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lundi 8 février 2010

Inactualités

posté à 11h56, par Serge Quadruppani
16 commentaires

Underdaube USA
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Louanges unanimes, ou presque. « Ellroy le génie » par ci, « Ellroy le grand du noir » par là : ses laudateurs ne font pas vraiment dans la demi-mesure… Underworld USA, dernier opus, n’est pourtant qu’une version américanisée d’un (mauvais) SAS. Personnages pauvres, postures réac, style lourdingue : pas grand chose à se mettre sous la dent. Pourquoi tant d’amour, alors ? Mystère…

Salué comme un chef d’œuvre par la critique unanime (à l’exception notable de Denis Robert dans Siné-Hebdo), Underworld USA, de James Ellroy me pose un problème de vocabulaire : si je dis que c’est de la daube, je vais mal parler d’un sublime plat provençal.

D’Ellroy, je n’avais commencé à lire que Dahlia Noir au moment de sa parution et déjà ça m’était tombé des mains (mais je ne garantis pas que ça n’était pas pour des raisons extérieures, fatigue d’insomniaque, abus de substances, mauvaise digestion d’alcools divers, toutes raisons qu’Ellroy et les ellroyens trouveront forcément légitimes) mais il ne faut pas considérer ça comme un jugement sur l’Œuvre du Maître étasunien. Dans mon esprit, c’était une rencontre manquée, et l’auteur avait suffisamment de partisans chez des gens à mes yeux estimables pour que je reste en stand-by d’illumination. Un jour ou l’autre, moi aussi, je serais foudroyé par la lecture d’un « romancier de génie » qui « anoblit le genre noir  », (Alexis Brocas, Le Magazine littéraire), par son « grand art » (Hubert Artus, Rue89), « aussi puissant que fascinant » (Michel Abescat, Télérama).

Après tant de précautions oratoires et de protestations de bonne volonté, j’espère éviter la rafale de sots sarcasmes : « Tu méprises ses 100 000 lecteurs, espèce d’intello élitiste ?  », « t’es jaloux de ses 100 000 lecteurs, espèce d’auteur peu lu ? », « qui es-tu pour oser t’attaquer à l’un des plus grands auteurs américains vivants ?  ». Et pouvoir dire enfin le fond de ma pensée : je ne comprendrai jamais la fascination des degôche et assimilés pour Gérard de Villiers et/ou sa version US (donc sur-dimensionnée : avec 200 fois plus de pages, de complots, de conneries mystiques et mille fois moins de cul - et écrit aussi plat).

Le fait qu’Ellroy serait « de droite », et qu’en tournée de promotion, il se serait complu dans des provocs à faire frissonner d’horreur ravie un lectorat portant majoritairement à gauche, ne devrait pas l’empêcher d’écrire de la bonne littérature. ADG, facho pur jus, un temps rédacteur en chef de Minute, a produit quelques jolis chefs d’œuvres à la Série Noire, mais la différence entre ADG et Gérard de Villiers, c’est que ses personnages ont de l’épaisseur, qu’ils ne sont pas juste les marionnettes d’une intrigue à grosse ficelles servant uniquement à célébrer la splendeur du héros et à donner libre cours aux pauvres et répétitifs fantasmes de l’auteur (chez de Villiers, les scènes de torture alternant avec celles de baises où les femmes sont des salopes torrides et le Mec une fine lame). ADG aime ses personnages de cet amour très spécial qu’éprouvent les écrivains pour des êtres imaginaires qu’ils ne traitent pas en porte-paroles (ou en portes-fantasmes), qui peuvent donc être très loin d’eux, mais cet étrange amour-là permet seul ce que Kundera appelle « la suspension du jugement moral », indispensable au roman.

Dans Underworld USA, on suit les interminables complots d’une bande d’abrutis alcooliques (ou ex-alcooliques), obsédés de la chasse aux cocos et aux nègres et plus ou moins pilotés par cette folle perdue de John E. Hoover, le patron vieillissant du FBI et par Howard Hughes, le milliardaire obsédé d’hygiène qui gardait chez lui sa pisse en bocaux. Il faut s’accrocher pour ne pas confondre le privé voyeur et le trafiquant de drogue repenti, le flic infiltré et le grand flic qui cause à Nixon, tant leurs desseins, leurs actions et leurs motivations se mêlent et se ressemblent. Tout cela est censé nous décrire les coulisses des grands événements des années 70, après les assassinats de John et Bob Kennedy et de Martin Luther King. Décennie décisive où la rupture avec l’ordre capitaliste sembla à l’ordre du jour pour des millions de personnes dans le monde et singulièrement en Amérique. Et tout ce qu’Ellroy nous en donne à voir, ce sont les tripotages foireux de ces minables.

Là où il montre qu’il n’est pas capable de faire de ses personnages autre chose que les marionnettes de ses fantasmes complotistes, c’est dans son incapacité absolue à rendre crédibles les personnages des femmes gauchistes. En effet, tiens donc, l’autre bord, celui des rouges, des cocos qu’il faut anéantir (ou au moins rendre inoffensifs), est incarné presqu’exclusivement par des femmes qui ont, de manière très étrange, tendance à coucher avec ces porcs fachos, à les trouver intelligents, drôles, humains. On aimerait qu’elles nous expliquent. Mais non, la syndicaliste noire, la lesbienne combattante rescapée d’un tas de révolutions exotiques, la poseuse de bombinettes sont trop occupées à trahir ceux de leurs propres bords, à échanger des informations avec leur amant dont elles pressentent qu’il trempe dans des manigances infectes mais bon, là où de Villiers nous les montrerait se faisant niquer par derrière en abandonnant leur idéologie sous les coups de boutoir de SAS, Ellroy se contente de nous dire qu’elles ne se résolvent pas à avouer à leur partenaire qu’elles l’aiment – délicatesse ou puritanisme, en tout cas le résultat est le même : toutes ces sublimes gauchistes sont des balances.

Le comble est atteint quand l’auteur essaie de nous expliquer pourquoi Joan, la plus radicale de cette cohorte de gaucho énamourées, est d’accord pour aider le FBI à faire répandre de l’héroïne dans les ghettos par des organisations noirs militantes : « Je suis prête à prendre le risque de voir s’étendre à court terme une misère sordide dans le fervent espoir que la dépravation permanente engendrée par l’héroïne mènera à une riche expression de l’identité raciale et, en fin de compte, à la révélation politique et à la révolte » (p.404). C’est là qu’on voit qu’Ellroy n’a jamais pris la peine de se documenter ou de lire quoi que ce soit émanant des mouvements contestataires de l’époque. Certes, dans la presse et dans les réunions, dans ce riche fleuve coulant des deux côtés de l’Atlantique, il y avait autant de scories que de pépites, et donc on lisait et on entendait beaucoup de conneries - mais de ce calibre-là, je suis prêt à prendre le pari, jamais !

Si on veut avoir une idée de la manière dont le FBI, avec son programme Cointelpro, s’est employé à détruire le black power par l’assassinat et la calomnie, on lira avec bien plus de profit New Thing, de Wu Ming 1 (Ed. Métailié), traduit par le soussigné. S’agissant de la manière dont les sbires étasuniens ont parfois infiltré et manipulé des groupes gauchistes combattants, American Darling de Russel Banks est infiniment plus convaincant, car il utilise les armes de la littérature (notamment sa capacité à rendre la complexité), seules armes dont Ellroy ignore à l’évidence le fonctionnement. Et pour une description complotiste de l’histoire étasunienne de ces années-là, et du rôle que la mafia y joua très vraisemblablement, on se reportera avec bonheur à un auteur dont je reparlerai dans une prochaine chronique, Norman Lewis, et à son livre Le Sicilien (Phébus-Libretto).

Il y a tant de livres à lire ! Hédi Kaddour (Les Pierres qui montent) et Frédéric Lordon (La Crise de trop) attendent à portée de ma main. Il est bien possible que je sois tombé sur un mauvais cru d’Ellroy, ou que j’aie été indisposé outre mesure par le barouf médiatique. Mais vous comprendrez quand même, chers amis ellroyens que je ne sois pas allé au-delà de la page 404 de l’incontournable chef d’œuvre. Une autre fois peut-être.


COMMENTAIRES

 


  • lundi 8 février 2010 à 12h14, par Ubifaciunt

    Moi aussi, ayant honte d’avouer n’avoir jamais fini le Dahlia...

    Du coup, je décomplexe et me reprends un San Antonio (Fleur de nave vinaigrette) pour lire dans les transports avant d’aller bosser ! Hardi devant, je vais retrouver Béru, Pinuche et Marie-Marie....

    • lundi 8 février 2010 à 14h11, par un-e anonyme

      Je ne pourrais jamais assez vous remercier de me permettre d’avouer publiquement que je n’ai pas pu finir le Dahlia...

      En revanche, j’ai plus qu’aimé « Ma part d’ombre » et « Un tueur sur la route ». Chefs d’oeuvre qui m’ont traumatisé.

      • lundi 8 février 2010 à 16h02, par rubab

        « Je ne pourrais jamais assez vous remercier de me permettre d’avouer publiquement que je n’ai pas pu finir le Dahlia... »

        en même temps, en omettant de mettre ton blaze, tu ne prends pas des masses de risques hein... ;)

        Quant à moi, j’avoue publiquement que d’en réentendre parler me donne envie de me le faire une 2de fois, la première datant d’au moins 15 ans...

        @ Ubi : je suis à fond dans les André Helena en ce moment (la série des Compagnons du Destin). si tu connais pas çà se trouve assez facilement chez les bouquinistes, fonce !



  • lundi 8 février 2010 à 12h49, par Lémi

    N’ayant pas lu l’underdaube en question, je réserve mon jugement, même si j’ai l’impression que ça ne peut pas être aussi horrible que tu le dépeins. Je comprends pour Le Dahlia noir, plus austère et parfois longuet. Par contre, bordel, des bouquin comme White Jazz, Brown’s Requiem ou les trois de la trilogie Loyd Hopkins (Lune Sanglante, A cause de la nuit, La Colline aux suicidés) sont des tueries fort gouleyante, et je pèse mes épithètes. Malsains, personnages immondes, parfois indigestes, je te l’accorde volontiers, mais n’empêche qu’ils prennent aux tripes et que, pour moi, Ellroy s’y révèle comme un putain de styliste névropathe (c’est un compliment).

    Ceci dit, ça fait quand même plaisir à lire : marre de cet unanimisme béat qui, sur la longueur, risquait de me dégouter d’Ellroy...

    Joyeux lundi

    • lundi 8 février 2010 à 16h35, par Soisic

      « marre de cet unanimisme béat qui, sur la longueur, risquait de me dégouter d’Ellroy... »

      C’est exactement ça le problème : dès que les médias en font des tonnes sur un bouquin, ça donne envie de se détourner et de faire ses petites découvertes tout seul, bien tranquille. C’est comme ça que j’avais trouvé il y a quelques années ce polar totalement déjanté d’un certain Ned Crabb dont c’est apparemment l’unique roman : « La bouffe est chouette à Fatchakulla ». Un truc complètement sinoque...

      • mardi 9 février 2010 à 20h33, par un-e anonyme

        ben, lisez « la percée de Quasdanovitch » d’un auteur français dont le nom m’échappe. ça paie pas de mine mais àa a de la gueule - et ça fait plaisir de découvrir ce genre de pépites

        • mercredi 10 février 2010 à 10h07, par Quadru

          La Percée de Quasdanovitch, roman de Philippe Paternolli. Eidtions Itinéraires
          merci Google



  • lundi 8 février 2010 à 17h24, par Moh

    C’est nettement le plus faible des romans de la trilogie qui commençait fort avec American Tabloïd. Dans le dernier, et au contraire des deux autres, les agissements des personnages n’ont aucune conséquence sur l’histoire des USA, ils ne font que s’agiter piteusement, motivés par on ne sait quoi.
    Et quand Ellroy tente des propos “gauchistes”, par l’intermédiaire des journaux intimes souvent, c’est froid et morbide : on croirait du Unabomber.
    Les personnages féminins sont en effet risibles tellement elles sont désincarnées.

    Déçu par la lecture et ça fait du bien de découvrir d’autres réactions négatives après Denis Robert. Et pourtant, je suis fan d’Ellroy.

    Le Sicilien, de Norman Lewis : grand polar, découvert grâce à Polac !

    • mercredi 10 février 2010 à 18h41, par lallokukpa

      Je n’ai pas terminé la lecture d’Underworld USA, donc...

      La trilogie commencée avec American Tabloïd me cloue moins que la trilogie « LA » (Le Grand Nulle Part, LA Confidental, et White Jazz, surtout White Jazz ! - le Daliah noir ne me semblant pas s’inscrire dans un « Quatuor ») ou la trilogie LLoyd Hopkins ou encore ses romans de la trilogie dite « noire ».

      Malgré tout, un Ellroy est reconnaissable entre mille : le style... c’est quand même pas rien...

      pour Le Sicilien, Moh, je t’ai déjà dit merci pour me l’avoir fait lire, non ?

      pour les San-Antonio, je suis tombé dedans quand j’avais 10 ans !



  • mardi 9 février 2010 à 11h15, par namless

    « Il est bien possible que je sois tombé sur un mauvais cru d’Ellroy »
    Non je ne crois pas sincèrement. Pas lu encore, mais ça semble être dans la lignée. A faire passer la série Millénium (buzz incompréhensible !) pour le Club des Cinq.

    « ou que j’aie été indisposé outre mesure par le barouf médiatique. »
    Oui plutôt ...
    C’est sûr que de voir Ellroy face à Denisot et ses perroquets qui l’interrogent comme si c’était un pipole de base, ça craint !

    De toutes façons, en littérature comme pour le cinéma, attendre que les projecteurs refroidissent avant de s’y jeter et de s’en faire une opinion ...

    Je vais attendre que ça sorte en « poche » ! _ :-D

    • vendredi 12 février 2010 à 01h40, par alans smithee

      « A faire passer la série Millénium (buzz incompréhensible !) pour le Club des Cinq. »

      Rappelons qu’en France le succès n’est pas venu immédiatement.
      Seul le bouche à oreille à permis le succès auprès du public et contraint les médias à parler de ce polar très politique et dont l’auteur est un communiste. cette dernière information sera évidemment scrupuleusement passée sous le silence...

      du coup le nouveau ellroy est une bonne occasion de remettre les lecteurs dans le droit chemin.



  • vendredi 12 février 2010 à 16h13, par epic

    ce qui m’etonne le plus c’est tout le battage fait autour d’Ellroy pour la sortie de ce 3e tome...j’ai pas souvenir d’un tel battage pour les 2 premiers ni pour le reste de son oeuvre...je suis actuellement en train de le lire et j’avoue que je m’éclate bcp plus qu’avec le précédant « American Death Trip »...
    Quant à dire que les personnages principaux sont « pauvres, désincarnés »...on les suit depuis le début de la trilogie et je suis pas du tout d’accord avec ça, leur evolution est magnifique au cours de ces 3 tomes...
    par contre je veux bien admettre que sur la partie romance il assure moins que sur le reste...
    Bref moi c’est un auteur que je conseille fortement, mais il vaut surement mieux commencer par la trilogie Lloyd Hopkins, et surtout pas lire Undeworld sans avoir lu les 2 precedents (american tabloid est proprement génial)...
    Et par pitié, comparer ça a SAS...un peu de serieux

    Bon WE à tous



  • dimanche 14 février 2010 à 12h53, par Lzbk

    Merci pour cet article et les conseils (qui ne font qu’ajouter au dilemme du lecteur en manque de temps que je suis, dont la pile de bouquins qui font envie ne semble évoluer que dans un sens). Il faut dire que lire un mec qui a écrit ça :

    « Lorsqu’[il] fut créé, [...] le copyright n’était pas perçu comme antisocial, c’était l’arme d’un chef d’entreprise contre un autre, et non pas l’arme d’un chef d’entreprise contre le public. Aujourd’hui, [...] le copyright est une arme qui tire dans le tas. »

    Ça fait plus envie que de lire un mec qui s’affirme conservateur et réactionnaire, enchaine les best-sellers et les tournées promotionnelles... Alors voilà un lien pour acheter le bouquin (ou juste le lire, puisque le collectif Wu Ming est cohérent avec ses positions et met à disposition librement ses créations : un pdf est proposé en bas de la page).
    En ces temps d’hadopi, de loppsi et de culpabilisation du public, c’est l’occasion de rappeler l’initiative des dangereux terroristes de Pirate Bay pour court-circuiter les industriels de la culture (le système pourrait par exemple permettre à Métailié / Serge Quadruppani / Wu Ming de percevoir de petites contributions de lecteurs n’ayant pas acquis la version papier de l’ouvrage).

    • lundi 15 février 2010 à 16h37, par Quadruppani

      Mais non, il n’est pas question de « percevoir une petite contribution » des lecteurs on line, qui sortent le bouquin de leur imprimante (bon courage) ou qui le photocopient ou quelle que soit la technique de reproduction. On perçoit des droits sur l’édition papier, c’est un objet concret et une marchandise et en attendant l’abolition de la marchandise, on tire de quoi croûter de cette vente (ou de ce vol - mais svp évitez les bons libraires de quartier) d’un objet concret, et c’est normal (tant que la norme marchande durera). Par les autres canaux, les mots, les idées et les images sont restituées à la communauté d’où ils sont sortis en passant par des individus (les zoteurs), et c’est très bien comme ça.

      Voir en ligne : Copyleft

      • mardi 16 février 2010 à 17h45, par Booger

        J’ai lu « Le Dahlia noir » à sa sortie (ça nous rajeunie pas) sans plaisir. Puis « Clandestins » et là j’ai compris que Ellroy c’était pas pour moi.
        Quand on est lecteur de Weslake (Stark), Siniac, Hammett, Cook (l’anglais), Lansdale, Quadruppani un auteur pas assez lu et un nombre imposant d’auteurs que je ne peux tous citer.
        Oui Ellroy c’est définitivement de la daube l’homme et ses écrits.

      • mardi 16 février 2010 à 19h52, par Lzbk

        Je me suis mal exprimé. Le système permet de rétribuer les artistes dont on apprécie le travail (ou non d’ailleurs), il ne s’agit pas exclusivement des lecteurs culpabilisés. De mon point de vue, il ne s’agit d’ailleurs pas de payer pour l’oeuvre per se, mais plutôt d’aider aux créations ultérieures. Enfin, le lien de cause (lecture de l’ouvrage numérique) à effet (rétribution) n’était pas au cœur de la démarche, contrairement à ce que laissait entendre mon commentaire. Ce système est, pour moi, plutôt un système qui, couplé avec le copyleft, propose une alternative au fonctionnement marchand. Il n’est pas question d’échanger du savoir contre de l’argent, mais précisément d’essayer de proposer un fonctionnement qui permette aux artistes de croûter sans que cela ne soit directement lié aux ventes. Je vois ça plutôt comme un outil qui permettrait le financement de la création d’œuvres libres (texte, vidéo, son, image, etc.), dans la mesure où le système actuel ne promeut pas franchement la notion de bien culturel commun. Cet outil ne remet d’ailleurs pas en question la norme existante pour les objets matériels.

        J’espère que je clarifie un peu mon commentaire qui en avait, effectivement, bien besoin.

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