ARTICLE11
 
 

mercredi 21 juillet 2010

Le Charançon Libéré

posté à 23h48, par JBB
66 commentaires

Full Metal Sarkozie
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Trop jeune, tu as raté Verdun ? Pas grave, il te reste une chance d’assister à une guerre, une vraie. Le front sécuritaire gouvernemental - Grenoble et Saint-Aignan pour ligne Maginot - te permet ainsi de plonger au cœur de la machine belliciste. Comme en 14, ses experts et officiers rêvent d’un désordre pourtant condamné à grands cris, pour mieux satisfaire leurs intérêts et ambitions.

Il y a chez ceux qui s’affichent comme les plus pieux défenseurs de l’ordre une très trouble inclination à savourer les manifestations du désordre.

Et il ne me surprendrait pas d’apprendre qu’ils les appellent de leurs vœux, tant leur empressement à les monter en neige et à en tirer les plus alarmistes discours illustre leur schizophrène position.

D’un côté, ils s’alarment, dressant le plus apocalyptique des tableaux de deux violents emballements (sans guère de perspectives politiques, si tu veux mon avis), à Grenoble et à Saint-Aignan.

De l’autre, ils s’enthousiasment, heureux de trouver dans deux explosions marginales la confirmation de leur cauchemars tout autant que la validation de leurs programmes politiques.

Ainsi de la dame-patronnesse de la réacosphère Élisabeth Levy qui, sur RTL et aux heures de grande écoute, s’est criardement lancée dans un prêche haineux et belliciste : « Enfin, on est en guerre ! On a des zones de guerre ! On a des gens qui tirent sur les flics à l’arme lourde ; ils rentrent dans la cité, ils passent une frontière et on est là à faire des chichis (…). Est-ce que vous vous rendez compte de la situation dans laquelle nous sommes ? Là, on n’a pas affaire à de pauvres gamins discréminés, si vous voulez, qui volent des mobylettes ; on a affaire à des caïds, à des malfrats, à des clients de Cour d’assise - d’accord ? - qui tirent sur les flics sans aucune hésitation - il y en a un qui meure, excusez-moi, je n’aurai pas une larme, j’en suis navrée mais c’est comme ça (…). Le deuxième disparaît dans la cité, on dirait qu’il est dans un pays étranger. (…) Non, mais là maintenant, si vous voulez, il faut y aller avec l’armée ! On est dans une situation de guerre, je suis navrée. »1

De tout cela, il n’est rien à retenir, hors cette certitude : Élisabeth Levy n’est pas navrée.

Mais alors : pas du tout.

.

Il ne saurait être question de donner de l’importance à la pétroleuse de Causeur et de conférer à ses propos un poids qu’ils ne méritent pas.

Elle n’est rien - si ce n’est un glacial coup de vent.

Mais elle incarne parfaitement - ce dont Élisabeth Levy est le nom, en somme - cette sorte de gens se sentant confortés à chaque fois que les principes qu’ils portent en martial (étendard) sont battus en brèche ; d’où cet amusant paradoxe : les thuriféraires de l’ordre ne prospèrent que sur son envers supposé2.

Et la dame - avec son invite à faire donner « l’armée » - représente tout aussi justement les désolants adeptes du discours guerrier, militaires ratés seulement capables d’en rajouter dans les rodomontades bellicistes dès que l’occasion s’en présente ; « Le gouvernement mène une lutte implacable contre la criminalité. C’est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants », entonne Sarkozy, « La guerre contre la délinquance se gagnera dans la rue », lui fait écho le député UMP Éric Ciotti, « Nos rues sont le théâtre de véritables scènes de guerre », braille encore Marine Le Pen.

Eux trois - parmi nombreux autres - n’ont d’autre intérêt que de gonfler les choses, de faire prospérer ce « désordre » qu’ils condamnent avec tant de vigueur : leur survie politique et électorale est à ce prix.

Taïaut ; la prochaine guerre mondiale ne sera pas, la mobilisation est désormais purement et uniquement intérieure.

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3

Il en va de la sphère sécuritaire comme de tout éco-système : il faut des petits poissons et des gros, des sardines et des requins.

Elisabeth Levy est une sardine, donc - comme par exemple le magistrat Philippe Bilger, qui commence ainsi un billet publié sur Marianne.fr : « La guerre à Grenoble. Je n’exagère pas »4 - , mais ses discours excités dans les médias sont nécessaires à l’existence et à la bonne santé des requins aux manettes.

Meneurs du jeu qui s’appuient tout aussi nécessairement sur une palette de moyens poissons - disons : des loups de mer - faisant l’incessante navette entre le rivage et les haut-fonds, le front médiatique et le front politique.

Eux sont présentement à la fête.

À l’image du dangereux criminologue Alain Bauer, discrètement - et il y a moins d’un mois - fait officier de la Légion d’honneur par Sarkozy himself ; bien le moins pour un multi-instrumentiste sécuritaire : conseiller spécial de l’Élysée en matière de sécurité, Bauer est aussi président de la Commission nationale de la vidéosurveillance5, ainsi qu’en charge d’un rapport très récemment commandé par Luc Châtel sur la question des « sanctions à l’école », directeur d’une société privée de conseil en sécurité (AB Associates) et invité plus ou moins permanent des plateaux de télévision.

À l’image, aussi, de son compère de toujours, le désolant criminologue Xavier Raufer qui, il y a un an dans l’émission C dans l’air, tenait ce discours actuellement entonné avec vigueur dans les plus hautes strates - « Quand, dans un Etat de droit en paix, des individus se servent d’armes de guerre, dans le cadre d’une opération préméditée, pour tirer sur des représentants de forces de l’ordre, cela s’appelle un acte de guerre civile » - , discours qu’il avait précédemment posé sur papier, avec Alain Bauer, dans un ouvrage publié en 2002, La Guerre ne fait que commencer : «  À partir de ces zones de non-droit inaccessibles aux forces de l’ordre et grouillant d’armes de guerre, assurer la logistique d’un réseau terroriste est stricto sensu un jeu d’enfant », s’enflammaient gaillardement les deux auteurs.

À l’image, encore, de l’inénarrable Frédéric Lagache, secrétaire national du syndicat de police Alliance6, lequel multiplie les interventions médiatiques pour demander plus de fermeté contre « les criminels sans foi ni loi » et les « voyous », ainsi que pour s’effaroucher de toute critique des justes interventions de ses collègues ; face aux propos de la mère du braqueur descendu, femme digne appelant au calme tout en disant ses fermes soupçons que la police ait « assassiné » son fils, lui a exigé que le ministère de l’Intérieur la poursuive en justice : « C’est tout simplement inacceptable, dans la mesure où ce n’est pas la vérité. Le ministre de l’Intérieur doit soutenir ses policiers. Il est là pour faire respecter la loi. C’est pourquoi nous lui demandons de porter plainte, de poursuivre en justice la mère de ce jeune homme pour ses propos inacceptables » ; même pour un syndicaliste policier et pour un sarkozyste revendiqué - par ailleurs très joliment promu il y a dix jours7 - , l’idée de poursuivre pour ses propos une mère tout juste endeuillée devrait sembler un brin obscène…

À l’image, enfin, de ces très récentes nominations, hommes promus pour leurs qualités répressives et leur fidélité au régime, qu’ils s’appellent Joël Bouchité8, Éric Le Douaron9 ou Christian Lambert10 ; « Engagé dans une « véritable guerre » à la délinquance, Nicolas Sarkozy muscle sa force de frappe en nommant une nouvelle génération de préfets de choc à la tête des départements les plus symboliques », euphémise Le Figaro à propos des ces martiales affectations.

Oui : ça va chier…

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11

« Sarkozy entre en ’guerre’ contre la violence », titre France Soir12.

Et la formule invite à voir dans le dangereux baratineur présidentiel un courageux fantassin, prêt à prendre des risques et à donner sa vie pour l’honneur de la patrie.

Sarkozy n’est rien de tout cela, évidemment, mais ce titre a au moins un indirect mérite, celui de souligner que le locataire de l’Élysée s’appuie sur un état-major informel - officiers de l’arrière (politiques, gens des médias, experts) n’ayant d’autre spécialité que de souffler sur les braises pour y gagner immérités galons et décorations scandaleuses.

Là est la machine de guerre - le terme, pour le coup, est justifié : il s’agit de faire accroire à la réalité du combat tout autant que d’en créer les conditions.

Et cette machine, comme toutes les mécaniques guerrières, ne repose sur rien d’autre que la confluence de petits intérêts, minables calculs et médiocres ambitions.

Eux ont tout à y gagner - hors leur prétendue guerre.



1 Une émission qui continue ensuite dans la même eau. Sous un percutant billet de CSP, « La (vraie) guerre civile », le commentateur Ramiro revient sur la suite de la prise d’antenne :

"Dans la même émission et quelques minutes plus tard, Renaud Girard, journaliste au Figaro, ajoute « Cela ne me gênerait pas du tout que l’on rétablisse la peine de mort pour les attaques contre les forces de l’ordre » (31:45).

Elisabeth Levy surenchérit : « Je ne suis pas du tout favorable au rétablissement de la peine de mort. Par contre, je suis assez favorable à ce qu’il soit annoncé solennellement que, si vous brandissez une arme, de quelque nature qu’elle soit, contre un flic, celui-ci ait le droit de vous tirer dessus » (33:40), une phrase que ponctue Renaud Girard en lâchant « C’est la moindre des choses. »"

2 Ne me fais pas dire que les récents événements montés en épingle sont vivante incarnation du désordre ; c’est juste ainsi qu’ils sont communément présentés dans les médias et chez les politiques.

3 Ce billet ne serait pas ce qu’il est (quoi qu’il soit par ailleurs…) sans les excellents conseils de Lémi en matière d’illustration. Rendons à machin ce qui revient à machin, et toutes ces sortes de choses….

4 Ben si, justement, bonhomme : tu exagères un max.

5 Cette même vidéosurveillance censément l’un des axes de l’action gouvernementale en matière de sécurité. Invité par Le Figaro à revenir « sur les récents épisodes de violences urbaines », le ministre Hortefeux contre-attaque : « Justement, que chacun fasse son bilan. Pourquoi certaines villes socialistes refusent-elles encore la vidéoprotection ? »

6 Syndicat marqué à droite, très à droite ; plus à droite, il n’y a pas…

7 Frédéric Lagache vient en effet de bénéficier d’une très belle promotion, décrochant le statut envié (chez les policiers, s’entend…) de « responsable d’unité locale de police », grade le plus élevé chez les sous-officiers. À 46 ans, c’est pratiquement un record…

8 Joël Bouchité, ancien directeur des RG, fidèle de Sarkozy et de Squarcini (qui dirige la DCRI), vient d’être nommé conseiller pour la sécurité intérieure de l’Élysée.

9 Chargé de 2007 à 2009 de la Direction centrale de la sécurité publique, Éric Le Douaron est - depuis ce matin - le nouveau préfet de l’Isère.

10 Prétendument « grand flic » légendaire et ancien patron du Raid, l’homme a été promu en avril dernier préfet de Seine-Saint-Denis.

11 Le visage de la guerre, par Dali.

12 Titre ayant à cœur de repousser toutes les limites de la dégueulasserie en matière de presse. Ce n’est pas là le sujet, mais il y aurait beaucoup à dire sur les crapuleries quotidiennes de France Soir


COMMENTAIRES

 


  • jeudi 22 juillet 2010 à 00h46, par ZeroS

    La recette pour gouverner est simple :
    1- allumer le feu ;
    2- crier « Au feu ! » ;
    3- proposer d’éteindre le feu.

    Vérification par l’exemple, deux pour être précis.

    Afghanistan, début des années 1980 : la C.I.A. équipe certaines communautés au Moyen-Orient pour lutter contre l’Armée rouge et pour les intérêts pétroliers U.S.. Vingt ans plus tard, des « extrémistes » bien équipés proposent un réaménagement urbanistique à New-York : « Halte aux terroristes ! » Les gros mots sont lancés : « Partons à l’assaut de l’Axe du Mal ! ».

    France, début des années 1980 : petite révolution libérale chez les socialistes (1984 pour être précis) continuée par la droite. Cassons l’État-Social, cause de tous nos maux. Laissons les pauvres s’appauvrir. Vingt ans plus tard : « ça crame dans les cités ! » Renforçons les dispositifs de sécurité.

    Évidemment, quand on pense, même simplement, à la délinquance (drogues, armes, contre-façon et prostitution). Les hommes et femmes politiques de gauche omettent de réfléchir au fonctionnement des filières économiques mafieuses de la production à la consommation. Parce que si même la thèse populiste du « jeune délinquant de cité » était teinté d’un soupçon de vérité, il faudrait poser plusieurs questions et ébaucher quelques réponses. En amont, qui exploite les personnes qui produisent ? Du personnel politique et administratif corrompu et des cadres d’entreprises transnationales. Dans les processus de fabrication, qui sait opérer des synthèses chimiques pour créer les produits stupéfiants ? Des laboratoires pharmaceutiques. Qui connaît suffisamment les réseaux de transports internationaux pour assurer l’acheminement des produits ? Des managers sortis d’écoles de commerce de sociétés de transports transnationales (arsenaux, transports routiers) ? En aval, qui consomme puis qui est capable de blanchir de l’argent en bourse ou dans le marché immobilier ? Pour les drogues, essentiellement de jeunes bourgeois, puis pour le blanchiment des personnes un minimum qualifiées pour placer de l’argent en bourse ou dans l’immobilier sans prendre trop de risque. Le « jeune délinquant de cité » dans tout ça ? Un bouc-émissaire, un maillon faible, un fusible, une image idéal-typique à brandir pour satisfaire les ardeurs réactionnaires par un brin de populisme.

    • jeudi 22 juillet 2010 à 20h03, par JBB

      « Vingt ans plus tard, des « extrémistes » bien équipés proposent un réaménagement urbanistique à New-York »

       :-)
      (Je ne devrais pas, mais la formule m’a fait marrer)

      Pour cet exemple afghan que tu donnes, Mike Davis en parle notamment dans son (excellente) Petite histoire de la voiture piégée. J’en avais fait un compte-rendu, je me permets de copier-coller le passage qui tournait autour de la figure de Casey et de ses manipulations :

      « Au premier rang de ces sorciers inconscients, la CIA. Évidemment. Mike Davis revient longuement sur une figure centrale de cette instrumentalisation de la terreur, l’ancien directeur de la CIA, William Casey (photo ci-dessus), fervent catholique et soutien de Franco par le passé. Grâce au blanc-seing de Reagan, celui-ci décida de venger l’affront subi par les États-Unis au Liban en 1982. L’idée ? Œil pour œil, boum pour boum : puisque les terroristes du Hezbollah avaient eu recours aux voitures piégées contre les Américains, les Américains allaient avoir recours aux voitures piégées contre le Hezbollah. En mars 1985, des mercenaires libanais embauchés par Casey firent ainsi sauter une camionnette chargée de 400 kilos d’explosifs dans le quartier populaire de Bir al-Abed, non loin d’une mosquée. Causant 80 morts et 256 blessés, dont beaucoup de femmes et d’enfants, mais ratant la cible de l’attentat, le cerveau présumé des bombes de 1982. Et ? « Le fiasco de l’attentat (…) aurait pu en décourager plus d’un, mais William Casey ne perdit rien de son enthousiasme à l’égard du terrorisme urbain comme véhicule des objectifs de l’administration Reagan, remarque Mike Davis. Son attention se tourna toutefois désormais vers les Soviétiques et leurs alliés en Afghanistan. » Ni une ni deux, le bonhomme créa une véritable « université de la voiture piégée » en Afghanistan, devenant de fait - et grâce au soutien saoudien et pakistanais - »un chef terroriste", actif de 1985 à 88.
      Mike Davis écrit ainsi : « Des experts des Forces spéciales américaines enseignaient clandestinement les plus récentes techniques de sabotage, dont la préparation de voitures piégées au nitrate-fioul, aux officiers [pakistanais] de l’Inter-Services Intelligence (…). A leur tour, ces derniers (avec l’aide de quelques agents de la CIA agissant dans l’ombre) entraînaient des milliers de moudjahidines afghans et étrangers, dont les futurs militants d’Al-Qaïda, dans une myriade de camps financés par les Saoudiens et les émirats du Golfe. Mais c’est l’ISI qui contrôlait la sélection des candidats à l’entraînement, canalisant l’essentiel des flux d’armes et d’explosifs vers les quatre groupes islamistes les plus radicaux. »

      Oui : à William Caseay, ancien directeur de la CIA, Ben Laden reconnaissant. La chose est connue, c’est vrai. Mais il est toujours utile de rappeler, ainsi que le fait Mike Davis, que se joua là « le plus important transfert de technologie terroriste de l’histoire » pour le plus grand bénéfice de « 35 000 combattants musulmans de divers pays ». Dès lors, le 11 septembre 2001 était « un retour de manivelle (…) pratiquement inévitable. »"

      Pour tout le reste de ton commentaire, je m’incline : j’adhère. En tant qu’ancien consommateur de drogue, j’ai d’ailleurs largement participé à l’existence de cette large, très large économie informelle que tu décris.

      • vendredi 23 juillet 2010 à 00h38, par ZeroS

        « Vingt ans plus tard, des « extrémistes » bien équipés proposent un réaménagement urbanistique à New-York. »

        Je ne rigolais qu’à moitié... le malheur des uns (familles des victimes et contribuables américains) fait le bonheur des autres (cabinets d’urbanismes et d’architectes, entreprises de BTP, tour-opérateurs, etc.). L’assistance fédérale fut de 10 milliards de dollars, formidable transfert du public vers le privé : un bel exemple de « destruction créatrice » comme l’entendait l’économiste Joseph Shumpeter. Ground Zero est devenu, d’une part, un haut lieu du tourisme new-yorkais et, d’autre part, l’occasion d’un grand plan de réhabilitation. J’ai lu récemment - je ne sais plus où - qu’une petite tour avait été détruite à proximité alors qu’elle n’avait pas été endommagée... question de réaménagement urbain... elle ne devait pas coller au projet ambitieux des « archistars ».

        Mike Davis a écrit un texte dans la New Left Review, « The Flames of New-York », sur la « mondialisation de la peur ». Il se télécharge sur la Toile, s’il n’a pas été traduit en français pour une publication de l’auteur.



  • jeudi 22 juillet 2010 à 07h15, par Guy-Yves Ganier d’Émilion

    La rhétorique devient suffocante : dans le vocabulaire de Hortefeux, il n’y a plus ni police, ni gendarmerie, ni forces de l’ordre, mais seulement l’appellation si peu neutre de « forces de sécurité » qui semble en train de définitivement supplanter toutes les autres. On peut s’attendre a ce que les comparaisons avec Bagdad deviennent des éléments de langage. Tiens, à propos de pacification, voilà que l’on apprend que le nombre de mercenaires sur le territoire pourrait approcher celui des forces régulières en 2014 (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/06/14/01016-20100614ARTFIG00631-nomination-d-un-m-securite-privee.php).

    • jeudi 22 juillet 2010 à 19h52, par JBB

      Tu as raison : l’évolution du vocable dit beaucoup. Comme toujours avec ces gens-là : il n’est rien de plus révélateur que les mots dont ils usent pour avancer et camoufler.

      « le nombre de mercenaires sur le territoire pourrait approcher celui des forces régulières en 2014 »

      Très révélateur, en effet. Et une belle confirmation de ce que Mathieu Rigouste expliquait ici, voici deux semaines :

      « Tout se cristallise autour d’une ligne de transformation fondamentale, celle du développement de la sécurité privée - qu’elle soit militaire ou civile – qui doit accompagner la réduction des dépenses publiques et permettre de réagir aux « nouvelles menaces ». Les États-Unis se sont jetés dedans, mais la France a longtemps résisté à ce mouvement. Depuis le Livre blanc sur la défense, ça a changé, on le voit aussi par exemple dans les revues de défense nationale ou les colloques : l’idée que cette transformation serait inévitable s’est imposée, même si on insiste sur l’importance pour l’État de ne pas perdre le monopole de la souveraineté. L’État encadre et restreint généralement l’usage de la violence privée par les classes dominantes et s’est longtemps refusé à privatiser réellement la force. C’est maintenant terminé et il faut s’attendre à des bouleversements sur le champ de bataille. »



  • jeudi 22 juillet 2010 à 10h38, par Idée

    C’est exactement ça : pour sauver leurs places, la clique du gouvernement et des médiatiques serait pratiquement prête à déclencher une guerre mondiale. C’est ce qui inquiète le plus chez eux : ils ont la boite de la force de frappe quand même... Ils étaient déjà limités mais cette « affaire Woerth » a achevé le peu de bon sens qui leur restait.

    On oublie qu’il y a eu 2 morts à l’origine de ces émeutes, 2 personnes tuées par la police...
    Et si le président veut vraiment s’attaquer à la délinquance, il y a une mafia qui s’appelle l’UMP : ce sont les plus rapaces des caïds.

    • jeudi 22 juillet 2010 à 19h24, par JBB

      Sarko s’attaquant à l’UMP, j’aime bien l’idée. Et pour le coup, je serais même prêt à lui refiler cette hache que j’ai mis de côté en attendant des jours meilleurs (façon nuit du 4 août…).

      « Ils étaient déjà limités mais cette »affaire Woerth« a achevé le peu de bon sens qui leur restait. »

      En même temps, vu le niveau garanti en permanence, ça ne change plus grand chose : entre la crétinerie profonde et la profonde crétinerie, ce n’est qu’une affaire de très légère gradation.

    • jeudi 22 juillet 2010 à 21h05, par CaptainObvious

      On oublie qu’il y a eu 2 morts à l’origine de ces émeutes, 2 personnes tuées par la police...

      Sans vouloir défendre la police, le mort c’était un type qui venait de braquer un casino à l’arme lourde, et qui s’est fait (officiellement) flingué en échangeant des coups de feu avec la police. Je vois pas en quoi ça justifie ce qui s’est passé à Grenoble.

      • vendredi 23 juillet 2010 à 19h08, par JBB

        Ben si. Il y a eu quelques très bons témoignages d’habitants ou travailleurs sociaux du quartier publiés sur quelques médias-sites. Et eux montrent bien que c’est l’attitude de la police qui a déclenché le truc : fait de laisser le corps plusieurs heures sur le bitume sans le couvrir, deux balles dans la tête avec le soupçon de l’exécution, comportement agressif et violent des flics avec les gens descendus voir ce qu’il se passait une fois que le mec est mort, etc…

        Je te renvoie à ce billet sur Basta, à cet autre sur les Observateurs de France24, à ce témoignage sur Rue89 et à ce dernier sur Libé. Je ne sais pas si tu les as lus ; si non, ça vaut le coup de le faire : ils te laisseront sur une impression plus nuancée et (sans doute) réelle des choses.



  • jeudi 22 juillet 2010 à 10h39, par HN

    Je vous le remets pour une nouvelle poilade : « Sarkozy entre en ’guerre’ contre la violence »

    En guerre... contre la violence... Ces journalistes ont décidément du talent pour mélanger les mots mais on se demande parfois s’ils comprennent (ou sont conscients de ???) ce qu’ils écrivent. Pourtant, j’ai l’idée reçue que ce sont des gens qui se lisent, se regardent et s’écoutent pas mal en général...

    Comment peuvent-ils faire passer de telles conneries, de tels contresens dans UN titre ??

    Cdlmt

    • jeudi 22 juillet 2010 à 11h25, par Gilles Delouse

      « La guerre c’est la paix »

      On avait déjà eu droit à « la rigueur c’est la relance ». Ils ne se cachent plus : caméras partout, novlangue, violence policière...

      Juste pour revenir sur la situation de « guerre » dans les banlieues, je remettrais rapidement en perspective avec votre interview de Mathieu Rigouste, où il explique que les UTeQ et la BAC se comportent (en gros) comme des forces d’occupation dans les banlieues.
      Ceux qui mettent en place une ambiance de guerre, c’est bien les Sarkozy and co.

      Je ne reviendrai pas sur l’envoi du GIPN, du RAID et du GIGN, qui mettent au même niveau « les prises d’otages, les actes de terrorisme, les mutineries dans les prisons, les interpellations d’individus dangereux ou de forcenés et les tensions dans les banlieues » (pour reprendre la page Wikipedia du GIPN).

      Voir en ligne : Points de Suspension

      • jeudi 22 juillet 2010 à 11h56, par Karib

        Mais... chers camarades, ne vous effarouchez pas. Sarkozy, Bauer, Raufer, Lévy et consorts ont raison. Mille fois raison.
        Comme d’habitude, hélas, la bourgeoisie fait montre d’une véritable conscience de classe, qui fait encore défaut, malheureusement, chez les classes opprimées.
        Nos dominants savent parfaitement qu’ils ne règnent que par la spoliation, l’exploitation, le mensonge, la famine du tiers-monde, le massacre aux quatre coins de la planète. Ils le savent pertinemment et se demandent chaque matin (en se rasant ou en se maquillant, suivant ce que la nature les a faits) combien de temps ça va durer.
        Au fond, ils sont tout étonnés que ça n’ait pas encore pété plus que ça. Et au premier clignotant qui s’allume (parce que les quelques coups de pétoire dans les cités ça n’est qu’un clignotant, qu’un pet de lapin face à leurs chars, leurs avions, leurs missiles, leurs commandos de choc) ils glapissent au massacre généralisé, ils appellent en tremblant leurs milices en uniforme.
        Faut-il leur rappeler que les gardes suisses, des gaillards courageux et bien entraînés, ont été massacrés en vain et qu’ils n’ont pas su empêcher que la tête de Louis XVI et de sa donzelle finissent dans un panier ?
        Non, inutile de le leur rappeler : ils le savent. La preuve, ils en sont déjà à croire à la guerre civile et à appeler l’armée.
        Qu’est-ce que ça sera le jour où....
        Mmmmmmm, j’en salive d’avance.

        • jeudi 22 juillet 2010 à 20h24, par JBB

          @ HN : la contradiction est magnifique, et pourtant elle m’avais échappé. Merci.

          @ Gilles Delouse : tu as raison, le lien avec Rigouste est bienvenu.

          « Je ne reviendrai pas sur l’envoi du GIPN, du RAID et du GIGN, »

          Mais tu fais bien d’en parler, c’est un point que j’avais omis de mentionner. Elisabeth Levy a beau jeu de dire qu’il faudrait envoyer l’armée : c’est déjà peu ou prou le cas. Témoins, certaines des photos publiées, par exemple ICI ou LA.

          @ Karib : je suis tout d’accord avec toi : ceci n’est rien d’autre que la triste logique des choses, enchaînement prévu, prévisible et tout-à-fait cohérent. Et elle n’est peut-être pas si triste que ça, justement, en ce qu’elle montre leur peur et leur effroi. Mais il y est quand même un point où je différerais un brin :

          « Faut-il leur rappeler que les gardes suisses, des gaillards courageux et bien entraînés, ont été massacrés en vain et qu’ils n’ont pas su empêcher que la tête de Louis XVI et de sa donzelle finissent dans un panier ? »

          Il y a quand même un truc qui a changé, me semble t-il, c’est le rapport de forces. Ou plutôt la disproportion entre notre puissance et la leur. S’ils le souhaitent réellement - ou plutôt : s’ils se sentent vraiment acculés et qu’ils décident de passer du maintien de l’ordre à la répression sanglante - ils ont les moyens d’atomiser réellement toutes violences ou contestations. Je ne suis pas sûr - hors écroulement économique du système ou ralliement des forces de l’ordre au peuple - que nous puissions faire de même. Mais j’aime quand même ta conclusion :

          « Mmmmmmm, j’en salive d’avance. »

          Nonobstant, moi itou :-)

          • jeudi 22 juillet 2010 à 20h50, par Karib

            Je crois qu’en fait, les classes dominantes ont toujours eu un avantage militaire écrasant sur les dominés lorsque ceux-ci n’étaient pas massivement soulevés et majoritaires. Le chemin de fer et la Winchester ont eu raison des Indiens, les chassepots et les canons de la Commune de Paris, etc. A chaque époque son degré de développement technique en matière de répression. Voilà pourquoi, d’ailleurs, je trouve parfaitement dérisoire la violence minoritaire face au pouvoir, sauf à avoir le goût du martyr. L’abolition du mode de production capitaliste et de son cortège d’horreurs ne pourra être le fait que d’un soulèvement massif de la classe devenue quasiment universelle, le prolétariat. Les chemins d’un tel soulèvement sont encore à inventer, à imaginer, à préparer, à expérimenter, mais ce qui à mon sens ne fait aucun doute c’est que ce n’est pas à mille, à cent mille ni même à quelques millions qu’on y arrivera.
            Autant dire que ça n’est pas pour tout de suite......

            • jeudi 22 juillet 2010 à 23h41, par JBB

              Pas pour demain ? Crotte, j’avais préparé ma cagoule… :-)

              Pour le reste, je serais plutôt convaincu par les exemples que tu donnes, si je n’avais le sentiment qu’il se joue un mouvement double, inversé. D’un côté, le pouvoir fourbit-améliore ses stratégies et ses armes au fil du temps, avec une capacité de projections et un potentiel de répression croissants. De l’autre, les émeutiers potentiels me paraissent - à ce même fil du temps - de moins en moins armés et préparés pour un éventuel affrontement. A la fin du 19e siècle, les ouvriers ne plaisantaient guère quand ils manifestaient ou faisaient grève : ils venaient équipés (manches de pioche, couteaux, pistolets parfois), ne reculaient pas devant la violence et étaient déterminés ; aujourd’hui, hors certains jeunes de cités et quelques professions marginales (mineurs, dockers, pompiers…), je ne vois guère de gens capables de réellement aller à l’épreuve de force.
              Mais c’est vrai : comme tu l’écris, pour peu que certains conditions soient au rendez-vous (colère, certitude de ne pas avoir grand chose à perdre, prise de conscience politique et sociale), les gens peuvent renouer avec cette capacité à l’affrontement, cette dernière peut se reconstruire et se reconstituer. Ça nous renvoie d’ailleurs à ta conclusion :

              « Autant dire que ça n’est pas pour tout de suite...... »

    • jeudi 22 juillet 2010 à 19h56, par Moh

      Comment peuvent-ils faire passer de telles conneries, de tels contresens dans UN titre ?

      Bonne question.
      A ce stade, il n’est point inutile de rappeler l’aphorisme de Nietzsche : « encore un siècle de journalisme et tous les mots pueront »

      • jeudi 22 juillet 2010 à 20h05, par JBB

        Bien vu.
        Depuis le temps, c’est clair qu’il y a comme une odeur. Forte et déplaisante. Les mots puent, c’est certain.



  • jeudi 22 juillet 2010 à 13h55, par un-e anonyme

    Sarko simple flic

    • jeudi 22 juillet 2010 à 17h08, par Crapaud Rouge

      Plus qu’un simple flic, il a toujours cherché à allumer la mèche, et sans s’en cacher.

      • jeudi 22 juillet 2010 à 19h14, par JBB

        @ anonyme : oui, sinon que rien n’est simple avec lui.

        @ Crapaud Rouge : ben voilà. :-)



  • jeudi 22 juillet 2010 à 14h36, par joshuadu34

    Il y a trois ans (2007), nous avions droit à un petit livre blanc sobrement intitulé « le livre blanc de l’armée », dans lequel notre bon gouvernement lançait, tel Nostradamus, les pistes de l’avenir qu’ils nous prévoyaient...

    Emeutes dans les banlieues, terrorisme galoppant, bandes en plein développement, traffics en tous genres, etc...

    A celà, la réponse était déjà donnée : ouvrir la possibilité d’une intervention militaire dans les dites banlieues... Tu en avais parlé, il me semble, déjà, j’en avais fait de même ailleurs, dénonçant la dérive immonde de leurs pratiques, l’enfummage de leur rétorique, le mensonge de leurs annonces et la violence déjà présente. Enfin, faut-il vraiment réflechir pour s’appercevoir de l’ignominie de leur discours sécuritaire et des possibilités qu’ils s’offrent de se transformer en nouveaux Franco ?

    En 2007, les banlieues, ces ghettos montés par les pouvoirs en place afin d’y parquer la pauvreté, qu’elle ne soit pas visible des centres villes et, donc, éloignée de la vue de la bourgeoisie, connaissaient déjà un taux de chômage important (à près de 40 %). Il n’aura pas fallu trois ans pour faire croitre ce taux et augmenter la sensation de rejet que ressentent ceux qui vivent dans ces lieux ! Aucun avenir n’y existe, si ce n’est celui de la misère omniprésente, pour les jeunes... Cette situation ne conduit qu’à deux choses : l’économie parallèle, afin de copier le monde qu’on leur présente comme étant « magnifique », c’est à dire un monde égocentrique où le sort de l’autre n’importe pas, et, pire où enfoncer l’autre permet d’obtenir encore plus de puissance, où la révolte...

    Le sentiment ressentit à la vue de ce qui se passe rapporte à l’article de Lemi, sur les Black Panters, hier, mouvement étouffé par la même économie parallèle mise alors en place par la CIA (n’oublions pas, en parlant du traffic de drogue, qu’avant de devenir l’ennemi public numéro 1, un certain Manuel Norriega a été « consultant » auprès de la CIA et a touché, en « salaire », des millions de dollars venant en droite ligne des gouvernements US)...

    D’une pierre deux coups (et même beaucoup plus), donc ! On étouffe la révolte, on instaure l’individualisme essentiel à la survie d’un monde capitaliste, on monte de toutes pièces un hydre effrayant le quidam mononeuronal, on détourne l’attention d’une réalité simple puisque les plus voleurs, ceux qui gagnent le plus en pillant le monde sont aussi ceux qui nous gouvernent (il n’y a d’ailleurs qu’à comparer les montants des sommes reconnues comme servant pour les différents graissages de pattes et autres « rétrocommissions » aux sommes, bien inférieures, générées par les traffics de banlieue), et, dernier point, mais non le moindre, on s’arroge, avec l’assentiment de crétins aiguillonés par un ressentit épidermique qui les coupe de toute réflexion, le droit de mettre en place les armes nécessaires afin de réagir violement et rapidement en cas de révolte, révolte qu’on présentera alors comme étant le fait de la voyoucrassie (ben voyons) !

    Cette présence de voyous, elle est souhaitée, encouragée même, montée aussi parfois, afin de favoriser ça ! Combien d’exemples pouvons nous donner de citées dans lesquelles les mairies, voire les régions, balancent des enveloppes aux leaders des traffics ? Tiens, peut-être pourrions nous parler de ce cas, à Béziers, où le traffic se faisait par hélico, et ou l’arrêt de ce traffic a signifié aussi l’arrestation d’un notable élu ?

    Maintenant, j’avoue, je ne suis pas très optimiste, puisque tout montre que ces méthodes, pourtant maintes fois mises en place par le passé, sont de nouveau en place et que l’assentiment est massif...

    Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

    • jeudi 22 juillet 2010 à 21h01, par JBB

      Je ne peux guère que plussoyer (si, si, ça se dit…) à l’ensemble de ton commentaire. Peut-être un peu moins à la toute-fin, parce que je suis plus sceptique (comme la fosse) sur l’implication dans les trafics : qu’il y ait un laisser-faire en de nombreux lieux (pour le côté soupape de sécurité) et que certaines affaires puissent démontrer une implication d’élus locaux, ok ; mais que ce système soit généralisé, j’y crois moins.

      Enfin, c’est un point de détail. :-)



  • jeudi 22 juillet 2010 à 15h40, par un-e anonyme

    C’est curieux, en lisant cet article, j’ai les paroles d’une certaine chanson qui résonne dans la tête :

    C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards

    Tous ces gros qui font la foire

    Si pour eux la vie est rose

    Pour nous c’est pas la même chose

    Au lieu d’se cacher tous ces embusqués

    Feraient mieux d’monter aux tranchées

    Pour défendre leur bien, car nous n’avons rien

    Nous autres les pauv’ purotins

    Tous les camarades sont enterrés là

    Pour défendr’ les biens de ces messieurs là

    Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendront

    Car c’est pour eux qu’on crève

    Mais c’est fini, car les trouffions

    Vont tous se mettre en grève

    Ce s’ra votre tour messieurs les gros

    De monter sur l’plateau

    Car si vous voulez faire la guerre

    Payez-la de votre peau

    • jeudi 22 juillet 2010 à 16h16, par Karib

      Tout à fait d’accord avec ces descriptions, notamment celle de Joshua du 34, mais encore une fois, je ne trouve pas là matière à m’indigner. Nous sommes en guerre. En guerre sociale, certes, mais en guerre. Sauf que beaucoup d’entre nous ne le savent pas et croient naïvement que nous sommes en « démocratie. » Or, c’est bien connu, lorsqu’on est en guerre, c’est l’état de siège qui règne. Fini la plaisanterie démocratique.
      Donc, nous sommes en guerre, certains d’entre nous ne le savent pas, mais eux, Eux les dominants, le savent parfaitement. Et ils agissent en conséquence. Par la force et par la ruse. Par la propagande de guerre. L’infiltration d’espions. L’intimidation. L’intoxication. Le bombardement médiatique.
      Mais si nous sommes en guerre (sociale) pourquoi s’indigner que l’adversaire utilise des méthodes de guerre ? C’est parfaitement normal.
      Il serait naïf d’attendre de la police et de l’armée qu’elles soient « républicaines » (Siné, à l’époque de la guerre d’Algérie, avait fait un joli dessin là-dessus.) Il serait naïf d’attendre que Sarko et sa clique soient de « gentils » gouvernants.
      Ils sont tout simplement à la manoeuvre. On ne peut pas le leur reprocher. Ils font leur boulot de gestionnaires du capital.
      Cessons de nous plaindre et rendons les coups !
      Scrogneugneu !!!!!

      • jeudi 22 juillet 2010 à 21h27, par JBB

        @ anonyme : jolie chanson ; elle date du début du XXe ?

        @ Karib : « Mais si nous sommes en guerre (sociale) pourquoi s’indigner que l’adversaire utilise des méthodes de guerre ? . »

        C’est une très bonne question. Et pour moi - au moment de m’atteler au clavier - c’est de plus en plus un problème : à quoi sert de s’étonner-se scandaliser des moyens employés puisqu’ils rentrent tout à fait - in fine - dans la logique de nos ennemis. S’offusquer est rentrer dans la logique démocratique, ne pas le faire m’est au fond impossible : je navigue en permanence entre ces deux positions.

        « Cessons de nous plaindre et rendons les coups ! Scrogneugneu ! »
        Scrogneugneu itou :-)

        • jeudi 22 juillet 2010 à 23h41, par Anonyme de 15:40

          @ JBB :

          Oui, en effet... jolie chanson. Et triste. Mais jolie...

          Elle date de 1917, si je ne me trompe.

          C’est curieux quand même, si on fait un parallèle. Parce que :

          La police de proximité, c’était quoi ?
          Ça serait pas des mutins, qui refuseraient de « faire la guerre » ?
          Allez hop... fusillés pour l’exemple !
          Et que ça serve de leçon !

          • vendredi 23 juillet 2010 à 20h17, par Maximus

            C’est la chanson de la Craonne ! très beau chant ! Comme quoi même en 17, après 3 années de guerre, les gars n’avaient pas oublié et/ou retrouvé qui étaient leurs vrais ennemis. La situation actuelle est quand même inquiétante, la « conflictualisation » des banlieues en zone de guerre montre que la bourgeoisie se prépare, une foi de plus à faire la guerre et si il le faut à saigner la population pour maintenir ses privilèges... La guerre d’Algérie n’est pas si loin.
            En tout cas, bientôt on va pouvoir voir apparaître le nouveau parti du changement ! Le UFMPN (Union du Front et du Mouvement Populaire National) qui sonne aussi bien que NSDAP non ?^^

        • vendredi 23 juillet 2010 à 01h09, par SL

          S’offusquer est rentrer dans la logique démocratique, ne pas le faire m’est au fond impossible : je navigue en permanence entre ces deux positions.

          bah demande conseil à nos amis insurrectionalistes :) :

          « Il n’y a pas à s’indigner du fait que s’applique depuis cinq ans une loi aussi notoirement anticonstitutionnelle que la loi sur la Sécurité quotidienne. Il est vain de protester légalement contre l’implosion achevée du cadre légal. Il faut s’organiser en conséquence. »

          mais sinon très bon article ! d’ailleurs le monde t’a copié ; (quoiqu’ils ont eu la flemme ils ont traité que sarkozy)

          mais j’avoue que je rejoins plutôt l’avis de Karib ; on a aussi notre vocabulaire martial qui ressort de temps en temps (« contribution à la guerre en cours », « et la guerre est à peine commencée », « et bien la guerre », « introduction à la guerre civile », « guerre sociale » « guerre diffuse », etc.). on remarque aussi que ca vient beaucoup de tiqqun et de l’IQV.

          • vendredi 23 juillet 2010 à 19h26, par JBB

            @ Anonyme de 15:40 : comme dirait l’autre, sur le sujet de la police de proximité : « La police de proximité est là pour prévenir mais si elle est faite au détriment du travail d’investigation et d’interpellation, elle ne sert à rien... (…) Vous n’êtes pas des travailleurs sociaux. Les citoyens attendent d’abord de vous que vous arrêtiez les délinquants ».
            Hop, rompez !

            @ SL : « demande conseil à nos amis insurrectionalistes »

            Pour le coup, le passage que tu as dégotté résume bien le problème. Reste un point sur lequel je suis plus partagé : ce cadre socio-réformisto-légal reste l’axe de réflexion d’énormément de gens, même à l’extrême-gauche ; et le restera sans doute encore pour longtemps ; comment on leur parle, à eux, si on l’évacue totalement ?

            « d’ailleurs le monde t’a copié »

            L’œuf, la poule, toussa-toussa… :-)
            (Pour le coup, faut être honnête : cet article du Monde était en ligne avant mon modeste billet)

            « on a aussi notre vocabulaire martial »

            Bien vu. C’était d’ailleurs le cas à la fin des années 70, avec la « militarisation » d’une partie du mouvement autonome italien.

            • dimanche 25 juillet 2010 à 00h27, par joshuadu34

              « la police de proximité est là pour prévenir... », et d’ailleurs, elle prévient : « halte, où je tire ! »...

              Juste, on pourrait lui reprocher un petit défaut, c’est de prévenir après, surtout quand il s’agit de Rroms où de jeunes des citées...

              Remarquez, elle est déjà TRES en avance quand il s’agit de condamner et de rendre la sentence (t’as remarqué le nombre de coupables qu’il peut y avoir chez les prévenus -tiens, encore un signe-, avant même leurs procès ?), on peut pas être en avance sur tout !!!

              Tiens, même leur ministre, quand il s’agit d’enquête sur son parti et ses dérives, prévient qu’elle ne « laissera personne essayer de faire des pressions sur le déroulement de ces enquêtes ». « Quand je dis personne, cela concerne aussi bien le gouvernement que les politiques, les députés et les avocats » ! Forte ! D’ailleurs, depuis, on la surnome Michelle Elliott Nessie ! On regrettera juste qu’elle ne prenne pas les mêmes précautions dans d’autres affaires, comme celle de Tarnac, par exemple...

              Bon sang, on en rigole, mais il y en a deux (au moins), cette semaine, qui rigolent moins de leur rencontre avec les keufs... Alors, quand même, je transmet toute ma sympathie aux familles, comme on dit !

              Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...



  • jeudi 22 juillet 2010 à 16h56, par un-e anonyme

    Bonjour et merci pour votre article. Juste une erreur à signaler : il s’agit de Xavier Raufer et non d’Alain.
    Mais comme Alain Bauer et Xavier Raufer sont copains comme cochons, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

    • jeudi 22 juillet 2010 à 19h08, par JBB

      Crotouille, je m’étais emmêlé les pinceaux. Je corrige de ce pas, merci.

       :-)



  • jeudi 22 juillet 2010 à 17h06, par Crapaud Rouge

    « les thuriféraires de l’ordre ne prospèrent que sur son envers supposé » : oui, c’est évident depuis longtemps. Ils sont les premiers à trouver leur intérêt dans le désordre, à en faire LEUR guerre. Et ils finiront par l’avoir, ces salauds !

    • jeudi 22 juillet 2010 à 19h06, par JBB

      Oh que oui. On désertera, bien sûr, mais ça ne nous permettra pas pour autant de passer à travers les gouttes.



  • jeudi 22 juillet 2010 à 17h26, par Olivier Bonnet

    Il me semble que la Lévy parle de gamins « discriminés », pas « discrédités ». Ce qui est bien dans le sens de la bien-pensance réac, qui stigmatise le « laxisme » de la gauche et des bobos, compréhensifs pour la racaille excusée à cause du contexte social...

    Voir en ligne : plumedepresse.net

    • jeudi 22 juillet 2010 à 19h04, par JBB

      Tu as raison, c’est une bête erreur de ma part ; avec « discréminés », ça colle beaucoup mieux.
      J’ai corrigé, merci.

    • jeudi 22 juillet 2010 à 19h59, par Moh

      Lévy parle ?

      Il me semble qu’elle éructe et vomit. JBB écrit : « Elle n’est rien - si ce n’est un glacial coup de vent. », encore que je n’ai point entendu parler de pet glacial.

      • jeudi 22 juillet 2010 à 21h49, par JBB

        « Il me semble qu’elle éructe et vomit. »

        Tout à fait. Mais parfois, entre les deux, elle glapit et même - horreur - rit.

        • samedi 24 juillet 2010 à 13h55, par Dominique

          Parmi les agités du bocal va-t-en guerre, il ne faudrait pas négliger le plus obsessionnel et compulsif : Rioufol. Son dernier billet est édifiant. Il déclare qu’il ne faut pas stigmatiser les Roms, mais c’est pour déclarer dans le second paragraphe qu’il faut mener la guerre aux musulmans. On nage en plein délire tartufesque.

          Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com



  • jeudi 22 juillet 2010 à 17h35, par Guy M.

    A vendre, cause guerre imminente et probable fuite dans le maquis, belle Ferrari ayant peu servi, immatriculée dans le neuf-trois. Prix à débattre, mais à régler uniquement en argent propre. S’adresser à la rédaction qui transmettra.

    Comme ton billet est parfait, et que je n’ai rien à ajouter, je me suis permis d’ajouter une touche de sérieux dans les commentaires.

    Et un peu d’autopromotion...

    A la guerre comme à la guerre.

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • jeudi 22 juillet 2010 à 21h44, par JBB

      Le maquis ? Tu m’invites ?

       :-)

      Pour la Ferrari, il doit y avoir moyen de s’arranger. Si tu peux attendre trois semaines que j’écoule les quatre kilos qu’il me reste en stock, je te balance tout ça en belle liasse de dix ou de vingt, ça financera ton maquis. On tope ?

      « Comme ton billet est parfait »

      Rhôôôô…
      (J’ai l’air con quand je rougis. Ça se marie mal avec les remontées de rosé)



  • jeudi 22 juillet 2010 à 21h51, par Sourire

    A propos de « deux violents emballements ( sans guère de perspectives politiques, si tu veux mon avis) » : il y a dans cette phrase comme du mépris à l’ égard de manifestations de colère parce que les participants ne tiennent pas le langage codifié de la militance politique.

    La lutte politique s’ exprime au tout début par des explosions de colère, précisément parce qu’ il n’ existe ni expérience suffisante ni organisation comme lorsque les ouvriers s’ en prenaient, naguère, à leurs machines. La révolution de 1789, elle même, n’ a pas surgi ex nihilo : elle a été l’ aboutissement d’un long processus de maturation et de clarification ( les Lumières )commencé par des explosions de colère, des jacqueries qui, en apparence, n’ avaient guère de perspectives politiques. Les premières résistances n’ ont pas conscience d’ elles mêmes.

    Ce mépris ou cette condescendance à l’ égard de ces « emballements violents » font, malheureusement, le jeu du pouvoir qui s’ efforce de cloisonner les luttes et empêcher la solidarité de s’ exprimer, ne serait ce que verbalement. Division des catégories populaires selon les origines ethniques ou religieuses, d’ une part, indifférence des milieux censés témoigner leur solidarité en faisant le lien entre toutes les manifestations de résistance ou d’ opposition à l’ ordre et leur donner un débouché politique.

    Ce mépris ou cette condescendance de ceux qui se prétendent éclairés conforte ceux qui « explosent » dans l’ idée qu’ ils sont seuls face à la puissance et la force du pouvoir et contribue, ainsi, à les démoraliser et les figer dans leur ressentiment à l’ égard des autres composantes des catégories populaires.

    • jeudi 22 juillet 2010 à 23h09, par JBB

      Je ne crois pas qu’il s’agisse de « mépris » ; c’est juste que je ne veux pas coller mes grilles d’analyse politique sur toute chose, sans les passer au crible d’un minimum de regard critique. En l’espèce, je ne me fais pas obligation de cautionner toutes les actions de dominés juste parce qu’ils sont des dominés. Les pauvres, les exploités, le peuple font aussi des conneries ; quand c’est le cas (je ne dis pas que c’est le cas ici, mais je n’en savais rien au moment de l’écriture du billet ; depuis, ça a évolué), je ne me sens pas tenu de déclarer ma solidarité.

      • vendredi 23 juillet 2010 à 00h21, par Sourire

        @JBB : il n’ est nul besoin d’ analyse pour ressentir et comprendre que ces « emballements violents » sont, en tant que tels, des expressions de résistance et de défi à la volonté et la force du pouvoir ; ce sont autant d’ occasions pour dénoncer l’ arbitraire du pouvoir.

        Il ne s’ agit pas de caution mais de solidarité et la solidarité n’ exclut pas la critique si nécessaire ; la solidarité donne du courage et du moral à ceux qui luttent et la critique les aide à mieux lutter. Mais la première des choses est le moral qui rend ouvert à la critique. Tout comme l’ amour n’ implique pas la complaisance.

        La solidarité est un devoir, une responsabilité pour ceux qui aspirent à un vrai changement .

        • vendredi 23 juillet 2010 à 10h17, par Karib

          Il me semble, là, que c’est JBB qui a raison. Il n’y a nulle solidarité obligatoire avec toutes les jacqueries des dominés, ce qui relèverait, au fond, d’une forme de mépris paternaliste sur fond de culpabilité parce qu’on n’appartient pas aux couches les plus exploitées (habitants des cités, sans papiers, sans domicile fixe, etc.) Quand les gamins des cités écoutent bouche béé des crétins barbus en longue robe et à calotte sur la tête leur expliquer les bienfaits du communautarisme, la nécessité de surveiller leurs soeurs facilement corrompues par les « Français », etc. je ne me sens nullement solidaire de leur niaiserie. Même si je tente d’en comprendre les ressorts. Quand ils crament la voiture de leur voisin qui a eu le tort de garer sa twingo pourrie en bas de chez lui pour aller au boulot le lendemain matin, je ne trouve pas ça forcément très admirable. Même si, là encore, je fais un effort pour comprendre. On pourrait multiplier les exemples à l’infini.
          La distance de la révolte à la révolution c’est ça. Ce qui ne veut pas dire mépris des « organisés » pour les « inorganisés » (voire mépris des petits bourgeois blancs et bien Français pour les « indigènes » et leurs descendants, comme le glapissent sans cesse les adorateurs du communautarisme, les adulateurs de la « différence ») mais exigence de rassemblement, effort pour sortir de l’aliénation. Volonté d’en finir avec l’oppression.

          • vendredi 23 juillet 2010 à 13h44, par Varan des khlongs

            Ouais tout à fait d’accord avec ça. Les jeunes des cités représentent un potentiel révolutionnaire inexploité (tout comme Bakounine voyait dans les bandits russes de possibles futures aides à la « Cause »...on me pardonnera la simplicité du schéma), ce qui ne veut pas dire qu’en l’état actuel des choses il faille applaudir à la moindre forme de protestation. Y’a encore du travail à faire.

            Sinon j’ai été assez frappé dans toute cette affaire par le bel amalgame fait par le pouvoir en ce qui concerne les populations d’origine Rom. On a vraiment tout entendu : Roms, Gitans, Manouches, Gens du voyage etc...tout ceci mélangé dans un beau discours réactionnaire, aux relents bien dégueu...

            Le fait que différents groupes de la grande famille des Roms vivent en France depuis plusieurs siècles (les derniers étant arrivés sous le franquisme) n’a pas l’air de gêner les Hortefeux et autres haut-placés de la réacosphère (je reprends l’expression). « Faisons simple et foutons tout le monde dehors », semblent nous dire ces messieurs. Mendiants d’Europe Centrale et de l’Est des grandes villes, Gitans espagnols sédentarisés en HLM, Manouches/Sinti des cités semi-nomades (ou juste un quart...), et pourquoi pas même les derniers vrais nomades (si on les trouve).

            Sinon, chapeau bas pour l’article, que j’ai trouvé excellent. Et moi je suis tout à fait certain que ce genre de textes on en a besoin (réponse au débat survenu plusieurs fois sur le site).

            Bisous !

          • vendredi 23 juillet 2010 à 15h33, par Sourire

            @Karib : vous vous réservez pour la Révolution avec un grand R bien propre et bien nette, tracée à la règle, sans ratures de préférence ; bien entendu, vous ne voulez pas perdre votre temps et votre énergie avec des petites révoltes, et encore moins si elles sont le fait de gens qui ne sont ni de votre catégorie sociale, ni de votre univers culturel. Si je comprends bien, la révolution ça se fait entre gens de bonne compagnie et on ne se mélange surtout pas.

            Ces petites révoltes ne méritent, au fond, que votre indifférence ou même votre dédain parce que les acteurs ne crient pas à tue tête « révolution, révolution ! ». C’ est vous qui décidez ce qui est la révolution et ce qui ne l’ est pas.

            C’ est avec ce genre de raisonnement que le PCF a accueilli la revendication de l’ indépendance de l’ Algérie : l’ indifférence et le dédain qui se sont transformés en complicité avec le système colonial par le vote des pouvoirs spéciaux. C’ est l’ honneur de quelques militants d’ avoir désobéi à leur direction en se solidarisant activement avec les « rebelles » algériens ( communautaristes ? ). La révolution socialiste, on l’ attend toujours et le PCF est ratatiné.

            Alors, prenez garde à ne pas rater le train.

            • vendredi 23 juillet 2010 à 18h08, par Karib

              chère soeur Sourire, prenez la peine de lire les commentaires avant de vous lancer tête baissée sur le chiffon rouge.
              Je n’ai rien écrit qui puisse justifier cet emportement.
              Simplement, j’essaye de réfléchir, de ne pas me précipiter, radieux, dès qu’une bagnole brûle ou qu’une vitrine de magasin est descendue, en me disant que ça y est, ce sont les premiers frémissements de la révolution.
              Toute violence n’est pas grosse de transformation sociale, et tout ce qui vient des exploités n’est pas forcément admirable.
              Il y a aussi des mouvements collectifs de prolos racistes, réacs et sexistes.

              • vendredi 23 juillet 2010 à 19h45, par JBB

                @ Sourire : "La solidarité est un devoir, une responsabilité pour ceux qui aspirent à un vrai changement

                pour moi, il n’y a pas de « devoir de solidarité ». Encore pour une fois, je ne me sens pas solidaire de toutes les réactions-manifestations-emballements de ceux qui sont opprimés - même si au final, c’est souvent le cas. Et il me semble, justement, que ma solidarité (pour modeste et sans influence soit-elle) a d’autant plus de sens et de poids qu’elle ne s’exprime pas automatiquement.

                Après, j’ai beaucoup de mal avec les mots « devoir », « responsabilité » : en le domaine politique, je me sens des convictions, des envies, des désirs, des besoins, mais pas de « devoir » ni de "responsabilité. Ça a un côté très ligne du parti.

                @ Karib : pas mieux :-)

                @ Varan des khlongs : « Sinon j’ai été assez frappé dans toute cette affaire par le bel amalgame fait par le pouvoir en ce qui concerne les populations d’origine Rom. »

                Oh que oui. Le régime a - sur ce coup - largement repoussé ses limites habituelles (pourtant très très larges…) en matière de manipulation crasse, crétine et dangereuse. Après, les médias ont fait leur boulot, je trouve, reprenant largement les définitions des termes et démontant l’ineptitude (je sais, ça ne se dit pas…) de tes propos.

                « Sinon, chapeau bas pour l’article »

                C’est gentil, merci. Et pour la peine : bisous aussi :-)



  • jeudi 22 juillet 2010 à 23h37, par un-e anonyme

    Cet article, ses commentaires et les récents événements me remettent en mémoire un article du Jouet enragé de juillet 2007, qui décrivait les accords militaires bilatéraux de « coopération des polices » signés entre la France et le Mexique par Chirac en novembre 1998. Formation, échange d’expérience, matériel... tout est prévu pour donner un « nouvel élan » à la coopération des deux armées. Où je veux en venir, c’est que peu après dans un rapport de la commission des affaires étrangères du Sénat suite à une mission effectuée au Mexique en février 1999, à propos de cette « coopération franco-mexicaine dans les domaines des armées, de la police et de la justice », les sénateurs béats d’admiration notent que ces accords sur la « coopération opérationnelle et technique » « ont un impact sur la situation de sécurité intérieure française », justement « dans les quartiers sensibles ».. En 2000, un décret présidentiel français contresigné par Jospin et Védrine, décide de confirmer son « soutien » au gouvernement mexicain, « considérant que l’information et l’échange d’expériences contribueront à une meilleur efficacité des systèmes de sécurité publique »...
    Allez, j’ajoute une dernière couche, dans le « Mémorandum de la France au CAD (Comité d’aide au développement) » (trouvé sur le site du Ministère des affaires étrangères à l’époque) daté du 24 janvier 2006 :
    "En synergie avec la politique d’amélioration de la justice de proximité (sic) dans les quartiers sensibles français, des projets pilotes sont développés(..) au Mexique et ailleurs.
    La France aide à mettre en place des services de police capables d’assurer démocratiquement la sécurité et la protection civile des populations, de maintenir l’ordre public et de préserver les institutions dans le respect des libertés publiques et des droits de l’Homme (sic)"

    Autrement dit, si j’ai bien tout compris, le Mexique c’est trop pratique pour s’entraîner un peu avant d’appliquer les mêmes méthodes chez nos indiens à nous, qui habitent les banlieues.
    Quand on a en souvenir les hauts faits de la police préventive mexicaine (PFP) dans la répression d’Atenco et Oaxaca en 2006 avec l’aide des « experts » français (c’était qui le ministre de l’intérieur à l’époque ?), on a une idée de quoi tout ce petit monde est capable. Euh, vous me dites si je suis hors sujet.

    Anne

    (pour lire tout l’article, harceler Le Jouet enragé pour qu’il mette ses archives à jour)

    • vendredi 23 juillet 2010 à 20h08, par JBB

      Yep miss

      Le Jouet Enragé ? Tu as de saines lectures ; ok, j’étais déjà au courant :-)

      Je ne trouve évidemment pas du tout qu’on soit hors-sujet ; au contraire, on est en plein dedans. Le témoignage de la radio mexicaine Ké Huelga, publié il y a quelques jours (et malheureusement assez peu lu), l’illustre d’ailleurs parfaitement.

      J’ignorais - même si ça ne m’étonne pas - l’existence de ces accords d’échange en matière de maintien de l’ordre. Et ça va largement dans le sens de Mathieu Rigouste, qui documente méticuleusement ces échanges internationaux en matière de répression et le nouveau capitalisme qui en naît.
      Pour finir, ça m’intéresse, cette présence d’experts français à Atenco et Oaxaca. Tu as des trucs là-dessus ?

      Hop, vives salutations



  • vendredi 23 juillet 2010 à 09h44, par tiétienne 3000

     × pour grenoble, très intéressant papier des autochtones de Pièces et Main d’Oeuvre http://www.piecesetmaindoeuvre.com/...
     × pour l’afghanistan et nos soudards, il semble que les stocks d’armes soient écoulés puisque il est question d’arrêter de saigner les afghans.

    • vendredi 23 juillet 2010 à 19h52, par JBB

      Merci pour le lien vers le billet de PMO, leur texte est (comme d’habitude) très bien, en effet.



  • vendredi 23 juillet 2010 à 14h59, par David

    C’est assez effrayant d’entendre le président de la république dire qu’il est en guerre avec une partie de la population, de voir que l’on laisse cette violence s’installer parce que l’on s’en sert pour la politique.
    En gros je veux dire que je ne suis pas d’accord avec le gvt mais par contre il ne faut pas seulement critiquer mais proposer des solutions.

    • vendredi 23 juillet 2010 à 19h54, par JBB

      Une seule solution, la révolution !

       :-)

      (Ok, je plaisante. Après d’accord : toute critique ne peut faire l’impasse sur la question du changement et de ses conditions)



  • vendredi 23 juillet 2010 à 18h02, par J.Gorban

    après avoir lu l’ensemble des message, j’ai surtout eu l’impression de lire une impuissance devant les évènements, à cause d’un manque d’alternative « crédible » à opposer.
    Beaucoup de sujets ont été abordé ; je reviendrai que sur un sujet

     × la violence :
    comme cela a été dit, de tout temps le rapport de force brute ( je ne parle pas du rapport de force social mais bien militaire, allant du flic aux CRS aux militaires et pour finir aux milices ) a toujours été en défaveur des exploités sauf exception qui confirme la règle ( chacun regardant sincèrement le passé ne peut que tirer cette conclusion )
    et pour reprendre ce que dit Anne, NON, on n’a aucune idée de quoi tout ce petit monde est capable : car il sera capable de l’inimaginable pour sauver sa position sociale !

    la seule possibilité, je dis bien la seule, que ce rapport de force militaire soit en faveur des exploités c’est dans le cas où la force coercitive est elle-même influencé par soit l’effondrement économique soit par l’alternative sociétale proposée par les exploités ( car je me place dans une vision internationaliste, on a vu ce que peut donner l’alternative dans un seul pays )

    à partir de ce constat, quelle conclusion est tirée ? et bien recommençons à croire en la violence !

    déjà là nous devrions nous poser la question du pourquoi de ce déni historique : est ce parce que la militance est encore majoritairement masculine ? parce qu’il en a toujours été ainsi du recours à la violence ?
    ou est ce la paresse ?, la peur ? de s’engager véritablement dans la construction d’une alternative.

    Car, en attendant l’effondrement économique ( mais est on si sûr que cela arrivera ? ) pourquoi ne pas s’engager dans la construction théorique et pratique d’une alternative sociétale.
    De toute façon, nous aurons à affronter la violence des possédants, mais au moins nous saurons pourquoi nous nous battons. Car la victoire est à portée de main pour qui se bat POUR, rarement pour qui se bat contre …….

    Et je pense que la non-violence et la non participation au spectacle médiatique électoral ( à condition d’avoir des activités concrètes à proposer ) ont une chance plus grande d’emporter l’adhésion de larges pans du peuple que de continuer à prêcher des théories politiques ( communistes, socialiste, anarchistes…..) qui annoncent des lendemains qui chantent

    Et je pense que la non-violence et la non participation au spectacle médiatique électoral ( à condition d’avoir des activités concrètes à proposer ) ont une chance plus grande d’emporter l’adhésion de larges pans du peuple que de continuer à prêcher des théories politiques ( communistes, socialiste, anarchistes…..) qui annoncent des lendemains qui chantent

    Je rajouterai qu’il serait aussi nécessaire de s’apercevoir que la révolution bourgeoise a été la conclusion d’un processus et non le commencement !!!!!!!!!

    PS : alors que je revenais sur mon commentaire avant de le poster , je viens d’imprimer une nouvelle revue : La traverse des Renseignements généreux ( http://www.les-renseignements-gener... ) ; en réponse à ma première phrase. ( je ne suis pas à Grenoble ……. )

    Le premier chapitre intitulé « Nous avons besoin de visions positives « résume assez bien mon état d’esprit
    Je ne citerai que ce paragraphe et sa dernière phrase

    « Chaque semaine ou presque sort une nouvelle publication dénonçant un aspect de l’ordre établi, expliquant combien l’économie capitaliste est inégalitaire, le système industriel déshumanisant, la démocratie représentative dépolitisante, les médias serviles, la publicité aliénante, etc. En revanche, il existe très peu de publications qui proposent et décrivent de nouvelles visions positives de la société, des alternatives possibles et crédibles. S’il est fondamental de critiquer la situation actuelle et d’alerter sur les désastres en cours, ces efforts peuvent, s’ils ne sont pas accompagnés de perspectives réalistes, contribuer à renforcer les sentiments d’angoisse, d’impuissance et finalement les tendances individualistes de la population. D’où l’urgence d’imaginer des chemins praticables vers d’autres rapports au monde, de meilleures organisations économiques et sociales plus égalitaires, plus démocratiques, plus sobres. « 

    • vendredi 23 juillet 2010 à 21h05, par ZeroS

      Je partage un constat : la production de la critique est exponentielle, s’étale sur les librairies et sur la Toile, satisfait la narcisse du militant (moi-même) et se vend mieux que les thèses prospectives sur les propositions alternatives. Par exemple, est-il nécessaire de lire la pléthore d’auteurs qui paraphrasent ou présentent la pensée de K. Marx. Le lecteur n’est-il pas capable de replacer l’analyse de K. Marx (et de produire sa propre critique) dans la société contemporaine en allant directement vers l’œuvre sans passer par différents filtres ? La prolifération des intermédiaires fait tourner les imprimeries. En effet, quel intérêt pour un éditeur de publier des auteurs dont les droits sont publics ?

      En revanche, les personnes investies dans des alternatives de toutes sortes existent et sont testées, avec succès. Prenons le texte L’urgence paysanne du lien précité, est-il nécessaire de glousser pendant des heures sur les AMAP ? Sans grande publicité, nous passons de 40 associations à 1200 en moins de 10 ans en touchant des personnes qui ne viennent pas nécessairement d’univers militants. Le passage à l’action permet d’éprouver des limites et de s’adapter. Vous me direz que le risque est l’absorption par l’Institution et/ou le système capitaliste. Il existe, mais l’heure est plutôt à la répression en cherchant des moyens pour capter ces volumes d’échanges monétaires non taxés. A partir de là, s’articule plein d’autres actions et réflexions : sortie totale de l’économie de marché pour le paysans, système d’échanges local, foncière agricole, formations des paysans, régulation de la spéculation immobilière, etc. C’est un exemple parmi tant d’autres.

      Cyniques, certains diraient que ces propositions ne sont que pour la petite bourgeoisie intellectuelle. Mais, d’où est sortie le Palmas, monnaie sociale, développée dans un quartier de Fortaleza ? Pour éviter les euphémismes : d’un bidonville, d’un favelas. Un des ingrédients majeur fut la lutte au niveau local. En France, nous partons d’une situation nettement moins dégradée. Il n’y a aucune fatalité. Combattre au local n’empêche guère d’être présent à d’autres échelles et dans d’autres champs !

      Peut-être, devrait-il y avoir plus de place pour des exemples d’utopies concrètes passées, présentes et à venir sur Article XI ?

      • samedi 24 juillet 2010 à 13h05, par SL

        Peut-être, devrait-il y avoir plus de place pour des exemples d’utopies concrètes passées, présentes et à venir sur Article XI ?

        y’en a plein des présentes, j’ai mis longtemps à en trouver, mais y’en a. En fait, elles ne se trouvent pas sur internet (ou très peu du moins). celles que je connais sont surtout des sortes de communes autonomes à la campagne, de gens qui « vivent le communisme et répandent l’anarchie » hehe, mais pas que.
        si ca t’intéresse, je devrais créer un jour une section communes autonomes sur mon site à ce sujet, qui présenterait certains de ces projets, et qui donnerait des tuyaux quant à leur réalisation concrète. moi même j’ai pour projet de faire ca avec des amis.
        si on l’a pas encore fait, c’est que pour mettre en oeuvre de tels projets, les connaissances, les compétences et les savoirs à apprendre sont nombreux, et un minimum d’argent nécessaire :)

        Voir en ligne : bloom02

        • lundi 26 juillet 2010 à 02h21, par ZeroS

          @ SL :

          Je connais aussi quelques lieux de ce type. C’est effectivement courageux d’envisager un tel projet et ça nous ramène à notre situation de personnes hors sol qui ne savent ni dresser des murs, ni planter des choux.

          Mais, pour être franc, avant de penser à des communautés autogérées plus ou moins autarciques, je pensais à des réalisations alternatives économiques, écologiques, politiques et sociales séculières, bien inscrites dans notre société urbanisée et qui, malheureusement, n’ont rien d’utopiques mais ouvrent à leur manière d’autres chemins des possibles que l’autoroute du fun shopping.

          • lundi 26 juillet 2010 à 12h05, par SL

            « Pourquoi les communes ne se multiplieraient pas à l’infini ? Dans chaque usine, dans chaque rue, dans chaque village, dans chaque école. »

            c’est partout qu’il faut développer ces communes autonomes (j’insiste sur le terme :))

            les CA à la campagnes, si elles sont populaires, c’est pour une raison très simple : malgré la difficulté technique, on sait comment faire. C’est plus dûr d’imaginer de tels projets en ville, parcequ’il faut les insérer dans un environnement un peu plus hostile, mais ca ce fera aussi. de toute façon on a pas le choix.

            c’est illusoire de croire que tout le monde peut et veut vivre à la campagne, et surtout pour des raisons pratiques. il suffit d’étudier les sociétés paysannes pour observer que l’exode rural est inévitable (principalement à cause de l’accroissement de la population ; on fait quoi quand on nourrissait 4 personnes avec 2 hectares et demi et que des bébés naissent par exemple ?)

            enfin, je tiens à préciser aussi que dans les CA à la campagne, ce n’est pas l’autarcie qui est visé, mais l’autonomie, et ce pour la liberté, car comme la si bien dit l’ami Kaczynski :

            “La liberté suppose de garder le contrôle (soit seul, soit au sein d’un PETIT groupe) de tous les problèmes vitaux qui se posent à l’homme au cours de sa vie ; ces derniers concernent la nourriture, l’habillement, le logement et la protection contre tous les dangers pouvant survenir dans son environnement. La liberté est synonyme de puissance, non pas le pouvoir de diriger les autres, mais la capacité de maîtriser les événements de sa propre vie”.

            ou encore Crimethinc :

            « Si nos désirs sont des contruits, si nous sommes le produit de notre environnement, alors notre liberté dépend directement du contrôle que nous avons sur cet environnement. C’est n’importe quoi que de dire que les femmes sont aujourd’hui libres de s’habiller comme elles veulent et d’avoir le corps qu’elle veulent lorsqu’elles grandissent entourées de publicité sur les pillules amincissantes et des posters de modèles anorexiques »

            • lundi 26 juillet 2010 à 17h21, par ZeroS

              L’autarcie n’a pas de sens, j’en conviens.

              Je ne pense pas que les métropoles soient une fatalité. Les causes des migrations vers les villes sont multiples. Elles diffèrent sensiblement en fonction des lieux et des époques même si il semble que la structuration et le développement de l’économie (pré-)capitaliste ait souvent des conséquences sur les hinterlands paysans. En Angleterre (fin XVIIIe et début XIXe siècle), la fin des enclosures et le début de l’industrialisation a mis fin à la pluri-activité (agriculture et artisanat à domicile), paupérisant une partie de la population migrante nouvellement urbaine.

              Aujourd’hui dans certains pays d’Afrique, la pénétration des industries agroalimentaires avec l’assentiment d’hommes politiques incompétents détruit les organisations (sociales) paysannes, poussent des individus vers les périphéries des villes saturées, l’absence ou le bricolage d’emplois de fortune et produit de réelles difficultés d’approvisionnement des mégalopoles. Avec le fameux One Billion Hungry, l’organisation industrielle de l’agriculture prouve juste qu’elle est incapable de nourrir une partie conséquente de la planète. La faute n’est pas la hausse de la population (sus au néo-malthusianisme !) mais une organisation transnationale de la distribution alimentaire a-territoriale, anti-écologique et dont la seule fin n’est pas d’alimenter des personnes, mais de générer des pourcentages de croissance à deux chiffres pour satisfaire l’appétit insatiable des actionnaires.

              Les villes regorgent d’espaces cultivables. Leurs périphéries aussi. Le rapport centre/périphéries n’est pas indépassable. Des périphéries pourraient tout à fait se recentrer sur elles-mêmes tout en restant articulées aux autres communes. L’Ile-de-France est la plus importante région agricole de France en terme de production. Certes, de la monoculture subventionnée et vouée à l’exportation, mais les terres existent et sur une exploitation de 180 Ha où l’on peut cultiver du blé, combien peut-on avoir de parcelles productives et diversifiées en maraîchage respectant quelques normes environnementales ?

              Plus que la productivité, il faut principalement interroger nos modèles de production agricole et les sociétés qu’ils représentent. Sans produits dégueulasses, sans régime carné excessif, nous savons produire en quantité... nous avons dépassé les limites de rendements de certaines périodes du Moyen-Âge et de la Renaissance occidentale dont disettes et famines étaient aussi liées à des jeux de spéculation sur le prix du blé par qui possédait les greniers. Dans des sociétés un peu mieux organisées, sans nier les relations inégalitaires de castes, notamment en Inde du Sud, comme le montrent les travaux de l’historien indien V. Ramaswamy qui a travaillé sur la pluri-activité agriculture/production textile, cette partie du sous-continent a connu pratiquement cinq siècles de relative prospérité... objectif inatteignable sur la même période en Europe en particulier pour des raisons d’organisation de la société (guerres quasi-permanentes, résidu de la féodalité, soumission de la campagne aux bourgs, etc.). La colonisation britannique a déstructuré à la fin de l’Empire Moghol l’articulation production paysanne/artisanat textile et économie vivrière/économie marchande.

              • lundi 26 juillet 2010 à 19h03, par SL

                En fait je pensais plutôt aux villes qu’aux métropoles. je pense juste illusoire que tout le monde puisse vivre à la campagne dans sa ferme individuelle en plantant des carottes, et qu’il faut plutot une « symbiose » entre la campagne et la ville.

                pour les métropoles d’accord, ca n’est pas une fatalité. pour le reste, c’est vrai, il y a beaucoup d’autres raisons à l’exode rural, comme celles que tu mentionnent (et aussi le choix, vouloir un revenu régulier sans risque, etc.). bref tu as raison (comme d’habitude ;) ).

                • mardi 27 juillet 2010 à 01h20, par ZS

                  Ben,y a des mecs qui disent - comme Roger Sue - que la crise contemporaine est celle du salariat... produit de l’économie de la connaissance et de l’automatisation de la production. Il affirme que seuls les cadres tendent à conserver des revenus réguliers et stables.

                  Tout en modérant ses propos parfois ambigus, s’il a raison, il est probable que nous pourrions tendre vers une société relativement prospère qui ne tournerait pas autour du travail (idéologiquement) ou alors d’une pluri-activité requalifiée diluant au sein de la communauté les tâches les plus pénibles à condition de tendre vers une société civique et de repenser la richesse - le capital humain - hors du cadre de l’économie néo-classique à l’aune du social.

                  Il propose ça comme alternative à la réaction... et à d’éventuelles dérives.

                  Une interview lors d’une conférence pour se faire une idée : http://cpca.asso.fr/spip.php?articl...



  • samedi 24 juillet 2010 à 08h04, par fred

    Un pti’ gratiné pour la route :

    François d Orcival

    Rappelant le cas de Khaled Kelkal, le poseur de bombes de l’été 1995 à Paris, Yves Bertrand, qui dirigeait alors les RG, a expliqué à Éric Branca (dans leurs entretiens publiés par Points Poche l’an dernier) ce qu’avait été son parcours : « Un début d’intégration réussie grâce aux parents ; une entrée dans la délinquance, par des émeutes urbaines ; la prison ; la conversion (à l’islam radical). Et le retour à une délinquance destinée cette fois à financer le djihad. »



  • lundi 2 août 2010 à 15h23, par un-e anonyme

    la prochaine fois évitez de faire de la pub au fanzine de mlle lévy svp



  • jeudi 5 août 2010 à 15h31, par un-e anonyme

    Salut,
    merci pour cet article, particuliérement pour ce point :
    Là est la machine de guerre - le terme, pour le coup, est justifié : il s’agit de faire accroire à la réalité du combat tout autant que d’en créer les conditions.
    Notre société étant déjà une machine, sont adaptation en machine de guerre, est à portée de main.
    Après coup je prends ton titre en pleine gueule, Full Metal !
    Il y en a déjà un paquet qui y on goûté et de ça on ne s’en remet pas, je ne vous apprends rien.

    L’autre point, c’est aussi le choix du terrain sur lequel ce parti à choisi de combattre. On combat là où on se sent fort, faut pas déconner non plus.
    Dans ce cas son problème, comme tu le dis, ou du moins tel que je l’ai compris, n’est pas comment alimenter la machine en munitions, çà c’est le BA-ba, mais en ennemi.
    C’est, comme dirait l’autre, juste des problèmatiques de production.

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