ARTICLE11
 
 

samedi 20 mars 2010

Le Cri du Gonze

posté à 13h19, par Lémi
21 commentaires

Les murmures de Monsieur Gould
JPEG - 19.1 ko

En matière d’interprétation pianistique, il y a deux écoles : l’école classique et l’école Gould. La première se décline version queue de pie et vieilles rombières grincheuses. La seconde se contente de briller musicalement, sans chichis ni postures, à l’ombre de l’immense Glenn Gould. Caricatural ? Bien sûr. Mais, un chapeau de quelques lignes pour résumer Gould, tu avoueras que c’est court…

Étrange : le son le plus émouvant du monde1 est presque imperceptible. Rien de grandiloquent, de claironnant. Rien qui bouscule les tympans dans les grandes largeurs pavillonnaires. Non, ce son-là se cache, se replie dans l’arrière-fond musical. Léger bruissement. Pour un peu, on croirait qu’il n’existe pas, ou plutôt qu’il est extérieur à la musique qu’il habite.
La première fois que je l’ai entendu, ou plutôt perçu, j’ai pensé qu’il provenait de voisins discutant sur leur terrasse. Je n’y ai pas trop prêté attention, l’ai illico classé dans la catégorie bruit parasite, bien trop occupé à concentrer mon faisceau oreillesque sur le disque que je découvrais ce jour-là : Les variations Goldberg, de ce bon vieux Johann Sebastian. Au piano : Glenn Gould. Au sol : Lémi. Un homme à terre.

Bref, retour à ce bruit. Sur la longueur, j’ai fini par m’interroger. J’avais découvert en babillant d’enthousiasme d’autres œuvres interprétées par Gould (Bach, re-Bach, re-re-Bach, Beethoven, Mozart un chouïa - « mort trop tard » qu’il disait pour qualifier ce dernier ; dans tes dents, l’Autriche). Et toujours, quand je les écoutais, il y a avait ce bruit étonnant, comme une conversation diffuse en arrière-fond, des soupirs, marmonnements. Une âme en errance aurait élu domicile dans mes CD de Gould ? Bizarre. À bout de nerfs j’ai fini par consulter un exorciste, qui n’a rien exorcisé du tout. Un marabout, qui ne m’a pas plus dé-marabouté. Et d’autres charlatans variés et inefficaces, à l’image de compères de beuverie consultés sur la question – Qui ? Glenn Gould ? Ce n’est pas le fils de Barbara Gould ?

Et puis un jour, on m’a apporté une réponse2. La voix derrière les enregistrements de Gould, ce serait sa voix à lui. Tout simplement. Je n’y ai pas cru, d’abord. Beuh, je me suis dit, impossible : on ne l’aurait jamais laissé enregistrer en studio dans ces conditions, on l’aurait fermement prié de se taire. Et puis, en ce cas, pourquoi ne chante t-il pas la mélodie du morceau ? Pourquoi ces sons avaient-ils l’air si étrangers à ce qu’il jouait, extérieurs à l’œuvre ?
Intrigué, je me suis replongé dans sa discographie, armé de cette révélation. Et paf, la vérité s’est abattue sur moi, comme la foudre sur le promeneur bourré cuvant son calva au pied du pommier : ce que le pianiste canadien chante lorsqu’il exécute Johann Sebastian comme d’autre créent des mondes, c’est ce que lui inspire le morceau et son univers. Il ne chante pas la mélodie, ne reproduit pas une partition, il extériorise ce qui l’agite intérieurement au moment même où il l’interprète. Des petits bout d’âme en suspension, des grésillements de génie. Interférences à haute teneur en yahou qui toujours me bouleversent.

Bien sûr, ces interventions diffuses, mi-chantonnées mi-marmonnées, plus ou moins présentes selon les disques3, n’ont de valeur que parce qu’elles reflètent à la perfection l’œuvre de Glenn Gould et, partant, son personnage. Un personnage si fascinant et émouvant que je ne peux qu’opiner férocement quand Thomas Bernhard déclare, des éclairs dans les yeux :« Ceux qui n’aiment pas Glenn Gould sont des gens abominables. Je n’ai rien à faire avec eux. Ils sont dangereux. »

Autant te le dire tout de suite : il y a pléthore d’éléments extérieurs à son œuvre qui me rendent le personnage sympathique. Son amour indéfectible pour la gente animal (mais pas version B.B. phoque, hein, plutôt façon Magic Deleuze ; voir cette croustillante vidéo où Gould dialogue musicalement avec des éléphants), son excentricité limite punk, son attachement irréductible à ce tabouret de scène minuscule qui ne le quittait jamais, au point de quasiment tomber en miette sur la fin. Et puis son amour incongru pour Petula Clark, ses qualités de clown-pédagogue (cf. cette prise de parole limpide devant une gente enfantine), ses postures scéniques qui sont tellement peu (im)postures… Mais, voilà, la légende du personnage a pris une telle place dans l’imaginaire contemporain qu’elle en écrase presque la musique. Sa personnalité a été triturée par des cohortes de vampires post-mortem et autres médecins légistes de la musique classique. On a ainsi vu des psychiatres longuement disserter sur la forme d’autisme dont aurait souffert Gould. Ou des plumitifs aller jusqu’à réaliser des interviews du tabouret du pianiste. Dans ces conditions, autant replonger vers la musique.

Difficile de caractériser ce qui confine au génie, de mettre le doigt sur l’essence de la grâce. Pour résumer avec des gros sabots, je dirais que l’essentiel tient à cela : Glenn Gould était un concentré de sensibilité. Chacune de ses interprétations est restée une œuvre à part entière, un jalon musical, simplement parce qu’il y mettait toute son âme, sans restriction aucune. Qu’ils y viennent les Vladimir Horowitz, les Samson François, les Arthur Rubinstein, aucun d’eux (pourtant absolus et limpides maestros) ne peuvent rivaliser en matière d’empreinte musicale. Ainsi des interprétation gouldiennes du Clavier bien tempéré (Bach, toujours Bach), qui accélèrent, tonifient et - au final - redonnent naissance à une suite de préludes et fugues gravées dans le marbre depuis 300 ans. Il faut imaginer la déflagration chez les aficionados : revisiter à ce point le monstre Bach ? Jamais un pianiste de haut niveau ne s’était permis une telle hérésie.
Dans un milieu de la musique classique fossilisé par sa rigidité (surtout quand il s’agit de s’attaquer à des monuments du passé), Gould a toujours mis un point d’honneur à sortir des carcans. Carcans d’interprétation - une partition est un sanctuaire inviolable - et de représentation - un concertiste doit se mouler dans une posture - qui rebutent justement souvent le profane. Gould se moquait du décorum, bousculait les codes. Pour un résultat musical simplement bouleversant. Que celui qui n’a jamais frissonné des neurones et du reste sur les Variations Goldberg millésimées Gould (deux versions sorties en CD : une en 1955, qui le rendit mondialement célèbre, l’autre en 1981, un an avant sa mort) s’auto-jette la première pierre et retourne écouter Lorie.

Soyons clair : pas question de construire un mausolée posthume à Monsieur Gould, de bâtir une chape de mythe autour de son œuvre. Mais plutôt d’utiliser sa formidable approche de la musique pour réenchanter les monstres sacrés de la musique classique (et de la musique tout court). « L’objectif de l’art n’est pas le déclenchement d’une sécrétion momentanée d’adrénaline, mais la construction, sur la durée d’une vie, d’un état d’émerveillement et de sérénité. », écrivait-il dans À Bas les applaudissements (tout un programme). Un constat qui le poussa à rapidement déserter la scène pour se concentrer sur ses enregistrements, sur la composition (dont le croquignolet : Ainsi, tu voudrais composer une fugue ?) et sur la concoction d’étonnants programmes radios. Tous points méritant qu’on s’y attarde, mais l’heure tourne.

Que retenir alors, à l’heure de conclure ce billet ? Hmm, les disques, d’abord. Évidemment. Et puis, cette impression de dévouement absolu à la musique, d’immersion sans retenue, quasi sacrificielle4. Mais dans la joie. Qu’il divague de plaisir sur Bach dans un vieux peignoir pourrave, en son antre (ci-dessus), tente d’expliquer les secrets de Wolfgang Amadeus pour le tube cathodique (ci-dessous, en anglais) ou désespère les ingénieurs du son par ses murmures impromptus, c’est bien cela le plus frappant : la magie de Gould passe par une liberté absolue, une ode à la vie et à la musique envisagés comme jeu. Sans règles ni barrières. Et c’est Nietzsche qui a le dernier mot, lui qui se plaisait à confier à ses amis quand ils se retrouvaient autour d’une choucroute :«  Sans la musique de Glenn Gould, la vie serait une erreur. »



1 Après les piaillements joyeux d’Al Bundy, mon Tatou apprivoisé, quand on lui grattouille la carapace vers l’occiput.

2 Marinette, je t’embrasse.

3 C’est surtout dans ses interprétations du Clavier bien tempéré qu’on les entend, mais pas que.

4 Gaffe, Lémi, tu recommences à patauger en territoires mystico-grandiloquents…


COMMENTAIRES

 


  • samedi 20 mars 2010 à 16h25, par NaOH

    Qu’ils y viennent les Samuel Horowitz, les Samson François, les Arthur Rubinstein, aucun d’eux (pourtant absolus et limpides maestros) ne peuvent rivaliser en matière d’empreinte musicale.

    Un peu vite dit... (en passant, c’est Wladimir Horowitz) !
    En fait il y a les pianistes (le 3 cités en font partie, et bien sûr Gould, chacun dans son répertoire de prédilection), c’est-à-dire les musiciens, les vrais, et d’autre part les broyeurs d’ivoire et autres faiseurs de bruit spectaculaire ou de dB... (on est noyé par ça !)

    Mais rien ne vaut un exemple d’un vrai pianiste, autre que Gould (Wilhelm Kempff, dans Schubert) : http://www.youtube.com/watch?v=xru4...

    • samedi 20 mars 2010 à 16h57, par Karib

      Ah, Lémi, les risques de la subjectivité..... !
      Gould ? Tant pis pour les flammes dans les yeux...
      Mais pourquoi dire ainsi du mal d’Horowitz, de Rubinstein ou de Samson François ? Ce dernier est mauvais dans Bach, très mauvais, même, c’est vrai. En revanche, dans Chopin et dans la musique française.... et puis il picolait, il adorait le jazz et allait faire le boeuf la nuit, très tard, dans les boîtes de Saint-Germain. Un écorché mélancolique et rigolard à la fois, un artiste qui vient réveiller la musique qui dort en nous.
      Et puis, dans Bach, Martha Argerich, là :
      http://www.wikio.fr/video/2889323

      • samedi 20 mars 2010 à 17h08, par Remugle

        Eh bien pour les Variations Golberg, il y a Gustav Leonhardt, et puis Pierre Hantaï... au clavecin, biscotte les baroqueux ont eu quelquechose à dire sur ces oeuvres, pas vrai ?

        En attendant Andreas Staier...

      • samedi 20 mars 2010 à 17h25, par Lémi

        @ NaOH

        Merci pour le lien, je le déguste en te répondant, absolument magnifique (et je ne connaissais pas le Monsieur).

        Pour Horowitz, je file corriger, le rouge au front.

        Et pour le Un peu vite dit, j’y réponds via Karib ci-dessous.

        @ Karib

        Mais pourquoi dire ainsi du mal d’Horowitz, de Rubinstein ou de Samson François ? : M’enfin, je ne dis pas de mal, je parle juste d’empreinte musicale, d’une réception. D’ailleurs j’assaisonne leurs noms du qualificatif pourtant absolus et limpides maestros, ce qui n’est pas vraiment une attaque en bonne et due forme, tu me l’accorderas (enfin j’espère - chez le Lémi, le limpide est un adjectif très haut placé).

        Après... c’est marrant, mais en écrivant ce passage, je savais que je me ferais sermonner. Un peu comme quand je commençais le dernier billet musical par la Voix de chèvre de Baez. Hmm, c’est peut-être une manière de m’assurer des réactions ? A creuser...

        Et sinon, sache que j’ai le plus profond respect pour l’œuvre de Samson François versant Chopin (je ne connais pas le reste) et que j’en déguste fréquemment les Nocturnes et Préludes en gigotant d’enthousiasme (même si de les avoir trop écouté, je ressens parfois un léger ballonnement cervellesque, trop de romantisme tue le romantisme). Comme quoi...

        • samedi 20 mars 2010 à 17h27, par Lémi

          @ Remugle

          N’oublions pas que je reste un dilettante (plein de bonne volonté mais un dilettante quand même, surtout en matière de musique classique). Du coup, je ne vais pas faire semblant de comprendre les références, je les notes dans mon petit carnet et j’y reviendrais peut-être un jour...

        • dimanche 21 mars 2010 à 23h26, par NaOH

          C’est extraordinaire, hein, cette version de l’andante de la sonate en LA D959 de Schubert.

          Tu peux comparer avec d’autres versions : il manque toujours quelque chose, ou il y a toujours quelque chose en trop. Mais là, c’est le ton juste, absolument. Je ne sais pas comment le dire autrement... Et c’est aussi extraordinaire que Gould... Un moment de grâce...

          Et ce Monsieur a eu des élèves, dont une au moins aussi douée que lui, qui a d’ailleurs joué un concerto pour 2 pianos avec lui. Elle avait 14 ans !

          Idil Biret !

          Pianiste absolument fabuleuse, aussi, et peu connue (elle s’en fout complètement de la célébrité et du show bizz). En outre une personne hors du commun ! Je l’ai rencontrée en Lorraine, je l’ai entendue et j’ai eu la chance de discuter un peu avec elle. Pour te dire, son mari l’accompagne souvent : il est chargé de la rappeler à l’ordre, parce qu’elle est capable de passer la nuit à faire des bis, tant que le public en redemande... Et comme son répertoire est colossal...

          Un exemple ici :

          http://www.youtube.com/watch?v=8YBY...

          Et je conseillerais volontiers un particulièrement de ses innombrables disques (presque tous chez Naxos) : la transcription de Liszt de la symphonie fantastique de Berlioz. Qu’elle a un peu arrangée pour que ça soit mieux fait... Le résultat est... fantastique, si je peux me permettre.
          Il y a quelque part une cloche qui sonne les 12 coups, dans la symphonie. Eh bien, elle a trouvé un truc pour rendre ça au piano. Je lui ai demandé comment elle faisait pour obtenir un son de cloche, à s’y méprendre. Elle a sourit en m’expliquant que le piano était un instrument plus mystérieux qu’il y paraît, mais que si on le connaissait bien... Je n’en saurai pas plus...

          • lundi 22 mars 2010 à 02h37, par An anonymous figure

            Idil Biret, hein ?

            Elève, lis-je, de Nadia Boulanger. Et ça, en soi, déjà, c’est un point qui ne me laisse pas indifférent, pour une raison que j’expliquerai par la suite.

            Idil Biret, donc... dont j’avoue ne jamais avoir entendu parler avant aujourd’hui. Eh bien, je suis bien content d’avoir lu ce paragraphe sur cette pianiste qui possède, effectivement de nombreuses qualités, tant techniques qu’interprétatives.

            (On pourra m’objecter que les deux n’ont pas à etre séparées, puisque la technique, la vraie, est toujours au service de l’interprétation. J’entends donc ici, pour préciser, la « technique » comme tous les procédés visant à produire un effet, ce qui inclut les attaques, le travail du son, le toucher, la qualité du legato ou du staccato, les duretés dans les passages forte, etc., et j’entends par « interprétation » la ligne de lecture d’une oeuvre, c’est-à-dire l’ensemble des partis pris qui, réunis, font dire quelque chose à une oeuvre musicale.)

            J’ai écouté quelques oeuvres de Chopin disponibles sur Youtube, afin de me faire une idée, avec ce que permet la qualité du son. J’ai écouté, donc, quelques morceaux qui me tiennent particulièrement à coeur, et je dois dire que le test est passé haut la main.

            Les oeuvres en question, donc, ce sont les nocturnes op.27 n°1 en Ut Dièse Mineur, le nocturne op.62 n°2 en Mi Majeur, la 1re Ballade en Sol Mineur op.23, et la 4è Ballade en Fa mineur op.52. Ces oeuvres sont notamment connues pour etre d’une très grande difficulté d’interprétation, et également pour etre régulièrement massacrées sans scrupule par des pianistes qui se disent qu’un petit air gentillet en guise de thème suffira à combler leurs lacunes de compréhension de l’ensemble.

            Pour etre plus précis, meme, la 4è Ballade est certainement mon oeuvre favorite de Chopin (elle se classe, dans les oeuvres les plus géniales de Chopin, aux cotés de la 3è Sonate, de la Polonaise Fantaisie et de la Barcarolle... mais ma préférence reste à la 4è Ballade). Or, l’oeuvre est absolument inaudible dans 99% des cas, où le pianiste mele un rubato qui frise le délit musical, à une coda qui ressemble à une explosion de piano (au sens propre hein... un piano qui explose, quoi.)
            Idil Biret sait rester cohérente dans ses choix, qu’elle assume jusqu’au bout. Chaque note compte, et elle choisit de lui donner plus ou moins d’importance selon le contexte, mais l’ensemble est profondément réfléchi, et cela se sent fort bien. L’interprétation est parfois audacieuse, et je ne suis pas toujours d’accord avec ses choix, mais c’est là purement affaire de gout personnel et n’a rien à voir avec les qualités pianistiques d’Idil Biret.

            Ce qui m’amuse, dans cette histoire, c’est la « filiation » avec Nadia Boulanger. Mon interprète favori est, en effet, également un ancien élève de Nadia Boulanger, et, est-ce une coincidence, les deux partagent quelques « tics » dans l’interprétation, notamment dans la gestion du rubato (à mille lieux des ralentis dégoulinants et autres fioritures convenues des pianistes de gare), dans la manière de faire ressortir les contrechants, dans les contrastes des attaques et dans leur capacité à changer en un instant la tessiture du son en quelque chose de complètement différent.
            Son nom, à lui, c’est Dominique Merlet. Il est encore moins connu qu’Idil Biret, du moins en tant que pianiste (on le connait surtout en tant que pédagogue), mais c’est également un géant du piano.
            Il ne traine pas grand-chose de lui sur Youtube, mais sa discographie est globalement très impressionnante. Ses interprétations des oeuvres les plus complexes (lesdites de Chopin, les Funérailles, la Sonate, les Variations sur Klagen, Sorgen (etc.) et les Légendes de Liszt, le Gaspard de la nuit, les Jeux d’Eaux, les Miroirs de Ravel, et bien d’autres encore) sont extraordinaires.

            Pour la petite anecdote, j’ai correspondu un certain nombre de fois par courrier avec lui, pour discuter de son expérience du piano (comment avais-je obtenu son adresse ? A la sortie du premier concert où j’avais été le voir, jour où j’avais pris une claque immense avec un récital Chopin/Fauré, je lui avais demandé si par hasard il ne lui restait plus de CD de Liszt chez lui, vu qu’il était en rupture de stock partout. Il m’a demandé de lui laisser mon adresse et m’a dit qu’il verrait s’il pourrait l’envoyer : le surlendemain, je trouvais le CD dans ma boite aux lettres, CD qu’il n’a jamais voulu que je lui paye). Le bonhomme a réussi, en quelques lettres, à donner une foultitude de références qu’il a piochées pour justifier de ses choix d’interprétation, ainsi qu’à donner des éléments extremement pertinents sur, par exemple, la différence d’écriture entre Ravel et Debussy (je n’ai d’ailleurs pas compris tous les termes employés...). En revanche, la reconnaissance qu’il a eue en tant que pianiste a été immédiatement stoppée par les médias qui trouvaient, je cite qu’il jouait « certes fort bien, mais on ne peut pas faire une carrière quand on a la tete d’un chef de gare samaritain »... Est-ce vraiment utile de commenter ?)

            En tous les cas, merci d’avoir donné cette référence que je ne connaissais pas : c’est assurément une pianiste dont je tacherai d’explorer l’oeuvre plus avant !

    • samedi 20 mars 2010 à 20h37, par An Anonymous figure

      Et Alexandre Tharaud, alors, en tant que parangon du sublime ?
      Non, je déconne. (Et je sors)

      :D

      • dimanche 21 mars 2010 à 12h24, par Remugle

        @ Anonymous figure : et pourquoi donc que tu déconnerais ???

        Tharaud est immense, écoutez donc ses Debussy-Poulenc avec Jean-Guihen Queyras... chapeau bas !

        • dimanche 21 mars 2010 à 17h19, par An anonymous figure

          Comment dire ?

          De Tharaud, je me suis déjà infligé un certain nombre de Chopin et de Ravel, et puis par curiosité malsaine, j’ai été jusqu’à regarder ce qui trainait à son propos au niveau des videos, interviews, ou autres.

          Et finalement, il y a quelque chose de véritablement magique, qu’à ce point l’ensemble forme un tout cohérent : si l’on devait donner, en dehors du Robert, une définition de la platitude, on n’aurait qu’à citer Tharaud.

          Platitude musicale d’abord : certes, je n’ai pas entendu ses Debussy et Poulenc, mais pour ce que j’ai cité, ben... non. Le son est uniforme à souhait (ce qui n’est pas équivalent à l’absence de nuances, bien entendu... meme Lang Lang sait faire des nuances, ce n’est pas ça qui en fait un pianiste pour autant). Il n’y a jamais de recherche au niveau des attaques, de la différence de poids à accorder au son, de véritable recherche musicale qui apparait dans une oeuvre (et d’ailleurs, pas la moindre audace, ici ou là, dans l’interprétation). Il suffit de comparer avec quelques grands pianistes pour que la différence saute aux yeux. Il y a un parti pris chez ce bonhomme, notamment lorsqu’il joue des oeuvres de l’époque baroque, et c’est effectivement de rendre le son aussi uniforme qu’il le serait avec un clavecin. De base, je désapprouve ce parti pris, mais c’est une opinion personnelle. En revanche... que ça déborde à ce point chez d’autres compositeurs, là, non.

          Platitude intrinsèque, ensuite : J’avais cru, pendant longtemps, le record du charlatanisme musical atteint par Hélène Grimaud, dont l’élevage de loup lui a permis longtemps de rappeler que sa musique était sauvage et naturelle avant tout, façon blonde peroxydée de L’Oréal.

          J’exclus immédiatement Lang Lang du lot, vu que ce dernier ne cherche meme plus à etre crédible lorsqu’il parle de muzak.
          Mais c’était sans compter sur l’immense (en effet) Alexandre Tharaud, dont chaque interview apporte une pierre, de taille, au culte de la musique de gare.

          (Je ne préfère meme pas faire mention des « clips » qu’il a réalisés pour les oeuvres « Tic Toc Choc » et le Prélude en Si mineur de Chopin, disponibles sur Youtube, qui dépasse tous les murs du son passé, présent, et à venir.)

          De l’interview sur son métier, où il fait valoir, avec la pose inspirée de l’artiste en pleine exhaltation philosophique, qu’il « aime à travailler sur des pianos médiocres, des pianos qui ont des défauts », afin de rechercher la perfection à travers l’imperfection de l’instrument, et de préciser par la suite que le piano médiocre en question n’est qu’un « demi-queue »... Alors, bon, il n’y a pas besoin d’aller chercher un professionnel de la musique pour savoir que les pianistes ne travaillent jamais sur des Steinway, et que ce n’est pas la peine d’en rajouter des tonnes pour exprimer le quotidien de tout et un chacun du métier (à ceci près que certains se contentent de quarts de queue pour travailler, tout le monde n’a pas toujours les moyens d’avoir des pianos « médiocres »...).

          De l’interview sur son approche musicale, qui nous révèle que la meilleure manière pour lui de jouer un morceau, est de s’abstenir de toucher un piano pendant deux semaines, afin que la public sente l’envie qui le submerge de retrouver son plaisir à jouer du piano. Une phrase qui en dit long sur son approche de la musique et de la qualité de l’interprétation...

          De l’interview sur l’entrée en scène dans un concert, où l’on apprend que « le plus important lorsqu’on vient jouer sur scène, ce sont les dix pas qui nous sépare du piano », et que tout se joue donc sur la façon de poser ses pieds sur une scène (où il est bon, en effet, d’imaginer qu’il est plus sur de marcher assez droitement, plutot que de danser la gigue avant de commencer à jouer). Je ne sais pas pour vous, mais je suis personnellement assez ravi d’apprendre que la qualité d’un concert dépend avant tout du parcours suivi par les pieds de l’interprète.

          De l’interview, enfin, sur Chopin (on va s’arreter là, parce que sinon on y est encore dans une semaine), où pour justifier de son CD sur les valses dudit, il rappelle que « Chopin avait un caractère noir, violent », qu’il était « antisémite », etc. Bien, nous disons-nous, et le rapport avec la choucroute ? Où est donc ce coté « noir et violent » que, suppute-t-on, Tharaud cherche à faire ressortir ? Comment se traduit son discours dans les oeuvres qu’il joue ? On ne sait !

          C’est bien simple, de toutes les interviews que ce type a pu donner, il n’y a jamais eu un bit d’information quant à son approche interprétative, quant à ce qu’il voulait faire ressortir dans telle oeuvre et quels moyens il employait à cette fin. Par contre, niveau banalités et brassage de vent, il y a largement de quoi concourir au Guiness.

          Et ce n’est pas un hasard, tant ce qu’il y a dans ces interviews est un reflet exact des qualités musicales du bonhomme.

          Alors, certes, il y a pire, Tharaud n’est pas non plus Lang Lang, mais il est juste terriblement quelconque lorsqu’il joue, avant de devenir franchement horripilant lorsqu’il parle.

          Donc, oui, je déconnais !

          (Et, accessoirement, je reconnais bien volontiers etre assez difficile quant aux interprètes, mais il en va de ces derniers comme un peu partout, les perles rares sont vraiment rares, et il ne suffit pas qu’on nous présente un quidam pour en faire une coqueluche (oui, comme la maladie...) pour qu’il acquiert toutes les qualités des ci-devant perles. Parfois les médias visent juste, mais, comme très souvent, et je doute d’avoir à en expliquer davantage ici sur ce point, ce n’est pas tout à fait le cas.

          Et c’est encore différent du cas des bons interprètes, mais dont la qualité des performances peut etre variable, en fonction des oeuvres ou des compositeurs. Ceux-là, ce sont des artistes dont, tant qu’on ne les a pas entendu sur telle oeuvre, on ne saura pas ce que ça vaudra. Des artistes quantiques, en somme. Et Tharaud n’a pas franchement la tronche d’un chat, fut-il Schrodingerien.)

          • dimanche 21 mars 2010 à 18h36, par Remugle

            Ouf... tu balances sec...
            bon, de Tharaud j’aime vraiment ses Debussy-Poulenc, beaucoup moins son « Chopin intime », mais au moins fait de pièces peu jouées ou connues...et la malheureuse Grimaud...eh bien je trouve qu’elle s’est rudement ameliorée dans ses derniers Schumann et Brahms, même si le personnage médiatique (elle l’est moins) reste un monument de ridicule chichiteux... quant au clavecin plat...on a pas du entendre les mêmes !
            Et peu d’artistes ont un discours interessant sur leur pratique, et le nombre d’interviews grotesques sont légions, parfois chez de vrais grands...tu as deja lu Celibidache ??? il était assez coutumier du pétage de plomb integral et de l’égo-trip boursouflé... mais à la baguette...

            • dimanche 21 mars 2010 à 20h29, par un-e anonyme

              J’avoue, je balance un peu sec, mais le « médiatisme » du personnage, eu égard à ses qualités artistiques, tend à me rompre les nerfs, et le gars se la joue tellement artiste faussement modeste et si profondément inspiré (qu’il y en a meme qui l’ont vu voler) qu’il arrive à faire avaler à son public ce qu’il estime etre le secret de la musique, de la meme façon que certains expliquent à leur public que leur santé dépend des ondes positives et négatives qu’ils ont laissé trainer dans leur baraque quand ils ont déplacé leur chaise ou qu’ils ont balancé une bouteille vide au mauvais endroit sur le parquet...

              Alors, à l’occasion, je ferais peut-etre l’effort d’écouter son Debussy, pour lequel j’arrive à imaginer qu’il puisse y avoir de l’intéret. En revanche, je suis nettement plus sceptique pour Poulenc, tellement je n’arrive pas à imaginer qu’il puisse faire quelque chose de ce type de musique. Des quelques extraits que j’ai pu entendre ici et là, je n’ai guère été enthousiasmé, mais il est difficile de juger sur des extraits. Ce qui est sur en revanche, c’est que la Mélancolie pour piano, proposée sur Youtube, ne fait que confirmer mes craintes... (pour les memes raisons que d’habitude avec le bonhomme)

              De Grimaud, à peu près tout ce que j’ai entendu d’elle était un chef d’oeuvre de laideur, mélangeant allègrement duretés et platitudes (Chaconne de Bach, transcr. par Busoni, Sonate « La tempete », de Beethoven, etc.). Si elle s’est améliorée, c’est une bonne chose, mais je ne pense pas qu’elle soit pour autant parvenue à un niveau vraiment intéressant (je ne crois pas aux miracles, disons.)

              Pour le clavecin, peut-etre me suis-je mal exprimé : il ne s’agissait pas de dire que les clavecins ont par définition un son plat. Il s’agissait de dire que ceux qui veulent, au piano, reproduire l’effet du clavecin, tendent à prendre cette option. Or il n’y a qu’à voir Glenn Gould, justement, pour voir qu’on peut fort bien reprendre, au piano, les effets du clavecin, tout en variant le son et les attaques (et sans délaisser, donc, les possibilités offertes par le piano).

              Je suis d’accord, sinon, sur le contenu, en général, des interviews d’artistes, meme chez des bons. Pour un certain nombre de cas, on peut plaider la mise en scène désirée par le journaliste, et la coupure au montage de propos trop constructifs (on peut faire assez confiance aux médias pour ceci). Néanmoins, les « clips » dont je parlais relèvent de l’impardonnable. Le gars se met en scène, posément, dans une séquence de saynètes qui confinent au ridicule le plus absolu, mais toujours dans la meme optique de paraitre un artiste (avec un très long « a ») moderne et toujours profondément inspiré (alors qu’il serait plutot du genre expiré, en l’occurence, meme si la date de péremption n’apparait pas sur le produit).

          • dimanche 21 mars 2010 à 22h44, par NaOH

            Exactement ce que je nommais un broyeur d’ivoire, et dans toute sa splendeur !
            Merci d’en avoir fait une description aussi juste, de lui comme de son environnement...
            Je n’aurais pas eu autant de patience (à moins que ce ne soit de la rage, bien compréhensible, devant l’étendue des dégâts...)

            • lundi 22 mars 2010 à 11h23, par Remugle

              Quelques réflexions sur le fil :

              Le milieu mélomane n’échappe pas aux travers de tous les milieux : adhésions enthousiastes – flingages à vue…

              Je comprends très bien qu’on puisse ne pas apprécier du tout Tharaud, Grimaud, etc…
              Je l’ai dit pour Tharaud, je le trouve raide comme un teuton dans Chopin, mais son Debussy-Poulenc me touche, rien à foutre des ses clips, de son Bartabas, Juliette ou Barbara, rien à foutre du minois de Grimaud, de ses poses, de ses loups… cela n’en fait pas une pianiste de merde pour autant… Merci pour la très grande Idil Biret au passage…
              Pour ma part en France je peux vous faire le catalogue des pianistes évidemment plus touchantes que Grimaud : Marie-Josèphe Jude (sublime), Brigitte Engerer, Anne Queffelec, bien moins médiatisées que la Grimaud…
              Ou alors Elisabeth Leonskaja, la Géorgienne, vous connaissez j’espère…on peut continuer prétentieusement et pompeusement la recension des vrais grands laissés dans l’ombre et qui ne pactisent guère avec le show biz..
              Ca fait pas de Tharaud ou Grimaud des nains pour autant.
              Pour ma part les Goldberg de Gould (les deux versions) me laissent de marbre, au mieux, ou m’horripilent prodigieusement… me viendrait pas à l’idée de le considérer comme un charlatan catastrophique pour autant. Juste pas à mon goût.
              Eh, tiens, Nigel Kennedy, son look punk n’apporte strictement rien à la musique, ce n’est pas un petit violoniste tout de même, l’incontournable YoYo Ma, champion du cross-over le plus crétin n’est pas non plus le dernier des violoncellistes, ni Rostropovitch, le filou, qui a opportunément joué devant le mur de Berlin lors de sa chute et a commercialisé son enregistrement emballé sous cellophane avec des fragments du dit mur… faut être un rusé coquin pour faire ça, et un sacré ballot pour l’acheter…
              Ces deux-là sont loin d’être mes violoncellistes favoris…. Ça n’en fait pas des daubes, des André Rieu du violoncelle.

              Je pense qu’il faut se méfier des « puristes »….

              Les puristes du Jazz trouvaient bien que le jeu de Thelonius Monk était … « incorrect » !

              • mardi 23 mars 2010 à 22h27, par An Anonymous Figure

                En effet, le milieu mélomane n’échappe pas aux travers habituels ; et de fait, il n’y a aucune raison qu’il y échappe, puisque comme dans beaucoup d’autres milieux, il est question de talent, de sensibilité, de jeux médiatiques et de faussaires.

                C’est en tout cas bien étrange de lire sur ce site qu’il faut se méfier des « puristes »... N’est-ce pas justement un lieu où, à l’instar d’un certain S.F. (très versé, en l’état, dans l’étude des multiples sciences-fictions journalistiques) et d’un bon nombre d’autres, l’on agit en « puriste » de la politique, en flinguant allègrement les charlatans qui font mine de faire et d’etre capable sans jamais savoir faire plus qu’un discours médiatisé avec un ton qui tache d’etre ferme (il parait que ça donne un gage de sérieux) et des paroles qui tachent de convaincre les plus crédules qu’ils peuvent désormais se reposer dans leur matelas d’idéaux bien moelleux.
                En bons « puristes », donc, l’on s’attelle à dénoncer les mous du collier, ceux qui occupent la scène pour ne jamais rien faire de concret, et l’on se réjouit de mettre en valeur les rares qui ont de véritables idées et qui font vraiment ce qu’ils peuvent pour les véhiculer.

                Eh bien, si l’on y regarde, du coté des pianistes (et autres musiciens, ne soyons pas tout à fait chauvins), les « puristes » ont un peu la meme approche. Qu’elle puisse paraitre excessive, du fait de sa subjectivité entièrement assumée (ce que l’excellent Wilde donnait comme gage de sérieux d’un bon critique !) aux yeux de certains me semble assez naturel, mais il me semble que ce serait une erreur de dénigrer ladite approche. D’autant qu’elle n’interdit pas non plus la nuance.

                Reprenons l’exemple de Tharaud : dans un souci d’extreme modestie, je vais, modestement, m’auto-citer :
                Alors, certes, il y a pire, Tharaud n’est pas non plus Lang Lang, mais il est juste terriblement quelconque lorsqu’il joue, avant de devenir franchement horripilant lorsqu’il parle.

                La séparation entre le «  »talent«  » du gars et son apparence médiatique n’est pas là par hasard. A vrai dire, le meme Tharaud serait un illustre inconnu dans les médias, je ne me serais jamais attardé sur son cas, ni en bien ni en mal, parce qu’il ne me parait pas assez intéressant pour cela.

                Bref, tout cela pour dire qu’il n’y a pas non plus de quoi fouetter un chat (qui cette fois n’a rien de quantique) dans l’approche des « puristes », lesquels n’ont d’ailleurs, ici, jamais été jusqu’à parler de manière « incorrecte » de jouer.

                • mercredi 24 mars 2010 à 06h45, par Remugle

                  Mmmmh...

                  Si en politique, ou dans certains « arts », les médias peuvent effectivement fabriquer des baudruches, gonflées à l’épate et à l’esbroufe, dans la musique classique,
                  c’est nettement moins évident.

                  D’abord la formation, les conservatoires, puis les sup. de Paris ou Lyon, les épreuves, les jurys, les concours internationaux... et surtout le travail, intensif….une quiche totale passe pas la barrière ; si BHL était pianiste il aurait pas été bien loin.

                  Mais pour avoir fréquenté ce milieu de très près je connais aussi la débine qui se passe là-dedans, les rivalités et dénigrements systématiques d’un prof à l’autre, d’une école à l’autre, puis des élèves entre eux et des musiciens ensuite, et le décalque parfait que trimballe à son tour le milieu mélomane en vraie caisse de résonance. Et ça applaudit à tout rompre, et ça flingue à tout va…

                  Pour l’instant la musique ancienne échappe à tout ça, pour l’instant...

                  Ensuite les médias, la pub et le snobisme sont là et s’emparent de qui veut bien se laisser prendre… Grimaud, Tharaud, Gastinel, Capuçon…Yo Yo Ma…et tant d’autres…bon.
                  Ce ne sont pas ces critères qui me font ou non apprécier un artiste, après tout je couche pas avec.

                  Salud y pesetas

    • jeudi 25 mars 2010 à 11h58, par vincent

      Horowitz est justement un broyeur d’ivoire.Une mécanique froide et qui souvent massacre,et des fois joue carrément faux : Scarlatti par exemple.

      • jeudi 25 mars 2010 à 12h23, par Remugle

        J’aime assez ce genre de critiques, dont on sent bien qu’elles proviennent d’amateurs, au vrai sens du terme, dérivé du verbe aimer, qui aiment la musique et les musiciens…

        Horowitz etait donc un « broyeur d’ivoire »….

        Déjà ce genre de jugement en dit évidemment plus long sur celui qui juge que sur le sujet jugé, ce qui est la règle habituelle, mais ça me fait un peu penser à ceux qui pensent que leur petit cousin de 8 ans peint aussi bien que Picasso…

        Ils en ont bien de la chance !



  • vendredi 26 mars 2010 à 17h34, par claudio

    salut, Lémi

    pas l’habitude de poster des commentaires dans des forums (plutôt école samizdat qu’indymedia, à ce titre), mais je profite de cet antépénultième excellent article pour dire tout le bien que le pense d’article XI en général, et de la place qu’est en train d’y prendre la musique et le son en particulier : bravo à juliette volcler pour son essai, à publier quelque part sous la former d’un livre ça serait bien

     × comme il serait tellement bien, aussi, qu’article XI se retrouve en kiosque (moi je souscris !)

    à bientôt,

    claudio

    Voir en ligne : et merci d’arracher gould à finkielkraut !



  • jeudi 15 avril 2010 à 15h55, par un-e anonyme

    J’aime encore bien ta plume et ce message est pour aider pas pour critiquer.

    Pour désigner un ensemble d’individus on écrit « la gent », pas « la gente ».
    « La gent masculine » par exemple.
    A ne pas confondre avec l’adjectif qui veut dire gentille, comme dans « ma gente dame ».
    Dans le cas du suffixe l’adjectif qui le suit s’accorde normalement, ce qui donne « la gent animale », pas « la gente animal ».
    Comme l’erreur se reproduit plus bas (« gente enfantine »), je me dis que ce n’est peut-être pas une faute de frappe.

    D’habitude je ne relève pas les fautes de français sur les blogs, mais bon ici tu sembles accorder de la valeur à la langue, alors si ça peut aider pour la prochaine fois..

    A part ça merci de rappeler les variations Goldberg à mon bon souvenir, ça faisait bien longtemps que je ne les avais plus écoutées.

  • Répondre à cet article