ARTICLE11
 
 

mercredi 3 mars 2010

Le Charançon Libéré

posté à 13h20, par JBB
37 commentaires

Spectaculaire contrition : trois Pater et deux Ave pour Vincent-la-Fronde-molle
JPEG - 36.7 ko

La politique est monde impitoyable, la télévision aussi. Le mélange des deux - spectacle de la politique à la télévision - ne peut donc être que féroce… Vincent Peillon, rebelle de pacotille, vient d’en faire les frais : son acte de contrition publique, plates excuses en direction d’Arlette Chabot, est visible partout, exposé en tous lieux. Une humiliation n’ayant d’autre but que de clamer : force reste à la télé.

JPEG - 184.1 ko

Je suis bon public (Sénat) : je ne goûte rien tant que les belles histoires.

Et celle servie par la chaîne de la chambre haute à propos de Vincent Peillon - bande-annonce que tu retrouves partout sur le net depuis hier, avant une diffusion de l’émission en question le 16 mars - rentre assurément dans cette catégorie.

La chose n’a pu t’échapper : se joue là l’acte II d’une tragédie qui n’en est pas une, la conclusion grotesque d’une farce faussement insolente. Loin, très loin de Shakespeare.

Rappelle-toi… En l’acte I, Vincent-la-fronde-molle s’était fait rebelle, matamore d’opérette dénonçant, en un joli coup médiatique, les conditions d’un débat sur l’identité nationale organisé par Arlette Chabot. La carpe avait joué le coup de la chaise vide et s’en était expliqué des trémolos dans la voix : « Parce que tout mon engagement politique et citoyen est fondé d’abord sur les valeurs de la République, de la raison et de l’antifascisme, j’ai décidé de ne pas participer au débat d’indignité nationale organisé ce soir sur France 2 et d’attirer solennellement l’attention de mes compatriotes sur les graves dérives que subit notre démocratie. »

Le même en avait profité pour adresser un bras d’honneur à la directrice de la rédaction de France 2, réclamant instamment sa démission et celle de ses camarades directeurs, coupables d’avoir contribué à « cet exercice d’abaissement national ».

Une audace qui avait valu à l’insolent une grandiose mise au piloris, la meute des éditorialistes apathiesco-duhaméliens lui tombant sur le râble et condamnant - avec la plus extrême des vigueurs ; pour te dire, ils n’eussent sans doute pas été plus vindicatifs s’ils avaient reçu Hermann Goering sur leur plateau… - son attitude d’enfant gâté1.

Adoncques, on en était là : Chabot fâchée à mort, la horde médiatique solidaire avec elle, Peillon censément banni des médias mais droit dans ses bottines, martyr tombé au champ d’honneur de la dénonciation de la médiocrité télévisuelle.

Sonnerie aux morts, fermez le ban.

-

Mais voilà : il ne faut jurer de rien en politique, sauf de la désolante médiocrité de ceux qui la font.

Et prêter à ceux-là quelque intégrité, courage ou rectitude est d’une naïveté si atterrante qu’elle confine à la stupidité crasse.

Vincent-la-Fronde-molle vient d’en fournir une énième illustration.

Bravache de la veille qui se répand aujourd’hui en excuses sur Public Sénat, confessant avoir été « très maladroit » en demandant la démission de Chabot.

Rebelle de pacotille supportant si mal de payer le prix de son audace d’un jour - il est désormais tricard sur toutes les chaînes de France Télévision - qu’il a déjà retourné sa veste matelassée : « Je pense en même temps que j’ai fait des fautes que je n’analyse pas sur la démission d’Arlette Chabot. »

Et publicitaire pathétique qui en profite pour nous vendre le plus ridicule des scénarios de storytelling, cette image du brave homme préparant ses communiqués sur la table de la cuisine, avec son fils pour seul soutien : « J’ai fait ça dans ma cuisine. Mon fils qui a 13 ans est passé. Il m’a dit « tu ne devrais pas mettre ça ». C’était mon seul conseiller. Les choses sont artisanales. »

Comme c’est mignon…

-

Les choses ne sont pas artisanales, bien entendu.

Et il n’est rien de plus industriel que la politique, machine exigeante qui recycle les grandes ambitions des hommes en une infinité sidérante de médiocrités et bassesses.

Palette si large et détestable que la geste peillonesque - charger les moulins à vent avant de prendre la poudre d’escampette devant leurs ailes - ne fait finalement figure que de minuscule point de détail.

L’intérêt de la séquence est ailleurs.

Et réside essentiellement dans ce qui n’est pas montré et qui ne peut être vu, ricanements de pouvoir repu des éditocrates2, sourire victorieux des éditorialistes en vue et fier redressage de menton des grands noms des médias.

L’hallali les ravit, juste conclusion d’un procès de Moscou mené de main de maître, avec auto-contrition de rigueur chez l’accusé tremblotant.

C’est cela qu’il faut lire, comprendre, entendre de cette brève vidéo : force reste à la télé.

Et c’est la raison pour laquelle ce bref extrait se retrouve placardé sur tous les sites de presse, mis en avant sur tous les médias : nul ne doit ignorer la sanction - boycott et humiliation publique - frappant celui qui injurie le pouvoir médiatique.

Ce pourrait être réjouissant, tant Vincent-la-Fronde-molle a bien mérité, pour l’ensemble de son œuvre, de se faire ainsi ridiculiser.

Mais c’est juste navrant, énième victoire de ceux qui l’emportent tout le temps.

Lui est ce pendu du Moyen-Âge, placé à l’entrée d’une ville pour signifier aux éventuels délinquants la dureté de la sanction.

Et sa pendaison ne dit rien d’autre que la toute-puissance d’un seigneur des lieux ayant droit de vie et de mort sur chacun.



1 Si tu as raté ce grand moment où Duhamel monte sur ses ergots face à Peillon, je te conseille fortement d’aller le visionner ICI puis LA (c’est en deux parties).

2 Copyright.


COMMENTAIRES

 


  • A lire sur Acrimed, un petit résumé des réactions des éditocrates face au coup (d’épée dans l’eau) médiatique de Peillon :

    « La Faute de M. Peillon », fable (1) : http://www.acrimed.org/article3307.html

    « La Faute de M. Peillon », fable (2) : http://www.acrimed.org/article3312.html

    Ils y montrent la violence généralisée à tous les média dont le pauvre Peillon a été la cible, déjà pas bien courageux ni original à la base (encarté PS oblige), il en a pris bien plus que pour son grade sur le coup, il peut quasiment faire un procès pour injure et un pour diffamation par article sur lui dans la presse...
    (J’aurais tant aimé voir un Frédéric Lefebvre à sa place, mais on peut toujours rêvé.)

    Merci JBB une fois de plus, mais fais gaffe à toi, on ne s’attaque pas aux média impunément, surtout quand on est animateur dans une radio libertaire-gauchiste !! ;-)

    • Comme d’hab, Acrimed déchire ! :-)

      « la violence généralisée à tous les média dont le pauvre Peillon a été la cible, déjà pas bien courageux ni original à la base »

      Clair. Je déteste ce mec, pourtant. Mais quand il s’est retrouvé pris en sandwich entre la morgue d’Apathie et les gloussements offusqués de Duhamel, je n’ai pas pu m’empêcher d’éprouver pour lui une vive sympathie (très temporaire, hein…)

      J’aime bien les voir se déchirer entre eux, au fond : c’est instructif. Mais tu as raison : ça serait bien plus rigolo si c’était un Lefèbvre ou une Morano qui se retrouvaient ainsi livrés à la meute.

      (Merci à toi, je suis fort prudent :-)
      Mais quand même, il faut que je corrige : je ne suis qu’un (très mauvais) chroniqueur à FPP. S’ils prenaient d’aussi mauvais hommes de radio que moi comme animateurs, leur antenne ne ferait pas long feu…)

      • « ça serait bien plus rigolo si c’était un Lefèbvre ou une Morano qui se retrouvaient ainsi livrés à la meute. »

        Pô logique : ils la constituent et la conduisent ...

        Maintenant Peillon va faire l’expérience des innombrables qui voudraient dire un truc et que la média-machine ignore méticuleusement ...

        Dur pour lui, nous on s’en fout, parce qu’on est habitués et qu’on a encore un bout de connexion qui marche ...



  • quand t as parlé de carpe j ai cru que c était de chabot que tu parlais ! les mêmes bajoues... mais en fait non ! ;)



  • mercredi 3 mars 2010 à 17h24, par antennerelais

    Là se trouve le vrai (c’est pas bien « Article XI » de couiner avec la meute, avant d’avoir été voir de près ce qui se passe) :

    Voir en ligne : « Buzz » sur Peillon et ses « regrets » concernant Chabot : décryptage d’une désinformation

    • mercredi 3 mars 2010 à 19h08, par JBB

      Euh…

      Si couiner avec la meute, c’est dénoncer les faux rebelles et vrais traîtres sociaux à la Peillon, je crains bien que ce site continue à couiner pour les siècles des siècles…

      • mercredi 3 mars 2010 à 23h39, par An Anonymous figure

        En fait je pense qu’antennerelais, nonobstant qu’il se montre sans doute trop vindicatif pour être entendu, n’a pas vraiment tort sur le fond du problème.
        A aucun moment je n’entends ledit Peillon s’excuser de quoique ce soit, simplement regretter une maladresse de forme « la tête d’Arlette Chabot » dans laquelle les médias dominants se sont engouffrés, trop heureux de pouvoir faire étalage de leur vindicte de seigneurs bafoués. Même si elle est fondamentalement plaisante l’image de la tête d’Arlette Chabot sur une pique n’était sans doute pas la meilleure des entrées en matière pour qui veut se faire entendre de « ces gens là » (les éditocrates), et surtout des ressources cérébrales de leurs auditeurs. On peut donc comprendre que cela puisse être évoqué comme une maladresse stratégique.

        Honnêtement, l’analyse de ce pseudo buzz sur Peillon par antennerelais vaut qu’on s’y attarde. Excusez du peu, mais je trouve un peu hâtif le fait d’accuser Peillon de se dégonfler.
        La question n’est pas vraiment de savoir si ce Peillon est un traitre social ou non... Après tout, dans les grands partis, il est difficile de ne pas être médiatique et totalement ripou/imbu de pouvoir, etc.
        Il n’empêche que ces personnes ont parfois des éclairs de lucidité ou de conviction. En l’occurence, et au vue de l’article d’acrimed, j’aurais tendance à donner le bénéfice du (gros) doute (que laisse planer cette vidéo coupée et qui incite à la surinterprétation massive) à Peillon.
        Sauf si Peillon en est à l’origine, auquel cas c’est un grand naïf.

        • jeudi 4 mars 2010 à 17h06, par JBB

          Pas « la meilleure entrée en matière », peut-être ; mais l’attaque contre la directrice de France 2 était plus que bienvenue : salutaire et justifiée (même si très peu argumentée). Ce n’était pas stratégique, mais au moins un brin courageux (et on peut pas dire que Peillon fasse en temps normal preuve d’un grand courage, hein…). Revenir dessus (et non s’excuser ; il n’en est pas besoin : l’excuse est sous-entendue) me paraît donc à la fois une profonde erreur (pour une fois que Peillon ne disait pas une connerie…) et un flagrant manque de courage.

          Pour le reste, je vois mal comment on peut vouloir laisser à Peillon « le bénéfice du doute », tant l’homme n’a jamais rien fait qui prouve un chouia d’intégrité (et son passage éclair dans la Somme en est une jolie illustration) ((pour la cas Peillon et son statut d’incarnation parfaite de cette nouvelle gauche sans idée ni conviction, je te renvoie à l’excellent La Guerre des classes de François Ruffin : le député y est très joliment étendu pour le compte)).
          Et aussi : Acrimed ne prend en aucun cas position pour Peillon, ils démontrent juste comment celui-ci s’est fait tailler en pièces par les puissances médiatiques. Ce qui est indubitablement vrai.

          • samedi 6 mars 2010 à 02h46, par An Anonymous figure

            Il va sans dire que l’attaque contre Madame Cabot était salutaire. Mais en l’occurrence, après vision de cet extrait vidéo, j’ai juste l’impression que Peillon revient sur la forme et pas sur le fond.

            Après, je pense que les conclusions de ton article sont exactes et que, peu importe au fond ce que Peillon a vraiment voulu dire dans cette interview : le buzz qui en a été fait, les conclusions qu’on peut tirer (hâtivement à mon avis, quoiqu’assez naturellement) de sa « mise en perspective » soutiennent très favorablement la victoire des éditocrates, dont la suprématie retrouve ainsi ses droits inaliénables. A croire, même, que tout ceci a été manigancé par leurs soins.

            En effet je continue de penser que Peillon n’a pas voulu se dédier (on verra si la vidéo complète me donne raison ou non), mais qu’il s’est fait avoir comme un bleu. La journaliste a usé (et abusé) de la fausse sympathie journalistique usuelle qui consiste, sous le masque de la compréhension tacite et amicale des propos de l’interlocuteur, à entrainer le dit interlocuteur sur un terrain savonneux où on pourra faire lui faire dire des allégations assez floues et assez vagues pour qu’elles soient interprétables, dès lors qu’on occulte le contexte, de différentes manières, mais surtout de façon à ce qu’elles collent grosso modo à ce que l’interviewer veut lui faire dire mais qu’il ne dira en aucune façon.
            Je ne suis pas certain que cela soit très clair au premier abord, mais je pense que nous (ou des proches) avons tous été confrontés à ce journalisme de bas étage pour appréhender ce mode de fonctionnement typique de la profession telle qu’elle est hélas trop uniformément pratiquée.
            Sans qu’on puisse y faire grand chose d’ailleurs, à part être de connivence avec (/avoir soudoyé) le journaliste en question ou avoir pris soin d’avoir un droit de regard absolu sur ce qui sera diffusé/publié.

            Quant à faire l’avocat du diable Peillon, ce n’est certes pas par sympathie pour le personnage, mais plutôt par antipathie pour la manœuvre dont il me semble, et jusqu’à preuve du contraire, victime. Qu’on se comprenne bien, quand je citais acrimed, ce n’était pas pour asséner qu’ils prenaient sa défense, mais parce qu’ils avaient, d’une part, démontré qu’il se faisait rouler dans une fange carrément capiteuse, mais aussi d’autre part, parce que Peillon ayant accepté de leur accorder une interview, je crois probable qu’il en ait fait un cheval (modeste) de bataille et je ne crois pas qu’il fasse acte de contrition (pour le moment du moins) ou de pénitence.

            Soit dit en passant, je ne connais pas beaucoup les frasques de Peillon, je ne sais en fait pas grand chose de lui, à part que c’était un des chiens de Royal et que c’est un politicard mou comme un grand nombre, c’est à dire imbu de sa personne (c’est pour ça aussi qu’il s’est fait piéger aussi facilement, comme tout politicard il a une propension à parler de lui qui dépasse largement toute prudence de rigueur) et à la dangerosité relative : adepte d’un statu quo gentillet qui ne fait pas grand mal, mais surtout encore moins de bien à ceux qu’il devrait pourtant défendre.
            Toute propension gardée et par les temps qui courent, ça me parait tout de même un bon degré en dessous des propos ouvertement xénohobes et/ou nationalistes des Valls, Frêche, Royal, etc. Pour ne parler que du côté « gauche » de l’hémisphère droit.



  • suite à l’acte vaguement audacieux du sieur Peillon je m’étais fendu (bien que je ne goûte guère l’individu) d’un message de félicitation sur son blog genre « vous avez mis le doigt là où ça fait mal en plein dans le fion de la société du spectacle propaganda » c’était mieux dit mais c’était de cet acabit - mon commentaire de bon aloi et plutôt sympatoche fut assez vite supprimé à mon grand étonnement - je venais donc de comprendre que de Peillon-la-fronde-molle il n’y avait définitivement rien à tirer - j’aurai du lui cracher à la figure mon commentaire y serait peut être encore - tout ça pour dire que ses excuses par peur d’être tricard à la télé me font sacrément rigoler - Peillon est définitivement un petit joueur et si par hasard je me mettais à l’oublier et même un jour à voter pour le PS (j’espère toujours la rédemption je suis incorrigible) veuillez me le rappelez ultérieurement sans hésiter

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/

    • même au vu de l’instrumentalisation des « excuses » de Peillon (voir plus haut) reconnaître une « faute » même médiatique est une connerie - au contraire c’était super bien vu et le ramdam de la star ac des journalistes de salon en était la preuve vivante - restait plus qu’à revendiquer « l’attentat » - comme d’hab Peillon et le Ps se sont dégonflés en cela ils sont bien des petits sociaux démocrates bien dans les clous. ils finiront eux aussi au FMI

      Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/

      • @ Tgb : « je m’étais fendu (…) d’un message de félicitation sur son blog »

        Là, tu m’impressionnes :-)
        (C’est l’enthousiasme de voir Arlette le bec dans l’eau qui a dû ainsi te motiver.)
        Le bougre a dû sentir que, malgré ce mot gentil que tu souhaitais lui laisser, ça ne marcherait jamais entre vous - je ne vois pas d’autre explication, parce que virer les commentaires de soutien faut être salement gratiné… Finalement, tu t’en tires bien : il ne reste nulle trace de ton coup de folie peillonesque…

        « si par hasard je me mettais à l’oublier et même un jour à voter pour le PS… »

        C’est bien noté, camarade. Mais je ne m’en fais pas trop : tu me sembles perdu pour le PS (et c’est un compliment)

        @ Tgb (bis) : « ils finiront eux aussi au FMI »

        Pas mieux… :-)

    • « si par hasard je me mettais à l’oublier et même un jour à voter pour le PS (j’espère toujours la rédemption je suis incorrigible) veuillez me le rappelez ultérieurement sans hésiter »

      \o/

      Y’a que Mr Alzheimer qui pourrait t’amener là,

      mais alors comment te rejoindre ?!!

       :-(



  • Bon tout ça était très prévisible !
    S’il fallait compter sur la télé pour révolutionner quoi que se soit. Ca a donné de bodébas avec le moulin à vents d’Apathie, mais personne n’est vraiment dupe.
    Politique & médias = cul et chemise, dans le sens que vous préférez.

    C’est curieux, cette affaire me fait penser au coup d’boule de Zidane. Il s’était excusé lui aussi, le bougre !



  • Dois-je dire qu’il était inutile de rajouter « molle » après le surnom « la Fronde » ? Il suffit de se rappeler des épisodes du feuilleton tels qu’ils sont résumés ainsi. Cela finissait toujours en jus de boudin après des ruses grossières face à des pièges visibles même par un mal-voyant ou un mal-comprenant, ce qui faisait que l’on pouvait repartir vers de nouvelles aventures pleines de péripéties palpitantes.

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com



  • mercredi 3 mars 2010 à 22h19, par pièce détachée

    J’ai vaguement vu ça hier sur Internet. Naviguant par ailleurs en des eaux nobles et éthérées, je me suis juste dit basta pouah fi donc !

    Merci, JBB, d’avoir tiré de la fosse septique cette confession mirifique :

    « J’ai fait ça dans ma cuisine. Mon fils qui a 13 ans est passé. Il m’a dit « tu ne devrais pas mettre ça ». C’était mon seul conseiller. Les choses sont artisanales. »

    Traduction : J’ai fait caca sur la table de ma cuisine, mais Peillonnet a dit non Papa c’est pas bien. Je l’ai pas cru, vu que bricoler artisanalement sa rébellion dans une humble (forcément) cuisine, ça ne souffre pas les critiques du seul blanc-bec qu’on a sous la main. Mais je vous le dis : Peillonnet avait raison. Treize ans seulement et déjà enfant prodige ! Attendez-vous au pire !

    • On peut se demander alors s’il a une épouse ou une compagne, des amis, des voisins, des camarades à qui parler. Qu’il l’ait fait lire à son fils, soit. On sait qu’il a un fils et que celui-ci est fort en foot, mais est-ce que l’on rédigerait une motion de parti socialiste comme cela avec comme seul confident son enfant dans le secret d’une cuisine ? Il a été entraîné dans son autojustification par la métaphore courante « rédigé sur un bout de table » pour les mentions du parti socialiste qui ont été en fait discutées âprement par bien des personnes en fin de congrès en comité restreint. Peillon est d’abord la victime des métaphores historiques de son parti, il a cru que sa cuisine représentait la même chose que la cuisine des motions du PS et que l’on pouvait comparer les deux ou trois genres de débats (celui télévisé totalement biaisé, celui qu’il mène dans sa cuisine et sa cervelle sauf si son fils vient, celui qu’il a mené lors des motions du PS face à des gens qui veulent faire céder l’autre à pas d’heure). Je ne comprends plus cette logique qui consiste à placer des réalités différentes à la place des autres. Réclamer la démission d’Arlette Chabot ? Mais c’était pertinent ! Pour bien d’autres choses avant... Seulement, ce n’était pas suffisamment justifié et il aurait fallu dresser l’acte d’accusation auparavant, ce qui n’avait jamais été fait. Cela me rappelle un peu la posture d’Arnaud Montebourg qui avait refusé de la même manière des émissions de politique trash et qui avait refusé toute émission pendant un certain temps (comme le temps que met le canon à refroidir). Les deux n’ont aucune stratégie, ils ont juste une tactique. Mais les stratèges fins ne dominent pas non plus quand ils n’ont pas de tactique.

      Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

      • jeudi 4 mars 2010 à 01h39, par pièce détachée

        @ Dominique :

        « Il a été entraîné dans son autojustification par la métaphore courante « « rédigé sur un bout de table » pour les mentions [l’émotion ?] du parti socialiste ».

        Oui, et c’est bien sur ce détail métaphorique « courant » (merci de nous l’apprendre) que ma loupe est tombée. Le nomade urbain Peillon pensant en mode populo-grille-pain dans la cuisine (par opposition au bureau / bibliothèque, où le penseur élitiste pensif distille et mijote immobile), et Peillonnet lâchant son ballon et sa canette énergisante qui fait pop ! pour roter ses conseils... Qui peut croire ce scénario ?

        De plus en plus de gens appellent « cuisine » des configurations improbables en lesquelles ils peuvent manger du pâté de peau de volaille (45% de couenne de pauvre) à même la boîte avant de dérouler les matelas.

        Bref, en tant qu’ancienne femme de ménage, cette métaphore de père-et-fils-à-claques en leur cool-cuisine de spot publicitaire me gêne énormément. Les métaphores, surtout les « courantes », c’est du non-dit, dont la DLUO dépasse largement celle des contritions d’un jour explicitement bien dites.

        • @ pièce détachée : « Merci, JBB, d’avoir tiré de la fosse septique cette confession mirifique »

          Je n’y suis vraiment pour rien, elle a été reprise par tous les médias. Une telle pépite, ça ne se rate pas…

          Ta traduction est parfaite. A tel point que je m’interroge : t’aurais pas l’habitude de parler le Peillon couramment ? Parce qu’une telle maîtrise de ce triple langage (1, je bidonne ; 2, je baratine ; 3, je place la petite cerise sur le gâteau, touche finale qui donnera à mon récit mensonger toutes les apparences d’un récit mensonger) est très rare, ailleurs que chez les adhérents du PS. :-)

          @, Dominique : « Réclamer la démission d’Arlette Chabot ? Mais c’était pertinent ! »

          Oh que oui !

          « Cela me rappelle un peu la posture d’Arnaud Montebourg qui avait refusé de la même manière des émissions de politique trash et qui avait refusé toute émission pendant un certain temps »

          Le parallèle est bien vu. Par bien des aspects (posture de quadra, prétention à la « rénovation », allure dans le vent, grosse ambition et statut de « franc-tireur » prêt à rallier la figure la plus prometteuse), Peillon et Montebourg sont proches. D’ailleurs, le deuxième a longtemps été un pourfendeur du cumul des mandats, avant de s’y résoudre platement et en se reniant du jour au lendemain. Ces gens sont risibles.

          @ pièce détachée (derechef) : « Le nomade urbain Peillon pensant en mode populo-grille-pain dans la cuisine (par opposition au bureau / bibliothèque, où le penseur élitiste pensif distille et mijote immobile), et Peillonnet lâchant son ballon et sa canette énergisante qui fait pop ! pour roter ses conseils... »

          Rhôôôô… joli !



  • Je n’ai pas tout compris. Qu’est-ce qu’il impute lâchement à son fils, en fait ? Son renoncement définitif au statut d’être humain ou son escapade de très courte durée en territoire humain ?



  • jeudi 4 mars 2010 à 18h53, par Aldjia Sheherazade Kerbadou

    Peillon, Montebourg, Royal.
    Le trio qui devait fournir le traitement de choc à un PS malade de son complexe social-démocrate, autrement dit : socialiste, dans la forme, avec ceux du rez-de chaussée et capitaliste, dans le fond, avec ceux de l’étage avec terrasse et vue sur Elysée, BCE et FMI.

    Ils se réclamaient « Rénovateurs », par opposition aux vieux routiers du parti qui les a élévés au sein. Ils se sont pavanés et ont pavané leurs attributs dans le Carré des singes, qui n’en a pas fait une bouchée, pour nous offrir des risées en série.
    C’est là qu’ils ont appris à se mirer et se chercher des poux plus qu’à véhiculer des idées qu’ils n’ont jamais eues ou qu’ils se sont contentés de pomper ! C’est là qu’ils ont appris le mime et oublié la philosophie de l’engagement politique.

    Royal :
    le jour où elle se prend une raclée mémorable pour cause de suffisance et de complexe de miss France, se présente du haut de Solférino, dans un superbe coucher de soleil. Comme si elle avait atterri sur Mars avec ses troupes !

    Montebourg : justicier des enfers fictifs dont la gouverne se perd avec le premier vent venu. Le même, mousquetaire de la vélléïtaire la veille, se transforme en critique, se fait mettre au piquet par sa dame et revient tout frais faire des grimaces pour séduire.

    Peillon !
    Du fond de mon trou, je l’ai vu se les gonfler puis dégonfler. S’expliquer et se débiner. Puis, lui qui crache sur les meneurs du carré, s’empresse de se faire voir aux caméras avec un aréopage pathétique constitué de quelques perdus, chanceux de pouvoir faire couiner leurs pipeaux bouchés depuis cinquante ans !

    Des morveux de la politique nourris à la télé et élevés sur les mêmes racks que leurs congénères de l’autre bord !

    Ce n’est pas aux singes qu’on apprend à faire des grimaces. Mais les singes peuvent vraiment transformer un Peillon & Co en grimace !
    Tout le parti socialiste n’est plus qu’une grimace ! Comment peut-on en attendre la moindre trempe, sans aller jusqu’au concept de rébellion qui lui est étranger ?

    Ce sont juste des toxicos de l’image qui ont la chance de gagner leurs deniers en nous montrant leur maquillage et en bêlant dans le sens du vent global. Mais il ne faut vraiment pas longtemps pour voir de quoi ils retournent !
    Il suffit de les priver de télé et ils se mettent tous à pisser la haine et à se bouffer les uns les autres !

    Le seul point positif de cette histoire, est que cela nous permet de faire le tri, de les voir tels qu’ils sont sous leur aspect de bon élève propret.

    • Et comme dit le proverbe chinois (y a toujours un proverbe chinois) :

      Plus le singe grimpe haut et plus on voit son cul !

      • Merci, Remugle ! J’ai juste pas osé !
        On pourrait, peut-être se cotiser, pour que la troupe entière nous offre un spectacle de grimpette à leurs cordes de futurs pendus. Ainsi, on verra plus vite, ce que leurs tripes recèlent en fonction de la couleur du postérieur : rouge, rose, saumon, émacié, caca d’oie...

        • @ Aldjia Sheherazade Kerbadou : « Royal : le jour où elle se prend une raclée mémorable pour cause de suffisance et de complexe de miss France, se présente du haut de Solférino, dans un superbe coucher de soleil. »

          Clair. Je n’oublierai jamais cette image, elle se pavanait triomphalement comme si elle avait remporté une quelconque victoire. C’était à gerber.

          « Le seul point positif de cette histoire, est que cela nous permet de faire le tri, de les voir tels qu’ils sont sous leur aspect de bon élève propret. »

          Oui. Et faut admettre qu’ils n’en restent pas des masses une fois le tri fait. Aucun, même…

          @ Remugle : pas mieux.



  • Peillon le pion, a essayé de faire croire qu’il pouvait avancer seul mais l’illusion n’a pas duré. Les politiques ne seraient rien sans « les chiens de garde ».
    Duhamel est le masculin de Chabot . Ces pointures là sont des super chiens de garde . La caste journaleuse est indissociable de la caste politique . A elles deux elles organisent tout ce « spectacle » lobotomisant qui est absorbé quotidiennement par les masses.
    A ce sujet on pourra lire Les nouveux chiens de garde de Serge Halimi mais ici sur article XI .je ne pense pas qu’on se fasse d’illusion sur ces manipulateurs grassement nourris.
    A la lanterne !



  • Mélenchon, lui-même actuellement aux prises avec un « buzz », reconnait maintenant son erreur (certes de façon un peu elliptique) :

    « Je me suis souvenu d’une discussion avec Vincent Peillon à ce sujet. Je l’avais accusé sur ce blog d’avoir reculé et de s’être excusé vis-à-vis de Chabot. Je le faisais sur la foi d’une brève lue dans « Le Monde ». Il me le reprochait. Il me dit qu’il ne s’est nullement excusé et que le journal avait retenu une phrase dans un entretien très long. On voit que les méthodes ne changent pas… »

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/04/mince-les-cloches-sont-de-retour/



  • mercredi 21 avril 2010 à 02h24, par antennerelais

    conclusion de l’affaire avec cet article signé Olivier Poche :

    Voir en ligne : Les fausses excuses de Vincent Peillon (« Acrimed »)

  • Répondre à cet article