ARTICLE11
 
 

vendredi 8 août 2008

Entretiens

posté à 11h39, par JBB
7 commentaires

Jean-Pierre Galland : « L’air du temps n’est pas à la liberté »
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Malgré les procès et les amendes, il n’a cessé de porter la bonne parole cannabique. Inlassablement. A 57 ans, Jean-Pierre Galland, figure historique de la lutte pour la dépénalisation du cannabis, n’est toujours pas découragé. Mais il peine à se faire entendre dans une société moins tolérante et plus répressive. Article11 lui a tendu le micro : entretien.

Certains jugeront qu’à l’heure des rafles de sans-papiers et des attaques sarkozystes contre notre système social, son combat est anecdotique. Plus amusant qu’autre chose. Marginal… Erreur ! D’abord parce que Jean-Pierre Galland, apôtre de la dépénalisation du cannabis et président du Collectif d’information et de recherche cannabique (Circ)1 , est un militant. Un vrai. Les innombrables tracasseries subies, les multiples procès intentés et les amendes récoltées à la pelle suffisent à le prouver. Au-delà, la façon dont son combat est perçu par la société est révélatrice. Et à l’évidence, elle n’a jamais été aussi bloquée sur la question.

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Tout avait pourtant bien commencé… Si la création du Collectif d’information et de recherche cannabique, né en en 1991 avec pour objectif la légalisation de la production, de la distributions et de l’usage de cette plante, est passée plutôt inaperçue, ses membres ont su ensuite se faire connaître. Des procès intentés, ils ont fait des tribunes, assénant devant les juges leurs nombreux arguments en faveur de la dépénalisation. Des journalistes, ils se sont faits des soutiens, tant leur mot d’ordre était sympathique et leurs opérations médiatiques. Partisans de l’agit-prop façon provos, les militants du Circ savaient faire sourire, qu’ils réactivent l’Appel du 18 joint ou qu’ils organisent l’opération Pétards aux députés, qui vit 577 joints et une lettre ouverte en faveur de la dépénalisation envoyés aux élus de l’Assemblée. Christine Boutin faillit en avaler son écharpe… A chaque fois, Jean-Pierre Galland a été le premier à monter au créneau, sans se laisser démonter par les amendes salées.
Las, les temps ont changé. Se sont faits plus moralistes, moins tolérants, bêtement réactionnaires. Le combat du Circ est devenu de moins en moins audible dans une société qui préférait les grandes généralités débiles, à l’exemple de ce rapport sénatorial de 2003 sobrement intitulé Drogue : l’autre cancer , aux discours des anti-prohibitionnistes. Bref, tolérance zéro, une attitude symbolisée par les prises de position du ministre de l’Intérieur, puis président, Nicolas Sarkozy sur la question… Dans ce monde-ci, le libertaire Jean-Pierre Galland n’a plus tellement sa place. Mais qu’importe, il résiste. Toujours en pétard…

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Les fumeurs de pétards n’ont plus tellement la cote, en ce moment…

C’est clair que l’air du temps n’est pas à la liberté. Et le retournement de situation, à propos du cannabis comme de tout le reste, a été très rapide : nous sommes passés d’une époque, il n’y a pas si longtemps, où la dépénalisation semblait imminente à l’inverse absolu… Je suis effaré par ce à quoi nous avons droit aujourd’hui : des lois scélérates, un flicage permanent et une hygiénisation croissante de la société. Cette idée que l’État doit lutter pour notre bonne santé, y compris en empiétant sur nos droits individuels, me hérisse.

Pourtant, les gens l’acceptent.

Les gens… Ils sont souvent prêts à croire tous les discours, y compris celui qui stigmatise les drogues. Pour une bonne raison : la France n’a pas de vraie politique d’éducation, d’information et de prévention en la matière.

Ça a été le rôle du Circ, à une époque. Ça l’est encore ?

C’est plus difficile aujourd’hui. Si le Circ Paris compte encore 60 adhérents, il n’y a plus que trois ou quatre militants réellement actifs. Bref, plus grand monde… A force de ne pas voir les résultats de leurs efforts, les militants se sont fatigués. Et les quelques plumes ou intellectuels qui nous soutenaient auparavant ont tous déserté : je me retrouve seul à écrire les textes et les communiqués. J’ai un peu l’impression de porter le Circ à bout de bras.

C’était déjà le cas quand tu acceptais de te retrouver au tribunal à titre personnel pour les actions intentées, non ?

Notre tactique était de profiter de toutes les occasions de répercuter nos arguments et de faire le procès de la loi de 1970, qui interdit tout débat sur la question des drogues2. A titre personnel, je ne me suis jamais préoccuppé de ce que je pouvais risquer, pensant que l’important est juste de rester sincère. Et puis, les militants m’ont aidé à payer les centaines de jours-amendes auxquels j’ai été condamnés.

Avant, tu avais le soutien des médias, dont Libération ou Le Nouvel Obs, et de quelques politiques. C’est fini ?

Oui, bel et bien fini… C’est vrai que certains médias ont relayé notre combat à une époque. Lors de la campagne présidentielle de 2002 par exemple, quand le cannabis était un vrai enjeu et qu’on avait l’impression de de voir notre lutte aboutir. Et puis, Chirac est passé après ce deuxième tour effrayant contre Le Pen… Depuis, nous n’intéressons plus personne.

Quant aux politiques… Il fut un temps où nous étions proches des Verts, de Jean-Luc Benhamias ou de Dominique Voynet. En 1995, nous nous sommes même chargés de la partie « cannabis » de leur programme : c’était un vrai brûlot. A l’époque, on sentait chez eux une vraie volonté de changer les choses, même s’il y entrait une part d’opportunisme. Aujourd’hui, ils ont pris le tournant hygiéniste.
En fait, nous ne comptons plus que la LCR parmi nos soutiens affichés : Besancenot a un discours intelligent et sincère sur le cannabis. De même que les anarchistes, qui ne nous ont jamais abandonné3

Des procès en rafale, des militants qui se réduisent comme peau de chagrin et une société qui voit ton combat d’un très mauvais oeil : tu ne te dis pas que tu devrais passer l’éponge ?

Une fois que tu es dans le mouvement, tu ne t’arrêtes pas. D’autant que tu t’attends toujours à ce que ça aille dans le bon sens… En 1995, il nous semblait évident que le cannabis serait dépénalisé avant 2000. On voit le résultat… Mais je n’arrive pas à abandonner. J’y ai songé plusieurs fois sans m’y résoudre.

Au fond, c’est paradoxal : la dépénalisation ne semble plus intéresser grand monde mais la France fume (presque) toujours autant.

On compte en France 1,2 millions d’usagers réguliers du cannabis, dont 600 000 en font un usage quotidien. Tous ces gens continuent à fumer, quelque soit le niveau de répression. C’est d’ailleurs ce que prouve une récente étude de L’Organisation mondiale de la Santé, qui montre que les pays les plus répressifs sur la question sont aussi ceux qui comptent le plus grand nombre d’usagers de drogues4. C’est tellement ridicule de mettre des gens en prison parce qu’ils fument… Juste un chiffre, d’ailleurs : il y avait 900 interpellations liées au cannabis en 1970, on en compte déjà pas loin de 80 000 pour le seul premier trimestre de 2008. C’est clair, dépénaliser permettrait de régler le problème de surpopulation dans les prisons…

Le dernier rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies pointe le développement de l’auto-production. A juste titre ?

C’est sûr que l’auto-production est à la hausse, qu’elle soit destinée à la vente ou à une consommation privée5. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 200 000 Français cultivent leur propre herbe. Ce qui représente une production annuelle de 32 tonnes : un joint sur neuf fumé en France est issu d’une culture locale ! Arrêtons de nous voiler la face, dans certaines régions, la culture du cannabis contribue à l’essor économique… Je préfère acheter de la « beuh bio » à un petit paysan plutôt que dans une cité. Non seulement, je n’enrichis pas le crime organisé, mais paradoxalement je préserve ma santé : comme chacun sait, l’herbe coupée aux microbilles de verre est particulièrement nocive6

La dépénalisation, tu y crois encore ?

Je ne sais plus… Je pensais que ça changerait à cause du côté absurde et grand-guignolesque d’une prohibition qui ne fait qu’aggraver le problème. Il me semblait que tout personne censée ne pouvait, à terme, qu’en convenir et se ranger à la raison. Aujourd’hui, on en est bien loin… Même si… tu sais, si je n’y croyais plus, j’arrêterais.

Ce côté combat un peu perdu d’avance, c’est dur à vivre ?

C’est vrai que ça finit plutôt mal pour le cannabis. Pour moi aussi, d’ailleurs. Je me retrouve Rmiste parce que je n’arrive pas à vivre de ma passion, du seul truc qui m’intéresse : l’écriture. Je ne me sens pas intégré, je survis, j’ai appris à vivre avec dix euros par jour.

Tu penses que l’étiquette « dépénalisation » te colle trop à la peau ?

Pas totalement. Il ne faut pas se leurrer, ça m’a fait aussi plaisir de me retrouver sur le devant de la scène, porte-parole de cette cause. J’ai eu mon quart d’heure de gloire… Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, c’est moins rigolo : je me retrouve seul et j’ai un peu peur de ne pas être soutenu si les flics décident de me tomber dessus.

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Pour ceux qui voudraient soutenir Jean-Pierre Galland et le combat du Circ, rendez-vous sur le net, ICI ou LA .



1 Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujet : Fumée Clandestine, tome I et II, et Cannabis : nouvelles du front aux éditions du Lézard et J’attends une récolte aux éditions Trouble Fête.

2 Cette loi du 31 décembre 1970, « relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage des stupéfiants », se montre d’une grande sévérité envers l’usager de drogue. De plus, l’article L 34 21 - 4 du Code de la santé publique, article issu de la loi de 1970, punit d’amende et d’emprisonnement toute « présentation sous un jour favorable de stupéfiant », empêchant tout débat public sur les drogues.

3 Aujourd’hui encore, ils permettent au Circ de se faire entendre. Une fois tous les quinze jours, le dimanche, Radio Libertaire accueille Y a d’la fumée dans le poste, une (bonne) émission réalisée par un membre du Circ : ça se passe de 18 h 30 à 20 h 30 sur 89.4 ou en streaming sur le net.

4 « Les pays dotés d’une législation sévère à l’encontre des consommateurs n’enregistrent pas des taux de consommation inférieures à ceux des pays bénéficiant d’une législation plus libérale (…) Il semble donc évident qu’une politique répressive quant à la possession et la consommation de drogues n’intervient que partiellement sur les taux de consommation de substances illégales à l’échelle des pays », écrit ainsi l’OMS. Le journaliste Arnaud Aubron revient sur cette étude dans un billet posté sur Rue89. Et écrit notamment : « Il apparaît ainsi (…) que les Etats-Unis sont, et de loin, les principaux consommateurs de cocaïne et de cannabis au monde, alors qu’ils mènent également l’une des politiques les plus répressives. »

5 Un sujet que Jean-Pierre Galland abordait récemment sur Rue 89, prenant la plume pour rappeler que les cannabiculteurs « sont des gens comme vous et moi qui ne présentent aucun danger pour la société et ne méritent pas qu’on les traque comme de vulgaires producteurs de drogue. Leurs revendications ? Qu’on cesse de les prendre pour des imbéciles, que le gouvernement cesse de les infantiliser et que la raison l’emporte enfin sur l’absurdité. » A lire ICI.

6 A l’été 2006, une herbe coupée aux microbilles et au verre pilé a fait son apparition sur le territoire français. L’ajout de ces matières dangereuses, à l’initiative de dealers souhaitant alourdir la marijuana vendue et lui donner un aspect plus brillant, a causé au moins deux cas de pathologies respiratoires sérieuses, tandis que de nombreux usagers auraient connu des désagréments plus bénins. En matière de drogues aussi (surtout ?), le capitalisme fait des ravages…


COMMENTAIRES

 


  • Très belle interview, JBB ! Ça nous donne une occasion supplémentaire d’être assommés par cette impression de régression (confirmée)... L’espoir de voir le cannabis dépénalisé s’est pratiquement envolé d’un coup, et je me souviens m’en être rendue compte en jetant un œil sur le programme des Verts, aux dernières élections. Sauf erreur de ma part, cette proposition a disparu de leur programme (ou en tous cas, de leurs tracts)...

    Bises !

    PS : pardon pour la syntaxe un peu approximative ; j’ai un gros coup de pompe...

    PPS : ce n’est peut-être pas inutile que je précise que j’ai toujours été pour la dépénalisation sans avoir jamais été consommatrice. Je ne fume que de la drogue légale qui remplit les caisses de l’Etat, moi...

    Voir en ligne : http://flopy.canalblog.com

    • vendredi 8 août 2008 à 16h32, par JBB

      Merci Flo Py, c’est cool.

      C’est clair que les Verts n’affichent plus leur soutien au Circ (même si Voynet, poussée dans ses retranchements, a concédé toujours soutenir la dépénalisation l’an passé : http://www.rue89.com/2007/04/01/voy... ). Disons qu’ils ne se mouillent plus…

      Ps : quelle syntaxe approximative ? Elle me semble (presque) parfaite, à moi.
      Pps : heureusement qu’on n’est pas obligé de fumer pour penser que la prohibition n’est pas une solution. Quant aux cloprs… j’ai arrêté la fumette depuis un petit moment, mais je serais très heureux de recommencer si une partie de l’argent de mes achats allaient, comme pour mes cigarettes ou les tiennes, à des taxes d’Etat. Pas demain la veille…

    • vendredi 8 août 2008 à 20h49, par Farid Ghehioueche

      Bonjour,

      Je regrette d’avoir à faire quelques corrections à cette interview, mais il y a quelques grosses erreurs, et en particulier concernant Les Verts.

      Tout d’abord, j’indique que Les Verts ont acceptés de travailler avec le CIRC en 1999, lors de la campagne des élections européennes dont Dany Cohn Bendit était le porte-parole, puisque tete de liste (sur laquelle Jean Pierre Galland apparaissait à la 25e position - CQFD, si Les Verts avaient fait le même score que la liste Sarkozy Madelin, il serait devenu député européen !).

      En effet, en 1999, avec la cohabitation et Jospin Premier Ministre, les moyens des Verts pour cette campagne permettaient d’offrir une brochure spéciale et une affiche -collector aujourd’hui)... ce qui ne peut plus s’envisager depuis 2002 faute de moyens.

      Sur le plan politique, Les Verts se sont éloignés des positions du CIRC pour plusieurs raisons :
       × La première est sans doute la plus grave à supporter, c’est que le discours du CIRC dans la bouche des Verts est stigmatisé, caricaturé... Alors qu’il y a tellement à dire, et pas uniquement sur le cannabis (parlons sérieusement de la Colombie, du Maroc, de l’Afghanistan, de la Birmanie et des liens que la France entretient avec les dirigeants de ces pays !)
       × La seconde, c’est que la question du cannabis ne semble plus d’actualité, et les questions liées aux crises écologiques (changement climatique, fin du pétrole pas cher, etc...) exigeraient qu’il faille être pris au « sérieux ».
       × La troisième tient à l’évolution des Verts qui deviennent un parti de la gauche gouvernementale qui ne peut-être exigeant sur ce thème vis-à-vis du PS, qui lui ne veut pas prendre cette question au sérieux.

      Bref, d’une manière générale, et la campagne présidentielle 2007 l’a démontré, la question des libertés individuelles et en particulier le rapport aux drogues deviennent des sujets tabous !

      Je demeure au sein des Verts (même après une année de suspension de mes fonctions et mandats internes), le responsable du groupe de travail national DROGUES, et j’ai essayé au cours de la dernière campagne présidentielle au sein du collectif de campagne de José Bové de faire avancer la problématique de la fin de la prohibition des drogues... pas plus qu’au sein des Verts, le courage d’ouvrir ce débat a été mis à l’ordre du jour.
      Pire au sein des collectifs unitaires, il existait la 126e proposition... que le collectif national de la campagne Bové n’a jamais voulu mettre en avant.

      Besancenot peut avoir une position courageuse, les anars aussi... seulement quand on ne dispose d’aucun député, et encore moins de la volonté de gouverner, il faudra bien m’expliquer comment on fait avancer le schmilblick ??? Une révolution, le grand soir... Moi, je préfère une multitude de petits matins pour une évolution réelle.

      C’est bien beau de jouer les Don Quichotte et autres super-héros incorruptibles, mais ceux et celles qui tiennent le pouvoir connaissent et utilisent ces belles âmes pour mieux leur damer le pion !

      Enfin, si le CIRC voulait bien sortir de son travers « people » que je retrouve ave cette interview, et faire une réelle fédération, un vrai travail en réseau, une mutualisation des efforts (qui a déjà entendu parler de ce qui se passe ailleurs qu’à Panam, à Rennes par exemple, à Lyon, dans le Loiret, en Savoie, etc...). Quand donc le CIRC osera reprendre les mots d’ordre de l’ENCOD, comme « Liberté de cultiver », la proposition « Cannabis Social Club » ??? Quand donc le CIRC osera participer activement à la mobilisation pour l’organisation de la Marche Mondiale du Cannabis (le samedi 2 mai 2009 - dizième anniversaire) ?

      Enfin, c’est bien beau de regarder le retroviseur, mais qui sait aujourd’hui que c’est la France qui préside l’UE et qui rédige le brouillon du programme d’action anti-drogue de l’UE : Mais que faisons-nous pour que Sarkozy ne soit pas uniquement sous l’influence de l’asso France sans drogue !!
      En fait, notre apathie (désertion ?) est la source de nos problèmes (et du lot de lois scélérates qui s’accumulent).

      Avec la décision de la cour de cassation sur l’affaire 1001 jardins, TOUteS les cannabinophiles de France et leurs soutiens avaient l’occasion d’enfoncer le clou pour « légaliser l’autoproduction »... seulement en France, tant que t’as pas personnellement été emmerdé par les flics, c’est toujours « cause toujours » ; en revanche dès qu’il y a un petit problème c’est « au secours aidez-moi mais sur mon problème car je ne veux pas qu’on mélange tout ».

      Bref, ya peu de gens courageux qui osent et je le reconnais Jean Pierre Galland est un de ceux qui a le plus tenté, et je salue sa pugnacité. Seulement faudrait aussi que d’autres puissent en faire autant, avec leurs qualités et leurs défauts mais en mettant en coopération tous ces savoirs-faire : la prohibition tomberait illico.

      Alors concrètement :
       × Qui s’engage à organiser deux évenements locaaux en 2009 : dans le cadre de la Marche Mondiale du Cannabis (le 2 mai), et celui du 18 joint
       × Qui s’engage à faire une lettre à son député, chaque mois, pour lui demander la révision de la Loi du 31 décembre 1970 ?
       × Qui s’engage à se coordonner en réseau pour mettre tout cela en musique et renforcer l’impact de nos actions respectives ?

      Et encore plus concret :
      Y-a-t-il des volontaires pour constituer une liste pour les élections européennes l’an prochain ?

      Bien cordialement,
      FARId Ghehioueche
      farid(at)no-log.org

      • vendredi 8 août 2008 à 21h46, par JBB

        Waouh…

        C’est un bien long correctif pour un très court passage de l’interview. Soit : « Quant aux politiques… Il fut un temps où nous étions proches des Verts, de Jean-Luc Benhamias ou de Dominique Voynet. En 1995, nous nous sommes même chargés de la partie « cannabis » de leur programme : c’était un vrai brûlot. A l’époque, on sentait chez eux une vraie volonté de changer les choses, même s’il y entrait une part d’opportunisme. Aujourd’hui, ils ont pris le tournant hygiéniste. »

        D’abord, vous devez comprendre que j’ai rencontré Jean-Pierre Galland pendant plus de deux heures. Logique, tant la question du cannabis est complexe et touche à des problématiques très diverses. Vous n’en lisez qu’une version abrégée (le but n’est pas d’écrire un pavé de dix pages…), qui ne rend pas justice à l’exhaustivité dont a pu faire preuve le président du Circ.

        Surtout, je constate que vous dites finalement la même chose, en beaucoup plus long, que ce qui est à lire dans ce passage de l’interview. Vous écrivez que les Verts se sont désintéressés de la cause de la dépénalisation parce que « la question du cannabis ne semble plus d’actualité » et que « les questions liées aux crises écologiques (changement climatique, fin du pétrole pas cher, etc...) exigeraient qu’il faille être pris au « sérieux ». Enfin, »la troisième (raison) tient à l’évolution des Verts qui deviennent un parti de la gauche gouvernementale« . Ce qui signifie bien que ce revirement est opportuniste, tenant à la conjoncture. Parce que ce sont des sujets devenus »tabous", Les Verts cessent de les porter.

        Enfin, la phrase «  si le CIRC voulait bien sortir de son travers « people » que je retrouve avec cette interview  » est profondément injuste à l’égard de Jean-Pierre Galland. D’abord parce que c’est lui qui a accepté très gentiment de répondre pendant plus de deux heures à mes questions : il n’était pas demandeur. Ensuite parce qu’être lu ici par quelques centaines de personnes (au grand maximum…) n’est pas vraiment la meilleur des façons de cultiver « son travers people ». Mais alors, vraiment pas…

        Pour le reste, vous dressez le constat du manque de pugnacité des Français (chose qui se vérifie dans tous les domaines, pas seulement sur la question du cannabis) à faire respecter leurs droits et libertés individuels. Difficile de vous donner tort. Si les fumeurs s’étaient bougé les fesses plutôt que laisser Jean-Pierre Galland se débrouiller seul, avec quelques autres militants dont je ne doute pas que vous êtes, nous n’en serions pas là aujourd’hui.

        Cordialement

        • vendredi 15 août 2008 à 11h32, par FARId

          Bonjour JBB,

          Oui, c’était long mais difficile de faire court sans justement faire des raccourcis fâcheux. D’ailleurs j’en ai fais un de raccourcis fâcheux à propos de la « peopilisation »... ce que je veux dire ici, c’est que les médias qui fonctionnent en meute ne veulent pas aider les citoyens à être mieux informés, mais au contraire à brouiller les pistes, derrière des people qui feraient l’opinion...

          OUI, les citoyens français deviennent des moutons, des veaux, des larves, des cons en fait (et j’en suis un également à croire qu’écrire ici cela fera changer les choses)... et cela parce qu’il y a une crise globale qui brouille les repères et qui enferme les gens dans la peur.
          Bref, j’ai aussi peur de voir la barbarie l’emporter sur la raison et la solidarité.

          Bien cordialement,
          FARId



  • vendredi 12 septembre 2008 à 23h21, par Patie

    soutien amical
    Libérons TOUTES les drogues, pas que le H
    Mais commençons bien sûr par le H
    L’air du temps changera et un jour nous aurons raison
    Je suis professionnel en charge des toxicomanes et suis effaré, voire désespéré par l’évolution de la MILDT. Son directeur confond opinion personnelle et vérité scientifique, ce serait risible si ce n’était dramatique
    Il passera et son action sera analysé plus tard par les historiens comme celle des opposants au chemin de fer dans le Far West
    Courage et continuez votre si symbolique action

    • dimanche 14 septembre 2008 à 13h38, par jean-michel

      Les politiciens seront toujours des politiciens .ils se nourrissent de « l’air du temps ».
      Ce sont les citoyens de base qui font évoluer les choses , après ,les politiciens suivent.

      Le mouvement anti-prohibitionniste a aujourd’hui des arguments de plus en plus concrets :
      la médecine reconnaît et expérimente quotidiennement les apports du cannabis.Ce domaine
      a d’ailleurs permis de progresser dans le champ de la réduction des risques.

      Des associations de consommateurs/producteurs (trek uw plant en Belgique ; pannagh en
      Espagne) ont démontré qu’il est possible de créer des « Cannabis Social Clubs » , qui permettent
      à des adultes responsables de se procurer des produits de qualité ( à usage médical ou récréatif )
      sans enrichir les mafias et sans enfreindre les directives de l’ONU.

      Quand des politiciens ,élus de la nation ,prétendent que la plupart des viols où des agressions
      sont réalisés sous l’effet du cannabis , cela devrait faire bondir les quelques millons de
      consommateurs de ce pays...

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