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lundi 8 mars 2010

Le Charançon Libéré

posté à 11h38, par JBB
35 commentaires

PIGS et combats de rue : nous sommes tous des cochons grecs !
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Il n’est pas de limites à l’odieux culot de ceux qui composent « le marché ». Après avoir été (si) copieusement (que ça en donne une idée de l’infini) remis à flot par la collectivité et alors qu’ils font plonger la Grèce à force de spéculation, ceux-ci ont créé un acronyme pour les plus faibles des pays européens : les PIGS. Un mépris qui vaut (énième) déclaration de guerre. Les Grecs l’ont bien compris.

Les discours (sassés et) ressassés sur « la Grèce berceau de la démocratie » m’ont toujours sévèrement ennuyé. Ado, je baillais quand il fallait endurer cette glorieuse mythologie du pouvoir-du-peuple-qui-n’en-était-pas-encore-vraiment-un-mais-c’est-pas-grave-si-la-masse-et-les-métèques-en-étaient-exclus-parce-que-c’était-que-le-début-et-c’est-ça-qui-compte-tu-comprends- ? Aujourd’hui encore, je ne vois guère pourquoi je devrais m’esbaudir de ce que, en 500 et des brouettes avant la naissance d’un barbu christique, quelques esprits grecs aient conceptualisé une théorie et une pratique de gouvernement qui nous valent, 25 siècles plus tard, de courber le joug sous les mêmes lunes usées, alibi pour mal dissimuler combien le kratos n’est pas du tout démos. Je te le dis : mutatis pas mutandis.

Cette mythologie pompeuse, passage obligé et louanges convenues, m’indiffère. À cette grande histoire, celle des grands mots et des grands hommes, je préfère l’autre, celle des sans-noms et sans-grades, des furieux anonymes et des individus banalement remarquables. Celle de tous ceux qui pèsent - envers et contre tout - pour faire échec à l’injustice et inverser le froid cheminement d’une histoire qui n’est rien d’autre que le perpétuel écrasement d’une classe par une autre. Plutôt que Spinoza, c’est Hegel que je voudrais sodomiser avec du gravier, et avec lui, avec tous les autres, cette absurde sanctification de grands hommes aux petits égoïsmes. Qu’ils soient fatigués ou non, les héros me cassent les couilles, et je leur préfèrerai toujours ceux qui ont combattu en anonymes, petits pions dans une masse rageuse et colérique ayant décidé de ne plus s’en laisser conter1.

De cette intro un brin tarabiscotée, tu pourrais songer que je ne sais guère où je mets les pieds. Or donc : je sais. En Grèce. Loin de la mythologie officielle, au cœur de l’histoire officieuse. Là où se joue - en ce moment-même - notre avenir à tous, mêmes problématiques, mêmes enjeux, mais tellement plus de rage et de combativité. Là où quelques-uns, gens puissants et autres décideurs, arguent de difficultés de trésorerie pour mettre en œuvre une cure d’austérité, stratégie du choc conduite pour une fois en la vieille Europe. Là où quelques-autres, nombreux sans-noms et autres anarchistes, ne se rendront pas sans combattre, énième résurgence de cette stratégie du choc - façon combats de rue - pratiquée par les peuples en colère. Ne plus s’en laisser conter, j’écrivais à la fin du paragraphe précédent ; ce devrait plutôt être ne plus s’en laisser compter, tant joue le poids des chiffres et des bilans.

« Le gouvernement grec a pris les mesures qu’on attendait de lui », constatait hier Nicolas Sarkozy, en se félicitant de la réaction hellène face à un endettement en roue libre. Et le Premier ministre grec, George Papandreou, de lui faire écho : « Notre pays a pris des mesures plus importantes et supplémentaires par rapport à ce que les spécialistes (...) avaient préconisé. » Ces mesures ? Austérité, austérité et encore austérité. Soit, entre autres, l’augmentation de deux points de la TVA (qui va passer à 21 %), mesure inique s’il en est, la réduction du salaire des fonctionnaires (de 6,6 %) et le gel des retraites.
Tu seras fort aise d’apprendre que les marchés - les mêmes que ceux qui ont spéculé contre l’euro et la Grèce, criant sus au baudet pour mieux tirer profit de ses difficultés par le biais des dérivés de crédit (CDS) - que les marchés, disais-je, « ont bien réagi » à l’annonce de cette cure d’austérité. Tu noteras aussi que ce sont les mêmes marchés qui se félicitaient avant-hier (quand ils criaient misère, acculés par la crise) d’avoir été sauvés par les Banques centrales, qui ont spéculé hier contre une Grèce criant misère (acculée par la crise) et qui se félicitent aujourd’hui que ce pays n’ait pas droit aux mêmes largesses que celles dont ils ont bénéficié…2 Tu remarqueras enfin que ces marchés - spéculateurs, banquiers, analystes et autorités financières - ont trouvé un joli nom pour qualifier les pays européens les plus faibles (soit ceux contre lesquels il est le plus rentable de spéculer) : les PIGS (acronyme pour Portugal, Irlande, Grèce, Espagne et Islande3), jolie façon de mêler l’insulte au profit. Dans le cochon, tout est bon ? Oh que oui : pour les marchés, c’est l’assurance d’une double dose de jambon. Une première en spéculant, une seconde par la mise en place d’impitoyables cures d’austérité. Le mépris est servi en prime. Gratuit.

Il y a quarante ans, certains de nos parents criaient « Nous sommes tous des Juifs allemands » pour dire leur haine d’un monde assis, clamer leurs rêves d’un nouveau monde, sans frontières. Eux ne sont finalement arrivés à rien, nous laissant en héritage une planète où il n’est que la finance à ne pas connaître de frontières. Il est à souhaiter que nous nous montrerons meilleurs quand nous hurlerons : « Nous sommes tous des cochons Grecs ». Parce que nous le sommes réellement : la Grèce a simplement l’insigne honneur d’être la première à passer sur ce grill où les pays d’Europe défileront tous, barbecue néo-libéral aux braises copieusement entretenues par les spéculateurs. Parce que - surtout - la résistance populaire grecque est admirable, insurgés surgissant de-ci de-là pour frapper, avec hargne et combativité, des cibles soigneusement choisies. En ce vaste combat qui s’amorce, ils montrent la voie : la détermination de quelques-uns peut faire trembler les puissants et reculer la flicaille. Exemplaire.

Un exemple, justement. Quelques milliers de personnes ont défilé vendredi dans les rues d’Athènes pour protester contre les mesures d’austérité, à l’appel notamment de syndicats réformistes. Le cortège s’est arrêté devant le Parlement, le temps de quelques discours. Yannis Panagopoulos à la tribune, président de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE), syndicat fortement lié à la sociale-démocratie, a pris la parole. À peine quelques mots au micro avant d’être interrompu, coupé par le jet d’un yaourt et de farine ; quelques coups lui ont ensuite été portés. Regarde donc :

Maintenant : imagine que nous fassions le même accueil à Bernard Thibault, François Chérèque et Jean-Claude Mailly, gens si habitués à se rendre à l’Élysée qu’ils doivent en connaître par cœur tous les coins et recoins, partenaires si sociables (à défaut d’être sociaux) que Nicolas Sarkozy ne cesse de chanter leurs louanges, constatant une énième fois en janvier dernier que « dans notre histoire sociale nous ayons jamais connu un dialogue aussi fréquent et aussi dense (…). Cette crise aurait pu conduire notre pays à se déchirer (...) et s’il ne s’est pas déchiré, c’est parce que nous avons agi vite, ensemble et je crois avec le sens des responsabilités ». Imagine que ces syndicalistes si pressés de s’entendre avec le pouvoir soient, ici aussi, désignés pour ce qu’ils sont : des ennemis. Imagine - enfin - que la fiction dont ils osent encore se réclamer, la défense des faibles et des opprimés, soit publiquement mise à bas. Oui : ça aurait de la gueule.

Les Grecs ne s’en sont pas tenus là. Vendredi, les escarmouches se sont multipliées tout l’après-midi, affrontements opposant la police et les insurgés. Le moins qu’on puisse dire est que ces derniers n’y sont pas allés de main morte. Attaquant notamment un tribunal, le Parlement et le ministère du Travail. Et faisant à l’occasion fuir les membres des forces de l’ordre, pour certains carrément rossés. Je te laisse admirer ces quelques images :

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Ces cochons de Grecs nous montrent la voie. Il nous reste à couiner aussi efficacement qu’eux.



1 Point de vue que le très recommandable intellectuel uruguayen Eduardo Galeano a pour sa part formulé ainsi :

Dans une conversation on m’a demandé quel était mon héros préféré. J’ai dit : « Le jour où j’allais à l’aéroport pour entamer ce voyage j’ai pris un taxi, et j’ai discuté avec le conducteur. Le chauffeur travaillait dans le taxi entre 10 et 12 heures par jour, mais ensuite il avait un autre emploi. Il dormait entre trois et quatre heures par jour pour donner à manger à son fils. Pour lui les dimanches n’existaient pas, il ne se rappelait pas non plus à quoi ils ressemblaient ». Celui-là est mon héros préféré.

Entretien en ligne sur Primitivi, ici.

2 « La Grèce a besoin d’emprunter vingt petits milliards (à comparer avec les onze mille milliards injectés dans le monde depuis trois ans) entre avril et mai prochains et se voit imposer des taux d’intérêt de 6,76 % pour placer ses bons du Trésor, près de deux fois supérieurs à ceux que les pays considérés comme vertueux doivent acquitter », remarque l’économiste Jean-Marie Harribey, en un article que je te conseille fortement de lire.

3 « Des pays classés vertueux ou bien mauvais payeurs par qui  ? Par les agences de notation, celles-là mêmes dont la clairvoyance prévisionniste fut légendaire dans les années 2000 et dont se servent les marchés financiers pour désigner les cibles qu’ils viseront tour à tour, les Pigs, selon le surnom péjoratif donné au Portugal, à l’Irlande, la Grèce, l’Espagne, et bientôt l’Islande  : attaquer les maillons faibles pour profiter des potentialités de gains à court terme et exiger des primes de risque exorbitantes, alors qu’en fait de risque celui-ci est toujours au bout du compte externalisé sur la société », poursuit Jean-Marie Harribey. Décidément, lis cet article.

4 Ces photos ont été piquées surle site du Jura Libertaire et sur celui d’Indymedia Athens. A ce propos, je te recommande fortement d’aller visiter deux liens conseillés en ce billet d’Indymedia Nantes, sélection de photos impressionnantes sur les affrontements : ICI et LA.


COMMENTAIRES

 


  • lundi 8 mars 2010 à 12h35, par pablito

    c’est beau la Grèce ! ça fait rêver !



  • lundi 8 mars 2010 à 13h09, par ubifaciunt

    Hé hé...

    « Cochons », quand bien même le PIGS, je n’aurais pas osé bikoz le « Batsi, Gourounia, Volofoni » renvoie explicitement les flics aux porcs.

    Et je ne veux pas être un porc grec assassin.

    on peut compléter les photos des affrontements avec les dits porcs par là

    (Va à Athènes, JBB, tu comprendras, un peu... Smiley exarchio-acropolique)

    • Comme le disait Gotlib, « pèreycolleauzooceporcjerzy. »

      • lundi 8 mars 2010 à 15h26, par Lémi

        @ Ubi

        Oui, mais c’est un peu partout que « porc », ça désigne un flic. Chez les ricains, par exemple. La rhétorique beatnik des années 60-70 regorge de « pigs » à qui il faut rentrer dans le lard.
        Cependant, le pauvre cochon, l’animal, n’y est pour rien. Il n’a pas mérité tel traitement, je crois. Ce que les yippies reconnurent après avoir présenté un magnifique verrat, Pigasus, aux élections présidentielles. Jerry Rubin (in Do IT) :"Après tant d’expériences partagées avec lui, nos arrestations et notre incarcération communes les yippies s’étaient pris d’affection pour Pigasus.
        En baptisant « cochons » les policiers, nous faisons injure aux cochons à 4 pattes. Les cochons à 4 pattes ne sont ni violents, ni sadiques. Ils adorent se rouler dans leur merde et la manger, sans plus.
        Ce sont des hédonistes - mais qui n’ont pas très bon goût.
        Que sont-ils sinon des yippies à un stade inférieur d’évolution ?
        "

        • lundi 8 mars 2010 à 19h19, par JBB

          @ Ubi : « Et je ne veux pas être un porc grec assassin. »

          Je te rassure, compadre : il ne saurait y avoir aucun doute.

          Et puis, regarde, c’est sympa un cochon :

          « Va à Athènes, JBB »

          Je ne demande que ça, hein

          @ Karib : pericolo, ok ; mais la suite, je n’ai pas compris.

          (En même temps, je ne suis pas toujours très malin…)

          @ Lémi : eheh, on sent le défenseur des amoureux qui se réveille. Va vraiment falloir que tu finisses par t’y coller, à ce blog SPA-style.



  • lundi 8 mars 2010 à 14h54, par Blaise Lapoisse

    Il existe toujours une survivance dans notre droit de la si peu égalitaire démocratie « à la grecque », je parle de la méthode de désignation des jurés de cours d’assise qui sont tirés au sort sur les listes électorales comme l’étaient les édiles grecs en 500 avant . Soit comment un système tellement équitable et qui a tant fait ses preuves puisque il est repris partout sur la planète se trouve relégué à faire le sale boulot des démocraties aprés tout ce n’est que justice belle et bonne que de voir les pauvres en jeter d’autres en prison pour satisfaire leurs tyrans en baisant la mains qui les menace chaque jours de relégation .

    On a pas besoin d’être des milliers juste 5 ou 6 pour aller mettre à sac les officines ou les petites mains de la finances courbent l’échine sous la férule du NWO .

    NB : N’oublions pas la camera pour faire buzzer su’l web .

    • lundi 8 mars 2010 à 19h51, par JBB

      Bien vu.
      Le tirage au sort pour les assisses, c’est un truc qui m’a toujours scandalisé. Enfin… que les jurés soient tirés au sort, je veux bien l’admettre. Mais que refuser cette convocation soit aussi sévèrement puni (lourde amende voire plus, si je ne me trompe pas) me fiche les nerfs. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas invoquer l’objection de conscience, comme on pouvait le faire en matière militaire.

      « N’oublions pas la camera pour faire buzzer su’l web »

      Ouais, y aura peut-être moyen d’être classé au Wikio. Ou mieux encore, depasser un partenariat avec Siné Hebdo

      • mardi 9 mars 2010 à 08h31, par Blaise Lapoisse

        Si on est OK avec l’idée que la démocratie représentative et ne sert qu’a perpétuer la domination des possédants en biaisant les choix politiques offerts aux électeurs, on peut aussi penser que tirer au sort un pékin moyen pour prendre en charge les mêmes problèmes ne conduirait pas à une pire incurie que celle dans laquelle nous (sur)vivons .

        L’ignominie du système consiste à faire poursuivre les « délinquants » par une justice de classe dont les opérateurs semblent soit motivés par l’adhésion à un système à leurs yeux justifié par sa simple éxistence et la place qu’il leur procure ans la hiérarchie publique, soit par leur besoin de sécurité (85% de femmes dans les promos de l’ENM) né de leur crainte de la relégation sociale, quand il s’agit de « faire le sale boulot », la blanche hermine qui craint plus fort les taches sur son honneur que l’insomnie (merci Prozac) préfère « déléguer » au bas peuple le soin de se salir les mains du sang de ses semblables .

        Il reste toutefois possible d’échapper à l’infernal tourniquet de la sélection des assises : Ne pas s’inscrire sur les listes électorales . Possible mais à mes yeux pas suffisant !

        • mardi 9 mars 2010 à 09h49, par Isatis

          Recette pratique : si t’es tiré au sort pour faire le sale boulot, il suffit au premier jour d’audience de déclarer que tu connais le justiciable et hop, t’es viré direct par le chef. Tu peux aussi arrivé bourré, brandir un couteau à pain, montrer ton fondement mais là, tu prends une assurance sur les emmerdes à venir !

          Ça ne change rien, certes, mais si c’était plus connu comme système de débinade, ça foutrait les Assisses sur le cul, héhéhé...............

          • mardi 9 mars 2010 à 12h45, par JBB

            @ Blaise Lapoisse : « Ne pas s’inscrire sur les listes électorales »

            Tout d’accord, c’est déjà un début. Pas de risque d’être convoqué comme juré, plus moyen d’aller placer un bulletin dans l’urne. C’est mon cas, je m’en porte très bien.

            @ Isastis : j’aime bien l’idée d’arriver bourré, mais il y a sans doute moyen d’écoper d’une amende salée. Tandis que l’excuse du « on s’est déjà vu » doit permettre de passer à tous coups à travers les gouttes. Bien vu.

    • mardi 9 mars 2010 à 23h32, par #FF0000

      J’ai pas vraiment le courage de développer, mais le tirage au sort est peut-être justement ce qu’il y a de plus démocratique, bien sûr y a des présupposés à remplir pour que ça puisse fonctionner, mais en considérant que tout un chacun est capable d’effectuer la tâche d’un magistrat, et que l’on vide le rôle des magistrats de tout contenu politique (cad stricte définition de la tâche et strict contrôle de son application, avec remise des comptes, etc. — tel que c’était fait à Athènes), c’est parmi ce qui se fait de mieux : quel intérêt de désigner quelqu’un pour se charger, supposons, de l’organisation annuelle du ramassage des ordures, avec le risque de recréer des spécialisations et des petits pouvoirs, quand il est aussi simple, sans risque, de laisser faire le hasard ? Bien sûr y a d’autres solutions, mais c’est pas plus idiot qu’autre chose. Sur le cas particulier de la justice telle qu’elle est rendue aujourd’hui, c’est pas bien difficile de comprendre que c’est pas tant le mode de désignation des jurés qui pose problème. D’une certaine façon, ne serait-ce pas pire si seul l’Etat tout puissant était présent ?



  • Alors vite devenons tous Grecs et cochon qui s’en dédit !



  • lundi 8 mars 2010 à 15h49, par un-e anonyme

    Il ne s’agit plus de révolution prolétarienne prônée par Marx, Engels et Lénine qu’il faut faire. Il s’agit de révolution de tous les « citoyens du monde » contre une idéologie basée sur système monétaire bâti sur la cupidité de l’homme érigée en vertu nommé profit. Cette révolution se fera non seulement pour l’émancipation des sociétés humaines mais plus largement au nom de notre mère NATURE.
    Il y a des chênes et des okoumés qui méritent plus de vivre que des êtres humains...

    • Euh… la mère Nature, c’est pas trop mon truc, hein… Préserver l’environnement, ok, mais le trip new-âge, très peu pour moi.

      Je ne suis pas tout à fait le seul, d’ailleurs, àlire le fil de discussion sous ce billet de Lémi : sur ce point, je serais plutôt de l’avis de CaptainObvious et Manuel.

    • mardi 9 mars 2010 à 23h45, par #FF0000

      Les citoyens du monde, je sais pas ce que c’est : on est tous beaux, tous gentils, y a pas d’ennemis ? Par contre les prolos je sais : je sais où est notre intérêt, je sais où est l’intérêt des bourgeois ; je vois une possibilité de faire péter tout ça, ça me va. Après faut voir comment on fait, mais le problème n’est pas tant l’idéologie que la réalité, même si c’est pas séparable logiquement.



  • La Grèce berceau de la révolte ?

    J’y cours...

    Si les Grecs se décident à vendre leurs îles, comme on l’a suggéré, j’achète !

    (Enfin, un caillou avec l’eau courante et une connexion internet haut-débit, tout en simplicité volontaire, tu vois...)

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • « J’y cours... »

      A ton âge ?

      (Eheh…)

      ((Mais quand même, j’ai hésité à la faire))

      « comme on l’a suggéré »

      Voir le Bild titrer « On vous donne du fric, vous nous donnez Corfou », c’était vraiment le pompon. J’aurais été Grec, ça m’aurait pas plu des masses…

      (Mais tout comme toi, j’achèterais bien ; on se cotise ?)



  • Ben oui ça fait rêver tout ça...

    Tu imagines qu’a chaque discours d’un toquard de politicard ou de syndicaliste les yaourts volent ?
    Un bon « goût Bulgare » s’écrasant mollement sur le complet veston...à non, ça c’est un fruit des bois...Activia attack...Danacolleaucul...

    Pour en revenir à la contestation de la population en Grèce, le déclencheur de la colère devant le parlement a été quand les flics anti-émeutes ont attaqué Manolis Glezos, le résistant anti-nazi audacieux, qui avait enlevé le drapeau nazi de l’Acropolis pendant l’occupation allemande.

    Le problème c’est qu’en France, des résistants anti-nazi audacieux, ça n’a jamais vraiment couru les rues...encore moins les manifs anti-gouvernements...

    • « quand les flics anti-émeutes ont attaqué Manolis Glezos »

      Oui. Ils l’ont même salement amoché, puisqu’il a été transporté à l’hôpital. Deux images :

      « Le problème c’est qu’en France, des résistants anti-nazi audacieux, ça n’a jamais vraiment couru les rues... »

       :-)



  • lundi 8 mars 2010 à 18h21, par Enragé

    Sur les cochons ,faudrait arrêter les conneries !
    Les cochons peuvent vivre comme des chiens ou des chats et être aussi propre pour peu qu’on leur en donne les moyens . Cette image du cochon sale celle comme celle de l’Anarchie synonyme de désordre !
    Sur le cinéma fait autour de la situation en Grèce .
    C’est encore un coup pendable des pourritures à la solde du capitalisme ,qui sont au pouvoir parce que du pognon, y en a à en chier dans les coffres des banques !
    Faut bien qu’ils entretiennent la notion de crise pour faire cracher les plus pauvres .
    Quant au coté manif radicale ,c’est clair que certains anars de salon feraient bien de s’en inspirer car ce ne sont pas les faces de bouffons à entarter qui manquent en terre de fRance .
    Quand ça va nous tomber dessus on va en entendre gémir alors qu’il seront bien à l’abri avec leurs revenus plus que confortables .
    Allez kamarades Tibo et compagnie dites nous combien ça vous rapporte la cogestion libérale !



  • Il est certain que la Grece est un test pour la main invisible du nouvel ordre mondial, maintenant si nous devenons tous des islandais grecs ça pourrait un peu rigoler - vu les rasages de mur du côté du salon de l’agriculture il se pourrait bien que les loups fassent dans leur calcifs

    un regret toutefois - quel dommage que Jacques Marseille ne puisse pas voir ça - il en parlerait si bien

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/

    • lundi 8 mars 2010 à 19h53, par fred

      Je suis par contre assez stupéfait de la non communication de nos médias sur ce qui s’est passé en Grèce le 6 mars et que les forces de police se sont pris une branlée...la peur sans doute...

      Même Rosine Bachelot ne vient pas nous suriner avec un vaccin contre une possible risque de contagion...

      • lundi 8 mars 2010 à 20h26, par JBB

        @ tgb : « maintenant si nous devenons tous des islandais grecs ça pourrait un peu rigoler »

        Clair.
        Ça me fait penser à ce billet du Yeti, d’ailleurs.

        « quel dommage que Jacques Marseille ne puisse pas voir ça »

        Le plus important est que sa pensée survive, qu’elle continue à battre dans nos cœurs (à défaut de nos cerveaux). Nous portons haut son flambeau, et je suis sûr que, de là-haut, en cet enfer où se retrouvent cantonnés d’office les néo-libéraux, il est fier de nous…

        @ fred : c’est vrai que c’est assez étonnant. Je n’ai pas la télé, donc j’ignore si elle en a parlé ; mais du côté presse écrite, c’est couverture minimum (à part ce très bon portfolio photo du Monde). Sans tomber dans la suspicion généralisée, il y a en effet de quoi se demander les raisons d’un tel silence.



  • mardi 9 mars 2010 à 01h43, par Arsène Loup1

    Tonnerre de Dieu c’est Dionysos ? Bénis ma chair, bénis mes os ! ! ! ! !





  • mardi 9 mars 2010 à 19h07, par christian

    Très bel article.
    Malheureusement, vous oubliez de préciser quelque chose, qu’il faudrait pourtant marteler à tout va, tant c’est généralement ignoré et pourtant hautement ignoble : les mesures d’austérité budgétaire (tout comme la comptabilisation des rejets de CO2, d’ailleurs) ne concernent pas les militaires !
    Les budgets pour massacrer son prochain et mener une guerre contre le monde entier vont en augementant, inlassablement, année après année, crise ou pas crise, endettement ou non.



  • vendredi 12 mars 2010 à 11h08, par Matthieu

    ouaip... la Grèce, ça fait rêver effectivement.

    Ce qui me fait rêver en ce moment c’est surtout de péter la gueule à nos leaders syndicalistes.
    Exemple : ma petite médiathèque de province est pas contente : on a pas assez de gens pour faire tourner le bazar (évidemment...).
    Rien d’extraordinaire, on nous prend pour des cons, on nous « manage », on nous fait reluire, on vient nous parler comme à des enfants (la crise, la taxe professionnelle, on comprend vos problèmes, vous êtes juste trop perfectionnistes, vous aimez trop votre boulot, vous êtes des privilégiés rendez-vous en compte et arrétez de nous les briser...).
    Tout ça parce que nos « responsables » (on dit pas « patron » dans la fonction publique, ça fait pas propre, ils sont de gauche après tout) refusent d’assumer leurs responsabilités et de reconnaître qu’ils ont fait signer n’importe quoi à des élus qui se tirent la bourre pour gratter des postes de « super élus ».

    Ok c’est pas la Grèce, je suis bien d’accord. C’est juste de la petite bière française, bien mesquine et bien caricaturale avec son lot de DG « chasseur et fier de l’être » et de petits chefs qui se couvrent pour surtout pas prendre une décision, des fois que les élus les emmerdent un peu trop dans la torpeur de leur bureau.

    Après deux ans passés à gueuler, ça bouge enfin, un peu (la bibliothécaire est théorique, un peu longue à démarrer...).
    À l’unanimité on se dit qu’on va faire une grève, histoire de voir ce que ça peut faire... peu d’illusions mais de l’envie. Il paraît que pour faire grève faut poser un préavis qu’il faut faire signer par un syndicat. Ben le patron cgtiste local il est pas d’accord, il veut pas signer, ça l’arrange pas, c’est pas le bon moment, pas entre les deux tours des élections, on fait pas de politique à la CGT, on est dans l’action utile.
    Et puis surtout ça va le forcer à prendre position contre la direction qui vient de le nommer chef d’un service créé spécialement pour lui.

    C’est pas de la farine que j’ai envie de lui mettre dans la gueule à ce gros con, c’est des parpaings.

    C’est par où la Grèce déjà ?



  • dimanche 14 mars 2010 à 13h24, par rana

    Bon, mis à part que JBB me fait irrésistiblement penser à « jambon blanc beurre » (dans du pain bien croustillant et avec un demi bien moussu), je me dis qu’en fait c’est notre « des mots »-crassie qui est restée au berceau. La Grèce est-elle le berceau de la « des poings »-cratie ? Les poings, c’est un concentré d’idées échappées de la boucle des discours. Si on n’arrive toujours pas à déclencher cette mise aux poings, on peut déjà essayer les yaourts !

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