ARTICLE11
 
 

vendredi 28 octobre 2011

Le Cri du Gonze

posté à 17h27, par Lémi
34 commentaires

« Les Esperados » : comment 77 enterra 68

Août 1977. Deux hommes braquent une banque dans un village d’Ardèche. Ça tourne mal : un flic et deux quidams abattus. Le principal instigateur s’appelle Pierre Conty, « meneur » d’une communauté rurale installée à Rochebesse, au fond de l’Ardèche. Dans un livre-enquête publié en 1982 et récemment réédité par les éditions l’Echappée, Yannick Blanc retrace le parcours de ces « Esperados ».

En 1982, lors de sa première publication, Les Esperados a fait grand bruit dans les milieux concernés. Beaucoup de ceux qui vivaient ou avaient vécu en communauté y virent un coup de poignard dans le dos, un lavage de linge sale hors de la famille. Sujet sensible, surtout pour ceux qui y crurent tant. Raconter la triste épopée de Pierre Conty, flamboyant meneur de « bande » anarcho-rurale autant que fossoyeur d’idéal, c’était ressusciter un passé dont l’évocation faisait d’autant plus mal qu’il avait porté un immense espoir. En remontant le temps, Yannick Blanc ne se contentait pas d’évoquer l’âge d’or des communautés, il creusait là où ça faisait le plus mal, dans leurs racines viciées.

En post-face de cette édition1, en un long texte rentre-dedans et inédit intitulé « Le Taureau par les cornes », l’auteur ne mâche pas ses mots : « Je sais, pour l’avoir vécu, que ni d’anecdotiques descentes de police, ni la pression d’un environnement ’hostile’ - parfaitement indifférent en réalité –, n’ont rien fait à la débandade des groupes soixante-huitistes. De tels phénomènes, s’ils avaient existé, les auraient plutôt soudés et renforcés dans leur importance. Ils ont en fait explosé sous la pression interne des haines multiples, des conflits incessants, de rivalités inexpiables. » Oui, rien de glorieux dans cette affaire ; difficile de jouer aux martyrs ou de trouver des boucs-émissaires : si les enfants de mai 68 ont tout raté, ou presque, c’est de leur faute. À Rochebesse (la communauté de Conty) comme ailleurs.

Un constat sévère - trop peut-être - mais qui a le mérite de prendre la question par un autre bout de la lorgnette, et le taureau par les noisettes. Aux sempiternels « Nous l’avons tant aimé la révolution » made in Dany le jaune, aux souvenirs de jeunesse barricadières ressassés jusqu’à plus soif par une génération opportuniste qui - parfois - nous les broute menu, il s’agit de substituer une critique terre-à-terre et constructive des faillites de ceux qui crurent tout réinventer et qui, dans leur majorité, retombèrent dans les travers de ce système qu’ils dénonçaient2.

***

Pour quelqu’un de ma génération, le nom de Pierre Conty n’évoque pas grand chose. J’étais loin d’être né en 1977, année de la sanglante virée de Conty et Stéphane Viaux-Pecatte, quand le casse d’une banque dans un petit village d’Ardèche tourna au désastre sur-médiatisé. La première phrase des Esperados résume parfaitement l’épisode : «  Quand Pierrot arriva à Rochebesse ce soir-là, il venait de braquer une banque et d’abattre trois personnes dont un flic. Lui-même n’était plus qu’un cadavre ambulant, de la viande pour la guillotine. En moins de trois heures, il était devenu “le tueur fou de l’Ardèche”, comme diraient les journaux, et la terreur bloquait son cerveau sur les scènes de ce cauchemar…  »

Pour reconstituer le parcours de Conty (et, en filigrane, de ses amis et camarades), Yannick Blanc a mené une impressionnante enquête, cinq ans après l’implosion de Rochebesse. Il a retrouvé les acteurs de ce micro-drame, ceux qui étaient là au début, en 1969, quand Conty et sa compagne, après deux années de galère à Antraigue3, eurent l’autorisation de s’installer dans le hameau désert de Rochebesse ; ceux qui ne passèrent qu’épisodiquement rendre visite à la petite communauté ; ceux qui encore aujourd’hui rabâchent les rengaines Flower power comme un mantra fétichiste ; ceux qui ont voulu tout oublier ; les « anars merdiques » qui ne faisaient pas les choses à moitié, les compagnons d’enfance de Conty... Si quelques-uns refusèrent de remuer les souvenirs, beaucoup se prêtèrent au jeu, après un round d’observation méfiante. La voix de Conty fait certes défaut au livre, mais pour une bonne raison : il disparut corps et bien juste après le casse. Condamné à mort par contumace en 1980, il n’a toujours pas refait surface, malgré la prescription. Un mystère qui rajoute à l’aura du meneur de Rochebesse.

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Car Conty est une figure ambivalente. Meurtrier de sang-froid (et pas seulement de flics), figure violente et autoritaire, c’est aussi un homme charismatique et passionné, convaincu par sa mission, par leur mission : recréer un nouveau mode de vie, saborder Babylone en multipliant les expériences de ce type. Un, deux, cent Rochebesse – Che des pâturages... Las, tout n’est pas rose dans la communauté : des amis se déchirent pour des broutilles, les couples se font et se défont à un rythme éreintant et, surtout, les paysans des environs se montrent très hostiles aux nouveaux venus (qui cherchent un peu la merde, faut bien le dire). Bref, ce qui devait monter en sauce ne monte pas. Ceux de Rochebesse restent isolés, peu nombreux, et jamais à l’abri d’un coup dur. Loin de l’auto-subsistance – bêtes et cultures ne suffisent pas –, ils montent des coups de plus en plus risqués, sous l’impulsion de Conty. Jusqu’au tragique épilogue qui met un point final à l’aventure.

Avec ce récit documenté, qui se lit comme un polar, Yannick Blanc ne juge pas. Il raconte, cherche le point d’inflexion, le moment où ça capote, où l’ambitieux idéal communautaire se fait la malle pour être remplacé par une forme de coexistence tendue, plus proche de la survie que de la réinvention de la vie. Bien sûr, Conty porte une lourde responsabilité dans le drame. Mais ce n’est qu’un détail, au final. Ce qui capote, c’est l’époque, le contexte. En 1977, les idéaux soixante-huitards ont vieilli, ils ressemblent plus à une branche pourrie qu’autre chose. «  C’est incroyable d’y avoir tant cru », souligne Blanc dans sa postface. Années bénies et un peu naïves, puis retour de boomerang. Difficile de ne pas penser à la métamorphose d’Haight Hashbury, le quartier hippie de San Francisco, lieu d’utopie fantasmé qui, du jour au lendemain, une fois l’espoir envolé, se fait repère à junkies fatigués, poubelles des idéaux.

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1977, c’est l’année du punk, des autonomes, de la bande à Baader, de la manif de Creys-Malville, de la mise à mort d’Hans Martin Schleyer. Année violente, rude, qui dézingue ce qui restait des idéaux barbus. L’épopée sanglante de Conty s’inscrit parfaitement dans le décor. La « révolution » se fait désormais en perfecto avec bande son stridente, pas en gilet de laine sur fond de Jefferson Airplanes. Ceux qui n’ont pas compris ressassent des souvenirs délavés. Et ceux qui en ont encore l’énergie partent au casse-pipe (dope, casses, baston) en roulant des mécaniques. Autres combats, autres méthodes. Quant à la grande majorité des agités de 68, ils finiront par retourner leur veste, comme l’avait prédit Marcel Jouhandeaux apostrophant les manifestants du Quartier latin d’un cinglant : « Rentrez chez vous ! Dans dix ans, vous serez tous notaires. »

C’est incroyable d’y avoir tant cru. Oui. Surtout pour en arriver là.



1 Le livre vient d’être republié par les éditions l’Echappée.

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2 Evidemment, pas question de mettre tout le monde dans le même sac. Certaines communautés rurales historiques - Longo Mai en est un bon exemple -, plus ou moins issues des retombées des feux de joie de mai 68, continuent leur route vaille que vaille, malgré l’isolement.

3 Le village de Jean Ferrat, censément lieu de chute idéal pour jeunes épris d’idéal communautaire.


COMMENTAIRES

 


  • lundi 31 octobre 2011 à 11h55, par mathieu.k

    Un peu dur mais cool ce papier...

    A noter que outre longo mai, les initiatives de communautés se multiplient partout en France... Même si la vie communautaire stricto sensu semble parfois céder sa place à des réseaux d’entraide qui s’incarnent dans la mutualisation des risques et des ressources... En tout cas y’a plein de trucs intéressants et pas nostalgiques en la matière. Work in progress.

    • mardi 1er novembre 2011 à 13h16, par patrice morel

      A voir (malgré son appartenance au système médiatique du grand capital !!!) cette série vidéo consacrée à Pierre Conty . La seule qui existe apparemment sur cette histoire, comme le livre de Yannick Blanc semble être le seul à évoquer lui aussi le destin de Pierre Conty.

      http://rhone-alpes-auvergne.france3...

      Voir en ligne : Le mystère Conty (France 3, 2007)

      Répondre à ce message

      • mercredi 2 novembre 2011 à 15h36, par Lémi

        @ Mathieu k.

        Un peu dur... oui, peut-être même trop ? Mais qui aime bien châtie bien, isn’t it ?

        A noter que outre longo mai, les initiatives de communautés se multiplient partout en France... Yep, ça mériterait d’ailleurs un billet en tant que tel. Là, par contre, j’évoquais celles nées de l’élan made in sixties (et hors Longo, pas sûr qu’il en reste des masses).

        Work in progress  : on ne saurait mieux dire.

        @ Patrice Morel

        Oui, je suis tombé dessus, récemment, résumé pas si mauvais quand on sait d’où ça vient... Et puis le djingle visuel de début est assez drôle dans le genre cheap (cette voiture qui zigzague à toute bringue sur des routes présumées ardéchoises...)

      • mercredi 14 novembre 2018 à 12h29, par morel

        Vidéo enterrée par le grand capital hi, hi :))



  • lundi 31 octobre 2011 à 11h56, par un-e anonyme

    Incroyable d’y avoir tant cru ? C’est désolant de trouver ici un papier qui n’est que du teasing pour un livre et ne délivre pas d’autre message, à première vue, que ceux de l’époque : « n’y croyez pas trop, vous vous baiserez tous seuls », et pire, « la majorité des agités de 68 finiront par retourner leur veste ». Les renégats, July, Cohn Bendit, il y en a, et il y en a de moins éminents, mais la foule des anonymes peut pas être décrite ainsi. Oui, ils ont eu du mal à le tenir le désir éperdu de changer le monde, mais ces autonomes de 77, où sont-ils passés après 81 ? Pas dans le totoisme en tout cas. Ceux nombreux qui n’ont pas cédé au racket marxiste léniniste d’AD, ils ont eux aussi disparu. Et ce n’est pas le rejet jeuniste des anciens (encore un trait de l’idéologie dominante qui est fait pour assurer la domination) qui va permettre autre chose.

    C’est tout autrement que 77 enterra 68, et d’abord en en assumant l’héritage (librement, pas sur préconisations testamentaires), dans un tout autre contexte. Sombrons pas dans le journalisme.

    • lundi 31 octobre 2011 à 11h56, par un-e anonyme

      quand on pense que Sarko accepte les vues des boches,

      y’a pas photo, c’est l’article qu’il nous faut.

    • lundi 31 octobre 2011 à 11h57, par un-e anonyme

      Déja, Pierre en Ardèche, à l’époque, on le nommait « Pierrot le Fou », tout un programme, et vous devriez voir du coté du groupe rock « Etron fou leloublan », qui en savait long sur le personnage.... et plus que Yannick Blanc n’en saura jamais....

      quand aux caricatures de ceux qui ont fait et/ou connu 68, la plupart du temps elles sont simplement pitoyables !

      Que croyez vous qu’on soit devenus ???

      Les filles et les mecs « biens » que nous étions alors le sont resté, et la plupart des jeunes gens de l’époque peuvent toujours serrer la main des « vieux » que nous sommes devenus....

    • lundi 31 octobre 2011 à 11h57, par Zero.S

      Le livre est chouette, mais je suis assez d’accord avec le message précédent. La vision de mai 68 dans l’article sombre dans le manichéisme un peu stérile, qui ne peut faire que du bien à ceux qui savent pourquoi ils shootent sur cette période-là et non jamais rêvé d’autres choses que d’un costume trois pièces. Rendez-vous dans 40 ans, nous verrons ce que donnerons les utopistes de ce début de millénaire.

      • lundi 31 octobre 2011 à 11h58, par Remugle

        Merci, gars...

        Oublié de signer le texte au-dessus.... Remugle...

        Allah irham waldikoum....

        • mercredi 2 novembre 2011 à 15h40, par Lémi

          @ anonyme

          « teasing pour un livre  » ? Ca me ferait mal.

          Concernant tes critiques : D’abord, ni moi ni Blanc n’utilisons « c’est incroyable d’y avoir tant cru  » dans un sens péjoratif. De loin (faudrait être con). Par contre, il y a un immense fossé entre l’espoir démesuré et grandiose et la situation d’arrivée. Ce que symbolise bien l’histoire de Pierre Conty et de ceux de rochebesse, métaphore parfaite de l’utopie abattue en plein vol.

          Les renégats, July, Cohn Bendit, il y en a, et il y en a de moins éminents, mais la foule des anonymes peut pas être décrite ainsi. Yep, peut être suis-je allé un peu vite en besogne, j’ai l’acide facile en ce moment, et j’ai toujours en travers la gorge les célébrations du quarantenaire de mmêêê 68 (ce dont, évidemment, on ne saurait rendre la foule des anonymes responsables. Par contre, les autres...). De même le rapprochement avec 77 et les totos était peut être un peu maladroit. Il s’agissait surtout de mettre un contexte derrière le récit du livre, de montrer qu’un changement s’opérait. Mais ça demanderait quasiment un billet à lui tout seul, plus fouillé que quelques remarques en passant.

          @ anonyme qui est en fait Remugle maquillé

          quand aux caricatures de ceux qui ont fait et/ou connu 68, la plupart du temps elles sont simplement pitoyables ! Faut croire que j’ai pas vécu cette période. Et que je suis jaloux de pas vivre à une période où c’est possible d’y croire tant. Bref, comme je le disais plus haut, à me relire, me rends compte que me suis laissé emporté par le sujet. Kill your father ce genre.

          et vous devriez voir du coté du groupe rock « Etron fou leloublan » : ça a l’air tentant...

          @ Zero S

          Babos crasseux ! (et, ok, je tourne deux fois ma langue dans ma poche avant de manichéer)



  • lundi 31 octobre 2011 à 11h58, par un-e anonyme

    Bonjour, sur la même période, mais en Italie, lire l’excellent livre « Autonomie » de Marcello TARI aux Éditions La Fabrique. Un document plus qu’intéressant pour apprivoiser certaines expérimentations actuelles qui se déploient en France et ailleurs.



  • lundi 31 octobre 2011 à 11h59, par Comptons

    Bah, on dramatise toujours : 14 morts à Karachi et on ne les compte plus-les morts(lol)- en Afghanistan et ça n’a rien enterré du tout à part eux (re-lol), ça a même fabriqué un président de la république.

    Ce n’est qu’une question de point de vue,en fait.

    • lundi 31 octobre 2011 à 12h00, par Karib

      Je vois bien ce que tu veux dire, Lémi, mais tu as rédigé ton papier un peu vite et parce qu’on te connaît (au moins par tes écrits) et qu’on est exigeant vis à vis de toi, on se dit que tu n’as pas tout à fait volé les réprimandes ci dessus.

      Pierre Conty... plus de trente ans que je n’avais pas entendu ce nom-là et voilà qu’il me saute au visage. Sa photo dans tous les journaux, allégorie barbue de toutes les détestations. Sur Pierrot le Fou sont venues s’agglutiner toutes les haines que les braves gens nous portaient. Le souvenir de mai 68 était encore proche, celui de leur frousse aussi. Bien sûr, mai 68 était mort depuis longtemps, absorbé, métabolisé par le grand collecteur des idéologies, par le retour de la politique politicienne et la fragmentation des terrains de lutte (c’est la grande époque de Michel Foucault.) On commence à croiser des gens qui avouent être au parti socialiste sans craindre le crachat dans l’oeil ou l’éclat de rire spasmodique. C’est l’époque où se préparent, se peaufinent tous les reniements, les passages à l’ennemi, les plans de carrière... d’une minorité visible. Ceux-là, de toute façon, ont toujours été du côté du manche. Trotskystes ou maoïstes pour la plupart (guère qu’un anarchiste dans cette basse-cour, mais le plus célèbre, Cohn-Bendit), ils n’aspiraient déjà en 68 et juste après qu’à diriger, inspirer, « conscientiser » un mouvement qui leur échappait. Ils ont fini où leur « place dans les rapports de production » (salut, Karl) devait les mener : dans l’appareil d’encadrement. Leurs noms sont connus, ils sévissent encore.

      Mais nous, la piétaille, les enragés, les joyeux bordéliques... il est injuste de nous traiter de Cohn Bendit, de Geismar ou de July. Qu’avons-nous fait pour mériter pareil opprobre ?

      En revanche, et là il faudrait lire le livre dont tu rends compte, la dérive sectaire et violente qu’a vécue cette communauté ardéchoise n’est pas sans évoquer des dérapages semblables dans certains milieux anarchistes ou d’ultra-gauche, quoique sur un mode bien différent. Mais c’est une autre histoire....

      • lundi 31 octobre 2011 à 12h01, par Remugle

        Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades, Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades, Sans espoir de duchés ni de dotations ; Nous qui marchions toujours et jamais n’avancions ; Trop simples et trop gueux pour que l’espoir nous berne De ce fameux bâton qu’on a dans sa giberne ; Nous qui par tous les temps n’avons cessé d’aller, Suant sans avoir peur, grelottant sans trembler...

        Et bien oui, ça peut faire rigler (c’est fait pour !)...

        mais c’est nous et on est toujours là....

        Salud y pesetas...

        • lundi 31 octobre 2011 à 12h02, par un-e anonyme

          allez, allez, tous des faux-jetons comme en 40 !

          • mercredi 2 novembre 2011 à 15h42, par Lémi

            @ Comptons

            Pas compris

            @ Karib

            Merci de me tirer l’oreille avec classe. Effectivement, ma tentative de tuer le père politique est tombée à l’eau... Vite en besogne, juste quelques remarques pour boucler un billet qui aurait mieux fait de se cantonner au compte rendu du livre (j’ai fait mon lot de conneries A11 pour 2011, je peux passer à autre chose now).

            Mais nous, la piétaille, les enragés, les joyeux bordéliques... il est injuste de nous traiter de Cohn Bendit, de Geismar ou de July. Qu’avons-nous fait pour mériter pareil opprobre ? C’est évident, non ? Vous avez eu votre mai 68 et pas nous. (smiley vengeur)

            @ Remugle

            Ca me rappelle un autre épisode A11 ou Jb cru 2009 s’était fait tirer les oreilles. Faut croire qu’on est vraiment des petits cons irrécupérables qui n’aiment rien tant que titiller les aînés...

            • mercredi 2 novembre 2011 à 16h08, par remugle

              Bon, allez les p’tits d’jeuns, on vous pardonne et on vous aime bien...

              les p’tits merdeux qu’on était dans l’temps d’avant, genre soixante-huitards, on rencontrait des vieux croulants qu’avaient connu la révolution allemande, ou russe, ou le front popu (z’étaient vraiment croulants !), et puis ceux de Barcelonne ou d’Aragon, ou des maquis, ou les réfractaires d’Algérie, des pieds-rouges...

              Bref, nos ainés, quoi...

              Pétard ! On les a jamais accablé d’avoir raté leurs objectifs...

              Pourriez un peu nous border dans nos plumards, bordel !

              Nous aussi on s’est senti proches de Saint-Just, calomniés et oubliés...!!!

              Pourriez nous faire la bise, avant qu’on aille au lit ???

              Allez, encore un effot pour être révolutionnaires !....



  • lundi 31 octobre 2011 à 12h02, par un-e anonyme

    Salutations,

    Un petit soin supplémentaire à l’égard de votre site web ne serait pas mal venu, en particulier :

     × faire apparaître une adresse où vous contacter
     × revoir un peu la gestion des flux RSS : des doublons sont affichés à chaque rafraichissement du flux, et les liens mènent à une page spip/spip/ ( http://www.article11.info/spip/spip/ )

    Cela apporterait un confort de visite et de lecture qui serait fort appréciable pour les personnes qui ont le même « mode de visite » que moi.

    Bon courage et bonne continuation.

    • lundi 31 octobre 2011 à 12h03, par un-e anonyme

      Bonjour,

      je vais vous donner un petit filon qui vous permettra de contacter dans la journée nos chers muzzs

      L’adresse est bien indiquée dans la publication du 12 octobre du n° 6.

      Il suffit de lire après avoir compté le 17 ème commentaire ( en commençant par le bas )

      bon dimanche.

      • mercredi 2 novembre 2011 à 15h43, par Lémi

        @ Anonyme

        Tadam ! Pour faire bonne mesure, on a changé tout le site, c’était plus simple que les quelques bidouillages suggérés...



  • mardi 1er novembre 2011 à 13h13, par patrice morel

    A voir (malgré son appartenance au système médiatique du grand capital !!!) cette série vidéo consacrée à Pierre Conty . La seule qui existe apparemment sur cette histoire, comme le livre de Yannick Blanc semble être le seul à évoquer lui aussi le destin de Pierre Conty. Je suis l’auteur des reportages, avec de petits moyens mais un peu de bonne volonté mise au service de l’appareil de propagande bourgeois !!! Et je suis très curieux de connaitre les réactions éventuelles ....
    http://rhone-alpes-auvergne.france3...

    Voir en ligne : Le mystère Conty (France 3, 2007)

    Répondre à ce message

    • mercredi 2 novembre 2011 à 15h10, par remugle

      Que veux-tu qu’on te dise...?

      Mon gars, j’ai fréquenté l’Ardèche des communautés dès 1975, Pampanet, Marie-Hélène, Philippe, Joséfa...ça parle encore à quelqu’un ???

      Etron fou Leloublan, le rock de Canterbury, les anars et mai 68, l’acide et tous les hashs du monde...

      En Ardèche, on planait haut !

      Pierrot le fou faisait partie de ces types qu’on rencontrait alors... et qui nous semblaient bien barjots !...

      Pas grand-chose à voir avec ce qui nous animait... mais on n’allait pas les balancer pour autant...

      pareil, j’imagine, avec ceux qui ont pu fréquenter quelques chtarbés d’Action Directe...

      Ton boulot de journaleu rend juste bien compte d’un fait divers....

      Quant à le relier aux révoltés de 68, ça c’est un autre débat...

      A mon très humble avis, ça n’a stricto-sensu rien à voir !...

      Mais Allah est le plus Savant, pas vrai ?!?

      Salud y pesetas...

      • vendredi 27 décembre 2013 à 18h30, par nounours

        Tu ne crois pas si bien dire ...j’étais un des ctarbés d’ad qui une nuit est monté à rochebesse pour y redescendre plus de 200kg.
        De la dyn militaire taxé par conty et autres dans un camp militaire.
        Par la suite on en redescendra plus d’une tonne et à notre arrestation les flics viendront à rochebesse prendre le reste, qq tonnes.
        68, la gp, les luttes de 1970 cette dyn stokée... moi j’y vois comme une continuité .... ;)
        je ne connais pas ce livre mais vais me le payer.

    • samedi 15 juin 2013 à 11h52, par zoé

      J’aimerais beaucoup voir ce documentaire. Le lien est mort...
      Serait-il possible de l’avoir d’une manière ou d’une autre ?



  • jeudi 3 novembre 2011 à 12h51, par un-e anonyme

    Evidemment, il y a la grosse daube de Frémion « le tueur » en série noire, pour ceux que ça intéresse. Quant a Yannick Blanc (tiens c’est fini l’anonymat maintenant ?), son petit coté j’ai tout vu, j’ai tout fait me gonfle un peu, parce que pour ceux qui l’ont pratiqué dans les luttes c’est pas de la tarte. Il serait que dans l’Isère, d’autres voix se fasse entendre !

    Tiens je suis énervé a cette heure ci.

    • mardi 7 février 2012 à 11h53, par Nomed

      Sans doute est ce là, la relève militante et altruiste de la haute conscience politique. Eternelle incompréhension générationnelle et frustrations exprimées par ceux qui n’existent que par les coups de pieds qu’ils assènent au vide.
      Il n’y a pas pire muet que celui qui n’a rien à dire.
      Mais que ceux qui s’impatientent d’entendre d’autres voix, pour mieux se cacher derrière, restent à leur place.
      Ils seront à l’abri, non comptable de quelque idée que ce soit, et pourront ainsi exister et tirer profit au travers l’engagement des autres.



  • dimanche 22 janvier 2012 à 14h06, par un-e anonyme

    Evidemment, pas question de mettre tout le monde dans le même sac. Certaines communautés rurales historiques - Longo Mai en est un bon exemple -, plus ou moins issues des retombées des feux de joie de mai 68, continuent leur route vaille que vaille, malgré l’isolement.

    Oui, la route du petit commerce et de la propriété privée...



  • samedi 10 mars 2012 à 14h07, par elo24

    Ma moitie ne sachant pas ecrire un com sur un article. Du coup il tenais a souligner par cette remarque qu’il est ravi du contenu de ce site web.

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  • lundi 26 mars 2012 à 18h36, par Iliana

    Le design de ce beau blog et vraiment sympa. C’est un design unique produit par un dev ou il provient du net ?

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  • mercredi 25 juillet 2012 à 23h42, par Flowerpower7

    Ancien article mais sujet toujours aussi intéressant et central que ce ressort qui entraîna tant de jeunes hommes et femmes dans une tentative pour essayer de vivre autrement.
    Attachons-nous au titre et à son sous-titre « LES ESPERADOS, une histoire des années 70 »
    Il s’agit bien d’une histoire particulière que celle contée ici par Yannick Blanc. Le désir d’en faire un récit exemplaire de la dérive de toute une jeunesse est certainement ce qui a « énervé » une partie du lectorat lors de la réédition du livre.
    Nous sommes tous uniques et même si nous sommes à même de tomber dans les mêmes travers, il est difficilement acceptable d’être jugés de manière collective.
    La réédition des Espérados est agrémenté d’un brillant pamphlet de Yannick Blanc qui répond 30 ans après à ses détracteurs d’alors, pour part toujours aux commanndes. L’auteur est souvent juste dans ses diatribes (cf notamment le non accueil de LIBERATION à la sortie du livre)mais il ne laisse que peu de chance à ceux qui se sont trompés, qui ont failli, qui se trompent ou qui faillissent encore aujourd’hui mais qui l’ont fait - le font, avec leur coeur.
    L’édition de 1982, si mal, si injustement reçue, avait une qualité première, c’est qu’elle ne renfermait qu’une oeuvre sans jugement ni prise de partie.
    Ceux qui ont mal accueilli ce livre à l’époque, méritent bien les foudres de l’auteur. Une partie de ceux qui réagissent aujourd’hui au « Troupeau par les cornes » ont des raisons de se fâcher... une partie d’entre-eux seulement.
    Honnis soit le manichéisme !



  • mercredi 19 septembre 2012 à 20h44, par Kwiecien

    Super article ! M’autoriseriez-vous à s’en servir en partie sur mon site ? Je vous citerais bien entendu en tant que source

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  • vendredi 6 mai 2016 à 10h47, par Philippe Traversat

    Il est très interessant de voir au travers cette critique, votre réaction goguenarde et satisfaite au fait que ces utopies aient dérapées, explosées. Au « tout ça pour ça » , à votre « ça me saoule d’entendre toutes ces histoires ». bref au coté pathétiques de désirs utopies ou croyances... Depuis Sarko c’est très dans l’air du temps de chier sur ces années là. Car ce n’est pas tant la dérive « mafieuse », au bout du compte inintéressante, car fait divers, que vous pointez du doigt mais plutôt l’ensemble des utopies de cette période. La violence du monde ultralibérale actuel montre en tous les cas toute la pertinence et le courage de leurs existences. Mais elles n’avaient pas prévu le pire : la parole libérée, une époque où n’importe quel clampin mou du fion peut s’exprimer dans des blogs qui tiennent lieu de pensée de substitution et profitant d’une liberté d’expression octroyée par Google et consorts.
    Bonne pavane.

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