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mardi 20 juillet 2010

Littérature

posté à 21h40, par Lémi
24 commentaires

« Serve the people » : la face cachée des Black Panthers
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Ont-elles fait fantasmer, ces panthères noires… Avec leur apparat guerrier et leur rhétorique incendiaire, les Black Panthers ont nourri l’imaginaire insurrectionnel d’images en pagaille : fusils d’assaut rutilants, bérets et fringues flashy. Mythe aidant, on en oublierait presque l’essentiel : les panthères avaient peut-être le doigt sur la gâchette, mais aussi les mains dans le cambouis social.

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Ça ne rate jamais. Convoque les Black Panthers dans la discussion, et tu auras toujours droit à la même rengaine : les fusils maousses exhibés dans les rues, les coiffures afro qui en jettent, les bérets, la violence désespérée, la guérilla de l’intérieur, les yeux furieux d’Angela Davis, la tchatche d’Eldridge Cleaver… Images accrocheuses. Mais qui ne rendent pas justice à la complexité d’une lutte qui était loin de se réduire au bagout, à l’étalage de quincaillerie et aux canardages sanglants. C’est vrai, le Black Panther Party (BPP) a beaucoup joué de la chose pour recruter et il a aussi réellement versé dans la lutte armée. Mais ramener l’action des panthères à cela, uniquement cela, revient à clapoter dans le mythe et l’image médiatique (de celle que le FBI se plaisait à colporter pour les discréditer). C’est surtout oublier tout un pan de l’histoire des Black Panthers : leurs programmes sociaux et leur enracinement dans la vie urbaine des plus démunis.

Say it loud !

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D’abord, un peu d’histoire, en accéléré. Octobre 1966 : Huey P. Newton et Bobby Seale, déçus de la lutte pour les droits civiques, rédigent le programme de revendication en dix points du Black Panther Party for Self-Defense, coup de butoir violent et pragmatique. Fini le temps des atermoiements, des discussions avec le pouvoir : l’heure est à l’action, pour renverser la vapeur de l’oppression blanche. By any means necessary.
Cette radicalisation n’est pas fruit du hasard, mais traduit la déception de la population noire face aux promesses non tenues et à l’enlisement des combats des années 1950. Ce qui semblait victoires (17 octobre 1954 : la Cour suprême rend la ségrégation scolaire illégale par l’arrêt « Brown Vs. Bureau de l’éducation » ; le train du changement semble lancé) n’a pas vraiment été suivi d’effets. Pire, la répression s’est intensifiée. En 1965, Malcolm X est assassiné (suivi, trois ans plus tard, par un Martin Luther King qui commençait, lui aussi, à se radicaliser), et les États-Unis s’enlisent au Vietnam, soldats noirs en première ligne. Le rêve des droits civiques, d’une amélioration basée sur une charpente légale, s’éloigne peu à peu, d’autant que la ségrégation économique est plus forte que jamais. Tableau noir. C’est sur ce terreau qu’émerge le Black Panther Party, qui ne s’embarrasse plus de précautions oratoires : il est temps d’en finir avec le « terrorisme culturel », de retrouver une fierté dans la lutte et dans l’affirmation de racines trop longtemps oubliées. I’m Black and i’m proud (Say it Loud !1), comme le chantera James Brown en 1968.
Les deux fondateurs du BBP ont lu Frantz Fanon (notamment Les Damnés de la terre, 1961) et en ont tiré une certitude radicale : la lutte afro-américaine, partie intégrante du combat anti-impérialiste, est une lutte pour l’indépendance d’un peuple. Les Noirs américains sont colonisés, de l’intérieur, il est temps de renverser l’oppresseur. Changement de braquet. Puisque les combats d’antan n’ont débouché sur rien, puisque l’oppression reste toujours aussi brutale, il faut désormais rugir, ouvrir la cage. Huey P. Newton : «  Si tu pousses la panthère noire dans un coin, elle va tenter de fuir en passant par la gauche. Su tu la coinces là, elle va vouloir s’échapper par la droite. Et si tu continues à l’oppresser et à la pousser dans ce retranchement, tôt ou tard, cette panthère va sortir de là et va décimer quiconque l’oppressera2  ».

Sous les fusils, l’ancrage social

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Si la postérité a retenu les flingues, les machinations du FBI (notamment via le programme COINTELPRO, modèle de contre-espionnage fourbe et de manipulation tous azimuts) et les assassinats de militants (ainsi de Fred Hampton, liquidé dans son sommeil après que son garde du corps - un infiltré - l’ait assommé de somnifères3), l’histoire, cette grande catin, a fait l’impasse sur un point essentiel : si les panthères ont sorti les flingues, c’était pour se défendre, pas pour attaquer. Basiquement : « si tu me tires dessus, je te tire dessus. »
En 1966, les Panthers commencent ainsi à patrouiller armés dans les rues d’Oakland, surveillant le travail d’une police réputée avoir le flingue facile dès lors qu’elle est confrontée à des Noirs. Munis de leurs manuels de droit et de leurs guns (jolie alliance), ils épient les flics, les suivent à la trace, restant toujours dans la voie légale (rappelons qu’à l’époque, il n’y avait en Californie rien d’illégal à arborer des fusils d’assaut en pleine rue). Présence massive, impressionnante & symbolique («  Avec les panthères, le méchant nègre du cauchemar de l’Amérique blanche a pris vie.  » Newsweek, février 1970). Logiquement, les Panthers se font rapidement une réputation dans les quartiers pauvres, Robins des bois post-modernes. C’est eux qu’on appelle dès que la police fait une descente, qu’on consulte pour des conseils juridiques. Une guérilla ? Peut-être. Mais d’abord une guérilla sociale. Un militant de l’époque résume la chose : « Huey et Bobby ne sortaient pas dans la rue pour déconner avec la police ; ils y allaient pour dire : « Non, vous n’avez pas le droit de faire ça. » »

Dans la tête des principaux dirigeants panthers, si la lutte armée est une partie de la solution, elle ne peut se concevoir sans une action sociale et culturelle de longue haleine. Pour se donner les chances d’une révolution sans courir au suicide, il faut d’abord servir son peuple, construire l’unité. Serve the people, slogan récurrent.
Le plus connu des programmes sociaux du BPP est lancé en 1968, dans la baie de San Francisco, avant d’essaimer dans le pays : Free Breakfast for Children. Le principe est simple : dans plus de 50 villes américaines, des petits déjeuners sont distribués aux enfants des quartiers pauvres avant qu’ils ne partent à l’école.
De nombreuses actions de ce type sont lancées, certaines très ambitieuses. Tom Van Eersel : « En matière de santé également, le BPP s’active, mettant en place trois projets nationaux : des cliniques gratuites, des programmes de détection de la tuberculose, de l’anémie, et un service d’ambulances. […] La première clinique voit le jour à Kansas City en août 1969. » Il est ainsi peu de domaines de la vie quotidienne des populations défavorisées, de l’éducation à la rénovation de logements en passant par des services gratuits de bus pour les visites en prison, sur lesquels le BPP n’a pas tenté de peser. Une démarche de fond, s’inscrivant sur le long terme, pour rassembler les populations noires dans la construction d’un devenir collectif qui ne soit pas que misère et désillusion. Projet grandiose. Trop beau pour durer.

Implosion d’une lutte

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Né en 1966, le BPP conquiert de manière fulgurante son importance dans le jeu politique et social, surtout au cœur des quartiers pauvres. Las, il dégringole presque aussi rapidement. Pour toute une série de facteurs. Dont la répression (d’une extrême férocité/perversité) lancée par le FBI de J. Egar Hoover, laquelle ne tarde pas à porter ses fruits : alors que des militants sont assassinés à un rythme soutenu (27 entre 1968 et 1976), la paranoïa grandit dans le parti, chacun soupçonnant l’autre d’être un infiltré. C’est là œuvre du COINTELPRO, gigantesque machine conçue pour désintégrer les structures d’un parti très hiérarchisé et salement organisé. Le bel édifice s’effondre rapidement dès lors que le soupçon (qui est un provocateur ?) se met de la partie. Des militants intègres, comme Stokely Carmichael, sont virés avec perte et fracas, d’autres sont abattus par leurs frères d’armes parce que soupçonnés de trahison. Ambiance.
Vers 1971 le parti se divise en deux. D’un côté, ceux qui restent fidèles au fondateur Huey P. Newton (qui sombre peu à peu dans la drogue, crack en bandoulière), moins va-t-en-guerre que certains de ses lieutenants. De l’autre, les ralliés à Eldridge Cleaver, fou furieux aussi fédérateur qu’inconscient voulant rendre coup pour coup, engager le combat final, esbroufe über alles. Dans un article datant du 1er juin 19715, intitulé « Longue Vie au Black Panther Party », le rainbow babos John Sinclair, fondateur du White Panther Party, résume parfaitement la situation :

« Les partisans de la révolution immédiate se sont ralliés à Eldridge Cleaver. Ils estiment que la première mission des révolutionnaires de ce pays est de descendre dans la rue pour lancer la lutte armée contre l’oppresseur. Il leur importe peu que les masses populaires ne soient pas encore enclines à participer à une forme de lutte si radicale, ni même à la supporter, parce qu’ils assimilent tous ceux qui ne sont pas prêts à rejoindre la lutte armée à des contre-révolutionnaires et les considèrent comme des ennemis.
À l’inverse, les partisans de la lutte sur le long terme estiment que la révolution ne peut advenir qu’avec l’appui des masses, une fois que les gens se rassemblent et passent à l’action de manière organisée, sur une large période de temps. Pour eux, la lutte doit s’adapter au niveau de conscience des gens et à leur degré d’implication, variables selon l’époque et le lieu. Ils sont convaincus que lancer une lutte armée contre la puissance militaire de l’empire amérikain sans la participation des masses est aussi suicidaire que nuisible aux intérêts du peuple.
 »

Une ligne de fracture jamais résorbée : le mal est fait, les rancœurs entérinées, l’organisation à la renverse. Si des fractions comme la BLA - Black Liberation Army - continuèrent à sévir pendant quelques temps, si le BPP existe officiellement jusque dans les années 1980, et si certains militants (à l’instar de la grande Angela Davis) ne lâchent pas le combat, l’ensemble ne possède plus ce caractère fédérateur, cette immersion dans la vie des quartiers. Soufflé retombé.
Surtout : l’histoire officielle n’a retenu qu’un pan des Black Panthers, pas inintéressant en soi, mais mensonger dans sa présentation : la lutte armée. Si les armes étaient de mises, elles étaient indissociables du travail social de longue haleine enclenché par les panthères. Mais voilà, comme l’a écrit Jonina Abron, ancienne directrice du journal des panthères dans un essai sur les programmes sociaux du BPP : « Malheureusement, ces activités n’avaient pas le « sensationnalisme » des fusillades entre la police et les panthères [...], et les médias institutionnels et les historiens n’ont pas traité le BPP dans sa totalité. » Où comment transformer a posteriori un mouvement populaire aux multiples ramifications en croisade sanglante menée par quelques illuminés intégristes...



1 Clame-le !

2 Cité par Tom Van Eersel, dans le (plutôt court mais joliment synthétique) essai qu’il a consacrée au mouvement : Panthères noires (éditions l’Echappée, 2006). Nombre d’éléments de l’article proviennent de ce livre.

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3 Rappelons que la répression qui a frappé le BPP reste d’actualité et que certains militants croupissent encore en prison, pour des motifs souvent fumeux. Ainsi de Mummia Abu Jamal, ancien Black Panther accusé de meurtre et en attente d’exécution dans les couloirs de la mort après un procès ubuesque.

4 Façade d’un local du BPP à Oakland après une attaque de la police. Sur les photographies on reconnait Huey P. Newton (à gauche, dans le fauteuil-trône) et Eldridge Cleaver.

5 Inédit en français.


COMMENTAIRES

 


  • mercredi 21 juillet 2010 à 10h28, par Gilles Delouse

    Il est effectivement important de rappeler ce côté là du BPP, d’autant plus qu’aujourd’hui, des gens comme Kémi Seba et le New Black Panther Party dont il est le représentant en France, qui n’ont absolument rien à voir avec le parti originel et ne font que brouiller les cartes.



  • mercredi 21 juillet 2010 à 11h38, par joshuadu34

    Comme toujours, la lecture de tes papiers est un régal, et surtout n’omet pas, telle l’histoire officielle, la réalité des choses ! Parce que qu’est ce que ce mouvement ? Ni plus, ni moins qu’une réaction, ancrée dans une période de mouvements sociaux véritables, aux promesses non tenues, aux lois non appliquées, aux beaux parleurs achetés qui, fort des résultats papelisés chantaient la victoire de LEUR cOse, la seule juste, alors que les faits et le quotidien d’un peuple entier prouvait le mensonge de leurs déclarations ! Les BP (tiens ? serait-ce de la récupération ?), c’était « puisque les lois ne changent rien, nous allons, NOUS, imposer le changement » !

    Ainsi, quand le « grand » Martin Luther King s’entendait avec JFK pour museler la marche sur Washington, au son de ses nuits agitées, afin d’éviter, avec l’aval du gouvernement, un mouvement révolutionnaire, quand les gouvernements successif votaient des lois nulle part appliquées, quand les plus pauvres et les plus rejetés et opprimés des membres d’une société étaient systématiquement floués et constataient que, malgré les lois, leur quotidien ne changeait pas, quoi d’étonnant, alors, que de voir un tel mouvement se mettre en place ?

    Pourtant, si aujourd’hui le racisme semble bien moins présent, il est quand même des constatations à faire qui prouvent, ici aussi, la limitation du mouvement : ainsi, les ghettos sont toujours peuplés d’une majorité de noirs et de chicanos, les prisons sont remplies des mêmes, les jeunes de ces communautés ont toujours plus de risque de finir tués par la police, où enfermés en cellule que les blancs pour bien moins de chance de voir leur avenir social s’éclaircir... bref, le mouvement est loin d’être fini !

    Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

    • mercredi 21 juillet 2010 à 13h00, par emcee

      Merci, Lemi pour ce billet intéressant. Et à Joshuah pour ces précisions.

      Oui, les BP n’étaient pas les fous agités que la propagande voulait bien laisser croire. Cela s’inscrivait bien à la suite de luttes très longues qui n’avaient pas mené à grand chose et où, dans les ghettos, n’était apparu aucun changement. Il y a eu un moment d’espoir en 1964-65 quand ils ont obtenu le droit de vote et le statut de citoyen à part entière. Mais, ne voyant rien venir, les gens des ghettos étaient de plus en plus remontés contre les gentils leaders noirs de la bourgeoisie noire qui prônaient la patience, l’amour du Christ et du prochain.

      Lyndon Johnson, qui avait promis la guerre contre la pauvreté, est allé, en fait, la faire contre les pauvres du Vietnam. Et comme toujours, il n’y avait plus de sous pour les avancées sociales.

      Ensuite, les mouvements radicaux comme le BPP ont été décimés, en effet, et ceux qui n’avaient pas été tués ont été envoyés en prison (souvent pour un meurtre qu’on leur avait mis sur le dos : ah, ils savent faire, là-bas pour ne pas reconnaître qu’ils ont des prisonniers politiques), où certains croupissent toujours.

      Puis, le crack est apparu : non seulement pour la consommation, mais pour la revente, afin de faire tenir tranquilles les gens des ghettos. Par dessus-tout ça il y a eu criminalisation de plus en plus importante des détenteurs de drogue, revendeurs et consommateurs réunis, et l’Amérique se débarrassait des forces vives des ghettos, des trublions qui pouvaient bien faire flamber les ghettos et faire basculer leur ordre établi.

      Aujourd’hui, la caste dirigeante, jamais rassasiée, a dépassé les ghettos pour s’attaquer à la petite bourgeoisie des banlieues. Y aura-t-il un mouvement fédérateur des luttes dans ce pays où ils se sont appliqués (avec les syndicats collabos) à diviser le population en groupes ethniques pour les dresser les uns contre les autres ?

      Note : Désolée, les liens mènent vers mon blog, je n’aime pas faire cela, mais les articles sont intéressants et peu connus.

    • mercredi 21 juillet 2010 à 15h14, par HN

      bref, le mouvement est loin d’être fini !

      La description de Chomsky à propos de la lutte pour les droits civiques est similaire. J’imagine que pas mal de monde la connait mais j’aime bien la rappeler (ne serait-ce que pour moi) car je la trouve encourageante.

      Il compare cette lutte à l’ascension d’une montagne, en racontant une anecdote qui lui arriva au Pic du Canigou qu’il avait voulu grimper (et où il faillit se paumer).

      On croit sans cesse qu’on arrive au sommet après chaque col mais on en aperçoit un nouveau à chaque fois.

      Je trouve cette analogie très pertinente, car l’ascension se répète sans cesse et est toujours longue et dure (tch tch tch, le rang du fond, on ne rigole pas, bande d’obsédés !) mais elle vaut largement le coup.

      Encore un papier qui fait du bien. Merci à l’auteur.

      Cdlmt

      • mercredi 21 juillet 2010 à 22h09, par Lémi

        @ Joshua du 34

        Merci pour ces précisions. Oui, ce bon docteur King a longtemps joué le rôle de caution gentillette, de frein à un changement d’ampleur. D’ailleurs, dès qu’il a commencé à comprendre l’erreur, à faire mine de se radicaliser, bing, il s’est fait descendre. Je trouve ça plutôt triste, finalement, ce personnage magnifique, symbole de rébellion, et manipulé tout du long (même s’il ne faut pas non plus sous-estimer l’importance du combat pour les Droits civiques, lancé à une époque où, d’espoir, il n’y en avait pas)

        @ Emcee

        Je vois que vous vous êtes entendus avec Joshua pour compléter mon billet, merci pour ces interventions (et ne t’excuse surtout pas pour les liens, sont méchamment instructifs, surtout l’entretien).

        Y aura-t-il un mouvement fédérateur des luttes dans ce pays où ils se sont appliqués (avec les syndicats collabos) à diviser le population en groupes ethniques pour les dresser les uns contre les autres ? That is the question. Mais j’aurais tendance à être sceptique pour les raisons mêmes que tu pointes.

        @ HN

        Oui, j’aime bien cette image. Je crois qu’il l’évoque dans Chomsky & co. Ceci dit, est-ce que les derniers virages ne sont pas toujours les plus difficiles, ceux qui demandent le plus d’énergie et de puissance ? J’ai bien peur qu’avec le braquet actuel, ça fasse un peu du sur-place, voire du rétropédalage…

        • jeudi 22 juillet 2010 à 14h01, par joshuadu34

          merci Lemi (et les autres...)

          Perso, pour completer ton billet, j’enverrai plus vers Zinn et son sublime bouquin sur l’histoire populaire des states (où au moins vers l’extrait « une histoire populaire du XXe siècle américain »). Chomsky écrit, bien entendu, d’excellents ouvrages, mais je trouve Howard bien plus complet...

          Quand aux liens, excellents ! Entièrement d’accord avec toi !

          Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...



  • mercredi 21 juillet 2010 à 12h01, par Ali

    Pour aller plus loin sur l’action sociale du BPP, voir l’article de référence : JoNina M. Abron, «  »Serving the People«  : The Survival Programs of the Black Panther Party », in Charles E. Jones (ed.), The Black Panther Reconsidered, Baltimore, Black Classic Press, 1998, p. 177-192.

    A lire absolument aussi, l’article de Georges Katsiaficas sur l’incroyable « Convention constitutionnelle du peuple révolutionnaire » de 1970.

    http://www.acontresens.com/contrepo...

    Méconnue, la Convention constitutionnelle du peuple révolutionnaire est le résultat d’une rencontre physique et d’une convergence politique entre les mouvements sociaux radicaux des années 1960 aux Etats-Unis. Véritable bombe, le texte propose les résultats des travaux de divers « ateliers » militants réunis à Philadelphie, à l’appel du Black Panther Party, en 1970. Ils prévoient l’émancipation de tous les opprimés des Etats-Unis et du monde (femmes, Noirs, homosexuel-le-s, etc.), et l’organisation autonome et populaire de nombreux secteurs de la société (santé, éducation, police, etc.). Rigoureuse, véhémente, révolutionnaire et extrêmement stimulante pour les luttes d’aujourd’hui, cette « Constitution » fut de surcroît l’œuvre de milliers de ceux que l’intellectuel militant américain George Katsiaficas nomme des gens « ordinaires ». Nous publions ici un texte inédit en français de Katsiaficas, consacré à l’histoire de l’élaboration de ce texte. A la suite de l’article sont publiés les rapports des ateliers de la Convention constitutionnelle.

    Voir en ligne : « Convention constitutionnelle du peuple révolutionnaire » de 1970



  • mercredi 21 juillet 2010 à 19h35, par Hub

    Oubliée plutôt que cachée.

    Merci pour cet utile rappel. Le vieux con que je suis se souvient bien en effet des programmes sociaux du BPP qui étaient de notoriété publique même en France ! Du moins pour ceux qui se donnaient la peine de lire des livres ou publications nettement orientées.

    Et pas mal de choses nous paraissaient, à nous Français, assez surréalistes ! Comme ces Free breakfasts et ces programmes de lutte contre la tuberculose qui nous semblaient relever davantage du Tiers-Monde que d’un pays aussi riche que les États-Unis.

    Pour le plaisir et la documentation on écoutera, de cette époque et je crois disponible maintenant en CD, « Répression » un brûlot adaptation/collage de Colette Magny enregistré avec des musiciens de « nouveau Jazz » (Guérin, Vitet, Tusques...)

    • mercredi 21 juillet 2010 à 22h15, par Lémi

      Quand je dis « cachée », c’est parce que j’ai l’impression que c’est le fait d’une histoire orientée, celle qui ne retient que l’intérêt des puissants et a tendance à occulter les véritables tentatives sociales d’envergure (Howard Zinn Powa !). Mais l’oubli s’y mêle aussi, sûrement. Heureusement qu’il reste des « vieux cons »…



  • mercredi 21 juillet 2010 à 21h18, par Varan des Khlongs

    Mouais...perso j’ai toujours été partagé au sujet du mouvement Black Panthers (à mon tout petit niveau). J’ai toujours trouvé leurs discours assez incomplets, démagogiques parfois...un peu comme si ils avaient été ignorants des luttes du passé, comme si ils avaient manqué de références.
    N’oublions pas que le parti était maoïste, à une époque on on savait déjà (en Europe du moins) ce que ceci représentait.

    Après il y a toute la question de leur lutte « ethnique », leur représentation de la « virilité » et leur idée de ce que devait être un homme (il y avait notamment de sales discours sur les homosexuels dans leurs rangs), leur jusqu’au boutisme dans la préparation paramilitaire et la culture physique...(c’est ce genre de choses qui devaient plaire à Genet d’ailleurs)...et la religion évidemment.

    Je me suis souvent demandé si la charge romantique de leur lutte, la superbe de certains individus, ne l’avait pas un peu emporté sur le reste...

    • mercredi 21 juillet 2010 à 22h24, par Lémi

      C’est bien que tu insistes sur ces points, parce que je les avais un peu laissé de côté. Côté sexysme et homophobie, c’est clairement un truc qui posait problème, même si certaines femmes se sont peu à peu faites une place dans leurs rangs. Le gros fusil allait avec l’attitude virile, la pose guerrière et le machisme.
      Pour ce qui est de la lutte « ethnique », ils n’étaient pas si fermés que ça pour certains (cf. les débuts de rapprochement avec certains Yippies, également avec le White Panther Party), surtout avec le temps.
      Et pour la théorie politique, c’est clair également que ce n’était pas leur spécialité. Ils étaient dans le concret, pas dans la théorisation, même si des gens comme Carmichael ou Huey me semblent plus clairvoyants (il me reste beaucoup à lire sur la question, je l’avoue humblement).
      Zut alors, ça fait beaucoup de mauvais points, ça...

      • jeudi 22 juillet 2010 à 01h18, par emcee

        Certainement sectaires et machos, mais je crois aussi qu’ils ont été pris dans un tourbillon.

        Parce qu’une grande partie des Noirs y croyait encore aux jours meilleurs et puis, ils étaient pris dans la lutte pour les droits civiques (jusqu’en 65). Le discours de King, la marche sur Washington, c’était en 1963. La lutte des Noirs a été jalonnée d’événements rapprochés, d’espoirs et de désillusions. Et finalement, les BP et autres partis radicaux ont émergé juste après, trouvant un écho dans la population, qui ne voyait rien venir, à part quelques mesurettes démagos et, finalement nuisibles, comme le « busing » (échanges d’élèves entre écoles pour favoriser les mélanges).

        Et puis, les BP mettaient certaines de leurs idées en pratique dans les ghettos, Ce qui n’est pas vraiment le cas des théoriciens d’autres partis qui s’appuient sur une idéologie spécifique, que ce soit aux US ou ailleurs, comme en France.
        Cela était-il rendu possible parce que leurs « cibles » étaient regroupées ? Et que chaque groupe minoritaire avait des revendications spécifiques ?

        Quant au sexisme, il est inhérent à tous les partis, je pense. De façon plus ou moins voyante. Ce sont les luttes spécifiques des femmes, essentiellement, qui ont fait prendre conscience de la « condition féminine » (Women’s Lib, entre autres) et ont obtenu des avancées pour les femmes. Pas les partis eux-mêmes.

        Pour ce qui est de l’homophobie, pareil : la société de l’époque (et sans doute jusqu’à de nos jours d’une autre façon) punissait les homosexuels (pénalement). Difficile, je suppose, de secouer les préjugés dans l’urgence de l’action sur le terrain.

        Je n’excuse pas, je réfléchis à haute voix.

        Pour ce qui est des luttes conjointes aux US dont nous parlons plus haut, Lémi : il est clair que pour l’instant, ils ne trouvent pas le moyen de fédérer, parce qu’ils n’ont pas la culture du « tous ensemble », à cause de ces cloisons étanches. Pourtant, il y en a qui sont en lutte un peu partout dans le pays. Il suffit de trouver le dénominateur commun.

        Mais, ça, on en sait quelque chose ici aussi ... Pas besoin de cloisons, nous, on a les syndicats ;-)))



  • jeudi 22 juillet 2010 à 10h58, par J.Gorban

    je ne connaissais pas ce travail social mené par le BPP ; merci pour ces informations. Il ne faut pas s’en étonner , l’histoire étant avant tout l’histoire des vainqueurs écrite par les vainqueurs.

    je vais me permettre un rapprochement qui j’espère sera bien compris : en lisant la liste des activités sociales du BPP, je n’ai pas pu m’empêcher de penser par exemple au Hamas : oups surtout ne sortez pas le carton rouge !

    l’activité bassement terre à terre ( le petit dej pour les gamins étant l’exemple type ) est en fait le moyen utiliser pour rentrer en relation avec la partie du peuple que l’on pense pouvoir influencer.

    à méditer pour tous ceux qui se plaignent de la résignation des populations les plus exploités ......

    même si nous n’avons pas de prêches à faire, nous avons des valeurs à défendre et à faire partager : comment les faire partager et bien peut être en prenant exemple sur le BPP.

    Nota : j’ai cru comprendre que le FN aurai cette attitude sociale dans certaines régions et que les islamistes eux l’appliquent à fond.

    • jeudi 22 juillet 2010 à 11h35, par Karib

      La réussite de la ligne « programmes sociaux » en signe aussi les limites. Toutes les « institutions » ont pratiqué ce genre d’action. A commencer par... la mafia. Elle tire même son origine de ce rôle social.
      Il est certain, par exemple, que le Hamas doit une partie de son succès (mais pas la totalité) aux fonctions sociales qu’il remplit (éducation, santé, aide aux familles, etc.) Le Fatah et dans une moindre mesure les autres organisations de l’OLP tiraient le même genre de bénéfices de ces actions à l’époque où les pays du Golfe les entretenaient à coups de millions de dollars. Une fois le robinet coupé après la première guerre du Golfe (Arafat ayant commis l’erreur de se mettre à dos ses bailleurs de fond en soutenant l’Irak), c’est le Hamas qui a raflé la mise.
      Le destin tragique du Black Panther Party réside aussi dans sa capacité à prêter le flanc à la répression qui a fini par l’emporter. C’était un parti au sens léniniste, voire stalinien du terme. Hiérarchisé, dogmatique, militarisé, et finalement en position d’extériorité par rapport aux masses. Et je ne parle pas du racisme ouvertement présent chez nombre de ses militants et dirigeants. J’ai encore le souvenir des conneries débitées par Rap Brown...
      A cet égard, bien que plus limité dans son ambition et souvent gnan-gnan dans son expression, le mouvement des droits civiques représentait une mobilisation et une prise de conscience tout à fait passionnantes. En fonçant tête baissée dans la lutte armée, les Black Panthers couraient droit au massacre et n’ont pas su faire fructifier les immenses promesses du mouvement des droits civiques.
      A part ça, je ne connaissais pas cette Convention constitutionnelle sur laquelle je vais me précipiter illico. Merci pour l’information.

      • vendredi 23 juillet 2010 à 00h14, par emcee

        Les « programmes sociaux », c’est quand ça s’arrête qu’il y a désaffection. Je ne vois pas en quoi ce choix est blâmable, sauf si cela fonctionne comme une œuvre de charité, à savoir de façon partielle et partiale, et accompagné de battage publicitaire.

        Et sinon, je ne vois pas comment on peut toucher une population complètement désespérée, enfermée dans des quartiers délabrés où le chômage était endémique, en particulier parmi la population noire masculine, et qui en avait assez des paroles lénifiantes des bons pasteurs noirs qui leur promettaient la fin de la ségrégation depuis dix ans et plus.

        Quant au racisme et à la violence, certes, ils existaient parmi les BP, mais ils étaient surtout l’apanage des institutions blanches : police, justice, garde nationale, etc. qui abusaient de leurs droits en toute impunité. Cela avait toujours existé (avec entre autres, la ségrégation qui était une violence raciste institutionnalisée) et cela n’a jamais cessé, même si ce n’est pas aussi manifeste actuellement vu de l’extérieur. Mais quand 40% de la population carcérale est noire, alors qu’elle représente moins de 15% de l’ensemble de la population, on peut se poser des questions.

        • vendredi 23 juillet 2010 à 10h26, par Karib

          Bien sûr, bien sûr que la violence est avant tout violence des classes dominantes, bien sûr que le racisme est avant tout racisme des Blancs. On ne peut qu’être d’accord.
          Quant aux « services sociaux », la question est plus épineuse. Où se situe la limite, la différence, entre charité et solidarité ? Elle existe, évidemment, mais parfois ça se frôle dangereusement, ça se recoupe.
          Quand il s’agit de solidarité, d’auto-organisation, on a affaire à un mouvement surgi de la classe (ou d’une fraction de celle-ci, les Noirs américains par exemple), et là on songe aux Bourses du travail qui ont précédé la création de la CGT en France, à toutes les formes de protection sociale (chômage, maladie, retraite, etc.) qui ont existé comme formes de résistance avant d’être captées, récupérées par l’appareil d’Etat.
          Mais dans d’autres cas, cela se mêle de clientélisme politique. En Palestine, c’était et c’est toujours évident. Dans le cas des Black Panthers, il faudrait une connaissance plus fine, plus approfondie de ce mouvement pour désemmêler tout ça.

          • vendredi 23 juillet 2010 à 11h59, par emcee

            Merci, Karib de cette réponse très intéressante.
            En effet, ce qui s’est passé en Palestine est clairement du clientélisme, en particulier avec le Fatah - sur la longueur, au moins. Et le clientélisme se traduit par les injustices et la corruption.
            D’où l’émergence du Hamas. Ce qui a bien arrangé les affaires d’Israël et de ses alliés - qui ont largement contribué à cette émergence car ils avaient bien besoin d’une bête noire pour poursuivre leurs noirs desseins, Arafat étant devenu bien trop conciliant - et cela commençait à se voir.

            Quant au Hamas, c’est un peu plus complexe, pour l’instant : d’une part, il est occupé à résister à une occupation féroce, donc, dans l’urgence, d’autre part, il profite probablement du blocus et du marché noir qui en résulte.

            Pour ce qui est du BP, c’est beaucoup plus confus, en effet, peut-être à cause de la rapidité avec laquelle ils sont devenus populaires et de celle avec laquelle ils ont été discrédités et laminés.

            Et puis, les ghettos se sont refermés, la petite bourgeoisie noire en est partie, laissant les plus fragiles dans le dénuement et le manque de références.

            Intéressant de rappeler les mouvements de solidarité des Bourses du travail. Je pensais justement au travail du PC dans les quartiers populaires à une époque.

            Aujourd’hui, même si ce n’est pas médiatisé parce que ce n’est pas ainsi que les classes dominantes veulent présenter les quartiers, il y a également tout un tissu de solidarités qui existe.
            Venant des femmes, en particulier.
            Hélas, la contestation viendra des quartiers, la répression sera aussi ciblée et nous risquons fort de nous retrouver du côté des dominants et de les aider à poursuivre leurs turpitudes. Ça, c’est mon point de vue :-(



  • vendredi 23 juillet 2010 à 12h11, par Miss Bretzel

    à Emcee :
    « Quant au sexisme, il est inhérent à tous les partis » : il y a dans ce que tu écris à la fois quelque chose d’éminemment et de cyniquement réel ou avéré mais aussi quelque chose dont la seule formulation gêne un brin mes entournures de fille.

    Quelque chose dans l’adjectif « inhérent ». Non que j’idéalise la chose partisane - je n’y ai même jamais souscrit, à vrai dire - mais j’aimerais (naïvement ?) croire que l’essentialisme ne se loge pas jusque dans les structures politiques, qui n’ont pas vocation à entretenir quelque « inhérence », sinon fantasmée.

    Et s’il n’y a qu’un pas de « l’in-hérence » à « l’héritage », je ne suis pas sûre que la lecture généalogique ou patrimoniale, mais aussi le sexisme (nourri à l’abreuvoir du familialisme) n’ait pas perduré au-delà du BPP, du « party proper » in a word, et jusque dans ses « engeances » non homologuées et non organisées (cf. Mike Davis dans City of Quartz qui voit dans les gangs de LA les « enfants bâtards » du BPP, j’en avais parlé un peu ici).

    Bref, en un mot comme en 1000 : oui, les orgas type Women’s Lib ont eut un rôle à jouer, mais si l’on considère le seul exemple des Weather Underground (au sujet desquels Lemi nous avait régalés d’un autre lumineux texte il y a quelque semaines) il existait à la même époque d’autres modèles connus du BPP dont le « legs » ou « l’héritage » aurait pu permettre de battre en brèche les tentations sexistes. Il n’est pas que d’aller « contre » le parti, la structure, le groupe ou autre mais de se donner des moyens d’inventer l’histoire à l’intérieur d’eux en l’allégeant du poids des « inhérences » qui n’existent que d’être formulées.

    Anyway, merci à Emcee et à Lémi pour vos textes et commentaires : a most stimulating read !

    • samedi 24 juillet 2010 à 00h05, par emcee

      @ miss Bretzel,

      Merci pour la réponse et pour le lien.
      « inhérent » : peut-être le terme est-il mal choisi. C’est que je ressens cela mais je ne suis pas sûre de bien pouvoir le verbaliser.

      Disons, que ce n’est pas facile au sein d’un parti de faire naturellement de l’« anti-sexisme ». Et pour des questions spécifiques au femmes, ce sont les femmes qui s’y « collent », souvent, ou qui veillent au grain.

      Ce n’est pas forcément par mauvaise volonté de la part des militants politiques, mais c’est que les schémas de domination masculine sont omniprésents au quotidien. Et sont tellement ancrés que de nombreuses femmes elles-mêmes s’y conforment, voire perpétuent la relation dominant-dominée.

      Par exemple, au sein des partis, il y a des « groupes femmes ». Aux Etats-Unis - et dans le monde anglo-saxon en général, les femmes sont classées dans les « minorities ».

      C’est un peu cela que je voulais dire : il y a des partis politiques clairement sexistes, mais dans les partis qui se disent féministes, la position est ambiguë. Et tous ceux et celles qui militent dans ces partis ne sont pas forcément sur la même ligne.

      Par exemple, la candidature de la jeune femme du NPA du Vaucluse a soulevé un tollé au NPA.

      Voilà, je m’arrêterai là.

      • mercredi 28 juillet 2010 à 16h09, par un-e anonyme

        laissons cette jeune femme du NPA

        au pif :

        moi, c’est la pétasse de Annette Wieviorka qui me gonfle grave.

        des gens comme ça qui prétendent avoir la maîtrise du ressentiment, qui font semblant de dénoncer, ça commence à bien faire.

        et alors trouver un article au sujet de sa dernière publication sous crack dans la canard enchaîné, aujourd’hui, ça fait pas que me foutre en pétard.

        hé Annette la truie, va faire reconversion théâtre avec le syndicaliste de Continental !

        allez hop, dégage.

        la démocratie se sera quand on pourra appuyer tous sur un petit bouton pour dire, toi, tu dégages, et on veut plus entendre parler de toi pendant 15 ans !



  • samedi 31 juillet 2010 à 10h08, par fred

    Article très intéressant, comme d’hab !

    Le bel édifice s’effondre rapidement dès lors que le soupçon (qui est un provocateur ?) se met de la partie. Des militants intègres, comme Stokely Carmichael, sont virés avec perte et fracas, d’autres sont abattus par leurs frères d’armes parce que soupçonnés de trahison. Ambiance.

    Du coup je repense à

    La bleuite : le virus anti-FLN



  • vendredi 31 août 2012 à 04h30, par un-e anonyme

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