ARTICLE11
 
 

samedi 6 décembre 2008

Le Charançon Libéré

posté à 13h03, par JBB
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Chiffres, le grand enfumage gouvernemental : Pinocchio était un petit joueur…
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La réalité ? Quelle importance… La vérité ? Qui s’en soucie… Que ce soit à propos de la délinquance des mineurs ou de l’accueil des SDF en centre d’hébergement d’urgence, les membres du gouvernement mentent avec aplomb et dissimulent avec culot. Pourquoi s’en priveraient-ils ? Si ce n’est quelques salutaires exceptions, personne ne dénonce leurs scandaleuses manipulations.

Tout enfant un tant soit peu malin le sait : un mensonge ne tient que s’il est énoncé sur le ton de l’assurance tranquille.

Défendu avec le plus grand des aplombs.

Et certifié avec culot, envers toutes les évidences et contre toutes les réalités.

En clair : plus c’est gros, plus ça passe.

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Au petit jeu du mensonge assermenté et du bidonnage chiffré, il est des personnes assurément plus douées que ces enfants pris la main dans le pot de confiture et tentant d’en nier l’évidence.

Gens de peu qui insultent la plus élémentaire des rigueurs intellectuelles.

Et qui font preuve de la plus grossière des malhonnêtetés.

Alors même qu’ils devraient se montrer exemplaires et responsables, eux qui sont censés rendre des comptes aux citoyens et légitimer le principe démocratique.

Mais qu’importe : le mensonge n’est rien d’autre que l’art de gouverner, n’est-ce pas ?

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Coup sur coup, ces derniers jours, deux grossières manipulations ministérielles ont ainsi été mises en lumière.

Sans que cela n’agite plus que cela le petit monde médiatique.

Tant peu lui chaut de rapporter (sauf exceptions) que dame Dati mente avec le plus terrible des aplombs quand elle évoque la délinquance des mineurs aux heures de grande écoute : « Il y a 204 000 mineurs qui sont mis en cause pour des actes graves. Mais des mineurs délinquants, madame Chabot, c’est des violeurs, des gens qui commettent des enlèvements, des trafics de produits stupéfiants. Ce sont des gens qui brûlent des bus avec des personnes dedans ».

Et de faire état des conclusions de Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS et sociologue qui réfute point par point les assertions d’une femme si manipulatrice qu’elle pourrait en remontrer à Goebbels en matière de propagande.

Peu lui chaut, aussi, de faire de la publicité à cet excellent article de Médiapart1, intitulé « Hébergement : les mensonges du gouvernement » et qui démontre, document officiel à l’appui, que Nicolas Sarkozy se fiche du monde quand il affirme que les centres d’hébergement d’urgence ont de la place à revendre : « Il faut des places d’hébergement d’urgence ? C’est fait », garantissait le présidentiel meneur de revue dans un discours prononcé à Meaux.

Tandis que Christine Boutin affirmait en écho : « Il y a 100 000 sans-abri en France et 99 600 places d’hébergement. »

« Le problème, c’est que c’est en toute connaissance de cause que le gouvernement raconte des histoires à dormir dehors. L’enquête Solen, réalisée le 9 juin 2008, le montre bien, réfute Michaël Hajdenberg, l’auteur de l’article. Elle se compose d’une photographie de la situation des centres, réalisée le 9 juin 2008, et d’un bilan de l’année 2007, sur lesquels le gouvernement s’est bien gardé de communiquer. On y apprend en effet qu’en France, près d’une demande d’hébergement sur deux (47%) est refusée. Et que, dans 73% des cas, ce refus s’explique par le manque de places disponibles. »

Oui : dommage…

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De ces mensonges officiels, on rapprochera avec raison le sort que Nicolas Sarkozy s’apprête à faire à l’INSEE.

Déménagement forcé à Metz d’une partie de l’antenne parisienne au prétexte de l’aménagement du territoire.

Mais consistant surtout en une vengeance du présidentiel barreur de tête, lequel ne pardonne pas à l’institut statistique de refuser de transmettre ses chiffres en avant-première aux ministères et de publier des estimations de croissance ou d’inflation régulièrement sujettes à polémiques avec l’Elysée.

Donnant cette très désagréable impression qu’il s’agit de mettre au pas les fonctionnaires de l’INSEE.

Et apparaissant comme une « décision précipitée qui menace l’efficacité et la qualité du service statistique public, indispensable au débat démocratique », souligne le site Sauvons la statistique publique.

C’est qu’il ne faut pas s’y tromper : affaiblir la statistique publique, c’est faciliter les mensonges gouvernementaux.

Oui : encore davantage…

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2 Cette image est oeuvre de l’ami Skalpa. Qu’il en soit remercié, une fois de plus


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