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samedi 3 décembre 2011

Le Cri du Gonze

posté à 11h33, par Lémi
26 commentaires

Guns N’ Roses : comment la culture MTV a salopé le monde, et vice-versa

Ils étaient clinquants, immoraux et méchamment formatés rock FM. Régnaient sur l’empire MTV de la fin des eighties et du début des nineties. Et se tiraient la bourre avec Nirvana pour la conquête des cerveaux adolescents de l’époque. Les Guns N’ Roses, parfaits représentants d’une culture de masse heavy-metal aujourd’hui disparue, n’ont rien à faire sur A11. Et pourtant...

Dans le duel à distance que se livraient Nirvana et Guns N’ Roses (ou plutôt Kurt Cobain et Axl Rose, tant les deux leaders/chanteurs dominaient leurs ouailles de la tête et des cheveux) pour la suprématie sur les cerveaux adolescents ahuris du début des nineties, une chose a toujours été claire : Cobain était le bon, l’ange du bourrin, aussi intelligent que sensible, alors qu’Axl Rose était le méchant, un gros crétin mégalomane et machiste saturé de stéroïdes mélodiques. Cobain disparut peu ou prou quand il ne supporta plus son statut planétaire, Rose disparut (des écrans) quand il tenta de dépasser cette stature planétaire pour grimper d’un palier, devenir quelque chose comme le Raël incontesté de l’univers MTV, vampirisateur de cerveaux boutonneux jusqu’à Saturne. Starway to nowhere.

C’est une drôle d’époque, quand on y repense. Une période où les rois des charts étaient des mecs qui balançaient des mélodies si lourdes et sirupeuses que l’appellation metal ne suffisait plus, il fallait rajouter un « heavy » pour bien montrer la pesanteur du truc. Où des groupes comme Bon Jovi, Judas Priest ou Guns caracolaient en tête des ventes avec un mauvais goût absolu et des capillarités from outer space. Ça avait de la gueule, certes, plus que les fadasseries made in MTV actuelles, mais il reste malgré tout une part de mystère, de sourcils levés : il fallait que cette enclave temporelle soit bien disjonctée pour que l’hideux « Jump  » de Van Halen reste cinq semaines le single n°1 des USA (mars 1984). Ou pour qu’en octobre 1988, les trois disques les plus vendus de la planète soient New Jersey de Bon Jovi, Hysteria de Deff Leppard et Appetite for destruction de Guns N’ Roses. Un non-sens esthétique planétaire. Un peu le même genre d’absurdité que tu observes les yeux comme des soucoupes quand, de passage au Laos ou en Bolivie, tu te rends compte que la préoccupation numero uno des mômes du coin c’est le catch ricain. Blam, où sont les neiges d’antan ? Plus dans Babar, c’est certain.

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Un âge d’or esthétique

Pour en revenir au heavy metal FM, un livre sorti récemment piste joliment les modalités de son explosion planétaire : Fargo rock city, confession d’un fan de heavy metal en zone urbaine, signé Chuck Klosterman1, retrace les envolées lyriques d’un jeune bouseux du Dakota du Nord envoûté par une musique balourde, et qui, plus tard, devenu critique rock respecté, n’en démord pas, jolie fidélité autant que pesant fardeau social (essayez donc de briller dans un dîner mondain en dégoisant benoîtement sur Mötley Crue entre poire et dessert...). Ton serviteur étant issu des Vosges (l’équivalent français du Dakota, I guess) et anciennement fan adolescent de Guns et ACDC, il lui est difficile de persifler. Nous autres, ruraux indécrottables, on a tous en nous quelque chose de Deff Lepard. Bref, dans ce récit fendard d’un amour d’adolescence qui ne veut pas lâcher, Klosterman retrace par le détail son itinéraire de fondu du heavy, le type qui à 15 ans n’attendait rien d’autre au monde qu’un nouvel album de Judas Priest. Comme des millions de kids de par le monde.
Nirvana et Kurt Cobain, en un sens, mirent temporairement un bémol à ça en apportant « morale » et beauté au bruit brut et stupide à l’orée de la décennie (Nevermind sort en 1991). L’univers MTV se teintait de conscience et de questionnement vaguement politique. Une confrontation entre deux pôles antagonistes qui ne pouvait pas durer. Quand il vit qu’il ne pouvait pas changer la donne MTV, même en la sabotant (type je montre en direct que tout ça est playback et imposture), toute posture rebelle étant immédiatement digérée et récupérée par le monstre2, Kurt fit boum. Victoire de Rose, fin de l’intermède.

Retour à Guns. De tous les démiurges débiles du rock FM, la bande à Axl Rose (bandana moche, cheveux filasses, ego éléphant) et Slash (haut de forme, tignasse envahissante, solos de guitare à genoux dans des étendues désertes) est celle qui est montée le plus « haut », qui a su imposer une musique vicelarde et immorale à toute la planète. Encore aujourd’hui, passez « Don’t cry », « Welcome to the jungle » ou « Knockin on heaven’s door » (dégoulinante reprise d’un morceau de Dylan), rares ceux qui ne tiltent pas immédiatement, ou alors ils ont vécu dans un igloo lapon au début des années 1990.
Bref, ceusses de Guns avaient trouvé les ingrédients, caracolaient dans les charts et les cerveaux. Pour Axl Rose, ça ne suffisait pas, il fallait plus. Puisqu’ils dominaient la musique, il se prit à rêver d’un autre horizon glorieux : faire la même chose en matière de clips, être au top par les images. Avec dans ses cartons un projet démiurgique, dément, celui de créer en partant de trois hits du groupe (les plus dégoulinants, les moins « metal ») un objet visuel qui ferait date dans l’histoire du rock moche. Chuck Klosterman : « Ce que Guns N’ Roses a essayé de faire (ou – plus exactement – ce qu’Axl Rose a tenté de faire), c’était de prendre les trois ballades de « Use Your Illusion I & II » [double disque sorti en 1991] et de devenir George Lucas. Sans craindre l’hyperbole, on peut dire que c’était le concept vidéo le plus prétentieux auquel un artiste de rock se soit jamais attaqué. Le but était de faire trois vidéos qui puissent exister séparément (et donc, passer sur MTV en haute rotation), mais qui soient également interconnectées de telle façon qu’on puisse les regarder à la suite, comme un film artistique de 22 minutes.  »

Conseil/avertissement aux dépressifs divers : se cogner les trois vidéos à la suite peut provoquer aussi bien l’hilarité que la fin de tout espoir en l’humanité, c’est selon. Pour ton serviteur, la montée en puissance vers la laideur absolue qui s’opère, le non-sens du troisième épisode (de loin le meilleur : Axl Rose sauvé par des dauphins, l’idée relève du divin), la débauche hideuse de moyens font de cette trilogie un putain de bonheur kitsch, une «  chevauchée des walkyries » pour période absurde et obscène. Mais, bon seigneur (et un peu honteux, aussi), je comprendrai les insultes en commentaire...

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Slash = Jésus en cuir

Reprenons. Au départ, donc, M. Rose veut changer le monde des clips. Avec un projet si alambiqué que la folie rôde à chaque image. Trois déjections flamboyantes :

Premier acte : le clip de « Don’t cry », méga-lacrymotube planétaire. 5mn15. On y voit que c’est pas la fête pour Axl Rose qui titube dans la neige avec whisky et pistolet ; il s’engueule chant-mé avec sa girlfriend (la top-model Stéphanie Seymour, sa copine dans la vraie vie), puis sombre dans la picole après un pique-nique funèbre, puis dans l’eau avec sa copine ; puis on comprend qu’il l’a trompé et l’effrontée se fait marave par sa régulière, ce qui permet à Axl de laisser libre cours à ses instincts machistos-lesbiens (ah, les combats de meufs décolletées, tout un art). A un moment, après un accident où il a explosé dans sa voiture, Slash fait un solo en flagellant des genoux, torse nu dans les broussailles. La routine.
Deuxième acte : le clip de « November Song ». 9mn08. Il est sorti après « Don’t cry » mais c’est censé être le début de l’histoire. Sous un fond symphonique, Axl se marie, c’est la teuf, tout le monde se marre en échangeant des alliances et des petits fours et puis, patatras, après 7mn de sucreries maritales, le ton change, il pleut, la pièce montée est salopée par un couillon qui fait un slam dessus pour éviter les gouttes, et – bing ! – la femme d’Axl Rose se retrouve dans un cercueil. Violons, pétales de roses et nouvelle averse à l’enterrement (décidément...). Symbolique lourde, voire heavy, des dinosaures n’auraient pas fait pire/mieux, et ça dure plus de 9 minutes... A un moment, après être sorti d’un pas lourd de la chapelle nuptiale, Slash fait un long solo dans le désert, guibolles tremblotantes et tignasse au vent.
Troisième acte : le clip d’ « Estranged » (ci-dessous), 9mn11 de bonheur kitsch. Censé clore la trilogie, il est hilarant de surréalisme. Une des raisons en est qu’Axl n’est plus dans la vraie vie avec Stéphanie Seymour, qu’elle refuse de participer au tournage et que l’intrigue des deux premiers clips ne tient donc plus la route. Qu’à cela ne tienne, la trilogie doit continuer. On voit Axl échapper à l’arrestation (c’est donc lui qui aurait tué sa copine ?3), because la petite armée qui vient l’arrêter a pas pensé à la mezzanine, c’est ballot. Il en profite pour aller jouer dans un stade, tandis qu’en coulisses un cheptel de fans décolletées roule des lèvres en le regardant à la télé, avant qu’il ne prenne une douche tout habillé, chamboulé qu’il est. Then, après quelques minutes d’ennui, sans prévenir, splah, des dauphins jaillissent sur Sunset Strip. Y’a de l’eau partout, des mammifères marins en veux-tu en voilà, sea-world powa, et c’est tellement aberrant que le spectateur reste immanquablement bouche bée. C’est avant que n’arrive la cerise sur le delirium, soit l’épisode du supertanker loué pour l’occasion – Klosterman : « peut-être la débauche de luxe la plus flagrante et inutile jamais montrée dans une vidéo rock  » –, précédant le grand saut dans l’océan, épilogue fantastique ; Ophélie peut aller se rhabiller. Axl est donc sauvé par les gentils dauphins et un hélicoptère. A deux moments, Slash fait des solos en pliant les genoux, dont un sur l’océan, nouveau Jésus riffant sur l’eau des embruns pleins la tignasse, ça claque.

Les plus courageux (inconscients ?) auront beau regarder l’ensemble plusieurs fois, ils resteront toujours accablés par deux choses : d’abord par l’extrême mauvais goût qui se dégage de ces 22 minutes, musique comme images. Et ensuite par l’absurdité absolue du projet, aussi démentiellement coûteux qu’à côté de la plaque (quel fan, même le plus accroché et débile, aurait pu retrouver son aiguille heavy dans cette botte de foin visuelle aussi hermétique que Finnegans Wake et sirupeuse qu’Elton John ?).

Ce que la trilogie signe, au fond, outre l’arrêt de mort à moyen terme de Gun’s (qui sombra par la suite dans un relatif anonymat. Klosterman : «  Ce projet ultra-coûteux sera au bout du compte un échec commercial et pourrait bien être ce qui a fait passer Guns N’ Roses de plus grand groupe du monde à... eh bien, ce qu’il est aujourd’hui.  »), c’est la fin d’une époque bruyante et tapageuse, continuité soi-disant provocatrice des années 1980, avec son lot d’abrutissements médiatiques et de luxe obscène. Pour un peu, on la regretterait presque : au moins, on se marrait. Depuis, MTV a – entre autres entreprises médiatiques formatant la culture globale – assis sa domination sur l’imaginaire musical adolescent, r’n’b gnangnan, rap vendu et sous-rock FM à tous les étages. Il le savait bien, Cobain, que c’était perdu d’avance. Comment il disait, déjà, l’abruti au bandana ? Ah oui, Lose your illusions...

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1 Collection Rivages Rouge chez Payot-Rivages. L’éditeur est un ami ; d’ailleurs, on l’avait interviewé ici.

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2 Musicalement, aussi. Nevermind et sa production sage, son son lissé, MTV-compatible, déplaisaient souverainement à Cobain. Une fois n’est pas coutume, un bon article de Slate sur la question : « Le Nevermind que vous n’avez jamais écouté. »

3 Question d’autant plus troublante que Stéphanie Seymour – in da real life – l’a quitté en l’accusant de maltraitance et a empoché un joli pactole pour étouffer l’affaire.


COMMENTAIRES

 


  • Salut Lémi,

    J’ai quand même l’impression que tu as un compte à régler avec le métal, toi... La force - et la limite - de toute critique musicale, c’est bien sûr la subjectivité du rédacteur. C’est marrant ; moi-même fils du métal (non repenti, même si je n’en écoute presque plus depuis bien longtemps), je vois ces années tout différemment de toi. D’abord, mettre Judas Priest que Bon Jovi et Guns je trouve ça limite abusé lol et puis c’est historiquement bancal comme comparaison, Judas étant avant tout un groupe des années 70 dont l’importance dans l’histoire du métal et du rock en général est autrement plus significative que celle des autres. Ce qui n’empêchait pas ces braves gens d’avoir des goûts très curieux en matière de sapes et de pochettes d’albums. M’enfin bon, dans ce cas-là, Manowar est un bien meilleur exemple que Priest.
    Pour moi, ces années-là, c’était surtout la guéguerre thrashers-glammers et je faisais clairement partie des premiers (fans de Slayer, du Metallica époque Cliff Burton, de Maiden, même) bien que nullement porté sur la baston. Le mauvais goût, dans les années 80, était uniformément répandu, bien que moins visible chez la plupart des groupes de thrash que chez Mötley Crüe ou Poison pour ne citer qu’eux. Et il était répandu partout, nom de Zeus ! Je ne comprends pas pourquoi tu t’acharnes sur quelques pauvres exemples comme Jump ou autres. On parle de musique po-pu-laire, bordel de merde qui, comme tous les « arts » de l’industrie du divertissement, reflétaient leur époque. Et surtout aux US, puisqu’on parle de groupes ricains. Seuls les punks ricains essayaient vraiment d’aller contre (je pense surtout aux Dead Kennedys) et Cobain, un de leurs derniers représentants, s’y est cassé les dents. Sinon, la plupart de ces groupes confondaient un peu trop souvent leurs grattes et leurs bites (ah, cette indigestion de mauvais solos...)
    Bon, mais dans l’ensemble, je suis d’accord avec toi, hein (même si je te soupçonne d’avoir été glammer à l’époque :). Cette époque marque un tournant, un carrefour, et le punk nous manque cruellement.
    Pour finir, et aussi parce que je n’aime rien tant que compisser les monuments, je te rappellerai qu’en matière de vidéos musicales boursouflées, ridicules, lamentables, émétiques, Guns (qui AMHA aurait pu être un très grand groupe avec un chanteur autre) n’a rien inventé. Mate ou remate-toi The song remains the same. C’est affreux et risible.

    Au plaisir d’en recauser,

    Alexis

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    • Salut Lémi et les autres,

      je colle mon commentaire sous celui d’Alexis, histoire de penser à pas faire de redites, tant je partage son point de vue.

      Tout d’abord merci pour cet article.
      Encore heureux qu’on puisse lire des articles ou chroniques sur le metal même si c’est pas le genre de la maison. D’une part parce que je trouve des analyses ou propos souvent intéressants sur l’autoroute A11 (Juliette 4ever), mais aussi parce que le metal n’est pas un sujet à laisser seulement aux mains des imbéciles (journaleux de tf1, F2 et M6) ou des idiots (mâles pour qui le metal est pas un truc ni de tapette, ni de gonzesse). Il y a des choses pertinentes à écrire sur le genre et tu en fais, Lémi, la démonstration.

      J’ai eu la chance de grandir avec la radio et de n’être affectée par la télé qu’au début des années 90, ce qui signifie que lorsque j’ai pu voir les clips des Guns (certes pas diffusés dans leur intégralité sur le hertzien) j’ai été déçue à un point inimaginable : quiconque comprend un peu l’anglais peut se former une image des textes et si c’est pas le cas chacun peut simplement interpréter la mélodie. Les clips ici rappelés sont le degré zéro de la créativité.
      La mise sur le banc de touche des Guns n’a pas pour autant servie de leçon pour les petits cousins du metal, si certains groupes se contentent, en tout bien tout honneur, d’un montage d’extraits de concerts pour tout clip, il est encore possible de voir des productions vidéos techniquement réussies, mais si l’esthétique peut interroger -libre à chacun d’aimer ou pas l’utilisation outrancière d’effets spéciaux, par exemple-, c’est plutôt l’idéologie que véhicule le clip qui me dérange.
      Revenons-en au Guns, à quoi ça sert de se faire pousser les cheveux, les tatouages et les percings, pour reproduire ce que tes parents et grand-parents ont fait ? Où est la subversion là-dedans ? Regarder les clips des Guns demande du courage : un homme heureux = tatoué + engins motorisés de luxe + nénettes + potes + fiestas enfumées et alcoolisées. Une femme heureuse = mince + épilée + maquillée + robe aux couleurs saturées (code vestimentaire années 90)+ mariage.
      Et maintenant, choisissons 3 clips au hasard de Nirvana (untel se moquait de Heart Shaped Box) et personne n’aura de mal à constater où se trouve le grain (dans la tête ? Ou celui qui fait dérailler la machine ?). Les Guns, que j’ai aimé ado et que j’apprécie toujours écouter mais point trop n’en faut, nous ont resservi visuellement un modèle américain niais et superficiel des années 50 et que nous retrouvons aujourd’hui sous les traits d’un certain rap (meuf, bagnole, réussite financière, tranquillité du p’tit bourgeois qui protège ses intérêts).

      Quel intérêt alors pour les groupes de tourner des clips vidéos ? Passer à la télé et vendre plus d’albums. Est-ce vraiment tout ? Car tous ne passent pas à la télé (une mauvaise auto-prod et c’est pas Prêt A Diffuser). Démarcher à l’aide de cet objet de communication une meilleure maison de disque ?

      Tous les groupes de metal ne succombent heureusement pas à l’appel du clip, et si leur musique ne s’en porte pas plus mal, leur image en sort grandie.

      Bonne continuation,
      Alexandra

      PS : qu’est-ce que ça clope chez les Guns, c’est fou, j’ai commencé à la même période des premiers clips :)

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  • J’ai longtemps considéré la décennie 80 comme un trou noir de la musique contemporaine. La sous-culture MTV,le hard FM, la chute confirmée de certains très bons groupes ou artistes (je pense à Alice Cooper) ne m’en dissuadent toujours pas complètement et, à ce propos, je trouve que les clips actuels en recyclent une partie de la mode et de l’esthétique. Néanmoins, en s’y repenchant, on y découvre aussi Tom Waits, Nick Cave, les déjà cités Dead Kennedys ou le Gun Club et les Cramps. Sans parler de Public Enemy. Je n’ai jamais été fan de ce heavy metal (ou rock gros cul)ici présenté. J’aime toujours AC/DC mais ne le classe pas dans la même catégorie. Seulement, je trouve qu’on a tous nos amours inavouables et, de mon point de vue, ça rend les personnes d’autant plus touchantes et intéressantes (plutôt que l’esthète toujours de bon goût).

    ps : les clips de GNR sont totalement hideux somme toute.

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    • J’ai toujours été soufflé par ce cliché du « trou noir » musical des 80’s : en poussant juste un peu on découvre sans mal des dizaines de groupes ultra influents et innovants, je dirais même plus que dans les froides et si souvent formatées années 90. Je citerais au hasard : Crass, les Dead K, X, the Birthday Party, Dream Syndicate, les 1ers Cure, REM, Sonic Youth et Pulp, Violent Femmes, The Smiths, The Feelies, Big Black...

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  • samedi 3 décembre 2011 Ã  15h01, par Enucléé

    Héhé !
    Je ne connaissais pas le dernier opus de la trilogie, mais c’est un peu le pendant vidéo de l’édition papier d’A11, non ? Le graphiste est vosgien et fan de glam-métal aussi ?

    N’empêche, « You know where you are ? You’re in the jungle baby, you gonna diiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie !!! » renvoie merveilleusement au « ad mortem dies extremus peruenit, accedit omnis » de Sénèque mâtiné d’une critique radicale du système que n’aurait pas reniée l’ultra gauche française si elle restait plus souvent devant sa télé au lieu de s’amuser en taule pour ne pas s’être contentée de regarder passer les trains ou en tout cas pas loin, puisqu’un jour ils ont bien pris un train ou ont au moins prononcé le mot « train » ce qui prouve à l’évidence qu’ils étaient en repérage pour commettre leur ignoble forfait ; vous ne me l’ôterez pas de l’idée à moins que vous soyez vous-même un « sympathisant » de cette entreprise terroriste et je ne saurai trop vous inviter à vous présenter au commissariat le plus proche afin d’en discuter tranquillement avec un officier assermenté.

    Alors on peut dire ce qu’on veut sur les clips niaiseux de mtv mais force est de constater que - niveau baroque - rien ne pourra jamais égaler une interview de Michèle Alliot-Marie.

    Enfin, Monsieur, sachez que le vrai courage c’est parfois de s’affronter à des choses infimes - peut-être insignifiantes à vos yeux, vous qui avez visiblement troqué votre ruralité vosgiennes pour le nombrilisme parisianiste - telles qu’une traînée dans le ciel ou de se régaler d’une seapraad hapukapsaga.

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  • samedi 3 décembre 2011 Ã  17h07, par mathieu.k

    J’ai pas le temps de le lire là, mais le fais vite.

    Juste je mentionnerais la joie dans mon coeur de voir axl et ses copains mentionnés sur A11. Riche idée que voilà.

    A tobien pour un vrai retour.

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  • samedi 3 décembre 2011 Ã  21h14, par Wroblewski

    Moi je suis allé adorer mon idole en novembre au Zénith, je voulais juste vous le faire partager. That’s the way I like it baby !

    Ici :http://www.youtube.com/watch?v=s5OJ...

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  • dimanche 4 décembre 2011 Ã  03h37, par un-e anonyme

    Tu te gourres, mec. J’ai vécu dans un igloo lapon au début des années 90. Mais même là t’échappe pas à ça, bicose la télé.
    Sinon, tu nous fais un papelard sur J.-J. Goldman versus Balavoine ? Steuplè.

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  • verry good le lien avec Charles Manson et le blanc sectaire new age, comme s’ils étaient tous enfermés diaboliquement. Comme le nom l’indique : des armes et des roses. je n’en regrette aucun, sauf les mélodies, envoutantes forcément.

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  • Salut,
    Punaise, j’aurais pas parié lourd sur le fait de voir le clip de « Estranged » ici un jour. Bon, j’ai pas eu le courage de le revoir là, mais je m’en souviens encore douloureusement. A l’époque, y avait plusieurs factions de fans, Et là aussi, Rose était le méchant qui bousillait tout. Moi, j’étais pour Slash et Duff.
    Je voudrais quand même mentionner que « Appetite For Destruction » reste une borne importante dans mon cheminement musical. C’est un album intense, varié, sans aucun remplissage, et où les singles pouvaient être tirés au sort.
    Bon, passons au cas Cobain. Effectivement, il y eut quelques mémorables sabotages télé. Mais parallèlement, il n’a jamais cessé de collaborer avec MTV, contrairement à d’autres.
    Pearl Jam, régulièrement présenté comme une bande de suiveurs vendus, a arrêté de tourner des clips après le 1er album. Sage décision qui contribue au fait qu’ils sont encore là aujourd’hui, à ma grande satisfaction (Un doc passionnant signé Cameron Crowe vient de sortir pour leurs 20 ans, ça vaut le coup d’oeil).
    Et si le clip de « Estranged » fout la honte, j’en dirais autant de celui de « Heart Shaped Box » (1993) :
    http://www.youtube.com/watch?v=n6P0...
    Alors halte à l’hagiographie Cobainiste.

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  • Et c’est « November Rain », pas « November Song ».

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  • J’adore j’adore j’adore les chroniques de Lémi.
    Mort de rire du début à la fin. Faut dire que les guignols de Gun’s, ça aide pour un article comique...

    L’univers MTV se teintait de conscience et de questionnement vaguement politique. Une confrontation entre deux pôles antagonistes qui ne pouvait pas durer.

    Oui, ils ont essayé mais considérant leurs projets futurs - rendre la planète entière totalement débile pour pouvoir vendre des vessies à la place des lanternes - cet état d’esprit était hautement incompatible.

    Le pire, c’est que c’était voué à l’échec. Ce n’est pas un hasard si le public visé, c’était les ados. On était tout de même hyper influençables et aussi très cons.
    Je me rappelle de cette période où Kurt faisait le con pour faire passer des messages. Le public - des jeunes cons comme moi (à l’époque hein, maintenant ça devient « vieux con ») en grande partie - trouvait ça juste « trop cool », achetait plus de Nirvana, et desservait sa cause finalement.
    Plus Kurt envoyait des signes, plus les fans achetaient, plus les producteurs se gavaient, etc... Et même ça déjouait sur Nirvana car on disait qu’ils critiquaient le système dont ils abusaient eux-même.
    Bref, ces salauds ont toujours un train d’avance mais on les niquera bien un jour ou l’autre. _ ;-)

    Je me permets de faire un parallèle avec le rap à lire absolument, les textes de Hamé, du groupe « La Rumeur » : (Insécurité sous la plume d’un barbare). Le lien que j’(ai mis ne pointe pas forcément sur la partie « rap » de ses textes, il faut regarder en fin d’article les autres textes de Hamé pour trouver ses interviews.
    Le même programme de lobotomie généralisée, la même uniformisation, la même cible... Mais qu’est-ce, mais qu’est-ce, mais qu’est-ce qu’on attend pour fout’ le feu ???!!!

    Cdlmt

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  • Je me rappelle Kurt Cobain dire du chanteur des Guns qu’il était bon pour - je cite - aller « se faire pendre par les couilles pour jouer dans un porno japonais ». Classe, non ?

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  • La porte ouverte à toutes les fenêtres

    Je ne sais pas si le petit Lémi a déjà écouté du rock’n’roll dans sa vie.
    Avancer que Nirvana et Guns n’Roses se tiraient la bourre au même titre que les Beatles avec les Stones, c’est aller vite en besogne laborieuse et par la même s’offrir une accroche qu’on ne trouvait pas pour son article, même si cela augure de flagrants anachronismes et choix partiaux (Je partage totalement le commentaire d’Alexis). Nirvana versus Soundgarden, bah, pas besoin de Lémi pour connaitre l’issue, Nirvana versus Oasis, bah non ça colle pas… quoique
    C’est certain, opposer ces 2 groupes, c’était un projet un peu fou, audacieux et celui qui s’y collait se disait que peut-être, en remuant ces cadavres, il se ferait un nom, peut-être bien même qu’il deviendrait le Albert Goldman du pauvre.
    Bon au bout du pénible 2e paragraphe, on ne sait déjà plus trop où on en est avec notre petit Lémi, sûrement azimuté par ses colonies de vacances stupéfiantes au Laos et en Bolivie…« Ca a toujours était comme ça, me soufflait sa maitresse à l’école, il fallait en permanence le recadrer. On a vite compris que sans l’aide de Dieu, il ne s’en sortirait pas ». Mais le petit Lémi ignore la voie spirituelle et n’y va pas par quatre chemins, lui qui seul SAIT l’esthétique et peut seul revendiquer, in fine, de se faire fister par Alain Delon dans un plan-séquence d’Alain Resnais émouvant.
    Pourtant Lémi se drogue toujours autant et aussi mal, ce qui lui fait écrire avec ses pieds des phrases comme « Nirvana et Kurt Cobain, en un sens, mirent temporairement un bémol à ça en apportant « morale » et beauté au bruit brut et stupide à l’orée de la décennie. L’univers MTV se teintait de conscience et de questionnement vaguement politique[Chapeau bas, celle-là c’est ma préférée]. Une confrontation entre deux pôles antagonistes qui ne pouvait pas durer. Quand il vit qu’il ne pouvait pas changer la donne MTV, même en la sabotant, toute posture rebelle étant immédiatement digérée et récupérée par le monstre, Kurt fit boum. Victoire de Rose, fin de l’intermède ».
    Ya pas, la came des Vosges est méchamment coupée et ça fait des ravages…
    http://www.metalhistory.com/
    PS : Ophélie ne se rhabille jamais

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    • C’est bien beau ce cassage, mais y a pas bézef de contrexemples. On aurait aimé un « débat contradictoire » comme diraient tous les connards télévisés. _ :-)

      Cdlmt

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      • mercredi 21 décembre 2011 Ã  00h41, par Alexis

        C’est vrai que ça a viré au cassage (mais de quel cassage parles-tu, celui de Cobain et de Rose ou celui, plus malheureux, de Lémi ?), et c’est un peu dommage tant « Le cri du gonze » est une rubrique vraiment intéressante depuis le début. Petite fausse route du rédacteur, qu’on a connu mieux renseigné. Pas grave.
        Encore une fois, il est très difficile de pondre quoi que ce soit d’objectif au sujet de cette période. Il faut l’avoir vécue, à fond, sans discernement ; il est quasiment impossible, je pense, d’aborder cette époque à froid.
        Pour moi, ces années-là (91-92) signent surtout la mort du métal « décomplexé » (Black album de Lica, désintox de Mustaine et conséquent faiblard Symphony of Destruction de Megadeth, entre autres). L’âge, peut-être ? On pourrait écrire des pages sur la question.

        PS : si Lémi lit ceci, qu’il sache que le « problème avec le métal » dont je parlais n’est qu’une allusion à son article sur Lightning Bolt, au sujet duquel nous avions déjà échangé deux, trois idées.

        Amicalement,

        Alexis

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  • dimanche 18 décembre 2011 Ã  21h56, par xavier bertrand

    Quel snobisme...j’adore.
    Et la musique dans tout ça, finalement ? (Non, parce que c’est sûr que Guns, c’est les seuls « grands » à avoir pondu des ballades sirupeuses).

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  • Bon Lémi (Killminster ?), je serai toi, je la ramènerai pas trop sur le mauvais goût esthétique : dans 20 ans, on se demandera encore comment une version papier d’article 11 aussi laide aura pu tenir plus de six numéros ?
    Sinon respect pour le fond...

    Amicalement,

    Jac.

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  • Ayé, je profite d’un morne samedi soir pour lire enfin le billet.

    C’est chouette. Très bien écrit et très agréable à lire. Mais y’a des trucs qui me gênent. Notamment la mise à jour « d’époques » qui au final n’existent que dans nos subjectivités et n’engagent que celui qui les écrit. Je déteste voir nirvana cantonné au rôle d’objecteur de conscience éphémère, sorte de surgissement de morale et de beauté. Ca me gonfle parce que je ne le ressens pas comme ça. Et une chronique axée sur la musique qui m’explique ce qu’il faut ressentir, ça me renvoie à la haine que j’ai développée pour les critiques rock, qui ne font qu’une chose (comme certains profs ou les intellectuels) : tracer au sol une zone dans laquelle installer leur piédestal, manière de se placer au dessus des faits, des débats et au final du coeur des « choses ».

    Et c’est d’autant plus regrettable dans le billet, que tu excelles dans l’art de mettre à jour ce que toi tu y vois. Avec des tripes et de la subjectivité. Toujours tirer à l’inverse d’un manoeuvre ou d’un eudeline, qui ne représentent qu’une partie des fans de rock : ceux qui ne foutent plus les pieds dans un squat ou une salle lugubre pour écouter ce qui se fait, préférant surfer sur ce qu’ils « savent », auto racontant à l’excès leur trajectoire de mômes des époques où il fallait être. Et écrire au passage une histoire dominante du rock.

    En fait je préfère quand tu parles du groupe et de son esthétique que dans la tentative de mettre à jour une époque révolue. Parce que pour moi c’est une erreur, dans la mesure où le kitch ne s’établit que longtemps après. Et que je sais déjà que mes gamins me regarderont comme un sous-caca quand je leur dirai que j’ai aimé linkin park, alors qu’à l’époque j’avais l’impression d’être « au top ». On est toujours le ringard de quelqu’un, et ne pas devenir des vieux cons implique pour moi d’anticiper le fait de ne pas romancer ce que l’on a vécu à l’excès, comme potentiellement plus pertinent que ce qui se passe maintenant. La vague émo qui a agité le néo métal et le post hardcore, cristallisée dans l’avènement de l’émocore, nous réserve bien des surprises quand nous la regarderons dans 20 piges. J’ai rien à dire, j’en étais. Mais ce sera pas mieux ou pas pire que les guns, juste pas pareil.

    Mais c’est une putain de bonne idée, ça sur le site. Juste quitte à ouvrir un espace différent pour parler de métal, autant déconstruire la manière de parler de l’histoire du rock, comme vous le faites par ailleurs sur l’enquête de terrain. Ou comme il faudrait le faire sur le ciné (héhé).

    A l’époque où j’étais jeune, fou et où je lisais encore, j’avais lu ça, sur l’histoire du métal. C’était bien, j’étais content.

    Et sinon, tout n’est pas mort, et même si je n’arrive plus à être curieux comme avant en matière de heavy-loud-poutrelle, j’écoute encore beaucoup eux, converge, qui tatannent salement.

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  • Et mec si tu es si malin crée un groupe et fait mieux...

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  • dimanche 15 février 2015 Ã  05h18, par Winifred Purcell

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  • Ça parle même pas de MTV mais d’une soi disante trilogie, première fois que j’en entends parler sous cette forme d’ailleurs...ce ne sont que 3 clips de 3 chansons finalement ni plus ni moins !

    L’auteur a des comptes à régler avec GN’R basta, ça pue l’indigestion de journalisme boiteux....

    Et en plus qualifier GN’R ou Nirvana de heavy ou même de métal ça fait doucement rire et démontre toute l’inculture et la méconnaissance du sujet....

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