ARTICLE11
 
 

mercredi 18 février 2009

Sur le terrain

posté à 10h07, par JBB
13 commentaires

Face à « l’immobilisme » universitaire, la Brigade Activiste des clowns lance le tri des cerveaux. Hop !
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Il était temps ! Contre la bolchévique paresse de nos universitaires, face aux prétentions anarcho-immobilistes des membres de l’enseignement supérieur, quelques esprits purs ont décidé de réagir. Parmi eux, les membres de la Brigade activiste des clowns, qui se sont lancés dans une jouissive opération de tri des cerveaux étudiants, sélectionnant le bon grain compétitif de l’ivraie improductive. Images

Des universitaires qui déforment la réalité…
Des étudiants qui se montent le bourrichon…
Des chercheurs qui prennent la mouche à la première parole malvenue…
Et tout ce beau monde copain comme cochon pour attaquer le gouvernement, dans un chœur grandiose de fausse indignation et de mauvaise foi…

Assez, assez, assez !

Il fallait des esprits dignes et honnêtes pour rappeler certaines vérités et soutenir le combat sarkozyste contre les pesanteurs françaises et la médiocrité universitaires. Les membres dela Brigade activiste de clowns (Bac), habitués à prêter main-forte au gouvernement et décidés cette fois à augmenter « le cours d’un cerveau français » en chute libre dans le classement de Shanghai1, s’en sont chargés. On dit merci qui ?


Etape 1 : trier le bon grain de l’ivraie

Rendez-vous avait d’abord été fixé hier en pleine cafétéria du Centre régional des œuvres universitaire et scolaires (Crous) de Port-Royal, à l’heure du repas. Avec cette idée de frapper à la tête autant qu’à l’estomac, en surprenant des étudiants plongés dans leur assiette et enchaînés à leurs chaises. En clair : le moment idéal pour s’assurer de la survivance d’une certaine élite intellectuelle française, celle qui préfère les productifs cours d’économie à la lecture de La Princesse de Clèves, les joyeux enseignements de la finance aux inutiles cours de culture générale, les subtilités du droit à la consultation d’ouvrage licencieux2. Le moment idoine, aussi, pour opérer un tri rapide entre cerveaux compétitifs et bulbes improductifs.

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Les clowns débarquent à la cafet en scandant : « Shanghai, aïe, aïe, aïe ! », « Des cerveaux pour Sarko ! » et « Si t’es pas rentable, tu dégages ! »
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Lettres ? Psycho ? Socio ? Non : économie. Ouf… voilà un cerveau qui rendra de fiers services à la nation !
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Le tri tourne court : après l’intervention d’un cuisinier zélé, à l’évidence à la solde de l’anti-France universitaire, et de deux membres de la sécurité du Crous, sans doute militants d’une paresse scolaire toute bolchévique, les clowns doivent évacuer les lieux. Pas grave, le tri des cerveaux se continuera sur le trottoir.
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L’étudiant est docile, les membres de la Brigade activistes des Clowns en profitent. Pas de chance : le bougre est en lettres… Un cerveau dont le PIB pourrait bien se passer…
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En cas de doute, on ausculte : pas question d’apporter à Pécresse des cerveaux qui ne seraient pas rompus aux arcanes de la finance ou du droit.

Etape 2 : livrer les meilleurs cerveaux au ministère de la Recherche

Une fois le tri effectué ? Pas question d’en rester là : les membres de la Bac ont eu à coeur de pousser jusqu’au ministère de la Recherche pour y livrer les cerveaux les plus rentables, seuls capables d’améliorer le rang français dans le classement de Shanghai. Un sacré coup de main à Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy, non ?

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Aux abords du Panthéon, les clowns se pressent. La livraison n’attend pas !

L’intention était belle. Mais c’était sans compter sur la présence d’une escouade (ou même plusieurs…) d’hommes en bleu, joliment rangés devant les grilles du ministère. Peu disposés à laisser passer les clowns, sans doute appointés par des puissances étrangères désireuses de voir la recherche française tomber encore plus bas, ils n’ont rien voulu savoir. Contraignant les clowns à trouver un biais pour effectuer leur livraison : « Les cerveaux les plus performants, suivant une courbe de croissance exponentielle, ont pu passer les grilles du ministère grâce aux barbakapultes, et voir ainsi leur carrière avancer au sein des jardins de la Recherche… », résume Minus.

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En face des grilles du ministère, les barbakapultes sont mises en service. Quelques cerveaux auront la chance d’atterrir de l’autre côté, lieu privilégié pour poursuivre leur croissance et servir la France.
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Des hommes en civils, policiers sans doute passés par les facs de psycho ou de socio, mettent fin à l’opération de transfert des cerveaux.
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Obstacle supplémentaire : pas moyen de passer en force pour en référer directement à Pécresse…
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L’action se termine sur un joyeux dialogue avec des membres choisis des forces de l’ordre. On cause cerveau et on en compare les tailles…
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Question cervelle, les CRS sont outillés. Les clowns s’inclinent…

Voilà. A elle seule et en dépit de tous ses efforts, la Brigade activiste des clowns ne peut garantir l’excellence future de la recherche française. Mais nul doute que si vous vous y mettez aussi, prenant l’habitude de trier les cerveaux compétitifs des improductifs dans vos écoles, vos universités, vos entreprises et vos quartiers, les choses iront mieux. Bref : soutenez l’immense réforme de Valérie Pécresse en toute occasion, l’excellence française est à ce prix. Hop !

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1 Rappelons que Nicolas Sarkozy, dans un discours destiné à rester à la postérité, s’est appuyé sur les prétendus mauvais résultats français dans le classement de Shanghai pour justifier les réformes lancées par Valérie Pécresse.

2 Rappelons aussi que la Brigade activiste des clowns était intervenue début décembre à la bibliothèque du centre Pompidou. Une action destinée à soutenir la brillante Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur lançant une vaste croisade contre les ouvrage susceptibles d’êtres consultés par les membres de « la mouvance anarcho-autonome ». Article11 en avait parlé ICI.


COMMENTAIRES

 


  • C’est un bien beau reportage comme on aimerait en vouèr plus souvent sur not’télé !

    J’aime beaucoup le face à face entre les cerveaux bigarrés et les cerveaux bleu foncé... Il semblerait qu’un des cuirassés bleu nuit ait gardé encore une part de cerveau disponible pour un brin d’humour : il sourit benoîtement comme un ravi de la crèche.

    Y aurait-il encore un espoir de sauver un ou deux CRS ?

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • « Il semblerait qu’un des cuirassés bleu nuit ait gardé encore une part de cerveau disponible pour un brin d’humour : il sourit benoîtement comme un ravi de la crèche. »

      Ils étaient deux-trois à ainsi difficilement se retenir de rire ; et lui en particulier, qui a sourit presque franchement tout du long. Je ne sais pas si c’est signe que quelques deux-trois CRS peuvent être sauvés, mais c’est ce que j’aime dans les actions des clowns : par l’absurde et l’ironie, ils renversent le rapport de force. Ainsi de ce moment où les CRS ont décidé d’avancer de quelques mètres : tous les clowns se sont précipités pour les aider à porter leurs barrières, les flics savaient plus quoi faire…

    • Bah, vu l’ampleur de cette population en pleine croissance (aut’chose que l’ PIB, hein ...), on peut penser que oui. Quelques cas isolés doivent être extractibles de l’ensemble.

      Faut pas desespérer de Bille-en-tête ! _ :-)



  • moi je connais un type avec six cerveaux compétitifs gonflés au jogging qui cause tous les soirs dans le poste. et vu le résultat, je suis bien content de n’en avoir qu’un seul de crémol.

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/



  • Des cerveaux bleu foncé ... Signe évident de nécrose. Manque d’irrigation certainement due à une non-utilisation prolongée de l’organe.

    Pecresse fait du bon boulot. Vivement qu’elle devienne patronne de l’Ile-de-France ...

    « M’enfin, Mâme chabot, un cerveau, ça doit servir à compter. C’est tout. A quoi sert d’investir dans des cerveaux qui s’useraient à penser et réfléchir ? Je suis là pour ça ! »

    En tout cas, très sympa cette brigade clownesque.

    • « Manque d’irrigation certainement due à une non-utilisation prolongée de l’organe. »

      Juste diagnostique, docteur.

      « Vivement qu’elle devienne patronne de l’Ile-de-France ... »

      Justement : selon le Canard d’aujourd’hui, c’est bien compromis. C’est en tout cas l’avis de l’intéressée elle-même, qui sent le poste lui échapper.



  • Zut... J’ai bien regardé, surtout les dernières photos. Et je n’arrive toujours pas à savoir qui sont les clowns...

    Pour ceux que ça intéresse, un bon article sur le classement de Shanghaï :

    http://www.marianne2.fr/Classement-...

    Voir en ligne : http://carnetsfg.wordpress.com/



  • « ...rappeler certaines vérités et soutenir le combat sarkozyste contre les pesanteurs françaises »

    Dieu merci tu es là pour faire de ce site une passage incontournable dans la propagation des réformes si nécessaires à notre pays qui croule sous les archaïsmes de toutes sortes et la main-mise du bolchevisme dans toutes les strates de la société.

    • Eheh… je fais de mon mieux. Mais Marx sait si ce n’est pas facile : le combat pour la vérité et le progrès est un chemin loin d’être pavé de fleurs. Comme dit l’humble Séguela, le décomplexion est un entraînement quotidien, si prenant et essentiel qu’on en oublie d’admirer sa montre… Ou bien : hasta siempre, commandante Sarkozy !

      • Bon quand je vois que cela parle cerveau, le mien, tout recroquevillé et d’une couleur très incertaine, ne peut néanmoins s’empêcher de s’ouvrir.

        Le tri sélectif, c’est forcément l’avenir de l’humanité, la vérité, le progrès, pas si sûr, peut être plutôt dans les poubelles de l’histoire, non ?

        “Je reconnaissais, - sans craindre pour lui, - qu’il pouvait être un sérieux danger dans la société. - Il a peut-être des secrets pour changer la vie ? non, il ne fait qu’en chercher, me répliquais-je”.

        Arthur RIMBAUD, Une saison en enfer (Délires), 1873

        Bravo pour le reportage et si jamais, par mégarde, vous vouliez un tout petit exercer le votre, de bulbe, mais avec décomplexion bien sûr !

        Voir en ligne : Voyelles... Cons...



  • « Non enterrement de l’Enseignement supérieur et de la Recherche le 26 février à Paris »

    Le cortège se réunira à Port Royal à 15 h pour se rendre au Panthéon , où la famille se réunira. Les participant.e.s sont invités à venir vêtu.e.s de noir ou à porter un brassard noir.
    Les discours d’adieu aux réformes seront prononcés devant le Panthéon.

    Chacun peut donner libre cours à son imagination pour symboliser l’enterrement des réformes actuelles et le non enterrement de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

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