ARTICLE11
 
 

samedi 6 février 2010

Le Cri du Gonze

posté à 17h03, par Lémi
20 commentaires

Lightning Bolt, coup de foudre
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Prométhée, qui se prenait pas pour de la merde, vola le feu aux Dieux et il en paya le prix fort. On croyait l’humanité vaccinée, pas prête de commettre la même erreur. Bah non. Deux tarés de Ricains ont dérobé la foudre (Bolt en VO) aux vieux croutons célestes afin de la retranscrire musicalement. Ils ne s’en portent pas plus mal, et tes oreilles non plus. Enfin, question de point de vue.

Il faut que je me méfie. Tu es un spécialiste, désormais. Les infra-sons, les ultra-sons ou les hautes et basses fréquences n’ont plus de secret pour toi. Normal : Juliette a limpidement déblayé le terrain en matière de science militaro-sonique1, tu peux t’estimer suprêmement informé sur la question. Qu’un cuistre commence à déblatérer inconsidérément sur les armes sonores, tu auras tôt fait de lui rabattre le caquet en l’asphyxiant de considérations avisées sur le « Curdler  » (« Le glaceur de sang ») ou le « People Repeller » (« Le répulsif »). Dénominations relativement adaptées à mon sujet musical du jour, il faut bien l’avouer.

Car voilà : j’ai bien conscience que la musique de Lightning Bolt semble de prime abord pouvoir faire office de torture sonore. D’agression malvenue pour le mélomane que tu es. Je vois très bien le tableau. Tu es là à glandouiller devant Article11 sirotant ton deuxième guignolet-kirsch de la journée, en plein week-end bucolique ; tu gazouilles inconsidérément en peaufinant les détails de ta soirée salsa-catch mexicain, tu lances la vidéo ci-dessous sans trop y penser, et paf : coup de massue dans les esgourdes. Adieu veaux pop, vaches rock et cochons variétoches, tes oreilles basculent dans un monde grinçant, et ton week-end avec. Je suis désolé. Mais comme désormais le mal est fait, autant continuer.

Difficile de dire de quel genre musical relève Lightning Bolt. Wikipedia les définit comme un groupe de « rock noise expérimental  », ça ne mange pas de pain. Parfois un chouïa mélodiques, souvent blietz-kriegiens sauce bazooka sonore, leurs disques batifolent en terre inconnue, là ou personne n’avait posé les oreilles auparavant2. Une chanson comme « The Faire Folk » (ci-dessus) charrie son propre univers, a largué les amarres référentielles. Elle explore un ailleurs musical qui ne s’embarrasse plus de passé ou de présent et se projette sans prévenir dans ton cerveau, à l’assaut de ton cortex.

On imaginerait bien les deux lumineux bouchers musicaux de Lightning Bolt transposés dans un futur apocalyptique, déversant leurs compositions schizoïdes sur la tête de mutants nucléaires, animateurs de bals radioactifs pour l’amicale des Zombies Grignoteurs de Cerveaux. Ou enrôlés comme troubadours d’une armée cyberpunk déferlant sur le monde en déclamant du Bourroughs. Les quatre guerriers de l’apocalypse ramenés à deux et armés d’amplis, ce genre.

Mais c’est surtout sur scène qu’ils défient toute comparaison. Quiconque a déjà vu Lightning Bolt en concert sait que les deux monstres (de technique) qui le composent (Brian Gibson à la basse et Brian Chippendale à la batterie) dégagent une impression de puissance incomparable. Il n’est pas question de volume sonore ici (ou : pas que)3, d’amplis poussés à fond les potards, mais d’une onde sonore qui prend aux tripes, viscéralement, s’empare de toi pour te faire sautiller comme un hamster sous acide.

Et tu n’es pas le seul. Une faune bigarrée est de sortie à chacune de leurs apparitions, une tribu se nourrissant de distorsions laminantes et de roulements démoniaque de caisse claire. On les voit divaguer d’aise au premier rang, bercés par la mitraille sonore qui charcute leurs tympans. Parfois ils s’écroulent sur les deux musiciens, agités de spasmes de plaisir4. Le reste du temps, ils épileptisent, un rictus de jouissance solidement chevillé au visage. Étrange. D’où sortent ces types qui titubent de contentement alors même qu’on les lobotomise par les oreilles ? Nul ne sait. Ils sont là, c’est tout. Et si jamais tu t’aventures à un concert de Lighting Bolt, tu te retrouveras comme eux. Exactement pareil : envoûté, secouant furieusement l’occiput comme si ta vie en dépendait - ce qui est peut-être le cas, d’ailleurs.

Il est des magiciens du son qui parviennent à construire leur musique sur la base d’une agression, d’un recours aux dissonances et à l’offensive dans tes tympans sans que cela ne constitue un déplaisir, de loin. Lightning Bolt est de cette confrérie là. Écouter Ride the Skies (2001) ou Wonderful Rainbow (2003), leurs deux albums les plus fous, peut se révéler terriblement addictif. Pas question de décrocher. Mais d’augmenter le volume. Un peu plus chaque jour. Une fois accroché, tu ne peux plus reculer. Très vite, tu te brouilles définitivement avec tes voisins, ta famille et tes amis. Et puis, tu en apprends beaucoup sur toi-même, trop peut-être. Tu te croyais accro aux mélodies du jazz, au doux ronron de la pop, à la poésie du blues ou aux virtuosités de Glenn Gould ? Las. Tu te révèles barbare viscéral, encensant les pulsions primaires et le rugissement qui défoule. « Plutôt la barbarie que l’ennui  », chevrotait Théophile Gautier. Tu adhères.

Et si un jour tu en as marre de voir tes oreilles saigner et que tu crains l’hémorragie, tu peux toujours te reporter sur leur dernier et récent album Earthly Delights (une chanson ci-dessous), un tantinet assagi. Mais ce serait dommage. Reculer devant l’adversité ? Pas le genre de la maison. Rappelle-toi Ted Nugent : «  Si c’est trop fort, c’est que vous êtes trop vieux  ». Tout pareil.



1 Cf. ses quatre articles publiés cette semaine : 1 / 2 / 3 / 4, à lire, à relire et à imprimer pour pouvoir les emporter partout avec toi.

2 Certains les rapprocheront de groupes de maboul noise du type Melt Banana ou Fantomas ou de glorieux prédecesseurs comme Atari Teenage Riot ou Einstürzende Neubauten, mais avec les pincettes d’usage.

3 Que je sois bien clair : rien à voir avec le métal, le grindcore ou la tekno hardcore, musiques pauvres, confinées à la redite et n’existant souvent qu’en terme de puissance sonore, pas de création.

4 Les deux tarés refusant toute idée de frontière entre un groupe et son public, ils ne jouent jamais sur des scènes surélevées et posent leur matériel à même le sol.


COMMENTAIRES

 


  • samedi 6 février 2010 à 17h36, par Juliette Volcler

    je n’ai qu’un mot à dire : les hypersons soient sur toi, Lemi Bolt (’tain, fatigant ce site où y a que d’la bonne humeur entre les gensses)

    • dimanche 7 février 2010 à 20h26, par lémi

      les hypersons soient sur toi : C’est pas un peu dangereux pour mes tympans ?

      Sinon, t’as raison, marre des gentillesses, c’est pas bisounours-land non plus, fini les smileys et gentillesses. J’attends avec impatience ton prochain billet pour venir t’insulter en bonne et due forme. Juste, ce serait bien qu’il soit nul, que j’aie des arguments...



  • samedi 6 février 2010 à 22h26, par un-e anonyme

    Salut et longue vie à Article 11 !

    Voilà plusieurs mois que je vous lis, c’est toujours instructif et vivant. Merci donc, très sincèrement, pour tout ce travail.
    Mais là, attention au snobisme, les amis... Je découvre ici Lightning Bolt, c’est vraiment pas mal (je suis moins emballé par le morceau live, affaire de goût sans doute), mais de là à sous-entendre que leur musique ne devrait quasiment rien à personne et en faire les nouveaux démiurges du bruit, bémol quand même.
    A la première écoute, nos deux compères doivent beaucoup, je trouve, au Napalm Death première époque (Scum et From Enslavement... uniquement), pour ne citer qu’eux. C’est bien de ce ND là que je parle, avec Mick Harris aux fûts, lequel Harris a poursuivi ensuite des aventures musicales assez osées avec Scorn entre autres. Pas pour toutes les oreilles.
    Je sais, c’est du grindcore... et justement j’ai trouvé un peu lapidaire de qualifier le métal et le grindcore de « musiques pauvres, condamnées à la redite » (je ne m’exprimerai pas au sujet de la tek hardcore, je ne connais pas vraiment). Il y a tant et tant de groupes et d’orientations différentes regroupées sous la bannière « métal » (j’en ai pas mal écouté). Comme partout, il y a des tâcherons et des mecs inspirés. Tu me diras, c’est le problème des étiquettes dans la musique, comme partout. Ça permet des raccourcis. La chance de Lightning Bolt, c’est peut-être justement de ne pas avoir été encore étiquetés. Le jour où ça leur arrivera (ce que je ne leur souhaite pas), probable qu’on dira qu’ils se répètent, s’appauvrissent, et qu’on ira voir ailleurs...
    La modernité n’est pas forcément dans la nouveauté, comme disait l’autre (à titre de comparaison, et pour citer un groupe dont tu as déjà parlé, je trouve Suicide beaucoup plus sidérant). En attendant, je vais quand même sonder plus avant l’univers de LB pour me faire une idée plus précise.
    Amicalement,

    Alexis

    • dimanche 7 février 2010 à 12h36, par un-e anonyme

      Pour info :
      Si le son de Lightning Bolt est souvent caractérisé d’unique, c’est loin d’être totalement vrai sans être complètement faux. Si je ne doute pas que les deux aient du manger du grindcore au petit déjoeuner pendant une période, les mélodies acidulées fondues dans un grand bol de ponch au LSD sont fortement inspirées par la dernière période des Boredoms (groupe japonais mené par un illuminé du nom de Yamatsuka/Yamataka eYe), ce à quoi les Brians acquiescent sans souci.
      On peut aussi remarquer que Lightning Bolt vient de Providence (une ville entre New York et Boston si je ne dis pas d’âneries et qui historiquement est toujours resté démocrate) et que dans cette même ville, le son acide et crissant est élevé au rang de culte par la plupart des musiciens (liste non-exhaustive : Arab On Radar, Made In Mexico, Athletic Automaton, Chinese Stars, Landed, Pink And Brown, Six Finger Satellite, Bride Of No No, Scissor Girls...*), groupes eux-mêmes souvent signés sur deux labels locaux : Load Records et Corleone Records.
      Cela n’empêche pas de concevoir Lightning Bolt comme un groupe unique, mais de là à le faire sortir de la cuisse de Jupiter...

      Sur ce toutes mes considérations et un jour, je finirai par le pondre cet article,

      P.S. : petit site sur les groupes de Providence : http://www.lotsofnoise.com/

      *On pourrait aussi citer Harry Pussy dans cette même vene agression pure et bordélique mettant au défi l’acceptation du terme musique, mais je ne crois pas qu’il soit de Providence.

      • dimanche 7 février 2010 à 20h40, par lémi

        @ Anonyme

        attention au snobisme, les amis.. ; j’en connais un qui doit jubiler en lisant ça. Un certain JBB que je ne nommerais pas qui ne partage pas forcément mon enthousiasme pour le noise...

        mais de là à sous-entendre que leur musique ne devrait quasiment rien à personne et en faire les nouveaux démiurges du bruit, bémol quand même. : on est d’accord. Je me laisse parfois emporter par l’enthousiasme...

        et justement j’ai trouvé un peu lapidaire de qualifier le métal et le grindcore de "musiques pauvres, condamnées à la redite : on met ça en note de bas de page en se disant que ce sera pas lu, pour le simple plaisir de la provocation, et paf, on se retrouve à devoir assumer... Je te l’accorde, c’est plus affaire de sensibilité personnelle (et rejubilation de JBB, aux anges).

        @ Anonyme slave

        Bizarre, on doit se connaitre, ton style et tes goûts me disent quelque chose. Boite de thon ?
        Pour la cuisse de Jupiter, j’acquiesce vigoureusement. J’ai un peu forcé le trait, malhonnêtement, je pensais pas que des tarés dans ton genre allaient débouler en commentaire...

        un jour, je finirai par le pondre cet article  : je n’en doute pas. Et même je prie Sainte Rita quotidiennement pour que ce jour arrive.



  • dimanche 7 février 2010 à 21h51, par fred

    Merci de nous tenir au courant de ce qui se passe « musicalement », mais effectivement, rien de nouveau sous le ciel de la saturation.
    Leather Mask batteur, pas fou, a son casque, ce qui réduit pas mal le niveau de son...le bassiste a les enceintes dans son dos...le Marshall peut cracher, le son ne prend vraiment corps qu’un peu plus loin dans la foule.
    J’adore ce moment dans la vidéo live : à 1’59’’, un quadra fan, singeant le batteur à grands mouvements d’index tendu, fait voler sa paire de lunette au-dessus du dit batteur, en plein milieu du pogo. Même pas la peine de rêver...d’ailleurs je crois halluciner quand je le vois traverser la scène-arène pour...récupérer sa paire de lunette...
    Les pogos ne sont plus ce qu’ils étaient ma bonne dame...
    Quelques liens utiles pour les fans inconditionnels du premier cercle d’initiés :

    Audika

    Esteem

    • lundi 8 février 2010 à 15h31, par Lémi

      Merci pour les liens. D’après mes calculs et après consultation des meilleurs ORL, ils me seront utiles dans environ 2 ans. D’ici là, peut-être qu’un recours sporadiques aux boules quies pourrait ne pas être totalement stupide (si Leather Mask a droit à son casque, je vois pas pourquoi je pourrais pas préservatiser mes oreilles...)



  • lundi 8 février 2010 à 09h02, par isatis

    Je dois être complètement réfractaire à ce genre de bruit ; en écoutant le live, j’ai cru vaguement reconnaître un p’tit bout de « frère Jacques » LOL ; bon si ça vous fais marrer mes incuries d’esgourdes, ça sera déjà ça de pris pour un lundi :-)

    • lundi 8 février 2010 à 15h33, par Lémi

      J’ai cru vaguement reconnaître un p’tit bout de « frère Jacques » : maintenant que tu le dis, moi même...

      Merci de sacrifier tes oreilles pour illuminer notre lundi...



  • lundi 8 février 2010 à 19h23, par pièce détachée

    Ah... j’aime beaucoup les « incuries d’esgourdes » d’Isatis.

    Et puis, cette version de Frère Jacques n’est pas mal — ça fait à peu près le même bruit que ma tronçonneuse quand la chaîne se coince dans un gros tronc d’arbre qui vacille au-dessus de ma tête.

    Tout de même, à mon âge, la perspective de devoir casser une grosse caisse avec des baguettes m’épuise. Heureusement qu’il y a des musiciens qui embauchent des vieux, avec des ritournelles où on peut taper dans ses mains en se balançant à la fin de la soirée-choucroute municipale.

    • Quiconque manie une tronçonneuse avec ta dextérité (Quand la chaîne se coince dans un gros tronc d’arbre qui vacille au-dessus de ma tête : mazette, ça rigole pas) ne devrait pas avoir de problèmes à casser des grosses caisses comme si c’était du petit bois.
      Mais j’aime bien aussi ZEP. De toute manière, puisque personne ne veut de mon noise, désormais ce sera choucroute et accordéon salace pour tout le monde (d’ailleurs, UBI se spécialise musique bavaroise choucrouté, je te dis que ça, attend toi à du lourd) et pis c’est marre.

    • mardi 9 février 2010 à 09h37, par Isatis

      Et puis, cette version de Frère Jacques n’est pas mal — ça fait à peu près le même bruit que ma tronçonneuse quand la chaîne se coince dans un gros tronc d’arbre qui vacille au-dessus de ma tête.

      Ah tiens, j’y avais pas pensé, non...... ça doit être que la mienne, de tronçonneuse, est mieux règlée, et toc :-)))

      Y va pas ête content-content M’ssieur Lémi qu’on lui flood son article avec des soucis de filles ! On est parties pour six mois de flûte à bec, pfffffff.................

      • mardi 9 février 2010 à 18h50, par pièce détachée

        @ Isatis :

        Exact. Je viens de changer le pignon de chaîne. La machine fait désormais « Chœurs de l’Armée Rouge ». J’espère que c’est normal.

        Bon, je sors (si on cherche « noise » à Lémi en squattant ici style atelier de pièces détachées — hinhin —, après la flûte à bec on aura la traversière... aargh !).

        • mercredi 10 février 2010 à 12h00, par lémi

          @ Isatis

          On est parties pour six mois de flûte à bec : ça, faudra pas venir pleurer si désormais ceci truste mes chroniques (seconde 56 : apparition du chien, 1.12 : ça reswingue du bec...).

          @ Pièce Détachée :

          J’aurais tort de faire le difficile, ces railleries me permettent de prendre des nouvelles de ta tronçonneuse, presque une vieille amie désormais. (Si jamais tu peux la filmer en train de vrombiner « Les Choeurs de l’armée rouge », la prochaine chronique est pour elle)

          • mercredi 10 février 2010 à 19h07, par pièce détachée

            Naaan ! Pitié ! Pas « ceci » ! C’est promis, même si c’est la saison je parlerai plus de mon engin. Remets-nous du noïze tant que tu veux !



  • lundi 8 février 2010 à 23h27, par nicocerise

    Aussi peu de filles dans le public, moi, je me méfie, même si la performance est impressionnante. Je vais me shooter au Carla Bruni.

    Voir en ligne : ceriselibertaire

    • lundi 8 février 2010 à 23h41, par Lémi

      J’avais pas remarqué. Quand je les ai vus en concert, je peux certifier que ce n’était pas flagrant. Peut être pas la parité, mais pas loin. Et pis, si c’est pour pogoter avec Carla, hein, autant rester chez soi (quoi que, un petit coude dans le nose ni vu ni connu...)



  • mercredi 24 février 2010 à 12h51, par ARNAK

    Raaaaaah terrible !!! voilà qui fait un peu plus saigner mes oreille que le velvet..

    (j’ ai beau essayer, lémi, je, je... je crois que je suis un bisounours !)

    • mercredi 24 février 2010 à 13h00, par ARNAK

      PS Balance un tympan sur le dernier doppler si tu a le temps, ça n’a pas la même gouache que les début de lightening bolt, mais.. c’est pas mal.

      désolé pour le double post



  • lundi 26 avril 2010 à 06h10, par Alexandre

    Ba alors ça, Article 11 est connu jusqu’au Japon ?!

    [sinon, ce groupe, il est sympa, mais c’est pas LA découverte.
    Il y a quelques années déjà (2002), un groupe de californien du nom de Hella sortait « Hold Your Horse Is ». J’vous recommande si vous ne connaissez pas déjà.]

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