ARTICLE11
 
 

lundi 15 septembre 2008

Le Charançon Libéré

posté à 12h19, par JBB
4 commentaires

Les fantôches du programme commun se cherchent un nom : pourquoi pas « mascarade durable » ?
JPEG - 19.2 ko

Et c’est reparti pour un tour ! Les grabataires de la gauche gouvernementale ont profité de la Fête de l’humanité pour annoncer un énième « rassemblement de la gauche sur ses idées et ses projets », avec les élections de 2012 en ligne de mire. Envoyant ainsi un signe fort à l’électorat de la vraie gauche : ce n’est pas demain la veille que ces guignols entendent débarrasser le plancher…

Ouf !

Je me sens rassuré.

Serein.

Presque confiant dans l’avenir.

Et pourtant… Marx sait si j’ai douté.

Tant de mois en mois, je ne voyais émerger ni opposition ni alternative parmi la gauche institutionnelle.

Et tant l’espoir d’entendre une voix forte et claire s’élever face à la politique sarkozyste se faisait de plus en plus vague et tenu.

Mais je me trompais.

Oooohhhh… comme je me trompais.

Car la gauche est de retour, mes frères !

Et ça va chier des bulles…

JPEG - 43.1 ko

__3__

Il a suffit d’un week-end, celui d’une grande messe communiste désormais davantage festival musical pour jeunes bobos parisiens en goguette que grand rassemblement des militants et des merguez, pour que se fasse jour cette flamboyante résurrection.

Et qu’on nous ressorte des tiroirs, tel Lazare de son caveau, l’union de la gauche institutionnelle.

La seule à même de faire échec à la politique anti-sociale du gouvernement.

De faire trembler les milieux d’affaire et les spéculateurs.

Et de réchauffer le coeur des vrais militants de gauche, jusqu’ici transis et isolés.

Les 400 familles n’ont qu’à bien se tenir !

Chouette.

__3__

C’est vrai : tout n’est pas gagné, encore.

Et il faudra sans doute un peu de temps avant que ce « rassemblement de la gauche sur des idées et des projets », vanté par François Hollande, ne trouve réellement ses marques.

Tant les trois partis qui le composent, PS, Verts et PC, se sont jusqu’à présent autant illustrés par une totale absence « d’idée ou de projet » que par des désunions si évidentes qu’on aurait pu penser que le mot « rassemblement » était pour eux un gros mot.

Nul doute que ça va changer, désormais.

Oh, pas demain.

Ni après-demain.

Ni après-après-demain non plus.

Mais d’ici les élections de 2012 et la campagne électorale qui les précédera : « C’est un premier acte et c’est un acte important. Nous avons pour perspective de gouverner ensemble », a tonné Hollande, façon sauveur sur le retour.

JPEG - 42 ko

Avant de prendre ses accents les plus messianiquement gauchistes pour promettre : « C’est la gauche qui gagne, c’est la gauche qui veut changer ce qu’elle était et qui veut changer la vie des Français. »

Re-chouette.

__3__

Et en attendant 2012 ?

Euh…

Pas grand chose.

Si ce n’est, révèle le Journal du Dimanche, « la réactivation du comité de riposte » de la gauche, qui se réunit déjà tous les mois".

Une annonce qui ne suffira peut-être pas à faire trembler l’UMP sur ses bases.

Tant ce comité est un alibi.

Club fantôche d’opposants inexistants dont les partis de la gauche gouvernementale affirment invariablement, tous les trois mois depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, qu’il va être réactivé.

Sans que jamais cette prétendue renaissance, toujours annoncée en grande pompe, ne soit suivie d’un effet quelconque.

Oui : ça riposte grave…

__3__

Mais heureusement, ce nouveau programme commun de la gauche ne se limite pas à ces effets d’annonce mensonger, à une ambition électoraliste et une coalition de dirigeants sans envergure, tellement usés par leurs luttes intestines et leurs compromissions qu’ils n’incarnent depuis longtemps plus rien d’autre que leur propre petite personne grabataire.

Non.

Et j’en veux pour preuve le fait que les plus éminents membres du PS, du PC et des Verts se sont déjà mis au boulot.

Cogitant sévère pour se trouver un nom sympa, révèle Le Parisien : « Après l’union de la gauche qui a permis la victoire de 1981 et la gauche plurielle de 1997 », il « faut inventer, trouver une formule » pour baptiser ce rassemblement, estime M. Hollande. L’adjectif « durable » semble avoir la cote.

Durable…

JPEG - 47.9 ko

Comme si c’était une façon de nous promettre qu’on n’est pas prêt d’être débarrassé de ces guignols opportunistes.

Tristes sires préoccupés de squatter la scène médiatique et politique le plus longtemps possible.

Sans jamais être capable de se montrer à la hauteur.

La gauche est peut-être de retour.

Mais ça m’étonnerait qu’on voit la différence.


COMMENTAIRES