ARTICLE11
 
 

samedi 7 février 2009

Sur le terrain

posté à 16h04, par JBB
65 commentaires

Antisémitisme et dévoiement : rappel des faits
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La chose est devenue tristement banale. A tel point qu’on ne compte plus les intellectuels - souvent de gauche et critiques envers la politique israélienne - accusés d’antisémitisme. Alors que « Le Monde selon K » fait naître une nouvelle polémique, il m’a paru intéressant de revenir sur quelques exemples précis. Ou quand l’instrumentalisation de l’antisémitisme sert des intérêts troubles et des combats malsains.

Il fallait quelqu’un pour le dire.

Et c’est le journaliste-éditorialiste Philippe Cohen qui s’en est chargé.

Volant au secours de Pierre Péant, avec lequel il a notamment rédigé La Face cachée du Monde.

Et invitant, en une efficace « supplique » publiée hier sur Marianne 2, ceux qui usent de l’accusation d’antisémitisme pour éviter des questions gênantes et discréditer leurs adversaires à davantage peser leurs mots et motiver leur argumentation.

Philippe Cohen livre ainsi une salutaire mise au point.

Dont voici un large extrait :

Et maintenant Bernard Kouchner. Honte à lui de s’être servi de la communauté juive comme d’un bouclier humain, au lieu de s’expliquer pour de bon sur son affairisme évident ! Que les bien–pensants des rédactions, tous les Aphatie, les Backmann, Jauvert (Nouvel Observateur ), les Bernard (Le Monde) de toutes les rédactions continuent à prétendre que demander des comptes ou contester le patriotisme de Kouchner rappelle Gringoire ou Je suis Partout, et alors, c’est sûr, nous verrons les vocations antisémites se lever à nouveau dans notre pays.
Qu’il continuent, ces idiots inutiles, gonflés de leurs ego de résistants de la 25e heure, à prétendre qu’évoquer la fortune d’une personnalité est antisémite ; qu’ils persistent à défendre les juifs de cette façon et alors là, oui, ils rendront un fier service à tous ceux qui veulent montrer que les juifs sont des intouchables ; qu’’ils’ s’abritent toujours derrière la Shoah pour spolier les Français ou trahir leur pays : qu’ils’ serrent les coudes et forment un bloc uni et solidaire.
Qu’ils dispensent Bernard Kouchner de vraiment répondre aux critiques émises à son endroit au prétexte qu’elles viennent d’un goy et concernent un juif, alors oui, ils auront suscité, stimulé, provoqué le risque de remontée d’un antisémitisme d’un type nouveau, d’un antisémitisme post-Shoah.

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Au fond, l’affaire Péant-Kouchner pourrait être seulement anecdotique.

Et la défense d’un ministre choisissant de pointer l’antisémitisme supposé de celui qui l’accuse, coupable d’avoir utilisé le mot malodorant « cosmopolitisme » et de nourrir un désagréable ressentiment envers ceux qui n’aiment pas assez le drapeau1, cette défense-là pourrait en d’autres circonstances ne pas être fondamentale.

Mais voilà : la pratique s’est faite beaucoup trop régulière, le cas trop récurrent, pour qu’il ne soit pas évident que l’accusation d’antisémitisme est désormais devenue un procédé au service des lâches et des puissants.

Une dévoiement qui mérite que l’on revienne dessus.

Et que l’on s’attarde sur quelques cas emblématiques.

Hop !

Cliquez sur les noms pour lire.

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Edgar Morin

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Il faut être vraiment abruti pour accuser Edgar Morin d’antisémitisme.

Tant l’homme, l’un des plus grands philosophes français, s’est toujours battu pour la vérité et la justice.

Mais voilà : les médiocres le resteront toujours.

Et ces gens prêts à toutes les instrumentalisations ne s’embarrassent ni de l’idée de conscience, ni de celle de morale.

Edgar Morin, donc, a eu le tort de prendre à de nombreuses reprises position sur le conflit israélo-arabe, fustigeant la politique du pire conduite par Israël.

Et de co-signer, avec Sami Naïr et Danièle Sallenave, un article intitulé « Israël-Palestine : le cancer », paru dans Le Monde le 4 juin 2002.

Article dans lequel les trois intellectuels écrivaient notamment :

On a peine à imaginer qu’une nation de fugitifs issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l’histoire de l’humanité, ayant subi les pires humiliations et le pire mépris, soit capable de se transformer en deux générations en peuple dominateur et sûr de lui, et à l’exception d’une admirable minorité en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier.

(…)

Les juifs d’Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoîsent les palestiniens. Les juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les palestiniens. Les juifs qui furent victimes d’un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux palestiniens. Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité . Les juifs, boucs émissaires de tous les maux, ‹ bouc-émissarisent › Arafat et l’Autorité palestinienne, rendus responsables d’attentats qu’on les empêche d’empêcher.

Deux passages qui ont valu à Edgar Morin d’être poursuivi pour antisémitisme par les associations Avocat sans frontière et France-Israël2.

Procès qu’il a gagné en première instance et perdu en appel, avant que la Cour de cassation n’annule en juillet 2006 cette ridicule condamnation pour « diffamation raciale » au motif que « les propos poursuivis, isolés au sein d’un article critiquant la politique menée par le gouvernement d’Israël à l’égard des Palestiniens, n’imputent aucun fait précis de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération de la communauté juive dans son ensemble en raison de son appartenance à une nation ou à une religion, mais sont l’expression d’une opinion qui relève du seul débat d’idées ».

Ouf ?

Bien entendu, tant il eut été désastreux que tous ceux qui s’ingénient sans relâche à faire passer l’antisionisme pour de l’antisémitisme aient gain de cause.

Comme il eut été scandaleux de donner raison à ces pseudo-représentants de la communauté juive reprochant à Edgar Morin son statut de traître et de « juif honteux ».

Point sur lequel l’intellectuel est revenu en présence de l’équipe de Siné Hebdo, dénonçant notamment le « climat d’hystérie et de guerre » dans lequel vit « une grande partie des Juifs en France », toute critique d’Israël par un membre de la communauté étant « considérée comme une trahison absolument ignoble » :

Un dévoiement déploré aussi par un article du Monde Diplomatique d’octobre 2005 :

Entre conscience victimaire cultivée et identification à Israël, les juifs de la diaspora risquent d’oublier qu’ils sont aussi des citoyens du monde, ce qu’était Hannah Arendt, et comme Edgar Morin se plaît à se définir lui-même. Dans le climat de terrorisme intellectuel qu’on cherche à faire régner, il n’y a plus de place pour l’exercice libre de la pensée, notre bien commun, fondement de notre condition d’intellectuels, juifs ou non, à défendre coûte que coûte. Edgar Morin et ses amis l’ont fait, et Le Monde a rempli son rôle en publiant leur texte. Les journaux devront-ils désormais censurer les articles ne se situant pas dans l’axe « officiel » de la communauté ? Tous les juifs de France sont loin de s’y reconnaître, beaucoup refusant de céder devant le spectre de l’antisémitisme renaissant, agité dès que l’image d’Israël s’écorne dans l’opinion publique. Cette instrumentalisation politique de l’antisémitisme mène en effet inéluctablement à sa banalisation. A un certain moment, il finira par ne plus alarmer grand monde.

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Pascal Boniface

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L’affaire Boniface ?

Récemment dénoncée par le site Rue89, elle a ceci de particulier qu’elle ne relève pas d’un dévoiement, mais d’une véritable machination ourdie pour discréditer le chercheur :

Pascal Boniface : antisémite ! A défaut de reposer sur le moindre élément concret, l’accusation a au moins le mérite de la constance. Comme si la répétition inlassable d’une assertion sans fondement pouvait combler le vide du dossier d’un procès en diabolisation instruit depuis plusieurs années.

Voilà en effet bientôt huit ans que le directeur de l’Iris (Institut de recherches internationales et stratégiques) fait l’objet de l’accusation récurrente d’antisémitisme. Périodiquement, ressort une nouvelle « affaire Boniface » ; reposant à chaque fois sur des éléments à charge pour le moins ténus. Mais la réputation sulfureuse de l’intéressé, soigneusement entretenue par tant de « précédents », garantit la permanence du préjugé chez ceux qui ne demandent qu’à être convaincus d’avance. Car un petit groupe, obsessionnel et acharné, s’est, en effet, juré d’avoir sa peau.

Et l’auteur de l’article, Guillaume Weill-Raynal, de relater comment un compte-rendu mensonger d’un débat tenu à Alger fut exploité par ceux qui reprochent au chercheur sa vive critique de l’attitude israélienne face aux Palestiniens.

Soulignant que cette construction artificielle de l’antisémitisme de Pascal Boniface a été reprise par certaines figures médiatiques - soit Elisabeth Levy et Philippe Val - qui n’ont fait aucun droit aux légitimes dénégations de l’accusé.

Et remarquant que « si Boniface est bien ’l’homme à faire taire’, c’est précisément en raison du caractère modéré de ses positions sur le conflit du Proche-Orient, qui ne les rend que plus dangereuses pour les extrémistes de tout poil ».

Une modération dont le chercheur fait notamment preuve dans cette interview accordée à Oumma TV :

Interview dont il faut retenir cette question faussement ingénue : « Est-il permis de critiquer Israël sans être accusé d’antisémitisme ? »

Ainsi qu’un avertissement de bon sens, que certains esprits chagrins s’employant à jouer avec le feu feraient bien de méditer : « A manier ce bâton [de l’emploi à tout va de l’accusation d’antisémite], on risque d’aller vers le pire, on va décrédibiliser la lutte contre l’antisémitisme. »

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Daniel Mermet

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Pas de raison qu’il y échappe, n’est-ce pas ?

Oui : critique engagé de l’attitude d’Israël face aux Palestiniens, Daniel Mermet, producteur et animateur de l’émission Là-bas si j’y suis, a eu droit à son procès.

Et s’est vu accusé d’antisémitisme par l’association Avocats sans frontières, l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF), la Licra, les philosophes Alain Finkielkraut et Pierre-André Taguieff, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France Roger Cukierman3 et le journaliste Alexandre Adler.

Soit un paquet de procureurs, tous reprochant à Mermet d’avoir diffusé une série d’émissions sur le conflit israélo-palestinien, du 18 au 22 juin 2001.

Un passage en particulier déclenchant leur ire, celui où un auditeur s’exprimait sur le répondeur de l’émission et affirmait :

Qu’est-ce que c’est que ce pouvoir mortifère qui se complaît dans les assassinats d’enfants et les mutilations, qui justifie l’inacceptable jour après jour avec une outrecuidance criminelle et qui a l’infâme arrogance de nous traiter de racistes quand on ose timidement protester contre cette conduite indigne ?
On veut juste leur rappeler que depuis cinquante ans, ils reproduisent à dose homéopathique l’horrible injustice dont ils ont souffert ? Je suis farouchement antisioniste. Je ne suis en rien antisémite.

La mise en cause de Daniel Mermet avait alors soulevé un vaste débat.

Et un texte de soutien avait été publié dans Le Nouvel Observateur, rappelant quelques évidences : « Nous refusons ce délire accusatoire et cette exacerbation de la suspicion. Nous refusons cette grave dérive du débat public. Nous refusons cette banalisation de l’antisémitisme. »

Ce qui n’avait pas empêché certains pseudo-intellectuels de se déchaîner à l’occasion du procès pour « incitations et provocations à la haine raciale », fin mai 2002.

A l’image d’Alain Finkielkraut4, auteur à la barre de cet audacieux renversement de perspectives : « 95 % des juifs de France sont sionistes, dans le sens où ils ont une solidarité de destin avec Israël. Mettre au banc de l’humanité cet Etat, en tant que fasciste ou nazi, c’est exclure, sous le masque de l’antiracisme, tous ceux qui, en tant que juifs, le soutiennent. »

Ou d’Alexandre Adler qui, souligne Acrimed, qualifiera Mermet de « journaliste militant », voyant dans son émission l’expression « un peu datée » d’un style qui lui rappelle « l’Europe de l’Est d’antan ».

Bref : de la mesure…

Heureusement, l’animateur-producteur a été relaxé en première instance, puis définitivement par la cour d’appel de Versailles le 20 décembre 2006.

Preuve que même la justice considère qu’il y a des limites à la connerie et au terrorisme intellectuel…

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Bob Sinet

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Nul doute qu’il est inutile de revenir sur ce qui fut l’une des affaires les plus médiatisées de ces dernières années, l’éviction de Siné de Charlie Hebdo pour une chronique jugée antisémite.

Mais il convient toutefois de rappeler que les mots reprochés au dessinateur avaient d’abord été formulés par celui qui se porta partie civile au procès, Patrick Gaubert.

Président de la Ligue contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, cité à l’origine par Libération :

Patrick Gaubert, président de la Licra et ami de Nicolas Sarkozy, assure n’avoir jamais parlé de ces questions avec lui. « Nous partions parfois en vacances ensemble avec une bande de copains juifs à moi, mais ne parlions jamais de religion. » Il remarque qu’aujourd’hui, le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, vient de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser. « Dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient », s’amuse-t-il.

Des propos que Bob Sinet a donc eu le tort de recopier, y ajoutant cette assertion à propos de Jean Sarkozy : « Il fera du chemin dans la vie, ce petit. »

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S’il est inutile de détailler à nouveau les conditions de cette polémique nationale, initiée par le journaliste Claude Askolovitch5, il faut par contre citer quelques déclarations tenues lors du procès par les nouveaux ayatollahs de l’antisémitisme.

Dont celle de Bernard-Henri Levy, déclarant : « Dans le climat actuel, (les) propos (de Siné) sont irresponsables et indignes. On ne peut pas dire d’une femme qui porte le voile qu’on va lui botter le cul, dire d’enfants qui ne mangent pas de porc qu’on va leur jeter un plat de saucisses dans la figure et qu’une conversion au judaïsme est un moyen de s’enrichir et de grimper l’échelle sociale. »

Prise de position qui, dans la bouche d’un homme ayant soutenu envers et contre tout la publication par Charlie Hebdo des injurieuses caricatures du prophète, ne manque pas de sel…

Non plus que celle de son compère, Philippe Val, soulignant que les propos du dessinateur « sont moralement et éthiquement condamnables ».

Une optique heureusement battue en brèche par le procureur, lequel conclut :

« On n’a pas le droit de sortir des phrases de leur contexte satirique. Nous sommes sur le terrain du droit pénal et il ne se réduit pas à la morale. La chronique est politiquement incorrecte mais aujourd’hui tolérerait-on les écrits de Coluche ou Desproges ? On attendait aussi Siné sur des propos de 82 qui incitaient, eux, à la haine. Le procès n’a pas été fait en 82, il ne faut pas lui faire payer ses propos de 82. Je vous demande de bien vouloir relaxer Siné. »

Verdict ?

Le 24 février.

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Une petite liste à laquelle il conviendrait d’ajouter quelques noms.

Dont celui de Rony Brauman, président de Médecins sans frontières, souvent accusé de trahison communautaire pour avoir pris position en faveur des Palestiniens et poser que la nécessaire dénonciation de l’antisémitisme ne saurait exclure la critique de la politique israélienne.

De Bernard Langlois, journaliste de l’hebdomadaire Politis taxé d’antisémitisme par Claude Askolovitch pour avoir pris la défense de Pascal Boniface6.

De l’éditeur Eric Hazan, poursuivi en justice pour avoir publié à La Fabrique L’industrie de l’Holocauste, ouvrage de l’universitaire et écrivain juif américain Norman Finkelstein, par ailleurs enfant de survivants de l’holocauste nazi, qui interroge le rapport à la Shoah.

Ou désormais de Pierre Péant, journaliste d’investigation qui vient de publier le déjà très célèbre Monde selon K.

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S’il n’est pas question que j’évoque un livre que je n’ai pas lu.

Je me contenterai de noter que la réponse de Bernard Kouchner, reprochant à l’auteur des relents antisémites, lui permet de se dégager à bon compte des reproches détaillés qui lui sont faits dans l’ouvrage.

Un contre-feu médiatique très efficace.

Qui a même contaminé le site Arrêt sur Image : invité hier sur le plateau de Daniel Schneidermann, Pierre Péan l’a quitté rapidement, après que le chroniqueur des médias se soit trop longtemps à son goût focalisé sur la question de l’antisémitisme.

Une attitude du maître des lieux, insistant à plusieurs reprises sur l’usage par l’auteur du Monde selon K du mot « cosmopolite », qui a soulevé une véritable bronca des abonnés du site.

Jusqu’à pousser Daniel Schneidermann à publier aujourd’hui une chronique en forme de mea-culpa, dont voici un bref extrait :

Un dernier mot. Vous êtes nombreux à me demander de demander des excuses.

J’en demande volontiers à nos abonnés pour cette fin d’émission que je n’ai pas sû gérer, et pour les dernières réponses dont je les ai privés. Comme le remarquent nombre d’entre vous, dans l’histoire, finalement, on a oublié Kouchner, et c’est le principal effet pervers du crash. L’affirmation de Péan, par exemple, selon laquelle il s’est fait domicilier en Corse, pour être remboursé par le Parlement européen des billets Corse-Paris, affirmation démentie par Kouchner. Vraie ou fausse ? Patrice NoDRM, qui nous suit depuis longtemps, aurait bien aimé savoir. Moi aussi. Et j’avais Péan sous la main. Trop bête.

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Il faut rendre grâce à Schneidermann d’avoir l’honnêteté de battre sa coulpe.

Mais il faut aussi noter combien l’accusation d’antisémitisme a joué son rôle, celle de faire oublier les allégations de Pierre Péan.

Instrumentalisation que Benard Kouchner a habilement effectué.

Et énième épisode du dévoiement de la lutte contre l’antisémitisme, désormais d’abord utilisée pour discréditer un discours dérangeant et disqualifier son auteur.

Une évolution plus que regrettable : catastrophique.

Tant ceux qui croient pouvoir souffler sur les braises de la haine à leur profit ne font que susciter la résurgence du pire.



1 Choses qui ne me plaisent pas plus que ça, hein. Au contraire, même. Mais ce n’est pas la question.

2 Ces deux associations sont dirigées par Maître Goldnadel, qui peut notamment se targuer d’avoir été l’avocat d’Oriana Fallaci dans le procès intenté à la pamphlétaire islamophobe par le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) et d’avoir intenté un procès en 2001 pour révisionnisme à l’éditeur Eric Hazan. Il est réputé proche des milieux d’extrême-droite, mais a gagné le procès en diffamation qu’il a intenté au Mrap pour avoir fait mention de cette proximité. Il est enfin l’un des plaignants du procès fait à Daniel Mermet pour incitation à la haine raciale.

3 Lequel s’était distingué au lendemain de l’élection présidentielle de 2002, déclarant au quotidien israélien Haaretz que le score de Jean-Marie Le Pen était « un message aux musulmans les incitant à se tenir tranquilles ».

4 On doit par ailleurs à Alain Finkielkraut ce pitoyable raccourci, énoncé dans l’ouvrage La Discorde : « La haine des sionistes est la marque progressiste de la haine des Juifs. Je ne dis pas que vous êtes complaisant avec l’antisémitisme, mais vous ne le voyez pas, ni en France, ni ailleurs. Et votre aveuglement est un permis de haïr ».

5 Lequel a été soupçonné par beaucoup, à commencer Daniel Schneidermann, d’avoir gagné ses galons de rédacteur en chef du Journal du Dimanche dans l’histoire.

6 Bernard Langlois répondra en soulignant qu’il « est faux, il est insupportable de répandre l’idée d’une France antisémite, d’une gauche mouvementiste antisémite, d’un parti écologiste antisémite, d’un altermondialisme antisémite, comme s’y emploient avec constance certains inconditionnels de l’État d’Israël, comparables en cela à ces pompiers pyromanes à l’œuvre dans les traditionnels feux de forêts estivaux ».


COMMENTAIRES

 


  • samedi 7 février 2009 à 16h18, par skalpa

    "J’t’assure que c’cri du cœur n’a pas pour but d’être vexant.

    Mais à part « criminel » j’vois pas d’noms pour Sharon son pote texan.

    On peut être anti-FN sans être anti-français au même titre

    On peut être antisioniste sans être antisémite


    Aucun rapport avec les tarés qui cassent du juif aux sorties d’lycée.

    Ni avec les nazillons qui après un pack de kro s’sentent plus pisser.


    Range tes procès d’intention notre manifestation

    S’adresse à ceux qui voient plus loin qu’l’info à sensation.

    Qui pensent à ces réfugiés entassés parents cassés

    Mômes brisés parés pour enlacer

    La mort tellement la vie vaut la peine d’être vécue sous apartheid.

    Dis-moi de quoi ont b’soin les palestiniens à part d’aide.

    Quand l’ prétexte sécuritaire justifie balles rafles et torture.

    Quand un mur infranchissable devient l’ concept du futur."


    Kalash, guerriers sans armes

    à voir en vidéo, ici !

    see ya !

    Voir en ligne : Kprodukt, blog (re)actif et militant(?)



  • samedi 7 février 2009 à 16h44, par Françoise

    Tu as bien fait de parler de ce problème, cela devient lassant. On en arrive à ne plus pouvoir critiquer rien ni personne sans être taxé d’anti-quelque chose, de racisme, d’anti-sémitisme, d’anti-américanisme, etc.. Une bonne façon de faire taire les gens, encore une fois.

    Voir en ligne : http://carnetsfg.wordpress.com/

    • samedi 7 février 2009 à 19h15, par JBB

      C’est en effet vrai pour d’autres -ismes. Mais dans ce cas-là, je trouve ça particulièrement honteux, une arnaque intellectuelle équivalent à du foutage de gueule pur et simple, ces gens s’arrogeant à leur pur profit un combat universel, celui contre l’antisémitisme, qui mériterait de beaucoup plus honnêtes serviteurs.



  • samedi 7 février 2009 à 17h31, par Zgur

    Accuser d’antisémitisme quelqu’un pour éviter de répondre à des question embarrassantes est le plus abject exemple d’un procédé rhétorique dit « homme de paille ».

    J’avais prévu depuis quelques semaines de parler de ce procédé souvent utilisés par les staliniens dans un passé lointain. Je viens seulement de le faire et j’ai rajouté le texte courageux de Philippe Cohen.

    Le texte de Philippe Cohen montre bien, dans la foulée de la défense de Siné l’été dernier, qu’est désormais révolue la période où ce type d’accusation se proférait sans possibilité de riposte efficace.

    On remarquera aussi que ce sont toujours les mêmes, (les BHL, Aphatie, Val, Adler, ...), la même clique qui utilise ces procédés pour délégitimer leurs adversaires.

    Ils sentent leur pouvoir médiatique et symbolique d’intellectuel en vue en danger.

    C’est aussi pourquoi, Internet, cette « Kommandantur libérale » selon le bon mot de Valtaire, leur fait tant peur car ils ne le maitrise pas (au sens du pouvoir) et qu’ils ne peuvent empêcher que s’y publie des choses qui leur déplaisent et qui les contredisent.

    Et ce n’est qu’un début.

    Arf !

    Zgur

    Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...

    • samedi 7 février 2009 à 20h02, par JBB

      Eheh… ces salopards de staliniens ont vraiment tout inventé… En tout cas, je ne connaissais pas l’expression, elle me plaît bien : on comprend tout de suite, à l’entendre, combien il s’agit d’une pur escroquerie intellectuelle.

      « C’est aussi pourquoi, Internet, cette ’Kommandantur libérale’ selon le bon mot de Valtaire, leur fait tant peur car ils ne le maitrise pas (au sens du pouvoir) et qu’ils ne peuvent empêcher que s’y publie des choses qui leur déplaisent et qui les contredisent. »

      Oh que je suis d’accord. Je n’ai pas réussi à retrouver le billet, mais j’ai récemment lu un article pas mal expliquant qu’internet était le moyen pour des classes moyennes déclassées de contre-balancer les pouvoirs et les monopoles en place. Certaines baronnies sont menacées, et c’est particulièrement jouissif.

      • dimanche 8 février 2009 à 01h34, par Zgur

        « j’ai récemment lu un article pas mal »

        Celui-là ? :

        « « Tout le monde a intérêt à transformer Internet en Minitel » »
        Entretien avec Benjamin Bayart

        Qui a intérêt à transformer Internet en Minitel ?
        Tout le monde. Car Internet représente une révolution, au même titre que l’imprimerie. Et les gens à qui Internet fait peur sont à peu près les mêmes à qui l’imprimerie faisait peur. Tout d’abord, ce sont ceux qui ont un business en place. Les éditeurs de DVD ayant remplacé les moines copistes. Ensuite les politiques, qui préfèrent que le peuple se taise. Lors du traité européen, c’était le seul lieu de contestation. Et finalement les gens ont voté non. Cela concernait 10% de la population, ça n’a donc pas eu un réel poids électoral, mais c’est un reflet. Internet est une fenêtre d’expression. Or les politiques préfèrent le modèle TF1 qui calme les esprits, comme nos rois n’avaient pas envie qu’on diffuse du Voltaire ou du Montesquieu. Enfin, ce sont les marchands de tuyaux qui ont tout un intérêt à un Internet à péage où les contenus sont contrôlés et bien rémunérés.

        Source : ecran.fr

        Il est passionnant.
        Autre extrait :

        Si on avait toujours vendu des voitures sans place à l’arrière, on n’aurait jamais considéré que c’est un mode de transport familial. Et forcément le consommateur s’adapte. Il y a une chose fausse en économie qui est de dire que c’est le client qui fait le marché, alors que c’est le marché qui fait le client. Vous n’achetez pas ce que vous voulez, mais ce qu’on vous propose.

        A lire, vraiment.

        Arf !

        Zgur

        Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...

        • dimanche 8 février 2009 à 11h00, par JBB

          Oui, ça doit être ça, merci.

          L’article est aussi passionnant qu’inquiétant, en ce qu’il pose clairement les enjeux qui pèsent sur le net. Et fait bien sentir combien rien n’est gagné, et que cette part de liberté pourrait bien - très facilement - disparaître.



  • samedi 7 février 2009 à 17h38, par Guy M.

    Le soupçon d’antisémitisme est bien pratique pour détourner l’attention du fond, et finalement assez commode d’utilisation (avec un peu d’imagination et beaucoup de mauvaise foi).

    Lorsque Badiou a sorti son « De quoi Sarkozy est-il le nom ? », il s’est vu, entre autres choses, mettre dans la charrette antisémite, au prétexte qu’il utilisait l’expression « l’homme aux rats » pour désigner Sarkozy. La dérivation « rats=radins=juifs » tenait du délire paranoïde le plus pur, mais on en discuta sérieusement !

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • samedi 7 février 2009 à 19h18, par JBB

      « Lorsque Badiou a sorti son ’De quoi Sarkozy est-il le nom ?’, il s’est vu, entre autres choses, mettre dans la charrette antisémite, au prétexte qu’il utilisait l’expression ’l’homme aux rats’ pour désigner Sarkozy. »

      Bien vu, j’avais oublié. Et tu as raison : c’était complètement délirant. C’était à nouveau BHL qui menait la charge, je crois, le même qui a à la bouche les insultes les plus méprisantes quand il s’agit de s’en prendre à des gens qui le dérangent. Le jour où cette baudruche intellectuelle sera réduite à sa juste place, c’est à dire le néant, méritera d’être béni entre tous.

      • dimanche 8 février 2009 à 23h35, par moh

        Le jour où cette baudruche intellectuelle sera réduite à sa juste place, c’est à dire le néant,

        Hélas, trois fois hélas, ça n’arrivera jamais. Vidal Naquet, Deleuze, Bourdieu, Godin, Desproges... nombreux furent ceux qui démontèrent le BHL, soulignèrent le vide de sa « pensée », pointèrent ses erreurs et lacunes, etc.

        Et rien, le cuistre revient toujours sur le devant de la scène, comme si de rien n’était. Avec de nouveaux alliés parmi lesquels l’infâme Philippe Val. Que Val soit d’ailleurs l’ami de l’entartré, au point d’interdire au dessinateur Luz de poursuivre son hilarante série sur les penseurs mondains, montre bien que le Charlie Hebdo contemporain n’est qu’une insulte du vrai Charlie.

        BHL est indestructible car il est ridicule. Et il est puissant car les journaleux médiatiques sont ridicules. Seule sa mort nous débarrassera de lui, tant il est évident que son “œuvre” ne lui survivra pas.

        • lundi 9 février 2009 à 12h27, par JBB

          « Et rien, le cuistre revient toujours sur le devant de la scène, comme si de rien n’était »

          C’est vrai. Les démontages récents de ses oeuvres, que ce soit du livre sur Daniel Pearl, de sa chronique sur la Géorgie ou de celle sur Israël, n’a rien changé. Comme si, ainsi que tu le remarques, tout ce qui démontre sa nullité ne contribue qu’à renforcer sa position. C’est étrange…

          • lundi 9 février 2009 à 21h36, par Moh

            Comme si, ainsi que tu le remarques, tout ce qui démontre sa nullité ne contribue qu’à renforcer sa position. C’est étrange

            Pas si étrange si l’on considère que ses amis, soutiens et lui appartiennent au 1% de la population qui profite du système économique actuel. Ils forment une classe de parasites vivant dans une bulle, insensibles à la misère et à la souffrance et professant une morale de curé pour nous culpabiliser de ne pas accepter ce système. La bourgeoisie financière dans ce qu’elle a de plus caricaturale.

            Ils vivent entre eux, se lisent, se croisent, s’estiment et ne tiennent compte que de leur avis... Ainsi, un Nicolas Demorand peut inviter un Messier et un BHL à « débattre » sans s’apercevoir combien ils sont ridicules car lui-même l’est. Ridicule et cuistre, limite inculte.
            Idem pour le journaleux qui invite Zemmour chaque semaine, ou le Denisot qui invite Val-Duhamel-Nay, le trio qui nous fait regretter l’invention de la télévision.

            L’hygiène mentale nous impose de ne pas débattre mais de rire de ces cuistres. Comme écrivait Cavanna à propos de BHL : « c’est triste de perdre son temps à répondre à des conneries ». D’où il apparait que la tarte à la crème constitue le seul moyen de défense face à eux.

            • lundi 9 février 2009 à 22h25, par JBB

              « Idem pour le journaleux qui invite Zemmour chaque semaine, ou le Denisot qui invite Val-Duhamel-Nay, le trio qui nous fait regretter l’invention de la télévision »

              A te lire, je ne regrette pas de ne plus l’avoir depuis un bail. (Mais quand même : Val-Duhamel-Nay, ça doit dépotter sévère. Limite une drogue dure…)

              Ta description de ces destins croisés des parvenus de l’intellectualisme est parfaite. Quant à ta conclusion, la tarte à la crème comme seul moyen de défense, elle ne m’inspire que ces mots : gloup, gloup, entartons, entartons les pompeux cornichons ! :-)



  • samedi 7 février 2009 à 18h21, par Dominique

    Voyons. Péan parlait dans son livre de notre grand ami BHL et non de BK, or que dit BhL selon un commentateur d’

    @si

     ?
    Citation :
    Bernard Henri-Levy (souligné par Guillaume L. plus bas)
    « Je n’ai jamais vécu dans mon lieu de naissance. La conséquence philosophique, c’est qu’on fait une philosophie de l’abstraction, de l’arrachement, du refus de la racine, du cosmopolitisme, de la citoyenneté quand on fait de la politique, de l’antinaturalisme quand on fait de la métaphysique. »

    Citation :
    BHL, 19 juillet 2006 - Le Point.
    « J’ai envie de leur demander encore comment il était possible de bâtir une riposte qui eût épargné un Liban redevenu, pour son malheur, l’otage d’idéologues et de chefs de guerre irresponsables qui n’ont eu de cesse que d’y construire, en contradiction flagrante avec sa culture, son génie, ses traditions de tolérance, de cosmopolitisme et de paix, un Etat dans l’Etat qui est, d’abord, un Etat terroriste et qui menace toute la région, ainsi que, naturellement, les Libanais eux-mêmes – j’ai envie de leur demander, oui, comment l’on pouvait éviter d’intervenir au Liban dès lors que le gouvernement de celui-ci compte plusieurs ministres Hezbollah ? ; que son président, Emile Lahoud, affirme, chaque fois qu’il en a l’occasion, sa solidarité de principe avec les objectifs et la cause du Hezbollah ? ; que ses routes servent à acheminer roquettes, lance-missiles et transports de troupe vers les lignes de front et les fortins tenus par le Hezbollah ? ; et que c’est à partir des stations radar de ses aéroports et, notamment, de celui de Beyrouth que l’on localise les cibles maritimes israéliennes que vont, comme la semaine dernière, toucher les batteries Hezbollah. »

    Le mot cosmopolitisme serait donc normal sous certaines plumes et non sous d’autres ? Comme c’est étrange de se prétendre accusé d’un grief qui est en fait attribué aux déclarations d’un autre personnage et qui n’a rien de condamnable en lui-même (les antisémites des années trente ont abusé du mot « cosmopolite » mais celui-ci a une vie autre et notamment chez BHL qui l’emploie fort souvent dans un sens positif...)

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

    • samedi 7 février 2009 à 19h41, par JBB

      Remarque totalement bienvenue. Quand on veut tuer son chien, on prétend qu’il a la rage…

      Il est d’ailleurs à noter que un nombre impressionnant d’abonnés d’Asi a réfuté le poids symbolique que Schneidermann prétend donner à ce mot (ce que tu as d’ailleurs dû vérifier par toi-même, puisque je devine que tu es toi-même abonné). En ce qui me concerne, je pense que la focalisation sur ce mot est évidemment un faux débat, mais il ne me viendrait par contre pas à l’esprit de reprocher à quelqu’un son goût pour les choses cosmopolites. Bref, je suis un brin partagé sur le mot, mais par contre plutôt définitif sur ce sentiment d’un faux procès.

      • samedi 7 février 2009 à 20h10, par Dominique

        J’ai dit un peu ce que je pensais par ailleurs chez Irène au sujet de ce mot qui fait office d’écran de fumée, d’autant qu’il se rapporte en fait à BHL qui l’emploie à son égard. Ce n’est pas parce que les antisémites des années trente l’ont dévoyé que le terme a reçu une connotation péjorative absolue et intemporelle, surtout si on se réclame soi-même des valeurs positives du cosmopolitisme comme BHL ! Oui cosmopolite a voulu dire sale youtre apatride et antifrançais à une époque, mais est-ce le cas lorsqu’un intellectuel de nationalité française prend fait et cause pour l’Etat d’Israël et revendique les vertus du cosmopolitisme dans les affaires d’un tiers pays ? Si le mot était venu de gens ayant un lourd passif d’extrême droite comme la famille Pujo ou Le Pen ou Le Hideux (fort bien nommée), je n’aurais pas hésité une seconde sur le sens à donner, mais doit-on faire comme si le seul sens de ce mot était celui qui a été donné par leurs sinistres prédécesseurs ?

        Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

        • dimanche 8 février 2009 à 11h08, par JBB

          « mais doit-on faire comme si le seul sens de ce mot était celui qui a été donné par leurs sinistres prédécesseurs ? »

          Non, je ne le crois pas non plus. Juste regretter que Péant ait prêté le flanc à la polémique en usant de ce terme-là.

        • dimanche 8 février 2009 à 13h38, par Irène Delse

          Merci du lien, Dominique. C’est bien une cas où le terme employé prend des connotations différentes selon le locuteur. Dommage que même un observateur des médias chevronné comme Daniel Schneidermann ne se soit pas fait cette réflexion...

          Voir en ligne : http://www.irenedelse.com



  • samedi 7 février 2009 à 18h53, par wuwei

    Un grand, très grand merci à toi pour cette mise au point. Monsieur « un tiers mondiste, deux tiers mondain » et ses thuriféraires médiatiques ont également l’indignation à géométrie variable, le verbe haut et le mensonge facile dès qu’il s’agit de trainer dans la boue tous ceux qui ont le culot de ne pas apprécier à sa juste valeur la politique humaniste israélienne envers les palestiniens ou l’apport incomparable faite à la démocratie par les troupes de l’Oncle Sam sur les divers chants de batailles où elles opèrent.

    • samedi 7 février 2009 à 19h26, par JBB

      Un grand merci à toi pour cette gentille appréciation.

      « un tiers mondiste, deux tiers mondain »

      J’adore cette expression. :-) Et pour tout le reste de ton commentaire, faut-il le préciser ? Je suis tout d’accord. (dans la joie et la bonne humeur, hop !)



  • samedi 7 février 2009 à 19h56, par neyotic

    Ces schémas sont permanents, regardez l’affaire René-Victor Pilhes en 88, à propos du livre « L’hitlerien » dans lequel il prevoit ce qui va lui arriver à la publication de son livre.

    Ces comportements lamentables de ces soit-disants intellectuels, ne font que dégrader l’image d’une communauté.

    • samedi 7 février 2009 à 20h09, par JBB

      c’est marrant, je ne connaissais pas du tout cet écrivain, alors que quelques sources, trouvées à la va-vite sur Google, font état de lui comme d’un écrivain les plus reconnus des années 70-80. Ainsi que de son torpillage en règle après l’ouvrage que tu cites. Ça a attisé ma curiosité, je vais essayer de me le procurer.

      • dimanche 8 février 2009 à 09h09, par neyotic

        Oui après ce livre et la cabale dont il a été victime, il a quitté les « bons » réseaux......

        • dimanche 8 février 2009 à 09h18, par neyotic

          J’ai trouvé ça, cela donn une petite idée de la chose.
          http://renevictorpilhes.wordpress.com/oeuvres/

          • dimanche 8 février 2009 à 11h13, par JBB

            C’est « marrant » qu’un écrivain reconnu puisse ainsi disparaître du paysage. Etrange.

            En tout cas, merci pour le lien.

          • dimanche 8 février 2009 à 12h05, par Zgur

            Je ne peux que conseiller la lecture des romans de René-Victor Pilhes qui a créé une oeuvre complexe et subtile ou on retrouve certains personnages de roman en roman. RV Pilhes fait preuve d’une inventivité romanesque débordante mais toujours ancrée dans le réel de notre société française contemporaine (des années 60 à 90 surtout) contaminée par les relents de la seconde guerre mondiale et de la guerre d’Algérie.

            Je conseillerai surtout le dyptique La Pompéi (1985) + Les Démons de la cour de Rohan (1987) qui parle des groupes terroristes français des années 70 (et des manipulations de ces groupes)

            il compose et écrit une œuvre consacrée aux dérèglements de groupuscules d’extrême gauche (brigades rouges en Italie, Bande à Baader en Allemagne, tentations de la gauche prolétarienne en France) .Ce sera La Pompéi en 1985, et sa suite Les démons de la cour de Rohan en 1987, œuvre qu’il sous-titre : » un épisode convulsif et ténébreux de la vie du monde vers la fin du 20 e siècle .

            (On peut ajouter à ces lectures le « Maos » de Morgan Sportès sur ce sujet)

            Mais aussi L’Hitlérien (1988), La Médiatrice (1989) (centré sur les groupes de médias) et La Position de Philidor (1992).

            Son roman le plus célèbre « L’imprécateur » est pas mal non plus, dénonciateur en 1974 des fausses valeurs et des dangers des multinationales et de la mondialisation naissante. Il part un peu dans le délire mystique en fin d’histoire, ce qui m’avait un peu laissé sur ma faim.

            A propos de « L’hitlérien », on trouve dans le lien cité par neyotic ce commentaire de l’auteur :

            Ce livre créa et crée un sérieux malaise chez beaucoup de lecteurs juifs, non en raison de son anti-sémitisme, bien sûr, mais parce qu’il soulève une mauvaise conscience. Défendre inconditionnellement la politique et la stratégie des gouvernements israéliens, même si on en aperçoit les raisons intimes enfouies dans la mémoire et la hantise de la Shoah, finit par coûter cher et détraque les relations entre juifs et non juifs. Il sera intéressant d’observer l’accueil du roman qui suivra La Jusquiame, 10 ans après.

            Je ne me souvient pas de l’accueil qui fut fait à ce dernier roman en date.

            C’est un excellent romancier et si j’en crois les valeurs qui sous tendent ses romans, un type bien.
            Encore merci à neyotic pour le lien vers le blog de RV Pihles.

            Paz y salud

            Zgur

            Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...

            • dimanche 8 février 2009 à 18h45, par JBB

              Zgur, tu es un puit sans fond de culture intelligente. Merci pour toutes ces précisions, tu m’as grandement donné envie de lire ses romans. (Et puis aussi de renforcer mon bagage culturel, parce qu’à te lire, je me rends compte à chaque fois que le mien est plutôt défaillant sur pas mal de trucs… :-) )



  • samedi 7 février 2009 à 21h23, par unavis

    Pour ce qui concerne K., il est clair qu’il cherche à enfumer en accusant Pierre Péant d’être antisémite.
    Mais pour quelle raison ?Dans une démocratie normale, la question du patriotisme d’un homme politique est justifiée.
    Cela n’a rien d’illégal, ni d’interdit, pour un ministre des affaires étrangères de se sentir plus cosmopolite(citoyen du monde) que patriote.Et pourtant cette question ne peut pas être posée, parce que c’est une question politique.
    Cela permettrait de comprendre pourquoi, par exemple, aujourd’hui même, le président a encore fait un pas de plus vers le retour de la France dans l’OTAN, avec l’accord du ministre des affaires étrangères.
    Mais il serait antisémite-pourquoi, au fait ?- de se demander si ce gouvernement prend ces décisions c’est justement parce qu’il n’est pas patriote.
    Mais encore une fois cette question politique ne doit pas être posée : parce que ça reviendrait à se demander au service de qui travaille ce gouvernement.
    D’où la nécessité d’enfumer avec l’antisémitisme.

    • dimanche 8 février 2009 à 11h19, par JBB

      Je ne suis moi-même pas très (pas du tout) porté sur le patriotisme. Mais :

      « ça reviendrait à se demander au service de qui travaille ce gouvernement »

      C’est évident qu’un virage atlantiste s’est opéré et que Kouchner en est l’un des maillons. Je ne lui reprocherais pas ici de travailler contre son pays, mais simplement de faire des choix stratégiques déplorables et de renforcer un système déplorable.

      Mais quand même : la réaction de Kouchner vise peut-être surtout à faire taire certaines questions déontologiques, à commencer par son rôle de consultant et les grossières libertés qu’il prend avec la morale.

      • dimanche 8 février 2009 à 12h53, par unavis

        Le patriotisme n’est pas ma tasse de thé non plus, mais je constate que lorsque quelqu’un veut mettre cette notion en avant, ce qui est complètement légitime, on lui oppose aussitôt la notion de xénophobie et l’antisémitisme n’est jamais loin...
        Je pense que c’est fait pour cacher les intérêts réels pour lesquels travaille le gouvernement actuel français aujourd’hui.
        Par ailleurs je ne crois pas pertinent de séparer les intérêts « privés » comme consultant et les intérêts « publics » comme politicien-humanitaire et ministre des affaires étrangères de monsieur Kouchner, ils sont étroitement liés à la géopolitique mondiale.
        Par exemple on a appris de Bakchich aujourd’hui qu’ il a obtenu une mission de santé de la part du gouvernement Irakien actuel au kurdistan, ce qui n’aurait pas pu être possible s’il n’y avait pas eu la guerre d’Irak, à laquelle il était favorable par ailleurs.
        Je ne dis pas qu’il a fait cela par calcul, je dis que ces intérêts sont liés et qu’on ne peut pas les séparer.

        • dimanche 8 février 2009 à 18h36, par JBB

          « Je ne dis pas qu’il a fait cela par calcul, je dis que ces intérêts sont liés et qu’on ne peut pas les séparer. »

          Oui, et c’est sans doute le propre de tous ces affairistes qui croient garder les mains propres parce qu’ils clament à tue-tête des grands mots vides de sens, morale, honnêteté ou servir l’Etat. Ça me fait penser, même si le rapport est lointain, à ce bouquin de Zola, L’Argent.



  • samedi 7 février 2009 à 23h49, par George Bushmen

    Le vrai tabou c’est que personne n’ose dire que Siné est ennuyeux. Son humour sans drôlerie et son dessin ennuyeux font de lui le Jacques Faizant de gauche. Je ne félicite pas l’imbécile qui a réveillé Siné avec ce faux procès pour antisémitisme.

    • dimanche 8 février 2009 à 00h50, par dogbreath

      Bah, c’est ton avis. Ta lecture. C’est pas un tabou. Ou alors j’ai loupé un truc ?

      Tu peux le crier si ça te chante, personne ne viendra te le reprocher.

      A mon avis, Siné Hebdo est un bol d’air. Je n’y trouve pas que du bon, souvent j’ai envie de chopper Onfray pour lui apprendre à ne pas se tromper de plateau (le coup du Hitler-Staline-même-combat, on se serait cru dans une émission de Ardisson). Mais globalement, je préfère avoir un Siné Hebdo à lire et critiquer que rien.

      Quant à l’humour de Siné lui même, je ne sais pas si on parle de la même chose... Siné ne fait dans l’humour, il attaque. Il ne s’agit pas de Pif, il s’agit de l’Enragé. On lit le même journal ?
      Si tu ne ris pas aux dessins de Siné, ne t’inquiète pas, c’est normal et personne ne t’en tiendra rigueur.

      Bref, c’est pas du tout le sujet.

      Pour y revenir, au sujet, je rajouterais que l’intention de ces accusations grotesques n’est pas de l’emporter sur le terrain de la raison, mais de jeter le discrédit médiatique. Ces accusateurs intempestifs sont démentis par la justice dès qu’il y a procès. Mais peu importe, ce qui compte pour eux, c’est qu’on ait pu entendre aux infos « Daniel Mermet accusé d’antisémitisme ». Le mal est fait.

      • dimanche 8 février 2009 à 11h31, par JBB

        @ George Bushmen : ce n’est (quand même) un peu pas du tout la question.

        @ Dogbreath : « souvent j’ai envie de chopper Onfray pour lui apprendre à ne pas se tromper de plateau »

        Oh que oui :-)

        « mais de jeter le discrédit médiatique. Ces accusateurs intempestifs sont démentis par la justice dès qu’il y a procès. »

        Tout à fait. Un vieux classique : persiflez, persiflez, il en restera toujours quelque chose…

        • dimanche 8 février 2009 à 15h36, par George Bushmen

          C’est vrai, le persiflage fait du mal par lui-même, les justifications et les preuves n’y changent rien. Voir comment la gauche de droite a tapé sur Val sans jamais vérifier quoi que ce soit... On se retrouve maintenant avec des gens qui en viennent à défendre le Hezzbollah pour ne pas être « gauche tiède et vertueuse » façon Val ou Onfray.
          S’il faut absolument être trépané pour être de gauche, j’espère que ce sera avec un anesthésique plus efficace que Siné hebdo ! Oui, Val et Onfray sont des têtes à claques, ils ne sont pas beaux, ils aiment la philo, ils étaient bons à l’école, ça se voit tout de suite. Mais souvent, ils ont raison.
          Je sais je tape fort. Mais si on a un gouvernement de droite qui applique la politique la plus à droite de l’histoire de France, c’est bien parce qu’on a la gauche la plus bête du monde. Et parfois, au nom de Noam Chomsky qui est pourtant un des hommes les plus intelligents du monde. C’est triste.

          • dimanche 8 février 2009 à 18h15, par JBB

            « Voir comment la gauche de droite a tapé sur Val sans jamais vérifier quoi que ce soit... »

            C’est marrant, je croyais que c’était Val qui ne vérifiait jamais rien…

            « On se retrouve maintenant avec des gens qui en viennent à défendre le Hezzbollah pour ne pas être ’gauche tiède et vertueuse’ façon Val ou Onfray. »

            Bravo, très joli raccourci. Comme l’ensemble de votre commentaire, d’ailleurs. Ne seriez-vous pas rédacteur en chef dans un hebdo jadis bête et méchant ?

            • lundi 9 février 2009 à 01h32, par dogbreath

              Mort de rire !!!
              On voit, Bushmen, qui sont tes maîtres : tu distribues les intelligences de façon professorale et sans argument et accuse les autres d’être responsables d’un truc inouï (ici on doit lire que Sarko doit sa victoire à Siné). Tu veux pas nous taxer d’antisémitisme ?, on s’ennuie.

              Bon, c’est pas très intéressant ton truc.

              • lundi 9 février 2009 à 10h10, par Luc Nemeth

                est-ce qu’on ne pourrait pas se cotiser pour racheter à Siné les parts que le sinistre Onfray détient dans la SARL Siné Hebdo, et en échange desquelles le sinistre personnage se voit accorder chaque semaine l’exorbitant privilège de nous infliger sa prose ? Car enfin çà frôle par moments le seuil de souffrance, le vertuiste charabia de cette bonne-soeur stalinaud-« libertaire ».

                • lundi 9 février 2009 à 12h31, par JBB

                  @ Dogbreath : « Tu veux pas nous taxer d’antisémitisme ?, on s’ennuie. »

                  Eheh… ça ne saurait tarder.

                  @ Luc Nemeth : Onfray ne va pas lâcher ses parts comme ça, c’est sa caution « libertaire ». Essentiel pour qu’il puisse continuer à faire semblant d’être un penseur radical.

                • mercredi 11 février 2009 à 12h03, par Pescade

                  je n’ai acheté que le numéro 1 de Siné-hebdo, j’ai trouvé ça très franchouillard, pas très drôle, lourdingue même, et d’une vacuité pathétique avec Onfray, entre autres.

                  En revanche, pour moi l’esprit du Charlie « historique » se trouve dans « Le Plan B » et « CQFD ». Ni dieu ni maître, ni Val ni Onfray.

                  http://www.leplanb.org/accueil/index.php

                  http://cequilfautdetruire.org/

                  (quant au sujet initial… euh… et Pierre Jourde au fait ?) ;-)

                  • mercredi 11 février 2009 à 15h12, par dogbreath

                    Oui pour CQFD et Le plan B. Mille fois oui.

                    Quant à Siné, tu as lu le moins bon des numéros... mais je ne veux pas faire du racolage. Simplement rebondir sur « ni Val ni Onfray » : si Val est le maître de Charlie, Onfray n’est qu’une voix parmi d’autres dans Siné. Je reste attaché à la libre expression et lorsque Siné explique qu’il faut continuer à réglementer la diffusion des idées (bien sûr, il parle là des idées négationnistes), j’ai envie de lui couper l’arrivée d’air. Mais ce qui fait la grosse différence avec Charlie, c’est que l’allégeance à un chef ou à des idées n’y est pas de mise.

                    Pour être clair : je ne fais pas l’article de Siné, je suis plutôt attendri par les débats qu’il génère... sauf quand il s’agit de le comparer avec le torchon de Val.

                    • mercredi 11 février 2009 à 17h54, par L.

                      ... lui « couper l’arrivée d’air » ? Et au motif qu’il rappelle la nécessité d’une élementaire vigilance ?



  • dimanche 8 février 2009 à 09h02, par Ilan Amar

    Vu que je commence à m’y perdre dans tous ces anti-quelque chose, j’ai tenté de me constituer un petit glossaire, en manière de pense-bête.

    antisémite : qui croit à la nature mauvaise d’une supposée « race juive »

    anti-antisémite : 1. qui combat la croyance à la nature mauvaise d’une supposée « race juive » ; 2. par ext. qui croit à la nature mauvaise de l’antisémite

    anti-anti-antisémite : 1. qui récuse les accusations des anti-antisémites ; 2. spécial. qui lutte contre l’instrumentalisation du combat contre la croyance à la nature mauvaise d’une supposée « race juive » ; 3. par ext. qui croit à la nature mauvaise de l’anti-antisémite ; 4. abus. qui croit à la nature mauvaise d’une supposée « race juive »

    anti-anti-anti-antisémite : 1. qui combat l’instrumentalisation de la lutte contre l’instrumentalisation du combat contre la croyance à la nature mauvaise d’une supposée « race juive » ; 2. par ext. qui croit à la nature mauvaise de l’anti-anti-antisémite

    Damned, il vaut mieux que j’arrête, je n’arrive même plus à me cataloguer moi-même.

    • dimanche 8 février 2009 à 12h00, par JBB

      Oui, méfie-toi : c’est un coup à complètement fondre une durite.

      Ceci dit, les définitions sont plutôt bien vues.



  • dimanche 8 février 2009 à 15h57, par BA

    Bernard Kouchner, l’homme qui signe des contrats à 660 000 euros avec des inconnus !

    Après la photo de la porte de la gardienne de l’immeuble d’Imeda, où apparaissait le nom de Bernard Kouchner, publiée par Challenges, c’est au tour du journal Le Parisien de révéler que le nom d’Imeda figure dans les statuts même de la société du ministre, BK consultants. Pour un contrat d’un montant de 660 000 euros !

    660 000 euros : c’est le montant du contrat qu’aurait signé en 2004 Bernard Kouchner, via sa société BK consultants, avec la société Imeda pour réaliser un audit sur « le système de santé du Gabon et propositions de réforme ».

    C’est ce que révèle Le Parisien, dont les journalistes ont réussi à se procurer les statuts de BK consultants, où il est écrit noir sur blanc que la société se crée dans le but de la « signature d’un contrat de consultant avec la société Imeda pour un montant de 660 000 euros taxes comprises ». Pour trois ans de travail.

    http://www.leparisien.fr/politique/...

    Difficile dans ces conditions pour Bernard Kouchner de continuer à prétendre, comme il l’a fait mercredi 4 février dernier au JT de France 2 :

    « Je n’ai jamais appartenu à Imeda ou à Africa Steps (les deux sociétés ayant facturé ses prestations, ndlr) » ou encore qu’il « ne connaissait pas » les dirigeants de ces entreprises : il est rare qu’on signe des contrats pareils, nécessitant la création d’une société ad hoc, avec des inconnus.

    La version kouchnérienne des faits est d’autant plus mise à mal que l’hebdomadaire Challenges a publié cette semaine une photo démontrant que le ministre des Affaires étrangères était bel et bien lié à Imeda et Africa Steps.

    http://www.challenges.fr/actualites...

    • dimanche 8 février 2009 à 18h25, par JBB

      Il est pris total la main dans la boîte à mensonges, donc.

      Je sais que je ne devrais pas, mais je trouve ça très rigolo de voir ce pontifiant personnage très imbu de lui-même ramené à des choses - comment dire ? - plus terre à terre…



  • dimanche 8 février 2009 à 16h50, par Cane

    Ce qui est navrant dans cet article, c’est qu’il met sur le même pied des gens comme Pascal Boniface, Rony Brauman, Bernard Langlois, Edgar Morin, etc... et quelqu’un comme Pierre Péan. Je ne sais pas si Pierre Péan est antisémite. Ce qui me paraît certain, c’est que s’il tenait sur le génocide des Juifs des propos équivalents à ceux qu’il tient sur celui des Tutsis, il n’aurait pas de place dans les médias. Personne ne le laisserait y expliquer qu’un Juif est le premier responsable de la nuit de cristal ou que les bombardements de Dresde et de Hambourg sont aussi graves qu’Auschwitz. Ces énormités sont pourtant à peine du même acabit que les thèses de Péan sur le Rwanda. Pierre Péan n’est pas plus antitutsi que Faurisson n’est antisémite...

    Il y avait une bonne occasion de s’intéresser au génocide rwandais. Mais tout le monde préfère détourner la tête. Cette indifférence cache assez bien un racisme ordinaire de notre société (comme qui aurait dit : un génocide dans ces pays-là...), et puis, c’est si bon d’attaquer l’impérialisme américain, attaquer l’impérialisme français, en France, c’est plus dur.

    • dimanche 8 février 2009 à 18h20, par JBB

      « Ce qui est navrant dans cet article, c’est qu’il met sur le même pied des gens comme Pascal Boniface, Rony Brauman, Bernard Langlois, Edgar Morin, etc... et quelqu’un comme Pierre Péan. »

      Ce qui est navrant, c’est que ce que vous dîtes est faux. Ce ne sont pas les gens que je mets sur le même pied, mais les procédés pour les faire taire. On les accuse d’antisémitisme pour leur ôter tout moyen de parler.

      Pour le reste, je fais partie de ces gens qui connaissent très mal le génocide rwandais, je m’abstiendrai donc d’en parler.

      • lundi 9 février 2009 à 10h52, par Cane

        Vous voulez dire que votre honnêteté intellectuelle vous pousse à dénoncer un procédé inadmissible, même si la « victime » n’est pas claire ? Eh bien, bravo ! (sincèrement). Il me semble cependant que la démonstration de l’ignominie du procédé est plus claire quand la victime elle-même est claire et que par ailleurs, il faut faire attention à ne pas négliger l’antisémitisme réel quand il se montre (et il n’est sans doute pas caché très loin dans les profondeurs de l’inconscient d’une partie des Français (voir par exemple le dérapage bien oublié de Raymond Barre, dans certains cas, l’antisémitisme se voit moins et s’oublie vite, vous ne trouvez pas ?).

        Je ne saurais trop vous suggérer (et suggérer aux lecteurs d’article11) de vous intéresser au Rwanda, qui me parait être un grand tabou, placard soigneusement refermé des pires ignominies auxquelles la françafrique (et donc une grande partie de la« classe politique » française) a été mêlée. Pour cela, un auteur de référence : Colette Braeckman. Le dernier article de son blog me parait limpide pour comprendre l’affaire Péan-Kouchner (voir notamment le dernier paragraphe).

        Voir en ligne : Désireux d’immoler Kouchner Péan fait flèche de tout bois

        • lundi 9 février 2009 à 11h31, par Luc

          sauf erreur de ma part, Cane, vous n’êtes pas tout à fait clair vous non plus... Je ne conteste pas que l’antisémitisme (je parle ici de celui, bien réel, et non de celui qui tient lieu de feuille-de-vigne aux tenants de l’idéologie dominante) soit une réalité ; et qu’il sévit sans doute bien plus qu’on ne le dit, dans des micro-milieux comme celui des journalistes, où les insatisfaits sont nombreux, et prompts à se précipiter sur ce genre de consolation. Mais seriez-vous en train d’insinuer que le French voyou est ici... victime (?!!!), d’une campagne antisémite ? D’avance merci, de votre aimable réponse.

          • lundi 9 février 2009 à 12h44, par JBB

            @ Cane : « Vous voulez dire que votre honnêteté intellectuelle vous pousse à dénoncer un procédé inadmissible, même si la ’victime’ n’est pas claire ? »

            Je veux dire qu’il m’est insupportable de voir Kouchner brandir l’antisémitisme pour ne pas avoir à répondre du contenu du livre. C’est un procédé en effet inadmissible, et qui prouve combien le ministre des Affaires étrangères n’a pas sa conscience pour lui.

            « il faut faire attention à ne pas négliger l’antisémitisme réel quand il se montre »

            C’est justement au nom de cela que j’ai écrit ce billet. Parce que l’antisémitisme m’est insupportable, je comprends d’autant moins qu’on puisse l’instrumentaliser. Et puisque vous en parlez, notez que je m’étonne fort de ne pas entendre tous ceux qui s’indignent de l’usage de « cosmopolite » par Péan (mot que je ne goûte guère non plus, hein) faire bien peu de cas d’un vrai révisionnisme, celui de l’église catholique. Celui-ci n’avance pas masqué, pour le coup, mais je n’ai pas vu Kouchner ou BHL dresser des barricades pour le dénoncer.

            « Je ne saurais trop vous suggérer (et suggérer aux lecteurs d’article11) de vous intéresser au Rwanda »

            Nul doute qu’il est ici des lecteurs maîtrisant la question rwandaise. En ce qui me concerne, je confesse ma méconnaissance du sujet, mais ça changera peut-être un jour. (Par contre, j’avoue que le dernier paragraphe du billet que vous indiquez (que j’avais par ailleurs déjà lu) m’a paru un brin insuffisant pour m’y retrouver dans ce débat.)

            @ Luc : on est d’accord, Kouchner ne paraît victime de rien du tout. Au contraire, même.



  • lundi 9 février 2009 à 19h44, par RC de Toulouse

    En traitant d’antisémite tout le monde et n’importe qui à tout bout de champ, ces gens là vont finir par banaliser la Shoah, pour le plus grand bonheur des négationistes et des vrais antisémites.
    Ainsi, ils font injure à tous les juifs qui sont morts dans les camps et à leurs descendants.

    Si j’étais juif, je monterais une association pacifiste de défense de la mémoire qui attaquerait ces gens là au pretexte de banalisation de la Shoah.

    • lundi 9 février 2009 à 22h26, par JBB

      « ils font injure à tous les juifs qui sont morts dans les camps et à leurs descendants. »

      C’est ce qui me semble l’un des points les plus essentiels. Galvauder, c’est injurier la mémoire.

    • mardi 10 février 2009 à 08h09, par Ilan Amar

      « Si j’étais juif, je monterais une association de défense... »

      Une question pour mon édification personnelle : pourquoi ta position de non-juif (c’est toi qui te définis ainsi) te retiendrait-elle de le faire ?

      • mardi 10 février 2009 à 11h32, par Luc

        Ilan Amar votre position est peu recevable. Vous savez très bien que si RC (qui n’est pas juif) montait une telle association, il serait immédiatement accusé d’... antisémitisme. Par ailleurs ces juifs-de-droite mal élevés, qui se livrent à un grotesque chantage à l’antisémitisme, le font en s’abritant derrière ce qu’il est convenu d’appeler leurs origines : c’est donc bien à la communauté concernée qu’appartient en priorité de réagir, si bien sûr elle estime qu’il y a lieu de réagir, plutôt que de les laisser mijoter dans leur m...



  • mardi 10 février 2009 à 14h54, par Isatis

    Ça fait plaisir à lire, article, citations et commentaires, on se sent moins seul !

    Avantage collatéral, René-Victor Pihles sort de l’oubli et vous donne envie de le lire ; pour l’anecdote, je fus traitée de « mauvaise française » pour « lire cet auteur qui a la haine de son pays » rien de moins, les crétins mal comprenants ne sont pas tous médiatiques ;-)

    Vous lui en mettez une couche à ce pauvre Onffray ! Il choisit Camus contre Sartre, ça suffit en me le rendre un peu moins désagréable ; aïe, je vais m’en prendre une, je le sens :-)

    Le seul truc qui me défrise, c’est le K. attribué au grand ingérent, dur pour Kafka.



  • vendredi 13 février 2009 à 17h52, par Crapaud froid

    Bravo pour cet article qui m’a permis d’y voir plus clair. A force de voir voler les fausses accusations d’antisémitisme, et de lire des trucs qui ne rappellent jamais les faits au départ des polémiques, je n’y comprenais plus rien. Sûr que les fausses accusations sont très dangereuses, car elles finiront par susciter des « vocations » antisémites, à commencer par la mienne !

    • vendredi 13 février 2009 à 20h58, par JBB

      « Sûr que les fausses accusations sont très dangereuses, car elles finiront par susciter des « vocations » antisémites, à commencer par la mienne ! »

      C’est clairement le danger. Et, puisque tu parles de toi, c’est justement le piège à éviter. Tomber dans le panneau du préjugé, c’est permettre la victoire de ces tartuffes et semeurs de haine. Ne pas y succomber, c’est leur faire échec et ramener ces pitres hurlant au loup quand il n’y est pas à leur juste condition, celle de médiocres personnages.



  • dimanche 22 février 2009 à 02h20, par krop

    Une dévoiement qui mérite que l’on revienne dessus. peut être que non ?! « lorsqu’il existe de part et d’autre d’une »armée« des défilés ou des »etangs« dangereux couverts »d’herbes« aquatiques, parmi lesquelles poussent des »roseaux et des joncs, ou bien des montagnes boisées couvertes « d’épaisses broussailles »enchevêtrées«  » oui mon amour ! . il faut y pratiquer des fouilles « approfondies » , CAR c’est dans ces endroits ? en-droit ? que se tendent les « embuscades » ou se cachent les espions...!.sun tzu l’art de la guuuerrrres page 158 art:18. salut

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