samedi 7 février 2009
Sur le terrain
posté à 16h04, par
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La chose est devenue tristement banale. A tel point qu’on ne compte plus les intellectuels - souvent de gauche et critiques envers la politique israélienne - accusés d’antisémitisme. Alors que « Le Monde selon K » fait naître une nouvelle polémique, il m’a paru intéressant de revenir sur quelques exemples précis. Ou quand l’instrumentalisation de l’antisémitisme sert des intérêts troubles et des combats malsains.
Il fallait quelqu’un pour le dire.
Et c’est le journaliste-éditorialiste Philippe Cohen qui s’en est chargé.
Volant au secours de Pierre Péant, avec lequel il a notamment rédigé La Face cachée du Monde.
Et invitant, en une efficace « supplique » publiée hier sur Marianne 2, ceux qui usent de l’accusation d’antisémitisme pour éviter des questions gênantes et discréditer leurs adversaires à davantage peser leurs mots et motiver leur argumentation.
Philippe Cohen livre ainsi une salutaire mise au point.
Dont voici un large extrait :
Et maintenant Bernard Kouchner. Honte à lui de s’être servi de la communauté juive comme d’un bouclier humain, au lieu de s’expliquer pour de bon sur son affairisme évident ! Que les bien–pensants des rédactions, tous les Aphatie, les Backmann, Jauvert (Nouvel Observateur ), les Bernard (Le Monde) de toutes les rédactions continuent à prétendre que demander des comptes ou contester le patriotisme de Kouchner rappelle Gringoire ou Je suis Partout, et alors, c’est sûr, nous verrons les vocations antisémites se lever à nouveau dans notre pays.
Qu’il continuent, ces idiots inutiles, gonflés de leurs ego de résistants de la 25e heure, à prétendre qu’évoquer la fortune d’une personnalité est antisémite ; qu’ils persistent à défendre les juifs de cette façon et alors là, oui, ils rendront un fier service à tous ceux qui veulent montrer que les juifs sont des intouchables ; qu’’ils’ s’abritent toujours derrière la Shoah pour spolier les Français ou trahir leur pays : qu’ils’ serrent les coudes et forment un bloc uni et solidaire.
Qu’ils dispensent Bernard Kouchner de vraiment répondre aux critiques émises à son endroit au prétexte qu’elles viennent d’un goy et concernent un juif, alors oui, ils auront suscité, stimulé, provoqué le risque de remontée d’un antisémitisme d’un type nouveau, d’un antisémitisme post-Shoah.
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Au fond, l’affaire Péant-Kouchner pourrait être seulement anecdotique.
Et la défense d’un ministre choisissant de pointer l’antisémitisme supposé de celui qui l’accuse, coupable d’avoir utilisé le mot malodorant « cosmopolitisme » et de nourrir un désagréable ressentiment envers ceux qui n’aiment pas assez le drapeau1, cette défense-là pourrait en d’autres circonstances ne pas être fondamentale.
Mais voilà : la pratique s’est faite beaucoup trop régulière, le cas trop récurrent, pour qu’il ne soit pas évident que l’accusation d’antisémitisme est désormais devenue un procédé au service des lâches et des puissants.
Une dévoiement qui mérite que l’on revienne dessus.
Et que l’on s’attarde sur quelques cas emblématiques.
Hop !
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Il faut être vraiment abruti pour accuser Edgar Morin d’antisémitisme.
Tant l’homme, l’un des plus grands philosophes français, s’est toujours battu pour la vérité et la justice.
Mais voilà : les médiocres le resteront toujours.
Et ces gens prêts à toutes les instrumentalisations ne s’embarrassent ni de l’idée de conscience, ni de celle de morale.
Edgar Morin, donc, a eu le tort de prendre à de nombreuses reprises position sur le conflit israélo-arabe, fustigeant la politique du pire conduite par Israël.
Et de co-signer, avec Sami Naïr et Danièle Sallenave, un article intitulé « Israël-Palestine : le cancer », paru dans Le Monde le 4 juin 2002.
Article dans lequel les trois intellectuels écrivaient notamment :
On a peine à imaginer qu’une nation de fugitifs issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l’histoire de l’humanité, ayant subi les pires humiliations et le pire mépris, soit capable de se transformer en deux générations en peuple dominateur et sûr de lui, et à l’exception d’une admirable minorité en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier.
(…)
Les juifs d’Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoîsent les palestiniens. Les juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les palestiniens. Les juifs qui furent victimes d’un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux palestiniens. Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité . Les juifs, boucs émissaires de tous les maux, ‹ bouc-émissarisent › Arafat et l’Autorité palestinienne, rendus responsables d’attentats qu’on les empêche d’empêcher.
Deux passages qui ont valu à Edgar Morin d’être poursuivi pour antisémitisme par les associations Avocat sans frontière et France-Israël2.
Procès qu’il a gagné en première instance et perdu en appel, avant que la Cour de cassation n’annule en juillet 2006 cette ridicule condamnation pour « diffamation raciale » au motif que « les propos poursuivis, isolés au sein d’un article critiquant la politique menée par le gouvernement d’Israël à l’égard des Palestiniens, n’imputent aucun fait précis de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération de la communauté juive dans son ensemble en raison de son appartenance à une nation ou à une religion, mais sont l’expression d’une opinion qui relève du seul débat d’idées ».
Ouf ?
Bien entendu, tant il eut été désastreux que tous ceux qui s’ingénient sans relâche à faire passer l’antisionisme pour de l’antisémitisme aient gain de cause.
Comme il eut été scandaleux de donner raison à ces pseudo-représentants de la communauté juive reprochant à Edgar Morin son statut de traître et de « juif honteux ».
Point sur lequel l’intellectuel est revenu en présence de l’équipe de Siné Hebdo, dénonçant notamment le « climat d’hystérie et de guerre » dans lequel vit « une grande partie des Juifs en France », toute critique d’Israël par un membre de la communauté étant « considérée comme une trahison absolument ignoble » :
Un dévoiement déploré aussi par un article du Monde Diplomatique d’octobre 2005 :
Entre conscience victimaire cultivée et identification à Israël, les juifs de la diaspora risquent d’oublier qu’ils sont aussi des citoyens du monde, ce qu’était Hannah Arendt, et comme Edgar Morin se plaît à se définir lui-même. Dans le climat de terrorisme intellectuel qu’on cherche à faire régner, il n’y a plus de place pour l’exercice libre de la pensée, notre bien commun, fondement de notre condition d’intellectuels, juifs ou non, à défendre coûte que coûte. Edgar Morin et ses amis l’ont fait, et Le Monde a rempli son rôle en publiant leur texte. Les journaux devront-ils désormais censurer les articles ne se situant pas dans l’axe « officiel » de la communauté ? Tous les juifs de France sont loin de s’y reconnaître, beaucoup refusant de céder devant le spectre de l’antisémitisme renaissant, agité dès que l’image d’Israël s’écorne dans l’opinion publique. Cette instrumentalisation politique de l’antisémitisme mène en effet inéluctablement à sa banalisation. A un certain moment, il finira par ne plus alarmer grand monde.
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L’affaire Boniface ?
Récemment dénoncée par le site Rue89, elle a ceci de particulier qu’elle ne relève pas d’un dévoiement, mais d’une véritable machination ourdie pour discréditer le chercheur :
Pascal Boniface : antisémite ! A défaut de reposer sur le moindre élément concret, l’accusation a au moins le mérite de la constance. Comme si la répétition inlassable d’une assertion sans fondement pouvait combler le vide du dossier d’un procès en diabolisation instruit depuis plusieurs années.
Voilà en effet bientôt huit ans que le directeur de l’Iris (Institut de recherches internationales et stratégiques) fait l’objet de l’accusation récurrente d’antisémitisme. Périodiquement, ressort une nouvelle « affaire Boniface » ; reposant à chaque fois sur des éléments à charge pour le moins ténus. Mais la réputation sulfureuse de l’intéressé, soigneusement entretenue par tant de « précédents », garantit la permanence du préjugé chez ceux qui ne demandent qu’à être convaincus d’avance. Car un petit groupe, obsessionnel et acharné, s’est, en effet, juré d’avoir sa peau.
Et l’auteur de l’article, Guillaume Weill-Raynal, de relater comment un compte-rendu mensonger d’un débat tenu à Alger fut exploité par ceux qui reprochent au chercheur sa vive critique de l’attitude israélienne face aux Palestiniens.
Soulignant que cette construction artificielle de l’antisémitisme de Pascal Boniface a été reprise par certaines figures médiatiques - soit Elisabeth Levy et Philippe Val - qui n’ont fait aucun droit aux légitimes dénégations de l’accusé.
Et remarquant que « si Boniface est bien ’l’homme à faire taire’, c’est précisément en raison du caractère modéré de ses positions sur le conflit du Proche-Orient, qui ne les rend que plus dangereuses pour les extrémistes de tout poil ».
Une modération dont le chercheur fait notamment preuve dans cette interview accordée à Oumma TV :
Interview dont il faut retenir cette question faussement ingénue : « Est-il permis de critiquer Israël sans être accusé d’antisémitisme ? »
Ainsi qu’un avertissement de bon sens, que certains esprits chagrins s’employant à jouer avec le feu feraient bien de méditer : « A manier ce bâton [de l’emploi à tout va de l’accusation d’antisémite], on risque d’aller vers le pire, on va décrédibiliser la lutte contre l’antisémitisme. »
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Pas de raison qu’il y échappe, n’est-ce pas ?
Oui : critique engagé de l’attitude d’Israël face aux Palestiniens, Daniel Mermet, producteur et animateur de l’émission Là-bas si j’y suis, a eu droit à son procès.
Et s’est vu accusé d’antisémitisme par l’association Avocats sans frontières, l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF), la Licra, les philosophes Alain Finkielkraut et Pierre-André Taguieff, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France Roger Cukierman3 et le journaliste Alexandre Adler.
Soit un paquet de procureurs, tous reprochant à Mermet d’avoir diffusé une série d’émissions sur le conflit israélo-palestinien, du 18 au 22 juin 2001.
Un passage en particulier déclenchant leur ire, celui où un auditeur s’exprimait sur le répondeur de l’émission et affirmait :
Qu’est-ce que c’est que ce pouvoir mortifère qui se complaît dans les assassinats d’enfants et les mutilations, qui justifie l’inacceptable jour après jour avec une outrecuidance criminelle et qui a l’infâme arrogance de nous traiter de racistes quand on ose timidement protester contre cette conduite indigne ?
On veut juste leur rappeler que depuis cinquante ans, ils reproduisent à dose homéopathique l’horrible injustice dont ils ont souffert ? Je suis farouchement antisioniste. Je ne suis en rien antisémite.
La mise en cause de Daniel Mermet avait alors soulevé un vaste débat.
Et un texte de soutien avait été publié dans Le Nouvel Observateur, rappelant quelques évidences : « Nous refusons ce délire accusatoire et cette exacerbation de la suspicion. Nous refusons cette grave dérive du débat public. Nous refusons cette banalisation de l’antisémitisme. »
Ce qui n’avait pas empêché certains pseudo-intellectuels de se déchaîner à l’occasion du procès pour « incitations et provocations à la haine raciale », fin mai 2002.
A l’image d’Alain Finkielkraut4, auteur à la barre de cet audacieux renversement de perspectives : « 95 % des juifs de France sont sionistes, dans le sens où ils ont une solidarité de destin avec Israël. Mettre au banc de l’humanité cet Etat, en tant que fasciste ou nazi, c’est exclure, sous le masque de l’antiracisme, tous ceux qui, en tant que juifs, le soutiennent. »
Ou d’Alexandre Adler qui, souligne Acrimed, qualifiera Mermet de « journaliste militant », voyant dans son émission l’expression « un peu datée » d’un style qui lui rappelle « l’Europe de l’Est d’antan ».
Bref : de la mesure…
Heureusement, l’animateur-producteur a été relaxé en première instance, puis définitivement par la cour d’appel de Versailles le 20 décembre 2006.
Preuve que même la justice considère qu’il y a des limites à la connerie et au terrorisme intellectuel…
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Nul doute qu’il est inutile de revenir sur ce qui fut l’une des affaires les plus médiatisées de ces dernières années, l’éviction de Siné de Charlie Hebdo pour une chronique jugée antisémite.
Mais il convient toutefois de rappeler que les mots reprochés au dessinateur avaient d’abord été formulés par celui qui se porta partie civile au procès, Patrick Gaubert.
Président de la Ligue contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, cité à l’origine par Libération :
Patrick Gaubert, président de la Licra et ami de Nicolas Sarkozy, assure n’avoir jamais parlé de ces questions avec lui. « Nous partions parfois en vacances ensemble avec une bande de copains juifs à moi, mais ne parlions jamais de religion. » Il remarque qu’aujourd’hui, le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, vient de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser. « Dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient », s’amuse-t-il.
Des propos que Bob Sinet a donc eu le tort de recopier, y ajoutant cette assertion à propos de Jean Sarkozy : « Il fera du chemin dans la vie, ce petit. »
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S’il est inutile de détailler à nouveau les conditions de cette polémique nationale, initiée par le journaliste Claude Askolovitch5, il faut par contre citer quelques déclarations tenues lors du procès par les nouveaux ayatollahs de l’antisémitisme.
Dont celle de Bernard-Henri Levy, déclarant : « Dans le climat actuel, (les) propos (de Siné) sont irresponsables et indignes. On ne peut pas dire d’une femme qui porte le voile qu’on va lui botter le cul, dire d’enfants qui ne mangent pas de porc qu’on va leur jeter un plat de saucisses dans la figure et qu’une conversion au judaïsme est un moyen de s’enrichir et de grimper l’échelle sociale. »
Prise de position qui, dans la bouche d’un homme ayant soutenu envers et contre tout la publication par Charlie Hebdo des injurieuses caricatures du prophète, ne manque pas de sel…
Non plus que celle de son compère, Philippe Val, soulignant que les propos du dessinateur « sont moralement et éthiquement condamnables ».
Une optique heureusement battue en brèche par le procureur, lequel conclut :
« On n’a pas le droit de sortir des phrases de leur contexte satirique. Nous sommes sur le terrain du droit pénal et il ne se réduit pas à la morale. La chronique est politiquement incorrecte mais aujourd’hui tolérerait-on les écrits de Coluche ou Desproges ? On attendait aussi Siné sur des propos de 82 qui incitaient, eux, à la haine. Le procès n’a pas été fait en 82, il ne faut pas lui faire payer ses propos de 82. Je vous demande de bien vouloir relaxer Siné. »
Verdict ?
Le 24 février.
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Une petite liste à laquelle il conviendrait d’ajouter quelques noms.
Dont celui de Rony Brauman, président de Médecins sans frontières, souvent accusé de trahison communautaire pour avoir pris position en faveur des Palestiniens et poser que la nécessaire dénonciation de l’antisémitisme ne saurait exclure la critique de la politique israélienne.
De Bernard Langlois, journaliste de l’hebdomadaire Politis taxé d’antisémitisme par Claude Askolovitch pour avoir pris la défense de Pascal Boniface6.
De l’éditeur Eric Hazan, poursuivi en justice pour avoir publié à La Fabrique L’industrie de l’Holocauste, ouvrage de l’universitaire et écrivain juif américain Norman Finkelstein, par ailleurs enfant de survivants de l’holocauste nazi, qui interroge le rapport à la Shoah.
Ou désormais de Pierre Péant, journaliste d’investigation qui vient de publier le déjà très célèbre Monde selon K.
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S’il n’est pas question que j’évoque un livre que je n’ai pas lu.
Je me contenterai de noter que la réponse de Bernard Kouchner, reprochant à l’auteur des relents antisémites, lui permet de se dégager à bon compte des reproches détaillés qui lui sont faits dans l’ouvrage.
Un contre-feu médiatique très efficace.
Qui a même contaminé le site Arrêt sur Image : invité hier sur le plateau de Daniel Schneidermann, Pierre Péan l’a quitté rapidement, après que le chroniqueur des médias se soit trop longtemps à son goût focalisé sur la question de l’antisémitisme.
Une attitude du maître des lieux, insistant à plusieurs reprises sur l’usage par l’auteur du Monde selon K du mot « cosmopolite », qui a soulevé une véritable bronca des abonnés du site.
Jusqu’à pousser Daniel Schneidermann à publier aujourd’hui une chronique en forme de mea-culpa, dont voici un bref extrait :
Un dernier mot. Vous êtes nombreux à me demander de demander des excuses.
J’en demande volontiers à nos abonnés pour cette fin d’émission que je n’ai pas sû gérer, et pour les dernières réponses dont je les ai privés. Comme le remarquent nombre d’entre vous, dans l’histoire, finalement, on a oublié Kouchner, et c’est le principal effet pervers du crash. L’affirmation de Péan, par exemple, selon laquelle il s’est fait domicilier en Corse, pour être remboursé par le Parlement européen des billets Corse-Paris, affirmation démentie par Kouchner. Vraie ou fausse ? Patrice NoDRM, qui nous suit depuis longtemps, aurait bien aimé savoir. Moi aussi. Et j’avais Péan sous la main. Trop bête.
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Il faut rendre grâce à Schneidermann d’avoir l’honnêteté de battre sa coulpe.
Mais il faut aussi noter combien l’accusation d’antisémitisme a joué son rôle, celle de faire oublier les allégations de Pierre Péan.
Instrumentalisation que Benard Kouchner a habilement effectué.
Et énième épisode du dévoiement de la lutte contre l’antisémitisme, désormais d’abord utilisée pour discréditer un discours dérangeant et disqualifier son auteur.
Une évolution plus que regrettable : catastrophique.
Tant ceux qui croient pouvoir souffler sur les braises de la haine à leur profit ne font que susciter la résurgence du pire.
1 Choses qui ne me plaisent pas plus que ça, hein. Au contraire, même. Mais ce n’est pas la question.
2 Ces deux associations sont dirigées par Maître Goldnadel, qui peut notamment se targuer d’avoir été l’avocat d’Oriana Fallaci dans le procès intenté à la pamphlétaire islamophobe par le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) et d’avoir intenté un procès en 2001 pour révisionnisme à l’éditeur Eric Hazan. Il est réputé proche des milieux d’extrême-droite, mais a gagné le procès en diffamation qu’il a intenté au Mrap pour avoir fait mention de cette proximité. Il est enfin l’un des plaignants du procès fait à Daniel Mermet pour incitation à la haine raciale.
3 Lequel s’était distingué au lendemain de l’élection présidentielle de 2002, déclarant au quotidien israélien Haaretz que le score de Jean-Marie Le Pen était « un message aux musulmans les incitant à se tenir tranquilles ».
4 On doit par ailleurs à Alain Finkielkraut ce pitoyable raccourci, énoncé dans l’ouvrage La Discorde : « La haine des sionistes est la marque progressiste de la haine des Juifs. Je ne dis pas que vous êtes complaisant avec l’antisémitisme, mais vous ne le voyez pas, ni en France, ni ailleurs. Et votre aveuglement est un permis de haïr ».
5 Lequel a été soupçonné par beaucoup, à commencer Daniel Schneidermann, d’avoir gagné ses galons de rédacteur en chef du Journal du Dimanche dans l’histoire.
6 Bernard Langlois répondra en soulignant qu’il « est faux, il est insupportable de répandre l’idée d’une France antisémite, d’une gauche mouvementiste antisémite, d’un parti écologiste antisémite, d’un altermondialisme antisémite, comme s’y emploient avec constance certains inconditionnels de l’État d’Israël, comparables en cela à ces pompiers pyromanes à l’œuvre dans les traditionnels feux de forêts estivaux ».