ARTICLE11
 
 

jeudi 8 avril 2010

Le Charançon Libéré

posté à 18h51, par JBB
30 commentaires

Sur le divan : Nadine et internet, à la racine de la névrose
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A interner, les responsables de l’UMP et les membres du gouvernement ? Oh que oui. Qu’ils soient un peu dérangés ou complétement fous, ils devraient tous bénéficier de soins médicaux et d’une bonne psychanalyse. Certains - c’est déjà ça - en ont conscience : la preuve avec ce compte-rendu exclusif d’une séance d’analyse. Sur le divan, rien moins qu’une secrétaire d’Etat, Nadine M.

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Intérieur se voulant chaleureux et professionnel à la fois. Un divan accueillant. Une petite lampe d’apprêt. Quelques diplômes au mur. Un bureau de vieux bois. De la moquette rouge. De vagues tableaux. Une chaise, à côté du divan.

Sur la chaise, un homme imposant, barbe blanche méticuleusement taillée, costume classique du XIXe siècle. Sur son visage, un peu de sagesse, beaucoup d’intelligence et un soupçon de perversité. Entre ses doigts, un cigare éteint. Il le mordille de temps en temps.

Sur le divan, une femme d’âge mûr, moitié vulgaire moitié distinguée. Elle porte un tailleur strict, ne semble pas très à l’aise, visage inquiet et torturé. Tout dans son attitude dit pourtant l’habitude du pouvoir et l’ambition de le conserver. Ce mélange de fragilité et de confiance pourrait rendre la femme attachante, s’il n’y avait une persistante lueur bovine dans le regard.

Les deux se parlent, elle sur le divan, lui assis. Il est évident qu’ils ont l’habitude de converser ainsi, qu’une certaine proximité s’est installée, au fur et à mesure des séances. Les rôles sont clairement définis et acceptés. La patiente répond de bon gré aux questions du professionnel, écoute ses observations et semble - de manière générale - disposée à se remettre en question, même si cela s’avère très laborieux. Rien que de très classique.

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S. F. : Nous avons bien avancé lors de la dernière séance. En avez-vous conscience ?

N. M. : Je crois que oui, même si je n’en sens guère les effets. Tout reste si embrouillé dans ma tête…

S. F. : Il faut vous montrer patiente. Dès notre première séance, je vous avais expliqué qu’il nous faudrait beaucoup de temps pour vous rendre une certaine sérénité. Un cas tel que le vôtre ne se règle pas en deux coups de cuillère à pot, mais demande énormément de travail. Gardez confiance : d’ici une dizaine d’années et à raison d’une séance toutes les deux semaines, je pense que vous aurez retrouvé un minimum d’équilibre.

N. M. : Putain, dix ans…

S. F. : Oui. Et encore : à condition d’être optimiste…

N. M. :

S. F. : Avançons, voulez-vous ? Je voudrais aujourd’hui que nous parlions de cette hantise que vous semblez nourrir à l’encontre de ce média moderne que la fin du XXe siècle a enfanté ; je souhaiterais que nous comprenions les motifs de cette névrose.

N. M. : Je ne vous suis pas. De quoi s’agit-il ?

S. F. : Je pense à internet.

(Sur le divan, la femme se crispe, ses poings se ferment, son visage se tend. Littéralement. Le sourire timide a laissé place à un rictus féroce.)

N. M. : Non ! Il ne faut pas prononcer ce nom ! C’est le mal, le mal pur et simple, le malin qui s’introduit dans chaque conscience, la promesse de la chute et la fin de la civilisation… Je ne veux pas en parler !

S. F. : Allons, il le faut. Je veux comprendre ce qui vous gêne tant en internet.

(Encore une fois, la femme sursaute en entendant le mot. Elle se redresse violemment, criant presque.)

N. M. : Non ! Non ! Internet, c’est le diable, on ne parle pas du diable. On n’en parle pas, on ne lui parle pas, on l’écrase, c’est la seule chose à faire. Il faut tuer internet, le massacrer, l’étriper, détruire cette chose et tous ceux qui s’en servent, leur faire rendre gorge ! On ne discute pas avec les pédophiles et les détourneurs d’enfants, on les castre !

(Un peu de bave apparaît aux coins des lèvres de la femme. L’homme tente de la calmer, lui tapotant affectueusement la main et lui parlant sur un ton très doux.)

S. F. : Nous devons comprendre d’où vous vient cette obsession. Pour votre bien.

N. M. : Il n’y a rien de bien dans internet ! Rien ! Rien ! Rien !

(Maintenant, elle crie, hurle sans même réussir à faire des phrases, les yeux fous. Tandis qu’elle poursuit son soliloque absurde, l’homme s’affaire, préparant une piqûre - un mélange de sa composition, beaucoup de morphine et un brin de cocaïne. Il lui injecte.)

N. M. : Vade retro Hitler, pédophiles, c’est le mal, internet, démoniaque, hideux, chatroulette, bites en stock, enfants, populace, pédo-nazis ! Populace, réseau, pomme, démagogie, drogue en vente libre, vade retro, gibet de potence ! Contestation, vidéo-chat, le mal, communiste, le diable, pornocrates, pervers, c’est le mal, le mal, le mal !

(Son ton se calme au fur et à mesure que l’injection fait effet. Son pouls redescend, elle s’apaise, sourit presque.)

S. F. : Voilà, calmez-vous. Tout va bien, personne ne vous veut de mal. Au contraire : j’essaye de vous aider. Il faut que nous trouvions l’origine de cette névrose, pour que vous parveniez à vous maîtriser. C’est important, pour une secrétaire d’État, vous ne croyez pas ?

N. M. :

S. F. : Et puis, cela vous aidera sans doute à être un peu moins ridicule. Je sais bien que l’intelligence n’est pas la première des qualités demandées à un responsable politique, a fortiori à l’UMP. Mais cela pourrait vous faire du bien de dire quelque chose qui ne soit pas idiot, de temps en temps.

N. M. :

S. F. : Car enfin, cela vous dessert beaucoup. Même si vous avez l’habitude de ne pas apparaître sous votre meilleur jour, il convient de vous poser quelques questions.

N. M. :

S. F. : Tenez, j’ai visionné votre intervention d’hier sur le plateau du Talk-Orange-Le Figaro. C’était lamentable ! Complétement lamentable. Votre névrose est si puissante que vous vous trouviez incapables de tenir des propos compréhensibles, de paraître un tant soit peu crédible. J’ai noté un passage, je vous le lis tel quel, il est très révélateur : « Lorsque je vois ce qui se répand sur internet, on voit bien que… euh… c’est euh… Il y a à la fois des blogs, mais aussi des informations qui se répondent au niveau international, enfin je pense que… c’est… euh… c’est indécent et c’est indigne, de la manière dont on doit avoir du respect aussi sur… pour le président de la République . » Vous y comprenez quelque chose, vous ?

N. M. :

S. F. : Vous vous rendez au moins compte que ça ne veut rien dire ? Que vous êtes complétement ridicule, même aux yeux d’un électeur de droite ?

N. M. : Je me suis peut-être un peu emmêlée les pinceaux. Mais peu importe, seul mon message compte. Et puis, il m’arrive de garder davantage de maîtrise, de contrôle, je ne m’énerve pas toujours autant.

S. F. : C’est vrai, même si ça ne change pas grand chose au fond du problème ; je vais prendre quelques-unes de vos déclarations sur internet et vous en conviendrez avec moi. Tenez, celle-ci, en novembre 2008 : «  Internet peut être un outil dangereux, celui qui se trouve derrière l’écran peut être un prédateur. » Un prédateur, rien de moins ? Et pourquoi pas un serial-killer ou un cannibale ? Et que dire de cette autre déclaration, quelques mois auparavant : « Internet, c’est comme une magnifique voiture de course. Si vous n’avez pas votre permis de conduire et que vous ratez un virage, c’est la mort. » La mort ? Vous ne croyez pas que vous y allez un peu fort ?

N. M. : Mais c’est nécessaire, internet c’est le mal ! Et puis, je…

(Il la coupe, adopte un ton ferme.)

S. F. : Laissez-moi finir, voulez-vous ? Je crois que votre haine de ce média est relié à un trauma que vous avez vécu, un épisode qui vous a bouleversé. Votre choix des mots - « prédateur », « mort » - n’est sûrement pas innocent. Comme ne l’est pas votre réaction instinctive, sincère à l’évidence, quand un journaliste vous lance sur le sujet : « Ah, Internet, je déteste, c’est le temple des rumeurs et de la caricature. (…) C’est vraiment la caricature. » Il nous faut comprendre d’où vous vient cette haine justement caricaturale.

N. M. : Je ne sais pas, c’est plus fort que moi…

S. F. : Ça, je l’avais compris. Comme j’ai aussi compris qu’il y entre une part d’opportunisme politique : cela vous arrange bien d’avoir internet comme bouc-émissaire, en même temps que vous rêvez de museler cet espace trop libre à votre goût et à celui de votre parti. D’où votre appel si insistant et complétement ridicule à créer « une police internationale » du net. En septembre 2008, par exemple : « À titre personnel, et au vu de la multiplication des affaires qui portent atteinte à la dignité des personnes, je pense qu’il faudrait instaurer une police internationale de la Toile. » Ou, beaucoup plus récemment, en face de l’inénarrable Christophe Barbier, sur LCI : « Moi, j’ai toujours pensé que par rapport à ce monde du réel que nous avons et ce monde du virtuel qui maintenant existe dans nos vies, il nous faudrait nous organiser de manière internationale. Parce qu’internet n’a pas de frontière, nous n’avons pas les mêmes législations, et ce qu’on y trouve est à la fois fabuleux et profondément dangereux. Au-delà des rumeurs, bien entendu, ou des blogs qui – sous couvert d’anonymat – déversent un torrent de boue, d’insultes, d’injures et de mensonges, je crois qu’il nous faudrait un jour une police internationale d’internet. »
Mais ma préférée parmi vos déclarations reste votre saillie incroyable de la fin du mois de février. Je vous la relis, au cas où vous l’auriez oubliée : « Il faut réguler Internet pas seulement au niveau national, mais au niveau mondial. Il faudrait une mobilisation de l’ONU sur le sujet. » L’ONU ? Et pourquoi pas un bataillon de marines sautant en parachute sur le réseau, tant qu’on y est ?

N. M. : C’est sans doute la seule chose raisonnable à faire. On lancerait quelques « frappes chirurgicales » sur les serveurs les plus importants, on internerait les responsables des FAI à Guantanamo et les blogueurs auraient à répondre de leurs actes devant des juridictions d’exception. On pourrait même…

(Il la coupe, derechef.)

S. F. : Assez ! Nous devons trouver les origines de votre névrose, pas l’entretenir. Si j’ai bon souvenir, vous m’avez raconté il y a quelques séances que votre père a abandonné votre mère quand vous aviez quinze ans, pour partir avec une femme plus jeune. C’est bien ça ?

N. M. : Oui.

S. F. : Ça n’a pas dû être facile, pour vous…

N. M. : Ça a été horrible. Ma mère ne s’en est jamais vraiment remise. Elle pleurait sans cesse, l’ambiance à la maison était détestable.

S. F. : Pourquoi votre père est-il parti ?

N. M. : Je ne veux pas en parler.

S. F. : Vous devez le faire, pourtant. Pourquoi ?

N. M. :

S. F. : Cela vous fera du bien, je vous le promets…

(La femme a l’air inquiète, à nouveau. Elle n’est pas à l’aise, mais prend quand même une grande inspiration et…)

N. M. : Il n’y a pas grand chose à dire. Mon père a rencontré cette femme à son travail. Ils bossaient tous les deux sur un projet très prenant et novateur à la fin des années 70, dans le domaine des télécommunications. À force de travailler ensemble, ils se sont rapprochés. Et… c’est ainsi que c’est arrivé.

S. F. : Quel était ce projet ?

N. M. :

S. F. : Dîtes-le moi, s’il vous plaît…

N. M. : Le… le… Minitel.

(L’homme sourit, tandis que la femme s’écroule en pleurs. Affaissée sur le sofa, la tête entre les mains, elle se laisse aller. Sanglots frénétiques. Fin de la séance.)


COMMENTAIRES

 


  • jeudi 8 avril 2010 à 19h37, par Quadru

    Cher docteur, serait-il possible d’avoir un rendez-vous pour mon chouchou : alors que nous nous livrions tous deux aux saines joies de la liberté sexuelle, lui avec une karatéka, moi avec un benêt chantant, il a soudain été pris d’un accès délirant de paranoïa, accusant de complot d’obscures puissances financières. En fait, je me dois de vous dire toute la vérité : c’était au cours de ce que le peuple appelle une « partie carrée »(hi ! hi !) et l’accès a eu lieu au moment où mon Benêt chantant s’est mis à tripoter mon chouchou pour lui révéler sa part féminine et juste avant que la karatéka sorte pour lui le concombre du frigo et là, il a craqué. Cela n’est pas sans me rappeler le cas du Président Schreber, vous savez, l’un de ceux que vous avez étudiés, le magistrat qui a déraillé le jour où il s’est mis à songer que ce devait être bon « d’être une femme en train de subir le coït », comme il dit à peu près. Pouvez-vous m’aider ? C’est d’autant plus urgent qu’il a mobilisé les plus hautes autorités de l’Etat, y compris la DCRI, pour enquêter sur cette histoire, alors que la police est déjà bien occupée à pratiquer l’interpellation des gamins qui s’engueulent à la sortie de classe et la rafle pour fichage de manifestations entières.

    En plus, le concombre était tout petit.

    Voir en ligne : http://quadruppani.blogspot.com/

    • jeudi 8 avril 2010 à 20h22, par pièce détachée

      @ Madame Monchouchou,

      Quand le concombre est tout petit on dit cornichon(ne).

      • vendredi 9 avril 2010 à 14h11, par JBB

        @ Quadru : un rancard ? Ça doit pouvoir s’arranger. Que chouchou me retrouve ce soir, 23 h 30, sous le pont du périphérique à la porte d’Aubervilliers. Pour me reconnaître, ce sera un jeu d’enfant : j’aurai une batte de base-ball à la main.

        « au moment où mon Benêt chantant s’est mis à tripoter mon chouchou pour lui révéler sa part féminine et juste avant que la karatéka sorte pour lui le concombre du frigo et là, il a craqué »

        Rhôôôô…

        (Avec de tels protagonistes, c’est une partie tarée plus que carrée…)

        @ pièce détachée : joli !

        (Entartons, entartons, les pompeux cornichons)



  • jeudi 8 avril 2010 à 20h27, par Dominique

    Belle documentation sur le sujet, à ce détail près que si le père de Nadine M. est absent c’est parce qu’il est paralysé et aphasique. Mais il fallait retomber dans les plates-bandes du docteur Sigmund et amener la chute. Je rappelle que j’avais commis une rencontre choucroutesque avec l’accorte et affable Nadine, la bonne Lorraine qui se prend pour la Jeanne d’Arc allant bouter l’envahisseur électronique.

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

    • vendredi 9 avril 2010 à 09h16, par Karib

      Il est d’usage, en psychanalyse, du moins lorsque l’on suit l’enseignement de Jacques Lacan, de distinguer trois registres, le réel, le symbolique et l’imaginaire. Ces trois termes semblent à tort relever du sens commun, mais il est de notoriété analytique sinon populaire qu’il n’en est rien, et que sous leur apparence anodine, ils cachent de redoutables difficultés conceptuelles.
      Prenez le réel, par exemple, eh bien il ne se confond pas avec la « réalité », ce qui semble confirmer l’intuition commune qui veut que les psychanalystes soient encore plus tordus que leurs patients.
      Où veux-je en venir avec ce préambule un rien pédant ? Eh bien à la séance extraordinaire que vient de nous livrer JBB : on croyait avoir tout lu de Freud (hors certaines parties de la correspondance privée, encore tenues sous le boisseau), eh bien non, le diable viennois nous réservait une séance magistrale avec l’une des grandes dames de notre époque, Nadine Morano. Et dire que certains remettent en doute l’idée même de vie éternelle !
      C’est là, d’ailleurs, qu’il apparaît certain que dans l’enfer où il mijote, le Dr. Sigmund Freud a eu tout le temps de lire le Dr. Jacques Lacan, son exégète. Car enfin, l’anamnèse magistrale réalisée par Mme Morano sous la conduite de Freud et qui nous mène au signifiant Minitel peut également aboutir à déplier ce signifiant selon les trois registres du réel, du symbolique et de l’imaginaire.

      Déplions.

      S’il nous était donné de lire les compte-rendus d’autres séances de la très excitante Nadine Morano, on ne tarderait pas à se rendre compte que l’imaginaire moranien, du moins dans sa dimension spéculaire, est peuplé de visions érotiques, voire pornographiques, qui laissent loin derrière elles les tableaux les plus fantastiques de Jérôme Bosch et les sites internet les plus gonzo. Comment expliquer, sinon par la puissance du refoulement et par l’attrait conséquent qu’exercent sur le moi les motions pulsionnelles à caractère sexuel, l’incroyable acharnement de la dame contre les images d’Internet ? S’il est impossible, pour des raisons de pudeur, de retranscrire ici d’autres séances de la même analysante, prions l’enfer pour qu’elles apparaissent sur d’autres sites diaboliques.
      Quoique plus pauvre, la dimension symbolique n’est pas non plus à absente du discours de Nadine Morano. L’accès au langage (principale manifestation du symbolique) est certes entravé par le registre pécuniaire (et donc anal), prédominant chez les cadres supérieurs et les anciens élèves de Sciences Po et de l’ENA, mais il se manifeste tout de même par sa volonté de dire, de parler très fort (fût-ce en bredouillant) et même si l’on constate qu’elle parle à tort et à travers, il n’en reste pas moins vrai que ça parle.
      Reste la dimension du réel, la plus difficile. On sait (enfin, certains le savent) que le réel, pour Lacan, c’est ce qui échappe au symbolique. Soit l’impossible. Proie facile pour l’imaginaire, le réel ne se laisse pas saisir, sinon par ses bords. De là la référence fréquente au trou, ce qui ne manque pas de susciter les plaisanteries douteuses de certains analystes menacés par la démence sénile ou la maladie d’Alzheimer. Mais c’est une autre histoire, et il convient de revenir à nos moutons, c’est à dire à Nadine Morano.
      Qui ne voit dans l’obsession de Nadine la manifestation éclatante d’un conflit psychique qui jamais ne sera résolu ? Le réel, pour Mme Morano est orienté : derrière le discours manifeste, gît l’irreprésentable, soit l’infini de l’accumulation élargie de l’argent. En tout liberté libérale. Mais en même temps, surgit le désir féroce de répression, la matraque phallique et les grilles de prison comme une ceinture de chasteté. Conflit. D’un côté, l’infini du profit comme réel et de l’autre l’imaginaire répressif, parachutiste, sanglant, flux quotidien et non plus menstruel.
      Nadine Morano saura-t-elle résoudre ce terrible conflit ? Vous le saurez en écoutant la prochaine émission de Zappy Max, CA VA BOUILLIR.
      Sinon, nous surveillerons attentivement Article XI, dans l’espoir que JBB nous ouvre, une fois encore, une fenêtre sur le passionnant inconscient moranien.

      • vendredi 9 avril 2010 à 09h46, par vincent

        Ils n’aiment pas internet parce que le pouvoir leur y échappe.
        Bref,ils défendent leur beefsteak :
        les journalistes copains,les réseaux complaisants.
        En avant !

        • vendredi 9 avril 2010 à 15h00, par JBB

          @ Dominique : merci, même s’il faut bien que j’avoue que ma recherche documentaire a été plutôt rapide (en tapant « Morano » et « internet » sur Google, les perles tombent à la douzaine).

          J’ai relu ton billet : respect, tout y était. Les dénégations débiles, les simplifications ridicules, les mauvaises manières permanentes… la tienne est plus vraie que la vraie, en fait.

          @ Karib : waouh, toi au moins tu sais de quoi tu parles. :-)

          C’est d’ailleurs tout le problème de mon billet sans prétention : au fond, je ne connais absolument rien à la psychanalyse. Pas plus à ses différentes écoles qu’à la façon dont se conduit une séance : je suis en ce domaine un ignorant absolu.
          Tout ça pour dire : je goûte à sa juste valeur l’introduction didactique qui ouvre ton commentaire. Quelques lignes pour rappeler de quoi il s’agit au juste, c’est cool.

          « Et dire que certains remettent en doute l’idée même de vie éternelle ! »

          Ceux-là sont des mécréants qu’il convient d’accabler du plus profond mépris. Ce sont les mêmes - sans doute - qui ne font rien tant que chercher les petits enfants sous les prêtres et dénoncer les si compréhensibles élans de partage et d’amitié qui unissent certains prêtres à de nubiles adolescents.

          Pour l’analyse elle-même, chapeau bas, derechef. Je ne peux que m’incliner, tu as superbement mis en évidence les conflits agitant Nadine, la minant tant et tant qu’elle finira bien par exploser un jour, Boum, plus là !

          « nous surveillerons attentivement Article XI, dans l’espoir que JBB nous ouvre, une fois encore, une fenêtre sur le passionnant inconscient moranien »

          Je compte bien en faire d’autre dans le style, pas forcément sur Morano. Mais je me dis à te lire que tu ferais ça bien mieux que je ne le pourrais. Ça ne te dirait pas ?

          @ vincent : pas mieux.



  • vendredi 9 avril 2010 à 09h46, par Floréal

    Ah oui, mais quand vous aurez fait la révolution de l’aube du grand soir et que vos célestes potesses bonzesses seront ministres, ça ira plus mieux. Elles au moins elles ont déjà toutes plus ou moins fait un stage sur le divan d’un psy de ton acabit. Je ne doute pas qu’à défaut d’augmenter mon minimum vieillesse, ça me vaudra un séjour gratis en maison de rééducation hallale.

    Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

    • vendredi 9 avril 2010 à 11h47, par yelrah

      ça y est ! Floreal’akhbar a encore oublié ses médicaments...

      • vendredi 9 avril 2010 à 14h00, par JBB

        @ yelrah : j’ai comme l’impression que c’est permanent chez elle…

        (Faut dire aussi qu’elle a du temps à perdre : je vire au moins deux sur trois de ses commentaires. Mais elle continue quand même...)

        • vendredi 9 avril 2010 à 19h31, par Floréal

          Tiens, le néanderthalien yelrah a grogné une phrase de plus de dix mots ; il va lui tomber un œil..

          Gibébé, je n’ai pas du temps à faire du bénévolat sur le web parce que je suis en retraite comme tes célestes potesses bonzesses mais parce qu’étant saisonnière je suis encore au chômage hivernal, la saison n’ayant pas encore commencé.

          Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

        • vendredi 9 avril 2010 à 19h53, par Dominique

          C’est normal : elle google sur tous les sites qui pourraient médire à son sujet et dès qu’elle voit les mots « névrose obsessionnelle » dans un billet de la Toile, elle clique et... c’est plus fort qu’elle, elle se met à écrire en mode automatique alliant tout et n’importe quoi. Cela devait arriver avec un billet rapportant une visite de Nadine chez le bon docteur Sigmund : elle a cru que l’on parlait forcément d’elle, de sa monomanie anti-bougnoules et de ses pulsions convulsives pseudo-féministes. Je m’en suis un peu débarrassé à la longue, mais il faut dire qu’elle est fort lente à la compréhension.

          Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

          • vendredi 9 avril 2010 à 23h35, par pièce détachée

            L’administrateur d’Article XI ne censure pas tous les commentaires de Floréal parce que le nom même du site se réfère à ça (qu’on me détrompe si nécessaire) :

            « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, article XI)

            Constatant ad nauseam que, dans ce que l’administrateur décide d’admettre de Floréal au nom de cet Article, il n’y a ni opinion ni pensée, le mieux n’est-il pas, au lieu de tirer sur le même os par le bout opposé de gougueule avec le même bruit de mâchoires hargneuses, de ne pas répondre du tout ? Comme dit Serge Quadruppani (cherchez dans les commentaires), on n’a pas trop le temps.

            Non, on n’a pas trop le temps. Ce qu’on a par contre ici, c’est un site qui donne à foison, et pas n’importe comment. Ce n’est pas à sens unique. Les commentateurs se doivent aussi, même s’ils s’étripent à l’occasion, de donner en retour.

            Y compris, je le répète, en ne répondant pas à ce qui ne donne rien.

            • samedi 10 avril 2010 à 00h58, par Dominique

              Sage résolution, mais moi je serais prêt (parfois) à me faire tuer (enfin, façon de parler) pour un mot d’esprit même mal fichu. Je vais donc me modérer vis-à-vis du sale virus que j’ai refilé à JBB : c’est lui qui sait le mieux comment répondre aux insignifiants en son lieu et je ne veux pas faire la police à sa place ou poursuivre une querelle vaine face à un être agissant comme un robot. Cela ne mérite plus un commentaire de ma part et j’en reviens au principe de base « don’t feed the trolls. » (Lequel peut être contredit par ce message, fin paradoxe.)

              Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

              • samedi 10 avril 2010 à 08h36, par JBB

                @ Dominique : « lente à la compréhension » ? C’est clair. Mais je crois qu’elle saisit bien combien elle emmerde les gens et combien elle est indésirable : il y a chez elle un côté Tati Danielle, détresse comprise. Outre la haine raciste permanente et l’hostilité manifeste pour l’extrême-gauche, elle donne aussi à voir un pathétique besoin d’attirer l’attention et une grosse solitude. C’est u,n rien triste, en fait.

                @ pièce détachée : exact, le nom du site vient bien de là.

                Tu as bien résumé la question, sinon. Sauf que tu l’as fait un peu trop gentiment pour nous : on ne donne pas vraiment, parce que c’est d’abord un plaisir pour nous et que vous tous nous le rendez largement (quoi, je suis trop sentimental ?). Le don supposerait un sacrifice de notre part et il n’en est pas vraiment.

                Pour en venir au fond du problème. On (je dis « on » parce qu’on est plusieurs à avoir accès à la partie administration du site, donc à pouvoir modérer le lieu) sera plutôt enclin à ne pas censurer les commentaires (jouer aux flics, merci bien…). Il est par contre deux cas où on le fera sans complexe. D’abord si le commentaire est raciste, inutilement injurieux ou qu’il nous expose à des poursuites judiciaires. Et ensuite s’il met en danger le climat sain et constructif qui se développe souvent sous les billets : pas question de laisser un ou des trolls pourrir l’ambiance du lieu. C’est la chose à laquelle on est finalement le plus attaché.
                Dans la pratique, je supprime donc sans scrupule une partie des commentaires de Floréal ; si elle ne lâche pas l’affaire, je les supprimerai bientôt tous ; et je suis bien certain qu’elle se fatiguera avant moi. Dans la pratique aussi, je ne répondrai plus à cette dame, quoi qu’elle écrive ; mais tant qu’une partie de ses commentaires reste visible, il est évident que rien n’empêche d’autres commentateurs de lui répondre.

                @ Dominique : eheh, tu aimes trop les mots. :-)

                Tu sais quoi ? Je trouve ça très bien. Fais comme tu l’entends et réponds à Floréal si tu en as envie. Si elle ne lâche pas l’affaire, j’ai de toute façon en ma possession une arme absolue pour la faire taire : il me suffit d’un clic pour effacer ce qui lui demande de longues minutes d’écriture.

                • dimanche 11 avril 2010 à 09h44, par Floréal

                  L,hostilité de l’extrème gauche ? Pour les hommes d’extrèmes gauche de ma génération et pas seulement, certainement ! A gauche dehors mais à droite dans le privé, aussi machistes que les autres ! Pas pour l’extrème gauche en soi, et pour laquelle j’ai voté plusieurs fois et encore récemment aux régionales italiennes, pour la formation politique de Nichi Vendola, précisément, parce que c’est actuellement la seule personnalité politique qui a démontré qu’une autre politique est possible et positive.

                  Racisme ? Je n’aime pas l’islam. C’est selon moi la pire des religions et la plus dangereuse actuellement, indubitablement.

                  Je ne supporte pas qu’on me présente les immigrés et tout étranger comme de pauvres victimes. Ce ne sont pas tous des enfants de choeur, loin de là, et je perçois davantage derrière eux tout l’archaisme de leur sociétés de provenance, le statut de leurs femmes considérées moins que les animaux. J’ai absolument horreur de ce maternalisme imbécile dont font preuve celles que j’appelle vos célestes potesses bonzesses à leur égard.

                  Je ne souhaite pas pour autant qu’on fasse des chasses à l’immigré jusqu’au sortir des écoles comme c’est le cas actuellement.

                  Solitude ? Détresse ? Evidemment. On le serait à moins. Et ce grace à la « rapidité de compréhension » d’olibrius mesquins et arrogants (une constante masculine partout à travers le monde) de votre espèce.

                  Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com



  • vendredi 9 avril 2010 à 13h21, par wuwei

    « une femme d’âge mûr, moitié vulgaire moitié distinguée. »

    Tu es vraiment gentil avec elle car pour la « moitié distinguée » même en cherchant bien je n’arrive pas à la...distinguer. A moins qu’elle se trouve enfouie dans son moi profond auquel cas je n’y ai pas accès contrairement au bon Sigmund.
    En tout cas fort bel exercice de ta part pour avoir rappelé, avec l’aide de la psychanalyse, que la dame était une experte en stupidité et que, sans doute par retenue, elle n’avait probablement pas encore exprimé tout son potentiel en la matière.



  • vendredi 9 avril 2010 à 14h02, par Guy M.

    Je le trouve bien optimiste, ou bien imprudent, ton Sigmund, lorsqu’il parle d’une cure d’une dizaine d’années. Avec une patiente de ce calibre, il faut bien envisager une « analyse interminable », pour parler comme notre bon maître.

    Au demeurant, de mon point de vue post-lacanien à la coloration discrètement hypermoderne, ce n’est pas un analyste que cette dame aux dégoisements diaboliques devrait aller voir, mais un exorciste.

    J’en connais un (il nous en reste à la campagne), tu veux son mél ?

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • vendredi 9 avril 2010 à 17h22, par pièce détachée

      @ Guy,

      Oui ! « Le désorceleur institue une garantie symbolique de ce que les malheurs réels de l’ensorcelé soient provoqués par un sorcier imaginaire ». Et les bons désorceleurs, comme le camembert et la triple crème, ne se trouvent qu’en Normandie. À vous trois, JBB, Karib et toi, vous ne pourriez pas attirer la Nadine par là-bas sous un prétexte quelconque ?

      La citation est de J. Favret-Saada, Les mots, la mort, les sorts (1977 ; Folio Essais, p.283), issu d’une enquête sur la sorcellerie dans... le Bocage normand, comme de juste.

      • samedi 10 avril 2010 à 08h48, par JBB

        @ Guy M : Sigmund n’y est pour rien, c’est moi qui me suis montré bêtement optimiste. Sans doute à cause du retour du soleil, je vois un peu trop les choses en rose. Faut que je me méfie, je vais finir à Europe Ecologie si ça continue…

        « de mon point de vue post-lacanien à la coloration discrètement hypermoderne »

        J’aime beaucoup :-)

        Pour l’exorciste, c’est bien vu. Sauf que même lui ne pourra peut-être faire grand chose, si j’en crois la dernière image disponible de la Secrétaire d’État :

        @ pièce détachée : « À vous trois, JBB, Karib et toi, vous ne pourriez pas attirer la Nadine par là-bas sous un prétexte quelconque ? »

        Là-bas ? Tu veux dire : en Normandie ? Malheureuse ! Tu veux notre mort, à Karib et moi ? C’est pourtant connu : à part y disparaître dans des trous, il n’y a rien à attendre de la Normandie…

        (Et toc !)



  • vendredi 9 avril 2010 à 15h54, par HN

    Le pire, j’imagine, c’est qu’elle a dû faire sa saillie à la télé, à la radio ou dans un grand tirage qui lui demandait justement son avis sur cette fameuse rumeur...

    Les médias « classiques » ont cela de pratique en ce moment qu’ils peuvent dénoncer Internet comme outil de création et de propagation de rumeurs, tout en créant et propageant eux-mêmes des rumeurs.
    Ils peuvent aussi dénoncer la « politique spectacle » de Nicolas Sarkozy, la « pipolisation » de la politique, tout en étant le premier et plus zélé participant de ce journalisme de merde...
    Hé ! Il faut bien qu’elle serve à qqchose cette putain de carte de presse, pardi !!

    Le plus drôle, c’est de regarder la tronche d’Aphatie et Duhamel en leur affirmant qu’il existe un corporatisme dans leur métier. L’expression « se fâcher tout rouge » prend alors tout son sens (surtout pour Duhamel).

    • samedi 10 avril 2010 à 09h02, par JBB

      « Les médias »classiques« ont cela de pratique en ce moment qu’ils peuvent dénoncer Internet comme outil de création et de propagation de rumeurs, tout en créant et propageant eux-mêmes des rumeurs. »

      Le résumé est parfait. Pour l’instant, ils peuvent encore se permettre cette très confortable position. Mais la fonction de bouc-émissaire qu’ils font endosser par le net n’aura qu’un temps : les médias classiques sont trop en perte de vitesse face à un net protéiforme et puissant pour réussir longtemps à l’infantiliser ainsi.

      « L’expression »se fâcher tout rouge« prend alors tout son sens (surtout pour Duhamel). »

      Oh que oui. Comme face à Peillon, ICI puis LA.



  • vendredi 9 avril 2010 à 20h24, par Crapaud Rouge

    Excellent ! Excellent ! Chute géniale !

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