ARTICLE11
 
 

mercredi 2 décembre 2009

Le Charançon Libéré

posté à 22h25, par JBB
61 commentaires

Quand l’avocat de Faurisson fait de la retape sur AgoraVox
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C’est un avocat qui sait choisir ses clients… Déjà représentant de Paul-Eric Blanrue, auteur du controversé « Sarkozy, Israël et les Juifs », John Bastardi Daumont a accepté d’assurer la défense du négationniste Robert Faurisson en septembre dernier. Avocat modèle, il assure même le service après-vente de ces deux clients sur Agoravox. Ça, c’est de la conscience professionnelle !

C’est une bête histoire d’entrisme, comme il s’en joue beaucoup en ces temps troublés, frontières devenant floues et idéologies se faisant mutantes : assez classique, en somme. En filigrane, pourtant, elle dit beaucoup sur la porosité de quelques positions politiques et tout autant sur celle de certains canaux de communication. Elle démontre surtout combien il faut se méfier d’une « nouvelle extrême-droite » avançant masquée et s’ingéniant à brouiller les pistes idéologiques.

À l’origine, il y a un bouquin, Sarkozy, Israël et les Juifs, publié il y a six mois, par un certain Paul-Éric Blanrue. Du fond de ce livre, je ne te dirai rien en mon nom propre : je ne l’ai pas lu (et n’en ai guère envie, pour être honnête). Je vais par contre revenir un brin sur les personnes qui le promeuvent et sur les forces qu’il met en jeu.

Un livre

Sarkozy, Israël et les Juifs, donc. Le titre se suffit à lui-même : l’auteur ambitionne de traiter de l’influence des « réseaux pro-israéliens » - c’est le terme qu’il utilise - sur le locataire de l’Élysée. « Israël est devenu hors de portée du débat démocratique », prétend ainsi l’auteur, qui s’interroge : «  La France est-elle devenue un pays sioniste ? »

S’il porte sur la France, l’ouvrage n’y est par contre pas distribué1 : c’est une maison d’édition belge, Oser Dire, qui a imprimé et distribué l’ouvrage, refusant de le mettre en vente - selon l’avocat de l’auteur, John Bastardi Daumont - dans l’Hexagone. « Le voilà, en France, écrit ce dernier, contraint en raison de son sujet, qu’il traite d’ailleurs très sereinement, de chercher à l’étranger un éditeur, d’expatrier sa pensée, son enquête, son travail, car toutes les personnes contactées dans le milieu de l’édition française ont refusé. Sans parler de celles qui répondirent par un éloquent silence. Le voilà contraint d’éditer en Belgique, comme Voltaire en son temps s’expatriait en Hollande, et de fournir sa recherche au courageux éditeur : Oser Dire. »

Pourquoi pas en France, demandes-tu ? L’opus n’est pourtant pas antisémite, à en croire le directeur du Monde Diplomatique, l’un des seuls médias dits sérieux à en avoir fait une recension. Alain Gresh reproche à l’auteur des approximations, une thèse « pas très claire » et la superficialité de ses sources. Mais : « Quoi qu’on pense de l’ouvrage, il n’a rien d’antisémite », assène t-il. Et de regretter que le bouquin ne soit pas distribué en France : « Ce livre, sorti en Belgique, n’a pas trouvé d’éditeur en France, et les principaux distributeurs ont refusé de le distribuer. (…) Ce refus est d’autant plus stupide qu’il accréditerait l’idée que l’on ne peut critiquer Israël en France, ce qui est évidemment faux. »

Ben alors ?, tu te demandes. Pourquoi un tel ostracisme pour un bouquin presque innocent ? Les choses ne sont pas si claires et il faut lire d’autres plumes qu’Alain Gresh pour savoir un peu plus à quoi s’en tenir. L’excellent site Reflex, notamment, remarque que Paul-Éric Blanrue a pris « toutes les précautions afin que son livre ne soit pas taxé d’écrit antisémite », mais note « un sentiment de malaise ressenti à sa lecture, (…) une désagréable impression de déjà vu ou entendu tout de même ». Le même site fait état de nombreux raccourcis, contre-vérités et notes de bas de pages renvoyant à des sites très douteux.
Mais Reflex fait surtout ce qu’Alain Gresh n’a pas fait : revenir sur la personnalité de l’auteur. Le site explique que Paul-Éric Blanrue a été, à la fin des années 1980, « directeur de publication du Bulletin Légitimiste, feuille d’information royaliste de la région Lorraine dont le rédacteur en chef adjoint était Thierry Gourlot (cadre du Front National, aujourd’hui responsable du Groupe FN au Conseil Régional de Lorraine […]) ». Qu’il a fait « un passage au FN en Moselle ». Qu’il avait plus ou moins disparu des cercles militants d’extrême-droite au cours des années 1990. Et - enfin - qu’il a récemment refait surface dans l’entourage de Dieudonné et du négationniste Faurisson : « On le retrouve donc au côté de Robert Faurisson lorsque celui-ci fête ses 80 ans chez Dieudonné, certains prétendant même qu’il serait l’initiateur de la petite sauterie, étant un membre actif de la liste de diffusion Résistance Révisionniste [RR]. Le retrouver au procès des deux compères le 22 septembre2 est donc plus que naturel (…). » À l’appui de cette proximité entre l’auteur d’Israël, Sarkozy et les Juifs et le duo Faurisson-Dieudonné, le site publie plusieurs photos. Dont celle-ci :

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De gauche à droite, Robert Faurisson, une certaine Michèle Renouf, Paul-Éric Blanrue et Dieudonné.

Ce positionnement idéologique de Paul-Éric Blanrue apparaît un peu plus clairement sur son blog, l’auteur s’y livrant davantage. Ainsi de cette très brève note, postée le 30 novembre dernier et réagissant à la votation suisse sur l’interdiction des minarets : « Et si, au lieu de critiquer les Suisses, on instaurait le même système de votation en France, afin de poser au peuple français (immigrés inclus) la question suivante : « Voulez-vous que les sionistes continuent de diriger la France, oui ou non ? » On découvrirait peut-être alors de nouvelles vertus à la démocratie directe. » Ou cette simple phrase, pour le 19 : On connaissait la « Françafrique » ; il y a désormais la "Fransioniste". Ou encore cette vidéo, postée le 25 octobre, d’un violent discours du président iranien, Ahmadinejad.
Mais ce sont aussi les relais dont bénéficie Paul-Éric Blanrue sur le net qui démontrent combien son livre sert une certaine idéologie. Si Sarkozy, Israël et les Juifs n’est pas distribué en France, il a par contre fait l’objet d’une ardente promotion sur bon nombre de sites d’extrême-droite ou apparentés. Interviews de Blanrue réalisées par Thierry Mesyssan du Réseau Voltaire, par le site d’extrême-droite Alter Info ou par le très antisémite La Banlieue s’exprime comme recension-reprises du livre dans toute la blogosphère d’extrême-droite : l’auteur est partout, sur le site du mouvement Égalité et Réconciliation d’Alain Soral comme sur celui dela Liste antisioniste.

Note, pourtant, que Paul-Éric Blanrue se défend d’appartenir à l’extrême-droite et récuse tout proximité avec Faurisson. En un billet sur la question, il prétend que sa présence aux côtés du négationniste est motivée par l’écriture d’un livre sur le personnage, qu’il promet pour 2011. Quelle coïncidence… Un argument pas plus convaincant que ne l’est le soutien apporté par Jean Bricmont à Paul-Éric Blanrue, en un texte publié sur Le Grand Soir, Antifascistes encore un effort… si vous voulez l’être vraiment.

Un avocat

Je crois d’autant moins à cette « innocence » revendiquée de Paul-Éric Blanrue qu’il s’est trouvé, pour représenter ses intérêts, un jeune avocat qui n’est pas tout à fait un inconnu : John Bastardi Daumont. Un homme efficace. Enfin… surtout dans sa façon de brouiller les pistes.

L’avocat ne se résume pas à la très policée fiche de présentation qu’ilpropose sur son blog, façon gendre parfait : « Titulaire d’un DEA de sciences criminelles et d’un DESS police, j’exerce au Parquet de Nice en qualité d’assistant de justice pendant deux ans avant de rejoindre l’avocature. Actuellement Secrétaire de la Conférence du Barreau de Nice, je fus représentant des jeunes avocats au Conseil de l’Ordre, et ancien Vice Président de l’Union des Jeunes Avocats. »
John Bastardi Daumont s’est distingué le 3 juillet dernier, lors de la manifestation de soutien à la librairie Résistances, attaquée quelques jours avant par des nervis de la Ligue de défense juive (LDJ). Au milieu des drapeaux du NPA, des Verts et du Parti de gauche - une partie de la gauche parisienne s’était mobilisée pour protester contre l’attaque - et prenant prétexte d’une pétition en préparation, l’avocat de Paul-Éric Blanrue avait pris la parole :

Il en avait aussi profité pour se faire prendre en photo avec l’ouvrage de Blanrue, les manifestants en arrière-fond. Un évident clin d’oeil au fait que la librairie Résistances était alors, à l’en croire, la « seule en France à avoir osé importer ce livre disponible en Belgique depuis juin, et le mettre en vitrine ».

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Anodin ? Non. Et d’autant moins que l’avocat de Paul-Éric Blanrue a annoncé, quelques jours après cette manifestation, qu’il comptait représenter le négationniste Robert Faurisson lors de son procès de septembre. De quoi laisser aux militants présents à cette manifestation de soutien l’amer sentiment de s’être fait un brin manipuler.

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John Bastardi Daumont avec son client, Robert Faurisson.

Il n’y a pas qu’aux manifestations de gauche que l’avocat du négationniste Faurisson se tape l’incruste : sur AgoraVox aussi. Ce n’est pas si étonnant tant le site emblématique de ce qui se voulait le journalisme citoyen est devenu un repaire pour quelques complotistes, fans de Dieudonné et autre tendancieux idéologues, à qui il laisse régulièrement tribune ouverte. Avec John Bastardi Daumont, qui y a publié des articles sur ses deux plus médiatiques clients, un pas supplémentaire a été franchi.
Le 28 octobre, l’avocat de Faurisson met ainsi en ligne un billet titré Affaire du Zénith : La LICRA déboutée face à Robert Faurisson, en lequel il revient sur la relaxe obtenue pour son client. Pour s’en féliciter : « Ce fut un honneur de défenseur que d’avoir à représenter celui qui se surnomme souvent lui même, « le condamné d’avance ». En ce 27 octobre 2009, c’est un contentement de le voir innocenté par la XVIIe chambre correctionnelle des poursuites engagées injustement par la LICRA. » Un « honneur » de défendre Faurisson ? La conclusion a plu aux lecteurs d’AgoraVox : 46 d’entre eux, sur les 51 qui ont voté pour juger l’article3, le considèrent « intéressant »…
Le 29 octobre, bis repetitae : John Bastardi Daumont publie « L’objet du scandale » : ce soir, Guillaume Durand briguait le poste d’animateur le plus fade du PAF. Le billet revient sur une émission de télévisée traitant du 11 septembre et s’insurge de l’usage du terme révisionniste à l’encontre de deux des invités, Jean-Marie Bigard ou Mathieu Kassovitz. Un article qui débute ainsi : « Il faudra peut-être rappeler un jour aux intervenants, y compris à Jean Marie Bigard ou Mathieu Kassovitz, que le terme révisionniste est un terme neutre. Il n’est nullement péjoratif. » Des mots qu’il est difficile d’imaginer innocents sous la plume de l’avocat de Faurisson… Qu’importe : 76 lecteurs, sur les 81 qui ont voté pour juger l’article, le rangent dans la même catégorie. « Intéressant »…
Enfin, aujourd’hui, rebelotte : John Bastardi Daumont poste un article nommé Livre censuré, comment nous avons fini par gagner, en fait la reprise d’un article de Paul-Éric Blanrue se félicitant de la mise en vente en France, à compter de ce 2 décembre, de l’ouvrage Sarkozy, Israël et les Juifs. L’auteur y écrit notamment : « (…) Sur le net, les rumeurs et les accusations fantaisistes sur mon compte ne manquèrent pas d’être diffusées sur une grande échelle : on est allé jusqu’à me reprocher de m’être rendu au procès de l’humoriste Dieudonné, contre qui a été requis un an de prison avec sursis dans l’affaire du Zénith. »

Le net est décidément méchant, qui laisse fleurir autant de « rumeurs et accusations fantaisistes ». Heureusement, il reste AgoraVox pour rétablir la juste vérité…



1 C’était vrai jusqu’à aujourd’hui : à compter de ce 2 décembre, le livre se trouve dans les librairies françaises.

2 Procès intenté à Dieudonné pour avoir, lors d’un spectacle, fait remettre à l’historien révisionniste Robert Faurisson le « prix de l’insolence et de l’infréquentabilité » par un individu déguisé en déporté juif.

3 AgoraVox a mis en place un système de notation de la qualité des articles par ceux des lecteurs qui sont inscrits sur le site.


COMMENTAIRES

 


  • jeudi 3 décembre 2009 à 08h26, par dav

    Je ne suis pas lecteur d’agora vox, non pas parce que je n’aime pas ce qui s’y écrit, mais parce que je ne connais pas vraiment le site... mais si les idées portées par les propos évoqués dans ton article me hérissent le(s) poil(s), je trouve plutôt sain qu’elles puissent être exprimées afin de pouvoir être combattues vraiment.

    « Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer. »

    Je suis par contre lecteur du Diplo, que je considère comme faisant partie des médias « sérieux », et le fait que Gresh déplore la non distribution du bouquin en France alors même qu’il « reproche à l’auteur des approximations, une thèse « pas très claire » et la superficialité de ses sources », ce qui revient selon moi à ne pas vraiment en conseiller la lecture, me semble montrer que c’est cette forme de liberté d’expression que Gresh soutient, rien de plus.

    Et puis, si il est intéressant de s’intéresser à la personnalité d’un auteur (à posteriori), ne vaut-il mieux pas avant tout s’intéresser à l’oeuvre en question, la décortiquer et l’analyser, que ce soit pour la défendre ou la combattre ?

    Pour finir sur cet avocat, la façon que le gars a de dire « la France » dans la vidéo, ça me semble très révélateur : une espèce de ton guerrier, passionné, exalté... nauséabond.

    • jeudi 3 décembre 2009 à 15h27, par JBB

      « Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer. »

      C’est marrant, c’est une phrase qui m’a toujours énervé au plus haut point. Je suis pour la liberté d’expression et je pense qu’il est contre-productif de transformer en martyr d’ultra-minoritaires. Mais il ne me viendrait pas à l’esprit de bouger le petit doigt pour que des gens que je déteste puissent en bénéficier.

      « … me semble montrer que c’est cette forme de liberté d’expression que Gresh soutient, rien de plus »

      C’est aussi ce que j’ai compris. Mais il me semble qu’il aurait dû faire le travail de mise en contexte et de recherches sur l’auteur, sur son milieu. Ça aussi, ça en dit beaucoup sur un bouquin.
      Bref, pour moi, les deux se rejoignent.

      « nauséabond »

      Là, on est d’accord :-)

      • vendredi 4 décembre 2009 à 11h54, par Slone

        Il n’y a rien de plus ingrat que de défendre la liberté d’expression.

        Si la liberté d’expression n’était défendu que par des sympathisants de ceux qui la réclament, elle ne serait pas souvent défendue et n’existerait pas dans les faits.

        La question de la liberté d’expression, par définition, ne se pose que dans le cas d’opinions dites « extremes », dissidentes, non-consensuelles ou blasphématoires. C’est pour cela qu’il est si facile de calomnier des auteurs censurés et de prolonger la censure. Il suffit de procès d’intentions, des biographies approximatives ou carrément fausses afin de jeter le doute sur eux, créer un climat intriguant, et par ricochet, calomnier tout ceux qui prennent fait et cause pour leurs libertés d’expression, leurs avocats. C’est une forme de censure comme une autre, déguisé en paternaliste antidémocratique assez classique : on dit aux gens ce qu’il faut penser, partant du principe que l’on sait ce qui est bon pour eux et ce qui ne l’est pas.

        Au delà de la question de la liberté d’expression, il est tout de même très révélateur que ce livre n’ait pu être édité en France car ce n’est pas le premier ouvrage de l’auteur. La thèse qui voudrait faire croire que ce refus serait lié à sa biographie devenu subitement « sulfureuse », à ses sympathies suspectes, etc. ne tient pas, puisque l’auteur est connu des éditeurs et a déjà été publié. C’est donc bien le sujet du livre qui dérange, et les attaques sur l’auteur ne sont que la conséquence de celui-ci qui, dans cet article, n’a même pas été lu. Si réellement l’auteur aurait « viré » de bord, il serait intéressant de savoir pourquoi, comment, etc. ?

        Inversement, quoique l’on puisse penser de l’auteur, si le livre n’est pas scandaleux, il n’y a aucune raison de l’interdire. Ce n’est pas l’auteur qui doit être jugé mais l’ouvrage. Si l’auteur était un nazi qui se cache et que son ouvrage avance des theses ou des débats méritants réflexion, il faut les considérer. Si en revanche, il y avait un appel à la haine, ce serait une autre affaire. Mais ce n’est visiblement pas le cas.

        Si un chercheur invente un elixir pour résoudre la faim dans le monde, on ne va pas interdire l’elixir sous pretexte que peut-être le chercheur aurait des amis douteux.

        Bref, nous avons là un cas d’école des limites de la liberté d’expression : entre théorie et pratique, il y aura toujours des verrous mentaux et des chiens de garde pour empêcher sa pleine réalisation.



  • jeudi 3 décembre 2009 à 09h17, par un-e anonyme

    Comme le livre ne contient rien de répréhensible, il suffit de s’attaquer à son auteur. Logique. Logique mais fallacieux.

    • jeudi 3 décembre 2009 à 15h01, par JBB

      Il me semble qu’il est important d’éclairer le milieu de production de l’ouvrage. Un livre, comme toute arme intellectuelle, n’est pas forcément neutre en lui-même.
      Pour le dire autrement : je n’ai rien contre la rédaction-distribution d’un livre portant sur l’influence des réseaux israéliens en France ; bien au contraire, j’y suis favorable. Mais quand ce livre vient d’une personne gravitant dans l’entourage de Dieudonné et Faurisson, je me méfie très fort et subodore la grosse manipulation.

      • jeudi 3 décembre 2009 à 15h49, par un-e anonyme

        Alors prend ton baton pélerin, lit le livre et déterres-y les éléments factuels litigieux ou les passages à caractère anti-sémites.

        • jeudi 3 décembre 2009 à 16h05, par mowglaï

          le problème n’est pas le bouquin mais :

          le bouquin
          +
          son auteur très tendancieux
          +
          les relations avec l’extrême droite de l’auteur
          +
          sa chronique ou la défense de son auteur par et dans des medias de gauche, notamment A Gresh et J Bricmont qui n’ont pas a priori le QI d’une huître et qui sont à mon avis difficilement taxable d’antisémitisme

          libre à toi de ne voir qu’une « critique d’un livre que le rédacteur n’a pas lu », si c’était le cas, tu aurais raison, mais ça ne l’est pas

          @JBB : le message anonyme de 11h19 c’était moi (enfin tu me connais pas et c’est la 1re fois que je poste sur article XI que je lis assez irrégulièrement mais comme il est pas signé...)

          • jeudi 3 décembre 2009 à 17h26, par JBB

            @ Anonyme de 15 h 49 : encore une fois, là n’est pas le problème. Mais t’as pas dû lire ce que j’ai écrit juste avant ton commentaire.

            @ Mowglaï : enchanté :-)

            « A Gresh et J Bricmont qui n’ont pas a priori le QI d’une huître et qui sont à mon avis difficilement taxable d’antisémitisme »

            Clair. Dans l’absolu, je pense que Bricmont pourrait avoir raison. Dans la pratique, sa façon de faire l’impasse sur l’entourage de l’auteur et de réduire John Bastardi Daumont à un courageux défenseur aux motivations respectables - « à cause du climat de terreur intellectuelle « antifasciste » qui règne en France, les avocats prêts à défendre le principe de la liberté d’expression ne se bousculent pas au portillon », écrit-il - ne me convainc pas du tout. Parce que l’avocat va bien au-delà de ce rôle quand il prend la plume sur AgoraVox pour en parler et conclure : « Ce fut un honneur de défenseur que d’avoir à représenter celui qui se surnomme souvent lui même, « le condamné d’avance ». »



  • jeudi 3 décembre 2009 à 09h53, par armand

    Très curieux article (XI) dont l’auteur reconnait ne pas avoir lu le livre en question .On sent bien,
    sans qu’il l’écrive bien entendu,que s’intéresser à ce livre est suspect d’antisémitisme, vu le contexte de sa publication .Voila, la fatwa est lancée .
    Il se rend complice lui aussi, l’auteur de cet article,de la curieuse omerta pendant 6 mois sur la sortie
    du livre. Il n’a pas l’honnêteté d’A.Gresh qui a écrit qu’il mérite au moins le débat .
    Quant à Agoravox, c’est l’un des rares sites -peut être le seul- qui a osé lancer le débat sur la
    parution du livre. Sans doute une des perversions du Net ...

    • jeudi 3 décembre 2009 à 11h19, par un-e anonyme

      donc il faudrait chroniquer tous les bouquins politiques qui sortent de l’extrême-gauche à l’extrême-droite...

      la quasi totalité des intervenants qui gravitent autour de ce bouquin sont plus que suspects (de longue date dans les milieux fafs) et quand il s’agit de dénoncer l’islamophobie, on (à gauche) ne prend pas autant de précautions pour dénoncer un bouquin ou un papier comme « islamophobe », on tire, et à raison, sur les Val, les Fourest, Finkielkraut, Adler, BHL etc...

      il s’agirait à un moment, à gauche, d’être aussi ferme sur l’antisémitisme qu’on ne l’est sur l’islamophobie, de le dénoncer avec autant de violence, y compris quand les auteurs jouent sur les mots, c’est la spécialité de l’extrême-droite, tout le monde sait lire entre les lignes, lignes qui sont en elle-même sans doute non condamnables.

      ça éviterait de se faire traiter d’antisémite à tout bout de champ. Ca permettrait d’être légitime dans la dénonciation de l’islamophobie des medias dominants.

      je remercie le charançon, parce qu’il ne faut pas se voiler la face (sans jeu de mot), il y a malheureusement des parasites à gauche, l’extrême-droite y fait de la retape et force est de constater qu’elle y trouve une caisse de résonance chez quelques-uns et qu’il faut absolument qu’on s’en débarrasse pour pouvoir dénoncer l’arabophobie et l’islamophobie ambiante avec efficacité.

      Il faut notamment arrêter (et là J Bricmont me déçoit, sa réponse dans le Grand Soir n’est à mon avis pas suffisante) de prétendre défendre la liberté d’expression de quelques-uns que l’on censurerait (Soral, Dieudonné, Faurisson etc...), à ce prix-là, on devra tresser des lauriers à tous les abrutis d’extrême-droite. Il sont non grata, tant mieux, qu’ils se DE-MER-DENT, s’ils réussissent à s’exprimer, tant mieux pour eux, ça donne l’occasion à la gauche de les mettre en face de leurs erreurs, s’ils n’y arrivent pas, tant pis. Sinon, l’extrême-gauche va devoir défendre le fils Sarkozy parce qu’il se fait démonter par l’ensemble des médias français...

      Si l’extrême-droite antisémite a du mal à exprimer ses idées, tant mieux. Il faudrait SURTOUT qu’il en soit de même pour l’extrême-droite islamophobe qui elle, a pignon sur rue, c’est pas l’inverse qu’il faut demander. Les fachos ont toujours pris la démocratie pour une conne, à prétexter la liberté d’expression alors qu’ils seraient les 1ers à la supprimer s’ils arrivaient au pouvoir. Ne soyons pas leurs obligés !

      Et je vomis cette phrase de Voltaire :
      « Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer. »

      Je ne partage pas vos idées ET je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ne puissiez pas les mettre en pratique !

      Elle a bon dos la démocratie !

      Les commentaires que je lis ici me font un peu peur (mais me surprennent peu au fond) si ce ne sont pas des trolls d’extrême droite !

      • jeudi 3 décembre 2009 à 15h55, par JBB

        @ Armand : « Quant à Agoravox, c’est l’un des rares sites -peut être le seul- qui a osé lancer le débat sur la parution du livre »

        Ça, en effet, on ne peut pas dire qu’Agora Vox recule devant ce type de débats… Entre les déclarations d’amour à Dieudonné et les coups de projecteur sur les membres de sa clique, on peut même dire que le site n’y rechigne jamais, hein.

        « Il se rend complice lui aussi, l’auteur de cet article,de la curieuse omerta pendant 6 mois sur la sortie du livre. »

        Je ne suis pas pour l’omerta (la preuve, j’en parle) et je suis même favorable à une distribution normale de ce bouquin (entre parenthèse, d’ailleurs : c’est le cas ; tu parles d’omerta, mais le bouquin se vendait très bien avant, sur le net notamment, et s’est forgé un plan comm en béton). Mais qu’on ne nous prenne pas pour des cons en prétendant que la démarche de l’auteur est innocente, voilà tout.

        @ Anonyme : oh que je suis d’accord avec toi.

        Tellement même que je n’ai rien à ajouter.

        Juste : oh que je suis d’accord avec toi.

         :-)

      • jeudi 3 décembre 2009 à 23h46, par dav

        Je ne suis ni un troll (en tous cas je l’espère) ni un sympathisant d’extrême droite qui s’ignore (ça j’en suis sûr).

        Je comprend que la phrase (paraît-il) de Voltaire puisse énerver, mais elle me semble juste refléter la conception d’une liberté d’expression totale qui permet d’éviter ensuite que des salauds puissent affirmer « si on nous empêche de nous exprimer, ou si on nous donne une visibilité médiatique quasi nulle, c’est parce que ce que nous disons est la vérité, cette vérité que l’on veut cacher au peuple ».
        Argument plus que léger s’il en est, mais qui malheureusement peut facilement faire son chemin dans certains esprits.

        « Les commentaires que je lis ici me font un peu peur (mais me surprennent peu au fond) si ce ne sont pas des trolls d’extrême droite ! »

        Ce qui me fait peur, c’est que je puisse être soupçonné d’être un troll d’extrême droite quand je fais un commentaire (pour une fois) un peu critique et interrogateur, sur un site dont je partage nombre de combats.
        Si nous ne sommes pas capable d’échanger nos points de vues et interrogations maintenant sans risquer d’être ainsi soupçonné/accusé de faire parti du camp ennemi, que ferons nous quand un minimum d’unité sera nécessaire au moment de défaire ce vieux monde et d’en refaire un nouveau...?

        • vendredi 4 décembre 2009 à 00h20, par un-e anonyme

          j’aurais dû dire « certains commentaires »...

          pour ce qui est de l’idée qui fait son chemin dans les têtes, qu’elle le fasse, perso, je m’en lave les mains. C’est démontré de longue date que celui qui forge l’opinion, c’est celui qui passe tous les jours dans les medias (cf sarkozy). Donc je préfère un facho frustré parce qu’on l’oblige un peu à la mettre en veilleuse qu’un facho tous les jours sur les ondes parce qu’« on est des démocrate et faut qu’on s’batte pour les idées de tout le monde », comme je le disais sous une autre forme, à ce moment-là, pourquoi pas mettre des stands de Minute et National Hebdo à la fête de l’Huma, puisqu’on doit « se battre jusqu’à la mort » hein ?

          Ca fait à mon avis partie des phrases un peu trop galvaudées, qu’on nous a un peu trop répété à l’école et qu’on prend donc comme acquis alors que c’est très discutable (dans le même genre, il y a « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » de Rocard, là c’est pas galvaudé, c’est tronqué mais ça revient au même, c’est la phrase qui stoppe le débat), c’est stalinien !

          Je ne dis pas qu’il faut faire l’autruche, simplement, que Le pen (par exemple) n’ait pas le même temps de paroles que d’autres politiciens ne me gêne pas, son programme n’est pas démocrate, il n’a donc pas à invoquer la démocratie pour convaincre, faudrait pas non plus nous prendre pour des cons, t’as déjà de la chance qu’on soit démocrate JeanMarie ! Ca ne fait pas non plus de moi un censeur en puissance.

      • vendredi 4 décembre 2009 à 14h42, par Slone

        Il y a une petite confusion dans tes propos. Si certains dénoncent l’islamophobie de Val ou Fourest et autres, ce n’est pas pour autant qu’ils réclament l’interdiction de leur publication (en dehors d’une poignet d’énervés qui de toute façon ne l’obtiennent pas). Il y a une différence entre demander un droit de réponse, un droit à la tribune et demander la censure. La polémique est une bonne chose, à mon sens, si elle permet le débat.

        D’autre part, il faudrait refaire un petit rappel du sens des mots : il est certes légitime de mettre sur le meme plan islamophobie et antisémitisme.

        Toutefois, si critiquer l’islam en prétendant que l’islam a quelque chose d’intrinsèquement terroriste, comme l’a fait Redeker, est effectivement une opinion islamophobe, critiquer la politique israélienne en Palestine, son refus de reconnaitre un état palestinien et le massacre de Gaza, n’est PAS de l’antisémitisme. Pas plus que critiquer la guerre en Irak de Bush n’est de l’antiaméricanisme. La « gauche » est en général très claire là-dessus, ce sont ceux qui veulent faire taire les critiques politiques à l’encontre d’Israël qui les déguisent en antisémitisme.

        C’est là, le coeur du débat. Le livre de Blanrue dont il est question ici, ne fait à aucun moment la critique du judaïsme, ni ne parle de lobby « juif » ou « d’agissements de juifs », jamais. Il parle uniquement des réseaux politiques pro-israéliens qui inffluent sur les décisions politiques française et tentent d’apporter la démonstration de cette inffluence. Et, entre parenthèse, dans ces réseau pro-israéliens, il n’y a pas que des juifs, il y a notamment beaucoup d’anciens membres de groupuscules d’extrême-droite, l’équivalent de neo-cons français, qui se sont trouvés une cause commune dans la guerre contre les arabes. Inversement, le soutien à Israël n’est pas partager par tous les juifs. Des juifs aussi critiquent la politique d’Israël.

        A ma connaissance, les gens qui critiquent Israël ne sont pas les derniers à dénoncer l’antisémitisme. Mais pas dans le sens que le mot « antisémitisme » prend quand il est détourné à des fins politiques qui n’ont rien à voir avec la très légitime lutte anti-judéophobe auquel il était autrefois associé.



  • jeudi 3 décembre 2009 à 10h40, par L.P.

    C’est Guillaume Durand qui a écrit cet article ? Tellement banalement bien pensant, je suis un peu déçu, d’habitude ce site a des articles plus originaux (que je reçois via le portail des copains).

    • jeudi 3 décembre 2009 à 14h50, par remugle

      Et bien moi je remercie Article XI et JBB de nous montrer au grand jour ce genre de « … … » [Précision de JBB : deux termes ont ici été censurés dans ce commentaire, voire ci-dessous], Bastardi ça lui va bien... Non, mais écoutez le sur sa vidéo... faudrait pas le pousser beaucoup pour qu’il entonne « Maréchal nous voilà ». Alors la République, elle a bon dos avec des zélateurs de cet accabit !

      Avec en plus au fond une abrutie en Hijab... et le NPA et le Parti de gôche... Lamentable !

      Rien qu’à voir les posts, on se dit qu’y a du boulot pour clarifier tout ça....

      Salud y pesetas

      • jeudi 3 décembre 2009 à 14h59, par JBB

        @ L. P. : Rhôôô… Guillaume Durand ?

        Plus sérieusement : pour moi, il n’est pas de « bien-pensance » dans le fait de dénoncer les procédés des amis à Dieudonné et Faurisson. Bien au contraire.
        Je te renvoie d’ailleurs à ce billet, où j’abordais déjà le sujet.

        @ Remugle : après concertation avec Lémi, on a décidé d’enlever deux mots de ton commentaire. Désolé. Ce n’est pas qu’on soit pas d’accord, mais on a préféré écarter tout risque juridique. Après tout, le mec est avocat…

        Sinon, en effet : « y a du boulot pour clarifier tout ça.... »

        Et merci pour l’intervention :-)



  • jeudi 3 décembre 2009 à 13h00, par De Guello

    Enfin du journalisme.Quelqu’un qui me décrypte la soupe que l’on nous sert.J’ai bien aimé.

    Ah,oui:joli le tacle sur « Alain Gresh » amical mais correct....



  • jeudi 3 décembre 2009 à 13h36, par Fred e-fred

    merci de dénoncer la mascarade grotesque du site agoravox

    Je suis sur le site depuis 2 ans, j’ai écrit quelques articles et j’essaye de dénoncer la main-mise des fachos tendance soft sur le site d’Agoravox.

    Ils manipulent les scores et font intervenir une espèce de censure assez sélective.

    Sous de faux prétexte de journalisme libre, c’est une vaste entreprise d’information pour les journalistes « à la solde » de la presse classique qui trouve là une source d’infos gratos, et je les soupçonne de faire un peu de veille sécuritaire et du nettoyage quand des liens vers de l’info gêne quelques politiques (en effaçant les liens ou supprimant l’accès au page internet).

    Ils font sans cesse de la retape pour Dieudo et Soral, et si on critique les régionalistes-identitaires, on se tape une ribambelle de trolls qui crient au liberticide...

    Agoravox devait être bien à un moment, mais là c’est difficile de se faire entendre en tant que défenseur des vraies libertés

    en tout cas merci, je me sent moi seul du coup !

    Fred

    là je poste du boulot c’est ma pose...(je me justifie, si jamais le patron lit articleXI ...)
    e-fred sur Agoravox

    Voir en ligne : Merci du coup de pouce !



  • jeudi 3 décembre 2009 à 14h32, par lambda

    Je ne l’ai pas lu mais je vais vous en parler... Tout est dit.

    • jeudi 3 décembre 2009 à 14h42, par JBB

      Je n’ai pas lu, mais je vous parle des gens qui sont derrière ce livre. Nuance.

    • jeudi 3 décembre 2009 à 14h49, par mowglaï

      non il n’en parle pas, il évoque le livre et il signale qu’il ne l’a pas lu donc ne peut commenter le fond.
      Faudrait penser à trouver des arguments autre que « il l’a pas lu » et « oulala c’est pas bien, il le laisse pas s’exprimer après y va êt’ frustré et le FN y va tout péter aux élections »

      Un faf est un faf point barre ! Pour sortir de la suspicion, un faf repenti se doit d’être plus qu’irréprochable. Et il y en a eu des gens comme ça !

      Si un ancien (au mieux) faf pond un bouquin qui s’appelle « pourquoi je ne suis plus raciste », ça mérite d’être lu pour vérifier que le gonz à bien compris.

      Quand un ancien (au mieux) faf écrit un bouquin sur le « pouvoir » des Juifs, je ne suis pas certain qu’il soit nécessaire de le lire pour savoir qu’il y a un (gros) problème et que le mec n’a pas changé d’un iota son mode de pensée à la con.

      C’est comme si Fourest pondait un bouquin sur la charia, dans l’absolu, il se pourrait que ce bouquin ne comporte pas d’erreur. Dans les faits, on sait très bien que Fourest est islamophobe (et que c’est son fond de commerce), il n’y a pas besoin de lire ce livre pour dire qu’elle n’est pas légitime et pour rappeler qu’elle n’a de cesse de stigmatiser les Musulmans.

      • jeudi 3 décembre 2009 à 15h03, par remugle

        Bon, le gus est avocat, mais si je dit que c’est un « congre debout », est-ce juridiquement attaquable ?

        Bien à vous

        • jeudi 3 décembre 2009 à 15h08, par JBB

          @ Mowglaï : « Quand un ancien (au mieux) faf écrit un bouquin sur le »pouvoir« des Juifs, je ne suis pas certain qu’il soit nécessaire de le lire pour savoir qu’il y a un (gros) problème et que le mec n’a pas changé d’un iota son mode de pensée à la con. »

          Pas mieux. :-)

          @ Remugle : à mon avis, c’est tout bon. Fonce !

      • jeudi 3 décembre 2009 à 16h14, par lambda

        « Un faf est un faf point barre ! »
        Et vous auriez une belle place parmi eux manifestement. Tenez remplacez le mot « faf » par « juif » vous allez voir, ça fout les jetons. L’antisémitisme est un bien beau pavé à jeter à la tête de ses contradicteurs mais à force il va finir par s’user trop vite.

        • jeudi 3 décembre 2009 à 16h26, par mowglaï

          Non mon cher, un Juif n’est a priori pas un ennemi de la démocratie, un faf si.

          Un faf est un faf, il peut changer mais il faut le prouver.

          et par « un faf est un faf », j’entends donc « un faf est quelqu’un de dangereux » dans les idées et éventuellement les actes.

          Il ne me viendrait pas à l’idée de dire « un Juif est un Juif », puisque je n’associe pas autre chose que la religion ou la culture à « Juif », par contre, un antisémite dira « un Juif est un Juif » en sous-entendant que « un Juif est un rapia » (ou un truc du genre), là il y aura un problème d’antisémitisme. Comme quand le colonel Brice sort « quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes », en gros « un groupe d’arabes est forcément un groupe de racailles ».

          c’est moi où yen a qui font semblant de pas comprendre ?



  • jeudi 3 décembre 2009 à 15h57, par tgb

    je ne comptais pas acheter le bouquin et maintenant encore moins - cela dit il est normal qu’il soit enfin diffusé en France

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/



  • jeudi 3 décembre 2009 à 19h52, par fred

    Je viens de lire l’article de « john » avec le bisounours...

    Il semblerait que le nouveau cheval de bataille pour racoler du monde va être le 9/11...dixit dieudonné dans sa vidéo d’auto-promo« Dieudonné financé par Ahmadinejad ! » également en ligne sur agoravox. (c’est la 2e vidéo)
    http://www.agoravox.tv/article.php3...

    Il va faire un film sur 11 septembre et une conférence...Mahmoud Ahmadinejad au montage !!!

    Ce qui est en plus étonnant, c’est que le même dieudo nous promets des attentats dans les grandes villes européennes « un nouveau cataclysme » ...bientôt il va faire de la promo pour la FIPN, la nouvelle création de Brice « not nice » H.

    • vendredi 4 décembre 2009 à 11h50, par Anne-Marie

      Bonjour à tous,

      J’ai bien lu l’article et je vous ai bien tous lu

      Une question, un mec comme Jacques Vergès avocat ayant adhéré au PCF, et ayant défendu de Klaus Barbie à Tarek Aziz (sic) en passant par Omar Raddad et Simon Weber

      vous le classez dans quelle case ? Nazi-communisto-sioniste (argh)

      n’est-ce pas l’essence d’un avocat de défendre ? Maître Bastardi-Daumont n’a-t-il défendu qu’eux ? défendre un violeur en ferait-il un violeur par extension ? faites une recherche, moi je n’ai pas de connaissances pour savoir, vous peut-être

      enfin voila il faut peut-être pas mettre tout le monde dans le même panier non ?

      je n’ai pas lu le bouquin de Blanrue mais si Gresh du Diplo (c’est pas un journal de Droite me semble-t-il) dit qu’il n’y a pas d’antisémitisme, pourquoi ne pas vouloir le croire surtout sans avoir lu ledit bouquin

      enfin voila j’ai apprécié votre article mais j’ai trouvé ça un peu partial dès le début

      bien à vous

      Pour Agoravox r.a.s c’est la démocratie participative chère à Royal ^^

      Pour Blanrue je ne peux que vous croire je ne sais pas où fouiner pour vérifier

      je défendais plus le métier d’avocat et par ricochet Maître Bastardi-Daumont même si bien sûr je ne connais pas la partie cachée de l’Iceberg

      • vendredi 4 décembre 2009 à 18h58, par Karib

        Ah, enfin un désaccord avec JBB ! M’énervait, ce gars-là, d’être par avance d’accord avec ce que je n’avais ni dit ni écrit.
        Mon cher JBB, tu as probablement raison. J’ai bien dit « probablement. » La liste des soutiens (comme on dit « souteneur ») de l’avocat ne donne effectivement pas envie de lire le livre.
        Tu t’es donc laissé aller à ton penchant, tu ne l’as pas lu. Et pourtant, tu en parles. Ci gît l’erreur.
        Prends donc le temps de le lire et reviens nous en causer. Et si tu sens que tu t’es trompé, et que, par exemple, c’est Alain Gresh qui avait vu juste, dis-le nous. Itou si tu confirmes.
        Parce que cette histoire m’en rappelle une autre : A l’époque de la maolâtrie, lorsque les Glucksmann, Sartre, Foucault, July et consorts nous chantaient les louanges du socialisme réellement chinois, de lapenséemaotsétoungue, il se trouvait une revue de bonne tenue, en anglais, utilisée par les révolutionnaires antistaliniens pour nourrir leurs analyses, la Far Eastern Economic Review. Or, cette revue était indirectement subventionnée par la CIA. Donc, chaque fois que l’on sortait des chiffres ou des faits sortis par cette revue, il y avait un mao stalinien de service pour ricaner qu’on se servait dans les poubelles de la CIA. Manque de bol, cette revue était la seule source fiable sur ce pays. Tout le reste n’était que propagande. La CIA n’avait nul besoin de dicter le contenu de la revue, il lui suffisait de laisser travailler des chercheurs sérieux : la réalité dépassait tout ce que la propagande impérialiste yankee aurait pu inventer.
        Ainsi, les fréquentations de cette revue étaient plus que suspectes : universités américaines, instituts barbouzards, etc. mais ce qu’ils disaient était intéressant, et méritait en tout cas d’être lu.
        Conclusion, méfions-nous de l’emballage et soupesons le produit qu’il contient.

        • vendredi 4 décembre 2009 à 19h59, par Slone

          Entierement d’accord avec ça.
          Ces jugements par procuration, qui peuvent être rapidement calomnieux, cachent souvent une sorte de paresse intellectuelle, une volonté de ne pas se confronter à de nouvelles analyses et de nouveaux points de vue sur une question donnée. Bref on s’abandonne à une « pensée - reflexe », toute prête.

          • vendredi 4 décembre 2009 à 22h12, par JBB

            @ Fred : le lien entre complotisme et nouvelle extrême-droite me frappe aussi. Souvent, ce sont deux galaxies qui se rejoignent, quand elles ne s’entretiennent pas les unes les autres. Le réseau Voltaire en est la meilleure des illustrations, d’ailleurs.

            @ Anne-Marie : « vous le classez dans quelle case ? »

            C’est une bonne remarque. Personnellement, je ne range Verges nulle part et suis bien incapable de juger le personnage. Mais je n’ai a priori pas que de la sympathie pour lui (loin de là, même ; la proximité avec Pol pot ou le maoïsme ne m’inspirent pas tant de sentiments positifs que ça.
            Les deux (Daumont et Verges) se connaissent, en tout cas :

            Sinon, pour revenir à Bastardi Daumont : avocat de Faurisson , j’ai déjà du mal. Mais avocat de Faurisson qui en tire gloire pour AgoraVox, là on passe à une dimension supérieure.

            « si Gresh du Diplo (…) dit qu’il n’y a pas d’antisémitisme, pourquoi ne pas vouloir le croire surtout sans avoir lu ledit bouquin »

            Justement, je le crois. Mais je pense aussi que la question ne se résume pas tout à fait à ça, que le milieu de production de l’ouvrage peut aussi compter. Ou plutôt : je pense que c’est là une information à avoir avant que d’ouvrir l’ouvrage de Blanrue, savoir d’où il écrit. Ça n’empêche pas de lire ledit ouvrage.

            « enfin voila j’ai apprécié votre article mais j’ai trouvé ça un peu partial dès le début »

            Merci. Il faut bien que je le reconnaisse : je suis partial. Mais aussi : je ne m’en suis jamais caché.

            @ Karib : moi aussi, je suis tout content de voir que (enfin) nous ne sommes pas tout à fait d’accord :-)

            « Prends donc le temps de le lire et reviens nous en causer. »

            J’ai failli dire ’cochon qui s’en dédit’…

            Je sais ce que ma position peut avoir de fragile. Mais encore une fois (pour répéter ce que j’écrivais plus haut à Anne-Marie) : je pense que connaître l’environnement de Blanrue est une information à avoir avant que d’ouvrir son ouvrage (merci à Reflex, donc), savoir d’où il écrit. Ça n’empêche pas de lire ledit ouvrage.

            Pour être honnête, à la base, je voulais faire un billet sur la présence des billets de John Bastardi Daumont sur AgoraVox. Et aussi à sa présence au rassemblement en soutien à la librairie Résistances. Et je me suis retrouvé à parler de Blanrue sans l’avoir lu.
            Mais quand même : je me rends compte que je crois un peu à concept du « guilt by association » dénoncé par Bricmont. En la matière, je ne crois que trop peu aux coincidences. Comme tu l’écris : « probablement ».

            L’exemple que tu donnes est bien sûr révélateur. A tel point que, sur ce point, je ne réponds rien :-)

            @ Slone : je ne veux pas paraître présomptueux. Mais je ne crois pas écrire ou réagir par « réflexe », tout au moins pas excessivement.
            Juste, encore une fois, il me semble important de mettre un coup de projecteur sur les gens qui gravitent autour de l’ouvrage. Quelque part, c’est aussi un travail (grandement effectué par le site Réflex), tout autant que celui portant sur l’ouvrage proprement dit. Enfin, je le crois.
            Surtout : je pense que c’est essentiel, en ce moment, de camper sur un front de refus marqué face à tout ce qui peut ressembler à l’extrême-droite. La dernière mouture de celle-ci, son expansion et la façon dont elle s’ingénie à brouiller les pistes, essentiellement sur le net, m’y incitent.

            • dimanche 6 décembre 2009 à 01h01, par Slone

              Depuis quelque temps, j’ai appris à me méfier du terme : « extrême-droite ». J’ai longtemps été moi-même très porté à la facilité du combat basé sur ce terme fourre-tout dans lequel on imagine un grand sac où il y aurait tous les méchants qui, en gros, aurait une ideologie proche des nazis dont on ne retient le plus souvent que l’antisémitisme.

              C’est une grille de lecture faussée, car l’extrême-droite s’est répartie dans plusieurs factions et Le FN n’est que la partie immergée de l’Iceberg, pas forcément la plus efficace politiquement, parce que la mieux identifié et sans réel pouvoir sur le pays en dehors de quelques arbitrages électorales peu conséquents.

              Le terme extrême-droite rentre souvent dans le cas des catégories de pensées « reflexes » qui permettent la calomnie à peu de frais ; il est intéressant de noter que, par exemple, de tel homme qui aura été adhérent au FN puis au PS, on ne retiendra que sa seule adhésion au FN pour le restant de ses jours pour peu que ça soit dans l’intérêt de certains de faire porter le sceau de l’infamie à cette personne.

              Précisément, le livre, en tentant de mettre en valeur l’influence des réseaux pro-israéliens, évoquent aussi comme d’anciens membres de l’extrême droite (type « occident ») ont rejoint le front pro-israélien. Sans doute parce qu’ils se reconnaissent dans le combat anti-arabe des israéliens et la politique coloniale occidentale (et toute variation autour de la suprématie blanche judeo-chretienne sur l’islam arabe), ils se trouvent donc un intérêt commun à développer les thèses islamophobe qui « excusent » la politique israélienne ainsi que toute agression des pays arabes. Ils sont l’équivalent des néoconservateurs américains en France.

              La these du livre est que Nicolas Sarkozy, en sollicitant le soutien de ces réseaux, a fait faire un virage violent à la politique française. Pour info, le titre « Sarkozy, Israël et les juifs » est inspiré de celui d’un livre de Raymon Aron, intitulé « De Gaulle, Israël et les juifs », dans lequel Raymon Aron accusait De Gaulle d’antisémitisme à cause des positions critiques que ce dernier avait exposé publiquement à l’égard d’Israël (Raymon Aron fut d’ailleurs à son tour critiquer par Claude Levy-strauss pour ce livre). Cette position de relative neutralité initié par De Gaulle par rapport au conflit Israelo-palestinien a pris fin avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy, désormais aligné sur la politique des neo-conservateurs américains, principaux alliés des réseaux pro-israéliens, et qui s’exprime dans le zele du président français sur les dossiers de l’Iran, Afghanistan et le soutien sans faille à Israël (il faut savoir que pendant les bombardements de Gaza, pendant que le président « oeuvrait » à obtenir un cesser-le-feu, il a ordonné l’envoi d’une frégate de l’armée pour empêcher tout éventuel approvisionnement en arme qui aurait pu être envoyé aux palestiniens). Le livre est truffé de référence pour étayer ces analyses.

              Enfin, concernant Dieudonné et Faurisson, puisqu’il a été question d’eux, même si je comprends la « pensée reflexe » qui domine les concernant, il faut tout de même savoir que Dieudonné n’est pas l’ami de Le Pen : le baptême de sa fille est une mise en scene médiatique qui surfait sur la manipulation que les médias avaient faite du passage de Dieudonné chez Le Pen au moment des élections... Manipulation car Dieudonné avait visité tous les partis politiques, mais les médias n’ont évoqué que la seule visite chez Le Pen. Du coup, Dieudonné qui ne fait plus dans le politiquement correct depuis longtemps a décidé de s’amuser avec les médias. On peut le regretter, trouver ça pas très sympathique, mais croire que Dieudonné a rejoint le FN, c’est tomber dans le panneau de son jeu de provocation des médias. Ils démontrent ainsi à son public que les médias ne font pas de réel enquête, colporte des rumeurs avec aussi peu de compétence que n’importe qui, voire avec intention de nuire.

              Quant à Faurisson, il s’agit d’un historien dont le crime est d’avoir mis en cause l’interprétation des archives nazis et de certains textes comme « le journal d’Anne Franck », concluant qu’il n’y avait sans doute pas eu de chambres à gaz ni de meurtres systématiques des juifs, donc pas d’holocauste au sens où l’Histoire l’entend. Nous avons affaire à un « illuminé » qui croit savoir quelque chose qui est manifestement faux. Ce n’est pas un criminel de guerre ou un ancien collaborationniste. Même si ce sont des thèses choquantes, révoltantes pour les familles des victimes, nous n’avons pas affaire à un meurtrier, ni à un homme qui souhaite la mort des juifs ou encore moins exprime ce souhait, mais à quelqu’un, qui d’une certaine façon, n’arrive pas à croire qu’une telle horreur ait pu réellement arrivé (un peu comme Desproges l’avait dit dans une interview) et pense dénoncer une manipulation. Ce qui est paradoxal, c’est que d’avoir criminaliser par la loi toute enquête sur la shoah empêche de faire taire définitivement ce genre de these.

              Il me parait important de ne pas tomber dans ce piège de la « pensée reflexe » qui fait des raccourcis « défoulants » ; on est toujours content de pouvoir faire partie de ceux qui dénoncent le mal. Malheureusement, il s’agit d’un procédé de manipulation assez classique : en mettant le projecteur sur des délits mineurs (mais au fort potentiel emotionnel) que l’on peut facilement confondre avec des crimes choquants, on détourne facilement « les justiciers » des vrais dangers.

              Si on peut comprendre que Verges ait défendu Barbie, je vois mal comment on peut refuser le droit de Bastardi-Daumont de défendre Faurisson dont les crimes sont nettement moindres qu’un Barbie, quoique l’on pense de la gravité de sa pensée et du caractère choquant de celle-ci. Et, en prenant en compte les raisons que je viens de citer, je pense qu’on peut comprendre qu’en tant qu’avocat, il soit fier de le revendiquer : c’est précisément le rôle de l’avocat d’empêcher tout dérapage dans la volonté de punir les individus.



  • vendredi 4 décembre 2009 à 21h38, par javanais

    « Du fond de ce livre, je ne te dirai rien en mon nom propre : je ne l’ai pas lu (et n’en ai guère envie, pour être honnête). »

    JBB, la paresse intellectuelle n’a jamais été une arme politique. Comment voudriez-vous être crédible, si vous ne connaissez pas ses arguments ? Que diriez-vous face à lui, si vous ne connaissez pas ses propos ?

    Principe de base millénaire : « connais ton ennemi et connais-toi toi-même » !

    Allez, encore un effort...

    • vendredi 4 décembre 2009 à 22h15, par JBB

      Je le reconnais en partie. Comme écrit juste plus haut [je ne devrais pas m’auto-citer, mais c’est là un réel mécanisme de « paresse intellectuelle », je plaide coupable] : « Juste, encore une fois, il me semble important de mettre un coup de projecteur sur les gens qui gravitent autour de l’ouvrage. Quelque part, c’est aussi un travail (grandement effectué par le site Réflex), tout autant que celui portant sur l’ouvrage proprement dit. Enfin, je le crois. »

      Mais bon, à force, je vais finir par me sentir obligé de le lire et d’en faire une fiche, ce fichu bouquin… :-)



  • vendredi 4 décembre 2009 à 22h28, par Yagami

    Bof bof l’article. Un peu comme celui sur Dieudonné cet été avec 5 « extrême droite » par phrase et un ton faussement objectif style Canal.

    En gros : j’ai pas lu le livre donc jsais pas si il est antisémite ou pas mais vigilance ! je vais vous montrer le CV de ces gens ...

    Et voilà le raisonnement :

    Sarkozy, Israel et les Juifs -> Paul-Eric Blanrue -> Avocat qui a aussi défendu Faurisson -> Faurisson Dieudonné -> Le Pen -> antisémite -> Mal Absolu, images de pelleteuses qui ramassent plein de gens squelettiques -> carrément inacceptable pour qui que ce soit ...

    J’ai lu le livre, commandé à l’époque depuis la Belgique puisqu’il était indisponible ici, je ne meurs étrangement pas d’envie de ziguer à tout va ; le livre explique simplement de manière assez neutre qu’il existe un lobby pro-sioniste français, ou par exemple ce qu’a fait Sarkozy à Neuilly pour conquérir ce qui était identifié comme « l’électorat juif » si tant est qu’il existe vraiment, ce que fait l’UPJF ou le CRIF ... des institutions plutôt communautaires et qui bossent pour ce qu’elles estiment être leur pays, « simplement ». A la rigueur ça se comprend tout à fait, le livre n’est aucunement haineux à ce niveau.

    • samedi 5 décembre 2009 à 12h17, par fred

      à Yagami

      Et quand bien même « le livre explique simplement de manière assez neutre qu’il existe un lobby pro-sioniste français, ou par exemple ce qu’a fait Sarkozy à Neuilly pour conquérir ce qui était identifié comme « l’électorat juif » si tant est qu’il existe vraiment, ce que fait l’UPJF ou le CRIF »...il me semble important que quelqu’un et en l’occurence, JBB sur aticleXI, parle de qui est PEB et dans qu’elle sphère il évolue ainsi que de l’enfumage que l’on trouve sur internet en général et sûr un site en particulier, ici Agoravox (qui n’était pas supposé être une vitrine (fumée) de la pensé outre-adolphienne...)

      Une autre question est effectivement aussi à soulever.
      Je connais donc je suis ? Je fréquente donc je soutiens ?
      Vu mon âge (avancé), j’ai pas mal de copain de classes qui ont choisi le côté « français à pantoufles », voir même qui ont chaussés de bottes à clous ces dernières années...pour ne rien te cacher il devient de plus en plus difficile de leur parler car, contrairement au proverbe qui veuille qu’on se calme avec l’âge, pour moi c’est plutôt le contraire, et vu que j’étais déjà pas mal agité étant jeune, ça ne va pas aller en s’arrangeant...

      Pour ma part, je me suis retrouvé souvent « embrouillé », voir« embbeded » dans se débat piégeur qui fait que sous couvert de protéger la liberté d’expression, j’en viens à être obligé, par un habile glissement rhétorique et sémantique de mes/mon contradicteur, à devenir, au choix (à l’insu de mon plein gré) insultant pour Israël ou faisant parti du « fameux lobby », alors que je ne fais que donner mon opinion. Non pas qu’il n’y ai pas de milieu, mais simplement des gens qui ne veuillent ni l’un ni l’autre, est c’est ce qui semble être le plus difficile à faire comprendre, il me semble.

      Préférant pendant toutes mes jeunes années à courir les bois (pas seulement de la ganzau), je me suis maintenant penché depuis quelque temps sur la toile via le clavier et le débat des idées.
      Sur article XI, il y a vraiment beaucoup à apprendre, et tout les jours.



  • samedi 5 décembre 2009 à 10h24, par dav

    Hé ben moi j’aime bien quand ça swingue un peu sur Article 11.

    On est souvent tous d’accord, ou pas loin de l’être, mais c’est avec ce genre d’article et les échanges qu’il suscite que le site me semble le plus vivant et le plus « beau » (snifff, je vais verser une larme et aller lire quelques vers de Neruda pour prolonger un peu cet état de Grâce)

    (haha)

    • samedi 5 décembre 2009 à 18h30, par un niçois

      J’ai connu John à la faculté puis au début de sa carrière. Un personnage trés étrange, on a été potes.

      Ce que je peux vous dire, c’est qu’il a suivi une formation auprès du Grece, et devint un membre influent trés jeune. Il semblerait qu’ils lui ont tout fait subir (entrainement sportif, idéologique, etc...). A la fac, il animait déjà des cercles de pensée dans plusieurs villes.
      Le problème qui s’est posé avec ces mecs, ce fut son indépendance, sa radicalité et son côté kamikaze. A l’époque il n’était là bas que pour absorber et ne se gênait pas pour nous le dire. « Absorber », un de ses mots préférés.
      Il s’est retourné contre eux trés vite, et contruit son propre réseau. Je l’ai toujours connu trés entouré, bossant chez De Montgolfier tout en cotoyant des Francs maçons ou le milieu niçois.

      Attention aux mélanges car ce qui le rend le plus préoccupant, ce n’est pas l’extrême droite, qu’il connait par coeur et dont il se sert.

      John est d’extrême gauche, de l’extrême gauche la plus radicale, la plus violente. Une extrême gauche montante utilisant les techniques de l’extrême droite.
      Beaucoup plus dangereux que l’extreme droite classique. A Nice par exemple, il défendit les mecs qui brulèrent le local des identitaires, et qui ne furent même pas punis. Il ne se gênait pas pour en rire et se moquer d’eux publiquement.

      Méfiance avec lui, déjà à la faculté, il disposait d’un pouvoir de séduction assez étrange sur les masses. et je n’ai jamais pu le comprendre, le cerner, pourtant nous avons été proches. Il est un peu fou mais était trés efficace au boulot. relaxer Faurisson ou faire sortir le cas Blanrue, ça ne m’étonne pas de lui.

      John est un instinctif, trés perspicace et manipuleur. Il a toujours été ultra politisé. Mais, il n’adhérait à aucune ligne politique et voulait créer la sienne. Un adepte de Robespierre dont il apprenait les textes. (ça m’a fait marrer d’en retrouver un sur son blog)

      Je me souviens d’un autre truc sur lui. Il était capable de piller la personnalité de quelqu’un. Ce que je veux dire, c’est qu’il suffisait qu’il se retrouve pendant quelques instants au café avec une personne pour l’imiter, lui ressembler, l’anticiper, sur commande. Impressionnant.
      Autre détail sur John : pendant son droit, il était illusioniste et pratiquait le mentalisme. C’est comme ça qu’il payait ses études à l’époque.

      Voilà, aujourd’hui nous ne nous voyons plus, j’ai choisi un autre job, on s’est perdu de vue, mais j’ai toujours su que je le retrouverai dans des trucs chauds.

      • dimanche 6 décembre 2009 à 11h54, par karib

        Hum.... « Un Niçois » serait-il en train de nous donner son autobiographie ?

        • dimanche 6 décembre 2009 à 20h13, par un niçois

          Merci bien karib mais des parcours comme ça trés peu pour moi.
          On est pas tous comme ça chez nous malgrè notre mauvaise réputation.
          J’en dirais volontiers plus mais je ne souhaite pas être attaqué, les avocats ont la procédure facile quand on parle d’eux.

      • dimanche 6 décembre 2009 à 20h44, par Laurent

        donc en fait « un niçois » derrière ton ordi tu tapes anonymement sur un ex pote, tout en lui donnant un côté « jeune génie super dangereux » ...

        • lundi 7 décembre 2009 à 00h14, par Greg

          Le fond du problème, pointé par Bricmont, c’est qu’il y a deux conceptions théoriques de la liberté d’expression. Au risque de faire des approximations historiques lourdes, je me lance.
          D’un côté, Rousseau, avec un cadre de loi décidé collectivement dans lequel on exerce sa liberté.
          De l’autre une conception plus voltairienne, de liberté absolue d’expression en usage aux Etats-Unis. mais aussi au venezuela. d’ailleurs c’est quelque chose d’assez surprenant de pouvoir croiser en pleine rue de Caracas, un libraire qui vend Mein Kampf en espagnol. C’est aussi l’argument évoqué au moment de l’affaire RCTV, (chaine de télé privé dont l’Etat n’a pas renouvelé la concession hertzienne, en 2005). Mais plus généralement, dire à un Vénézuelien qu’il doit fermer son robinet pendant qu’il se brosse les dents ou de pas rester une demi heure sous sa douche, c’est (au moins pour les classes moyennes et l’opposition) aussi une atteinte à la liberté d’expression.

          Quoi qu’il en soit, sur le plan théorique j’en serais plutôt porté à supporter la seconde idée, liberté absolue. Le problème c’est qu’en pratique, c’est plus que délicat. Et vu la tendance hexagonale à vouloir ranger les gens dans des cases, à associer confusément n’importe qui avec n’importe quoi, moi le premier, (article XI anarcho-autonome ou autonomo-libertaire ?) vouloir se lancer dans une défense à la Voltaire c’est s’exposer à tout de suite être assimilé aux idées de celui que l’on défend.
          Exemple n°1 : Chomsky l’antisémite. J’ai aussi croisé des militants de lutte de classe qui ne voulaient pas qu’on parle de leur organisation dans Siné Hebdo suite à la « polémique ».

          Autre chose, attention avec le terme faf’, qu’on utilise tous, (abréviation de france aux français pour les néophytes) mais que même si c’est le même marécage nauséabond, royaliste c’est pas souverainiste, c’est pas nationaliste, c’est pas fasciste, c’est pas ultra-catho, c’est pas néo-nazi. Le pire c’est qu’en acceptant de parler avec certains (j’exclus les fascistes et néo-nazis avec qui on ne peut discuter bien évidemment puisqu’ils tapent avant) on en apprend énormément et on peut combattre d’autant plus efficacement ensuite. De plus, dans ce bourbier puant, certains se haïssent plutôt pas cordialement. Tous deux groupes fafs, la LDJ (ligue de défense juive) et les JI (jeunesses identitaires) sont pas super potes aux dernières nouvelles (Enfin sauf pour aller tabasser des arabes bien sûr... ) REFLEXes est d’ailleurs plutôt référence pour bien montrer les divergences d’organisations d’habitude.

          Et dans tous les cas, les discours de haine de race ou de religion ne sont bien évidemment qu’un atour de plus déployé pour ne pas porter le véritable combat de classe, mais sur ce point on est tous d’accord (ou presque).

          Et merci pour le niçois, c’est rare ce genre de témoignage direct, enfin peut-etre direct. Mais c’est surement une nouvelle manipulation du complot mondial bildelbergo-trotsko-bolchévick ;)

          je me tais :D

          • lundi 7 décembre 2009 à 07h04, par un-e anonyme

            @ JBB

            Votre combat et votre motivation sont clairs, votre article est intéressant mais : si vous ne voulez pas qu’on vous attaque trop facilement, ou que l’on continue de le faire un conseil : lisez le livre (même dégueulasse) de ce dénommé Blanrue et faites-nous une critique de ce livre. Personnellement, je n’ai AUCUN doute qu’il soit antisémite, contrairement à ce qu’affirme A. Gresh. Ce dernier a mal viré, et cela ne m’étonne pas du tout de le voir laver à bon compte un antisémite notoire. Suffit de voir son blog (surtout les commentaires, pour se rendre compte des fréquentations d’humeur de ce Gresh-l’un des particpants fait des liens très fréquents sur le blog de Blanrue par exemple, intitulé avec délicatesse « Sarkozy et les Juifs »). Donc, déjà depuis que Gresh a, il y 10 ans, écrit un livre avec Tariq Ramadan, ce journaliste plutôt sérieux d’habitude (enfin, version Diplo de base, donc très discutable tout de même, mais enfin assez intéressant) a viré sur une pente mauvaise. Je ne sais pas sir le terme « islamo-gauchiste » a un sens, mais s’il en a, il est fait pour lui.

            @ tous

            A propos de Faurisson et de ses amis, un conseil de lecture : tout ce qu’a écrit Pierre Vidal-Naquet sur la question, disponible là : http://www.anti-rev.org/textes/Vida...

            Apparemment, le traitement de l’information et des sources est assez remarquablement semblable chez son avocat du moment.
            Au lieu de mettre à l’épreuve des faits une hypothèse de départ, mettre au service d’une thèse des faits approximativement sélectionnés pour étayer la thèse.

            Et puis la même façon de se montrer comme une malheureuse victime des gros méchants.

            • mardi 8 décembre 2009 à 09h49, par Anne-Marie

              Anne-Marie

              Un Niçois dit « J’en dirais volontiers plus mais je ne souhaite pas être attaqué, les avocats ont la procédure facile quand on parle d’eux. »

              vous êtes un homme de paroles, dites donc ^^

              Merci JBB de m’avoir répondu, je ne m’attendais pas à ce que mon commentaire en amène d’autres et un quasi mea culpa de votre part, c’est honnête

              Pour la biographie faite pas « Honni soit qui mal y pense » oups « un niçois » je trouve ça un peu farfelu qu’un ex-ami ayant une telle « connaissance » de Bastardi vienne balancer tout cela ici même

              coïncidence à visage masqué

              pas très cavalier à mes yeux ça c’est sur ou trop honnête pour être vrai

              Bien à vous

              Anne Marie

              • mardi 8 décembre 2009 à 09h50, par Yagami

                On verra ce que la justice dira de ce « Un Niçois » fort informé, menaçant et anonyme si John Bastardi-Daumont la saisit (un de ses droits, en tant que citoyen) ... Perso je suis curieux.

                • mardi 8 décembre 2009 à 10h16, par JBB

                  @ Dav : moi aussi, j’aime bien :-)

                  Au moins, ça prouve qu’on est vivant.

                  @ Un niçois : je trouve tes infos à la fois extrêmement intéressantes et très curieuses. Comme remarqué en commentaires, ça semble presque trop informé pour être honnête…

                  J’ai bien évidemment viré le commentaire où tu balances des noms et trucs chelous. Mais je suis tout disposé à en parler avec toi : jbb.article11 (at) gmail.com

                  @ Karib : ça a un peu ce côté, c’est clair.

                  @ Laurent : y a de ça aussi.

                  @ Greg : au moins, toi, tu rebondis pas sur « le Niçois »… :-)

                  « article XI anarcho-autonome ou autonomo-libertaire »

                  Non, non, on est radicalement post-situ-alcoolo-toto. Enfin, surtout alcoolo, en fait…

                  « vouloir se lancer dans une défense à la Voltaire c’est s’exposer à tout de suite être assimilé aux idées de celui que l’on défend. »

                  Ce qui me gêne dans la phrase de Voltaire, c’est l’idée de « se battre » pour que des salopards puissent s’exprimer. Mais je pense en effet que la censure, même à l’encontre de ces salopards, est une erreur. Notamment parce qu’elle finit toujours par leur profiter.
                  Pour prendre l’exemple de Blanrue : qu’il puisse sortir son bouquin en France me semble évident. Et que je sois libre de pointer son étrange aréopage l’est tout autant.

                  @ Anonyme de 07 h 04 : « lisez le livre (même dégueulasse) de ce dénommé Blanrue et faites-nous une critique de ce livre. »

                  Je crois bien que je vais m’y résoudre, tant tout le monde dit que je dois en passer par là. Ça me fait chier, mais je vais le commander.

                  @ Un Niçois : voir plus haut. J’attends votre mail.

                  @ Anne-Marie : c’est un plaisir.

                  (Et oui, je trouve ça « étrange » aussi)

                  @ Yagami : je préférerais pas…

            • lundi 9 août 2010 à 23h40, par un-e anonyme

              Toute critique du sionisme et d’israel est considéré comme antisémitisme, quelle tristesse.
              Un jour, les peuples se revolteront contre le sionisme et ce seront les juifs qui trinqueront malheureusement.

          • samedi 13 février 2010 à 20h58, par Alliage

            Bilderberg. Et Faf aurait d’après plusieurs historiens lus il y a longtemps (L1 non validée) été un sobriquet de militants de gauche dans les années 30 pour désigner (et dénoncer) péjorativement l’Action Française et par extension l’ensemble des ligues antiparlementaires jusqu’au Parti Social Français (base récupérée par De Gaulle après-guerre) et voulu dire « Fascistes d’Action Française ». Voilà pour la contribution.



  • samedi 13 février 2010 à 21h34, par J.

    (A l’attention de certains commentaires, voire de JBB.)

    Il va de soi que si nous voulons garder la liberté, il ne faut pas la risquer. Il ne faut pas la livrer à tous les vents, car c’est, hélas ! une plante fragile, nous ne le savons que trop. Un peu de vent, un coup de soleil, et il n’y a plus de liberté. Il va de soi que, la liberté étant le plus précieux de tous les biens (c’est encore un lieu commun de l’inépuisable Voltaire), il s’agit de ne pas la gaspiller. Et, si vous l’emportez dans la poche, vous risquez toujours de la perdre. Si vous la montrez à tout le monde, on finira bien par vous l’enlever. Comment ne voyez-vous pas que cette pauvre petite fille liberté, on va vous la prostituer, vous la salir, elle sera tripotée par n’importe qui... Non, non, il ne faut pas la livrer ainsi ! Et surtout à des gens qui se proclament ouvertement ses assassins. Il est bien évident qu’il faut les empêcher. Tout le monde sera aisément d’accord : chacun doit profiter d’une liberté raisonnable, mesurée, principalement intérieure, mais il faut supprimer toute liberté à celui qui veut enlever la liberté d’autrui. Comment ces vérités sont reposantes et rassurantes !

    Mais si nous avons le malheur de regarder d’un peu trop près, ah ! quelle déconvenue ! D’abord sont bien rares ceux qui disent tout haut qu’ils sont ennemis de la liberté ! Prenez les nazis par exemple, tout ce qu’ils ont fait, c’était au nom de la liberté. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », je crois bien que c’est Hitler qui fut l’inventeur de cette belle formule ! Car il s’agissait pour lui, avant tout, de délivrer son peuple des gens qui le réduisaient en esclavage, les banquiers, les Juifs, les intellectuels qui l’infectaient de leurs mensonges. Il s’agissait de délivrer les Allemands en esclavage en Pologne, en Tchécoslovaquie, en France. Puis élargissant sa mission, il s’agissait de délivrer les peuples, tous, opprimés par une clique affreuse d’exploiteurs et de menteurs. Et, s’il y avait des camps de concentration, c’était pour les ennemis de la liberté. Et en France, les plus vaillants défenseurs de ce lieu commun, ce sont les communistes qui l’invoquent sans cesse. Mais les démocrates sont forcément aussi d’accord, quoique avec réticence et mauvaise conscience. Bien sûr, la démocratie n’est possible que si tout le monde respecte la liberté de tous, si l’on est bien décidé à conserver ce régime démocratique, garant de la liberté. Sans quoi, on ne peut plus s’entendre ! Et c’est pourquoi, par moments, les démocrates seraient bien tentés de priver les communistes de la liberté, car enfin, ces communistes, n’est-ce pas, disent ouvertement qu’ils veulent supprimer cette démocratie et priver toute la classe bourgeoise de sa liberté. Alors... Mais voilà sitôt que la démocratie s’engage dans cette voie, elle se nie elle-même, et les communistes sont les premiers à revendiquer cette liberté dont ils sont prêts à priver les autres, car les autres sont forcément les ennemis de la liberté.

    Et voilà bien toute la difficulté ! Qui sont les ennemis de la liberté, puisqu’en définitive personne n’avoue l’être ? Il faut bien que l’étiquette soit fixée du dehors, rédigée, objective. On ne peut laisser ce soin au premier venu ! En définitive évidemment seul l’Etat offre des garanties suffisantes pour nous dire ce qu’est la liberté, et par conséquent aussi pour établir qui menace cette liberté, qui en est l’ennemi. En vérité, l’on s’étonne qu’il ait fallu plus d’un siècle pour tirer une conséquence si logique. D’autant que chacun sait depuis 1789 que les forces de l’Etat sont au service de la liberté. Chaque citoyen n’a évidemment pas la force et le pouvoir de défendre soi-même sa liberté. Il faut qu’elle soit protégée. Et, de même que la vie de chacun est protégée contre les assassins par la police, de même sa liberté. C’est l’Etat qui a cette charge. Et par conséquent, il faut qu’il ait une force suffisante pour le faire. Chacun sait combien il est difficile de veiller sur tous, et sur la vie et la liberté de chacun. Par conséquent, plus l’Etat sera puissant, mieux la liberté de chacun sera garantie. Autrement dit, la croissance du pouvoir de l’Etat, c’est la preuve, la caution, la raison même de la croissance de la liberté de tous. Et à partir de là, tout marche très bien. Puisque c’est l’État qui est chargé de défendre la liberté, il convient que ce soit lui qui sache contre qui il doit la défendre. Ainsi, l’État américain montrera que l’ennemi de la liberté, c’est le communiste, etc. Autrement dit, forcément, quelle que soit sa doctrine, l’ennemi de la liberté, c’est l’Autre : celui qui n’est pas d’accord avec cette forme d’État, avec ce type de société ! C’est évident puisqu’il y a dans tous les cas assimilation entre la liberté et tel État ou telle structure sociale.

    Autrement dit, l’ennemi de la liberté, c’est celui qui use de la liberté, si la logique des choses nous amène au point où nous sommes arrivés, elle nous amène du même coup à considérer que la liberté, c’est la liberté d’être d’accord avec le gouvernement. Il est impossible de laisser la liberté livrée aux hasards de la pratique des libertés par les individus, ou ce qui est pire, de la conquête par un individu de sa liberté. Mais si la liberté se ramène forcément par le jeu des nécessités de la politique et des lois de la société, à ce cadre, soyons au moins conscients que nous formulons ainsi l’inverse même de la liberté. Car que signifie une liberté qui n’est pas celle de remettre en question des normes, et des limites ? Que signifie une liberté qui n’est pas reconnaissance de la liberté de l’autre, contre laquelle on se heurte, et qui peut-être vous combat, et peut-être risque de détruire votre liberté ? Que signifie une liberté qui est une pratique normalisée dont les résultats sont connus d’avance ? Que signifie une liberté que l’homme libre n’assume pas entièrement lui-même et ne défend pas lui-même ? Que signifie une liberté qui ne comporte pas de risques, et qui ne se heurte pas à son inverse ? Que signifie une liberté qui n’est pas l’affrontement à la nécessité, et donc, dans le cadre politique, un combat contre l’ennemi de ma liberté ? Nous sommes en pleine parodie, et sur la piste du cirque, nos héros politiques de droite ou de gauche jouent à la liberté, mais ce n’est rien de plus qu’un cirque, et M. Loyal le bien nommé repliera bientôt les tentes, avec nous dedans. Qui formule ce lieu commun n’est rien de plus qu’un totalitaire, et le régime qui l’accepte n’est rien d’autre qu’une dictature, avec la part de guignolade lugubre que comporte toute dictature de droite ou de gauche.

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