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jeudi 26 novembre 2009

Le Charançon Libéré

posté à 12h41, par JBB
27 commentaires

Le bon arabe. Et tous les autres…
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Pour une fois qu’une victime du racisme policier se retrouve en Une, tu ne vas pas bouder ton plaisir et chercher la petite bête ? Non, bien sûr. Enfin… Un peu, quand même… C’est qu’il n’est pas anodin que, en plein puant débat sur l’identité nationale, ce soit cette victime-ci, le lisse et idéal Anyss, qui fasse l’unanimité. Pour un peu, tu y verrais même du racisme à rebours.

Je n’aime pas faire dans le jeu de mot facile.

(Quoique : si, en fait ; nonobstant, tu me pardonneras.)

Mais il en est ici comme en toute chose : il y a des bons arabes, tout autant qu’il est des bons-à-rien.

Et je m’en voudrais de ne pas te donner quelques pistes pour distinguer les uns des autres.

Des différences flagrantes - évidentes pour qui ne garde pas les yeux dans sa poche mais les lève régulièrement vers ce portrait du borgne Jean-Marie trônant majestueusement au-dessus du lit ou d’une pile de magazine, disons Marianne ou Causeur - flagrantes, disais-je, et fort utiles si tu ne désires point te noyer en ce joyeux débat de l’âme-française-qui-vit-en-chacun-de-nous-ô-glorieuse-identité-est-ce-que-ça-se-pourrait-que-l’infidèle-en-soit-aussi- ?

C’est ainsi : je veux t’aider.

Et je suis sûr que tu apprécieras à sa juste mesure un si gentil coup de pouce au milieu de tous ces bras levés.

-

Adoncques :

 × Note d’abord que le bon arabe, figure isolée, chemine seul, quand ses dangereux congénères vont en bande, foule hurlant jusqu’à plus soif sa détestation du drapeau national et des symboles républicains.

C’est important.

Il n’y a qu’un seul Anyss Arbib1, ce qui est quand même plus pratique quand il s’agit de l’inviter au débotté sur les plateaux de télévision ou de lui envoyerune lettre siglée ministère de l’Immigration.

Mais il y a par contre, ainsi que l’écrit dans un papier apocalyptique et très nauséabond, Ce que révèle l’euphorie des Français d’origine algérienne, publié dans l’édition papier de Marianne, le fier chanteur de Marseillaise Alain Léauthier2, des « milliers de supporteurs armés du drapeau algérien », s’agitant à Paris sur fond de « nouvelle version de la « sono mondiale », un « mix » inédit de mauvaise techno en provenance des sex-shops et d’« Hamdoulilah » (« Grâce à Dieu ») »3 tandis qu’à Marseille « les bandes accourues des quartiers nord ont rempli leur seul véritable objectif : castagne et dépouille » et qu’à Roubaix (quelques jours avant) « de pseudos-admirateurs de l’équipe nationale algérienne avaient brûlé… le drapeau tricolore, tout en promettant très fort de « niquer la France » ».

 × Constate ensuite que le bon arabe fait surtout figure de gendre idéal, lui qui étudie à Sciences-po, se revendique villepiniste et porte des bottines de ville et de jolies petites chemises.

C’est essentiel.

Tant il est beaucoup plus facile, alors, de placarder son témoignage en Une de Libération, de l’inviter derechef sur les plateaux télévisions ou d’en faire un symbole de l’intégration modèle à la française.

Une occasion saisie à la volée par la très patriotique Elisabeth Levy, laquelle - sur Causeur, en un billet intitulé L’État, c’est nous. Nous tous. - pousse de petits cris d’amour pour « ce jeune homme bien sous tous rapports : beau comme un camion, intelligent, promis à un brillant avenir au service de l’Etat, des initiales de premier de la classe. Et en prime, un républicain comme on n’en fait plus ».

La même, en une dérive stylistique qui eut fait tomber en pâmoison le joyeux pamphlétaire Léon Daudet et commentant les « débordements » survenus après le match de l’Algérie, saute ensuite à pieds joints sur tous ces basanés qui ne font rien tant que cracher sur Marianne et violer nos beaux principes, revenant sur ce qui est l’obsession des nouveaux identitaires, le tort fait au drapeau : « Peu importe qu’à Toulouse on ait, semble-t-il, décroché les drapeaux français de la mairie pour les remplacer par des drapeaux algériens. »4

Peu importe ?

Oh que si, puisque cela permet à l’auteur de camper plus solidement sur ses positions habituelles : Anyss oui, les autres dehors.

 × Remarque en outre, Ami, que le bon arabe rentre dans les clous d’une contestation policée : il ne s’énerve pas outre-mesure, ne lâche pas de paroles inconsidérées et se refuse - même - à porter plainte contre les CRS qui lui ont manqué du plus élémentaires des respects.

C’est appréciable.

Tant cela facilite les choses aux élites médiatiques et politiques, lesquelles trouvent - quand même - Anyss beaucoup plus raisonnable que tous ces gens, membres du MIB, des comités de soutien aux victimes de violences policières ou simples habitants des quartiers, qui s’en prennent à l’État et à ses représentants avec toute la colère de ceux qui savent qu’il ne leur sera jamais fait aucun cadeau.

 × Note aussi, dans la même veine, que le bon arabe se trouve rapidement les plus respectables des soutiens, dans les plus hautes sphères de l’État.

C’est logique.

Puisque Richard Descoings, chantre de l’affirmative-action à la française, et Fadela Amara - secrétaire d’Etat à la politique de la Ville dont tout le monde avait oublié qu’elle vivait encore tant elle n’en a pas fichu une rame depuis des mois et des mois - n’allaient pas laisser passer une aussi belle occasion de prendre le train en route.

Et puisque quelques vagues paroles de soutien sur un cas aussi emblématiques constituent une très belle opportunité de camoufler, par ailleurs, les manques d’un système dont ils sont les têtes de gondole.

 × Conclus enfin qu’il n’est pas anodin que ce soit Anyss et pas les autres, multiples cas recensés de violences et de mépris racistes qui n’ont jamais - et ne feront jamais, sauf en cas de mort d’homme - la Une des quotidiens.

-

Qu’on s’entende bien : il ne me viendrait pas à l’idée de regretter la mise en avant médiatique du jeune Anyss.

Tant tout accent pointé sur les dérives policières et la xénophobie croissante de notre société est salutaire.

Mais quand même : je m’étonne un brin que ce soit ce cas-ci qui fasse résonance.

Et je me demande même s’il ne faudrait pas y voir une marque supplémentaire de racisme, société n’exigeant le respect de la différence que quand cette différence est réduite, presque effacée et niée.



1 Si tu vivais dans une grotte ces derniers jours, apprend qu’il s’agit du jeune homme traité de « sale arabe », molesté et gazé par des CRS le soir de la victoire footballistique de l’Algérie contre l’Egypte

2 Au prétexte qu’il y aurait désormais « une histoire de ces soudaines flambées où l’amour de la nation fantasmée dont on se revendique traduit la complexité des relations avec le pays réel où l’on vit, au point d’aller - parfois - jusqu’à son rejet ».

3 Ont-ils mauvais goût, ces Algériens…

4 Sur Causeur, toujours, un billet publié quelques jours auparavant, Ils étaient où, les drapeaux français ?, signé d’un certain Jacques de Guillebon et traitant de ces drapeaux algériens brandis un soir de victoire, osait ces lignes incroyables : « Enfin, si l’on sort de ces gamineries pour passer dans le symbolique, on s’étonne que personne dans ce pays, parmi le pouvoir, les hommes politiques, les intellectuels, les psychanalystes, les sociologues, ne prenne la mesure de l’injure faite, sinon au peuple français, au moins au bon sens l’autre soir. Il ne s’agissait pas du match que l’Algérie vaita gagné ; il s’agissait du match que la France avait gagné. Et nulle part, dans les rues, de supporters des Bleus en délire, nulle part les insignes rituels de la France qui resurgit à l’improviste les jours de rencontre sportive. France ! qu’as-tu fait de tes drapeaux ? France ! Où sont tes supporters prêts à mettre le feu pour fêter ta victoire ? » Pathétique…

L’ami Ubi, qui vaquait avec son appareil-photo en ce soir de match, livre une brillante réfutation, si l’on veut se faire terre-à-terre, de ce billet ridicule : les drapeaux français étaient bien dans la rue. La preuve :

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Tu peux retrouver les photos d’Ubi, à qui j’ai aussi « emprunté » la vignette de ce billet sans rien lui demander, ICI.


COMMENTAIRES

 


  • jeudi 26 novembre 2009 à 15h16, par Dr Maboul

    Tsss, même pas un drapeau auvergnat dans la rue...
    Ils ne respectent rien ces immigrés de la troisième génération provenant d’Afrique du Nord ou du Maghreb (oui parce que les immigrés de troisième génération italiens ou polonais c’est quand même pas pareil ils sont blancs alors on dit pas immigrés de la trente-sixième génération mais juste français).

    Sinon, comme à l’habitude, bon article, très frais !

    PS : Quant à la violence des CRS, si elle est souvent raciste, elle dépend surtout du contexte de la manifestation à réprimer. A mon avis c’est juste une violence nécessaire pour qu’ils puissent faire leur travail odieux. Le problème n’est pas qu’il se soit fait traiter de « sale arabe » mais bien qu’il se soit fait insulter et tabasser par des CRS censés maintenir l’ordre public en défendant les citoyens (et pas juste les vitrines). Je trouve très dommage que la polémique se soit concentrée là-dessus et pas sur le manque total de respect dont font preuve les représentant de l’ordre face à la vulgate (il est vrai, encore plus particulièrement marqué quand celle-ci est basanée).

    • jeudi 26 novembre 2009 à 18h41, par JBB

      Le pire est qu’il existe vraiment un drapeau de l’Auvergne… Ça donne pas mal envie de se rallier à son panache… euh… flashy…

      « Je trouve très dommage que la polémique se soit concentrée là-dessus et pas sur le manque total de respect dont font preuve les représentant de l’ordre face à la vulgate (il est vrai, encore plus particulièrement marqué quand celle-ci est basanée). »

      T’as bien résumé la question. C’est le débat posé par le dernier rapport d’Amnesty International, qui pointe la hausse des violences policières et l’impunité dont jouissent leurs auteurs. Ça paraît pas des masses parti pour s’améliorer…

      • vendredi 27 novembre 2009 à 10h18, par Arsim

        C’est moi ou le drapeau de l’Auvergne fait sérieusement et délicieusement penser à un doigt d’honneur à l’envers ? Raison de plus pour l’arborer pendant nos manifs :p

    • jeudi 26 novembre 2009 à 23h08, par un-e anonyme

      A quelques détails près, c’est que l’italien et l’espagnol de 3e génération, ils aiment le cassoulet, le foie gras, chantent la marseillaise a tue tète et n’ont pas besoin d’un kebab, d’un cassoulet ou de viande halal a l’école pour sembler affirmer leur différence par refus d’intégration !

      Vouloir être Français, c’est se vouloir de racine chrétienne. Les Français sont mort par milliers voir millions pour cela. Bon mais ça il faudrait l’afficher a l’entrée en France a l’aéroport pour que les choses soient claires des le début. Il y en a, qui en gardant pour chez eux leurs différences qui s’adaptent très bien. Ce sont les exception ou des harkis.

      La vérité, est que la gauche fait le sale boulot de la droite en defandant l’immigration. Elle fait cela en total manque de respect de ses propres membres tellement elle est vendue au Sarkozys de ce monde.

      La raison est simple, en défendant les immigres en situation irrégulières la gauche force l’inondation du marché de l’emploi avec des personnes sous qualifiées prêtes a faire n’importe quoi a n’importe quel prix, cela au détriment du Français qui travaille dont les qualifications ne saurons jamais valorisées car un immigré sera toujours présent pour prendre sa place pour moins chers.

      L’immigré en fait détruit la classe ouvrière Française bien plus que la concurrence asiatique. L’immigration est le cancer de la classe ouvrière européenne !

      La gauche est une traitre et se prostitue pour n’importe qui Sarkozy ou immigres car ce sont les deux faces de la même pièce donc le même combat pour la gauche ... entuber le Français qui travaille dans le privé ..... Gauche = Traitres lâches et despotes du Français qui bosse

      • vendredi 27 novembre 2009 à 09h35, par joshuadu34

        ouah ! Bravo ! Quelques secondes, j’ai oublié, à la lecture de la dernière réaction ici, qu’on était sur un billet de JBB (excellent, au demeurant) pour m’imaginer sur un blog FHaine !

        Heureusement que les autres écrits sont là aussi, pour me ramener sur terre !

        Vive le travail bien fait, vive les blancs qui respectent et baissent bien la tête, se courbent bien afin de se prendre leur carotte en silence ! Au moins, accepte t’on le râle de plaisir de la carotte « RââaaaAllons, enfonce de la caroo-Ootte, le jour de baise est arrivé »...

        M’enfin, c’est quand même grave, comme maladie ! Mais comment l’appeler ? Trépanation médiatique ? Franchouillardisite aîgue ? Existe-t’il, au moins, un vaccin contre ce syndrome d’imbécilité irréfléchie ?

        Ce qui ne lasse pas de m’étonner, c’est ce crétinisme hallucinant de certains commentateurs imbéciles qui reprennent en chœur, le poing serrant leur haine construite sur l’autre, le discours favorisant l’individualisme, l’égocentrisme idiot ! « Le problème, c’est l’autre ! » répètent-ils, en crachant leur bile !

        Ainsi donc, ici, l’autre, l’étranger, forcément basané parce que blanc, c’est mieux, serait le responsable de tous les malheurs... Et oui, grande nouvelle ! Ceux qu’on exploite le plus, ceux dont on profite de fait du non-droit à l’existence qu’on leur impose seraient responsables des crises financières, seraient responsables de l’exploitation patronale, seraient responsables des rejets polluants, seraient, pire, responsables du trou de la sécu et du chômage !

        Bein oui, quoi, ce n’est quand même pas les entreprises, qui ne paient pas leurs charges sociales (ce qui représente 2 fois le trou de la sécu), qui touchent des aides de l’état (1,5 fois le trou de la sécu), qui licencient à tour de bras pour délocaliser afin d’aller profiter de la misère dans des pays où ils ont le droit d’exploiter des mômes sans les payer qui sont responsables ! ça se saurait, sinon !

        Tandis que ces salops d’étrangers, qui fuient la misère qu’on impose à leurs pays en refusant de payer ce qu’on leur pille (il convient de savoir, à ce stade de mon intervention, que le montant des charges que les entreprises occidentales refusent de payer dans ces pays quand elles en exploitent le sol et ses richesses, correspond à 10 fois le montant des « aides » que nos gouvernements octroient à ces pays), qui fuient la guerre que nous portons chez eux, balançant des bombes sur leurs habitations du haut de nos bombardiers, qui fuient la famine que nous refusons d’éliminer de la terre, sont impardonnables !

        Après ça, vous vous étonnez du manque de réaction ???

        Tiens, ce qui me fait le plus marrer, dans la dite intervention, c’est que l’intervenant anonyme (le Zorro fasciste) ose encore opposer l’autre, l’étranger, à la classe ouvrière... quel manque de culture !!! Et quel pain béni pour les vrais salops, ceux qui exploitent ! Car, ne nous leurrons pas (pour Zorro, c’est trop tard, et il le prouve dans son intervention), le corporatisme, le cloisonnement, la séparation qu’on impose ne profite qu’à ceux-là, et surement pas à un changement de système ! Non, mais, imaginez un peu que, au lieu de cracher sur l’autre, nous nous serions les coudes et marchions sur eux... des millions de « pauvres » où de « simili-pauvres » marchant sur les quelques centaines de salops qui pillent tout... Combien de temps, ce système tiendrait-il ?

        Donc, continuons à nous leurrer, continuons à nous regarder en chien de fusil, séparés les uns des autres... le capitalisme n’en espère pas plus ! Diviser pour régner...

        Sinon, JBB, je précise, cette intervention n’est pas contre toi, dont j’apprécie le travail (mais ça, tu le sais déjà)... je précise, je précise...

        Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/

        • lundi 30 novembre 2009 à 16h22, par clotilde a Toulouse

          Je pense que nous avons tous des droits et des devoirs, dans le pays qui nous accueille. J’ai le sentiment que l’on n’a pas tres bien compris le sens de ces mots. Si l’on accepte volontiers les Algeriens et leur drapeau, pourquoi faire autant de « foin » quand les Français agitent un drapeau tricolore et de plus dans leur pays ! Arrêtez vos articles de ce type, vous ne faites que dresser encore plus les uns contre les autres, des personnes qui ne demandent que la paix. Stop a cette haine, car vous vous dites non racistes, et vos articles transpirent a n’en plus pouvoir de haine contre les Français !!! Clotilde a Toulouse

      • vendredi 27 novembre 2009 à 10h14, par Protop

        Je pensais que pour etre français, les gens de ton espèce demandaient de savoir parler français mais là, le « saurons » pour les qualifications.... comment dire, eclipse toutes les autres. (rires gras)

        • vendredi 27 novembre 2009 à 10h34, par JBB

          @ anonyme : qu’est-ce tu veux que je te dise ?

          Ton intervention est pathétique.

          @ joshuadu34 : merci de ton intervention, j’avais pas trop le courage de lui répondre, tu as fait ça très bien. :-)
          (C’est trop tard, maintenant. Mais s’il n’y avait pas eu de réponses en-dessous, j’aurais viré le commentaire de l’anonyme milicien national-socialiste)

          « Ce qui ne lasse pas de m’étonner, c’est ce crétinisme hallucinant de certains commentateurs imbéciles qui reprennent en chœur »

          On est bien d’accord, c’est toujours hallucinant. Mais je rends grâce au dieu internet-interpasnet : il en passe très peu de cet acabit par ici.

      • vendredi 27 novembre 2009 à 11h53, par un-e anonyme

        Là ça sent vraiment mauvais comme commentaire... Si vous aimez tant bosser pour un chef, travaillez, travaillez...mais n’obligez pas les autres à faire de même... On sent bien à vos propos que vous seriez prêts à envoyer l’armée pour cela. Nous, on vous le donne volontiers, notre travail... On a juste besoin de l’argent qui va avec et qui nous permet de vivre, mais le travail, si vous le voulez tant que ça, on vous le donne... Votre point de vue biaisé est ce qu’on appelle du national-socialisme. Vous croyez peut-être réellement défendre les ouvriers ?!!!? en disant ce genre de choses ?!!? Si je comprend bien votre raisonnement, si on peut appeler ça comme ça ... vos ratiocinations, plutôt, tous ces salops de gens qui n’en sont de pays pas de chez nous, et qui en plus nous font l’affront d’être un peu moins blancs que nous autres, et cela sans parler de tous ceux qui sont tout à fait pas blanc, sans compter les auvergnats, viennent nous manger notre pain, à nous qu’on est pas riches mais quand même plus qu’eux, il vaut donc mieux s’allier avec le patronat pour tuer tous ces estrangers. Et construire à l’échelle de la France un bunker avec des flics et des caméras de surveillance pour pas que ces salops de pauvres viennent nous voler notre pognon qu’on en a tant.
        Quand on lui montre la lune, le gros con regarde le doigt. De la même manière, pendant que les pauvres s’évertuent à taper sur les auvergnats, et autres estrangers pas très natifs de Corrèze (sans parler du bruit et de l’odeur !), les riches les dépouillent tout en les sodomisant à sec, sans qu’ils s’en rendent compte... C’est vrai que c’est mieux que de s’allier avec tous les exploités, papiers à la con validés ou pas par les personnes autorisées, pour redistribuer de manière égalitaire les ressources et mettre en place quelque chose d’autre !
        Et puis, question français, vous ne semblez pas faire beaucoup d’efforts « d’intégration », comme ils disent. Quailke fôtes d’aurtograffe quaurijé (sans parler des tournures grammaticales) :
        à tue-tête
        Les Français sont morts [...] voire
        à l’aéroport
        dès le début
        les exceptions
        en défendant
        immigrés
        à faire
        à
        les qualifications ne seront
        moins cher

        En tout cas, continuez bien à beugler la marseillaise la bouche pleine de cassoulet en boîte avec vos pôtes collabos... et mangez vos racines chrétiennes par les pissenlits, nous on en veut pas.

        Signé : un gars qui travaille pas dans le privé, autant dire un nanti de fonctionnaire qui gagne le SMIC (pour donner suite à la haine primale du fonctionnaire que je vois poindre dans votre dernier paragraphe)



  • jeudi 26 novembre 2009 à 15h23, par tgb

    bien vu et ça me fait penser à ce genre de formules

    les arabes y’en a des bien

    je ne suis pas raciste mais...

    et puis tout le monde sait que un ça va c’est quand ils sont nombreux que...

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/



  • jeudi 26 novembre 2009 à 15h43, par Veig

    Tout ceci est parfaitement cohérent et n’est que l’application à la lettre des déclarations les plus récentes du Premier Auvergnat de France : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. »

    Et les médias qui, il y a quelques mois, n’avaient pas de mot assez durs pour condamner le dérapage du Sinistre de l’Intérieur, se vautrent avec complaisance dans le traitement différencié du « bon arabe » injustement interpellé, et des hordes hurlantes qui défilent dans nos rues en brandissant d’un air menaçant un drapeau étranger... Pas besoin de leur répéter : ils ont parfaitement intégré et faite leur la philosophie du colonel von Hortefeuer.

    • jeudi 26 novembre 2009 à 18h30, par JBB

      « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. »

      Eheh… Bien vu !

      Sinon, « traitement différencié », c’est exactement ça. Le pis est qu’ils le font sans doute avec les meilleurs sentiments du monde et la certitude de leur propre audace.



  • jeudi 26 novembre 2009 à 17h17, par Philippe Sage

    Magistral ! Vous m’ôtez le pain (auvergnat) de la bouche ! Rien à ajouter. Sinon, que oui, c’est bien la première chose que je vis : étudiant à sciences-pô .. Ça me dérangeait. Y’a un truc que j’aimais pas. Vous y avez mis les mots. Merci !

    Voir en ligne : http://sagephilippe.20minutes-blogs.fr/



  • jeudi 26 novembre 2009 à 18h00, par Nobo

    Tiens JBB, tu as fini de déconstruire la diversité ? Tu as sans doute été rattrapé par le réel...J’espère que l’atterrissage n’a pas été trop dur (lol)

    • jeudi 26 novembre 2009 à 18h34, par JBB

      Nul doute que tes dignes leçons, prodiguées d’un ton si affable et aimable, ont contribué à m’ouvrir les yeux, hein…



  • jeudi 26 novembre 2009 à 19h10, par Dominique

    Euh... mon commentaire en tête des messages a disparu. Pourquoi ? Je peux le reprendre en plus court si c’est une erreur de manip, sinon je m’écrase.

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

    • jeudi 26 novembre 2009 à 19h15, par JBB

      Désolé. Je viens d’aller vérifier : nulle trace de ton message dans le fil de commentaires interne. Ça a dû planter quelque part, mais je ne vois pas trop où : d’habitude, on n’a pas ce type de problème.

      Bref, c’est une foirade technique à la con. Et bien sûr que non, tu ne dois pas t’écraser. Au contraire :-)

      • jeudi 26 novembre 2009 à 20h09, par Dominique

        Bon, je pensais bien que ce n’était pas de la censure. Je disais que ce jeune homme avait d’abord publié son récit dans sa page Facebook. Or ce média est très consulté par les néo-journalistes. Par le biais des flux automatiques chez les fameux « amis », cela ne pouvait qu’aboutir à un journaliste de Libé pour peu que l’on ait les bons « amis » au départ. Imaginons maintenant la même histoire racontée sur un Skyblog : on ne trouverait pas un journaliste de Libé en ouvrant la porte, mais une brigade de la police de proximité venue demander des comptes ! Il y a deux types de veilles : celle des journalistes dans certains médias sociaux et celle de la police (j’ai des exemples près de chez moi) dans des supports différents. Skyblog, c’est pour les pauvres sur lesquels on peut taper, mais Facebook c’est pour des gens qui savent choisir leurs « amis ».

        Le fait d’avoir publié dans Facebook indiquait déjà l’appartenance à un certain milieu, en plus des autres signes d’intégration montrés à la télévision ou par la biographie (Science po, villepinisme, langage châtié, chemise repassée). Or, on ne remonte pas en une de journal en étant seulement un jeune issu de banlieue, il faut avoir déjà tissé quelques liens dans la presse et cela peut se faire si l’on est lié par les bonnes personnes dans le média social. Cela m’a rappelé le moment où Libé s’est indigné en Une du sort d’un de ses dirigeants lors d’une garde à vue et a mis en avant ce cas afin de faire pression sur le pouvoir. Mais cela se passe ainsi pour des centaines de milliers de personnes chaque année et, depuis plus de vingt ans, le grand quotidien issu du maoïsme (comme d’autres sont issus de la Résistance) ne parlait quasiment plus des conditions d’arrestation et d’interrogatoire. Muet sur presque tout alors qu’il avait encore une rubrique Taulards au début des années 80 ! Si l’on voulait dénoncer une situation réellement, on ne s’appuierait pas sur un seul témoignage, lequel signale d’abord l’appartenance au même milieu. Il n’y a pas mieux pour montrer la collusion d’un petit groupe (Sciences Po et journalisme).

        Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

        • vendredi 27 novembre 2009 à 11h48, par JBB

          « Imaginons maintenant la même histoire racontée sur un Skyblog »

          Bien vu. Le résultat eut sans doute été bien différent.
          Cela fonctionne d’ailleurs pour Twitter encore davantage que pour Facebook : l’usage est socialement très connoté.

          « Cela m’a rappelé le moment où Libé s’est indigné en Une du sort d’un de ses dirigeants lors d’une garde à vue et a mis en avant ce cas afin de faire pression sur le pouvoir. »

          Ça m’a fait penser, aussi. Et c’est clairement tout pareil : on ne s’indigne que quand c’est un autre « nous-même » qui est concerné, un semblable. a Libé, ça veut dire : pas quand c’est un jeune en survêtement, qui parle avec des « zyva » et écoute du rap.



  • jeudi 26 novembre 2009 à 19h43, par Guy M.

    Cela faisait longtemps que ça n’était arrivé : à la suite d’un manque regrettable de coordination*, j’ai aussi commis un billet sur ce fascinant jeune homme...

    Mais je crois qu’on se rencontre un peu.

    *(Faut dire que j’ai passé la journée sans pouvoir utiliser la connexion pour autre chose que le boulot : c’est l’enfer !)

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • jeudi 26 novembre 2009 à 20h07, par JBB

      Moi, j’aime bien qu’on soit sur la même longueur d’onde.

      *(Je ne vois qu’une solution : mets-toi en grève !)



  • vendredi 27 novembre 2009 à 10h46, par hamsterviolent

    Oui, petit narabe est travailleur, combattif, poli, lisse, modeste, on le soupçonne même d’être un peu ennuyeux, du genre à lire Kant tout le temps, et il a même le petit col de chemise qui sort de son col V, il a surmonté la pauvreté et la médiocrité de son entourage pauvre et arabe, qui le condamnait, s’il n’avait pas fait l’effort d’apprendre le français, à balayer les rues de Livry-Gargan. Il est pas trop foncé, le nez pas trop long... Et c’est pour ça que sa parole a plus de valeur que celle de mon cousin, qui est chômeur dans un patelin perdu du Cher et dont le vocabulaire est du niveau de celui de mon boucher, alors qu’Anyss parle comme François Bayrou.

    Je t’avoue que je trouve extrêmement gavant cette image de l’immigré/descendant d’immigré qui a réussi. Parce que la plupart d’entre nous avons la même existence que les « Français », on va à l’école, on n’aime pas forcément ça, ça marche et des fois ça marche pas, et on obtient des diplômes ou pas, on est caissier ou commercial ou ingénieur ou ministre, mais la représentation de l’arabe dans les média est assez binaire : elle alterne le dealer analphabète récidiviste et la ministre méritante.

    Je ne sais pas si beaucoup de gens ont conscience qu’il existe entre ces deux modèles tout un ensemble de gens dont la vie est simplement banale, avec le boulot qui fait chier, l’envie de se lever le matin qui manque parfois, le plaisir de glander le week end et que nous ne sommes pas une population divisée entre le petit besogneux et le glandeur fini...



  • vendredi 27 novembre 2009 à 13h00, par Sweethug

    « Et je me demande même s’il ne faudrait pas y voir une marque supplémentaire de racisme, société n’exigeant le respect de la différence que quand cette différence est réduite, presque effacée et niée. »

    En fait, le bon Anyss, est digne de confiance parce qu’il fait Science-Po. Tu comprends un ouvrier du bâtiment (mais pas que), une caissière de supermarché ou un étudiant en sociologie... C’est forcément mesquin. Ca vit royalement grâce aux prodigues offrandes que les cols blancs, les élites issues de la méritocratie à la française, des mecs qui ont fait des études du niveau de notre cher Anyss, vont ensuite rétrocéder sous formes d’allocations diverses... Grâce à eux, on a des fins de mois qui chantent, on se goberge...

    Donc Anyss, comme tout ceux de son prestigieux lignage estudiantin, est un modèle de probité (et dans son cas d’intégration). Sa parole vaut plus que celles des jeunes à capuches, ou qu’un type en bleu de travail. Vêtements de bonne coupe, l’indignation modeste, il est parfait. Bon s’il était sorti de X s’eut été encore mieux, mais à l’impossible nul n’est tenu. D’ailleurs, les CRS ça leur a pas sauté aux yeux que ce « bougnoul » là était spécial.

    Par contre à Libé oui. Libé qui, par ailleurs comme Marianne et d’autres, voue aux pires gémonies, les banquiers, traders et autres grands patrons (enfin, il supporte les Rotschild, mais ça c’est différent), qui pour une bonne majorité d’entre eux ont fait Science Po au minimum...

    CQFD : Libé fait du racisme de classe. Quand un Smicar prend une dérouillée par la police, c’est odieux. Quand un étudiant à sciencepo se fait insulter par des CRS, ça fait la Une ! Le journal a atteint les sommets de la boboïtude bien pensante.

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