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mercredi 4 novembre 2009

Le Charançon Libéré

posté à 13h22, par JBB
36 commentaires

Juge indigne, tu ne voudrais pas - quand même - « démotiver » nos beaux et fiers policiers ?
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C’est déjà certain, cette période qui débute - frénésie sécuritaire et chant de la nation - ne connaîtra guère de pause d’ici à mars prochain : initiatives haineuses et déclarations outrées s’enchaîneront sans relâche jusqu’aux régionales. Oui, ça va être long. Très long… Raison de plus pour savourer toute (rare) remise en compte de l’impunité policière. En voilà une, profite !

Tu sais quoi ?

Je me réjouis.

Oh… que je me réjouis !

Pour te dire : j’en ai des petits frissons tellement je suis jouasse.

Je souris sans relâche aux nuages.

Je cours en tous sens, le corps traversé de vibrantes envolées de plénitude et de satisfaction.

Je lève les bras aux étoiles, pousse de petits gémissements de plaisir et remue du torse pour mieux dire ma pétulance et mon ravissement.

Bref - et pour te résumer les choses, tant je sens qu’à trop m’étendre je pourrais un brin te lasser - , je suis content.

Voilà.

-

Je te vois un peu muet, un rien interloqué.

Je te connais bien et comprend que tu ne décèle guère en ces temps troublés de raison de fredonner l’Hymne à la joie.

Je sais que tu peux me dégotter dix, cent, mille raisons de désespérer, me citer tant d’événements qui s’enchaînent, de choses déjà écrites, et me montrer en ligne de mire ce bout du chemin n’incitant guère à se draper de rose et de bleu.

Tu ne demandes qu’à pleurer, ami, et tu voudrais que nous tanguions de concert.

Que nous fassions le compte de toutes ces défaites, et encore le monceau d’autres qui s’annonce.

Que nous dressions un macabre tableau et attendions ce coup de hache final du bourreau.

Que je te dise : je veux bien.

On peut.

C’est d’accord.

Pleurnichons un brin, couinons de concert, je vais faire semblant de ne pas être jouasse.

-

Par où veux-tu que je commence ?

Disons : cette joyeuse course aux régionales, départ donné il y a quelques jours pour la plus ébouriffante des fuites en avant, marche à pas forcés et absence de pause jusqu’à ce qu’une petite fraction des Français ait rempli ce qui porte l’absurde nom de « devoir citoyen ».

À en donner le vertige, même, tant ce bulletin de vote porte en lui de sombres conséquences, d’effets négatifs et d’emmerdements annoncés.

Bout de papier qui va en faire naître tant d’autres, lois et décrets pris et votés à la va-vite ou articles de presse hâtivement rédigés pour rendre compte des outrances d’une majorité prête à tout pour aller à la victoire.

C’est simple : d’ici au 21 mars 2010, ça n’arrêtera pas.

Et ces cinq (peu ou prou) mois à venir, nous allons manger de l’identité nationale (à définir, encore et encore), bâfrer du criminel récidiviste (à conserver sous les barreaux, une énième loi est en préparation)1, bouffer du mineur délinquant (à placer sous couvre-feu), engloutir du pédophile (à castrer, chimiquement et physiquement), roter de l’anarcho-autonome (à embastiller), absorber du sans-papier (à renvoyer en Afghanistan), boulotter de l’islamiste - voilé ou non - , becqueter du jeune dangereux et ingurgiter du mauvais garçon, en long, en large et en travers, jusqu’à en faire une terrible et désolante indigestion.

Plus loin, plus vite, plus fort.

Plus fort, surtout.

-

Adoncques, je veux bien - avec toi - me lamenter par avance.

Entonner déjà cette complainte que nous allons pousser tout l’hiver, toujours en retard d’une guerre sur ceux qui l’ont déjà gagnée.

Je veux bien, te dis-je, mais je préférerais plutôt savourer ma joie et me focaliser sur ce petit bonheur que j’évoquais un peu plus haut.

Un plaisir simple, qui me tiendra la journée, m’arrachera maints rictus de contentement et me fera oublier cette triste période.

De quoi s’agit-il ?

Et bien, ceci :

A donné cela :

Trois policiers qui avaient été accusés de violences lors des émeutes de 2005 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), les scènes ayant été filmées par France 2, ont été condamnés aujourd’hui à 6 mois et 1 an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny, a-t-on appris de source judiciaire.

Deux policiers ont été condamnés à un an de prison avec sursis, avec inscription au casier judiciaire, et interdiction d’exercer leur fonction pendant un an. Le troisième a écopé de 6 mois de prison avec sursis, avec inscription au casier judiciaire.

Et provoqué les glapissements outrés de ceux-ci :

Les policiers mis en cause ont été soutenus dès le début par le syndicat Alliance qui avait jugé à l’époque « inacceptable » leur sort judiciaire en mettant en avant le « climat de violence extrême », qui caractérisait selon lui les émeutes.

Une fois encore lundi Loïc Lecouplier, membre du syndicat de police Alliance, a reproché au tribunal de « ne pas avoir tenu compte avec cette décision lourde du contexte des émeutes ». « Les collègues travaillaient depuis plusieurs semaines dans la violence », a-t-il assuré à l’AFP, qualifiant la peine de disproportionnée" et déplorant les inscriptions au casier judiciaire et l’interdiction pour deux policiers d’exercer leur fonction.

Avec cette précision jubilatoire du même syndicaliste, en une interview donnée au Post :

Je pense que cette nouvelle risque de démotiver les troupes de police en Seine-Saint-Denis.

Ce n’est pas grand chose, j’en conviens.

Mais dans l’effarant actuel climat de mise au pas de la justice et de toute-puissance de la police, c’est l’une de ces heureuses surprises qui redonne foi en l’humain.

Allez : souris !



1 Cela ne m’arrive que rarement, mais je ne peux que t’encourager à aller lire ce billet d’Authueil ; hors l’incroyable naïveté du propos - évoquer une prétendue « tradition humaniste de l’UMP » serait poilant si ce n’était si risible… - le billet montre très bien combien certains députés de la majorité sont désormais en totales roues-libres sur les questions sécuritaires.


COMMENTAIRES

 


  • « Allez : souris ! »

    J’hésite, leurs collègues m’ont pété toutes les dents.

    Voir en ligne : http://affreuxsalebeteetmechant.20m...



  • Ah ! Quand même....... c’est pas grand chose mais ça fait toujours plaisir comme dirait Pépé.

    « ce qui porte l’absurde nom de « devoir citoyen » » à chaque coup, ça me fait penser à plus horrible encore, le devoir conjugal :-))



  • bonjour
    Je souris Charançon, depuis hier quand la nouvelle est tombée.

    Cette condamnation et celle de Pasqua laissent espérer que la justice ne se laissera pas mettre au pas aussi facilement. :-)))



  • Autre bonne nouvelle:un général épinglé pour détention présumée d’images pédo-pornographiques.
    Raymond Germanos ancien chef de cabinet militaire de Millon et Richard renvoyé en correctionnelle.
    C’est un ancien patron de l’IHEDN(le livre que tu nous as fait connaître« l’ennemi intérieur » en parle souvent de l’IHEDN)

    • J’en déduis que tu es plongé dedans, alors ?

       :-)

      • Oui,et ça fout la trouille.

        Sur TOULOUSE,le but ultime de la police/militaire est atteint faire du citoyen un flic :
        Le « 3101 ». Ces quatre chiffres si on habite Toulouse. C’est le numéro d’appel de ce l’on nomme désormais « l’Office de la Tranquillité ». Une sorte d’écoute citoyenne permanente, unique en France, lancée par la nouvelle municipalité conformément à ses engagements de campagne. À partir du 5 octobre, les Toulousains pourront téléphoner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 au « 3101 » pour toute préoccupation ou dysfonctionnement dans leur vie quotidienne : un problème de bruit ou de voisinage, de nuisances sur la voie publique, de violences intraconjugales, d’incivilités…

        Elle n’est pas belle la vie sur TOULOUSE ?



  • heu je voudrais pas casser l’ambiance mais finalement c’est mieux comme ça le bonheur tu sais JBB on s’habitue on s’habitue et puis après on est accro donc voilà voilà de quoi revenir à un sentiment plus habituel le dégoût option déprime d’une certaine manière c’est presque plus confortable mais si mais si

    Voir en ligne : http://www.lepoint.fr/actualites-so...

    •  :-)

      Eheh, t’as même pas réussi. Je reste résolument jouasse et joyeux, aujourd’hui comme hier. Faut que je me méfie : si je continue comme ça, je vais finir par être optimiste…
      En même temps, tu le soulignes à juste titre : la déplaisante réalité se rappelle bien vite à quiconque se berce d’illusions.



  • Je ne voudrais coiffer ma tenue (élégante) de bonnet de nuit, mais si cette décision marque un progrès, se pose toujours un problème de « proportionnalité ». A Poitiers, le lancer d’une pile (dont personne n’a précisé le format) en direction d’un gradé a été sanctionné par de la prison ferme !

    Encore un effort, messieudames les juges, si vous voulez être indépendants.

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com



  • Sourire ? Je sais pas trop...

    Du sursis pour deux flics et hop : « Vous voyez bien, monsieur, que la justice est impartiale, elle condamne même les policiers ».

    D’habitude, ceux qui se mangent des coups prennent du ferme, eux.

    Mais ouai aller, je veux bien montrer mes chicots moi.



  • Le billet d’Autheuil qui découvre soudainement que la droite, ben, c’est la droite est tout simplement énorme...

    • Quand même,vous ne vous fatiguez pas trop à casser du flic..
      Vous avez peut-être oublié que,déjà en mai 68,les bourgeois étaient sur les barricades et le prolétariat dans la police.Cela a-t-il changé ?

      • @ CaptainObvious : oh que oui :-)

        A le lire, on se dit juste : mais il débarque d’où, ce mec ? Il a hiberné pendant ces quinze derniers années, ou quoi ?

        @ Vincent : euh… en 68, les prolétaires bloquaient leurs usines, menaient un mouvement de grève décisif et bloquaient la France entière.

        • @cher JBB

          Euh..en 68,les révolutionnaires parisiens étaient des fils de bourgeois,alors que les policiers qui leur faisaient face étaient des fils d’ouvriers.En langage marxiste,cela s’appelle « la reproduction des inégalites sociales ».C’est à cela que je faisais allusion en évoquant les policiers de 2009,qui gagnent mal leur vie etc..Le policier n’est-il pas un aliéné comme les autres (en langage marxiste toujours) ?
          Ne pas confondre l’arbre,même si celui-ci peut te casser 3 dents,avec la fôrêt.

          • @ vincent : mais non, y avait pas que des fils de bourgeois...dans les greves, par definition, y avait que les prolos, 10 millions de grevistes dans la plus grande greve sauvage de l’histoire, tout de même, et dans les émeutes et bagarres de rue, à Lyon, à Paris, beaucoup de jeunes ouvriers, de jeunes des JC (eh, oui les JC du PCF !), de marginaux (y en avait à l’époque)...la fameuse « chienlit » de Mon Général...et il y en a eu de plus en plus, de début mai à début juin...
            je le sais bien, j’étais jeune et lycéen à l’époque, mais j’y étais !

            Salud y pesetas !

            • Bien sur qu’il n’y avait « pas que » de ceci ou cela,et merci de rappeler les grandes grèves populaires.
              Je prenais juste l’exemple des barricades parisiennes,où il n’y avait « pas que » non plus mais quand même beaucoup car c’est Paris la capitale et la richesse s’y trouvait,et surtout parmi les leaders ; donc je prenais cet exemple pour attirer l’attention sur le fait que parmi les policiers il y avait,là oui par contre,QUE des fils d’ouvriers.Cela a-t-il changé ? Les policiers exécutent des ordres,je le rappelle.Ce manichéisme gentil manifestant/méchant flic est assez ridicule et bien confortable pour les étudiants en mal de sensations.Surtout il ne fait que reproduire le schéma dialectique etc...et ne fait pas avancer le schmilblick je trouve.

              • @ vincent :

                et bien, je peux te dire que les flics, en 68, etaient surtout des fils de p...paysans, et pas d’ouvriers, je le sais, me suis fait serrer et cogner plus d’une fois, et que sur les barricades y avait plus de fils de p...prolos que de fils de bourges ! Les fils de bourges etaient surtout présents dans les assemblées étudiantes (ils aiment tchatcher) dans les "chapelles-ou groupuscules- (ils aiment prier, encadrer, diriger, la politique, quoi...) pour la bagarre y sont pas terribles...crois-moi...
                et va pas confondre salariés (les flics) et proletariat dans un mouvement révolutionnaire...c’est pas pertinent....

                Amicalement

                • Tout ceci pour dire que l’histoire de mai 68 a été pour une tres grande part occultée : « un truc d’etudiants fils de bourges parisiens »...meme un Michel Drucker fait entendre qu’il a jeté des pavasses en mai ! (BHL fait bien croire qu’il a été un ami de Massoud !)

                  Pour les Laurel et Hardy « Hamon-Rotman », mai et alentours y a que les maoistes, pour les situs Riesel et Vienet ya que les...situs...etc...etc...

                  A lre l’excellent « Mai 68 et ses vies ulterieures » de Kristin Ross, eh oui, une prof americaine...que voulez-vous : sur le pétainisme y a guère que Paxton qui a vraiment levé les lièvres !

                • Il me semble que tu me confirmes,bien que tu parles de fils de paysans (les Koulaks !)..Par contre pour les salariés pas d’accord,ce sont eux qui constituent le nouveau prolétariat actuellement,et s’il y a mouvement révolutionnaire,ce sera avec eux.(A moins que l’on parle de pays comme l’Inde ou la Chine,etc..ce qui serait assez pertinent en fait),merci pour tes réponses.

                  • Ouaip...je voulais juste dire que dans un mouvement, à mon sens, proletariat implique la conscience, et tant qu’à faire conscience de classe ; salarié implique juste ...le labeur.

                    Alors bien sur il se peut (et il faut) que des flics rejoignent le proletariat...et en masse !
                    Sinon...

                    Amitiés

                    • D’ailleurs la sociologie des poulagas de l’époque - fils de p...paysans encadrés par anciens collabos -algerie française- ou autres exaltés - explique leur violonce inouie : haine des urbains, haines des prolos et de la société industrielle, haines des jeunes etudiants-lycéens...plus du tout comme ça aujourd’hui... d’abord y a plus de paysans... tout le monde urbain...sont guère plus futés qu’à l’époque....mais leur haine et ceux qui peuvent la manipuler eux aussi ont changé...

                      • « salarié implique juste le labeur »..J’ai du mal à la comprendre celle-là.Des imbéciles tu as l’air de dire.On doit mal se comprendre sur les mots.Pour moi,un salarié sur son ordi du matin au soir a 1000 euros est un prolétaire contemporain.On est quand même passé à une économie de production de biens et services depuis belle lurette.D’ailleurs à l’usine les ouvriers sont aussi devant des ordi qui commandent à des robots.Le cambouis c’est plutôt rare (y-en a,bien sûr).Bien à toi.

                        • Non, tu m’as mal compris...j’ai bien dit « dans un mouvement....conscience de classe... »autrement dit, le proletariat n’est pas une categorie sociologique...aucun mépris là dedans pour les salariés...mais je suis pas « ouvrieriste ».
                          Quand la très grande majorité de la classe ouvrière bascule, avec la majorité de ses organisations, dans le patriotisme, comme p.ex. en 1914, c’est la trahison du prolétaria, toù lorsqu’ils s’opposent aux immigrés....ce ne sont pas là des arguties dialectiques, des branlettes de concept...et pour cause !!!
                          Juste des clivages et ruptures (de sens) historiques, mais bien sur qu’un salarié sur son ordi est un prolo, mais on parle pas des memes trucs, là...
                          le sens des mots s’est perdu...

                          Amitiés

              • Hum... C’est la reprise du paradoxe de Pasolini en 68 lorsqu’il déclarait qu’il préférait les policiers aux manifestants étudiants parce que les premiers étaient de vrais prolétaires et les seconds les « instruments du pouvoir ». Il s’était alors brouillé avec toute la gauche non étatique (le PCI qui de toute manière ne l’aimait pas déjà et l’avait exclu après-guerre et les radicaux). Cela reposait sur une forme de romantisme homosexuel assez naïf de sa part où les classes ouvrière et paysanne sont pourvues de vertus par nature, indépendamment de leurs actions ou de leurs idées ou de leur histoire. Tout simplement parce qu’un prolétaire était plus désirable sexuellement et artistiquement pour Pasolini. Il y avait chez lui une conjugaison des différents niveaux d’analyse qui le mettait en porte-à-faux par rapport aux autres contestataires de l’ordre. Et ce faisant il se retrouvait à l’opposé de ses idées de départ.

                Que la plupart des policiers soient issus de milieux modestes, personne ne le contestera. Quelques-uns de mes anciens élèves le sont devenus, j’ai suivi leur parcours et on n’y trouve pas des masses d’enfants de paysans, parce que ceux-ci sont devenus très rares et s’ils ne reprennent pas la ferme familiale ils travaillent dans le secteur para-agricole et alimentaire. Les policiers issus de la paysannerie, c’était vrai il y a un demi-siècle et ce n’est plus le cas. Venus souvent du monde rural, oui, mais celui-ci n’est justement plus paysan depuis belle lurette. Enfants d’ouvriers qualifiés, de contremaîtres et non de manœuvres, d’employés de commerce, de pompiers, de militaires sous-officiers de carrière qui vivent à la campagne ou dans les villages rurbains par choix de la sécurité et économie. Le quart-monde n’entre lui presque pas dans la police, il s’agit de la classe moyenne inférieure, celle qui est juste un peu au dessus du Smic et non les milieux les plus défavorisés. La police n’est pas vraiment alors un moyen de promotion sociale, mais l’assurance d’une sécurité d’emploi et puis la continuation d’une idéologie familiale fondée sur la peur de déchoir ou d’être victime des autres. Autant dire que le choc est violent quand ces faux enfants de la campagne et des pavillons se retrouvent dans des cités. Ils sont au contact de ce que leurs parents avaient fui.

                Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com



  • Et comme ça, on elargit le champ...!
    sinon on finira par s’ecrire sur la surface d’un timbre poste....

    il est quand même curieux ce traitement de texte...

    Slud y pesetas

    • Intéressant,continuons.J’ai bien saisi le sens : le prolétariat ne recouvre pas une classe sociale.En 1914 effectivement,tragique choix des internationales ouvrières.Je m’avance en soutenant que la base n’y est pas pour rien,le nationalismes n’est-il pas lui-aussi un opium pour le peuple ?
      Quant à la violence des flics-fils de paysans en 68,permet-moi une remarque un peu cynique,d’autant plus que je n’étais pas né :il n’y a eu aucun mort et personne n’était armé.On commence à regretter ce temps-là il me semble.
      Je termine sur les flics,ils ne sont pas tous à droite,leur profession est pénible et mal payée.C’est se tromper de cible que de s’en prendre à eux,même si ça peut défouler après s’être pris un coup de matraque ou une flash-ball.La police n’est que le bras armé de l’état de droit,super-structure etc..La lutte politique se déroule à l’échelon au-dessus,ou bien alors à l’échelon du bas,du plus bas,par des moyens violents et révolutionnaires et avec l’aide du Lumpenprolétariat comme Lénine ou Hitler (oui Hitler,cher Remugle) l’ont fait (avec succès !)c’est un autre débat.
      Salut !

      • Well, contrairement à ce que dit Pablito, beau débat....Bon, la « base » n’y est pour rien ??? Y a qu’à visiter les cimetieres militaires...et peut-etre saluer ceux qui se sont opposés à l’horreur !
        Quant à 68, encore un mythe : il y a eu des morts...à Peugeot-Sochaux, 2 ouvriers : Blanchet et Beylot, tués par balles par les Gardes Mobiles, Gilles Tautin, lycéen, à Renault-Flins ; un manifestant soi-disant poignardé (par la pègre !) au quartier latin...plus tard l’autopsie reconnaitra un éclat de grenade offensive, un commissaire écrasé par un camion sur un pont à Lyon...deux anars, Raton et Munsch mourront bizarement quelques mois plus tard... sans parler de nombreux morts déclarés « accidents » de la route, dans une france où y avait plus d’essence dans les pompes... et Mon Général allant chercher l’appui de l’armée en Allemagne et les mouvements de chars vers Paris en juin 68...alors, pas d’armes ? pas de morts ????

        Et tout à fait d’accord, la bétise « anti-flic » en vaut une autre...faire basculer les forces de repression du coté du proletariat est une nécéssité...sinon c’est la connerie « lutte-armée » et au mieux son triste folklore ou surtout ses atroces défaites...mais y en a qui se nourissent de défaites !

        Amicalement



  • beau débat ! pas déjà vu des milliers de fois... les prolos, les bourgeois, les flics... il me semble que pasolini disait une chose du genre qu il était du cote des crs car c’étaient des vrais prolétaires. dans l’insurgé aussi, vallès décrit aussi lors de l assaut des versaillais les enfants de bourgeois qui meurent sur les barricades, mort utile car alimentant vengeance et haine sur le gouvernement de thiers et autres. pour ma part, il me semble que je suis un petit bourgeois limite bobo. L’horreur quoi ! Je n ai jamais connu la pauvreté (sauf dans les différentes assos d aide aux SDF auxquels je participe) ni l’oppression. C’est entendu je n’ai rien à faire de ce coté ci des barricades. Vieux débat totalement éculé.
    Hier, je me suis fait traité de « gauchiste » (suite à une manif sinistre pour la cip). Outre l’état de schizophrénie où vous risquez de me plonger (je vous rassure ma tête vous emmerde), je me suis dit que le pauvre mec qui m avait insulté (et invité à me faire tuer en allant « voir en amérique comment il les traite les gauchistes ») vivait dans un monde de préjugés de carricatures rejettant tout risque de pensée un tant soit peu complexe. Pourquoi ne pas juste penser que n importe quel être humain peut prendre part à la lutte, intensifier le bruit et le cri des révoltes, donner à voir les êtres qui se lèvent... au dela d’une réthorique immobile depuis lénine. et au dela du romantisme révolutionnaire, je prefere le reve pragmatique de ces femmes boliviennes de creando mujeres ou la lutte des indiens péruviens, la violence des clowns
    et au delà de mon bla bla, je sais aller dans la rue descendre ce monde de mornes vivants.

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