ARTICLE11
 
 

mardi 6 janvier 2009

Sur le terrain

posté à 09h27, par Lémi
5 commentaires

Contre la mauvaise foi et le silence médiatique : une autre vision de la Bolivie d’Evo Morales
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Le 25 janvier se tiendra en Bolivie un référendum d’une importance majeure pour ce pays de 10 millions d’habitants, le plus pauvre d’Amérique du Sud. Evo Morales, premier président indigène du continent, au pouvoir depuis trois ans, met en effet son élection dans la balance, pour faire cesser une importante fronde intérieure. L’occasion pour Article 11 de revenir sur une situation politique exceptionnelle et trop souvent déformée.

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« Ici, en Bolivie, la presse et les médias ont quasiment oublié l’existence du monde extérieur – autant que l’opinion européenne néglige la Bolivie. Car, chaque jour, la tension est plus forte et les nouvelles plus amères. Le premier président indien de l’histoire, Evo Morales, ancien syndicaliste paysan, se retrouve dos au mur et encaisse provocations sur provocations. C’est peu dire qu’il a été démocratiquement élu : il vient même de remettre son mandat en jeu à mi-parcours, et a remporté les deux tiers des voix. Mais ce sont les voix des pauvres dont la force n’est qu’arithmétique."

L’écrivain Hervé Hamond2.

C’est un article de la version bolivienne du Monde Diplomatique (« El Diplo »), daté de décembre 2008, qui résume le mieux la situation. Sous la plume d’un certain Rafael Archondo, on y lit comment le « Movemente Al Socialismo », le parti du président Evo Morales doit faire face à une opposition aussi affaiblie que vindicative. Et comment cette opposition minoritaire, face au soutien populaire dont dispose le premier président indigène de l’Amérique Latine, utilise avec boulimie la seule arme dont elle dispose : les médias. En Bolivie, en effet, télévision et journaux privées sont (quasi exclusivement) aux mains des propriétaires des provinces les plus riches, principalement au Sud-Est et au Nord (avec en premier lieu les provinces autonomistes de Santa Cruz, de Tajira et du Pando, fiefs de l’opposition, voir carte ci-dessous), provinces qui ne reflètent pas vraiment la composition de la population bolivienne : plus riches, hostiles à toute mise en place de service public et peuplées de beaucoup moins d’indigènes. Alors, chaque jour, les médias tirent à boulets rouges sur la politique d’Evo Morales, enchaînent les provocations, pour en arriver fréquemment, comme l’écrit Rafael Archondo, à comparer Morales « à Hitler, Mussollini et Staline... tous ensemble ».

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Pas un article (ou presque) qui ne soit à charge, qui ne remette en cause l’ensemble des réformes entreprises. Avec trois axes d’attaque principaux : Morales serait un « pantin d’Hugo Chavez », ne serait pas un « indigène authentique » et serait « un dictateur ». Trois accusations auxquelles il est finalement assez facile d’apporter un démenti, mais qui restent la vision principale colportée par les médias du pays.
Et pourtant... malgré les attaques et les provocations, malgré la solitude médiatique, le président bolivien garde un soutien populaire assez impressionnant. Les pauvres et les indigènes, c’est à dire la majorité du pays, gardent leur confiance à celui qu’ils ont élu ; et même, l’adulent presque. Le voyageur s’aventurant en Bolivie se trouve vite confronté a ces manifestations de soutien : dans la rue et sur les murs fleurissent tags et messages d’encouragement, louanges à celui que tout le monde appelle familièrement Evo, ainsi que des multitudes d’incitations à voter « oui » au prochain référendum constitutionnel (« Evo si ! »). Et la plupart des personnes interrogées, des chauffeurs de taxi aux vieillards éthylisés, des Cholas bariolées3 aux cireurs de chaussures cagoulés4 vous répondront la même chose si vous leur demandez pourquoi ils soutiennent Morales : « Parce que c’est le premier a faire quelque chose pour nous, les plus pauvres... »

Pour comprendre cet attachement populaire, lequel sert souvent d’arme de rhétorique massive pour taxer Morales de « populisme », il est nécessaire de revenir en profondeur sur l’action de celui qui, plus que tout autre, incarne les espoirs de changement pour les masses les plus pauvres d’Amérique Latine.

Au commencement était la Coca

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Dans la destinée d’Evo Morales, la coca, plante servant à l’élaboration de la cocaïne a joué et continue à jouer un rôle fondamental (d’où les colliers de feuille de coca que le président continue a arborer dans nombre de rassemblements publics, comme sur la photo ci-dessus), rôle qui pourrait sembler incongru à qui ne connaitrait pas les traditions paysannes andines. La Coca, en tant que plante, est en effet très largement utilisée depuis des siècles, par les populations paysannes et minières andines pour combattre les effets de la fatigue, de la faim et du mal de l’altitude. Traditionnellement, la Coca est un symbole fort de la résistance paysanne et des souffrances des plus humbles. Et sa culture pèse dans le pays un poids économique non négligeable.
C’est en tant que syndicaliste paysan, luttant contre les plans américains d’éradication de la Coca en Bolivie (notamment via les actions souvent illégales de la Drug Enforcement Agency) avec des slogans tels que « coca si, cocaina no », qu’Evo Morales se fait connaitre.

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D’ascendance très modeste, indien, quittant vite l’école, Morales n’a pas beaucoup d’atouts pour se faire accepter dans le jeu politique, traditionnellement chasse gardée des élites blanches. Et pourtant, après être devenu celui que tout le monde appelle « El Cocalero Numero Uno », il gagne en 1997 son siège au parlement bolivien et rejoint en 1999 un petit parti ouvrier, le MAS (Movemente Al Socialismo). Apres s’être présenté aux présidentielles en 2002, s’affichant comme le principal opposant (18% des voix) au pouvoir conservateur en place, il remporte l’élection présidentielle en décembre 2005 avec 53% des voix au premier tour. Et se met illico à faire passer les mesures promises, avec pour ambition d’aboutir à une « révolution démocratique et culturelle ».

Vraiment révolutionnaire ?

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De la nationalisation des hydrocarbures (il y a peu de pétrole mais beaucoup de gaz en Bolivie) à la mise en place de services sociaux minimums, Morales n’a pas tardé à mettre en œuvre les réformes que ses discours promettaient. Pour qui ne connait pas sur le bout des doigts l’histoire contemporaine de la Bolivie6, il est parfois difficile de faire la part des choses, de trier le neuf de l’ancien dans l’action présidentielle. Reste que, dans sa volonté affirmée de « changer le modèle néo-libéral », Morales a multiplié les initiatives, avec des résultats tangibles.

Le voyageur en escale dans différentes villes de Bolivie, de Potosi (ville minière sur le déclin) à Sucre (capitale juridique) en passant évidemment par la Paz (capitale politique), sera fréquemment confronté à des scènes de rue étonnantes : des dizaines de vieillards et leurs familles, assis paisiblement devant des banques et des organismes de pension, squattent les trottoirs. En file, ils patientent, devisent en mâchant de la coca, attroupements sereins. La raison de leur présence ? La décision de Morales d’instaurer une rente universelle pour les plus de 60 ans, ceux qui généralement souffrent le plus de la misère (la notion de retraite reste assez étrangère aux Boliviens…). De l’ordre de 2/5e du salaire minimum, lancée en février 2008 et financée grâce à une taxe sur les hydrocarbures, la mesure fait partie d’un plan d’ensemble visant à réduire l’extrême pauvreté en Bolivie (pour plus de précisions, voir cet article du Grand Soir).
Autre action phare du gouvernement Morales, la lutte contre l’analphabêtisme, calquée sur les efforts cubains en la matière (et donc sujette à de nombreuses critiques, tant le modèle cubain fait figure d’ogre, même dans ses réussites), est un sujet qui revient fréquemment, jusque sur les murs des villes boliviennes (« Antes para pocos, Ahora paras todos » : « Avant pour peu, maintenant pour tous », slogan ultra-récurrent des partisans de Morales, aussi appliqué à la santé). Si l’effort est certain, il est difficile pour l’instant de chiffrer les résultats.
Le reste des mesures se partage entre tentatives de mieux répartir les richesses (a titre d’exemple, une des premières décisions de Morales après son élection a été de réduire son salaire de moitié. Polarité sarkozyste inversée…), de revaloriser le statut des femmes (lire ici, un entretien passionnant avec Leonida Zurita, ancienne syndicaliste désormais bras droit de Morales) et surtout de redonner aux indigènes, majoritaires en Bolivie, une représentativité dont on les a trop longtemps privée.
Les indiens Aymara (dont Morales fait partie) et Quechua représentent en effet plus de 50% des habitants du pays. Et n’avaient eu pour l’instant que peu droit à la parole depuis la très lointaine occupation espagnoles. Avec Morales au pouvoir, ils reprennent espoir. La nomination d’Alvaro Garcia Linera, sociologue spécialisé dans les luttes sociales des pays du sud et dans les problématiques de l’« indianité »7, au poste de vice-président, est également un signal fort envoyé a ceux qui pour l’instant étaient dépossédés de tout : les indiens.
Retour de bâton, ceux qui détenaient le pouvoir, riches libéraux blancs des provinces les moins pauvres, n’ont pas tardé à se rebiffer, avec le soutien implicite des puissances occidentales et de leurs médias.

« 2008 a été l’année la plus dure depuis le début de mon mandat »

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Voici comment, il y a quelques jours, Evo Morales décrivait à la une des journaux les difficultés auxquelles il a fait face cette année : « L’année la plus dure » depuis son élection. Entre crise économique mondiale (qui a fortement touché l’économie bolivienne, barrant par exemple la route a la revalorisation prévue de la rente universelle) et provocations répétées des provinces autonomistes, le président d’origine Aymara a en effet été confronté à des troubles récurrents, qui ont culminé avec l’organisation de référendums illégaux dans les provinces de Santa Cruz et du Pando (remportés par les autonomistes) et avec l’explosion d’émeutes dans ces mêmes régions, la situation n’étant pas loin d’évoluer en guerre civile (au moins 18 morts dans la provinces du Pando en septembre 2008 suite à des affrontement entre pro et anti-Morales). Il y a répondu de différentes manières : d’abord en organisant un « référendum révocatoire », d’envergure nationale, qui le vit remporter 67% des suffrages le 10 août 2008 ; et surtout, en convoquant un référendum portant sur une nouvelle constitution, pour janvier 2009.
La mise en place de ce dernier, soumise à l’acceptation d’un sénat gagné à l’opposition, a vu Morales faire nombre de concession : il a ainsi accepté que le nombre limite de mandats présidentiels prévus dans ce texte (deux) inclue celui réalisé au sein de l’ancienne constitution (en clair, il pourra se représenter aux élections de décembre 2009, mais pas en 2014). Ce référendum à venir marquera une étape fondamentale dans l’action de Morales : en cas de victoire (probable), l’opposition perdra une crédibilité déjà méchamment écornée…
Autre fait marquant, et symbolique, l’expulsion de l’ambassadeur américain de Bolivie, en septembre 2008, après que celui ci ait ostensiblement affiché son soutien à l’opposition et au gouverneur de la province de Santa Cruz. Le « Cocalero Numero Uno », qui n’était déjà pas en odeur de sainteté auprès de l’administration américaine, est en passe de rejoindre les « bêtes noires » de la CIA, le vénézuélien Chavez et le cubain Castro.

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Si, anti-impérialisme oblige, Morales fait front commun avec Chavez et Castro, ainsi qu’avec Raphael Correa - gauchiste élu à la tête de l’équateur en janvier 2007 - , bousculant les intérêts de ceux qui pendant longtemps ont fait et défait les gouvernements en Amérique Latine, cela n’implique pas qu’il verse dans les travers liberticides de certains de ses alliés politiques comme Cuba : dans les rues de La Paz, pas un étal de livres qui ne propose des biographies à charge (violente) de Morales. Dans celles de Sucre, d’innombrables messages anti-gouvernementaux ornent les magasins. Quant au paysage médiatique bolivien, il est loin, très loin, de ressembler à celui d’une dictature. En clair, la liberté d’expression reste, pour l’instant (et il y a peu d’indices montrant que les choses risquent de changer), une vertu sacrée.

Attention : tout n’est pas rose dans la Bolivie d’Evo Morales. La corruption, mal endémique du pays depuis des décennies, reste un problème majeur qui n’a pas épargné certains membres du gouvernement. De même, les soutiens inconditionnels de Chavez et surtout de Castro à la politique de Morales (la campagne d’alphabétisation en cours est grandement financée par Cuba) posent des questions dans lesquelles s’engouffrent gaillardement l’opposition. Enfin, le soutien populaire dont dispose Morales a parfois débouché sur des atteintes au processus démocratique : il est arrivé que des parlementaires de l’opposition soient retenus par la foule hors de l’enceinte de l’assemblée a l’occasion de votes importants10.
Il n’empêche, le nouveau visage de la Bolivie, pays martyre de l’Amérique Latine, semble porteur d’espoirs, de possibilités de changements. En témoigne la verve enthousiaste de ces foules rassemblées sur la Plaza San Fransisco de La Paz, débattant vigoureusement de tous les sujets possibles (l’agression de la bande de Gaza, par exemple, ne laisse pas indifférent ici), agoras improvisées desquelles surgissent, au détour d’un discours enflammé sur la nécessité de se débarrasser de dieu, cette sentence récurrente : « Morales est la meilleure chose qui soit arrivée à la Bolivie depuis la colonisation espagnole. »



1 Evo Morales à la tête de la grande marche de ses partisans pour le « oui » à la nouvelle constitution, octobre 2008.

2 dans un article du Contre Journal, lecture recommandée

3 La Chola est l’habit qu’imposèrent les conquistadors espagnols aux natives de ces régions. Composée d’une multitude de jupons de couleurs assez agressives et d’un couvre-chef assez proche du chapeau melon britannique, la Chola est restée l’habillement quasi exclusif des femmes les plus pauvres, le terme finissant même, par extension, par désigner les femmes indigènes de la région.

4 A la Paz, la majorité des très nombreux cireurs de chaussures portent des cagoules intégrales, par volonté - semble t-il - de ne pas dévoiler leur statut misérable à leurs proches.

5 21 janvier 2006 : cérémonie traditionnelle sur les ruines pré-incas de Tiwanaku. Evo Morales est intronisé par des représentants indigènes, principalement aymaras (comme lui), qui font symboliquement de lui la plus haute autorité indienne du pays.

6 Ce qui, je l’avoue humblement, est mon cas.

7 A signaler, publié par les Prairies Ordinaires, un livre du meme Alvaro Garcia Lineira, « Pour une politique de l’égalité », sur lequel nous reviendrons.

8 Capture d’écran d’une télévision bolivienne annonçant le refus de Morales de prendre en compte le résultats des référendums illégaux organisés par les provinces autonomistes en 2008.

9 La Havane : Hugo Chavez, Fidel Castro et Evo Morales.

10 Voir cet article de Latin Reporters.


COMMENTAIRES

 


  • Au royaume des aveugles, les borgnes sont... conspués !
    C’est assez fascinant cette propension qu’on les gens (média et quidam) à défendre les travers des dirigeants à tendance égoïste (traduire : de droite) en affirmant par exemple que « c’est humain d’aimer le luxe, on aurait fait pareil à leur place... » et de critiquer vertement les travers des dirigeants à tendance altruiste (donc de gauche) comme si le moindre faux-pas remettait en question l’ensemble de leur politique et leur bonne foi. Morales, Chavez, Besancenot, Guevarra, JB Legrand... Il y aura toujours quelqu’un pour révéler une anecdote qui disqualifiera du coup l’ensemble de leur action politique... et justifiera par la même le status-quo d’une politique libérale.

    Derrière ces attaques il y a une idéologie profondément encrées : l’homme est mauvais (égoïste) par nature, ces hommes sont donc des charlatans, c’est certain. Ils ne peuvent pas être altruistes car cela n’existe pas. C’est pourquoi seule la « main invisible du marché » pourra apporter l’équilbre économique... Blah, blah, blah...

    Et une des raisons pour laquelle ils ne peuvent imaginer qu’un homme soit altruiste (en dehors des milieux religieux, légitimement bons, car privés de sexe, ce qui les rend de fait non-humains) et se batte pour une politique véritablement sociale, c’est qu’eux même se sentent incapables d’une action pour le bien communautaire et pour le partage des richesses. Leur orgeuil n’acceptent donc pas que quelqu’un comme eux, de chair et de sang, puisse être foncièrement honnête et droit... En fait, ces gens là ont honte (de ne pas être de véritables chrétien ?) alors ils critiquent, ils jettent la première pierre...

    PS : loin de moi l’idée de glorifier Morales ou un quelconque mouvement de gauche. Je décris juste un « tendance » à la critique facile dès que le message original est humaniste...

    balou
    http://blog.bouddhas-egoistes.net/

    Voir en ligne : les bouddhas égoïstes

    • Pourquoi ? Evo Morales est chrétien ???

      Cela paraît douteux. Donc, cette façon d’introduire ici une référence à la Bonne et Sainte Chrétienté, c’est à vomir..., c’est tout à fait hors de propos.

      Evidemment, tout le monde ici, a le droit de vendre son poisson même s’il est vraiment avarié... et quand bien même on le cacherait sous sa chemise...

      En tout cas, moi, je trouve que la Bonne et Sainte Chrétienté, ça pu le sinistre aBominable, comme une croix est toujours dégoulinante de sinistrose. Et puis, cette Chrétienté est tout de même responsable de 2000 ans de guerres, de 800 ans de traite des noirs et de 200 ans d’un colonialisme dégueulasse, sans oublier qu’elle a toujours été la caution des hiérachies et de la suprématie des Riches.

      Mais Bon ! Je m’avance peut-être un peu trop... On saura bien me dire sur ce site si je suis un troll... En plus de l’antisémitisme comme interdit par la loi, vous me direz si l’antichristianisme est pareillement interdit... aujourd’hui...

      Au fait, soyons sérieux :

      Honte de ne pas être de Bons Chrétiens... Tous les requins et tous les crocodiles se marrent. Et pour une fois, je suis bien d’accord avec eux !

      Voir en ligne : http://www.amaranthes.fr/

      • Je ne sais pas si Morales est chrétien mais je parlais des médias occidentaux qui l’accusent, qui eux sont d’origine judéo-chrétienne. Or dans cette culture/religion seul les religieux sont censé être authentiquement altruistes, le peuple lui est forcément pêcheur et la seule façon d’aider son prochain est par la charité (je schématise) et non par un changement de société. Du coup, lorsqu’on voit quelqu’un du peuple faire preuve d’une véritable abnégation, on le conspue, car il met le chrétien moyen face à ses propres contradictions...

        Dans tous les cas, je n’ai pas d’exemple où les institutions religieuses ont accompagnés des révolutions sociales... En général l’église est pour le pouvoir en place.

        • en général.. mais il a a quelques exceptions, comme fernando lugo, ex evêque et actuel président du Paraguay (a la tête d un parti de gauche qui nourrit les espoirs des plus démunis.)

          • Hey,
            Je ne connaissais pas le cas de Lugo, va falloir que je me documente, m’a l’air diablement intéressant. Dans le même genre (hommes d’églises sud américains qui se révèlent aller contre le conservatisme de leur hiérarchie), il y a le père Miguel Hidalgo au 19e siècle, mexicain considéré comme le père de l’indépendance, fusillé en 1811 pour avoir voulu aider les plus pauvres à reconquérir leurs terres.

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