ARTICLE11
 
 

dimanche 31 août 2008

Entretiens

posté à 12h39, par Lémi & JBB
4 commentaires

Noël Godin (suite) : petit best-of de l’entartage
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La semaine passée, l’entarteur belge Noël Godin, anarchiste jubilatoire s’en prenant à grand renfort de tartes à la crème à tous les cuistres de la planète, s’était longuement confié à Article11. Un entretien qui n’aurait pu être complet sans que nous passions en revue, en compagnie du champion du lancer de tarte, ses deux plus beaux coups pâtissiers. Cela valait bien une suite…

Article11 vous avait annoncé une suite. Promesse tenue ! Après l’interview qui a vu le grand maître de la guerilla pâtissière, Noël Godin, revenir en long, en large et en crème dans le travers sur le pourquoi de son action, voici le temps des meilleurs moment. Une sorte de best-of : le gloupinesque entarteur a accepté de conter ses deux meilleurs souvenirs pâtissiers. La crème de la crème, quoi…


BHL, n°7

En matière de tartes, BHL a dégusté… Noël Godin revient ici sur le septième attentat pâtissier contre le prétendu philosophe. Une action brillante et jubilatoire, menée au Salon du Livre de Paris par le maître et ses disciples en gloupinerie.

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"La fois d’avant, on l’avait eu à la foire du livre de Bruxelles, il avait tenté de jouer au Jackie Chan, il avait appris quelques prises ridicules. Mais à Paris, il était sur ses gardes. Plus que jamais, même… Il venait signer son livre sur l’Amérique au stand Grasset. Et il savait forcément qu’au même moment, je signais mon livre chez Flammarion, non loin de là.
Il est donc arrivé avec ses gardes du corps de bande dessinée. Les siens, plus ceux dont l’avaient doté Grasset et la Foire du livre. Le paysage semblait rassurant pour lui, il y avait surtout des vieilles biques dans les personnes faisant la file. De mon côté, l’opération ne semblait pas évidente, car je me savais surveillé à Flammarion même. Il fallait donc une astuce, surtout que nous attendions du renfort, des bras armés qui ne se connaissaient pas tous entre eux.
Nous avions donc organisé un cocktail au stand de l’éditeur L’Âge d’Homme, qui avait publié mon Anthologie de la subversion carabinée et qui se trouvait non loin du stand Grasset. Chaque fois que quelqu’un arrivait et donnait le mot de passe, il recevait un verre de vin dans la main droite et un sac plastique contenant une tarte à la crème dans la main gauche.
Le cocktail nous a permis de prendre des forces. On a respecté une fois de plus la tradition éthylique : on boit toujours beaucoup dans nos rangs. Et une fois parés…

Le signal a été donné, alors qu’il venait de signer son premier livre. Quand la première horde d’assaut à la Spartacus – on était une trentaine, comme pour Sarkozy ou Bill Gates – s’est abattue sur BHL, les gardes du corps ont été dépassés car nous étions plus nombreux. Tout bonnement. Et le bougre s’est retrouvé totalement constellé de chantilly après avoir signé deux livres.
Stoïquement, il est allé se changer et a repris la séance de signature avec une sécurité renforcée. Quand la deuxième vague d’assaut est partie à l’attaque, il venait juste de signer un nouveau livre. De nouveau, il s’est retrouvé entièrement décoré ! Il s’est levé, s’en est pris très fort au directeur de la Foire du livre, l’accusant de n’avoir pas réussi à le protéger, a jure qu’il n’y remettrait plus les pieds et s’est tiré. Victoire !

Ce qu’il y a d’inouï, c’est que pour la première fois après un crime pâtissier, nous ne sommes pas partis ensuite. Nous sommes restés au stand Grasset et, de tous côtés, des inconnus arrivaient des autres stands pour nous féliciter avec des bouteilles. On trinquait en chantant, c’était hallucinant."


Une courte vidéo vaut mieux que de longs discours… Voici donc un récapitulatif (réalisé par le Petit Journal, mais comportant une petite erreur sur le nombre d’opérations menées) des attentats pâtissiers contre BHL :

Savoureux, non ?

Tant qu’on y est, on vous a aussi ressorti la vidéo du premier entartage de BHL, commenté par Pierre Desproges. Voici :

« La vraie nature du cuistre », rigole Pierre Desproges. Exactement ce que Noël Godin confiait la semaine passée à Article11 : « La tarte est un sacré révélateur de la nature profonde de l’entarté. Comme nous choisissons des cibles antipathiques, sans pudeur et accrochées à leur image, elles l’ont quasiment toutes mal prise. Alors qu’elles pourraient désamorcer l’attaque en rigolant… »


Le maître du monde :

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Entarter BHL, une action dangereuse ? Un peu, tant le philosophe de pacotille peut se révéler violent. Mais ses « Lèves-toi ou je t’écrase la gueule à coups de talon » ne sont finalement que peu de choses au regard des flingues et gros muscles qui entouraient Bill Gates quand le grand patron de Microsoft a été encrèmé. Récit d’un attentat pâtissier qui aurait pu mal tourner :

"L’opération qu’on doit mettre au dessus de toutes les autres, c’est l’entartement de Bill Gates. A l’époque, c’était réellement le maître du monde, l’homme le plus riche du monde. C’est d’ailleurs la première fois que notre cible avait des gardes du corps armés… Cette opération a été rendue possible grâce à la trahison d’un membre de l’état major de Microsoft Belgique, qui m’avait dit lors d’un mystérieux rendez vous dans un café : « Ecoutez, M. Godin, je ne suis pas du tout de votre bord, je ne suis même pas de gauche, mais Bill Gates mérite une sérieuse leçon, il se prend de plus en plus au sérieux. »
Très tôt un matin, nous nous étions donc retrouvés chez moi. Pour la plupart de mes amis, des noctambules, c’était terrible de se lever aux aurores… Mais on était prêt, on avait plein d’infos. Un de nos comparses s’était même adressé à l’attachée de presse de Bill Gates et avait décroché un reportage avec lui, sans vérification de son appartenance à la RTBF. Il a donc accompagné Bill Gates partout et il était là pour nous donner des coups de fil nous permettant de piéger notre cible.

Ça a pourtant commencé par un joli foirage… Avec mes comparses, on l’attendait au premier hôtel où il devait se rendre, l’hôtel Méridien, en face de la Gare centrale. Nous étions tous sur place une demi-heure avant, les troupes étaient mal réveillées, la plupart assommés par la nuit blanche… On reprenait des forces au bar de la Gare à coup de pintes, quand Bill Gates est arrivé un quart d’heure plus tôt que prévu. Nos complices n’ont pu nous prévenir qu’au dernier moment, tout le monde est arrivé trop tard, il était déjà rentré dans l’hôtel. Catastrophe, on était désespérés.

On s’est donc reporté sur le plan n°2 en début d’après-midi, à un endroit de la ville où tout une série de ministres l’attendait. Ce n’était pas évident, car nous n’avions que 20 secondes pour opérer, entre l’arrivée de sa voiture devant la salle et son entrée.
Pour nous consoler de l’échec du matin et nous donner les forces nécessaires, nous nous shootions en l’attendant à la Trappiste artisanale, explosive. Alors que le grand moment approchait, j’ai confirmé à mes comparses que les gardes du corps avaient des pétoires et étaient armés. Réaction : un grand éclat de rire, ils se sont mis à chanter un vieil hymne anarchiste russe des années 1920.

Nous nous sommes dirigés vers le lieu du crime, nous répartissant tout naturellement par petits groupes de deux ou trois. Les tartes étaient cachées dans des sacs plastiques, personne n’avait l’air de se méfier de nous, surtout qu’il y avait plein de jeunes venus pour des autographes.
Bill Gates est arrivé toutes sirènes hurlantes, est sorti de voiture et s’est tout de suite retrouvé entouré par nos commandos. Quatre tartes l’ont atteint de plein fouet devant des gardes du corps totalement médusés et dépassés. On avait bien recommandé aux complices de sourire et de faire « Gloup Gloup Gloup » pour que les gardes ne dégainent pas leurs pétoires.
L’opération a été foutrement internationale car chacun des quatre vaillants guérilleros pâtissiers à avoir touché la cible était de nationalité différente : il y avait un Suisse, un Irlandais, une Israélienne anti-sioniste et un Belge, Rémy Belvaux, réalisateur de C’est arrivé près de chez vous.
"

En images (mais sans le son, malheureusement) :


A votre tour :

En matière d’entartage, le meilleur reste à venir. La semaine passé, Noël Godin citait quelques cibles en vue :

« Le moment semble venu de revenir aux fondamentaux : on voulait laisser en paix BHL parce qu’on ne l’entendait plus beaucoup, et là, avec l’affaire Siné, un huitième entartage lui pend au nez. Richard Malka, l’avocat de Clearstream et de Charlie Hebdo, y aura droit aussi. Il y a aussi Kouchner, qu’il nous faut absolument. Et bien sûr, Sarkozy… »

Des cibles offertes à qui voudra bien s’y attaquer. Ce que rappelait l’entarteur en chef, invitant ceux qui en auraient envie « à organiser des attentat ». Avant de prévenir : « Il y a un sacré travail de repérage des lieux et des dispositifs de sécurité pour savoir comment faire arriver les guérilleros chantilly sans qu’ils se fassent remarquer… La gloupinade est un art. »

A vos tartes !

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COMMENTAIRES

 


  • dimanche 31 août 2008 à 23h30, par Flo Py

    Même sans le son, l’entartage de Bill Gates vaut le détour ! Quant à BHL, on ne s’en lasse pas !!!
    Merci pour ça. Bises et bonne nuit !

    Voir en ligne : http://flopy.canalblog.com

    • lundi 1er septembre 2008 à 10h23, par JBB

      Oui, toutes ces tartes à la crème, ça se regarde sans faim…

      Et puis, si ça peut te donner un peu de courage pour la reprise :-)



  • lundi 1er septembre 2008 à 15h48, par romane

    Ben, et Philippe Val, et Claude Askolovitch ? Quand est-ce qu’ils vont se faire entarter ? Eux ?

    • lundi 1er septembre 2008 à 16h25, par JBB

      Philippe Val, ça lui pend sans doute au nez… Pour Claude Askolovitch, peut-être serait-ce donner un peu trop d’importance à un cuistre arriviste et ambitieux ?

      Mais dans tous les cas, et sans vouloir parler à la place des membres de l’Internationale pâtissière, la liste des cibles est presque sans fin. Il y aurait les membres du gouvernement, Dati et Hortefeux en tête, les dirigeants bêlants du PS, certains pseudo-intellectuels français pontifiants…

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