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mardi 26 mai 2009

Le Cri du Gonze

posté à 11h56, par Lémi
22 commentaires

Des connexions troublantes entre le peuple de France et Job le crétin biblique
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Il y a des châtiments qu’on accepte sans broncher, des pluies de malédictions qu’on regarde tomber sans s’insurger. Une histoire de destin, on ne va pas en faire un plat. A genoux, la perspective ne manque pas de charmes, on se rassure. Et puis, « ceux d’en haut » - ces dirigeants - ont forcément leurs raisons, non ? Alors, on fait comme Job : on encaisse en geignant.

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La complainte de Job, gravure de William Blake.

« Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici bas pour souffrir. » (Adolphe Thiers)

Il paraît que Sarkozy remonte un peu dans les sondages. Que c’est diffus, mais quand même, significatif. Il paraît que des gens biens vont aller voter sereinement aux Européennes, croyant faire bonne œuvre avec leurs votes PS ou assimilés. Il paraît que le Grand Soir n’est pas encore pour tout de suite, voire pour jamais, mais que c’est mieux comme ça. Il paraît que les grèves ne sauraient durer et que, en bon crétins responsables, le peuple de France a tout lieu de s’en réjouir. Il paraît que le système financier mondial ne sera pas réformé mais qu’il fallait s’y attendre, on ne va pas chipoter, quelques fausses mesures à effet d’annonce c’est déjà pas mal. Il paraîtrait même que si on a perdu à l’Eurovision, ce n’est pas un drame (je m’insurge).

En bon chrétien (comme tous les membres du vaisseau amiral A.11, bibi vogue sur une salutaire mer de conviction religieuse tels d’autres sur leur Titanic), je cherche toujours à trouver dans La Bible la cause et la solution à nos problèmes. Et, l’avouerais-je ?, ces derniers temps me laissaient un peu sur ma faim. L’exégèse n’éclairait rien du tout, je pédalais dans la semoule. A peine avais-je réussi à trouver quelques connexions entre Carla et Marie-Madeleine, ou entre Judas Iscariote et quelques transfuges PS, des broutilles, des trucs que tout le monde avait déjà relevés. Et puis, récemment, au sortir de ma prière de 14 h, l’auréole encore solidement greffée à mon crâne tonsuré, paf, l’illumination : Job. Job ! Damned, mais c’est bien sûr ! Qui d’autre pour symboliser parfaitement notre situation sociale et politique ? Pour illuminer ce chemin de croix d’une parabole adéquate ? Personne, c’est clair. Je vous sens perdus, alors je vous explique, mécréants (de mémoire, hein, que les théologiens furieux – je sais qu’il y en a des tas qui lisent A.11 – viennent pas faire chier à chipoter).

Job est le gusse qui a fait l’objet d’un pari entre Dieu et Satan. Ça commence le jour où Satan arrive avec ses gros sabots pour provoquer Dieu : « Dis-donc, mon Dieu, c’est bien beau tout ça, tous ces mecs qui croient en toi, leur confiance est touchante. Mais je ne suis pas sûr que les choses se passeraient de la même manière si leur existence se faisait un peu plus rude. » Un peu interloqué, Dieu prend la mouche, ça n’étonnera personne (on le sait un peu soupe au lait, le Dieu, Cf. le Déluge, les pluies de cricket, les dinosaures zigouillés, JFK à Dallas etc.) : « Quoi ? Qu’insinues-tu vil serpent ? Mes croyants sont du 100% fidèles, tiens-le toi pour dit ! » Et Satan de répliquer : « Prouve-le, vieux barbon ! » Ça s’engueule un peu, le ton monte et, de fil en aiguille, les deux maîtres du monde en arrivent à passer un pari : si, après que le Diable aura envoyé toutes les saloperies du monde au visage d’un croyant, ce brave persécuté n’a pas renié sa foi en Dieu, alors Satan retirera ses viles paroles. Et Dieu de se mettre directos en quête d’un fidèle assez cruche pour encaisser les pires avanies avec le sourire. Et il le trouve : Job, un béat parmi les béats, même chez les raéliens, on n’a jamais vu ça (il serait même un peu con, le Job, que ça ne nous étonnerait pas plus que ça…).

Méthodiquement (avec une pointe de perversité aussi, il nous semble), le Diable met Job sur le gril : d’abord il tue sa femme, puis ses enfants. Puis il dévaste ses récoltes. Puis met le feu à sa maison. Puis lui colle plein de bubons genre peste, en pire, sur la gueule. Puis il le fait souffrir de maladies atrocement douloureuses que même la grippe porcine c’est du pipi de chat à côté… Lucifer ne s’arrête pas avant que la vie de job ne soit devenue une espèce d’horrible souffrance perpétuelle, genre un concert de Mireille Darc qui durerait toute une vie. Alors, quand Job n’est plus qu’un petit tas de gémissements, un truc difforme et squelettique qui râle dans le désert en suçotant des cailloux chauds pour calmer sa soif, Satan et Dieu se penchent en cœur par-dessus les nuages : l’heure du verdict est arrivée. Ils tendent l’oreille en chœur, et ils entendent l’agonisant murmurer : « Merci mon Dieu. Loué soit ton nom, toi qui me fait souffrir pour des prunes. » Ça suffit pour le triomphe divin. Dieu se la pète, ses chevilles enflent, Lucifer tire la gueule, et l’histoire s’arrête là. Job ce crétin continue à râler dans le désert en remerciant son tortionnaire quand il tombe sur un caillou un peu plus goutu...

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Le diable affligeant Job d’un ulcère malin, gravure de William Blake.

À bien y regarder, il me semble qu’on n’est pas loin de fonctionner comme ce débile de Job. On sait d’où viennent nos déboires – pas à chercher bien loin – mais on s’en accommode très bien. On est même prêt à remercier ceux qui nous mettent la tête dans la gadoue, après tout leur Job est dur (sorry), c’est pas facile tous les jours de régner sur un royaume, celui des cieux comme celui des hommes. Et puis, ils sont en haut, tout en haut, et nous en bas, sous leurs nuages. Il faut accepter les oukases sans broncher, avaler le bébé avec l’eau du bain, c’est plus prudent. Des récentes réunions du G 20 censées réformer le système financier mondial en profondeur (c’te blague) à ces élections européennes qui approchent avec leur lots de contorsions électorales, en passant par les sarkozies quotidiennes qu’on encaisse sans (vraiment) broncher et le soit disant débat écologique qui ne va pas tarder à sauver la terre (Claude Allègre Powa), on a rarement avalé autant de couleuvres sans s’insurger. Jobards comme pas un, on continue d’accepter les châtiments que d’intouchables sommités nous réservent. Le goupillon a perdu de sa force, mais a vite été remplacé par d’autres opiums. A terre, sonnés, on entend encore perceptiblement la ritournelle du débile manipulé par des sommités indétrônables : « Merci, mon Dirigeant. »

Dans ces conditions, pour finir dans le ton religieux de cette divagation, je ne saurais trop vous conseiller, chers amis, de prier très fortement Sainte Rita, joyeuse patronne des causes désespérées. Rita, dont la fête tombait pas plus tard que vendredi dernier, les choses sont bien faites. Amen.


COMMENTAIRES

 


  • Et Saint Rémi ? A-t-on aussi le droit de le prier, lui qui fait que les cailloux soient un peu goutus au début de chaque mois ?



  • Superbe ! J’ai cependant relevé une grosse, grosse faute : « si, après que le Diable ait envoyé toutes les saloperies du monde au visage d’un croyant, ce brave persécuté n’a pas renié sa foi en Dieu,... » Dieu du ciel ! Un subjonctif après après ! Fallait un conditionnel : « si, après que le Diable aurait envoyé toutes les saloperies du monde... »

    Sur le fond, c’est exactement ça : on ne nous demande pas seulement de bosser, ce n’est que l’écume, mais aussi d’acquiescer au système. Le boulot qu’on produit ne mérite jamais le moindre remerciement, il est toujours dû par contrat, c’est une dette que l’on rembourse. C’est au salarié de dire merci, à monsieur le capitaliste qui est trop bon de bien vouloir lui « donner » du boulot.

    • mardi 26 mai 2009 à 13h43, par kaos

      C’est pas « après que le Diable aura envoyé » ?

      • mardi 26 mai 2009 à 15h33, par Crapaud Rouge

        Réflexion faite, « aura envoyé » est effectivement la meilleure solution.
        « Ça s’engueule un peu, le ton monte et, de fil en aiguille, les deux maîtres du monde en arrivent à passer un pari : si, après que le Diable aura envoyé toutes les saloperies du monde... » : l’histoire est racontée après que le pari a été établi, de sorte que l’envoi de toutes les saloperies du monde est comme un fait acquis. La bonne conjugaison donne toute sa saveur à ce pari : le Diable apparaît comme le mandataire social de Dieu, est celui-là comme le commanditaire de l’opération. Le conditionnel soumet l’envoi de toutes les saloperies du monde à la bonne volonté du Diable.

        • mercredi 27 mai 2009 à 15h00, par lémi

          @ Relecteurs assidus (Crapaud Rouge & Kaos)
          Va pour « Aura ». Et merci pour ces débats linguistiques de haute volée. Pour des nullards de la grammaire comme moi, la chose est instructive...



  • La comparaison est bonne, à condition de savoir qui on met dans Dieu : les principaux syndicats et les partis institutionnels réformistes (« de gauche ») en font partie. S’ils constituaient une opposition déterminée crédible, la situation n’aurait rien à voir -compte tenu du grand nombre de conflits en cours-, le problème c’est qu’ils sont au royaume des cieux aussi. Alors il ya beaucoup de monde en enfer, mais ils n’ont pas la foi, ils y sont plutôt piégés en ce moment.

    • Oui, il faudrait créer un troisième lieu divins, ne relevant ni de Dieu, ni du Diable, pour ancrer l’utopie dans une opposition « crédible et déterminée ». Il se peut que les Vosges constituent un bon lieu d’exode pour les fatigués du manichéisme religieux. Avec Ste Rita comme Dieu et St Yahou comme maitre à penser. Qu’en pensez-vous ?

      • C’est une bonne idée, sauf que Dieu et le maitre à penser sont encore de trop. Pour l’endroit pourquoi pas, mais ce troisième territoire n’est pas vraiment géographique : il peut et doit être partout où se construit une opposition « crédible et déterminée » qui commence par se passer de tous ceux (syndicats, partis) qui sont justement là pour l’empêcher d’exister et faire croire que c’est dorénavant une utopie. Ce que ce n’est pas. « Vous vous foutez de notre gueule ? vous ne vous en foutrez pas longtemps », disaient les sans culottes.

        Bon, il ne reste plus grand chose du projet, sauf l’idée du troisième territoire où se trouve l’opposition crédible et déterminée, en se débarrassant de dieu, du diable et de tous les vrais ennemis et faux amis au passage.

    • Qui on met dans Dieu ? Je crois que la formule plus approprié est Dieu = l’Etat et Diable = le gouvernement.
      On plus parce que c’est justement dans le libre de Job ou on trouve la plus grande ambigüité par apport a la figure de ces deux personnages. En fait, c’est le Diable qui pourris la vie de Job, mais par ordre de Dieux. Je n’ai pas la Bible avec moi (après l’affaire Coupat j’ai fait disparaitre de ma bibliothèque certains bouquins compromettants) et je peut pas citer par cœur les passages du livre de Job, mais je me souviens que a la lecture de cet livre on peut bien imaginer au Diable comme le tortionnaire de Job, avec la sensation (voire conviction) de que dans la même pièce de torture, dans un coin, il y a le bon Dieux, caché derrière ses lunettes de soleil et en train de sourire.

      Bon, en fait je voulait seulement remercier Lemi par son texte
      seres



  • « Cf. le Déluge, les pluies de cricket, les dinosaures zigouillés, JFK à Dallas etc. »
    Tu as oublié Britney Spears ... :-p

    Comme tout était plus clair à l’époque de Job (qui devenu plus tard, d’ailleurs, une marque de papier à rouler). Il y avait un diable et un dieu, clairement définis. Un méchant qui faisait peur et un gentil en qui on croyait, qui était capable de tas de choses invraissemblables, comme de marcher sur l’eau, d’avoir une mère vierge, de multiplier des tas de victuailles, de rendre les cailloux goûtus ( :-p). Une sorte de star de Music Hall, avec des groupies prêts à tout pour le statisfaire, s’identifier à lui, croire en lui.

    Aujourd’hui en qui pouvons nous croire ? Il n’y a que des clones de diables plus ou moins avérés, des faux dieux opportunistes, mais tous veulent en définitive la place du diable suprême. Pour assouvir quelques pulsions personnelles et causer à la télé.

    Mais le constat est là : on vote pour le diable à 53 % (clairement identifié celui là pourtant) et ensuite on se dit déçu, et on geint ...

    • Ben non, c’était pas si clair que ça. Les fans du dieu unique durent faire une sacrée propagande pour imposer leur dieu : ceux du camp d’en face n’étaient pas non plus avares de miracles. Le « miracle » était l’unité monétaire pour estimer les forces en présence. Aujourd’hui, c’est « bienfaits » du socialisme contre « bienfaits » du capitalisme : ça semble plus réaliste, mais on ne sait pas mieux de quoi on parle.

      • @ Namless :
        « A l’époque de Job, il y avait un diable et un dieu, clairement définis. » : Il me semble à moi que ce que prouve cette histoire, c’est avant tout la perversion absolu de Dieu, tellement mégalo qu’il en prêt à sacrifier un de ses admirateurs pour gagner son pari. Et donc, finalement, déjà à l’époque, Dieu et Diable dans le même panier, à jeter (pourquoi s’acharner ainsi sur le fondateur du papier à rouler, hein ? ...).

        @ Crapaud rouge
        Oui, les traders vont tout droit au paradis, auréole financière en bandoulière. Il parait même que Bernadette Soubirou avait des actions Total, alors hein. A qui se fier ?

        • « Oui, les traders vont tout droit au paradis, auréole financière en bandoulière. Il parait même que Bernadette Soubirou avait des actions Total, alors hein. A qui se fier ? » Informations garanties par ces fameuses lettres de l’au-delà, j’imagine. Décidément, faut absolument que je m’abonne à ce formidable service de Laposte dont j’ignorais l’existence !



  • « Le diable est optimiste s’il pense pouvoir rendre les hommes pires qu’ils ne sont. » Karl Krauss ;-)



  • Tous les moutons de la Terre sont marqués au fer rouge du nom de JOB et pourtant ce sont tous des rats qui se faufilent de partout grâce à leur profil BAS, une manière de nouveau PASSWORD qui permet de survivre parmi les loups... Heureusement JBB n’est pas un Bêlant et ça fait toujours du bien de le lire. Et il n’est pas un Loup !

    Julien Coupat nous dit aussi d’une autre manière la même chose, voir Plume de Presse.

    Mais la Qualité est aujourd’hui minoritaire. (La qualité qu’on trouve ici, je parle...)
    Aussi, pour les révolutions de masses, il faudra attendre certainement après demain. si ce n’est après... après... après...

    Les résistants de 1940 étaient très marginaux... malgré le trompe l’oeil de 1945, mais ce furent aussi des imposteurs, ceux de 1945 car sans les intérêts financiers américains lancés avec Roosevelt dans l’interventionnisme pour résoudre ce que leur toutou de Reich n’avait pas réussi à faire, on ne parlerait jamais d’eux...

    On dit même que la révolution française, celle de 1789, était induite de la City... ou de ce qui la fonda : la Compagnie des Indes Orientales...

    Il faut se souvenir que les révoltés contre les Seigneurs croquants ont été complètement écrasés au point qu’on a pu ensuite les désigner eux-mêmes du nom de Croquants ! Pour faire peur !

    Les gens de la Commune de Paris ont tous été déportés après qu’il en a été tué une immensité...

    Il n’y a rien d’étonnant à tout ce qui se passe, le Thiers qui est installé à l’Elysée est du côté des financiers. Personne ne mènera des tempêtes contre lui, aucun Etat du monde, aujourd’hui...

    Même pas la Guadeloupe...!



  • extraits de...

    on ne regrette jamais ce qu’on n’a jamais eu, le chagrin ne vient qu’après le plaisir et toujours, à la connaissance du malheur, se joint le souvenir de quelque joie passée, la nature de l’homme est d’être libre et de vouloir l’être, mais il prend facilement un autre pli lorsque l’éducation le lui donne

    disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées, ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude
    ...

    ...mais ce qui est certain, c’est que le tyran ne croit jamais sa puissance assurée s’il n’est pas parvenu au point de n’avoir pour sujets que des hommes sans valeur...cette ruse des tyrans d’abêtir leurs sujets n’a jamais été plus évidente que dans la conduite de Cyrus envers les Lydiens, après qu’il se fut emparé de leur capitale et qu’il eut pris pour captif Crésus, ce roi si riche

    on lui apporta la nouvelle que les habitants de Sardes s’étaient révoltés, il les eut bientôt réduits à l’obéissance, mais ne voulant pas saccager une aussi belle ville ni être obligé d’y tenir une armée pour la maîtriser, il s’avisa d’un expédient admirable pour s’en assurer la possession

    il y établit des bordels, des tavernes et des jeux publics, et publia une ordonnance qui obligeait les citoyens à s’y rendre, il se trouva si bien de cette garnison que, par la suite, il n’eut plus à tirer l’épée contre les Lydiens, ces misérables s’amusèrent à inventer toutes sortes de jeux si bien que, de leur nom même, les latins formèrent le mot par lequel ils désignaient ce que nous appelons passe-temps, qu’ils nommaient ludi, par corruption de Lydi

    (De La Boétie - Discours de la Servitude Volontaire ou le Contr’un - 1549)



  • Bon, j’n’y tiens plus, il faut que je commente. Que j’ ovationne. Que je plussoie. Mieux, que j’ encense. Pire, que je fasse la ola. Bref, que je groupifie. Même si j’en ai louper la sortie, j’aurai du mal à taire ma jalousie pour cette merveille. Préviens moi quand tu te lance dans le roman historiquo-paranoïaque et l’ interrogatoire de chef de cellule anarchatruc. (j’n’ai pas juger utile de mettre des guillemets, qu’ on n’se méprenne pas. J’ai toujours eu une faiblesse pour Barbalala.)

    (et il a l’air victorieux ton Christ sur la croix, tocard ?! par un matin nerveux, à un évangéliste mal avisé)



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