ARTICLE11
 
 

samedi 17 juillet 2010

Invités

posté à 17h54, par Jean-Marc Agrati
34 commentaires

ICI, L’HERBE POUSSERA LIBREMENT / Nouvelle
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Où il est question de promenades nocturnes virant à l’aigre, puis au yahou ; de vengeances bien crades, avec décapitation de rigueur ; de pelouses réservées qui nous les broutent ; de remèdes à la trahison du temps ; et même de tribunal populaire. Où l’on croise en écarquillant les neurones la prose de Jean-Marc Agrati. Où l’on encaisse en souriant. Blam, dans le sternum.

La première fois que je l’ai vu, l’animal, c’était à Marseille. On a enchaîné les verres en parlant de l’Afrique (où il a longuement séjourné), de Michaux (itou) et de cerveaux égarés autant que croustillants (derechef). En fin de soirée, une fois les bouteilles couchées, il m’a appris à plumer et vider un faisan - une sorte de rite initiatique, me suis-je dit. Étrange souvenir.

La deuxième fois, c’était à Paris. Pas trop la forme, le pauvre, il vomissait tripes et boyaux, rapport à une cuite qui ne passait pas. Mine de rien, il a réussi - entre deux nausées - à me dire qu’il aimerait bien que je lise le recueil auquel il mettait la dernière main1. Honoré, j’ai acquiescé en minaudant (c’est trop d’honneur, blablabla), et puis j’ai couru cherché une bassine pour l’auteur agonisant, ça urgeait.

La troisième fois que je l’ai rencontré, il est arrivé par la poste. Dodu et costaud sous son emballage kraft. 222 pages agratiennes (pour 80 textes) en attente d’un éditeur2 et intitulées « Est-ce que tu as une torche ? ». Un mélange détonnant, gargouillant, de nouvelles et de « shots » (format très court, quelques paragraphes tout au plus), oscillant entre fantastique du quotidien et radiographie de neurones agités, entre chien errant et loup rêvant. Des dizaines d’univers cartographiés, sautant d’un sous-marin nazi à des poule des ténèbres, de meurtres par grosse vache interposée à Hector/Achille ressuscités dans un rade parisien. Un filon. Il a bien fallu en choisir un pour publication sur A.11, trancher. Le texte ci-dessous (inédit) s’est imposé, avec sa bénédiction. (Lémi)


ICI, L’HERBE POUSSERA LIBREMENT

Le canapé était profond. J’étais assis sur le rebord et je mangeais mes pâtes à la table du salon. Je regardais la télé, c’était le journal de vingt heures. La speakerine a dit : «  À Louxor, en fin d’après-midi, le président de la République a effectué une promenade. »
J’ai éteint aussitôt. A effectué. Rien que ça. Ça m’a énervé. Le président ne se promène pas, il effectue une promenade. Le petit supplément technique m’avait cogné la joue comme un insecte.
Je me suis dit que j’étais susceptible, un peu idiot, et très à cheval sur les détails. C’était peut-être parce que ma femme m’avait largué ou que je n’avais pas mis assez de sauce dans les pâtes. Une chimie complexe, les nerfs. Vous déréglez ça un tout petit peu et un minuscule truc peut devenir insupportable.
J’ai repoussé mon assiette et je me suis levé. J’ai pris mon manteau et je suis parti effectuer une promenade. Un dimanche de fin d’automne, la nuit tombée, entre la porte de Clignancourt et celle de la Chapelle, c’était ambitieux. Le décor promettait d’être minimal.
J’ai claqué la porte de l’appart et j’ai pénétré le hall. Les lumières se sont allumées automatiquement. Les portes de l’ascenseur se sont ouvertes et la cage m’a emmené. Elle était taguée de partout et elle puait la pisse. D’une certaine manière, ça créait un divertissement.
Au rez-de-chaussée, j’avais une série de corridors à traverser. Les années soixante-dix avaient inventé des tuyaux transparents pour relier les tours. On voyait l’herbe et la nuit, mais on était dans le plastique et la géométrie. Le jaune et l’orange étaient devenus fades. Des gars avaient cassé des vitres. Ça créait des trous de froidure.
Je me suis enfin retrouvé dans la simplicité de la nuit et du goudron. Au moins, là, le décor ne mentait pas. Quatre voies intraversables à ma gauche et un horizon de grilles à ma droite. Ce n’était pas folichon, mais j’étais tranquille. J’avais de grosses godasses et j’écrasais les feuilles putréfiées de l’automne. J’oubliais les nerfs, la nécessité de gagner de l’argent, de se loger... J’ai eu droit à quelques pas de vraie santé.
Et un écriteau a stoppé tout ça.

ICI, L’HERBE
POUSSERA LIBREMENT
ET SERA ENTRETENUE
DANS LE RESPECT
DE L’ENVIRONNEMENT

À nouveau, j’ai tremblé. Le gars voulait parler du misérable bout de verdure de derrière les grilles, et voilà comment il s’exprimait. Il montait sur d’immenses chevaux, il se laissait emporter par la musique. Ça sonnait comme une déclaration des droits de l’herbe, solennelle, on avait fraîchement déterré la révolution. Respect et liberté, bien sûr.
Et environnement. C’est la moindre des choses. Le jardinier avait peut-être mangé des merdes radioactives, il n’avait pas le droit de chier dans le jardin. Un vrai défi pour l’imagination, cet écriteau. Et ça se passait en bas des bureaux aveugles. Des gars qui tapaient sur leurs ordinateurs. Il fallait se faire une raison, c’était un monde où on ne jardinait plus.
On préférait des vocalises bizarres, instrumentées... Ça résonnait tout en haut de la voûte urbaine et ça retombait comme une douce pluie sur les animaux gentils qu’on était.
J’ai continué de longer les grilles. Les voitures glissaient, aidées par le goudron. La lumière bienveillante des lampadaires permettait d’y voir clair. Heureusement, l’automne continuait de pourrir sous mes chaussures. Je me suis concentré là-dessus. J’ai bien mis une vingtaine de pas à évacuer la sale distorsion. Je m’étais à peine remis de l’écriteau, que je suis tombé sur quelque chose d’impensable.
Nicole Kidman. Coincée entre la nuit et le goudron. Elle occupait tout l’abribus. Et la surprise était de taille. La merveilleuse actrice qui avait été à la hauteur de l’incroyable Dogville, nous faisait une pub pour un appareil qui mesurait l’âge mental. Elle brandissait le gadget et le stylet en nous regardant droit dans les yeux. La pub indiquait qu’elle avait vingt-quatre ans d’âge mental.
Et là, j’en pouvais plus. Trop de choses à réfuter. Une médiocrité insultante renfermait tout l’espace. Même les anges s’en mêlaient. J’en avais le ventre détruit. Je me suis dit que c’était la fin de ma promenade. Vaincu, c’est tout. Infoutu de combattre quoi que ce soit. Il valait mieux rentrer se coucher.
– Hé ! Je suis le jardinier...
Ah… Quelqu’un voulait continuer. Il était assis sur un banc à côté de l’abribus. Il avait plein de sacs. Il pouvait ressembler à un jardinier, mais ça m’a étonné qu’il soit là.
– De ce côté-ci de la clôture ?
– J’ai accès aux deux côtés.
Il s’est levé et il s’est dirigé vers les grilles. Il y avait une porte qu’on devinait à peine. Il a sorti ses clés, ça a fait un bruit monstre, et il a ouvert.
– Regarde… C’est pas mal, hein ?
On ne voyait rien. C’était tout noir. Je n’ai pas voulu le décevoir.
– Ça a l’air bien, j’ai dit.
Et je me suis rappelé que j’avais un problème à résoudre.
– Si t’es le jardinier, tu peux me le dire, alors : c’est l’herbe ou c’est toi qui est libre ?
– Je n’ai jamais su.
– Parce qu’il y a un panneau imbitable dans ton jardin.
– Ah oui ! C’est un con de la mairie… On l’a eu.
Il a ouvert un de ses sacs et il m’a montré la tête. Elle était enveloppée dans un torchon. Le gars était devenu un morceau de ténèbres.
– Quand ils nous prennent pour des cons, on les décapite.
– C’est bien, j’ai dit.
L’organique reste, la connerie s’évapore. Les yeux sont clos. Un sacré objet, tout de même.
– C’est lourd, une tête ?
– Prends-la.
Je l’ai prise par les cheveux. Je l’ai tenue d’une main, à bout de bras, c’était pas mal lourd. Mais les cheveux étaient gras, ça m’a échappé des doigts. Elle est tombée pile entre nous.
– Ça ne rebondit pas, j’ai dit.
– Oui, mais on peut dribbler…
Il l’a fait passer d’un pied à l’autre, ça a rajouté un peu de gaieté.
– Tu gardes la ligne qui est là ?
Il avait tracé une ligne en pointillé en travers du trottoir.
– D’accord, j’ai dit.
J’ai évolué en crabe, devant la ligne, et il essayait de passer. Il était pas mal adroit. Pas vraiment rapide, plutôt vieux, mais une très grande économie de gestes. Il faisait des feintes incroyables.
– J’ai gagné !
Effectivement. La tête roulait derrière la limite. Il l’a rattrapée et il l’a remballée dans son torchon.
– Pourquoi tu la gardes ?
– Je la mets au pied des massifs. C’est plein de bonnes choses, ces trucs-là. De l’azote, des sels minéraux… C’est bien mieux que toutes les merdes chimiques que tu peux mettre.
– Pas con.
– Et tu verras les fleurs que ça va faire au printemps… Des couleurs toutes neuves… Tu ne vas même pas comprendre… Ça va exploser de partout. Toutes les filles auront le sourire.
Une belle promesse, en tout cas. Il est rentré dans son jardin.
– Bon, allez... J’y vais...
– Tu travailles de nuit ? T’étais pas en train de partir ?
– Je me tâtais. Mais là, j’ai quelques idées. Alors, je m’y mets.
Pas d’horaire. Un gars franchement libre. Il m’a fait un clin d’oeil et il a refermé sa grille.
– À la prochaine !
– À la prochaine…
Vraiment cool. Et pas con du tout. Ça m’avait remis d’aplomb, ce petit match.
J’ai longé les grilles d’un bon pas. Rien ne vaut la vengeance, c’est meilleur que le chocolat. On se régale et on est requinqué. On pose à nouveau un regard neuf sur le monde et on redevient optimiste. J’ai dépassé les bureaux et je suis arrivé devant le lycée. Il y avait un raffut pas possible.
Des gars encapuchonnés gueulaient dans la cour. Un dimanche, à cette heure, c’était bizarre. J’ai demandé aux gars adossés à la grille :
– Qu’est-ce qui se passe ?
Ils s’y sont tous mis.
– C’est la connasse du vingt heures…
– C’est un tribunal populaire !
– Elle veut nous faire croire qu’on parle pas français...
Ça m’a tout de suite intéressé.
– Tu veux venir ?
– Ah oui, j’ai dit. Mais comment je fais pour les grilles ?
– Mais attends… C’est rien du tout, ça ! On veut nous faire croire que c’est des grilles, mais on les traverse comme on veut !
Il avait raison, le gars. C’était que de l’imaginaire. J’ai enjambé les grilles sans problème. Je me suis frayé un chemin au travers de l’attroupement et j’ai enfin vu la speakerine.
Elle était nue, au milieu de la bâche. Un gars l’enculait, un autre forçait la fellation. Les autres se masturbaient autour. Un gars m’a demandé :
– Il nous manque une voix. Tu nous la donnes ?
– Et comment !
J’ai levé les deux bras. Ils ont refait le décompte, c’était bon. Un gars est venu en tablier transparent avec un couteau électrique. Il a détaché la tête. L’enculeur a continué de secouer le corps qui se vidait sur la bâche. Une clameur victorieuse a submergé l’école.
La tête est passée de main en main, suivie par les portables. Un gars est monté sur les grilles et il l’a plantée. Les têtes qui avaient participé au vaste plan de distorsion étaient alignées.
Ils ont traîné le corps bâché jusqu’au jardin. Le jardinier faisait du surplace dans son motoculteur. Ça évacuait la terre autour de lui. D’autres gars ont déroulé de la bâche neuve.
– Hé ! Regardez !
Et ç’a été le silence le plus absolu. Sous le préau, les gardes en capuche encadraient le nouvel accusé. La précieuse silhouette jetait ses yeux bleus affolés à gauche, à droite. Ses lèvres entrouvertes tremblaient et ses doigts trituraient l’écharpe.



1 Il faut savoir, ami lecteur, que le dénommé Jean-Marc Agrati a déjà publié trois livres composés de textes courts : Le Chien a des choses à dire (éditions Hermaphrodite), Un Éléphant fou furieux (éditions La Dragonne) & Ils m’ont mis une nouvelle bouche (Hermaphrodite again)

2 Je serais toi, ami éditeur en goguette sur A.11, je me grouillerais de me manifester.


COMMENTAIRES

 


  • samedi 17 juillet 2010 à 19h09, par George Weaver

    Tout à fait plaisant : direct, net, sans bavures ni fioritures, et tellement évident.

    Mais j’en connais à qui ça va faire grincer des dents, le coup du viol de la speakerine. Les détracteurs/rices de la page 106 du Lundi au soleil, par exemple…

    Voir en ligne : http://lexomaniaque.blogspot.com/



  • samedi 17 juillet 2010 à 20h02, par D.S.

    Ouh punaise !

    Vivement qu’un éditeur se signale...



  • samedi 17 juillet 2010 à 20h44, par Floréal

    Quelle saleté de texte sexiste sur votre pouillerie de site d’anarmachistes.

    ça donne plutot envie de se servir d’un fusil, et de descendre le plus possible de vos crétins encapuchonnés se prenant pour Saint-Just faisant la Loi, et vous avec, sans sourciller, en se gardant la dernière balle pour soi pour ne pas tomber dans leurs sales pattes, ça risquerait de leur faire plaisir.

    Pas la moindre idée de ce que peut bien etre votre Lundi au soleil. Au soleil j’y suis toute la semaine et 36° tous les jours, et je trouve ça fatiguant.

    Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

    • samedi 17 juillet 2010 à 21h21, par George Weaver

      Voilà, ce genre de réactions… Des gens pour qui les mots symbolique, imaginaire, fiction n’effectuent aucune évocation. Perso, le viol, la violence, l’étêtage, ça ne m’excite pas du tout, bien au contraire. Mais qui ne se réjouit pas — avec certaine appréhension, quand même — de voir Schwarzy descendre sa femme (« Considère ça comme un divorce ! ») dans Total Recall ?

      La page 106, on en cause ici (note 1), par exemple.

      • samedi 17 juillet 2010 à 22h33, par JBB

        @ George Weaver : « Voilà, ce genre de réactions… »

        Oui. Mais il ne faut pas faire attention : Floréal est une allumée d’extrême droite. Ça fait longtemps qu’elle n’était pas venue troller ici ; même les meilleures choses ont une fin, malheureusement.

        « Des gens pour qui les mots symbolique, imaginaire, fiction n’effectuent aucune évocation. »

        Tout-à-fait, derechef. Et c’est d’autant plus triste qu’il n’est pas besoin de beaucoup de neurones pour comprendre que le propos de Jean-Marc n’est pas la politique, mais la littérature ; les deux vont forcément un peu de concert, mais ils ne s’écrivent pas pareils.

        • samedi 17 juillet 2010 à 22h41, par Floréal

          Elle a bon dos, la littérature.

          D’extrème droite ! Quel animal glauque et haineux, celui là. Jamais voté de ma vie pour le FN, et pas davantage pour l’UMP.

          • lundi 19 juillet 2010 à 00h04, par SL

            Ta peut être pas voté pour le FN, mais ca ne t’empêche pas d’aduler Geert Wilders



  • dimanche 18 juillet 2010 à 11h18, par namless

    On peut aussi ecouter distraitement Michel Sardou sur Nostalgie par 36°, sans que cela ne choque la lectrice de « Martine à la Plage ».

    @Floréal, votre intervention D’une certaine manière, ça cré[e] un divertissement.

    Vivement que les autres nouvelles soients publiées...

    • dimanche 18 juillet 2010 à 23h18, par un-e anonyme

      Peu importe la « manière », c’est tellement gris aride et terne chez les anarmachistes, que ça met un peu de luxuriance ; et en plus, c’est gratuit.

      Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

      • lundi 19 juillet 2010 à 00h23, par SL

        Aaaaahhhh !!!

        Le fameux « anarmachiste » (on a compris que t’es fière du mot !)
        mais c’est quoi exactement ?

        D’après toi (22 Avril 2009) :
        « Le nanard-machiste, déformation populaire et argotique de anarmachiste, contraction de anarchiste et machiste, ce qui est à la fois un pléonasme et une vérité première » (je graisse).

        anarchiste et machiste serait un pléonasme... humm
        dire que l’anarchisme et primordialement sexiste, c’est faire injure à Mujeres Libres, Mujeres Creando, De Cleyre, Goldman, le mouvement anarcha-féministe en général, mais aussi tous les anarchistes qui ont aidé les femmes dans leur combat. (je te donnerai juste raison sur Proudhon, mais en fait lui on sait pas trop si c’est vraiment un anarchiste : on pourrait dire que c’est un trou d’cul, mais notre trou d’cul)

        au passage, tu es désagréable, aigrie, et ta haine des hommes qui suinte de tes commentaires et de ton blog est plus qu’insupportable. Que certains hommes soient des enfoirés, d’accord, mais généraliser, c’est un comportement d’extrême droite.

        tu va encore croire qu’on taime pas parce que t’es une femme, mais ca n’a rien à voir. on t’aime pas à cause de qui tu es, pas de ce que tu es. si tu étais un homme, ou hermaphrodite, ca changerait rien, tu ferais toujours chier.

        pour finir, les gens comme toi nuisent au combat féministe (qui est des plus nobles) par la négativité que vous dégagez.

        sans rancune

        • lundi 19 juillet 2010 à 10h20, par Floréal

          Je trouve surtout le terme anarmachiste clair net et précis et vous correspondant parfaitement.

          « aigrie, et ta haine des hommes qui suinte de tes commentaires et de ton blog est plus qu’insupportable. » Mal baisée, vieille et moche, mais ça l’aimable doux et tendre sensible Jibébé (anarco-féministe aussi ?) me l’a déjà sorti, poncifs misogynes classiques.

          le cliché machiste de la speakrine avilie par le stupre en prime avant d’être trucidée, c’est pas de la sociologie de bas-étage, c’est de l’art. Bah voyons.

          Sans oublier de mentionner les yeux bleus du type (lui c’est un homme donc le stupre lui sera évité), c’est l’allusion à l’élimination des blancs, on a compris.

          Et le tout plait tellement aux filles que ça les fait sourire (et disponibles à la baise aussi sans doutes) c’est de la sociologie de haute volée anarcho-féministe.

          J’y suis née, j’y ai passé ma jeunesse dans le 93. Et les gentils mignons encapuchonnés stigmatisés discriminés (féministes aussi ?) ça me fait franchement marrer. La réalité quotidienne, ça donne plutôt ça, cueilli sur le vif :
          « Total respect ». (Et c’est pas pour faire de la pub à mon blog, j’ai plutôt tendance à ne fréquenter que des blogs amis tenus par des femmes, effectivement féministes).

          Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

          • lundi 19 juillet 2010 à 11h46, par SL

            si t’étais un mec ca aurait été "puceau, vieux con et moche (aussi). arrete de prendre les insultes contre toi des insultes contre les femmes.

            mais bon, règle numéro une : « ne jamais nourrir le troll » alors j’arrête

          • lundi 19 juillet 2010 à 14h08, par najib

            tout à fait d’accord, cette nouvelle est bien gorgée de clichés machistes et hétéro.
            L’anar de 68 tendance Charlie hebdo doit encore faire un djihâd intérieur. (ou auto critique pour nos camarades)

          • mardi 20 juillet 2010 à 16h11, par George Weaver

            Sans oublier de mentionner les yeux bleus du type […], c’est l’allusion à l’élimination des blancs, on a compris.

            Bon sang ! Floréal n’a même pas compris qui est la « précieuse silhouette » à écharpe de la fin du texte !

      • lundi 19 juillet 2010 à 00h54, par un-e anonyme

        Le billet à propos de Geert Wilders aurait sans nul doute fait florès au tournant des deux siècles précédents si nous avions remplacé « musulman » par « juif ». L’analyse relève d’un sociologisme de bas étage au racisme culturel explicite (et aux raccourcis aisés) et qui vaut bien « le premier des racismes ». Et comme tous les racismes se valent...

        • lundi 19 juillet 2010 à 16h22, par Miguel Enfoiros

          Floreal, variété iconoclaste s’autoproclamant « féministe » pour mieux dégueuler ses préjuges ? Envoyez-la nous, elle va nous adorer.

          Voir en ligne : http://Consanguin.blogspot.com



  • mercredi 21 juillet 2010 à 10h53, par Christine

    Les propos de Floréal sont disqualifiés par son racisme pathologique.

    Il n’empêche que l’apologie du viol comme arme de la révolte est navrante et que les femmes « révolutionnaires » attendent (vainement) des « anarco-gauchistes » une participation à la lutte anti-patriarcale.

    Les guillemets sont là parce que ces qualificatifs sont seulement des synthèses imprécises.

    Voir en ligne : http://aldebaran.eu.org

    • mercredi 21 juillet 2010 à 12h53, par JBB

      Oui mais non : je pense qu’il y a un contresens. L’ami Agrati n’est en rien « anarcho-gauchiste », pas même gauchiste ; la politique, il s’en fout, lui il écrit. Je crois même qu’on peut dire que « la lutte révolutionnaire », il s’en fout pas mal.
      Quant à « l’apologie du viol comme arme de la révolte »… je suis curieux de voir où tu lis ça dans ce texte. Ecrire, décrire et imaginer n’est pas faire « l’apologie de ». Et encore une fois, il s’agit de littérature et non de politique. De la même façon - par exemple - que Breat Easton Ellis ne fait pas l’apologie de la torture dans American Psycho.

      • mercredi 21 juillet 2010 à 13h46, par Christine

        L’apologie, je la lis dans « elle trop trop bien cette nouvelle » sur un blog de gauchistes

        Et c’est vrai que je peux pas lire sans penser aussi politique.

        Merci pour tes explications :-)

        • mercredi 21 juillet 2010 à 20h47, par Floréal

          C’est tellement émouvant de voir l’immédiate reculade souriante devant la voix du mâle autoritaire et dominant, surtout pour parler de mon supposé racisme « pathologique ». Le ton docte et sur de soi après l’à-plat-ventrisme, c’est tellement crédible, je trouve.

          Le « littérateur » imagine des scènes gratuites, comme ça en dehors de tout, politique ou autres, comme par hasard sexistes à mort (c’est le cas de le dire), et c’est de l’art. Bein voyons.

          Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

          • mercredi 21 juillet 2010 à 20h58, par Christine

            Ah non, j’ai parlé de ton racisme pathologique avant que JBB ne fasse son mâle autoritaire et dominant.

            Et je pense comme toi que l’art ne sort pas du néant politique et que article XI ne devrait pas promouvoir la littérature sexiste. Mais bon, aujourd’hui je me suis désabonnée de Fakir avant d’être abonnée, j’attends qu’Article XI soit payant pour le faire aussi

            Voir en ligne : http://aldebaran.eu.org

      • dimanche 12 septembre 2010 à 00h56, par Roxane

        Où est l’apologie du viol ?
        Rappelle moi ce qu’il se passe ou s’est passé en RDC, au Libéria, au Rwanda, etc.... Quid du viol des tondues par les résistants de la 25e heure ? On peut parler aussi des viols des Berlinoises par les soldats russes, etc....
        Le viol est utilisé comme arme psychologique de guerre et dans toutes les guerres, on retrouve des vils de femmes du côté de vaincus et même des aspects punitifs comme le contexte cité.

        Alors, oui, le parallèle est direct. Oui, cet article est dégueulasse et fondamentalement machiste et inspiré par les plus dégrandants pornos.

        L’enculeur a continué de secouer le corps qui se vidait sur la bâche. Une clameur victorieuse a submergé l’école.

        C’est quoi ça sinon célébrer la victoire par le viol ?

        – Il nous manque une voix. Tu nous la donnes ?
        – Et comment !

        Et c’est quoi ça sinon de l’approbation de ce viol dans un acte révolutionnaire ?
        C’est même une caution donnée par minable qui a écrit ces ligne.

        Que ce minable explique à la compagne d’une de mes amies que le « viol correctif » qu’elle a subi et toutes les femmes violées que j’ai croisé à La Maison des Femmes que décrire ça avec banalité est juste un « exercice littéraire ».

        Il y a une réalité derrière tous ces actes de viols, femmes de vaincus de guerres, lesbiennes, prisonnières politiques ou simplement parce qu’elles avaient le malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment, pour toutes celles-là, ça n’est pas un « exercice littéraire ».

        Certaines crevures aux mêmes fantasmes m’ont aussi menacée de viol correctif comme lesbienne ou parce que la peau de ma compagne n’est pas assez blanche par rapport à la mienne et que selon eux je devrais rester dans ma race.

        Les violeurs ont toujours une bonne raison...

        Ce mec là a-t-il la moindre idée de ce que c’est pour une femme de se faire violer ? A-t-il la moindre compassion pour celles qui ont subi ça ? A-t-il la moindre idée de ce que subissent toutes ces femmes dans le monde pour des raisons semblables au contexte qu’il décrit ?

        Alors clairement, l’apologie du viol, elle se situe dans le fait même de citer ce texte !

        Il n’y a rien d’autre à dire : c’est dégueulasse !

        Voir en ligne : http://penthesilee.wordpress.com/li...



  • jeudi 22 juillet 2010 à 09h18, par Gilles

    Mais, mais, mais,...l’enculade de la speakrine c’est le petit moment de plaisir avant l’étêtage Ô combien plus douloureux (j’imagine).
    Pour ma part, si l’auteur avait choisi un speaker du 20 heures sodomisé par une lesbienne féministe (avec, bien sûr, l’ustensile approprié), du moment qu’il fut étêté à la fin, le plaisir reste entier.

    • vendredi 23 juillet 2010 à 15h29, par George Weaver

      Attention tout de même à ne pas retomber dans le pujadisme !

    • dimanche 12 septembre 2010 à 12h01, par Roxane

      Je vois que mon commentaire précédent a été supprimé, peut-^tre parce que trop violent.

      Pourtant, je récidive !

      C’est minable cette manière d’envisager les lesbiennes !
      Nous ne sommes pas à vocation à servir de fantasme à des misérables.

      Cette attitude est totalement irrespectueuse envers nous et signe d’une objétisation flagrante machiste.

      C’est aussi nier nos relations, nos sentiments pour nous poser en tant qu’objets sexuels à la disposition des mâles hétéros pitoyablement minables.

      Que « Gilles » vienne sortir ça en face à une ancienne Gouine Rouge ou une Panthère Rose, on verra comment il sera reçu...

      Voir en ligne : http://penthesilee.wordpress.com/li...

      • dimanche 12 septembre 2010 à 13h22, par JBB

        Oui. Il a été supprimé parce que tu l’injuriais.

        Pour le reste, j’ai même pas envie de discuter tellement tu es effroyablement terre-à-terre. Le commentaire du mec n’était pas fin, mais il n’était en aucun cas homophobe. Tu mènes des guerres que personne n’a déclenché ici ; perso je te trouve ça triste.

        Bye

        • dimanche 12 septembre 2010 à 14h26, par Roxane

          Pas homophobe...

          C’est de l’humour ?

          Penser aux lesbiennes comme objet normal de fantasme pour un mâle hétéro, c’est quoi ? C’est juste réducteur et déshumanisant pour des femmes sur la base de leur orientation amoureuse...

          Quant à être injuriant, qui est le plus insultant dans le fait de réduire des femmes à des objets de fantasmes, tant pour l’article initial que pour ce commentaire ou le fait de le remettre à sa place ?

          Pas de bol je suis une de ces lesbiennes féministes sur lesquelles il fantasme ! Pas de bol, son propos est insultant pour moi et c’est clairement la déclaration de guerre que tu dis. Pas de bol, c’est purement du machisme hétérocentriste !

          Alors d’où vient l’injure ?

          Si vous n’êtes même plus capables de vous rendre compte de ça, c’est grave...
          A vomir !

          NO PASARAN ! ! !

          Voir en ligne : http://penthesilee.wordpress.com/li...

          • dimanche 12 septembre 2010 à 16h46, par JBB

            Ouais, pas de bol....

            Va mener ta guerre ailleurs, s’il te plaît, tu es juste ridicule.

            • dimanche 12 septembre 2010 à 20h29, par Roxane

              Effectivement, je n’ai rien à faire avec la vermine machiste hétérocentriste.

              Voir en ligne : http://penthesilee.wordpress.com/li...

              • vendredi 1er octobre 2010 à 22h03, par George Weaver

                Voilà en tout cas quelqu’un (qu’elle soit fille ou femme, lesbienne, féministe, qu’elle tienne tant à s’affubler de ces superbes étiquettes ne lui confèrent pas plus d’autorité pour autant) qui s’avère un trésor de finesse et d’intelligence, mais qui tient à avoir le dernier mot.

                Et qui a coup sûr aura apprécié à sa juste valeur la fameuse scène de ménage entre les deux androïdes de soi-disant sexe opposé dans Terminator III. Ou Les chiens de paille, peut-être ?

                Voir en ligne : http://lexomaniaque.blogspot.com/

                • lundi 4 octobre 2010 à 14h25, par Roxane

                  Perdu, je n’ai vu ni l’un, ni l’autre de ces films.

                  Mais tu as raison, même si c’est dérangeant, certaines personne se revendiquant « défendre des idéaux » sont parfois des crevures pires que les personnes qu’elles dénoncent.
                  Si rappeler cette chose est « tenir à avoir le dernier mot », et bien soit.

                  Voyons voir...
                  Fantasmes lesbophobes, misogynie, apologie du viol, indifférence voire légitimation de ces trois pratiques...
                  Je crois qu’on a des postulants !

                  Ah zut, il va falloir que quelqu’un réponde après moi, parce que ce serait insupportable que certains puisse réaliser leur propre misère intellectuelle. Et bien tant pis...
                  Allez-y, défendez la médiocrité et les pourritures.

                  Voir en ligne : http://penthesilee.wordpress.com/li...



  • vendredi 1er octobre 2010 à 23h01, par pièce détachée

    @ George Weaver : ah oui, Les chiens de paille. Merci.

    @ Roxane : à part Les chiens de paille, il y a, spécifiquement sur la sexualité féminine et la façon de (ne pas pouvoir) la représenter, quelqu’un d’horrible qui s’appelle Elfriede Jelinek (Nobel de littérature — pouah !).

    @ Floréal et @ tous : le lundi au soleil, c’est là. N’abusez pas : les vraies-fausses nanas qui se tortillent en plans surbaissés autour de l’Homme-à-Tête-de-Sushi, on devient vite accro.

    • samedi 2 octobre 2010 à 15h07, par George Weaver

      Merci, chère amie (et désolé pour les fautes dans mon message d’hier : c’était bien sûr confère au singulier et la préposition à, non la forme conjuguée du verbe avoir).

      Elfriede Jelinek, dont Michael Haneke adapta au cinéma La pianiste en 2001 avec brio et Isabelle Huppert.
      Et tant qu’à causer cinoche, n’oublions pas, dans des registres très divers, C’est arrivé près de chez vous, Outrages de De Palma, Les Accusés de Jonathan Kaplan, L’Amour violé de Yannick Bellon… Il y a aussi ce film ou des matons balancent sciemment un jeune type dans une cellule occupée par deux immondes violeurs pour qu’ils lui fassent son affaire jusqu’à ce qu’il en crève. J’ai complètement oublié le titre et les références (est-ce seulement un film ?)

    • lundi 4 octobre 2010 à 14h32, par Roxane

      @ pièce détachée
      Elfriede Jelinek s’exprime ici ? Tiens, pas vu dans les commentaires...
      Ici, j’ai lu des tas de commentaires puants, mais rien d’elle.

      Voir en ligne : http://penthesilee.wordpress.com/li...

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