir, alors ? De l’absence de réflexion politique (au sens noble du terme). De ce très vague mot d’ordre englobant tout et n’importe quoi, accueillant chacun et n’importe qui1. D’un mouvement de protestation massif qui pense pouvoir faire l’impasse sur une histoire longuement construite et défendue, celle de la lutte des classes, autant que sur un outil dialectique patiemment élaboré, celui de la lutte des classes. Et de ce qu’un élan de protestation conséquent offre tant de prises à ceux qui, dans les journaux comme dans les partis de la social-démocratie, s’entendent si bien à toutes les récupérations. L’indignation est bien un de leurs mots ; la rage, par contre, n’est pas pareillement récupérable. Enragez-vous !



1 En France, la tentative de lancer un mouvement des indignés a vu accourir un certain nombre d’illuminés, conspirationnistes ou d’extrême-droite. Un entrisme notamment documenté sur les sites Indymedia Paris ou Conspis hors de nos vies.


COMMENTAIRES

 


  • lundi 24 octobre 2011 à 16h42, par un-e anonyme

    Toujours cette bande de relous... Dernièrement, ils ont fait des leurs à Bruxelles, en collaborant à la répression policière : http://www.secoursrouge.org/Belgiqu...

    A noter que s’agissant des Pro-Gbagbo, ils ont agressé plusieurs stands dont celui de la LDH à la manif du 1er mai, où ils s’étaient joints à la manif « Sarkozy dégage » de Ball et Pasqueille (les mêmes qui ont activement participé au lancement du mouvement des Indiniais en France via leurs sites Internet) : http://droites-extremes.blog.lemond...er-maimarine-le-pen-combattante-de-la-france-libre/



  • L’épisode flicard est croquignolet. La Révision générale des politiques publiques doit avoir des résultats sur les budgets et donc le recrutement : des mauvais aussi mauvais, au temps où je fréquentais les excités dans la rue, je n’en ai jamais vus. Les pro Gbabo, c’est comme les pro-Khadafi et les pro-Assad, avec eux, il n’y a que le crachat de possible. Le papier signalé qui critique le Grand Soir est intéressant mais, avec ces listes nominales et ces descriptions des réseaux et des analyses des positions politiques qui ne font pas toujours dans la nuance on a finalement l’impression d’avoir affaire à une conspiration des conspirationnistes. Ça glisse dangereusement vers le style Didier Dénonce.

    • lundi 24 octobre 2011 à 16h44, par un-e anonyme

      Sauf que publier des fachos et des négas comme certains site « alters » le font sans que ça leur pose de problèmes moraux ou éthique, est loin d’être innocent ni anodin politiquement et que ces dérives pourrissent complètement le champ politique. On a déjà eu à en souffrir dans les années 70-80 et tu le sais trés bien vu tes expériences passées.

      Je ne pense pas Quadru que le but des Auteurs de conspis hors de nos vies soient de faire du Daeninckx . qui dans un autre genre est aussi taré que les gens dénoncés par eux. On l’a déjà vu insulter d’autres personnes et auteurs de la série noire dont parmi eux on trouve des militants irréprochable comme Jean Pierre que tu connais aussi.

      • Mais je suis d’accord sur le papier en question, dans l’ensemble, juste un peu gêné aux entournures par cette accumulation de noms comme un travail de fichage. Et comme toujours, dans ce genre de fichage, il y a des risques de pousser le bouchon un peu loin du genre amis d’amis et donc tous pareils. Cela dit, dans les gens fichés il n’y en a pas un à qui j’aurais envie de causer. Mais c’est une bonne chose que de distinguer des nuances, même chez les ennemis.

        • lundi 24 octobre 2011 à 16h45, par un-e anonyme

          Pour ce qui est des tarés dont on parle (pas la peine de les nommer on les connait que trop) c’est des gens connus et publics, c’est des gens qui se parent de leurs étiquettent « d’alters de gauche » mais qui publient régulièrement sur des sites pas clairs ou carrément Fachos. Ils se grillent d’ailleurs trés bien tout seuls sans qu’on leur demande, enciore faudrait-il que les gens s’en appercoivent et cessent de leurs servir la soupe.

          Il n’y a pas a chercher longtemps sur les poubelles de la fachosphére pour voir que depuis 2005 environ et leurs première rencontre conspi-stals moisis-facho de « l’axis for peace » , ils sont tous en liens les uns avec les autres et qu’ils bossent tous ensemble de concert.

          Le problème c’est que des gens issus de la gauche radicale, ou de la gauche de la gauche trouvent encore le moyen d’accorder le moindre crédit a ces crétins utiles d’un confusionnisme politique plus que malsain, qui ne trouvent rien de mieux à faire que de frayer et de fricoter avec l’extrême droite.

          • lundi 24 octobre 2011 à 16h45, par Gérard Leblond

            La question c’est de savoir à quel moment conspihorsdenosvie sort de la ligne pour faire du Daeninckx et un travail de fichage digne d’un faf. Et à son tour se trouver sous le feu de la critique d’autres qui en le critiquant à leur tour seront assimilés aux fafs de la liste du début. Bref on tente de combattre les idées conspi en réagissant comme eux : toute personne amie/collabotrice/lectrice d’un conspi serait prétenduement conspi et si elle dit le contraire c’est qu’elle est conspi.

            c’est sans fin, ça ne sert à rien sinon à se penser un peu plus pur et à faire sentir les personnes visées comme toujours plus importantes. De l’énergie gâchée pour rien, c’est pas comme ça qu’on réduira les idées fascistes au néant, les échecs de trente ans d’anti fascisme l’on bien montré.

            ca veut pas dire qu’il faille convaincre ces personnes, puisque ce sont des idéologues et donc par la même inamovible, mais justement, ne pas se comporter comme eux et avoir assez de présence d’esprit pour essayer d’apporter des arguments à destination de ceux qui les lisent, non pas en leur disant : « vous lisez ça donc vous etes un sale faf de merde » mais en opposant al contradiction, argumentée. On n’a jamais essayée, on ne sait pas ce que ça peut donner. je dis pas que c’est facile, c’est juste qu’on a pas le choix.

            Et dernier détail, aujourd’hui ce n’est plus nous, anti-fa, qui sommes considérés comme allant de soi, on est minoritaire, et assener qu’on a raison quand on est une minorité ça condamne au mieux au sectarisme, au pire à l’inexistence.



  • Mazette, vous êtes tombés sur un remake de « 2001 odyssée de l’espace » ! j’ai l’impression que vous avez rencontré des hominidés qui découvrent que l’os peut servir de massue , sauf que là ce sont des boules. Dites moi puisque vous avez pu les approcher et les observer où peuvent-ils se situer sur la chaîne de l’évolution humaine ?

    • Je devrais laisser Lémi répondre, puisque c’est lui qui a eu affaire à eux. Mais je gage qu’il sera d’accord pour dire de ces flics en civils tarés qu’ils se situent exactement à ce niveau de l’évolution de l’espèce :

      (Et encore, ce n’est pas sympa pour les singes...)

      • lundi 24 octobre 2011 à 16h48, par C. Darwin

        Techniquement, les singes contemporains sont aussi « évolués » que leurs cousins humains. Ils n’ont juste pas pris la même direction.

        En fait on ne « descend » pas des singes contemporains, mais d’un « ancêtre commun » avec ces singes, qui n’était ni un chimpanzés, ni un gorille, ni orang-outan, ni même un bonobo...

        Tout ça pour dire qu’assimiler les flics à des singes c’est vraiment, vraiment, vraiment pas sympa pour nos cousins.

        D’autant que nous n’avons à ma connaissance aucun ancêtre commun avec les FLICS...



  • C’est intéressant les tarifs : 15 euros la boule, 50 la batte... Les excités ont du pognon, si tant est que les flics soient réalistes. Je crois que j’ai trouvé le moyen de me faire du fric à la prochaine manif. Ils vous ont pas donné le prix de la cagoule par hasard ?



  • lundi 24 octobre 2011 à 16h50, par Ubifaciunt

    Oh la vache !!! Si ce n’avait été Lémi qui racontait, j’aurai eu du mal à y croire, mais, putain, les boulets...

    Oh la vache !!!



  • lundi 24 octobre 2011 à 16h51, par un-e anonyme

    Y’a effectivement de quoi se décrocher la mâchoire...

    Vous êtes sûr que c’était pas des fafs en mal d’émotions fortes ?

    C’est pas bien compliqué de faire parler un talkie dans le vide...

    • lundi 24 octobre 2011 à 16h51, par Télémax

      Je vous trouve un peu vache avec les pro-Kadhafi, Ggagbo ou Assad. Il n’y a pas de revendication collective ou sociale qui ne passe par des slogans forcément simplistes. D’une certaine façon, faire croire que c’est « la faute à Sarkozy », qui aurait à lui seul américanisé la France, est bien pire. En réalité la France s’est « américanisée », et pour cette raison elle a voté Sarko. Voter Hollande n’y changera rien. Si l’élite intellectuelle française est au niveau de la propagande grossière, comment reprocher à des poignées de manifestants de présenter Kadhafi comme un héros de la lutte anticolonialiste, ce qu’il est, de fait, plus que BHL.

      L’idée qui circule dans les banlieues que la gauche a roulé le haschisch-prolétariat des banlieues dans la farine n’est pas fausse. La gauche a très exactement joué le rôle du clergé dans le régime monarchique. Les tabous que Le Pen prend un malin plaisir à piétiner, de la même façon ce n’est pas lui qui les a fabriqués. Le principal tort de Le Pen est de se présenter aux élections et de cautionner ainsi une mascarade religieuse. Pour le reste, quel marxiste pourra lui reprocher de ne pas se conformer au catéchisme républicain ?

      Voir en ligne : Foules sentimentales, donc connes



  • 1.j’ai vécu exactement au mot près la même ’ aventure’ à Hotel de ville, ça veut dire que les présumés flics ont répété la même toute l’après -midi ?? ça me paraît dingue. Ma pote et moi on les avait trouvés un peu âgés pour des racailles d’Argenteuil et ils avaient la ceinture de pantalon bien haute selon le dress-code ’banlieue’, sinon l’accent était plutôt bien imité. Que dire ? c’était bien étrange...de toute façon dès que j’ai vu le talkie walkie j’ai tourné les talons vite fait. 2. je trouve désolant le reste de l’article, chacun ses opinions certes, mais là je vous trouve super condescendants et pas bien tolérants. Vous devriez gardez votre bile pour des vrais ennemis et pas pour des alliés potentiels. C’est pas parce que les indignés vous paraissent babs bisounours qu il faut balayer tout le mouvement. Les #occupy aux US et en Europe ont fait un boulot formidable, qui parmi vous peut en dire autant ? il faut le voir le maçon au pied du mur hein... facile de jouer les anarchistes de salon. Bon là dessus salut je retourne a mes #occupations. Merci de votre attention.

    • lundi 24 octobre 2011 à 16h53, par un-e anonyme

      Parmi les pales couleurs de l’indignation il y avait aussi de chatoyants enragés qui parlaient de démocratie du tirage au sort et de terrorrisme pyromaniaque . J’y ai rencontré peu d’encartés, aucun syndicats puant et aucun idéologiste à la con. Y a du bon la ddans..

      • @ Cat

        Mon papier n’avait rien d’une analyse, c’est un compte-rendu d’une manif qui m’a un peu foutu les nerfs. En ce sens, il ne se penche que sur les indignés de Paris, qui pour l’instant ne s’inscrivent pas dans une dynamique constructive à mon sens. Mais je peux me tromper. Quand à jeter d’un bloc le mouvement espagnol ou américain, j’en suis très très loin.

        Quand au papier de Jbb, il montre surtout comment, en face, le mouvement fait l’objet de tentatives de récupération.

        • Merci pour cette mise au point j’en attendais pas moins de quelqu’un d’intelligent et honnête :-) moi aussi j’ai déjà pesté contre les indignés et leur 2 de tension, je peux comprendre, mais vraiment je crois que ces mouvements méritent qu on s’en approche voire qu’on s’en mêle parce qu’au niveau mobilisation ils ont fait très forts et que ça vaut le coup d’essayer une forme de lutte non violente vu les robotscops en face et l’arsenal juridique que tous les militants ont dénoncés depuis des années. J’ai du mal a comprendre l’indifférence ou la morgue que ces actions recueillent parmi les activistes français, après la sévère enculade du mouvement des retraites je ne me voyais pas remettre ça avec les syndicats et les partis traditionnels, en encore moins avec des certes sympatiques mais vaines actions anarchisantes. Et pour terminer sur les tentatives d’entrisme, ceux qui savent pourraient au moins informer les débutants. Voilà Messieurs, Mesdames, c’est le message que je tenais a délivrer ici. Merci . (Trop polie pour être honnête diront les esprits chagrins mais je sais me tenir sur les forums)



  • lundi 24 octobre 2011 à 16h54, par Folavril

    Bon, une petite réaction aux deux articles, dans le désordre...

    Tout d’abord, il faudrait arrêter un peu avec Stéphane Hessel. Certes, en France - et probablement en Europe - son bouquin fait un tabac, mais ailleurs, il est clair que personne ne l’a lu et n’a jamais entendu parler de ce brave homme. Il me semble aussi que chez Mermet lors du reportage à Madrid en mai/juin, les Espagnols précisaient bien qu’ils ne se dénommaient pas « indignados » contrairement à ce qu’on racontait en France.

    Et non, c’est pas joli de cracher dans la soupe ! (Je ne viens peut-être pas assez souvent sur ce site, mais chaque fois j’ai l’impression de relire la même discussion : cas de « no Sarkozy day », cas des mecs de gauche qui écrivent sur des sites de droite, etc.) Et oui, c’est pas parce que Soros soutient (entre ") le mouvement qu’on doit jeter le bébé avec l’eau du bain. D’ailleurs, Soros soutient (et cette fois financièrement, pas uniquement avec des paroles), la Quadrature du Net, ce qui est bien plus grave, mais là, hein, personne n’y trouve rien à redire (sauf quelques membres et anciens membres de la Ligue Odebi).

    Vu d’ici - Mexico - le mouvement c’est avant tout Internet et Anonymous. Alors à Mexico, le rassemblement de samedi, ça devait faire en gros 2 ou 3000 personnes, plusieurs avec le masque d’Anonymous, la plupart jeunes, beaucoup d’étrangers aussi, pas un seul flic (en uniforme en tout cas). Le maire de Mexico se préparant pour devenir - et ce serait le scénario le moins catastrophe vu ce qu’on a en face (un narco corrompu notoire) - le prochain président de la République, la ville avait organisé pas loin des services médicaux, des tentes donnant des conseils sur la contraception etc. Ambiance bon enfant, des prises de paroles bordéliques (il y avait de tout, syndicat des électriciens - licenciés tous il y a 3 ans -, Indiens, éducateurs de rue, Italien dechaîné, des nostalgiques du zapatisme, etc). Le nombre de jeunes et de très jeunes laisse penser que Stéphane Hessel n’est pour rien dans cette affaire, ou alors l’Alliance française fait vraiment rayonner la France ! De même au Chili, le mouvement n’a absolument rien à voir avec ces histoires d’indignés français. Quand je vois les JTs français, je suis catastrophée de ce cororico à la noix : « au début de tout, cet homme : Stéphane Hessel... » N’importe quoi !

    Aux États-Unis, le mouvement a été lancé par Anonymous et Adbusters, qu’on peut difficilement qualifier de babas mous de la bite. Alors oui, il sera peut-être récupéré, oui, Michael Moore s’y précipite, oui, ils sont trop gentils, mais bon, au départ ils étaient à peine 2000 à Wall Street, cf le site http://anonops.blogspot.com. Les vidéos et les textes publiés sur ce site sont plutôt virulents et agressifs - et bien foutus, vachement efficaces très souvent : cette vidéo par exemple : http://www.youtube.com/watch?v=NNsd...;feature=player_embedded# !

    En revanche, il y a probablement un certain nombre de libertariens chez Anonymous, mais ça, c’est une autre histoire, on en reparlera lors d’un article sur les revendications des amputés volontaires !

    • lundi 24 octobre 2011 à 16h55, par Folavril

      Zut, mauvaise manip pour la vidéo, elle est

      • Perso, je suis plutôt d’accord avec tout ce que tu as écrit.

        J’y apporterais deux nuances : « Je ne viens peut-être pas assez souvent sur ce site, mais chaque fois j’ai l’impression de relire la même discussion  »

        Je pense, en effet, que ce point de vue est très biaisé. Non pas que je cherche à spécialement défendre notre site, mais juste que si tu vas faire un tour, par exemple, dans la rubrique « Entretiens », tu verras qu’on s’intéresse à bien autre chose. Ou tu peux, aussi, lire les billets musicaux de Lémi ou ceux de l’ami Quadru. Tu fais évidemment comme tu l’entends, mais si tu fouilles un peu, tu verras que cette discussion que tu pointes n’occupe qu’un infime pourcentage de l’espace du site.

        « Et non, c’est pas joli de cracher dans la soupe ! [...] : cas de »no Sarkozy day« , cas des mecs de gauche qui écrivent sur des sites de droite, etc.) »

        Il me semble, au contraire, qu’il importe parfois de cracher dans la soupe. Si on prend l’exemple du No Sarkozy Day, je ne cois pas qu’on se soit beaucoup planté : il y avait à l’évidence des gens de bonne foi dans ce mouvement, mais force d’avouer que le truc a quand même été énormément gonflé, quelques semaines durant, par les médias, qu’il était mené par deux personnes célèbres dans tout Paris pour leur opportunisme et qu’il s’est rapidement dévoyé en vague baudruche dont les quelques vestiges fricotent aujourd’hui avec les conspis. Il en va de même, exactement de même, pour ce qui concerne les Indignés français (je ne parle bien que du cas français).

        Je ne crois pas qu’il faille soutenir ce genre d’initiatives mortes-nées au prétexte de la bonne foi. Et surtout, je pense qu’il faut pointer ce que l’emballement médiatique les entourant un temps a de néfaste et dangereux.

        • Le sujet qui revient le plus souvent - en particulier dans les commentaires - c’est quand même le pinard... ;-)

          Merci encore pour ce coup de loupe. Je savais que certains flics allaient foutre la merde dans les manifs (je me marrais déjà il y a pas mal d’années en écoutant Coluche parler des flics dans les manifs), mais à ce point là...

          Du coup, 2 questions me viennent à l’esprit :

           × Sait-on si ces pratiques sont avalisées par la hiérarchie pour discréditer toute manifestation ou bien s’il s’agit simplement de 2 connards bas du front en manque d’action ?

           × Et surtout, SURTOUT !! Qui achèterait une putain de balle de pétanque pour 50 euros - dans une manif, je pense, concernant les questions de précarité ?? Et puis quoi encore, le parpaing à 1200 euros payable en 6 fois sans frais ??

          Cdlmt

        • lundi 24 octobre 2011 à 17h00, par Folavril

          Je me suis mal exprimée JBB : je ne parlais pas des articles, mais des discussions dans les commentaires. J’étais perso totalement d’accord avec ce que tu avais écrit sur le « no sarkozy day » et les blogueurs « influents » et leur texte débile sur le respect de la démocratie, et j’estime que même si cette idée avait peu de chance de déboucher sur quelque chose, ce n’était pas une raison pour cogner dessus du haut de son wikio. D’ailleurs quand on a lu plus de 3 billets d’un de ces blogueurs influents, on les a tous lus, sauf quand ils sont spécialistes dans un domaine précis (et c’est bien rare).

          Ici, je lis la plupart des billets y compris ceux de Lémi sur la musique - c’est clair qu’on n’est pas de la même génération :) ! Et j’avais beaucoup aimé son texte sur les trains, la ville où on doit « circuler » en permanence. Très bien observé.

          Je ne réagis que rarement dans les commentaires, car je ne m’en sens pas forcément la légitimité, étant plutôt une « amatrice » au niveau anar/lutte sociale. Mais ça fait quand même de la peine de voir confondre systématiquement les mouvements coolos en France avec ce qui se passe ailleurs dans le monde (ne serait-ce qu’en Grèce, tiens).

          Pour l’instant, au Mexique, tout est calme (au niveau occupy, niveau meurtres suite à la guerre contre les narcos on en est à quasiment 50 000 victimes), mais j’ai été très frappée du nombre de gamins dans la rue l’autre jour.

          Pour moi qui ai 45 ans et qui ai vécu toute ma vie en entendant parler de crise, qui ai dû faire des boulots de merde avec un DEA en socio avant de me tirer (ouf !) de France, voir ces gosses pour qui ça va être encore plus dur se bouger le cul, même si c’est pas assez couillu, pas assez politisé et tout ce que vous voudrez, c’est quand même mieux que ce qu’on a vu nous, en France ! À part la mobilisation contre Devaquet, hein, qu’est-ce qu’elle a fait notre génération ?! Regarder Tapie à la télé en permanence pendant la triste décennie des années 1980 dont je ne regrette rien (encore moins la musique, tiens !). Quand je pense que l’autre, là, Aphatie ou je ne sais quoi était un des leaders à Bordeaux, j’ai presque honte d’avoir été à la fac dans ces années-là !

          Et qu’est-ce qui a suivi ? Les années 1990, avec toute une bande d’abrutis pseudo-zapatistes s’engageant dans les ONG comme le faisaient leurs ancêtres au Club Med (y’a du soleil et des nanas de toutes les couleurs, putain !) pour baiser et tester toutes les drogues possibles et imaginables tout en insultant par leur simple présence les populations qu’ils étaient censés « aider » et qu’ils méprisaient (là aussi, j’ai donné, on ne m’y reprendra plus !).

          Bref, n’oublions pas que les gamins d’aujourd’hui ont l’avantage d’avoir accès à rezo.net et à bien des sites et que ça leur ouvre d’autres horizons. Donc il faut attendre et voir avant de leur taper dessus. Je le répète : quelle est la légitimité des gens nés entre 1960 et 1980 pour donner des leçons dans ce domaine ? On devrait la fermer et se cacher dans un trou tellement on s’est fait baiser sans rien dire.

          • « Mais ça fait quand même de la peine de voir confondre systématiquement les mouvements coolos en France avec ce qui se passe ailleurs dans le monde (ne serait-ce qu’en Grèce, tiens). »

            C’est juste : il n’y a rien de commun entre le mouvement des Indignés français (si tant est qu’il existe...) et son pendant espagnol ou grec. Les mettre dans le même sac revient, quelque part, à faire preuve, je le confesse, d’une certaine mauvaise foi.
            Et ce que j’ai écrit correspond à ma vision des mouvements français et américain - le premier parce qu’il n’est qu’un gloubi-goulba n’ayant jamais décollé, le second parce qu’il a tout d’une bulle médiatique qui va retomber aussi vite qu’elle s’est enflammée. C’est partial, donc.

            « Les années 1990, avec toute une bande d’abrutis pseudo-zapatistes s’engageant dans les ONG comme le faisaient leurs ancêtres au Club Med »

            Il me semble qu’ici, tu tombes dans le travers que tu dénonçais dans mon billet. Soit expédier l’enthousiasme et la bonne volonté au prétexte d’une lecture un brin idéologique.
            Je ne suis pas fan du tout de l’altermondialisme. Mais je crois qu’il y a des choses à sauver dans ce mouvement (par ex, le tout début, Seatlle). Comme il y en a sans doute, ce que tu disais à juste titre, dans les mouvements espagnols et grecs des indignés.

            « On devrait la fermer et se cacher dans un trou tellement on s’est fait baiser sans rien dire. »

            Là, j’avoue :difficile de te donner tort

             :-)

          • lundi 24 octobre 2011 à 17h01, par Folavril

            J’oubliais :

            « qu’il était mené par deux personnes célèbres dans tout Paris pour leur opportunisme »

            Putain, célèbres dans tout Paris ! Et pour leur opportunisme, en plus ! Ça doit être vachement rare, ça ! C’est exactement ça que je voulais dire. Quand tu regardes le nombre de commentaires sur/sous ce fameux article (qui abordait cette stupide querelle avec l’humour requis), par rapport à d’autres articles qui n’impliquent pas le petit monde de la blogosphère « de la gauche de la gauche », tu vois tout de suite le problème. Et ne serait-ce que parce que le mouvement Occupy permet de se sortir de cette micro-micro-micro branlosphère, il vaut le détour ou du moins, de lui accorder le bénéfice du doute. Et en plus, il donne l’occasion de parler de Bradley Manning.



  • lundi 24 octobre 2011 à 17h01, par un-e anonyme

    A lire ça, on peut juste conclure qu’on a juste les flics qu’on mérite. Lorsqu’ils parlent de « fiottes », ils n’ont pas tord. S’ils avaient face à eux des personnes fortement déterminées ou des mouvements de foule incontrôlables, ils ne la ramèneraient pas. Aujourd’hui ce n’est pas le cas.

    • BIEN VU !

      Aujourd’hui, c’est plutôt jeunots en goguette, « visitant » la radicalité avec sportswear et capuche. Est-ce que je fais suffisamment révolutionnaire ainsi fringué ? est-ce que « j’ai l’âge » de « faire révolutionnaire » ? Quel cinéma !

      Dans « l’Idéologie allemande » - que nos révolutionnaires d’opérettes devraient relire, s’ils en ont encore le temps entre toutes leurs « activités révolutionnaires » - Marx écrit : « Mais il est caractéristique que nos saint Bruno et saint Max mettent sur-le-champ la représentation du communiste selon Feuerbach à la place du communiste réel, et ils le font déjà en partie afin de pouvoir combattre le communisme (...). »

      Voilà qui est d’actualité quand on lit quelqu’un qui ose écrire : « L’indignation ne suffit pas. Elle peut évidemment se faire point d’accroche, sujet de réunion et de discussion. Elle peut aussi fournir prétexte à de très jubilatoires et bienvenus coups de colères, de ceux qui montrent que le peuple n’est pas mort et qu’il bouge encore. Mais elle ne saurait représenter davantage que ce qu’elle est en son essence même, c’est-à-dire un énervement temporaire provoqué par une situation injuste. Nul motif, ici, de changer le monde – tout juste faut-il permettre à chacun de dire combien il n’y a pas trouvé sa place. Il ne s’agit pas tant de projeter la vision collective d’un nouveau monde que de s’insurger de n’avoir pas trouvé de place dans l’ancien. »

      Voici donc notre « révolutionnaire », déjà tout encapuchonné dans ses certitudes de professionnel d’un « monde nouveau » prêt à l’emploi, méprisant de ce que l’on s’indigne de ne pas trouver sa place dans ce monde. Sans doute préfère-t-il, à ces mouvements qui se CHERCHENT - et dont la dangerosité potentielle est à la mesure des dérisoires tentatives de récupération, c’est-à-dire de séduction, dont il sont l’objet - ces soi-disant « anarchistes » des Black bloc qui déboulent, tout encapuchonnés eux aussi - décidément, l’uniforme revient à la mode - pour donner le sens de la révolution aux imbéciles indécis qui n’ont pas encore eu la « révélation » d’un monde nouveau ; une manœuvre qui décidément, dans sa volonté de « séduction » (se ducere, conduire à soi), n’a guère à envier à Soros, si ce n’est que lui aurait la tare inéffaçable d’être la 7è fortune des USA.

      Le communisme est le mouvement réel qui dissout les conditions existantes et qui, dans le mouvement même de cette dissolution, invente des formes nouvelles. Et, oui, ce mouvement réel commence par le fait de s’indigner ...

      • @ anonyme de 0 h 56 : pas mieux.

        @ pim : tu t’enflammes pas mal, là. Oui, j’ai « osé écrire » ça, et le passage que tu cites ne me semble pas très agressif ni radical ; il s’agit juste de poser des doutes et des questions.

        Le truc, c’est que tu réagis exactement en pendant inversé de ce que tu crois lire dans mon texte. Les encapuchonnés exaltés me fatiguent aussi, et tout autant les pro-indignés bêlants qui ne supportent pas qu’on remette un peu en question leur foi acharnée dans un mouvement qui confine quand même pas mal au « je prends un max de revendications individuelles et je mélange le tout : servir frais ».

        Poser des questions, par exemple, sur l’incroyable excitation médiatique ayant entouré, aux Etats-Unis, un mouvement qui reste somme toute très limité ne consiste pas une seconde à jouer au révolutionnaire excité. D’ailleurs, la correspondante du Monde en fait état ici, et je doute fort que la dame soit aussi une black bloc. Ce qui ressort du truc à Wall Street, c’est qu’il n’y a guère de fond à ce mouvement, sinon une vague mystique très largement entretenue par les médias ; je ne crois guère, d’ailleurs, que ces derniers s’emballeront autant quand ils seront réellement confrontés à une vague de protestation menaçant pour de vrai ce système dont ils participent essentiellement.

        • pim : tu t’enflammes pas mal.

          C’est très en vogue, en ce moment. Il paraît que cela permet d’allumer les révolutions.

          On commence par s’indigner ... et puis l’on s’enflamme.

          « un mouvement qui confine quand même pas mal au »je prends un max de revendications individuelles et je mélange le tout : servir frais« . »

          Que veux-tu ? Que l’individu s’abolisse en une soudaine révélation de sa misérable finitude et dise soudain à qui veut l’entendre : je donne tout ? Ah ! Oui ! Comme ce serait beau ! Quelle « esthétique » s’en dégagerait, très, comment dire, ... « évangélique » ...

          Je te concède que les Anglo-saxons ont un coté exaspérant avec leurs certitudes a-politiques qui nous paraissent à nous autres, Français - foudres de guerre de l’intelligence qui ne saurait qu’être politique. Mais à y regarder de plus loin, que faisons-nous vraiment ? Nous regardons s’agiter des gens avec un petit air goguenard, l’air de leur dire « essayez seulement de nous arriver à la cheville, nous qui avons marché sur la tête des rois ».

          Pour paraphraser une certaine, on ne naît pas révolutionnaire, on le devient, et il est admirable que des individus - partant d’eux-mêmes, en effet, mais de quelle autre certitude partir, précisément, sinon de cette place que l’on nous dénie quand, par ailleurs, on ne cesse de faire l’apologie de l’individu ? - prennent au mot les injonctions de la démocratie, se calquant en cela sur les révolutions du Maghreb, pour exiger, pour le moins, que la démocratie cesse d’être une pure affiche, une pub aguicheuse quand l’hôtel qu’elle gère est un bouge. Et ils s’organisent pour cela, ce qui est déjà une invention que l’on ne saurait dénier, non aux Américains d’Occupy WS - je ne connais rien de leur mouvement - mais aux Espagnols, le mouvement de la Puerta del Sol, dont il est question dans un article du diplo ici en lien

          http://www.monde-diplomatique.fr/20...

          • « C’est très en vogue, en ce moment. Il paraît que cela permet d’allumer les révolutions. »

             :-)

            Pour tout le reste, je te rejoins en partie : il ne s’agit pas de cracher sur le réveil des peuples au prétexte que forme et fond de ce réveil ne correspondent pas à nos espoirs ou fantasmes. Je ne crois pas l’avoir fait, d’ailleurs, la question étant plutôt : est-ce qu’il y a réellement réveil ? La réponse est évidemment positive en ce qui concerne les Grecs et les Espagnols. Pour le reste, je suis infiniment plus sceptique.

            • Hasard des calendriers ... les banques s’intéressent beaucoup et à la Grèce et à l’Espagne. Ce doit être la chaleur de ces deux peuples qui les intéresse. L’Italie, bôf ! Ils ont un pape et, comble du bonheur, un divin guignol ... qui servent de gousses d’aïl.



  • lundi 24 octobre 2011 à 17h06, par un-e anonyme

    Je trouve qu’il faut accueillir le mouvement des indignés de façon positive. J’ai participé un peu à celui de Paris et visité celui en Espagne. On ne sait pas ce que ça va donner concrètement. Peut-être rien. Mais il y a une chose qui est d’ors et déjà acquise pour les participants : c’est une très belle expérience humaine. C’est la première fois de ma vie que j’ai vu des gens ordinaires prendre la parole dans la rue, librement, et écoutés par les autres. Refaire l’agora des citoyens, dans notre mode de vie urbain où chacun est souvent fermé sur soi, j’ai trouvé ça simplement génial. C’est autre chose que de répéter un slogan dans une manif. Il ’sagit d’une prise de parole libre, individuelle, spontanée, et avec une bonne écoute des autres. (je sais bien que certains sont des militants politiques ou associatifs, mais il est clair que le rassemblement est plus vaste). Bref, je pense que votre article focalise sur un point peu important (la police), montre un mépris général et rate l’essentiel. Ça ne m’empêche pas de bien apprécier le site en général. Mais c’est vrai qu’on y trouve trop souvent un ton grincheux (mieux vaut être franc, je veux dire : rassis, frustré).

    • lundi 24 octobre 2011 à 17h08, par un-e anonyme

      France = MERDE

      on le constate, ceux que la presse a désigné comme indignés en Espagne connaissent pas Hessel, se sont formés pour partie dans les centres sociaux, et ça continue, pas bisounours, actifs, pas droit devant la caméra, collectif.

      En Grèce, la cloture identitaire des insurrectionnalistes est en train de voler en éclat, ils cherchent, donc ils peuvent trouver. Affrontement ! mais pas seulement ; anarchisme ? mais pas seulement !

      Ici, tout ranci. Et nous avec. Indymedia Paris est un bon thermomètre de la misère actuelle (ceci n’est pas une énième attaque contre ceux qui s’en occupent). Les rapports « militants » sont tout empreints de concurrence, de séparation.

      Le PS va certainement revenir au pouvoir. On sait un peu ce que ce sera. Mais les formes d’auto-organisations sont si faibles, chacun replié sur soi, sa survie, son groupe, sa bande, que l’on en peut même pas se soucier de ce changement de donne, tenter d’en faire quelque chose, d’y accroitre une puissance.

      Anecdote. À la question posé par un grec à Athènes « que se passe-t-il en France ? », un français répond, « notre squatt a été expulsé ». Voilà où nous en sommes : nez par terre et sans guidon.

      Bien sur, à force de toucher le fond, on finira par y prendre appui. Mais le temps tarde à venir. Colonisé.

      • lundi 24 octobre 2011 à 17h08, par un-e anonyme

        ben mon vieux, heureusement que tu vis pas à Haïti, tu tiendrais pas 48 h !

      • lundi 24 octobre 2011 à 17h08, par un-e anonyme

        Oui. C’est d’ailleurs ici sur ce site que j’ai découvert Miguel Benasayag, qui montre dans « Résister c’est créer » ou « Abécédaire de l’engagement » que n’attendre qu’une seule chose, en plaquant une idéologie, rend triste et impuissant alors qu’il faut s’intéresser au réel, aux germes qui s’y trouvent. Ça n’empêche pas de porter aussi des analyses générales (ex : Marx). Moi perso je participe à la solidarité internationale (ONG, Afrique) : c’est toujours ça de fait, et les rapports de force peuvent changer grain à grain (=petit à petit).

      • lundi 24 octobre 2011 à 17h09, par un-e anonyme

        Etrange analyse une fois encore, on se croirait chez les martiens.

        Peut être qu’il faudrait partir de la situation concrète : « les gens » espèrent que les néolibéraux hystériques que sont les Sarkozystes vont se faire laminer dans les urnes. Ils ne se font pas d’illusions sur ce qui va les remplacer, mais si les (très nombreuses, hein, ça ne vous a pas échappé au moins ?) luttes sociales depuis 2009 pouvaient amener au moins à ça, ce serait mieux que rien : au moins faire un exemple avec Sarko et ses troupes.

        Après, si certains ont des perspectives concrètes plus enthousiasmantes à proposer qu’ils ne se gênent pas surtout (autre chose que la proposition de lectures de tel ou tel ou de la déconstruction de tel autre c’est de possible que les gens ont besoin) alors les indignés en France c’est vrai que ce n’est pas terrible, tout simplement parce que pour plein de raisons la donne n’est pas la même et que les arguments de luttes des classes qui passent par les institutions fonctionnent encore. C’est peut être un tort, mais c’est comme ça. Encore une fois, concrètement, il n’ y a pas le choix. Pas de choix crédible, je veux dire.

        • « c’est de possible que les gens ont besoin » ...

          Oh ! YES ! ... (we can  !) !....

          L’ennui est que le produit ne se trouve pas si facilement au supermarket du coin. Voilà qui décontenance pas mal, en ces temps de soupe (froide) servie sur commande, après paiement comme il se doit.

           × « Proposition enthousiasmante ici, sur ce stand  » ?... C’est ce qui est affiché en lettres de sang par l’un - ça fait plus vrai, paraît-il -, en lettres minuscules par l’autre, et même à l’envers par certain - ça fait s’approcher le chaland en quête d’enthousiasme.
           × Mouais ! Faut voir ! semble penser ce dernier, évaluant, par devers lui, la part qu’il lui faudra mettre pour acquérir ce bonheur programmé.

          Quant aux « proposition(s) de lectures de tel ou tel », alors, là, on rigole. Non mais vraiment ! Pour commencer savoir lire n’est pas donné à tout le monde, et puis, il y a tellement d’autres moyens, n’est-ce pas, la pétanque, le jogging, ... On va pas, EN PLUS, retourner sur les bancs d’école. D’ailleurs, ne sait-on pas tout ? Il y a les riches, les pauvres et les bleus ! Avec tout ce beau monde, si on ne sort pas une proposition enthousiasmante, hein ?

          • lundi 24 octobre 2011 à 17h11, par realpolitik

            « Quant aux »proposition(s) de lectures de tel ou tel« , alors, là, on rigole. Non mais vraiment ! Pour commencer savoir lire n’est pas donné à tout le monde, »

            Ce que je critique n’est pas le fait de lire, c’est celui de proposer des lectures comme unique solution aux problèmes du moment, comme fin en soi et non comme moyen.

            S’il n’est pas donné à tout le monde de savoir lire, il est encore moins donné à tout le monde d’en faire un usage intéressant.

            C’est ce qui fait que « les gens » se tournent vers les possibilités données par les institutions. Ils ont des doutes et ils ont raison.

            Quant à ceux(lles) qui ont l’air de découvrir , par exemple Deleuze, Gattari et Foucault à la fin des années 2000 et qui en sont tellement ébaudis qu’ils la conseillent comme solution politique, un peu comme quelqu’un faisait de la prose sans le savoir, on ne sait pas s’il faut en rire.

            Surtout quand on voit le niveau des relectures qui en sont faites, la plupart du temps.

            • Oui ! comme vous l’indiquez, il y en a vraiment pour tous les mauvais goûts ! ... Mieux, il n’y en a que pour éduquer le goût à être mauvais, c’est-à-dire à se distraire de toute question qu’il y aurait à se poser, et notamment celle-ci : comment se fait-il que tout ce que je lis soit à ce point sans objet ? Quand c’est là la totalité du paysage, n’est-ce pas, la question ne se pose même plus, puisqu’il n’y a plus de différence ... C’est de bonne guerre ! C’est comme pour les OGM : à force de les cultiver en plein champ, leur dissémination, programmée délibéremment par l’État - à titre « expérimental », « scientifique » comme disent les Japonais chassant la baleine -, notamment, rendra sans objet toute critique qui pourrait en être faite, puisqu’il n’y aura plus que cela.

              Ainsi ne sert-il à rien de savoir lire si ce n’est pas pour y trouver réponse à des questions pratiques, telles que les pose cette vie si dénuée d’emploi. Autant, alors, faire semblant de se distraire dans une manifestation ...



  • D’une façon générale les bleus sont très visibles en ce moment et pas seulement à Paris. Les objectifs sont de récupérer(amendes) un maximum d’argent pour la campagne du nain, et de créer des incidents car le nain est très bas dans les sondages. Il y a peut être aussi le but d’intimider la population car la campagne électorale risque d’échauffer les esprits, avec toutes ces affaires qui tournent autour du président. Pour le reste, on ne voit pas pourquoi ses fidèles devraient être plus futés que leur chef.



  • lundi 24 octobre 2011 à 17h14, par un-e anonyme

    Au sujet de l’histoire des boules de pétanque de soit disant flic, c’était Action discrète, et l’auteur s’est juste fait avoir par canal +.... ! Les boules de pétanque à 15 euros, ça faisait un peu scketch quand même. Et puis j’y étais pas, mais il faisait pas vraiment lascar les gars en question, ni flic en civil....

    • Yep.

      ils faisaient pas vraiment lascar les gars en question, ni flic en civil.... C’est ce que je me dis après coup. Même s’ils l’ont joué plus rentre-dedans avec nous, et donc plus crédibles (là, les passages sélectionnés, c’est grillé directos)
      Surtout, j’ai jamais envisagé la possibilité d’un canular médiatique, on pense toujours que ça tombe sur les autres. Et comme je ne voyais pas qui aurait bien pu faire semblant d’être flic en civil à une manif, j’ai conclu à l’authenticité, malgré le côté absurde de la scène (que je souligne plusieurs fois dans le billet).
      Dernier point, je ne pensais pas faire de billet sur l’incident, sur le coup, donc je n’ai pas cherché à en savoir plus. C’est plus tard, en y repensant, que j’ai tilté. Et il était trop tard pour vérifier auprès des intéressés. Bref, mauvaise conjonction astrale...



  • lundi 24 octobre 2011 à 17h17, par un-e anonyme

    Les indiniais me laissent froids aussi, mais il semblerait que vous ayez un peu trop pris au sérieux les p’tits rigolos d’action discrète de Canal + dans votre article...

    Voir en ligne : http://www.canalplus.fr/c-divertiss...

    • lundi 24 octobre 2011 à 17h17, par un-e anonyme

      grave ! Je suis mort de rire en regardant ça ! Raté les enfants !

    • CANAL PUS continue de faire son beurre de la dérision :

      faire rire, par les temps qui courent, relève de la prouesse technique, et comme les ressorts du rire ne courent plus les rues, évidemment, ce sont toujours les petits qui trinquent ; les faibles, c’est-à-dire ceux dont on continue d’avoir le droit de rire sans encourir les foudres de telle ou telle « police de la pensée ». Suivez mon regard ...

      On tapera donc sur les protestataires, ceux qui font chier, au fond, parce qu’ils dénoncent. Ben ! oui ! S’indigner, dans un monde où le cynisme règne en maître absolu, ne peut être que ridicule.

      En l’occurrence quels sont ici les ressorts du rire ?

      1- la non-violence, puisque protester sans être violent c’est quand même ridicule pour les médias, sachant que, de leur point de vue, seule la violence excite et donc rapporte, au moins autant que le sexe ou les aventures de la petite culotte ;

      2- que ces « protestataires » se fassent blouser par des flics aussi creux - assimilés ici à des provocateurs. À la non-violence, donc, ne peut être associée que la stupidité, le non-discernement ;

      3 - dans la seconde partie de cette édifiante vidéo, on voit des syndicalistes - aucune sympathie particulière, mais de là à en faire des cobayes d’une émission qui rapporte ... - se faire ridiculiser sur la FORME de leur discours. de leur « prestation », par des quidams.

      Sous couvert de dérision des jeux télévisés, qui quantifient à tour de bras, est ici installée l’idée, finalement admise par tous, que l’indignation puisse être notée, quantifiée, et ce sur la base de ce qu’elle provoque d’« émotion » - c’est-à-dire d’adhésion -par la seule forme du discours.

      On pourrait nuancer ici, en évoquant une tentative d’humour au second degré. Mais le ressort de cet humour est moins le ridicule de la prétention de ces jeux à juger, que le fait que l’indignation, précisément, ne parvient pas à « émouvoir », à emporter le jugement (hum ! un gros mot ), à indigner, parce qu’elle reste en-deçà de la norme admise, du seuil de réactivité du bovin lambda, seuil arbitrairement décrété par l’industrie médiatique selon ses seules normes de production.

      • Salut salut,

        Juste un petit bémol, ils sont quand même allé gueuler devant le ministère de l’Intérieur « Brice, Brice, Brice » genre supporter du PSG (le genre plutôt rasé), lors de leur « chasse à l’auvergnat » dans Paris. Le but était de supporter le ministre après sa fameuse phrase. Le but réel étant surtout de se foutre de sa gueule et de le faire passer... pour ce qu’il est : un vieux noc (<-) raciste.

        Je rejoins par contre votre remarque sur le genre d’humour qu’ils font, pas toujours de très bon goût. On se sent souvent mal à l’aise quand ils font des actions contre des personnes qui ont peu de moyens pour se défendre.

        Pour la défense des auteurs de l’article, même s’ils ne sont pas toujours crédibles, ça reste difficile de leur tenir tête car ils laissent rarement en placer une aux personnes piégées.

        Ce qu’il faut retenir je pense, c’est qu’on ne soit pas surpris que des flics puissent faire ce genre de manipulation pour foutre le bordel dans les manifs. Et pour les expressions « tafioles », etc, je ne doute absolument pas du potentiel de nos forces de l’ordre.

        Cdlmt

        • Bonjour,

          Je ne pense pas que leur exploit avec Brice Hortefeux (ou autre) soit réellement à porter à leur crédit. C’est tout le vice de l’esprit Canal, dans le fond :
           × taper sur la droite et l’extrême-droite « avec fun », histoire de montrer que l’on est de gauche et au diapason d’une certaine morale follement iconoclaste.
           × taper de la même façon (si ce n’est plus violemment) et toujours « avec fun » sur les syndicats, les roms, les militants (liste non-exhaustive), histoire de montrer que tout ça c’est du pareil au même, tout se vaut, les roms comme le FN mais que heureusement, à Canal +, il y a une bande de joyeux lurons qui savent briser tous les tabous.

          Comme ça, après s’être acquis une pseudo réputation auprès des mouvances socialistes, ils peuvent taper à tout va sur ce que bon leur chante (mais toujours, bien sûr avec la légèreté usuelle du fameux « esprit canal »), on ne leur en sera pas (trop) gré, après tout ils se sont moqués d’Hortefeux et de la police....

          Sauf qu’en agissant ainsi, ils mettent sur un pied d’égalité l’UMP/FN avec des causes humanitaires, ce qui participe grandement à ce confusionnisme, (par ailleurs dénoncé en ces lieux) édifiant comme fin en soi une forme d’apolitisme humoristique qui favorise les clichés réactionnaires.

          Dans le fond, ces types me font furieusement penser aux cercles de leaders des élèves en école d’ingénieur ou commerciale... Pour eux, la vie n’est qu’un prétexte aux plaisanteries les plus grasses et aux coups les plus tordus pour asseoir leur petite réputation et le pécule qui va toujours avec.

          Pour vous en convaincre, je ne saurais que trop vous recommander de regarder leur « action » sur les roms.

          GoG

          • Absolument d’accord avec vous. C’est ce que j’évoquais en parlant de malaise dans certains sketches, mais que j’exprimais beaucoup moins bien que vous. ;-)

            Néanmoins, Canal+ reste vraiment le dernier endroit pour se forger une conscience politique.

            Cdlmt

        • « Ce qu’il faut retenir je pense, c’est qu’on ne soit pas surpris que des flics puissent faire ce genre de manipulation pour foutre le bordel dans les manifs »

          Absolument d’accord, et c’est précisément là lun des effets induits de leur « action » : ils installent l’inommable comme POSSIBLE, s’appuyant sur la peur - assez répandue - du gendarme et du risque - potentiel, du moins le suppose-t-on en ce genre de circonstances - qu’il y aurait à lui résister.

          Ils prennent donc DÉLIBÉREMMENT le parti de la honte et de ce qui la génère, a contrario de que Raoul Vaneigem, dans son livre, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, désignait comme le « scandale positif

           », consistant à ouvrir des portes, à monter qu’il est possible de se liguer et de faire alors exister des espaces-temps à l’intérieur desquels - voire devant lesquels - la peur, cette expresion du pouvoir, recule.



  • lundi 24 octobre 2011 à 17h24, par Varan des khlongs

    Je suis complètement halluciné. C’est payé par les médias et ça vient faire des critiques d’un mouvement protestataire (aussi limité soit-il). Cynisme sans limites. Entre çà et l’invasion du net par les conspis, puis des mouvements (ou tout du moins une influence néfaste très notable), on aura décidément tout vu. Terrifiant. C’est donc ça qui nous attend ? La société du spectacle semble être en mesure de nous offrir de belles surprises.

    J’espère en tout cas que les guignols responsables de cette pathétique mise en scène se prendront, au plus vite, quelques claques dans la bouche de la part de ceux qui ont eu à se la fader. Heureusement, ils n’ont toutefois eu, heureusement, pas grand chose à diffuser. Ça me remontera pas le moral.



  • lundi 24 octobre 2011 à 17h24, par un-e anonyme

    Vous vous êtes simplement fait avoir par Action Discrète : http://www.canalplus.fr/c-divertiss...



  • lundi 24 octobre 2011 à 17h26, par un-e anonyme

    Indi - niais que vous dîtes ! http://www.canalplus.fr/c-divertiss...

    • lundi 24 octobre 2011 à 17h26, par Jonathan

      Maintenant que j’y pense, c’est vraiment une bande de naze Action Discrète. Ils auraient pu faire quelque chose de bien avec ce mouvement. Au lieu de ça, il contribue à le discréditer, et vous vous êtes faits piéger. Attention à la naïveté journalistique, tentante lorsqu’on écrit ce genre d’article, un peu piquant quand même. La forme ne doit pas primer sur la forme ! A plus

      • lundi 24 octobre 2011 à 17h26, par un-e anonyme

        non Jonathan.

        tu as encore du lait au bout de ton nez.

        pas de piège, pas de guet-apens

        quand les gens très bien doivent cohabiter avec les gens très abrutis, ils s’épuisent.

        il n’y a pas lieu de cohabiter.

        on est obligé de sélectionner

        ( sélectionner à mort )

        l’article a donc déjà fait le tri.

        • ’tain ! Et modestes avec ça...

          Qu’est ce que ça serait si certain(e)s ici qui s’autoproclament « très bien » étaient en fait complètement à la masse... Très drôle de lire ça surtout en des circonstances pareilles. Au moins c’est une preuve de plus que l’autosatisfaction fait partie de la nature humaine : une sorte d’élite, quoi, mais on n’a pas le coeur à dire de quoi.

          Perso, plutôt content de ne pas avoir à cohabiter avec ça.

          Allez, bonne chance quand même, (vu que ce n’est visiblement pas gagné). Adios et hasta siempre, évidemment.

    • Effroyable et affligeant.

      Cela fait une quinzaine d’année que je ne possède plus cet exécrable outil de « culture et de communication » qu’est la télévision, du coup je suis peu au fait des tendances du petit écran (à part quelques vidéos regardées, par pur cynisme justement, sur Youtube et consorts).

      Les bras m’en tombent littéralement, ces «  »sketchs«  » réalisés par Canal+ sont d’une grossièreté à faire vomir tout esprit encore non-assujetti à l’économie de marché, son langage, son humour et son showbiz. J’ai même poussé le vice et ai bu la coupe jusqu’à la lie en regardant une deuxième vidéo de ces tristes sires, vidéo sur les roms dont la double visée est de se moquer des « gauchos invertébrés » d’une part, qui se piquent de défendre les Roms en se bouchant le nez et qui en profitent, d’autre part, pour stigmatiser ces derniers avec un florilège des poncifs du genre... sous couvert d’humour « canal » bien évidemment.

      C’est d’un procédé si grossier (le même en somme que celui décrit par Pim un peu plus haut) qu’on ne peut que se demander jusqu’à quel trou de basse fosse Canal+ (ou assimilé) peut encore descendre... J’ignorais à dire vrai que le lobby du FN était aussi puissant chez eux, mais au fond rien de surprenant. Les progénitures d’Ardisson ont toujours les mêmes visages matois mais haineux.

      Pour en revenir aux doutes soulevés par la rédaction sur les mouvements type indignés, Occupy, et autres. Je ne peux pas dire que je ne partage pas l’analyse, même si je la nuancerai : à l’heure actuelle les mouvements d’extrême gauches sont terriblement et tragiquement limités voire impuissants sans parler, hélas, de la mouvance libertaire qui n’en est qu’un sous-ensemble. Du coup, ce genre de soulèvement populaire pourrait être générateur d’un mouvement plus global, venant s’attaquer directement au nœud coulant de tous nos problèmes (du racisme, sexisme, au fascisme marketo-professionnel) : le pouvoir, et la relation de pouvoir (dont l’argent n’en est jamais que le vecteur). Pour ceci, il faudrait qu’une symbiose (ou ne serait-ce qu’un début) s’effectue entre les différentes sensibilités de gauche, et cela ne me semble pas vraiment d’actualité...

      D’autant que les récupérations de ces mouvements sont profondément haïssables, entre les « actions discrètes » ou les blogs pitoyables du genre « hot chicks of occupy wall street », et ne peuvent que nous conforter dans la certitude que ce mouvement risque fort de périr comme il est né : dans les frasques des projecteurs de la communication. RIP.

      J’ai lu avec grand intérêt la dernière contribution de Serge Quadruppani dans le dernier numéro en date : à travers la question d’une mythologie à réinventer pour l’imaginaire libertaire se pose aussi la question de moyens d’actions concluants. A l’heure actuelle si la mouvance libertaire est vivace et protéiforme, elle se pare aussi de tellement de causes (dont l’une n’est pas moins importante que l’autre) qu’au final, elle devient inoffensive. Parce que le fascisme est de plus en plus présent, lui, de plus en plus puissant, il peut attaquer de plus en plus sauvagement sur tous ses fronts de prédilection, et il me semble que le fait de tenter d’éteindre les feux qu’il allume ça et là, toujours en plus grand nombre, c’est faire son jeu et le renforcer malgré nous. Tous les jours, les raisons de s’indigner, de protester, de vociférer, d’éructer, de rugir, d’étriper, de pourfendre et de trucider sont de plus en plus nombreuses, assommantes même, par leur étendue et par la difficulté insurmontable qu’il y aurait à toutes les endiguer.

      Il y a ceux qui, comme la plupart d’entre vous, essayent tant bien que mal de coller des bouts de scotch, de recoudre avec des ficelles, les plaies infinies du capitalisme. Il y a ceux qui, comme moi et mon compagnon, ne font rien parce que nous savons que les bouts de scotch n’arrêteront jamais cette terrible mise en abyme, parce que nous craignons que même les révolutions et l’action violente n’y changeront rien car elles portent en elles les germes de la domination à travers ses martyrs et ses héros (et l’héroïsme fait foncièrement partie d’une mythologie conquérante)... ceux, donc, dont la vue est obscurcie par les promesses éblouissantes d’une humanité toujours flétrie, qui sont trop amers pour pouvoir se bercer des illusions de la conscience et qui gangrènent leurs idéaux dans l’inaction d’un marasme enragé.

      Quoiqu’il advienne je rejoins les conclusions de l’auteur, les mouvances libertaires ont besoin de se réinventer et j’ajouterais : surtout de ne plus s’engouffrer dans la soif de pureté en rejetant ceux qui ne sont pas assez idéalistes, pas assez antifafs, trop bourgeois, trop conspis, trop baba-cools. Chacun ses tares, leur dénonciation les exacerbe plus souvent qu’elle ne les extermine.

      La pureté de l’idéologie libertaire se doit de demeurer intact en tant que telle, mais son accès ne va pas nécessairement de soi et il faut accepter que son apprentissage soit et doive être progressif. Après tout, tout dans les mouvances de gauche a été récupéré par l’ennemi, que ce soit l ’anti-racisme (Dieudonné), le féminisme (Madame Figaro, Elle, etc.), l’écologie (le « label » Bio), et l’on pourrait rire jaune assez longtemps en énumérant les exemples... Ad nauseam. Aussi, faudrait-il que la mouvance libertaire arrive à faire fi de ces récupérations voire, à les tourner à son avantage ; il faudrait qu’elle se libère des cercles d’influence qui la constituent et la pourrissent régulièrement, qu’elle arrive à attirer vers elles les bribes d’empathie et de tristesse qui sommeillent même chez les ordures et les salopards les plus achevés (et même si mes doigts vomissent à taper ces dernières lignes).

      Sans doute que la solution est à chercher du côté du GPL et de Stallman : créer et laisser à la portée de tous, idéalistes comme salauds, bâtir une anti-économie de la gratuité, voilà la seule alternative possible au marché et aux fascismes... Surtout qu’elle pourrait être mise en place parallèlement à la comédie humaine dans laquelle nous nous empêtrons tant et plus... Mais pour cela elle doit transcender les divergences et l’impureté.

      J’ignore encore si c’est un vœu impie ou un rêve en suspens.

      Sur ce,

      GoG, petit-bourgeois amer et impuissant



  • Les flics, c’est les mecs d’action Discrète pour une caméra cachée ! preuve :http://www.canalplus.fr/c-divertiss...



  • mardi 25 octobre 2011 à 14h29, par un-e anonyme

    Fôte dans le titre : Gbagbo, pas Gbago ;)

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