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jeudi 17 décembre 2009

Le Charançon Libéré

posté à 19h17, par JBB
35 commentaires

Constitution d’une brigade Frédéric Lefèbvre : volontaires afghans, comptez-vous !
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Il n’est pas seulement un fin politique, mais aussi un véritable stratège. En faisant courageusement remarquer que les migrants afghans feraient mieux de se battre en leur pays plutôt que de tenter de gagner la vieille Europe, Frédéric Lefèbvre a fait preuve d’un sens inné des affaires militaires. J’approuve. A tel point, même, que je me suis déjà trouvé des épaulettes…

Normalement, je reprenais aujourd’hui ma petite chronique hebdomadaire sur la radio libre FPP. Je dis « normalement » parce que la légendaire inefficacité de la ligne 13 m’a empêché de rallier le micro à l’heure prévue. Comme je ne veux pas gâcher, je te copie-colle quand même cette chronique ici.


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Citoyens, citoyennes, soldats, soldates, militaires de mon coeur,

Je suis heureux de retrouver le micro de FPP.

D’autant plus que je compte bien profiter de l’audience de la radio pour faire un brin de publicité à une tâche martiale que je me suis fixée.

Un petit apostolat militaire, devenu mien depuis ce matin.

Une charge de commandement que j’ai décidée d’endosser, maigre fardeau pour mes épaules robuste, façon de rendre à la société tout ce qu’elle m’a offert de joies et de plaisirs, investissement gratuit mais si prometteur

Et ma façon à moi de me conformer à la célèbre maxime de Jésus version contemporaine : « Donne un peu de toi au parti et l’UMP te le rendra au centuple. »

C’est aussi - je dois l’avouer - ma manière de vivre la sortie du dernier disque de promotion du régime, ce clip fantastique donnant envie de chopper un bâton de pèlerin et de prendre la route en colportant la bonne parole présidentielle, façon saint François d’Assise sarkozyste :

"Tous ceux qui veulent changer le monde
Venez marcher, venez chanter
Tous ceux qui veulent changer le monde
Venez marcher à mes côtés.
"

-

Ça faisait longtemps que je me demandais comment me rendre utile à mon pays.

Et c’est en écoutant le brillant porte-parole de l’UMP que la lumière m’est venue.

Frédéric Lefèbvre, qui n’est pas la moitié d’un con tant il ne fait jamais les choses à moitié (justement), évoquait ces Afghans qu’Eric Besson a fait expulser par charter, mardi soir, les renvoyant vers ce doux et paisible pays qu’est l’Afghanistan.

Et il a eu cette remarque pleine de bon sens et d’humanité : « Alors que de nombreux pays du monde, dont la France, sont engagés en Afghanistan, qui pourrait comprendre que des Afghans dans la force de l’âge n’assument pas leur devoir, et échappent à la formation que, notamment, les forces françaises leur proposent pour défendre leur propre liberté dans leur pays ? »

Je n’y avais jamais songé.

Mais c’est l’évidence même : toute cette chair fraiche, ces jeunes et solides gaillards habitués aux rudesses de la vie, feraient d’excellents soldats.

Et il est triste de s’apercevoir qu’ils ont décidé de tenter leur chance chez nous plutôt que se battre chez eux.

Regrettable de se rendre compte qu’ils ont préféré le rêve d’un avenir meilleur ici plutôt que le joyeux combat là-bas, qu’ils ont fui l’exaltante perspective de la guerre civile et la réjouissante éventualité d’une mort honorable, qu’il s’agisse de sauter sur une mine patriotique ou de se prendre quelques balles nationales dans le buffet.

Et déplorable de constater qu’ils ne se ruent pas au combat le cœur léger, aussi enthousiastes que le valeureux Bertrand du Guesclin s’écriant : « La guerre est fraiche et joyeuse. »

Frédéric Lefèbvre m’a ouvert les yeux, donc : ces réfugiés Afghans ne sont pas seulement des parasites, ce sont surtout des lâches, des déserteurs, des traîtres à leur patrie, d’immondes pacifistes sans la moindre parcelle de fierté nationale.

Je suis scandalisé.

-

Fort de ce constat, j’ai décidé d’agir.

Et j’ai eu l’idée de lancer un appel radiophonique et de créer les FFIA, les Forces française de l’intérieur de l’Afghanistan, composées de jeunes Afghans ayant retrouvé l’envie de se battre pour leur pays.

Je serai leur général.

Et nous ne rendrons compte qu’à Frédéric Lefèbvre, lui qui sait combien tout homme ne peut être heureux tant qu’on ne lui a pas offert l’opportunité de mourir pour sa patrie.

Nous nous battrons en valeureux soldats.

Et chaque matin, avant de partir affronter ces infidèles qui ne rêvent qu’à saper les fondements du monde libre, nous nous recueillerons devant la photo du porte-parole de l’UMP.

Nous serons des hommes, enfin.

Et je connais des gens - même ici, à FPP… - qui feraient bien de prendre exemple sur cette ardente volonté de servir le drapeau.

-
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Voilà, ceci est donc mon Appel du 17 décembre.

Et je veux croire que le général De Gaulle serait fier de moi, lui qui s’est aussi servi d’un micro pour appeler à une digne résistance.

J’invite tous les Afghans de bonne volonté à se présenter ici, au siège de la radio, où il leur sera remis un vieux fusil, une boussole et une vareuse kaki.

Et je leur promets solennellement que dès que nous serons assez nombreux, nous partirons pour Kaboul par charter.

Nous y débarquerons en chantant cet hymne glorieux que l’UMP a offert à tous ceux qui rêvent d’un avenir meilleur…
"Tous ceux qui veulent changer le monde
Venez marcher, venez chanter.
"

Et nous l’emporterons, sans nul doute.

Vive l’Afghanistan libre, vive Frédéric Lefèbvre libre, vive l’UMP libre !


COMMENTAIRES

 


  • jeudi 17 décembre 2009 à 19h38, par ubifaciunt

    Excellent, j’ai pouffé dans mon verre de rouge apéritif en le recrachant gaillardement !

    (Même si déçu de ne lire aucune référence à Ness ni à Jézabel...)

    • Merci, camarade, tu es comme le flic : bien civil :-)

      (Pour Ness et Jezabel, ça reviendra, à l’évidence. Même si Jezabel - destin funeste… - ne présente plus l’agenda (émission au cours de laquelle je vais à nouveau intervenir) et que sa voix à faire fondre les slips se fait entendre sur d’autres émissions.)



  • merci JBB

    Ca fait du bien de lire ton article, je le post sur mon blog !

    Lefèvre est vraiment un naze, est ce n’est rien de le dire...

    Si seulement le fantôme de Massoud pouvait aller lui f... un pied au cul !

    • JBB, un général n’est rien sans colonels, commandants, capitaines, lieutenants, etc. En ce qui me concerne, j’ai à faire, je m’en excuse, une autre fois, peut-être, mais en attendant, je te conseille de nommer d’urgence Bernard Henri Lévy au grade de colonel, lui qui aurait tant aimé se battre en Bosnie aux côtés d’Izetbegovic. Songe aussi à Alain Finkelcrotte, dont les qualités stratégiques ne sont plus à démontrer, lui qui sait repérer les Noirs dans les équipes de football (il est vrai que ceux-là on les voit de loin, mais le taliban n’est-il pas lui aussi repérable de loin, avec sa barbe, son turban et sa kalachnikov ?) Pierre-André Taguieff, pourfendeur inlassable de l’islam et des Arabes (bon, les Afghans ne sont pas arabes, mais ils doivent quand même être un peu antisémites) mériterait dans cette brigade un grade qui ne fût pas subalterne. Pour Alexandre Adler, il ne faudrait rien moins qu’un poste à l’état-major, puisqu’il est abondamment nourri d’histoire guerrière et que d’évidence il rêve d’enfourcher le destrier de la croisade. Et puis n’oublie pas que ce que l’on n’obtient pas par la force on peut l’obtenir par la ruse, ce qu’ont admirablement démontré les Achéens face aux naïfs Troyens : il te faut envoyer un traître dans les rangs ennemis, et là, qui mieux qu’Eric Besson pourrait remplir ce rôle ?
      Je suis sûr que flanqué de tels lieutenants, ta campagne sera victorieuse en moins de temps qu’il n’en faut pour remplir un charter.
      Bon courage et n’oublie pas de nous tenir au courant.

      • @ Fred : merci à toi

        (Pour le fantôme de Massoud, je ne veux pas m’avancer… Mais il me semble avoir entendu qu’il avait prévu de placer tout un chapelet de grenades dans le postérieur dudit Lefèbvre…)

        @ Karib : tes conseils sont comme miel à mes oreilles. je ne saurais manquer d’en tenir compte. Mieux : tous ces gens que tu as nommés sont enrôlés d’office et viendront grossir ma glorieuse armée mexicaine. Mais comme je manque un peu de volontaires pour l’instant, je crois que je vais être obligé de les placer en première ligne. Nul doute qu’ils feront merveille pour prendre d’assaut les fortifications de l’ennemi islamo-gauchistes. Ils en ont l’intellectuelle habitude, après tout…



  • J’approuve évidemment ton initiative républicaine et ton engagement belliciste aux côtés de Frédéric Lefebvre.

    Ça fait chaud au cœur, nom de Dieu !

    Je te suggère de demander que l’on ouvre, sur l’emplacement de la jungle calaisienne rasée sur l’ordre de monsieur Besson, un camp d’entrainement pour tes volontaires. Quelques uns des généraux, à la retraite ou en exercice, qui pensent comme Frédéric Lefebvre, pourraient venir te donner un coup de main pour compter les pompes, remplir les sacs de cailloux, faire l’instruction (oui, ça se dit comme ça, je crois), enfin remuer un peu ces foutus insoumis et déserteurs avant de les envoyer au front...

    Ça les changerait des no border, les pauvres calaisiens...

    Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

    • Pas bête. Je n’avais pas songé qu’il faudrait entraîner mes recrues, pensant que tout Afghan est naturellement rompu à l’art subtil de la guerre. Mais tu as raison : quelques répétitions ne sauraient faire de mal.

      J’y pense, d’ailleurs : toi, chantre perpétuel de la patrie et de la chose militaire, tu ne voudrais pas venir donner un coup de main ? Tu auras rang de colonel, direct. Et tu bénéficieras évidemment des tarifs spéciaux à la buvette qui sont privilège de ton rang.



  • Un lien vers un groupe Facebook en lien avec le sujet, en espérant qu’on a le droit de poster ça :

    http://www.facebook.com/group.php?gid=206930661858&ref=nf



  • Ah tiens, comme ça tombe, me voici renseignée ; j’avais entendu cette ineptie de loin sans identifier l’auteur. J’aurais pu m’en douter :-(

    Comment peut-on proférer de pareilles inepties sans rigoler bêtement ? A n’en pas douter, il le fait exprès, pas possible qu’il ne sache pas que les interventions occidentales ont ajouté le bordel à la confusion, que les gouvernementaux sont pourris de corruption, que des petits chefs se sont durablement installés en seigneurs de guerre, que ceux que tout le monde appelle talibans rêvent de retrouver leur lustre d’antan et qu’ils seraient en train d’y parvenir.
    Et que, merde alors, ils vont empêcher le commerce entre amis !

    Comment, en tant qu’afghan prendre une position, dans quel camp s’inscrire pour espérer un meilleur après le combat puisque combat il y a ?

    A moins que........... oh non, ce serait pervers.......... bah, après tout ça serait-il pas pour que les bons français de souche se sentent agressés par ces pauvres hères, qu’ils s’empressent de glorifier les braves qui partent le crane rasé, l’arme au bras et les morbacs au calsif ?

    • « J’aurais pu m’en douter »

      En même temps, c’était pas si évident : il y a un nombre tellement important de crétins absolus et de débiles lourds à l’UMP que ça devient très difficile de retracer l’origine d’une saillie idiote et haineuse.

      « A n’en pas douter, il le fait exprès »

      C’est ce que j’ai pensé, longtemps. Mais je pense désormais qu’il ne faut pas sous-estimer l’énorme fond de bêtise crasse chez ce type de personnage. Il est profondément idiot, avant que d’être provocateur.

      « après tout ça serait-il pas pour que les bons français de souche se sentent agressés par ces pauvres hères, qu’ils s’empressent de glorifier les braves qui partent le crane rasé, l’arme au bras et les morbacs au calsif ? »

       :-)



  • vendredi 18 décembre 2009 à 08h42, par joshuadu34

    pffffffffff, salops d’Afghans ! Même pas foutus de donner un coup de main à nos piou-pious ! En plus, ces salopards trouvent même le moyen de ne pas sauter de joie quand ils reçoivent un missile salvateur américain sur la gueule ! Vont même enrichir les troupes AlQuaïdesques, ces cons, quand on leur offre généreusement un peu de plomb ! Ingrats, va !

    Savent-ils, au moins, ce que ça coûte, un missile US ? Ont-ils la moindre idée de la valeur du cadeau qu’on leur fait ???

    Et le pire, dans tous ça, c’est qu’au début, quand l’occident a décidé de les libérer du joug des talibans, dont ils étaient en train de se libérer seuls, contrairement au Pakistan, z’ont même pas apprécié le bras armé de l’élite mondiale ! Rendez vous compte, on leur balance les talibans dans la gueule durant les 70’s, pour faire chier le russe, et ils gueulent, on leur balance les trafiquants de drogue dans les pattes, les obligeant à laisser tomber la production de légumes locaux (les fameux mélocos) pour celle, plus rentable, du pavot racheté par la CIA et ils gueulent, et, quand on s’aperçoit qu’ils vont se libérer seuls des talibans et des trafiquants et qu’on envoie sur place des troupes pour envenimer la situation et renforcer un état de fait terroriste, que font-ils ? Ils gueulent !

    Aucun respect pour la démocratie !

    Tiens, j’ai même entendu un Afghan prétendre que, puisque les « terroristes responsables du 11 septembre sont la priorité du gouvernement US, il serait temps que les USA attaquent les pays dont ces terroristes sont issus : les Emirats Arabes Unis, par exemple »...

    Alors que tout le monde sait que les vrais terroristes, même si effectivement Ben Laden n’est pas, comme la majorité de son état major, Afghan, sont bien au chaud dans les bureaux de Camp Peary !!!

    Mais franchement, quel américain connaitrait l’Afghanistan, aujourd’hui, sans nos braves soldats ?

    Et comment pourrions nous justifier cette croisade moderne pour pourfendre leurs faux dieux, au nom du seul vrai Dieu qui existe : Nicolas ?

    Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/



  • vendredi 18 décembre 2009 à 09h54, par Dominique

    Quelques-uns se souviennent qu’en 1971, André Malraux ému par le sort du Bengla-Desh que l’on nommait encore Pakistan oriental s’est proposé de constituer une brigade internationale comme en 36 pour la guerre civile espagnole. Il en aurait pris la tête, mais enfin... cela ne s’est pas fait et cela vaut mieux, car Malraux n’avait déjà plus toute sa tête, du fait de l’alcool et de la drogue. Cependant, cela avait une autre gueule et était plus d’inspiration gaulliste que les élucubrations sottes et grenues de Lefebvre pour justifier l’injustifiable. Cette histoire m’a un peu incité à revisiter Montesquieu et je me livre à de nouveaux exercices de style. Qualifier Lefebvre de muezzin est un plaisir qui ne se refuse pas...

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com/

    • Même sur ce coup, Malraux avait - comme tu le soulignes - une autre envergure que le pathétique roquet du parti majoritaire. Mais il y a un truc que j’ignorais :

      « Malraux n’avait déjà plus toute sa tête, du fait de l’alcool et de la drogue. »

      Il prenait de la drogue, Malraux ? Là, tu m’intéresses, je n’étais pas du tout au courant.

      « Cette histoire m’a un peu incité à revisiter Montesquieu et je me livre à de nouveaux exercices de style. »

      Très classe, ta série sur les Nouvelles lettres persanes. Je les ai toutes lues, c’est efficace et bien mené.

      • vendredi 18 décembre 2009 à 20h00, par Dominique

        Malraux était opiomane dans les années vingt, ce qui est tout à fait normal quand on connaît les contextes : le milieu colonial était bourré d’opiomanes en Asie et de fumeurs de kif en Afrique du Nord, ensuite l’opium était la drogue chic dans les milieux artistiques et littéraires parisiens de l’époque comme aujourd’hui la coke et l’ecstasy, voir par exemple Cocteau et son Livre blanc ou Opium. Cette drogue n’était pas du tout prohibée, on ne pourchassait pas les trafiquants et les consommateurs à l’époque, cela faisait juste le sujet de rapports des renseignements généraux. Il y avait une tolérance inimaginable aujourd’hui.

        Ensuite, à partir des années cinquante, il est passé à la mescaline, comme Michaux, Artaud ou Sartre, mais je ne crois pas qu’il ait tenté l’expérience du LSD comme Huxley (c’était plus un truc pour Anglo-Saxons dans les années soixante). Ses discours hallucinatoires et qui deviennent de plus en plus délirants vers la fin s’expliquent ainsi, son visage parcouru de tics (encore pire que notre divin président) aussi. Cela dit, ses délires de la fin et notamment dans les Antimémoires ou dans son Histoire de l’art sont vraiment très agréables à lire, sans doute bien plus que ses romans de la période dite de gauche. Là encore pour la mescaline, il n’y avait aucune chasse aux consommateurs et il ne bénéficiait pas d’un traitement de faveur parce qu’il était un grand écrivain ou un ministre : c’était la situation ordinaire et banale à l’époque. On tolérait ce genre d’excentricité pourvu qu’il n’y ait aucun scandale public, c’était connu de tous et on en parlait juste en souriant, la chasse aux petits dealers, à la French Connection et aux simples fumeurs de beuh ne commence que fort tard, cela correspond à la fin de la Guerre du Vietnam (qui a livré aux Etats-Unis une foule de drogués, tous anciens mirlitaires sur le théâtre des opérations).

        Il y a eu depuis trente-quarante ans un changement de perception au sujet des drogues et des drogués. Cela vient pour une part d’une idéologie plus hygiéniste et sécuritaire à la mode étatsunienne, mais aussi je crois à un changement d’attitude politique coloniale : on pouvait tolérer que les GI’s s’envoient en l’air afin de supporter des combats difficiles, mais cela devient plus difficile quand on se rend compte que cela coûte aussi comme frais sociaux ensuite, cela construit une économie parallèle et puis l’argent drogue peut financer l’ennemi comme ce fut le cas pour les Khmers rouges (c’est aussi l’un des sens de la guerre en Afghanistan et les champs d’opium ont refleuri depuis que les talibans ne sont plus au pouvoir). Mais on est passés alors à une grande tolérance pour les pipoles notoirement drogués comme le Jauni Alité et une chasse sévère aux petits fumeurs qui ne se feront jamais un rail ou un fix. Il me semble que le thème de la drogue peut être envisagé dans une problématique à la fois économique, géopolitique, culturelle plus globale que le fait de dire c’est bien ou c’est mal. On a affaire aussi à des organisations des sociétés selon ce que l’on estime les bonnes valeurs ou les intérêts en jeu.

        Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

        • Merci pour toutes ces infos précieuses.

          Pour l’opium, j’étais au courant. Mais pour la mescaline, tu m’en bouches une : j’ignorais que Malraux en avait pris avec une certaine constance. Pour avoir pas mal goûté aux drogues psychédéliques, je sais que je serais incapable de prendre régulièrement de la mescaline : je péterais les plombs très rapidement… :-)

          Côté, évolution du discours public sur la question de la toxicomanie, ce que tu pointes est évidemment très déprimant. Je le regrette d’abord en tant que consommateur occasionnel, trouvant scandaleux que la puissance publique se permette de me dicter ce que je peux avaler ou pas. (Rhââââ, le temps où l’héroïne était en vente libre en pharmacie, au même titre que l’aspirine…

          Et surtout, je le regrette au nom de l’efficacité : penser au nombre incroyable de destins brisés (emprisonnement des consommateurs, enrichissement démesuré d’une dangereuse économie parallèle…) que cause la prohibition des drogues, au regard de l’inefficacité totale à enrayer la consommation de stupéfiants, me met dans une fureur noire…

          « Il me semble que le thème de la drogue peut être envisagé dans une problématique à la fois économique, géopolitique, culturelle plus globale que le fait de dire c’est bien ou c’est mal. »

          Oh que oui. C’est la seule vision des choses qui soit saine et intelligente. Mais, comme tu l’as écrit, on ne cesse de s’en éloigner davantage depuis 40 ans. C’est un vrai scandale.

          • samedi 19 décembre 2009 à 20h26, par Dominique

            Je ne crois pas que l’on soit tout à fait sur la même longueur d’ondes, tu parles comme consommateur occasionnel et moi comme observateur. Je pense que la pénalisation de l’usage de certaines drogues est un phénomène historique et politique que l’on présente ensuite comme culturel. Cela engendre des dégâts sociaux comme auparavant la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis et en Suède. Mais il faut aussi se rendre compte que la libéralisation supposerait aussi de changer les rapports d’Etat à Etat ou encore les contenus de l’enseignement (parce que qu’est-ce qu’on dit à un élève lorsqu’il déclare que le rocker préféré du président et de la majorité des Français avoue se faire un rail tous les matins comme s’il prenait son café ?) Je crois également qu’il existe une grande hypocrisie au sujet de drogues plus légales et bien prescrites par des médecins parfois pour des enfants qui nous arrivent dans un état second et cela à la demande des parents eux-mêmes. Le tout afin de doper leurs résultats scolaires ou leur concentration mentale (le dada des profs qui ne savent pas quoi dire devant les parents si l’enfant est en fait idiot, dans un autre univers ou abruti par sa famille). Le problème est vaste et je ne me sens pas de taille pour mener le moindre débat sur le sujet, mais je sais qu’il existe et qu’on ne pourra pas y échapper dans le premier pays consommateur de psychotropes ou d’alcool. Et il faudra alors revoir un modèle de société ou d’économie.

            Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com



  • En tant que réfugié Afghan Pachtoune expulsé je me demandais si je pouvais aller combattre avec mes frères Talibans résistants contre les forces coloniales qui envahissent mon pays d’origine et dans quelle unité je devais m’inscrire - Car si j’ai bien compris qu’il fallait me battre courageusement pour mon pays je n’ai pas encore saisi dans quel camp je devais le faire - il serait d’ailleurs relativement piquant qu’en tant qu’ ancien exilé de calais je me retrouve à dégommer du soldat français. Les 2000 euros généreusement octroyés par Besson me permettant d’acquérir une kalachnikov dernier modèle - que me conseillez vous ?

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/



  • vendredi 18 décembre 2009 à 13h09, par Eugène

    Salut

    On s’est vraiment marré ! Merci pour la rigolade !T’as du talent ! C’est clair !
    J’imagine les délires d’un Coluche avec les « truffes » umpistes qui sortent de tels propos avec une telle mauvaise fois .
    Aprés les patriotes et les va t’en guerre ont toujours été de bons sujet pour le foutage de gueule.
    Mais là encore il ne faut pas oublié que la campagne électorale est lancée et que tout est bon pour lâcher la poudre xénophobique

    • Merci pour les compliments, c’est gentil. Mais en fait, je n’ai aucun mérite : la clique qui a fait main-basse sur le pouvoir est si hideusement ridicule qu’elle constitue à elle-seule le meilleur des one-man-shows, pour peu d’aimer l’humour noir et absurde. Et tous ces gens seraient franchement drôles s’ils n’étaient aussi dangereux.



  • Je vous conseille d’aller voir ça :
    http://bibliobs.nouvelobs.com/20091...
    La tannée qu’il lui fout, le Badiou au Finkielkraut ! Je ne suis pas fan de tout ce que raconte l’ex-toujours-mao mais là, il est d’une rigueur et d’un virulence qui fait du bien.
    Je suis d’accord avec ce qu’on dit ici et là sur ce blog : l’air du temps pue.
    D’un côté, la répression au marteau pilon de tout ce qui bouge (de Poitiers à Rennes, en passant par Tarnac, sans oublier comment sont traités les syndicalistes de base tandis que Thibaut se vautre aux pieds de Sarko pour être plus céfédétiste que la cfdt).
    De l’autre, la mayonnaise anti-arabe que le pouvoir fait monter. La recherche d’un bouc émissaire n’est jamais un bon signe pour l’avenir.
    Tout ça pour une seule raison : le pouvoir a peur. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’ils ont plus peur que ne le nécessite, apparemment, la situation.
    Conclusion : vivement les beaux mouvements sociaux qui leur montreront qu’ils ont raison d’avoir peur.

    Voir en ligne : http://quadruppani.blogspot.com/

    • Un grand moment ! mais j’avoue n’avoir pu lire que les interventions de Badiou car il m’est devenu totalement impossible d’écouter, lire ou voir Finkielkraut. Mais c’est vrai que cela fait du bien de le voir remis à sa place de néocons, atlantiste, islamophobe, pour une fois qu’il a quelqu’un de talentueux pour lui répondre.

    • La lecture de la polémique est effectivement instructive, y compris dans la manière de respect dont Alain Badiou fait preuve vis à vis de Finkielkraut. S’il lui reproche effectivement de faire le lit d’un fascisme à venir par sa vision étroite et stigmatisante de l’immigration, il lui fait cependant le crédit d’y voir comme une sorte de position subjective mélancolique. En quoi on peut le comprendre, d’autant qu’il dit lui-même, avec un certain humour teinté d’ironie, qu’ils pourraient aisément trouver un terrain d’accord sur le charme évanoui de la France. Je le trouve même parfois un peu trop poli avec le Finkie qui n’est pas toujours aussi démocrate policé qu’il le laisse entendre. Quand on gratte un peu le discours, on trouve chez le chroniqueur de France Culture des relents pétainistes qui vont bien au-delà de la simple nostalgie passéiste. Mais il est vrai que ce sont là, aussi, les règles d’un débat à fleuret mouchetés arbitré par une journaliste.
      Reste que Badiou, au-delà de l’agacement, parfois très vif, que peuvent susciter certaines de ses régurgitations staliniennes, est un véritable philosophe, passionnant de bout en bout, et que Finkielkraut n’est qu’un journaliste de la philosophie, un bateleur de foire médiatique et un authentique réactionnaire.

      • @ Quadru : cet entretien croisé est génial, Finkie se fait défoncer dans les grandes largeurs. Méthodiquement, efficacement, longuement. Jouissif.
        En même temps, faut avouer qu’il fait tout pour se faire exploser : ses arguments sont ridicules et micro-symboliques, il passe tout le temps à fuir les démonstrations de Badiou, bref il est clairement pas à la hauteur. Mais c’est pas vraiment une nouveauté, là.

        « L’air du temps pue. »

        Tellement, même, que je ne me trimballe plus qu’avec un gros masque à gaz sur le nez. Au moins quand la commune refleurira et qu’il faudra traverser les nappes de gaz lacrymo, je serai prêt…

        « vivement les beaux mouvements sociaux qui leur montreront qu’ils ont raison d’avoir peur. »

        Croisons les doigts. A force de scruter leur arrivée, je suis en train de finir comme soeur Anne : avec une putain de myopie…

        @ wuwei : pour Finkie, tu peux sans problème sauter ses interventions. Vu le niveau de ce qu’il dit, tu risques pas de rater grand chose…

        @ Karib : comme d’habitude, c’est très bien vu. Les précautions que semble prendre Badiou avec Finkielkraut sont en effet presque surprenantes, tant ils ne l’écrasent pas totalement autant qu’il le pourrait. Il a une façon de le traiter en adversaire respectable qui est un peu étonnante. Et je te rejoins tout à fait : « Je le trouve même parfois un peu trop poli avec le Finkie qui n’est pas toujours aussi démocrate policé qu’il le laisse entendre. »



  • « Je n’y avais jamais songé. »

    C’est là toute la différence !



  • Bravo !
    je m’engage dans le mouvement, j’ai ouvert un bureau de recrutement sur mon blog et fait une affiche de propagande ! No pasaran !

    Voir en ligne : Engagez-vous dans les brigades Frédéric Lefebvre !

    • Yeah ! L’affiche est magnifique. D’ailleurs, je me permets de la replacer ici, tant elle est salement classe :

      Content de voir que ce juste combat de Lefèbvre pour la liberté est relayé. Tu as bien mérité tes galons de général ! :-)

      • j’ai cru lire plus haut une reference a massoud.

        biern qu’il n’ai pas été qu’un entier connard, j’ai pu assister a une confèrence de femmes afghanes revolutionnaires ( soit dans le contexte qui se battent pour la démocratie les droits des femmes et le droit a l’education ), qui s’opposent a la fois au talibans et aux invasions occidenrtales et qui éduquent les femmes afghanes dans la clandestinité la plus totale.

        Pour elles massoud, ce n’a ete qu’un chef de plus, de la trempe de Karzai, corrompu, tortionnaire, sans pitié, loin de l’image qu’on a eu en occident. l’alliance du nord qu’il dirigeait est une organisation extremement corropue et coupables de nombreuxcrimes contre l’humanité.

        le collectif rapelle au passage que la meilleur maniere de lutter contre les talibans, c’est le depart des troupes americaines.
        je tenais a remettre A11 dans le droit chemin de la Verité Absolue.
        qu’il en soit ainsi :)

        le collectif des femmes afghanes revolutionnaires : RAWA : http://www.rawa.org/index.php

        Voir en ligne : Escapades Bolivariennes



  • samedi 19 décembre 2009 à 21h32, par micheline

    Vous oubliez quand même de dire que cette lumineuse idée a été lancé le Mercredi 16 Décembre par JM Le Pen, dans l’émission « Les questions du mercredi » de JF Achilli :
    http://sites.radiofrance.fr/francei...
    j’ai failli m’étrangler en entendant la connerie... Recyclée le lendemain matin 7 heures, sans gêne aucune par F. Lefebvre (dommage, il n’a même pas le cran de citer ses sources)

    Voir en ligne : Les questions du mercredi France Inter

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