ARTICLE11
 
 

samedi 5 septembre 2009

La France-des-Cavernes

posté à 21h41, par Ubifaciunt
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Bande son de la révolution : un top 10 subjectif pour le Grand Soir (et le Petit Matin) / Salve 2
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Et si la clé de voûte d’une insurrection réussie se trouvait dans l’utilisation adaptée, « in vivo », d’un patrimoine musical subversif ? La question, éminemment polémique, agite l’ensemble de la rédaction depuis la rentrée. La première salve à peine retombée, voici donc la sélection de l’ami Ubi, qui pousse le vice jusqu’à vous proposer une version de l’Internationale en japonais. Heureux veinards…

Chose promise, chose due. Après la controverséepremière Salve signée Lémi (ce gars-là n’a aucun goût), voici le deuxième opus de La Révolution en chantant sauce Article11. Dix morceaux de barricades musicales pour faire taire les ronchons. Ou aviver leur colère, c’est selon…

Comelade - « Le Temps des cerises »

A tous saigneurs, tout honneur… On va pas refaire le couplet sur la plus belle chanson d’amour du monde qui est aussi, et avant tout, la plus belle chanson de lutte de monde. Ici, c’est le camarade Comelade et son mini-orchestre de barbatrucs qui s’y colle, et sans paroles, c’en est presque même plus émouvant. Idéal pour se souvenir des amours perdues et des bagnes de Nouvelle-Calédonie.

Un Tondu un Chevelu- « La Semaine sanglante »

On reste avec les souvenirs, et le Tondu et le Chevelu qui réussissent à reprendre avec entrain une des plus poisseuses chansons de la Commune. Avec ça, la revanche s’annonce gaillardement, on peut commencer à croire que ces putains de mauvais jours vont bien finir par y passer. Idéal pour une expédition dynamitage de Sacré-Cœur sur Montmartre.

Tradi Japon - « l’Internationale »

Parce que, comme son nom l’indique, l’Internationale doit être internationale. Et pourquoi pas japonaise ? Une version à proprement parler ahurissante quelque part entre les Tambours du Bronx, les Pistols de 1977 et une fête de village catalan où tu bois du muscat à la régalade et que tu rentres bourré avec les copains. Idéal pour mater des vidéos de manifs sud-coréennes et tenir un conciliabule avec sa cellule invisible en vue d’organiser la prochaine émeute qui vient.

Fear Condition - « Paris at night »

Ah, de la pure new-wave grecque des 1980’s… Il commence à se faire sombre, ça sent bon l’essence et les pavés s’affûtent. J’ignore les substances que les membres de Fear Condition avaient pris avant d’arpenter la nuit du pavé parisien, mais en tout cas, ça donne bien envie de monter au charbon. Idéal à mettre dans l’auto-radio volé pour rejoindre la première barricade.

Mon Dragon - « Les Cafards »

La plus belle chanson au monde. Tout simplement. OK, à la base c’est un texte sur les prisons, mais ça convient à toute rage un tant soit peu crédible. Les Mon Dragon sont morts de leur belle mort, un album et puis basta, ça suffit et ce désordre est nécessaire. Idéal pour prendre tous les Palais d’Hiver du monde.

Secteur A - « Les Flammes du mal »

Parce qu’une bonne révolution ne se fera pas sans hip-hop, la vieillerie du Secteur A reste d’actualité, de Bagnolet aux Minguettes. Et que y a de bonnes chances pour que la vraie révolution vienne de là. Idéal pour attaquer le comico des cocktails plein les mains.

Bolchevita - « Cinq heures »

A l’image de Mon Dragon, les Lorrains de la Bolch’ se sont aussi méthodiquement sabordés. Et une reprise de la reprise situ soixante-huitarde du Dutronc permet de voir l’étendue des dégâts. Accordéon, hurlements, Bérurier Noir, le Parti Socialiste, tout y passe. Idéal pour monter au dernier assaut.

Nina Simone - « I Wish I knew how it would feel to be free »

Parce que le grand soir, c’est aussi le petit matin où tu peux faire l’amour sur une barricade victorieuse, en étant enfin libre. Dans ce cas-là, pas de doute, la divine Nina Simone a, comme toujours, la chanson parfaite qui fait pleurer de grâce. Idéal donc pour faire l’amour au petit matin sur une barricade victorieuse.

Bach - « Erbarme dich »

Parce que le grand soir, c’est aussi (et plus souvent) le petit matin où tu te fais ramasser par les keufs, enfermer au trou, et que t’as le temps de maudire l’inertie du monde. Et quand le monde est trop lourd, on fait comme Saint Pierre dans la Passion selon Saint Matthieu de Bach, on se lamente, on pleure, et on demande un peu pardon aussi… Idéal à chanter dans le cabinet d’un juge d’instruction.

Arthur H - « Avanti »

« Oui mais, ça branle dans le manche, les mauvais jours finiront… » Et on en revient aux cerises, pour finir et pour toujours espérer, parce que merde, quand même… Idéal pour ne pas perdre la foi, je crois.


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