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lundi 3 mai 2010

Le Charançon Libéré

posté à 23h57, par JBB
42 commentaires

Grèce : que résonne le cacerolazo !
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La crise grecque ? Rien de neuf sous le soleil. Il y a un peu moins de neuf ans, l’Argentine endurait à peu près la même situation, pays contraint à la faillite par l’action du FMI et les errements de ses gouvernements successifs. Confrontée à une semblable perspective - la faillite - , la Grèce applique bêtement une identique recette, celle de la rigueur. Des sacrifices, toujours des sacrifices.

Où que tu tournes la tête, tu entendras le même refrain1. Mais c’est encore chez l’une des figures du Parti (prétendument) socialiste, homme si populaire qu’il pourrait même être l’un de ses candidats aux présidentielles, que cette mélodie résonne de la façon la plus stridente. Juges-en donc : « Je suis admiratif de l’extrême rigueur choisie par le gouvernement Papandréou qui a préféré de durs sacrifices immédiats pour sortir au plus vite son pays de la crise », a clamé aujourd’hui Dominique Strauss-Kahn. Avoue - en passant - qu’il y a une désolante ironie à voir un membre du Parti socialiste - fut-il président du FMI - louer avec tant d’enthousiasme «  l’extrême rigueur  » et les « durs sacrifices » d’un plan mis en place par l’un de ses « camarades » européens - par ailleurs président de l’Internationale socialiste2. Oui : il faudrait en rire…

Il faudrait rire - aussi - des accents bellicistes d’un Premier ministre grec ayant successivement déclaré que la population grecque est « en état de guerre pour sauver le pays », que tous ses membres doivent« livrer la bataille pour la Grèce, comme ils le feraient pour leur propre maison » et que seule compte «  la lutte pour la survie ». Avant de poursuivre dans la veine guerrière : « Nous ne désertons pas. Depuis cinq mois, le gouvernement livre tous les jours la bataille partout. » Que veux-tu ? C’est Verdun. Qui s’étonnera - alors - que la plus absurde des guerres de tranchée économique fasse des victimes par centaines de milliers ? Pas les stratèges du FMI, en tout cas : eux ont l’habitude de semer la désolation.

L’exemple argentin

La nouvelle est passée plutôt inaperçue. Il y a quinze jours, l’Argentine a proposé à ses (gros) créanciers privés - ceux qui s’estiment lésés depuis que le pays s’est déclaré en faillite en décembre 2001, annonçant ne plus pouvoir les rembourser - un échange de titres, créances qui seraient rachetées au tiers de leur valeur nominale (proposition qui viendra à échéance d’ici une vingtaine de jours) et pour un montant maximum de près de 30 milliards de dollars. L’arrangement, s’il est accepté, mettrait fin à « la mise à l’écart » financière de l’Argentine : le pays retrouverait du coup l’accès aux marchés, dont il était exclu depuis 2001.
Mais attention : si la dette est réduite d’un tiers, nul motif de réjouissance. C’est cette même dette qui a grimpé dans d’incroyables proportions depuis les années 70, gonflée par l’action conjointe de gouvernements corrompus, de milieux d’affaires sans scrupules et d’institutions financières véreuses.

Pour résumer : l’Argentine a payé un très lourd tribut aux oukases du FMI. Au long des années 90, le pays en a été un élève modèle, chanté pour sa docilité et sa bonne volonté, nation se pliant à toutes les recommandations de l’institution. Jusqu’à 2001. Soit jusqu’à ce que le pays se retrouve littéralement sur les rotules.
En clair, l’Argentine est étouffée par la dette - en 2002, le pays doit encore 130 milliards de dollars, après en avoir remboursé plus du double les 25 années précédentes, héritage du système corrompu et spéculatif de la junte militaire au pouvoir de 1976 à 1983. Le pays est aussi victime des rapaces gouvernementaux et des capitalistes de la Banque mondiale qui ont mis le pays en coupe réglée. La dette s’accroit sans relâche, les investisseurs fuient le pays, les spéculateurs parient sur son écroulement et le ministre de l’Économie, le très orthodoxe Domingo Cavallo3, présente en juillet 2001 un plan « Déficit zéro », qui prévoit de nombreuses coupes budgétaires réclamées par Wahington et le FMI4. Pour cibles, les dépenses sociales, les traitements des fonctionnaires et des retraités, toutes choses drastiquement réduites - les employés des administrations perdent ainsi 13 % de leurs salaires.

Des sacrifices jugés insuffisants par le FMI, qui les avait pourtant exigés à grands cris. Le refus de l’institution de verser en décembre 2001 un prêt de 1,2 milliards de dollars, qu’elle s’était engagée à accorder, précipite la situation. Motif de cette volte-face ? Les restrictions budgétaires n’auraient pas été suffisantes. Pis : quand le pays se retrouve réellement à genoux, exsangue, en janvier 2002, le FMI exige le paiement de la dette et des réformes radicales pour accorder un nouveau prêt. Impossible… En janvier 2002, le pays coule. Une situation catastrophique que Daniel Hérard et Cécile Raimbeau résument parfaitement dans l’excellent ouvrage L’Argentine rebelle5 :

« Début janvier, un plan économique d’urgence réinstaure subitement la fluctuation du peso par rapport au dollar. Le billet vert s’envole. L’inflation aussi. En quelques mois, le pouvoir d’achat des salariés chute de plus de 29 %. Additionnés, les taux de chômage et de sous-emploi dépassent les 42 %. Presque 60 % de la population urbaine passe sous le seuil de pauvreté. Afin d’amadouer les pauvres qui protestent tous les jours, le président distribue de minables allocations de subsistance. Les petits épargnants, dont les économies dorment en banque, ont perdu dans la dévaluation un tiers ou plus de leur argent. ils sont ruinés. Devant vivre de troc, ils tagueront les devantures des banques de messages enflammés : « voleurs ! Fils de putes ! » jusqu’à (…) fin 2002. »

Aujourd’hui encore, le nom de Domingo Cavallo est honni en Argentine : l’homme - par ailleurs inculpé pour des pots de vin et des malversations - vit aux États-Unis et ne se déplace plus dans son propre pays, quand il s’y rend, que sous la protection d’une forte escorte. Quant au FMI, il est tout autant détesté : personne n’a oublié comment l’institution n’a cessé de promouvoir, au long des années 90, l’intensification de la rigueur, tout en lâchant le pays comme une vielle chaussette en 2001-2002. Au fil des années, la politique du FMI n’a eu d’autre effet que de plonger le pays dans la récession et d’alourdir sa dette. Un désastre, dénoncé par ces milliers de manifestants arpentant, avec une casserole, les rues et avenues des villes argentines.

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Rien d’innocent dans cette progressive descente aux enfers. Auteur de La Stratégie du Choc - livre qui décrit comment le système profite de chaque remous global, de chaque aspérité historique, pour arrimer plus solidement son emprise sur ceux que la catastrophe frappe - Naomi Klein explique, dans la même veine et un peu avant6 : « En Argentine, c’est l’idée même de la démocratie qu’on enferme en faisant comprendre au gouvernement qu’il ne pourra bénéficier d’un prêt du FMI qu’à condition de sabrer encore dans les dépenses sociales, de privatiser davantage de ressources et d’éliminer le soutien à l’industrie locale – tout cela au plus fort d’une crise économique attisée par ces mêmes politiques. Évidemment, les clôtures de ce genre sont aussi vieilles que le colonialisme. Ces transactions usurières « emprisonnent les nations libres », a écrit Eduardo Galeano dans Les Veines ouvertes de l’Amérique latine. Il faisait référence aux modalités d’un prêt consenti à l’Argentine par l’Angleterre en 1824. »
Plus avant dans le même ouvrage, Noami Klein poursuit : «  Les partisans de la liberté des marchés prétendent que la crise actuelle nous donne non pas des raisons de mettre fin à l’austérité, mais l’occasion rêvée d’obliger le pays, en proie à un besoin urgent de liquidités, à se livrer pieds et poings liés au FMI. »

En Grèce, du pareil au même ?

Difficile de ne pas établir un parallèle entre les (dites) crises argentine et grecque. D’abord parce qu’un même emballement (artificiel) de la dette est à leur origine. Et aussi parce qu’une semblable perte de confiance dans le système monétaire national a aggravé la situation : en Argentine, ce sont les habitants et les investisseurs internationaux qui ont perdu foi dans la monnaie ; en Grèce, les agences de notation ont provoqué l’écroulement.
Mais le parallèle vaut surtout pour les prétendues solutions. Ainsi, côté hellène, la cure d’austérité vise à réaliser des économies de 30 milliards d’euros sur trois ans. Cette rigueur se veut contrepartie de l’aide internationale (du FMI et de l’Union européenne, soit un prêt de 110 milliards d’euros pour les deux) et passe, comme ça avait été le cas en Argentine, par de très larges coupes dans le traitement des fonctionnaires et des retraités (dans les deux cas, suppression des 13 et 14e mois, de salaire ou de pension). Elle va aussi avec une baisse des dépenses publiques, avec l’augmentation de la TVA - impôt injuste s’il en est - et avec la hausse des taxes sur l’alcool, le tabac et le carburant. Dernier point, comme pour enfoncer définitivement le clou, l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge légal de retraite (à 65 ans).

C’est ce qu’il convient d’appeler - même ceux qui en sont à l’origine l’avouent - des « sacrifices » d’une « extrême rigueur ». Lesquels - et c’est bien le seul point positif - ne vont à l’évidence pas passer comme lettre à la poste. Un appel à la grève générale a ainsi été lancé pour ce mercredi, manifestation qui devrait réunir salariés du privé et du public. Et ensuite ? A dieu va…

C’est cette incertitude qui constitue, finalement, la principale distinction entre l’Argentine - il y a huit ans et demi - et la Grèce - aujourd’hui. Une profonde différence qui réside dans la capacité de résistance de la société civile. En Argentine, la crise avait quasiment stupéfié une population qui, si elle n’éprouvait plus que mépris pour sa classe dirigeante, ne s’attendait pas à pareille catastrophe. À l’inverse, les Grecs sont debout depuis longtemps, multiplient les mouvements de protestation et de contestation. Aiguillés par un puissant mouvement anarchiste, habitués aux manifestations violentes, ceux-ci ne se contenteront pas du cacerolazo (concert de casseroles) argentin7. Surtout, les Grecs sont beaucoup mieux préparés que les Argentins aux alternatives qui devront se substituer à un État défaillant et contrer des institutions internationales menaçantes. Tu sais quoi ? Le meilleur est peut-être à venir.

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1 A l’exemple de Nicolas Sarkozy, qui a salué le « courage » et « l’engagement » du chef du gouvernement grec.

2 Si, si : Georges Papandréou, Premier ministre grec, est bien président de l’Internationale socialiste…

3 Le même s’était déjà distingué au début des années 90, avec des « mesures d’économie » passant par le démantèlement du secteur public (à travers le licenciement de dizaines de milliers de fonctionnaires), des privatisations et la libéralisation de l’économie ainsi que des échanges extérieurs.

4 Cela passe même par une loi, la « loi du déficit zéro » : celle-ci prévoit l’équilibre absolu entre les dépenses publiques et les rentrées fiscales.

5 En mars 2009, tous deux avaient accepté de répondre aux questions d’A.11. L’entretien est ICI.

6 L’extrait provient du Journal d’une combattante.

7 Même si ce cacerolazo a parfois été sanglant : les manifestations des 19 et 20 décembre 2001 ont ainsi fait une trentaine de morts.


COMMENTAIRES

 


  • mardi 4 mai 2010 à 05h51, par PPellicer

    Ahh..J’avouerais volontiers que je l’attendais ce billet sur la Grèce. Pas de déception.



  • mardi 4 mai 2010 à 07h31, par fred

    Allemagne : double jeu avec la Grèce ?

    « L’Allemagne ne manque tout de même pas d’air de critiquer haut et fort le gouvernement grec pour sa mauvaise gestion et son déficit abyssal, .... ce déficit étant en partie dû à d’importantes dépenses d’Athènes en vue de se fournir en armement ... allemand.

    Car, si l’on en croit la presse internationale et des hauts dirigeants turcs, Berlin attiserait en silence les tensions entre Turquie et Grèce, histoire de pouvoir proposer ses « produits ».

    Rappelons en effet qu’au milieu du mois d’avril, le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, avait d’ores et déjà critiqué la France et l’Allemagne, en pointant du doigt leur démarche qui consisterait à à vendre de coûteux armements à la Grèce ... tout en poussant Athènes à une cure d’austérité afin de sortir de la crise financière.

    « La Grèce n’a pas besoin de nouveaux chars, missiles, sous-marins ou avions de chasse, pas plus que la Turquie », avait-t-il alors ajouté. _ »

    Pour info, en 2002, la Grèce a dépensé 4.3 % de son PIB en armement càd de deux à trois fois plus que n’importe quel autre pays européen. (source)

    • mardi 4 mai 2010 à 18h19, par JBB

      Merci pour le lien, l’article est plus que passionnant. Et vive le complexe militaro-industriel, il ne déçoit jamais.

      J’ai particulièrement aimé ce passage :

      Rappelons en effet qu’au milieu du mois d’avril, le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, avait d’ores et déjà critiqué la France et l’Allemagne, en pointant du doigt leur démarche qui consisterait à à vendre de coûteux armements à la Grèce ... tout en poussant Athènes à une cure d’austérité afin de sortir de la crise financière.

      « La Grèce n’a pas besoin de nouveaux chars, missiles, sous-marins ou avions de chasse, pas plus que la Turquie », avait-t-il alors ajouté.

      Précisons, que parallèlement les Forces armées turques recherchent actuellement à acquérir les armements les plus modernes actuellement disponibles sur le marché, et ce sans contrôle ou presque de leurs autorités civiles.

      C’est vraiment une joyeuse bande d’énormes faux-culs, hein…



  • mardi 4 mai 2010 à 08h28, par Guy M.

    Voilà une tentative de sauvetage de la Grèce qui ressemble fort aux simulations de noyade pratiquées, entre autres lieux, à Guantanamo...

    Mais je viens d’entendre à la radio qu’avec cette opération l’expression « Communauté Européenne » prenait enfin tout son sens, et ça me rassure de manière terrifiante : il suffirait peut-être de l’expliquer comme cela au peuple grec pour qu’il retrouve son légendaire sens de l’humour.

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • mardi 4 mai 2010 à 11h50, par lang6

      Le peuple argentin ne s’est pas contente du « concert de casserole » et pour mieux expliquer comment une dette prive est devenue publique tout comment en Grèce aujourd’hui, il faut absolument voir « Argentine, mémoire d’un saccage » de F. Solannas

      • mardi 4 mai 2010 à 17h12, par JBB

        @ Guy M. : La Communauté européenne prenant tout son sens ? Waouh, ils ont vraiment peur de rien… Parce que s’il y a un truc qui a vraiment pris tout son sens, c’est bien l’absolu manque de cohésion et la grande lâcheté des ci-devant membres de l’Europe.

        « ressemble fort aux simulations de noyade »

        Clair. C’est un parfait exemple de ce que signifie l’expression « boire la tasse ». Grosse, la tasse…

        @ lang6 : tout d’accord, j’aurais dû mentionner les très nombreuses initiatives (autogestion, reprise d’usine, troc à grande échelle, monnaie parallèle…) nées en Argentine après la faillite. Ce n’est pas une bonne excuse, mais j’étais un peu trop à la bourre pour revenir dessus.
        Je n’ai pas vu le film que tu mentionnes, mais j’en ai entendu parler (faut que je le mate). Par contre, j’ai bien aimé le livre Argentine Rebelle, que je cite dans le billet. Et ses deux auteurs, Cécile Raimbeau et Daniel Hérard, étaient, dans un entretien sur A11, revenus sur le climat très particulier de l’Argentine de 2002.

        • mardi 4 mai 2010 à 18h50, par PPellicer

          Dire que je croyais avoir fouillé le site d’A11 de fond en comble et que je n’avais pas lu ça !

          Assurément un de vos tous meilleurs papiers cet entretien.

          Merde je vais passer pour un lécheur de bottes à force de vous féliciter à chaque article depuis quelques jours.
          Plus sérieusement A11 fait à mon humblissime avis partie de ce qui se fait de mieux dans le domaine de la « presse alternative ».
          Il FAUT une version papier !



  • mardi 4 mai 2010 à 11h47, par wuwei

    Osons un peu de cynisme (non pas dans son sens actuel mais dans celui que Diogéne lui donnait) et si la Grèce n’était que le test de ce qui allait arriver dans tout le reste de l’Europe : l’ultime coup donné par le capitalisme à nos protections sociales : retraite, santé, enseignement,...? Alors soutenons la révolte du peuple grec si elle doit avoir lieu.
    Quant à DSK voilà ce que j’en pense : !&@§(")$`£, et je me retiens pour rester poli !

    • mardi 4 mai 2010 à 17h41, par JBB

      « soutenons la révolte du peuple grec »

      Oh que oui !

      «  !&@§( »)$`£"

      Et je dirais même plus : %¨^**&&&&`` !!!



  • mardi 4 mai 2010 à 14h04, par Blaise Lapoisse

    C’est bien clair : notre tour viendra Kessler l’a promis et ses amis du medef ont mis qui il faut au pouvoir pour faire la besogne . Il convient de les y encourager par tous les moyens, si toutes les cibles liéees à la puissance régalienne des états ont été convenablement « durcies » en sorte qu’elles sont devenues inaccessible à notre vindicte . La globalisation a multiplié les points d’accés vulnérables des représentations de l’oligarchie capitaliste auxquels s’en prendre ce qui devrait constituer un encouragement pour le pouvoir vers plus de répression avec en conséquence la révolte.

    • mardi 4 mai 2010 à 14h36, par Big Brother

      extrême rigueur qui n’a rien à voir avec le climat méditerranéen.

      depuis quand on mélange les climats maintenant ?
      n’y-a-t-il pas que des détraqués pour mélanger les climats ?

      • mardi 4 mai 2010 à 17h17, par JBB

        @ Blaise Lapoisse : clair que les cibles sont là, bien visibles et évidentes. Mais on ne peut malheureusement pas dire que, ces derniers temps, les protestataires de chez nous aient manifesté une quelconque envie de s’y attaquer. Malheureusement.

        @ Big Brother : :-)

        • mardi 4 mai 2010 à 22h51, par un-e anonyme

          Il y a peu il était question entre nous de collaboration ...
          En ce qui concerne BBro au pire c’est un keuf des ex RG



  • mardi 4 mai 2010 à 15h03, par joshuadu34

    j’avoue, pour le coup, je suis très pessimiste... Déjà parce que la réaction grecque n’est pas le fait des travailleurs, qui suivent encore, pour l’instant, un « pouvoir » syndical corrompu et distant de leurs intérêts, mais d’une jeunesse précaire qui, seul vrai point positif, je pense, a su se ralier aux plus précaires, càd aux imigrés et aux jeunes issus de l’imigration. Ce mouvement là est le seul véritable mouvement anarchisant et ressemblant un peu à une réelle contestation d’un système à abattre (auquel j’adjoindrais l’extrème gauche grecque, bien plus à gauche que la notre) ! Côté travailleurs, si ceux-ci voient d’un oeil plutôt bienveillant la pseudo violence jeune (les cassages de banque, les charges anti policières, qui ne sont pas réprimées, comme en France, par les manifestants défilant sous banière, les SO, quoi) ! Côté travailleurs, les mouvements sont encore bien laxistes, ressemblant encore bien trop, justement, aux défilés de casserole argentins ! Bref, le mouvement n’a pas encore pris suffisament d’ampleur pour inquiéter réellement le pouvoir Grec, pour le secouer réellement, en tous cas...

    Maintenant, il faut réellement espérer que ce mouvement des travailleurs dépassera les « appels » syndicalistes mous, et rejoindra réellement l’insurection qui aurait tendance à venir, parce que, déjà, c’est la seule façon qu’auront les grecs d’empêcher une véritable saignée les laissant sur le pavé pour que ceux qui les ont mis dans cette situation puissent continuer à se baffrer, et, ensuite, et comme ça a été signalé juste au dessus, parce que la Grèce, pour l’etablishment, n’est qu’un laboratoire servant à tester ce qui sera mis en place ailleurs, que ce soit en Europe comme dans d’autres pays (le Japon étant dans une situation économique bien pire que la situation grecque) ! Bref, si les travailleurs ne rejoignent pas la jeunesse et les précaires, si la situation grecque ne débouche que sur des défilés mou-du-bulbe ne servant, comme d’habitude, qu’à canaliser la colère, à la laisser s’exprimer afin d’emporter l’assentiment sans dégâts, le pire est à craindre !

    Soit ça passe et nous avons tout à craindre de la suite, soit la révolution passe par la Grèce ! Aucun autre choix n’est possible !

    A lire sur le sujet :les émeutes en Grèce de Théo Cosme (ed. Senonevero)

    Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

    • mardi 4 mai 2010 à 16h33, par cultive ton jardin

      @ Joshuadu34 :
      « (le Japon étant dans une situation économique bien pire que la situation grecque) ! »

      Frédéric Lordon, dans le Monde Diplomatique qui vient de sortir, dit en effet que la dette du Japon est bien supérieure à la dette grecque (200 points de PIB au lieu de 113 pour 2009 et 130 prévus en 2010 pour la Grèce). Mais que cette dette est détenue à plus de 95% par les épargnants nationaux. Ce qui met le Japon à l’abri des pressions du terrible LÉMARCHÉ.

      Alors que la dette grecque est au contraire détenue à 70% par des investisseurs étrangers, banques françaises et allemandes au premier rang.

      • mardi 4 mai 2010 à 18h07, par JBB

        @ joshuadu34 : « suivent encore, pour l’instant, un »pouvoir« syndical corrompu et distant de leurs intérêts »

        Eheh… Je ne sais pas si tu as vu cette vidéo ?

        Bon, d’accord, c’est un épiphénomène. Mais je ne suis pas certain que la majeure partie des Grecs continueront à soutenir ou tolérer leurs dirigeants s’ils se retrouvent plongés dans une crise profonde et durable. Même, j’aurais tendance à penser le contraire.

        « le mouvement n’a pas encore pris suffisament d’ampleur pour inquiéter réellement le pouvoir Grec »

        Sans doute pas. Mais ça pourrait venir très rapidement, pour peu que la grève générale de demain soit très suivie, dure et qu’elle se prolonge.

        @ cultive ton jardin : « des pressions du terrible LÉMARCHÉ. »

         :-)

        (La dette japonaise, c’est nippon ni mauvais…)

      • mercredi 5 mai 2010 à 09h59, par joshuadu34

        @ cultive ton jardin

        Pour en revenir un peu au truc, et au Japon, je ne suis, pour ma part, pas persuadé que le fait que les épargnants nationaux détiennent la majorité de la dette soit un gage de sécurité... Quand la tenue des comptes est, à ce point, catastrophique, il est difficile de penser que ces comptes soient à l’abri... Je pense, pour ma part, que ce qui empêche encore une fois le Japon de s’écrouler, comme ça a été le cas lors des deux crises traversées par le Japon (celle des nouvelles technologies et surtout celle du marché asiatique qui, justement, a créée cette dette colossale), c’est sa forte industrialisation ! Comme en Europe où le pays le plus épargné par la crise a été l’Allemagne, d’ailleurs... Mais jusqu’à quel point l’industrialisation peut-elle tenir un pays dans un système qui favorise de plus en plus la capitalisation au détriment de l’inovation ? Là, pour le Japon, est la grande question... Je pense que ce pays est à la merci, du fait de sa faiblesse financière, du fait de son repli, du fait, aussi, de son besoin de matière première, de la prochaine grosse crise qui ne va pas tarder, celle des matières premières, là où les financiers qui ont spéculé avant sur l’immobilier ont placé maintenant leurs billes... Ce n’est qu’une question de temps (mois où années, on peut déjà prendre les paris)...

        Pour la Grèce, en particulier, et pour l’Europe, en général, on peut déjà dire que les carottes sont cuites, si il n’y a pas une réaction forte, et ce, pour plusieurs raisons :

        Déjà, comme tu le dis, parce que la Grèce, comme une partie de l’Europe, est à la merci du marché boursier ! Les agences de notation et les traders parient pour où contre les pays comme ils l’ont toujours fait pour l’industrie ! Et là est la nouveauté ! Ainsi, la « crainte » d’un « effondrement » fait baisser la côte du pays, les boursicoteurs parient donc contre la survie de ce pays, ce qui provoque l’effondrement réel... la boucle est bouclée ! Et pourtant, quoi de plus sûr, dans l’absolut, qu’un pays ? Tant que la Grèce était maîtresse de sa monnaie, l’effondrement réel était impossible, puisqu’il suffisait, en cas de difficultés, de relancer la planche à billets (l’inflation) pour respirer un peu. Maintenant, la Grèce est à la merci des autres pays Européens pour ça ! Et le refus du fédéralisme européen, seul gage de stabilité de l’Europe, permet la situation actuelle ! Le fédéralisme (la moins pire des plus mauvaises solutions) aurait permis à l’Europe de passer la crise quasiment sans encombre ! Encore aurait-il fallut que certains pays (l’Allemagne, par son industrialistation, mais aussi la fRance, pour ses rêves de grandeur passée et son illusion d’être encore une nation forte, entre autres) acceptent, dans cette solution, de partager avec les autres pays Européens aussi bien les bénéfices que les pertes (système social lissé, acceptation de « localiser » l’emploi -l’industrie en Allemagne, le social en fRance, le bâtiment en Espagne, pour schématiser-, mise en commun des prélèvements, etc...). Ce serait, dans un système capitaliste, la seule possibilité pour une Europe confrontée à la montée en puissance des pays émergeants, mais aussi à la puissance boursière, la seule façon de sortir économiquement la tête de l’eau sur du long terme, tout en évitant la casse sociale importante qui commence seulement à poindre son nez !

        Mais ce fédéralisme veut dire l’abandon des prétentions absurde de « puissance » de l’état souverain ! Absurde parce que plus un seul état, Allemagne compris, n’a la possibilité de lutter seul...

        Le deuxième problème lié à l’impossibilité vient des demandes suivies par l’Europe et portées par l’économie capitaliste : la suppression du système social... Parce que, en situation de crise, le pire, pour un pays dans ce système, c’est la crainte, le repli et surtout le manque d’afflux financier induit par une épargne importante ! Trop d’épargne tue le pays ! Or, quoi de plus effrayant que la crainte de perdre son emploi où la crainte de se retrouver, du fait d’un système social défaillant, en état de faiblesse financière importante, parce que la maladie où la vieillesse ne sont plus supportés par la solidarité ? Le retrait de cette solidarité ne peut qu’induire, chez ceux qui peuvent encore le faire, une épargne importante ! Si cette épargne est bénéfique pour les spéculateurs, elle détruit le tissu économique du pays ! La tendance actuelle est donc « payticide », tout en favorisant le boursicotage ! On peut affirmer, donc, que nos dirigeants, et pas qu’en fRance, mais dans l’ensemble des pays dit « riches », jouent le jeu de la finance et de la globalisation au meppris de leurs pays !!!

        Que va-t’il en sortir ? J’ai du mal à penser qu’un retour nationaliste soit possible ! Déjà parce que les nations n’ont plus la possibilité de s’autosuffire, ensuite parce que, on l’a vu, la priorité du capitalisme globalisé n’est pas la nation, mais, au contraire, la globalisation... Par contre, et c’est plutôt effrayant, une situation conflictuelle serait toujours bénéfique pour les nations les plus en difficulté (relire Marx) ! D’où ce besoin constant d’armement ne répondant absolument pas aux nécessité des conflits actuels (les guerillas actuelles, dans leurs formes, ne nécessitent pas vraiment l’utilisation de sous marins nucléaires où de porte avion...)...

        Toutes ces solutions ne répondent, évidement, absolument pas aux besoins de redistribution des richesses de la population, mais voilà où en est le système actuel, et, à part un changement radical de système, difficile d’imaginer une issue favorable à l’homme... A nous, donc, de renverser ce système pour en mettre en place un plus humain, et à nous, surtout, de l’imaginer, ce système plus humain !!!

        Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...



  • mardi 4 mai 2010 à 16h23, par AntiDS(croc)K

    Merci car il est vrai que la situation ressemble à celle de l’Argentine, avec le FMI qui joue le rôle de faux arbitre en faveur de la spoliation des peuples au profit des mêmes rapaces (exemple : France Telecom et Vivendi étaient très impliqués en Argentine.)

    C’est facile de surévaluer une dette et de la faire rembourser à des taux d’intérêt déments (100% pourquoi pas ?) par des dirigeants corrompus.

    Il serait temps pour la vraie gauche de créer des nouvelles Brigades Internationales pour aller aider les Grecs à lutter contre ce nouvel hold up impérialiste à l’aide de son avocat marron-et incompétent économiquement remember son sordide passage au gouvernement jospin - DSK et du FMI.

    D’autant plus que c’est un test pour d’autres braquages on dirait.

    • mardi 4 mai 2010 à 16h43, par cultive ton jardin

      Oui, un test pour d’autres braquages. Il leur faut simplement éviter que les évènements se précipitent trop. Comme Horace poursuivi par les Curiace, il leur faut échelonner les conflits dans le temps. D’abord river son clou à la Grèce, puis faire capoter, en choisissant bien le moment, les économies d’autres pays européens. Si j’ai bien compris, il suffit qu’une agence de notation « note » mal un pays pour le mettre en danger. La défaite de la Grèce saperait le moral du pays suivant, et ainsi de suite.

      Ce qui ne ferait pas du tout, mais pas du tout l’affaire de ces brigands, c’est que les peuples de ces différents pays leur tombent sur le poil tous en même temps.

      Sous une autre forme, c’est la parabole célèbre : « quand ils sont venus chercher mon voisin, je n’ai rien dit... »

      • mardi 4 mai 2010 à 17h02, par wuwei

        " Lorsqu’ils sont venus chercher les communistes
        Je me suis tu, je n’étais pas communiste.
        Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes
        Je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste.
        Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs
        Je me suis tu, je n’étais pas juif.
        Puis ils sont venus me chercher
        Et il ne restait plus personne pour protester."

        Martin Niemöller

        Il est vrai que dans la cas de l’Europe on pourrait écrire Grèce, Portugal, Espagne,Italie, France,...ou santé, éducation, services publics,...Le capitalisme ne peut survivre que grâce à l’indifférence des peuples.

        • mardi 4 mai 2010 à 18h14, par JBB

          @ AntiDS(croc)K : j’aime bien l’idée des Brigades internationales. Beaucoup même...

          Après, j’ai regardé le trajet en caisse, ICI. 28 heures de route, quand même… On affrète un bus ?

          @ cultive ton jardin : « Si j’ai bien compris, il suffit qu’une agence de notation »note« mal un pays pour le mettre en danger. La défaite de la Grèce saperait le moral du pays suivant, et ainsi de suite. »

          Oui, et c’est exactement ce qui est en train de se passer. Après la Grèce, l’Espagne et le Portugal. Puis la France, et la Grande-Bretagne, et… Ça va euro-tournée générale de rigueur…

          @ wuwei : et encore, s’il se contentait de survivre, le salopard. Mais au fur et à mesure qu’il détruit et étend encore son incroyable emprise sur nos mondes, les populations deviennent de plus en plus indifférentes. C’est très étonnant, je trouve.



  • mardi 4 mai 2010 à 18h57, par Romane

    Hier, c’est l’ex président du parlement grec qui s’est retrouvé pris au piège dans une manifestation. des images et plus d’info là : http://www.mecanopolis.org/?p=16381

    • jeudi 6 mai 2010 à 18h46, par JBB

      J’avais raté ça, c’est marrant.

      Par contre, ça me fait toujours un peu mal au derrière, les liens vers Mecanopolis…



  • mercredi 5 mai 2010 à 10h53, par Tartanpono

    @ JBB

    C’est cette même dette qui a grimpé dans d’incroyables proportions depuis les années 70, gonflée par l’action conjointe de gouvernements corrompus, de milieux d’affaires sans scrupules et d’institutions financières véreuses

    Cette phrase est un peu bizarre non ? Après tout, qu’ils soient ou non corrompus les gouvernements, qu’ils soient ou non sans scrupules les milieux d’affaires et que les institutions financières soient véreuses ou pas, ce serait approximativement la même m****, non ?

    @ AntiDS(croc)K

    Ah ! Les brigades internationales... Ça me rappelle Ungdomshuset et Rostock, tout ça...

    • jeudi 6 mai 2010 à 17h59, par JBB

      « ce serait approximativement la même m****, non ? »

       :-)

      T’as pas tort, j’ai fait dans la redondance. Ou le pléonasme.



  • mercredi 5 mai 2010 à 23h06, par gars de l’allieu

    billet vraiment intéressant.
    Mais quel est l’état de l’argentine neuf ans après ? Ces sacrifices ont ils été utiles ?

    • jeudi 6 mai 2010 à 18h21, par JBB

      Waouh, toi aussi ? Eheh, ça émulsionne mon petit cœur, ça :-)
      Et puis, si tu traînes en ces lieux, c’est sans doute que la révolution approche pour de vrai.

      Cool que le billet t’aie plu, en tout cas.

      Pour l’Argentine, le truc, c’est que les dés étaient pipés dès le départ. La dictature militaire, puis la démocratie affairiste qui a suivi, avait fait grimper la dette dans des proportions incroyables (de 76 à 83, la junte militaire la fait passer de 8 à 45 milliards de dollars, pour financer des dépenses d’armement et pour augmenter la crédibilité du pays auprès du FMI, mais aussi surtout parce que les dictateurs et leurs alliés percevaient à chaque fois des commissions). Cécile Raimbeau parle d’un « mécanisme de dilapidation et de détournements de fonds, impliquant les militaires et les capitalistes argentins, le FMI, les banques privées du Nord et la Réserve fédérale américaine ». Ce qui a valu à la dette contractée par la junte d’être déclarée illégitime par la Coup suprême argentine en 2000. N’empêche : les Argentins ont remboursé plus de 200 milliards de dollars entre 1976 et 2001, et la dette se monte s’élève encore à 130 milliards de dollars.

      En sus, la dette a été un parfait prétexte pour initier un très vaste mouvement de privatisations, et pour brader l’essentiel du patrimoine argentin aux multinationales étrangères. L’évasion fiscale se généralise dans les années 90, comme le clientélisme et la corruption.

      Bref, les dés sont tellement pipés : en 2001, quand l’Etat s’effondre, ça fait plus de 25 ans que les Argentins font des sacrifices et que leur pays prend très cher. A partir de là, c’est difficile de parler de sacrifice pour les années qui suivent, faudrait mieux évoquer une profonde sodomisation avec du gravier…

      Hop, joyeuses salutations



  • jeudi 6 mai 2010 à 08h47, par Isatis

    Savoir si c’est le FMI qui fout délibérément les états par terre ou bien s’il arrive pour les foutre par terre m’importe peu ; c’est un nuisible, ce putain de FMI et ce sont nos élus qui y siègent ou bien qui désignent ceux qui y siègent !! Moralité élections, piège à con, comme d’hab. quoi !

    Dans cette gigantesque histoire de flouze et d’industrieux dorés sur tranche qui veulent se ré-approprier le monde, j’ai retenu que les banques allemandes en Grèce ont un engagement de 45 milliards et les banques françaises de 65 milliards. A rapprocher avec les soi-disant 100 milliards d’aide sur trois ans généreusement octroyés pour briser un peu mieux un pays en proie à l’affairisme et la prévarication depuis au moins 20 ans puis faire tomber les autres à petite foulée tranquille, un tous les six mois me paraît le bon tempo. Rendez-vous chez nous dans deux ans donc.

    A dire avec l’accent rocailleux en roulant les rrrrr : « les banques, je les ferme, les banquiers je les enferme » encore une promesse socialiste pas tenue, arf....

    • jeudi 6 mai 2010 à 18h32, par JBB

      « Rendez-vous chez nous dans deux ans donc. »

      Rhôôô… Alors qu’on a Sarkozy pour nous protéger ? C’est pas possible, il fera un rempart de son petit corps pour nous protéger…

      (Par contre, pour les « sacrifices », c’est déjà parti : on n’y coupera pas…)



  • jeudi 6 mai 2010 à 17h38, par joshuadu34

    à propos des 3 morts d’hier, un courrier a été adressé, par un employé de la banque, aux médias qui n’ont pas voulu le retransmettre, ni même en tenir compte dans leurs envollées anti anars. Voici donc ce papier, mettant en cause l’absence totale de sécurité incendie dans une banque (!) et révélant que les employés présents n’avaient le choix qu’entre être là, où être viré... (la version est en anglais...)

    I feel an obligation toward my co-workers who have so unjustly died today to speak out and to say some objective truths. I am sending this message to all media outlets. Anyone who still bares some consciousness should publish it. The rest can continue to play the government’s game.

    The fire brigade had never issued an operating license to the building in question. The agreement for it to operate was under the table, as it practically happens with all businesses and companies in Greece.

    The building in question has no fire safety mechanisms in place, neither planned nor installed ones – that is, it has no ceiling sprinklers, fire exits or fire hoses. There are only some portable fire extinguishers which, of course, cannot help in dealing with extensive fire in a building that is built with long-outdated security standards.

    No branch of Marfin bank has had any member of staff trained in dealing with fire, not even in the use of the few fire extinguishers. The management also uses the high costs of such training as a pretext and will not take even the most basic measures to protect its staff.

    There has never been a single evacuation exercise in any building by staff members, nor have there been any training sessions by the fire-brigade, to give instructions for situations like this. The only training sessions that have taken place at Marfin Bank concern terrorist action scenarios and specifically planning the escape of the banks’ “big heads” from their offices in such a situation.

    The building in question had no special accommodation for the case of fire, even though its construction is very sensitive under such circumstances and even though it was filled with materials from floor to ceiling. Materials which are very inflammable, such as paper, plastics, wires, furniture. The building is objectively unsuitable for use as a bank due to its construction.

    No member of security has any knowledge of first aid or fire extinguishing, even though they are every time practically charged with securing the building. The bank employees have to turn into firemen or security staff according to the appetite of Mr Vgenopoulos [owner of Marfin Bank].

    The management of the bank strictly bared the employees from leaving today, even though they had persistently asked so themselves from very early this morning – while they also forced the employees to lock up the doors and repeatedly confirmed that the building remained locked up throughout the day, over the phone. They even blocked off their internet access so as to prevent the employees from communicating with the outside world.

    For many days now there has been some complete terrorisation of the bank’s employees in regard to the mobilisations of these days, with the verbal “offer” : you either work, or you get fired.

    The two undercover police who are dispatched at the branch in question for robbery prevention did not show up today, even though the bank’s management had verbally promised to the employees that they would be there.

    At last, gentlemen, make your self-criticism and stop wandering around pretending to be shocked. You are responsible for what happened today and in any rightful state (like the ones you like to use from time to time as leading examples on your TV shows) you would have already been arrested for the above actions. My co-workers lost their lives today by malice : the malice of Marfin Bank and Mr. Vgenopoulos personally who explicitly stated that whoever didin’t come to work today [May 5th, a day of a general strike !] should not bother showing up for work tomorrow [as they would get fired].

     × An employee of Marfin Bank

    à faire tourner... (source : http://www.occupiedlondon.org/blog/... )

    Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

    • jeudi 6 mai 2010 à 17h54, par JBB

      Y a même une traduction (à l’arrache) qui tourne (grand merci au traducteur et à Jérôme) :

      « Je ressens l’obligation envers mes collègues qui sont partis si
      injustement de partager avec la société ces faits réels. J’envoi ce
      message à tous les medias. Ceux qui ont encore une conscience le
      publieront. Les autres continuerons à jouer le jeu du gouvernement.

       × Le bâtiment de la banque n’avait pas d’autorisation écrite
      de fonctionnement de la part des pompiers. L’accord était fait « sous
      la table », comme d’ailleurs est le cas de pratiquement toutes les
      entreprises en grec

       × Le bâtiment n’avait pas une sécurité incendie, ni issues de
      sécurité. Il y avait seulement des extincteurs à main qui sont
      totalement inapproprié pour faire face à un tel incendie.

       × Aucun établissement de la banque Marfin n’a de personnel
      qualifié pour faire face à des incendies. Même pas qualifié pour
      l’utilisation des peu d’extincteurs qui se trouvent dans les
      bâtiments. L’administration trouve toujours le pretexte du coup
      économique et ne fait même pas le minimum pour protéger le personnel.

       × Il n’y a jamais eu un exercice d’évacuation de quelconque
      bâtiment de la banque ni un séminaire, pour que des pompiers donnent
      des instructions au personnel pour des cas pareils. Les seuls
      exercices que se sont faite chez Marfin Banque sont sur des attentats
      terroristes et comment les dirigeants de la banque peuvent fuir

       × Ce bâtiment n’a pas une prévention spéciale en cas
      d’incendie, même si de sa construction il est très sensible au feu et
      même si il est rempli de matériel qui prennent feu très facilement. Ce
      bâtiment, à cause de la manière dont il est construit, est
      objectivement inapproprié pour être utilisé comme une banque.

       × Aucun groupe du personnel de sécurité n’a connaissance des
      soins de secourisme ni de comment faire face à un incendie, même si
      pratiquement la protection du bâtiment leur est confiée. Les employés
      banquiers se transforment en pompiers ou agents de sécurité selon les
      envies de M. Vgenopoulos, propriétaire de la banque.

       × Les dirigeants de la banque ont strictement interdis aux
      employés de partir le jour de la manifestation, même si ils le
      demandaient fortement depuis tôt le matin. Au contraire les dirigeants
      ont imposé aux employés de fermer à clefs les portes et vérifiaient
      constamment par téléphone que les portes étaient fermées. « Celui qui
      part, ce n’est plus la peine qu’il revient demain pour travailler »
      était la menace permanente des dirigeants. Ils leurs ont même interdit
      l’accès à Internet pour les empêcher de communiquer avec l’extérieur.

       × Ça fait quelques jours qu’il y a aux seins de la banque un
      terrorisme total par rapport a la grève, avec la menace de « sois tu
      travailles, sois on te vire »

       × Les deux agents de sécurité qui travaillent normalement dans
      la banque pour protéger des braquages ne sont pas venus aujourd’hui,
      même si les dirigeants avaient promis oralement qu’ils seront la.

      Il est temps messieurs que vous faites votre critique et que vous
      arrêtez de prétendre les choqués. Vous êtes responsables pour ce qui
      c’est passé aujourd’hui et dans un états ou les lois s’appliqueraient
      (comme ceux que de temps à autres vous utilisez comme exemples dans
      les émissions télévisé) vous seriez déjà arrêté pour tous cela. C’est
      par faute criminelle que mes camarades de travail ont perdu leurs vies
      aujourd’hui. Faute criminelle de la banque et personnellement de M.
      Vgenopoulos, qui a donné l’ordre qui ceux qui ne viennent pas
      travailler aujourd’hui seront virés. »

      La source originale ICI.

      • vendredi 7 mai 2010 à 13h09, par Paul Willems

        Bizarre que les policiers chargés de la protection de la banque n’aient justement pas été là, ce jour-là. La quantité de provocateurs à Copenhague a fait l’objet de multiples débats. Ce massacre vient réellement fort à propos.

        Je pense qu’une bonne partie de la population est comme morte, elle réagit seulement au chantage des médias. Elle réfléchit comme les médias. Elle n’arrive pas à réfléchir d’une autre manière. Les « valeurs » sont manipulées dans le but de la rendre incapable de réfléchir par elle-même.

        Même si réellement, c’était un accident, même si la banque avait disposé d’un matériel anti-incendie ad hoc, si les employés avaient eu leur mot à dire et s’ils avaient prétendus venir travailler de leur propre chef, ce qui n’a pas cours en Grèce, il n’y a pas lieu de manipuler des valeurs de cette façon, d’assommer les gens avec une telle propagande, mais de déplorer, et de comprendre que les banques sont un symbole, qu’une banque fermée, c’est presque dire aux manifestants qu’il n’y a personne, et qu’ils peuvent y aller, détruire ce symbole mal famé.

        Bizarre quand même que ces employés aient été obligés de s’enfermer.

        Pour moi, il y a peut-être meurtre avec préméditation de la part des employeurs... Je me demande ce qu’il touche, ce fameux employeur !



  • samedi 15 mai 2010 à 12h51, par lelaissezfaire

    Excellent post. Excellent site.

    J’ai en ligne un billet qui va dans le même sens, il y à quelques jours : http://www.theotherschoolofeconomics.org/?p=1005

    En rappelant à quel point la mise en parallèle des *sauvetages* de Wall Street en 2007-08 et celui de la Grèce confirme un système à deux poids deux mesures…

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