ARTICLE11
 
 

lundi 2 novembre 2009

Le Charançon Libéré

posté à 13h35, par JBB
23 commentaires

Identité nationale : comme un seul homme, le peuple se rue sur le débat !
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Il ne manquait plus que lui… Après Éric Besson et les satrapes de l’UMP, après Ségolène Royal et les patriocards de gauche, voici le peuple qui se raboule dans le fallacieux débat sur l’identité nationale. Et pas qu’un peu : à en croire le sinistre ministériel en charge de la question, celui-ci s’est carrément « saisi du débat », avec enthousiasme et pétulance. Pour un peu, on y croirait…

Le peuple a bien des vertus.

Et la moindre n’est pas de servir indistinctement - à l’occasion et selon le sens du vent - de caution et de repoussoir.

Un jour infâme et triste réalité collective, lâchant la bride à ses plus bas instincts et incapable de se déterminer clairement sur les questions engageant son avenir ; le peuple est sale et idiot1.

Le lendemain glorieuse et salutaire entité, planant haut au-dessus du débat et se mouvant sans qu’on la guide, si fière incarnation de l’esprit commun qu’elle lit comme en un livre ouvert dans les complexes attendus du débat ; le peuple est clairvoyant et lumineux2.

Deux faces - légitimité populaire ou indignité populiste - d’une même médaille, représentation fantasmée du peuple n’ayant d’autre utilité que de justifier - chez ceux qui l’agitent - leurs postures politiciennes.

Pour eux, le peuple est tout, un versant et son contraire.

Et c’est le meilleur moyen de prouver qu’au fond il n’est rien, sinon un alibi bidon dissimulant mal un très profond mépris.

-

Tu ne seras donc pas surpris d’apprendre que, à en croire Éric Besson, le « peuple français s’est déjà saisi du débat » sur l’identité nationale.

[Seulement « saisi » ? Foin de tiédeur : il l’a carrément empoigné à bras-le-corps, ce foutu débat. Pour te dire : ce matin, ma boulangère m’a demandé ma carte d’identité avant de me refiler une baguette…]

Et même, précise le ministre qui s’appuie sur quelques sondages incohérents3 : «  Il a envie qu’il ait lieu  ».

[Clair : on est chaud, on est chaud, on est chaud ! Marine, accroche-oi : le peuple français se radine dans ton pré-carré !]

Tellement envie qu’il n’est pas loin de rejouer la prise de la Bastille et que - n’en doute pas - de longues cohortes de Français ne tarderont pas à se pencher sur cette nouvelle mouture des cahiers de doléance, version identitaire, numérique (ICI : c’est quand même chouette, le web 2.0…)et sous-préfecturarisée : « Les élites peuvent toujours dire ce qu’elles souhaitent, le peuple s’est déjà saisi du débat dans les blogs, sur les radios », a aussi asséné l’affreux.

Adoncquqes, que je te résume ce qu’il faut comprendre : le peuple justifie la basse manœuvre électoraliste, internet certifie la vitalité du débat démocratique et une prétendue fracture avec les élites enrobe l’ensemble, histoire de bien faire passer la pilule.

En sorte que - si tu n’avais guère de mémoire - tu pourrais aisément oublier que les petits copains d’Éric Besson sont ceux-là mêmes qui ne rêvent que de faire taire les débats sur le net et « dans les blogs », que nulle mieux que la majorité à laquelle il appartient n’aura - sur ces dernières cinquante années d’histoire politique française - incarné la coupure d’une élite népotico-consanguine avec la masse de ses concitoyens, que les satrapes de l’UMP n’ont pas eu, ces dernières semaines, de mots assez durs pour s’en prendre à un supposé sentiment populaire ne rêvant rien tant que de fesser Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy, et que le peuple n’existe chez eux que quand il s’agit de jouer avec sa part la plus sombre, celle qui monta à l’assaut d’une élection présidentielle - un jour d’avril 2002 - le couteau entre les dents et le bulletin lepéniste sur le cœur.

Bref, tu le sens : il y a comme une contradiction dans le couscous…

-

Je te l’accorde : cette déclaration d’Éric Besson, mensongère référence au peuple, n’est qu’anecdotique manipulation ; juste une de plus en un monceau de semblables.

Et point ne faudrait attacher trop de sens - fut-il caché - aux phrases d’un homme ayant compris que remplir parfaitement son rôle d’’abominable était sa meilleure garantie de longévité politique4 .

Mais quand même : cette façon de tordre, en tous sens et au mépris d’une quelconque réalité, la notion de peuple est fort révélatrice.

Ne serait-ce que pour une bonne raison : quand le peuple n’est rien d’autre qu’un argumentaire de campagne, la nation elle-même - peu importe que tu attaches grande considération à ce terme ; en ce qui me concerne, il m’horripile grave - se trouve ravalée au rang de vide coquille puante, parfait réceptacle pour les prises de position les plus immondes.

Tant, si le peuple peut éventuellement faire la nation (il est quelques occurrences historiques où il l’a fait, sans doute ; depuis, nous ne vivons que dans la naphtaline de ces moments-là), sa représentation fantasmée par l’UMP n’est même pas suffisante à justifier l’existence d’un débat sur la question.

C’est là - au fond - ma seule conviction : le peuple n’existe pas tant qu’il se laisse cantonner, par Besson et ses comparses, à une honteuse ombre de lui-même ; il ne prendra réellement corps que lorsqu’il mettra bas manipulateurs et fielleux autocrates.

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En clair : la nation n’est rien, le peuple est tout.

Et celui-ci va - un de ces jours - te la mettre sévère, Éric.



1 À titre d’exemple, le peuple français s’est trouvé fort sale et idiot ce triste jour de 2005 où il s’est refusé à voter la Constitution européenne.

2 À titre d’exemple toujours - mais quel didactisme ! - , le peuple français s’est montré très clairvoyant et lumineux ce jour béni de 2007 où il s’est choisi le royal meneur de revue pour conducteur suprême.

3 Selon un sondage BVA, une majorité jugerait la tenue d’un débat sur l’identité nationale « important » et une autre majorité estimerait qu’il s’agit avant tout d’une tactique électorale « visant à mobiliser les électeurs de droite en vue des élections régionales ».Comment ? Pas logique ? Rhôôôô…

4 Parfaite illustration - même si de façon très tortueuse et indirecte - le grand nombre de billets qui lui ont été consacré sur ce site. Promis : demain, j’arrête.


COMMENTAIRES

 


  • En effet, Besson et l’UMP se vautrent dans le populisme, le vrai et non celui qu’ils dénoncent à chaque fois qu’un homme politique tente de relayer et soutenir la voix du peuple.

    Ceci dit, ce qui m’étonne, c’est que l’on accorde encore crédit à ce Judas intégral qu’est Besson. Si les médias faisaient leur boulot, ils ne parleraient de lui que dans les bêtisiers ou émissions de psychiatrie traitant de la traîtrise. Puis, dans quelques années, un verbe nouveau apparaîtra pour qualifier le fait de trahir en abandonnant toute dignité : ericbessoner ( cf. chronique de François Morel sur Merde Inter voici quelques semaines ).

    Si l’on fait l’étude des sondages, l’on se rend compte que ce sont surtout les vieux qui accordent de l’importance à tout ce barouf. Les mêmes qui votent en majorité UMP car la jeunesse, c’est une bonne guerre qui leur faudrait.

    PS : les branlées militaires sont-elles constitutives de l’identité nationale ?

    • « Si les médias faisaient leur boulot, ils ne parleraient de lui que dans les bêtisiers ou émissions de psychiatrie traitant de la traîtrise »

      C’est une bonne question : faut-il encore parler d’Éric Besson ? Je crois que oui parce que, pour insignifiant que soit un homme capable de changer si vite de couleurs et parti, ses actes et décisions ne le sont pas. Et il faut bien parler de celui qui a une si grande capacité de nuisance et en use à foison.
      Mais tout d’accord : ce n’est que l’idiot utile du sarkozysme, absolument parfait dans le rôle d’exécuteur zélé.

      « les branlées militaires sont-elles constitutives de l’identité nationale ? »

       :-)

      Oh que oui.



  • « ...croire Éric Besson... »

    Oxymoron du plus bel effet, mon Cher !

    Le misérable Besson et les autres foutriquets de la secte sarkosiste ont du oublier qu’il y a quelques semaines le peuple s’est emparé du débat sur la poste pour dire non à sa privatisation. Mais là « botus et mouche cousue » ! sauf bien sur les habituelles éructations du rotweiller Lefebvre. Tu vois je me berce peut être d’illusion mais je crois que cette fois ci la ficelle est un peu trop grosse et que le peuple, hormis les nostalgiques du borgne (il y en a assurément), les amis de Parisot et les béats du bouffon élyséen, ne mordra pas à l’hameçon identitaire.

    • « Oxymoron du plus bel effet, mon Cher ! »

      J’avoue :-)

      (Bien vu)

      « je me berce peut être d’illusion mais je crois (…) que le peuple (…) ne mordra pas à l’hameçon identitaire. »

      C’est ce que je veux croire aussi. Mais je ne me fais plus guère d’illusions depuis 2002 et 2007 ; si je crois à un sursaut populaire, je n’attends pas grand chose de celui-ci s’il s’inscrit dans le cadre des élections ; là, les forces de la communication et du lobbying sont trop fortes - je crois - pour qu’il se passe quelque chose de positif.



  • lundi 2 novembre 2009 à 18h25, par DJM de Cambrai

    C’était le bordel !

    Jésus, qui effectuait son jogging sur les eaux, s’écria : EUREKA !!

    Sitôt il demanda à Juda, son bras (tendu) droit, de (croupir) groupir son cheptel, qu’il appelait affectueusement : mes 53.2 .

    Et Jésus sur tous les plateaux T V éructa : Oie mon peuple, tu es en danger.
    Schizophrène tu es devenu. Vois comme tu es dépourvu depuis que les socialistes sont passés chez Ponce (Dilate) Pilate.

    Au journaliste, au teint hâlé, qui s’esclaffait, Jésus dit : Si vous êtes contre moi, vous êtes contre mon troupeau, je sais reconnaître les miens…

    Et vint le huitième jour, celui des travaux d’identité : une seule tête et derrière des pattes et des cornes.

    Le bordel n’était plus, pour cause : il n’y avait plus que des (putes) bêtes à Jésus…



  • Mais mais mais : le Besson n’a pas commencé — il faudrait plutôt chercher chez l’autre Éric, le Z, qui se présente comme minoritaire mais a en fait été couronné roi de la polémique dans plusieurs médias dominants (figaro, radios, chaînes télé, et même dans les médias "marginaux (radio courtoisie) et autres.

    On prépare le terrain dans les médias et ensuite, on ramasse aux élections.

    Alors, charger Besson, sans s’attaquer frontalement aux propagandistes rusés et autres penseurs assis, sans lesquels les Besson ne peuvent rien, c’est curieux comme stratégie.

    • « On prépare le terrain dans les médias et ensuite, on ramasse aux élections. »

      Sans doute. Ce n’est pas neuf et il n’y a pas là que Zemmour - et de loin - dans la partie : le rôle de l’information télévisée et de la propagande sécuritaire joue à l’évidence un rôle essentiel. Beaucoup plus important - d’ailleurs - dans son ensemble que dans l’addition de ses parties : en lui-même, Zemmour n’est pas grand chose, sinon un rusé bateleur droitiste ; serait-il absent qu’un autre prendrait sa place et ferait le même boulot. Besson est différent, parce que lui seul - avec sa trajectoire - peut jouer ce rôle précis qui lui est dévolu, avec ses outrances et son manque de scrupules.

      Pour la “stratégie” : je n’en ai pas. J’écris sur ce qui me plaît et ne prétend en aucun cas faire œuvre stratégiquement construite. D’ailleurs : stratégie pour quoi ? Ce ne sont pas les billets d’A11 qui vont changer quoi que ce soit au triste ordre des choses.



  • lundi 2 novembre 2009 à 19h05, par Jacques Doriot

    Dans un texte sur les signes avant coureurs du fascisme (il y en a 14) Umberto Eco a cité ceux -ci :

    "7. Aux gens qui se sentent privés d’une identité sociale claire, l’Ur-fascisme dit que leur seul privilège est le plus commun de tous : celui d’être né dans le même pays.

    Là est l’origine du nationalisme(...)«  »13. L’Ur-fascisme est fondé sur un populisme sélectif — un populisme qualitatif, pourrait-on dire.

    Pour l’Ur-fascisme, toutefois, les individus en tant qu’individus n’ont aucun droit, et le Peuple est conçu en tant que qualité, entité monolithique exprimant la Volonté Commune. Puisque aucun groupe important d’êtres humains ne peut avoir de volonté commune, le Leader prétend être leur interprète. Ayant perdu leur pouvoir de délégation, les citoyens n’agissent pas ; on ne fait appel à eux que pour jouer le rôle du Peuple. Ainsi, le Peuple n’est-il qu’une fiction théâtrale. Il y a dans notre futur un populisme de la télévision ou d’Internet, dans lequel la réponse émotionnelle d’un groupe sélectionné de citoyens pourra être présentée et acceptée comme étant la Voix du Peuple."

    Au moins Besson est un idéologue plus franc que les autres : c’est la revanche décomplexée des Pétainistes.

    • et comme disait papa Marx : « Quand j’entends parler de peuple, je me demande ce qui se trame contre le proletariat. »

    • Ce n’est pas la première fois que des personnages de Gauche tentent un débordement de la droite par son extrême.
      Les liens suivants concernant les camarades Doriot et Déat sur Wikipédia montre à quel point
      un égo contrarié peut se révéler dangereux pour tous ceux qui ont un sang impur. oh délicate marseillaise !

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Deat
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Doriot

      pour ne pas se laisser emboucaner par le cynisme ambiant, la lecture d’un interview d’Edouart Glissant

      "LA CREOLISATION DU MONDE EST IRREVERSIBLE

      Q : La notion d’identité nationale, ou ethnique, ou tribale devient beaucoup plus difficile dans un monde-archipel. Il faudrait mieux selon vous s’ouvrir et se forger ce que vous appelez dans votre essai « Poétique de la Relation » : une Identité-relation ?

      E.G : -Les identités fixes deviennent préjudiciables à la sensibilité de l’homme contemporain engagé dans un monde-chaos et vivant dans des sociétés créolisées. L’Identité-relation« , ou l »identité-rhizome" comme l’appelait Gilles Deleuze, semble plus adaptée à la situation. C’est difficile à admettre, cela nous remplit de craintes de remettre en cause l’unité de notre identité, le noyau dur et sans faille de notre personne, une identité refermée sur elle-même, craignant l’étrangeté, associée à une langue, une nation, une religion, parfois une ethnie, une race, une tribu, un clan, une entité bien définie à laquelle on s’identifie. Mais nous devons changer notre point de vue sur les identités, comme sur notre relation à l’autre. Nous devons construire une personnalité instable, mouvante, créatrice, fragile, au carrefour de soi et des autres. Une Identité-relation. C’est une expérience très intéressante, car on se croit généralement autorisé à parler à l’autre du point de vue d’une identité fixe. Bien définie. Pure. Atavique. Maintenant, c’est impossible, même pour les anciens colonisés qui tentent de se raccrocher à leur passé ou leur ethnie. Et cela nous remplit de craintes et de tremblements de parler sans certitude, mais nous enrichit considérablement.

      extrait d’un interview réalisé par frédéric JOIGNOT sur le blog Mauvais Esprit

      http://fredericjoignot.blogspirit.com/archive/2005/01/21/edouard_glissant.h­tml

      • Au-delà même des considérations philosophiques sur la créolisation du monde (ah, j’entends Alain Finkielkraut qui vomit - ça va passer mon con, respire, reprends un peu de débat sur l’identité nationale, ça va aller)... les économistes et les démographes sont les premiers à dire, depuis des années, que la population vieillissante de l’Europe ne peut l’amener qu’à ouvrir très grand ses frontières. Le plus grand possible, parce qu’elle a besoins à la fois de la « main d’oeuvre » et du dynamisme démographique que seule l’immigration peut lui apporter.

        Au moment de définir (enfin, d’essayer) de « définir son identité », puisqu’il semble devoir se prêter à cette ignoble mascarade faisandée et électoraliste, le peuple français devrait mesurer que les réponses qu’il fera pourraient avoir un impact sur l’attrait de son pays pour les immigrants.

        A l’instar des autres vieilles nations européennes, le peuple français va continuer à se diversifier, se mélanger, recevoir et accueillir. En grand nombre. Et se modifiera en conséquence. Au grand dam des pauvres merdes qui s’imaginent encore que nous avons tous pour ancêtres des gaulois.

        • Mais voyez comment, depuis un article sur l’identité nationale bessonique, j’en viens moi-même à rappeler que l’immigration est un canal vital pour la survie du pays. Il ya déjà là un enchaînement qui ravira la Droite Dramatiquement Décomplexée.

          Ce débat est décidément totalement piégé.

          • @ un Kunique : merci, c’est salutaire. Déjà, je me sens rhizome  :-)

            @ Collapsus : je crois aussi que les réalités économiques et démographiques rappelleront à l’ensemble des Européens combien ils n’ont d’autre choix que d’accueillir les migrants avec un peu plus d’enthousiasme et de sympathie. Mais, en même temps, j’ai l’impression que l’enjeu est, pour certains, de jouer sur les deux tableaux : encourager au toujours plus sécuritaire et xénophobe d’un côté, exploiter une main d’œuvre motivée et menacée de toutes part de l’autre. Paradoxalement, les deux objectifs ne sont pas contradictoires ; il se marie même à la perfection dans le cadre de l’ordre néo-libéral mondial.

            @ Collapsus (bis) : il l’est, piégé. Mais il est aussi toujours bon de rappeler certaines évidences, à destination notamment de ceux qui sont tout disposés, par ignorance ou manque de conviction, à suivre les cracheurs de haine.



  • Question à 2 boules :

    Si Besson lisait ce billet d’A11, en jouirait-il ? Réponse hypothétique mienne : oui.

    Mais les goûts, les couleurs, les sources de jouissance... ça ne concerne que la subjectivité de chacunE, n’est-ce pas ? Pas si sûr...

    Alors Besson... le rideau ! Cessons l’Besson ! Qu’Erection B entraîne Erection C.

    « Promis : demain, j’arrête. » Eh, l’rosé c’est pas mieux ?...

    • « 2 boules », « jouirait », « Erection » : très sexuel, tout ça. Et tu as raison : si la France baisait plus, nul doute qu’elle se porterait mieux.

      « « Promis : demain, j’arrête. » Eh, l’rosé c’est pas mieux ?... »

      Ben, justement : c’est une vraie catastrophe, j’ai aussi arrêté le rosé. Si je continue ç ce train-là, je finirai vieux con dans quelques jours…



  • C’est toujours amusant d’entendre un Besson jouer le « peuple », tel qu’il l’entend, contre les « élites », parfois, selon lui, « tordues », alors qu’il a passé sa vie, depuis son échec à l’ENA, à rejoindre le petit cercle des élites de la nation, où il se croit arrivé...

    A propos des élites (de droite, donc tordues), il me semble que l’on parle peu de l’initiative de l’Institut Montaigne, qui avait prévu, avant qu’Eric Besson ne lance son opération, un grand colloque sur le thème « Qu’est-ce qu’être français » qui doit se tenir le 4 décembre, avec, en guest star, Nicolas Sarkozy. Un livre collectif doit sortir le 17 novembre, histoire de chauffer la salle...

    C’est curieux, le hasard...

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • C’est dommage. Sans la présence du Nabot à Talonnettes, on aurait pu imaginer de bordéliser ce colloque de l’Institut Montaigne. Mais là, le colloque va comporter plus de CRS que de public...

      • @ Guy M : « il me semble que l’on parle peu de l’initiative de l’Institut Montaigne »

        Tu as plus raison. Le seul endroit où j’en ai entendu parler, avant que tu l’évoques ici, c’est dans un article de Causeur (je plaide coupable : quand je suis très déprimé, il m’arrive d’y faire un tour, histoire de retrouver un peu de hargne). Ici, en voilà un extrait :

        Passons rapidement sur la réaction des antisarkozystes systématiques qui ne voient dans ce surgissement du thème de la Nation dans le débat public qu’une manœuvre politique destinée à faire oublier les dernières polémiques publiques autour des affaires Clearstream, Polanski-Mitterrand et Jean Sarkozy. L’affaire était planifiée par les stratèges élyséens bien avant que n’éclatent les affaires susnommées. Avec la complicité active d’un think tank proche du Medef, l’institut Montaigne1, le parti présidentiel avait décidé de lancer le premier étage de la fusée destinée à propulser Nicolas Sarkozy vers un second quinquennat. S’inspirant de la méthode Mitterrand (François, pas Fred), le président de la République fait l’analyse qu’un premier mandat s’obtient en réussissant à incarner la rupture, alors que pour être réélu, il est nécessaire de se présenter comme un rassembleur. Pour Mitterrand c’était “la force tranquille” en 1981 et “la France unie” en 1988.

        Comme tu dis, c’est curieux, le hasard…

        @ Collapsus : eheh, l’idée est bonne. Une initiative risquée, mais louable : faut juste aimer les oranges…



  • Oh ben, qu’est-ce qu’y m’fais pas faire le Art.11, là !!

    J’ai cliqué sur la vidéo du judas et même sur le micro-trottoir aussi ; et d’un le sinistre, il est pas frais (je dis pas moisi hein, ’tention parsque je veux pas que l’informaticien malin aille farfouiller dans la médiocrité de mon vocabulaire ;-) ) il regarde le pied de la camera, le regard fuit comme un vieux robinet sans trop se faire remarquer et de deux les micro-trottoirés y zont sûrement leur carte de l’Union pour Ma Pomme ; la triche ça c’est déjà vu.

    Au cours de son blabla, il demande qu’est ce qui fait lien pour que le bon peuple se sente français. Bon, d’acc. alors je vais lui répondre que je me sens bien française quand je croise ou côtoie la Cimade, les amoureux au ban public, le DAL, droits devant...... bouh lala, c’est trop long cette liste, finalement j’y pisse à la raie au sinistre, arf.

    Pour le judas, j’ai des cercis siliquastrum qui vont bien et même du cordage solide qui traîne quelque part, hinhin.......

    • « J’ai cliqué sur la vidéo du judas et même sur le micro-trottoir aussi »

      Eheh, je te préviens : A.11 décline toute responsabilité en cas de malaise vagal, coup de sang, montée de hargne, énervement bien compréhensible et crise de fou rire désolé suite au visionnage de ces vidéos.

      « j’y pisse à la raie au sinistre, arf. »

      C’est la seule chose à faire. Voudrais-tu réagir sur le site que tu ne le pourrais sans doute pas, à en croire ce papier de Rue89 qui évoque la très orientée modération des commentaires. En commentaire à l’article de Rue89, un mec fait justement remarquer :« La censure fait partie de l’identité nationale : on a déjà un point bien identifié, on avance.. »

      « Pour le judas, j’ai des cercis siliquastrum qui vont bien et même du cordage solide »

      C’est lui faire trop d’honneur, un aussi bel arbre (même si le nom est quand vachement bien adapté…) :

      Un bête bouleau, ça suffira…



  • Tiens, je vais jouer ma pucelle. je vais donner mon avis sans avoir lu les commentaires (promis, juré ... hé hé hé ... je les lirais tous après l’envoi de celui-ci)

    On parle de l’identité nationale ?
    D’abord, on ne va pas faire 20 ans sur la proximité des Régionales ... et la nécessité impérieuse de rabattre les fachos au 1er tour.
    Et oui, umpiste de tout poil, tu comptes (mathématiquement parlant) moins à ton duce que le FNiste (vache, à prononcer, on croirait un éternuent A) de base. Celui qui hait sans connaître. Celui qui casse du bougnoule devant sa star’ac.

    Rien ne vaut l’exemple. Et ça tombe bien ... j’en ai récent.
    Que j’ai vécu par procuration ...

    Ce matin, Merachlor, son ex-épouse et son ex-belle soeur vont à l’hyper du coin.
    Au moment de déballer la marchandise sur le tapis, le-dit Merachlor se tire au rayon informatique, ayant oublié un achat.

    Il retrouve Mme ex-Merachlor et sa soeurette quelques minutes plus tard.
    Extraits de la conversation (réelle) :

    Merachor - Tu as l’air énervée. Un souci ?

    MMEmerachlor : Tu n’imagines pas le bazar. Panne de caisse, problème avec les clientes avant nous (des arabes ... prends peur, petit peuple ... avec tchador ... là, ça fout les jetons réels). La caisse n’ayant pas enregistré les réductions, elles doivent régler 42€ au lieu de 14 ... Forcement, la caissière appelle à l’aide sa sup et explique son souci.

    Et Monsieur bidochon, derrière mon ex-épouse, se sent obligé de donner son avis devant la situation qui, temps perdu aidant, risque de lui faire rater la roue de la fortune :
    M bidochon :« ’tain, les gnoules, si elles ont pas les moyens de payer, qu’elles se barrent » ...

    Le bidochon est toujours dans la mesure.
    C’est reconnu.

    MME merachlor, qui n’a pas si l’air kabyle que cela apparemment, et qui est encore moins croyante en quoi que ce soit : « C’est un souci de la caisse, pas des clientes »
    Mr du conno, allant plus loin dans SA mesure : « Qu’elles dégagent ces saletés. elles comptent payer avec des bons CAF ? »
    Rires ... de lui à lui.

    La tchadorienne se retourne .. et dit à sa grande sœur, ex-Mme merachlor :
    « Peux tu expliquer à ce joli con que je n’attends pas une quelconque aide pour payer mes courses ? »

    Ex-mme merachlor se retournant :
    « Je crois qu’elle vous emmerde, tout respect du, mon cher ».

    bidochon, comprenant la situation :
    « Rentrez chez vous. On ne vous a rien demandé »

    Chez eux ?

    Elles ?

    Nées en France !

    Identité ?

    Une terre qui a tiré ses heures de gloire de son immigration.

    Regret du jour :
    Ce brave bas-de-front n’a pas eu à développer ses arguments devant le papa des gamins (malheureusement trop occupé à choisir sa nouvelle souris) de son interlocutrice. Et neveux de la tchadorienne en cause. Dommage. Mon quintal avait beaucoup de chose ... à lui transmettre.

    Morale de l’histoire ?
    Ex-mme merachlor :
    « Tu vois, il y a encore 5 ans de cela, jamais un merdeux (60 balais, le merdeux quand même) ne se serait permis de mettre à l’index ma soeur de cette manière. »

    Et la conclusion qui tue :
    « C’est donc cela, la droite décomplexée ?!! »

    Pour info, Mme ex-belle-sœur dirige son entreprise (qu’elle a créée il y a dix ans de cela) et ne court pas, à proprement parler, derrière de quelconques aides ...

    A contrario, merachlor, en toute amitié, cherche à faire connaissance avec toi, petit homme dont l’esprit est si obtus que même mes enfants se moquent ...

    C’est vrai que, selon tes critères, ils ne restent au final que de la merde mélangée ...
    Mais infiniment plus ouverte que toi sur l’extérieur. Incroyablement plus « normaux »

    Merachlor Jr, 10 ans, après ce récit :« mon meilleur copain, c’ est Samuel. Il est noir mais ... c’est pas pire ... ou mieux. C’est mon meilleur copain. ce qui compte, c’est »dedans".

    Apparemment, toi, le cloporte de la caisse du Carrefour, tu n’as pas encore 10 ans ...

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