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samedi 1er novembre 2008

Entretiens

posté à 01h15, par Lémi
9 commentaires

Pièces et Main d’Œuvre : « Quand on réduit les frais de carotte, il faut bien augmenter les frais de bâton. »
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Froid dans le dos. A parcourir l’ouvrage des activistes grenoblois de Pièce et Mains d’Œuvre (PMO), Terreur et Possession, enquête sur la police des populations à l’ère technologique, on se dit qu’Orwell était un peu léger avec son 1984 et que le totalitarisme technologique n’est plus de la science-fiction... Alors, on a voulu approfondir. Un entretien aussi glaçant qu’instructif.

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« Quand l’histoire pour l’essentiel est devenue l’histoire des sciences et techniques, et plus précisément, celle de l’accélération technologique, la moindre des choses est d’examiner en quoi celle-ci affecte la marche des sociétés et leurs rapports de force. »

Voilà telle qu’énoncée en introduction la démarche intellectuelle à l’œuvre dans Terreur et Possession2, dernière production des agitateurs d’idées de Pièce et Mains d’Œuvre. Pour ce collectif activiste qui avance masqué (ils refusent par exemple de communiquer sur le nombre et l’identité des auteurs de l’ouvrage), il s’agit d’interroger les mutations technologique à l’œuvre en ce début de XXIe siècle, de montrer à quel point le facteur technologique est tout sauf « neutre ». Au fil des pages, on ne tarde pas à comprendre combien cette question est fondamentale et son importance sous estimée.

Le constat ? Les avancées technologiques, habilement encouragées par un État obsédé par le sécuritaire, renforcent notre servitude et envahissent notre quotidien à une vitesse alarmante. Mais en douce… Technologies de contrôle qui peu à peu s’immiscent partout, des corps aux cerveaux, des cartes bleues aux lieux publics, des passes Navigo aux voitures. Un état des lieux alarmant dressé par les activistes de PMO, dans cet ouvrage comme sur le site du collectif : pièces et mains d’Œuvre. Éclairage3.

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Comment est née votre association et comment fonctionne-t-elle ?

Nous ne sommes pas une association, et nous nous tuons, sans succès, à le répéter. Apparemment ce n’est pas audible aux oreilles de la bienpensance grégaire et collectiviste. Nous sommes des individus politiques et nous agissons en tant que tels, essentiellement par les enquêtes et les textes mis en ligne sur Pièces et Main d’Œuvre, mais pas uniquement. Nous pratiquons aussi la publication de journaux, brochures et livres, l’intervention intempestive en réunion officielle, le canular, l’occupation des lieux, et autres faits divers.

Lors d’un entretien, Noël Godin nous citait en exemple votre activisme. Vous auriez réussi à faire annuler un certain nombre de congrès de nano-technologues et d’autres manifestations du même tonneau. Vous pouvez nous en dire plus ?

Légende urbaine inspirée de faits réels. Nous en avons troublé quelques-uns, considérablement.

Vous écrivez : «  L’universitaire des sciences humaines et de la philosophie, s’est rendu à la tyrannie technologique ». Il n’y a plus de chercheurs, de penseurs, qui interrogent vraiment les technologies, remettent en cause leurs bienfaits ? L’objectivité au niveau des avancées technologiques n’existe plus ?

L’objectivité ? Qu’est-ce que c’est ? Il y avait une distance, un esprit critique de la « modernité » (Baudelaire) à la « merdonité » (Leiris) pour aller vite, qui nourrissait la querelle dite « des deux cultures », humaniste/littéraire versus scientifique/technique. On trouvera ici ou là un universitaire isolé (Elisabeth de Fontenay ?) dont l’enseignement contredira tel ou tel aspect de la tyrannie technologique, mais certainement plus l’équivalent d’un Jacques Ellul qui, de toute façon, ne fut jamais prophète en ce pays. En revanche, il y a abondance de discours, de verbiage d’accompagnement par des Stiegler, Latour, Attali, Atlan, Ewald, et on en passe d’aussi fumeux et faisandés pour « glamouriser » intellectuellement les technologies, de la même façon que nombre de plasticiens ou de danseurs les « glamourisent » artistiquement. C’est d’ailleurs cohérent. Les technosciences ayant pris le pouvoir, c’est de leurs potentats que dépendent maintenant les financements et les carrières, et ça, c’est objectif.

Vous écrivez aussi : « la technologie n’est rien d’autre que du pouvoir sur le monde, et de ceux qui en ont le privilège sur ceux qui en sont privés. » La technologie serait l’ultime moyen de contrôle et de domination ?

Pour comprendre ce que signifie l’inégalité technologique, songez à la façon dont les États européens ont conquis le monde depuis le début des Temps Modernes (1492). Ou à celle dont les classes supérieures ont écrasé les classes inférieures depuis les débuts de l’ère industrielle (1750), et davantage encore, toujours plus, depuis la première guerre mondiale. Dieu est avec les bataillons scientifiques. Voici cinq ans que l’armée américaine et ses contingents alliés occupent l’Irak et l’Afghanistan avec infiniment moins de troupes et de pertes qu’un seul jour de guerre à Verdun. Mais bien entendu, la question de la supériorité militaire n’épuise pas le sujet. La police, c’est « l’organisation rationnelle de l’ordre public », à la fois gestion, administration ET discipline, dont la technologie constitue le point culminant. « Technologiser » (pardon pour ce monstre), c’est rationaliser. Chaque instant, la société technologique nous plie et nous éduque davantage à sa rationalité, sous l’autorité des technarques.

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Vous dites que l’histoire désormais est principalement condensée dans « l’accélération technologique ». De nos jours, l’essentiel des évolutions de société se jouerait à ce niveau, ce serait le point déterminant de l’histoire ?

Le point déterminant de l’histoire, c’est après l’histoire qu’on le connaît, et encore convient-il de ne pas abuser des prophéties rétrospectives. L’accélération technologique entre en collision avec deux autres forces, le monde physique, matériel, dont elle dépend, quelque effort qu’elle fasse pour s’en affranchir, et le facteur humain qu’elle tâche aussi d’éliminer. Il n’est pas sûr qu’elle trouve dans un monde essoré à l’os de ses minerais et même de ses ressources élémentaires (eau, sols, air) les moyens de ses ambitions, mais c’est justement son pari : faire toujours plus avec toujours moins. Quant au facteur humain, il est sûr que les foules ne se soulèvent pas tant qu’elles peuvent supporter. Mais quand cela devient insupportable ?… Les émeutes de la faim dont on a vu le retour cet été, en Afrique, après des décennies de « lutte contre le sous-développement » étaient le fait de gens qui sans doute, comme ici, auraient préféré continuer à mener une vie terrible et soumise, dans le déni et l’oubli ; des gens paisibles, ou résignés, ou conscients des rapports de force ; mais qui soudain n’avaient plus le choix. Apparemment, il faudra aller au pire, pour savoir quel était « le point déterminant » de cette histoire.

Parlant de l’état du 21e siècle, de ceux qui s’en font les alliés, vous dites : « ce n’est plus le chien qui montre les dents, c’est les dents qui deviennent le chien. » Sans l’arsenal technologique, l’état n’est plus rien ?

Loin de là. Mais la technologie et spécialement les « hypertechnologies » (nanos, biotech, informatique, sciences cognitives) combinées offrent au pouvoir tout à la fois des moyens de coercition et un champ d’expansion quasi-forcés. C’est un article du Monde Diplomatique qui le remarquait ; « Les commandes de l’État sécuritaire sont aussi massives que celles de l’ancien État providence »5. Elles sont surtout plus judicieuses. L’unification de l’économie planétaire sert justement, entre autres, à réduire les frais de «  providence », totalement improductifs en termes de R&D, à l’inverse du sécuritaire. Quand on réduit les frais de carotte, il faut bien augmenter les frais de bâton. La plupart des groupes industriels et technologiques se diversifient désormais dans l’offre de produits et de services sécuritaires.

Vous êtes très critiques envers les institutions de contrôle censées veiller au respect de nos droits en la matière, comme la CNIL. Ces « garde fous » ne servent à rien ?

La CNIL a été créée en 1978 dans la foulée du scandale « Safari » - premier projet de fichage général de la population - pour endormir l’opinion. Composée de commissaires issus des grands corps d’État et nommés par le pouvoir, financée par ce dernier, elle n’est ni indépendante, ni dotée de capacités décisionnelles – encore moins depuis sa réforme de 2004.
Comme toutes les « autorités » formées sur son modèle, elle n’est pas un garde-fous, mais un pare-feu pour le pouvoir – ou si on préfère, un garde-fous anti-contestataires. Elle permet de détourner des décideurs la contestation des citoyens, pour la dissoudre dans le discours du « respect des droits et des règlements ». Mais quelle différence cela fait-il d’être espionnés par une caméra de vidéosurveillance autorisée par la CNIL, de figurer dans les centaines de fichiers conformes au règles du moment, ou d’avoir le droit de rectifier ses données stockées, autrement dit de contribuer à son propre fichage ? Depuis sa création, la CNIL a permis l’instauration, entre autres, du passe Navigo dont la puce RFID assure le suivi personnalisé des déplacements ; de la biométrie dans les cantines scolaires ; des mouchards électroniques dans les voitures assurées par certaines compagnies ; de la vidéosurveillance généralisée, du passeport biométrique, etc. Tous dispositifs de contrôle et de surveillance conformes aux lois en vigueur. Aussi n’est-ce pas pour des prunes que nous avons, avec d’autres, occupé la CNIL en décembre 2007 et demandé sa dissolution.

Le cerveau serait la dernière zone de manipulation. Elle ne tardera pas à être envahie ?

On sait déjà détecter les mensonges grâce à l’imagerie cérébrale (votre cerveau reconnaît ces lieux que vous niez avoir fréquentés), ou l’intention d’un mouvement avant que celui-ci ne soit effectué. On peut altérer les intentions motrices ou les perceptions, et modifier les comportements par l’implantation d’électrodes dans le cerveau – on le fait pour les tremblements des parkinsoniens, pour l’anorexie et la boulimie, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et la dépression. On téléguide des rats, des singes ou des dauphins via des électrodes implantées. On peut aussi, avec la stimulation magnétique transcrânienne, vous rendre super doués ou complètement stupides. On sait effacer des souvenirs ou en créer de nouveaux. Les interfaces cerveau-machines permettent de commander un ordinateur ou un dispositif électrique par la pensée – mais pourquoi pas l’inverse ? Au Japon, on teste des casques à électrodes pour télécommander les mouvements des cobayes humains.
Les outils de manipulation des cerveaux vont bientôt s’enrichir de dispositifs bien plus performants grâce la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, sciences cognitives et sciences de l’information. Ces prochains mois ouvrira à Grenoble « Clinatec », clinique expérimentale qui testera l’implantation de nano-dispositifs dans le cerveau – sous l’inusable prétexte médical de soigner les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, etc) produites en série par la société industrielle. Outre que les interfaces neuronales, les yeux, oreilles ou hippocampes artificiels donneront naissance à l’homme hybride, bionique, les nano-neurotechnologies ouvrent de belles perspectives aux manipulations cérébrales. C’est François Berger, neuro-oncologue engagé dans Clinatec qui le disait en 2006 devant l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques : il existe « un risque qu’on puisse déclarer que la neurostimulation était utilisée pour modifier la pensée et le comportement ».

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Vous avez également publié « le téléphone portable, gadget de destruction massive ». Quelle thèse y développez-vous ?

Contrairement à ce que ressassent chercheurs et industriels, la technologie n’est pas neutre : quels que soient les « bons ou mauvais usages » qui en sont faits, elle transforme le monde et nos vies. Le téléphone portable est un cas d’école. Ce gadget, dont le développement est le plus rapide de l’histoire des technologies, a bouleversé les rapports sociaux, le travail, notre rapport au temps, à l’espace, à nous-mêmes et aux autres, au prix de ravages environnementaux, sanitaires et sociaux qui sont détaillés dans cet ouvrage. On voit, à travers cet exemple, que les usages, bons ou mauvais, importent peu. Le monde du téléphone portable n’est pas le monde sans téléphone portable, sans que nous ayons jamais eu notre mot à dire sur ce bouleversement qui s’impose à tous, réfractaires ou consommateurs avides.

La surveillance et le contrôle sont partout dans notre mode de vie contemporain. Comment les éviter, concrètement ?

En vous rendant invisible ? En vous retirant de toute vie sociale ? Tout corps plongé dans l’eau se mouille : vivre dans ce monde-là nous contraint à la société de contrôle et de surveillance et il n’y a plus d’ailleurs. Les parcelles des paysans sont surveillées par satellite pour vérifier les déclarations de plantations et ouvrir droit aux primes. On peut se passer du portable (on peut !) et éviter la traçabilité via relais de téléphonie. On peut refuser les papiers d’identité biométriques, à condition de renoncer à sortir du territoire. On peut toujours crypter ses mails, hacker les puces RFID et rendre sa carte bancaire. Mais comment échapper aux caméras et aux 400 fichiers dans lesquels chaque Français figure en moyenne ? La technosphère est un monde total et totalitaire.

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Selon vous, c’est le sécuritaire qui aurait privé la gauche de ses capacités d’opposition. Vous pouvez préciser ?

Le sécuritaire est à la droite et au pouvoir ce que le social est à la gauche, et la critique de la vie quotidienne à la contestation radicale. Une manière concrète de faire de la politique de « proximité », de s’insinuer dans les « quartiers », dans la trame même de la vie « des gens ». Cette stratégie est la version locale et tardive du concept de « sécurité nationale », produit aux États-Unis en 1947, et qui a depuis servi de doctrine à tant de dictatures et d’opérations de terreur, aux colonies, ou dans les pays vassaux (Grèce, Argentine,etc.) Fomenté durant des décennies, le sécuritaire émerge en France métropolitaine en réaction au mouvement de mai 68, et sous le «  libéralisme avancé » des années Giscard. Le « sécuritaire » a permis de laminer la gauche militante en substituant au conflit social, d’abord le conflit ethnique Français/immigrés, vite envenimé par la montée du chômage, et amplifié à la génération suivante par l’opposition entre jeunes « d’Origine » et vieux « de Souche ». La ghettoïsation de populations toujours plus nombreuses, plus pauvres, plus diverses, dans des habitats lugubres et délaissés, le chômage de masse, la délinquance et la xénophobie, ont fini par submerger les militants au début des années 80. Ils ont quitté « les quartiers », et leur départ pour la campagne ou pour le centre-ville a laissé la place au Front National, aux bandes et aux dealers. Ayant créé « la jungle », l’État pouvait imposer à une société en crise son nouveau contrat de protection : le contrôle maximal par tous les moyens de contention imaginables.

Dans votre livre revient souvient cette citation de Victor Serge, formulée en 1921 : « Il n’est pas de force au monde qui puisse endiguer le flot révolutionnaire quand il monte, et que toutes les polices, quelles que soient leur machiavélisme, leurs sciences et leurs crimes, sont à peu près impuissantes. » L’histoire lui a donné tort ? Les polices ne seront jamais impuissantes, toujours gagnantes ?

Les prédictions ne sont pas notre dada. Les théories sont explicatives plutôt que prédictives. Ce qu’on peut dire, c’est que dans l’ensemble, les forces de l’ordre établi perdent quelquefois des batailles, mais à quelques exceptions près – d’ailleurs fort peu ragoûtantes - jamais la guerre. Ces exceptions étant la Chine (1949), Cuba (1959), le Nicaragua et l’Iran (1979), pour l’histoire récente. Il faut se confronter à ces faits, si l’on veut que le mouvement pour l’émancipation, ou même la simple conservation de conditions de vie humaine soient autre chose que la promesse mystique du Royaume céleste. L’autre écueil, c’est que la généreuse et romantique tradition révolutionnaire a toujours mis l’accent sur le facteur humain, politique et héroïque, le peuple insurgé, pour renverser le rapport de forces face à l’appareil de terreur, militarisé et fort de la suprématie technologique. Nous ne pouvons pas continuer à contester sans réévaluer drastiquement le facteur technologique, d’autant que l’accélération technologique lui donne d’année en année une importance croissante dans l’organisation sociale.



1 Ce dessin est oeuvre de l’ami Tristan. Vous pouvez retrouver son coup de crayon sur son site, ICI.

2 Publié par les éditions de l’Échappée.

3 Entretien réalisé par mails.

4 Cette illustration, ainsi que celle utilisée plus bas, est empruntée au site Internet de PMO.

5 A lire ICI.


COMMENTAIRES

 


  • […] on se dit qu’Orwell était un peu léger avec son 1984 et que le totalitarisme technologique n’est plus de la science-fiction...

    C’est de plus en plus évident. Et je me demande comment il est possible de lutter contre cette évolution désastreuse. D’autant plus qu’il semble bien qu’une majorité de gens n’en ont pas conscience, et que certains même, pensant que cela améliore leur « sécurité », approuvent...

    Voir en ligne : http://carnetsfg.wordpress.com/

    • Oui, le « sécuritaire », servi à toutes les sauces, est bien ce qui empêche tout débat concret de se manifester. Faire peur, ça reste encore le meilleur moyen d’empêcher tout débat, de faire valider sans réfléchir des mesures qui renforcent les barreaux de la cage.
      Comment lutter contre ça ? Je me le demande aussi...



  • Pourquoi avoir peur de l’avenir ?

    Il faut avoir confiance dans les gens qui nous gouvernent,ils ne pensent qu’a notre bien.

    Il ne faut pas être comme ces gens (du XIX siecle) qui avaient peur de prendre le train,ils pensaient que ce serait dangereux et qu’il y aurait des problèmes:par ex,que le passage des tunnels provoqueraient des rhumes et des bronchites.

    Nos fiers marins ils ont besoin de la balise Argos pour savoir avec une précision de 150 m ou ils barbotent.Cette balise peut être installée sur un voilier,un canot de sauvetage,même sur des phoques pour les étudier.

    Le GPS normalement a destination des forces armées à été pris pour la navigation maritime,pour nos beaufs avec des 4x4 qui vont chercher les cimetieres ou sont enterrés papi et mamie.(ne pas oublier les Chrysanthèmes)

    Même nos vieux sont a la pointe du progres,la téléassistance assure le maintient a domicile des personnes agées.(l’embetant c’est de savoir qui va changer les couches)

    Madame Dati,vient d’inventer le babyphones pour eviter les suicides.
    Installer des interphones dans les cellules pour éviter les pendaisons.Notre chère et Magnifique Ministre à souligné que ce moyen était« Extremement important pour le codetenu puisse appeler en cas de difficulté ».

    Le babyphone pour rester au courant des faits et gestes de bêbé,pendant ce temps on peut aller au bistrot du coin boire un coup avec ses copains.

    Vous qui êtes en train de lire mon message vous avez internet inventé par la défense USA .

     :-) ;-)

    • Pour le babyphone, c’est certes primordial. Moi qui ai 7 enfants, je ne sais pas ce que je ferais sans. A chaque fois que j’oublie le petit dernier dans le réfrigérateur, paf, le babyphone intervient.

      Plus sérieusement, il est évident que l’idée ici n’est pas de s’en prendre à l’idée de progrès technique dans son ensemble : je ne suis pas (PMO non plus) un partisan de l’âge de pierre. Mais à ne jamais interroger les technologies, à considérer toute avancée comme bienfaisante, on les laisse aux mains de ceux qui en font le pire usage possible (contrôle, surveillance, répression, fichage,...).



  • Notre monde a vu défiler de multiples variantes de sociétés totalitaires, les fanfares jouaient, l’histoire passait.

    Il est juste de penser que celle ci finira au même endroit, à la poubelle, mais il est vrai que tout ce bazar technologique l’encombrera un peu plus et pour un peu plus longtemps, voilà surement la vraie raison de s’en inquiéter.

    Voir en ligne : http://www.lesot.net



  • J’ai bien peur que nos amis de Pièces et Main d’Oeuvre s’égarent quelque peu. Déjà en se montrant d’emblée agressifs quand on leur demande s’ils sont une association « Nous ne sommes pas une association, et nous nous tuons, sans succès, à le répéter. Apparemment ce n’est pas audible aux oreilles de la bienpensance grégaire et collectiviste. » (il ne faudrait pas penser que les personnes qui s’interrogent sur ce qu’est Pièces et Main d’Oeuvre leur sont forcément hostiles et j’aimerais par ailleurs comprendre comment PMO peut parler de « bienpensance grégaire » concernant celles et ceux qui ont des revendications collectivistes. Au contraire, il est surtout de bon ton aujourd’hui d’agir de manière égoïste et nombriliste. C’est cela aujourd’hui la bienpensance grégaire).

    Ensuite, je suis extrêmement choqué et déçu qu’un groupe... (pardon, c’est bienpensant et grégaire) que des « individus politiques » qui ont été pour moi une référence pendant longtemps (je connaissais le site Pièce et Main d’Oeuvre depuis 2006) et ses articles me semblaient aussi percutant qu’instructifs, se trompent à ce point en établissant deux catégories imaginaires(humaniste/littéraire et scientifique/technique). En effet, qui est littéraire n’est (hélas) pas forcément humaniste, qui est humaniste n’est pas forcément littéraire, qui est scientifique n’est pas forcément technologue et qui est technologue n’est pas forcément scientifique, mais même en imaginant que ces deux catégories imaginaire existent, les humanistes/littéraires ne sont pas forcément contre les scientifiques/techniques.

    Et surtout, l’ennemi n’est certainement pas la science ni les technologies. L’ennemi est le système politique et économique qui s’en sert. Celui-ci sert des intérêts privés dans le cadre de politiques sécuritaires et liberticides. Ce n’est pas la science ni la technique qu’il faut combattre, c’est ce système.

    La science, c’est la connaissance. Et la connaissance, c’est une arme. Si elle est publique, la population peut s’en servir contre l’ignorance et l’obscurantisme religieux. Si elle se privatise, elle ne sert que les intérêts de multinationales (souvent au passé bien sombre).

    Si l’on supprime la science, on retourne à l’obscurantisme qui profite grandement à toutes formes de superstitions et de religions.

    En considérant la science comme l’ennemi, on peut lutter aussi contre la médecine car on peut aussi prétendre que la connaissance du corps humain permet de mieux le détruire. C’est absurde.

    La question n’est donc pas de condamner la science, la technologie et la modernité, mais qui est derrière les OGM ? qui est derrière les nanotechs ? qui est derrière la RFID ? Et pour quoi ? Et combattre ces sociétés privées aux projets criminels, combattre ce système économique qui leur donne le pouvoir et cette politique qui casse, brise, flétrit l’humanité, ses droits et ses libertés.

    Et surtout tenter d’opérer une scission entre les populations et la science, la connaissance, revient à affaiblir les populations, et à renforcer les personnes qui voudraient en prendre le contrôle. Les populations deviennent alors vulnérables à tous les projets les plus liberticides et incapables d’un jour s’en affranchir (la connaissance appartenant alors à une élite).

    • Salut, (pour la plus grande part d’accord tant avec l’interview que les commentaires.)
      Le truc c’est que de Asimov à P.K.Dick ou Van Vogt (le 1984 d’Orwell ayant été une critique de 1948) le public de SF est bien renseigné sur cette affaire, j’y ajoute les cinéphiles d’action devenus fan de Matrix plus toute personne ayant lu un peu de philo ou passionnés de sciences... ça commence à faire un peu de monde et pourtant... ça doit pas faire le poids, le programme, vaste, semble inéluctable... comment lutter ?, dites-vous et effectivement pourquoi ce refus d’interrogation, cette quasi impossibilité de critique, cette absence de débat sur ce qui changera radicalement l’humain ?, bref on y va, on y est, et comme disait l’autre quand on y est... vous connaissez la suite. Ben c’est peut-être ça, on y est bien. Voilà l’humanité prête à muer, à muter. Du clonage dit thérapeutique en passant par le trafique d’organe, du silicone même aux nanites on trouve facilement nombre d’exemples, maints symptômes, d’une culture mécaniste du corps, d’objetisation du vivant.

      L’entretient évoque l’allégeance de notre société à une culture biotech toutefois sans en dire la lourde paternité mais l’association qui est faite avec une culture sécuritaire de la surveillance décrit avec justesse je crois l’état d’urgence, chose qui pourrait être identifié sans doute à tort comme de l’hostilité, cette sorte de pédanterie de l’anonymat ici présenté mise à part (Je dois avouer que j’ai fait comme RougeNoir cette erreur dans une lecture en diagonale).
      Faut effectivement se méfier des conjonctures ou des conjonctions et là, présentement, avec un pouvoir qui cède à la tentation génétique, pour ainsi dire et dont la culture politique nous est décrite... vaut mieux se garer.

      Pour la CNIL je ne suis pas tout à fait d’accord. Si l’on peut la penser de paille, le symbole existe, qui fait lever le bouclier tant aux politiques qu’aux internautes sur l’affaire Edwige par exemple... une certaine vigilance peut s’exercer, c’est ce que vous faites ici, bref il y a aussi une culture de la vigilance à côté... parfois de côté, majoritairement, c’est là le problème, j’en suis conscient.

      Le fichage existe depuis un bail, les moyens grandissent à mesure des progrès technologiques, qui irait contre ce constat ?

      Quant à la peur, on pourrait en l’espèce critiquer « l’article » qui proposant un scénario d’occupation neuronale, rien de moins, de manipulation de l’esprit... c’est pas un peu anxiogène ça ? Dans le genre sécuritaire ça pourrait faire un joli tableau, tout autant. Hélas il n’est nul besoin de recourir aux nanotechnologies pour manipuler les foules, les masses, enfin ce que vous voudrez. Des scénarii possibles c’est sans doute le pire que dessine PMO.

      Pour en revenir à l’inéluctable que je subodore de l’affaire : de même qu’on n’empêchera pas un chercheur de chercher, vous n’empêcherez le citoyen contemporain devenu simple consommateur de vouloir « mieux vieillir » par exemple, de vouloir, même si le ridicule ou l’absurde peut s’y concevoir, « mourir en bonne santé ».
      « Je subodore » ça tient de la figure ou de la pose, à dire vrai ça pue, pour dire les choses poétiquement, ça fouette un max ! Va y avoir du monde !, de l’ahurie en cascade, du jubilant à foison prêt à se faire domestiquer la viande et ce qu’elle contient et qui en redemandera tant et plus, en long, en large et de travers ; ça va être le cirque et pire.
      L’humain est curieux ; la sentence est à entendre dans ses deux acceptions, voilà tout.

      Avec l’expression de mes dommages collatéraux,

      Hank.

      PS
      L’annotation du post précédent sur collectivisme et instinct grégaire... j’abonde, faut pas charrier.
      Ah et puis bravo pour les textes d’outre-tombe, un régal !



  • samedi 11 avril 2009 à 19h41, par Crapaud Rouge

    L’article cité en note 5 fait fait encore plus froid dans le dos, car les moyens techniques ne sont rien sans une volonté de les mettre en pratique, surtout quand des intérêts a priori indépendants, ceux des états et des entreprises privées, convergent au point de former un « capitalisme de la peur ». Je vois d’ici le jour où la norme sera d’avoir une puce sous la peau pour pouvoir entrer sur son lieu de travail.

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