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mercredi 31 mars 2010

Inactualités

posté à 11h35, par Serge Quadruppani
86 commentaires

De la défense de la femme à celle des animaux (en passant par la chrétienté) : les innombrables visages de la haine du bougnoule
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Il y a des débats si rebattus et nauséabonds qu’on n’a même plus envie de mettre à jour leurs grossières ficelles. Tout en haine et racisme, ils squattent notre environnement comme le ténia son intestin. Surtout, ils font oublier que le vrai combat est ailleurs. Non pas dans les stériles querelles de chapelle des vaticinateurs médiatiques. Mais dans le système qui instrumentalise ces questions.

Aujourd’hui, la haine du bougnoule n’est pas sans rappeler une des grandes figures de la culture populaire, celle du vampire qui aspire le sang de tout ce qui passe à sa portée. On l’a vu quand une droite qui finance l’enseignement privé sur les deniers publics prétendait naguère défendre la laïcité en interdisant aux filles voilées d’étudier. On le voit maintenant quand l’idée de l’interdiction de la burqa au nom de l’émancipation féminine est portée par une famille politique dont une bonne partie des représentants insultaient Simone Veil au parlement quand elle présentait sa loi sur l’avortement. Je n’utilise pas par hasard le terme « bougnoule » qui, avec sa lourde charge de racisme bistrotier, eut ses effets les plus meurtriers durant la guerre d’Algérie. La rhétorique des « heures les plus sombres de notre histoire » est devenue l’inepte stéréotype mental d’une gauche sans pensée, recrue d’abandons et repliée sur un moralisme démonétisé. Force est pourtant de constater que notre présent, reculant devant la production d’un nouveau radical, consacre l’essentiel des énergies mentales de ses serviteurs médiatiques à utiliser les restes. Recyclant ici un bout de Pétain («  louangé pour avoir attendu les Américains en 1917, il est vilipendé pour avoir refait le même choix en 1940 » - cité par Schneidermann), là l’éloge de la laïcité, ici de la chrétienté, la tambouille anti-Arabe et anti-Noirs a ses marmitons vedettes dont le fond de sauce, baptisé « insolence » ou « anti-politiquement correct », dégouline à longueur de temps des écrans. Avec son «  c’est un fait ! » salué par les hourras de tant de téléspectateurs et d’internautes qui ne sont pas tous lecteurs du Figaro, Zemmour prétend mettre l’objectivité de son côté : la majorité des délinquants de rue seraient maghrébins ou noirs. Une autre forme d’objectivité consisterait à dire ce sont très souvent des pauvres qui, pour se sentir moins pauvres, gâchent la vie de gens souvent aussi pauvres qu’eux, et que la majorité des plus pauvres aujourd’hui, ont la peau noire ou sont d’origine maghrébine. On pourrait aussi observer qu’objectivement, le contrôle au faciès participe de l’ensemble des processus de ghettoïsation, et donc, renforce ce contre quoi il prétend lutter : l’éventuelle surreprésentation d’une catégorie de population dans la petite délinquance. On pourrait dire enfin qu’objectivement, si la police, au lieu de contrôler les Noirs et les Arabes sortant du métro à la station Barbès, s’intéressaient aux Blancs descendant de voiture avec chauffeur à Neuilly, elle découvrirait chez les Blancs une surreprésentation du délit d’initié, de l’évasion fiscale et du trafic d’influence. Mais l’objectivité n’est qu’un masque puisqu’en réalité, on est dans le domaine des subjectivités construites, des passions collectives.

Dans ma boîte aux lettres électronique est arrivé un message ainsi intitulé : «  Quick Halal... BOYCOTTER TOUT CE QUI EST HALLAL !!! DEFENDONS NOTRE FACON DE VIVRE !!! A DIFFUSER ...... » C’était une série de photos montrant comment on tue les moutons dans les abattoirs halal. Peu après, la personne qui m’avait envoyé ce mail, m’en expédiait un autre qui dénonçait le fait qu’une « ancienne fellagha » se faisait soigner à Paris et logeait au George V. Ce n’est pas la première fois que les propagandistes du Front national (qu’ils y soient ou non encartés) se portent au secours des animaux.

Tel qu’il m’a été décrit par des gens insoupçonnables de racisme, l’abattage hallal est à mes yeux une horreur, tout comme d’ailleurs l’abattage cacher mais je ne suis pas bien sûr que l’abattage laïque soit plus sympathique : c’est l’ensemble de l’industrialisation du vivant, et en particulier de l’élevage qui doit être remis en question, pour préserver notre santé et aussi parce qu’aimer les bêtes paraît chaque jour un peu plus une condition minimale pour arriver à aimer les humains. En tout cas, sur ce terrain-là comme sur tant d’autres (voile et burqa, laïcité), le procédé consistant à prendre dans une culture un aspect discutable ou détestable, mais extrêmement minoritaire ou juste parfois encombrant mais très secondaire, pour en faire le signe de la barbarie essentielle d’une large fraction des classes populaires, ce procédé n’a pas fini de faire des dégâts.

Depuis que j’ai commencé à penser par moi-même, je sais que, comme disait à peu près un graffiti fameux de la Sorbonne en 68, « on ne peut penser librement à l’ombre d’une chapelle ». Si le fait qu’une femme fuie le regard des autres derrière du tissu me dérange, je ne vois pas pourquoi je ne le dirais pas – en particulier à elle (mais ce n’est pas une raison pour l’interdire d’enseignement ou l’empêcher carrément de sortir dans la rue), et les leçons de morale des fumeurs de shit de mon quartier qui se bricolent une identité musulmane en me reprochant de boire du vin me font rire. Mais si M. Zemmour tient, en tant que Français, à revendiquer des racines chrétiennes, il va falloir qu’il se fourre dans la tête que les seules que je me reconnaisse sont dans l’armée des paysans et des mineurs de Thomas Münzer qui, en l’an du Seigneur 1524, ont étripé les seigneurs au cri de : «  Toutes choses sont communes ! »

Mais toutes les frictions entre les morales et les modes de vivre ne m’empêcheront pas de penser que l’essentiel se joue dans ce que nous avons de commun. Et ce que nous avons ensemble, c’est d’abord un ennemi qui cherche à essentialiser des différences, et qui nous impose un capitalist way of life toujours plus mortifère. Hallal ou pas hallal, ce qu’on nous fait bouffer, c’est toujours plus de la merde. Des histrions philosophes qui vaticinent sur la montée du fascisme vert aux bouffons zemmouriens qui disent tout haut ce que les électeurs du Front national pensent tout bas, la même technique est à l’œuvre : s’emparer d’un détail pour en faire un tout, dresser une partie de la population contre une autre. Diviser pour régner : c’est aussi banal que ça.

Mais pour l’instant, dans une large mesure, ça marche.


COMMENTAIRES

 


  • « Mais pour l’instant, dans une large mesure, ça marche. »

    Bien trop large, oui. XXXXXL même ! Ce qui ne cesse de m’étonner c’est de voir à quel point cela peut continuer à marcher et souvent chez des gens dont la situation sociale devrait tout au contraire les unir à leurs frères de galère.



  • Oui, dans une large mesure.......

    Mais quand même y a des trucs qui font rêver !

    J’eus aimé voir la tronche dépitée du teneur de micro :-)

    Voir en ligne : http://www.youtube.com/watch?v=ML0g...

    • Et tu dis quoi, Serge, du populisme du NPA qui instrumentalise une candidate avec foulard pour en faire « la représentante des quartiers », c’est pas aussi salaud que du Zemmour, ça, quand on pense aux filles de ces quartiers dont l’école, malgré ses immenses défauts, reste le seul espoir ?
      La ligne de crête sur ces problèmes est dure à tenir, surtout quand des connards n’attendent que ça pour défouler leur racisme.
      Il n’empêche, le voile ne voile qu’une chose : la lutte des classes. La laïcité reste la seule garantie dans notre société de ce qui pourrait ressembler encore un peu à une égalité des chances.
      Et un « bougnoule » qui voile sa femme (le libre choix des filles sur cette question est une intox médiatique), je ne le hais pas : c’est aussi un dominé. Mais il ajoute à sa condition de dominé une grosse dose de connerie obscurantiste puisqu’il fait exactement ce que les dominants attendent de lui : préférer une mosquée à un syndicat.
      Ce serait une synagogue ou une église, ce qui fut le cas au XIXe que je dirai la même chose.
      Et c’est vouloir à toute force superposer immigration et prolétariat qui fait, cerise sur le gateau, monter le FN.
      Le prolétaire conscient n’a pas de couleur ni de dieu : il a des patrons dont il doit démonter la gueule.

      • Mis à part que le NPA n’a rien instrumentalisé vu les déclarations de la direction, ils étaient limite en train de rétracter la candidature, et c’est le figaro (puis tous les médias, puis tous les partis politiques) qui a déniché cette histoire de voile pour nuire au NPA (ce qu’ils n’ont jamais fait pour le PC et le PS qui comptent pourtant des élues voilées).

        « quand on pense aux filles de ces quartiers dont l’école, malgré ses immenses défauts, reste le seul espoir »

        Mais quel rapport ? Si l’école les fout à la porte, c’est pas de leur faute à elle hein. Et j’ai du mal à saisir le rapport avec la curée qui a eu lieu contre Mlle Moussaïd, ou ses défenseurs, franchement tiédasses.
        C’est pas surprenant de la part d’un blaireau qui poste régulièrement chez causeur, mais t’es un bel exemple de cette haine que décrit l’article : la défense de la laïcité -> pavlov -> les arabes sont pas des laïcs, faut les interdire/foutre à la porte/à la mer/dans un sani-broyeur. « Mais c’est pas de notre faute s’ils s’intègrent pas, ils ont qu’à enlever le voile et bouffer du porc, nous on fait tout ce qu’on peut. » Connard. Le voile ne voile rien du tout, c’est les cons qui sont obsédés par un bout de tissu (tout en feignant de ne pas y toucher, comme toi) qui empêchent de se poser des vraies questions. Et vu le consensus qui règne, elles ont du souci à se faire, ces gamines.

        tiens même, poussons le vice : si le voile est le symbole de la servitude de la femme, c’est au même titre que le bleu de travail pour les prolos. Et ceux qui, sans quitter l’habit, ouvrent leur gueule, font des études, s’organisent, ou participent à la vie publique, même à des élections débiles, font bien plus pour l’avancement de l’émancipation humaine que les salauds qui prétendent les libérer d’un symbole par la force de la Loi. Même que j’aurais tendance à penser que ces derniers sont des gros réacs racistes d’autant plus dangereux qu’ils se prétendent souvent d’une gauche morale parfaitement innocente. Mon cul.

      • Je suis en total accord avec toi Jérôme sur ce point. Ce qui me sidère dans le champs politique actuellement, est de voir la droite et ses extrêmes s’emparer de combat contre l’Islamisme. J’ai vécu la tragédie algérienne de 1990 à 2000 (enfin, c’est pas encore fini !) et je sais de quoi je parle. Ici en France, la gauche et ses différents courants, je ne sais pas pourquoi, voient en les Islamistes des révolutionnaires, voire des libérateurs et non pas des idéologues forcenés ! Je fais parti de ceux, comme toi, qui pensent que la laïcité « reste la seule garantie dans notre société de ce qui pourrait ressembler encore un peu à une égalité des chances ».
        Concernant ton article Serge, je partage bien sur ton analyse sur les mécanismes de la production de la haine envers le maghrébin et le noir, ainsi que l’instrumentalisation chaotique de certains détails sociétaux pour disperser les forces appartenant à une même classe sociale, mais je suis à fond pour l’interdiction de port de la burqa !
        Bien à vous.

        • Ici en France, la gauche et ses différents courants, je ne sais pas pourquoi, voient en les Islamistes des révolutionnaires, voire des libérateurs et non pas des idéologues forcenés !

          C’est totalement faux, et bien entendu partagé et colporté partout, des connards de la guerre ethnique jusqu’au CRIF : ça suffa comme ci, sortez un peu vos preuves. Pour un imbécile heureux éventuel croisé sur un forum, on a dix Badiou (« l’islamisme, ce sont des groupuscules fascistes, je ne vois aucun inconvénient à dire ça ») : qu’y a-t-il derrière chaque feministo-laïc de la 25e heure, comme les résistants du même nom ?



  • Bonjour

    Je suis heureux de pouvoir trouver écrit beaucoup de chose que je n’arrivais pas à exprimer ou, tout du moins, à formuler de manière aussi incisive.

    C’est percutant sans être agressif.

    Beau comme une vague.



  • J’aime bien votre article.

    Si c’était une autre maison d’édition je n’aurai rien dit,mais comme c’est les EDITIONS LIBERTAIRES,je me permets de conseiller le livre de:HAMID ZANAZ « L’impasse islamique »La religion contre la vie.

    • mercredi 31 mars 2010 à 20h18, par pièce détachée

      Trop fatiguée pour participer à un énième étripage. Juste : merci à Serge Q. (et à Kaos).

      @ De Guello : arguer, en alignant les majuscules, de la seule réputation d’un éditeur pour recommander un auteur (majuscules assorties) qu’il publie, ça semble un peu court. Je suggère d’aller voir ici.

    • « séparer pour mieux régner ».

      Le différentiel qui fait que nous ne sommes pas le produit de quelque batterie mais des individus, partie prenante d’un même groupe (humain ?), est utilisé depuis des décennies (comme depuis des siècles) pour faire cadrer l’image d’un monde (moderne ?) avec une bannière (plus originale ?) bleue étoilée à laquelle auraient été soustraites rayures rouges et blanches.
      Bannière qui doit contrer une autre, verte et étoilée, symbole d’obscurantisme, d’un côté de la planète et, d’« arriérisme », d’un autre.

      Le vert, ça ne passe pas !
      Qu’il soit étoilé, orné d’un grain de café ou d’autres couleurs chaudes...

      C’est triste de voir que même sous l’éclairage d’un article aussi limpide qu’explicite sur son sujet, vous trouvez, et le moyen de vous fourvoyer, et l’occasion de mettre en valeur le principe qui y est dénoncé.

      « Libertaire », comme caution d’une « liberté d’expression » et d’une certaine « démocratie », peut être.
      Mais, de nos jours, ce n’est nullement garantie d’objectivité ou de justesse du propos.

      Il vaut mieux se concentrer sur le contenu de ladite « libre expression » et sur les motivations de ceux qui la nourrissent comme de certains qui la défendent en défendant des Z comme Zemmour ou Zanaz, par exemple.

      La Yougoslavie a été démontée
      Le Liban aussi.
      Qu’avaient ces deux pays en commun ?
       × multi ethniques.
       × multi religieux.
       × un excellent équilibre socio-économique.
       × une totale adaptation à la « modernité ».
       × une majorité MUSULMANE.
       × un voisinage immédiat sensé être démocratique.

      Cela ne posait aucun problème jusqu’à ce que, une fois le Mur tombé, certains décident d’en créer un qui s’appelle la radicalisation de l’Europe Bleue démocrate-chrétienne qui semble apprécier ghettoïser « son » monde pour le gérer.

      L’ISLAMISME n’est qu’un pendant, devenu l’outil de cette radicalisation, qui se propage au gré de la globalisation et selon le bon vouloir des chefs, auto proclamés, de guerre de religion (au nom du dieu Euro-Dollar). Lesquels, quels qu’ils soient, ont intérêt à séparer pour... gagner au jeu de la libanisation du monde.
      Cela a commencé par les banlieues, la sectorisation des villes à l’anglaise ou la hollandaise, les camps d’accueil puis, d’internement des migrants, la tentative de sécession à la kabyle...
      Le tout agrémenté de la libre expression des cortèges KKK ou néo nazi par-ci, extrémistes, par-là.
      Un monde ou tout noir ou « arabo musulman », comme dirait l’autre Z, est un criminel, tout musulman , un islamiste, tout étranger, un danger(!?!).

      Frustration, manque de données, amalgame, séparatisme, intox et certains se retrouvent à sortir la machette ou la roquette pour dépecer leurs frères ou leurs voisins, pour quelques cacahuètes, un J string, un écran et une parabole !



  • mercredi 31 mars 2010 à 21h11, par Emma Prilatete

    D’accord, ça n’a pas grand’ chose à voir, mais le titre de votre article m’a fait penser à la RGPP (réforme générale des politiques publiques) qui a fusionné au 1er janvier un paquet de directions départementales (de la jeunesse, des fraudes, des services vétérinaires, des affaires sociales...) en une seule : la DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations).

    Donc, ce nouveau directeur a sous ses ordres des services tels que :
     × délégation aux droits des femmes et à l’égalité ;
     × santé et protection animale.

    Le message que je comprends, c’est qu’un haut fonctionnaire qui a les compétences pour veiller au respect des droits des femmes est tout aussi qualifié pour veiller au bien-être des porcs dans les élevages industriels...

    Voir en ligne : Par exemple, l’organisation de la DDCSPP sur le site de la préfecture du Tarn



  • L’islam, la chrétienté, le judaïsme, les témoins imbéciles et autres joyeuses sectes n’ont d’autre but que l’enfermement, l’acceptation au nom d’un « au delà » des saloperies mises en place par un pouvoir dictatorial imposant, pour le bénéfice d’une ultra minorité, le joug esclavagiste au plus grand nombre ! ça, c’est dit ! Mais passé ce postulat pourtant simple de l’imposition (auquel on pourrait rajouter le discours imbécile des footeux adeptes du « moi j’préfère le match, la politique m’emmerde », inconscient que la politique, contrairement au foot, s’impose à lui, dirige quotidiennement sa vie), le ridicule débat, non circoncis à la fRance (voire le vote belge -centre/gauche socialo/centriste-, les débats italiens, espagnol où canadien sur le sujet, identiques au débat fRançais) s’oriente, comme tu le dis, sur un énième bouc émissaire, rejette l’attention sur l’autre, sur celui qui, comme nous, supporte la misère et l’esclavagisme, comme c’était déjà le cas lors de l’immigration espagnole, italienne, portugaise et autre.

    Et Zemmour, dans son discours nauséeux, participe pleinement et consciemment à ce détournement idéologique concentrant doublement l’attention sur l’autre pour justifier les saloperies qui nous tombent dessus ! Comme tu le dis si bien, quid de la misère dans l’explication des « violences » faites à l’autre ? Et quid d’un aspect social plus facile à faire oublier aux crétins serviles et du manque d’avenir offert aux jeunes banlieusards dans le développement de ces « incivilités » ?

    Mais le postulat de ces « démocrates serviles » oublie, juste, que ce soit dans la condamnation de l’autre comme de la condamnation de la condamnation, que cette démocratie idéale qu’on nous vend, cache, en fait, un système asservissant les population, responsable par ses pillages passés et ACTUELS des populations, non seulement des famines, des misères mondiales, mais responsable aussi, de fait, de l’immigration ! Directement, puisque la main d’oeuvre immigrée est bon marché, mais aussi indirectement, en imposant dans une grande partie du monde la misère, la favorisant et favorisant les dictatures violentes, et poussant les populations autochtones à rechercher, par la fuite, un endroit où la vie, la survie même, est possible !

    La muleta de la haine cache ces réalités, mais celle de la contestation partielle, refusant tout simplement de reconnaitre la réalité du monde tel qu’il est n’est pas bien mieux !

    Autre détail hallucinant, puisqu’il est, ici, question de « racisme », je me souviens, il y a déjà quelques années, de débats sur le racisme dans lesquels on pouvait entendre ce fait assez simple, démolissant à lui tout seul les conneries frontistes : l’être humain, ce n’est pas DES races, mais une seule ! La couleur de peau ne représente pas une différenciation raciale, mais seulement une adaptation, au même titre que la couleur des yeux, des cheveux... Dès l’instant qu’on accepte, même par une recherche de contradiction, une différenciation du fait de la couleur de peau, sans condamner le principe même de différence de race, on tombe dans le piège du racisme !

    Pour en revenir au foulard, ce foulard me gène par son symbole et l’acceptation d’une limitation qu’il représente, mais il me gène autant que la pensée ovine du « footeux qu’aime pas la politique », autant que le « fan de corrida », autant que le curé dans un hopital pour soigner les âmes, autant que le « démocrate qui aime la démocratie parce que c’est notre sauvegarde », bref, autant que toutes les autres pensées réductrices et castratrices poussant à un manque de réflexion ! Si, au nom de la liberté, on impose le devoir de rejetter cette réduction de la femme, pourquoi, dès lors, ne pas aussi rejetter toutes les réductions humaines ? Pourquoi ne pas interdire officiellement le racisme, les religions (toutes), les jeux de cirque, les débats politiques tronqués, TFBouygues, la présence de Total en Indonésie et autres saletées qui n’ont, au fond, que le même but ? Parce que ça se voit ? Ben oui, mais je peux vous assurer que l’esclavagisme imposé par Total en Indonésie (et ailleurs) et la misère qui en découle se voient parfaitement aussi, là bas !...

    Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

    • A l’ami Jérôme : je ne pense rien qui puisse te satisfaire puisque ce que je reprocherais principalement au NPA c’est d’entretenir l’illusion électoraliste, dans laquelle tu marches aussi. Qu’il y ait un aspect démago dans le recours à une fille en foulard, c’est bien possible mais d’un autre côté, je ne crois pas qu’il y aurait eu tout ce barouf s’ils avaient présenté comme candidate une bonne soeur en cornette ou un curé rouge à grosse croix pendouillante. D’accord pour lutter contre les fascistes islamistes mais c’est, selon moi, loin d’être le principal problème aujourd’hui : ce que je vois, c’est une grosse, envahissante, montée de haine contre les habitants des ghettos entretenue aussi bien au niveau cultivé (Finkelkraut, BHL, Taguieff…) qu’à celui du bistrot réel ou virtuel (le Net pas très net).

      Au contradicteur de Jérôme : merci d’éviter les insultes gratuites, Jérôme est un ami et un camarade qui n’a pas de leçon d’antiracisme à recevoir.

      A joshuadu34 et à peu près tout le monde dans ces divers échanges : on est d’accord sur l’essentiel

      Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...

      • Bof, Le Figaro a retenu un argument électoraliste. Vous aussi ?
        Des femmes enfoulardées, il n’y en a pas qu’au NPA, vous le savez bien, certaines sont élues. Sur des listes PC etc
        L’amitié a ses limites.
        Effectivement, à l’inverse de la LCR, leNPA soutient une illusion électoraliste. Mais ça n’a rien à voir avec le recours avec fille enfoulardée, qui s’est présentée en dépit de son foulard. On est bien peu de chose. Et certains nous le répètent. Cachez-vous, vous n’avez rien à faire là. Double peine

      • Merci pour cet article, merci pour les réactions.
        On est toujours ravi de lire en tout lieu ce que l’on pense — au prix d’un effort démesuré pour dépasser la vision cancéreuse des médias.

        Je suis de l’avis de Quadruppani : nous sommes d’accord sur l’essentiel avec joshuadu34. Quant à l’illusion électoraliste, je la conçois bien ; mais dès lors qu’elle est conçue consciemment il faut agir.
        J’invite l’auteur et les commentateurs à entretenir un groupe de réflexion tourné vers l’action en parallèle, via le net, pour commencer.

        La question du voile ne pourra pas être réglée sans écouter attentivement les intéressé(e)s dans un contexte non spectaculaire ou de porte-parole outrancier. Zemmour n’est qu’un petit chien méprisable, mais un cabot dont les râles grossiers se laissent entendre par trop fort dans un monde dépassionné pour n’être qu’un sale cabot ; je le soupçonne d’être un sale symptôme.

        Je pense que le déracinement du problème général est impossible, mais qu’il est possible de le détruire cependant. Vous pouvez me contacter pour en discuter. Par « action » et « détruire » je n’ai pas en tête des barres de fer ou un comportement violent envers les personnes, ni des débats syndicalistes faiblards.

        En outre, le problème se situe, à mon avis, en grande partie dans l’intoxication complète des médias et des personnes rendues inconscientes d’elles-mêmes (phénomène lié bien entendu) et en-deçà encore de la prétention illusoire de la « démocratie de l’égalité des chances » en soi et a fortiori dans un contexte misérable de libéralisme économique individualiste faussement dynamique, mondialisant, complètement hanté par tous les autres et la peur de vivre, de vivre sans argent, voire de vivre avec peu d’argent.

        Youpi.



  • Les mariages mixtes, dont le taux a été longtemps le plus haut d’Europe, est désormais en chute libre. Il existe un repli communautaire blanc.

    A ce qu’il semble, les femmes blanches et les femmes noires sont celles qui sont le moins enclines au métissage dans le choix du partenaire. Les femmes asiatiques, moins.

    Vous ne pouvez pas contraindre par des loi les femmes au métissage forcé, pas plus que les intégristes catho ne peuvent les contraindre à la grossesse forcée. Pas plus que vous ne pouvez nous contraindre au multiculturalisme forcé.

    Vous ne pouvez pas nous contraindre à travailler 8 h par jour dans un bureau avec une voilée qui par le biais de son voile vous jette sa religion à la figure alors que vous ne demandez rien à vos collègues, encore moins quelle est leur religion.

    Vous ne pouvez pas nous contraindre à envoyer nos enfants dans des écoles où il n’y a pas 20% de blancs.

    Les méfaits du libéralisme, le chômage, toutes les difficultés que nous connaissons avec la crise (particulièrement les femmes, qui représentent 80% des personnes sous le seuil de pauvreté à cause des contrats précaires et des temps partiels subis, 80% de femmes parmi lesquelles les blanches sont très largement majoritaires), ne signifie pas pour autant que nous devions nous sentir solidaires de moeurs archaiques ( les mariages consanguins le fait de ces sociétés et des personnes issues de ces sociétés) qui nous sont étrangères et dont nous ne voulons pas.

    Morose.

    Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

    • Moi, je préfèrerais partager mon bureau avec une voilée qui serait par ailleurs aimable plutôt qu’avec un chef harceleur ou un collègue débagoulant des idées à la noix sur le « multiculturalisme forcé ». Bien sûr, personne ne m’imposera des moeurs archaïques, comme par exemple, de travailler pour un salaire de merde ou d’aller glisser un bulletin dans l’urne pour choisir entre le centre-droit et le centre-gauche des mandataires de l’oligarchie capitaliste.
      Où est-ce que vous voyez qu’on cherche à vous imposer le mariage forcé ou je ne sais quoi encore ? Ces moeurs sont effectivement peu sympathiques, on peut essayer de les critiquer ou de s’y opposer concrètement quand on les voit à l’oeuvre, mais ce n’est pas une raison pour se sentir menacé.
      N’ayez pas peur, l’idée d’une Europe couverte de minarets et soumise à la charia n’est qu’un fantasme de deux douzaines de crétins sectaires (du côté de l’Islam), de quelques dizaines de médiacrates (du côté de l’Occident), et des quelques milliers de gens qui les écoutent.
      Heureusement, la plupart des gens s’intéressent surtout à ce qui compte vraiment aujourd’hui : le manque de fric et de travail, la pollution de tout ce qu’on respire, boit, voit, mange, bref la crise d’un mode de vie.

      Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...

      • Vous arrivez à répondre sereinement à pareil tissu d’âneries : bravo !

        • HS, à l’attention de Floréal : j’ai supprimé ton bref commentaire en forme d’autopromo, je ne vois pas pourquoi on te laisserait poster un lien vers tes billets puants de haine rancie et de mépris raciste. Bye.

          • Si je voulais me faire de l’autopromo, j’aurais une liste de liens remplie de bisounours, ce qui n’est pas le cas.
            J’ai voulu dire comment je vois les choses, comme de nombreuses femmes, qui n’aiment pas plus que moi Zemmour.

            La Bonté Bonne de tes semblables compatissants, tu peux te la garder, parce que ce qu’elle prétend, c’est que des gens pas riches comme moi acceptent de s’appauvrir davantage par solidarité pour des plus pauvres encore qui n’en auront aucune reconnaissance et pas plus de fraternité que de beurre en flûte puisqu’ils nous haïssent parce que blancs, parce qu’occidentaux.

            Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

          • Et j’ai oublié de te dire que tes chers immigrés et autres indigènes, ils savent tuer, piller, violer aussi bien que les blancs. Si le cours de l’histoire leur avait donné les memes possibilités techniques avant les occidentaux, ils auraient fait la meme chose.

            Qui te le dit a failli finir violée dans un village indien sud-américain (et l’a échappé belle par miracle), et finir dans le Nil ( si elle avait déclaré etre juive ou copte, mais comme elle ne croit pas au bon dieu, elle n’a eu aucune mal à mentir en leur disant que bon sang mais c’est bien sur, allah c’est le meilleur).

            Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

            • Oui, oui, oui…

              (Et on finira égorgés ou bien par violés par ces féroces soldats musulmans qui font rien tant que conspirer dans nos campagnes, je connais la chanson…)

            • OUi, mais ni plus ni moins. Ils savent comme tous les hommes savent. Ni plus ni moins.
              Le cours de l’histoire leur a donné bien des avantages alors que nous n’en étions qu’au Moyen Age.. Mais, c’est pas de toutes façons une raison.
              Jamais entendu dire ni entendu prouvé que certains pourraient tuer, piller,violer de par leur nature.

              • « parce qu’ils nous haïssent parce que blancs, parce que occidentaux » : à ce niveau de pensée, je pense qu’il est inutile de continuer à discuter. Ce genre de généralisation n’est pas seulement faux, il entretient aussi la haine. Mme Floréal a beaucoup voyagé, mais elle n’a rencontré partout que la haine des blancs. Comme on n’est pas sur la même planète, je propose qu’elle aille dialoguer ailleurs et que ses messages soient CENSURÉS. Moi je suis pas contre le fait de censurer des trucs avec lesquels on est trop en désaccord : pas trop de temps à perdre.

                Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...

                • ce serait, quand même, dommage de censurer un tel ramassis de thonnerie et d’images éculées (é, pas en) prouvant le manque de réflexion et posant aux yeux de tous ce qu’elle est...

                  m’enfin, j’dis ça, j’dis rien, hein... Z’êtes chez vous...

                  Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

                  • Entièrement d’accord.
                    Cette censure évoquée par Quadruppani me fait froid dans le dos, bien que par ailleurs j’adhère complètement à son article.
                    Floréal avec ses peurs aveugles et irrationnelles se décrédibilise très bien toute seule (et, en passant, qu’est-ce qu’elle en sait que JBB « ne court pas le risque de se faire violé »...?), et Quadruppani qui censure c’est comme le monde à l’envers.

                    • Cher azeri100, réchauffez-vous vite le dos : le mot « censure » était utilisé par goût de la provocation,ce goût qui m’a déjà joué tant de tours.
                      Parlons donc de « modération », si vous préférez : les sites qui ne sont pas modérés, sont vite envahis par les délires des casse-burnes (autrement appelés « troll », si j’ai bien assimilé le jargon du net) obsessionnels.
                      Si vous voulez continuer à lui causer de ses « peurs aveugles et irrationnelles », entrez directement en rapport avec cette personne. Moi, j’ai plus rien à lui dire.

                      • Moi non plus j’ai rien de particulier à lui dire. Mais c’est pas une raison pour supprimer ses messages à mon avis.
                        Libre à chacun d’ignorer ses inepties et ses propos malhonnêtes, ou bien de prendre la peine d’y répondre pour tenter de lui ouvrir les yeux sur des problèmes sociaux qu’elle n’imagine même pas.

                        Le site n’en est pas au point d’être envahi par une armée de trolls purs et durs. Là oui il faudrait modérer. Mais si vraiment on veut aucune contradiction autant ne pas laisser la possibilité aux commentaires.
                        Mais les casses-burnes sur internet, ça a ceci de bien qu’on peut y répondre si on veut (contrairement aux invasions de casses-burnes de la radio ou de la télé auxquels on n’a aucun droit de réponse), et qu’on peut les ignorer si on veut (contrairement à ceux de mon entourage et de mon voisinage réels qui sont proportionnellement beaucoup plus nombreux et que je suis bien obligé de supporter tous les jours).

                      • De la « modération ». Trop drôle. J’appelle ça du sectarisme, de la partialité, du parti pris, de l’abus de pouvoir plus qu’autre chose, en tout cas ni de la censure et encore moins de la modération.

                        Je m’en fous, que vous n’ayez rien à me dire personnellement. Moi non plus, mais il se trouve que vous écrivez publiquement et que vous ne pouvez pas empêcher les gens de réagir en vous lisant, que ça vous plaise ou non.

                        Je vous casse les burnes ? C’est que vous le méritez bien.

                        Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

                    • On va dire que les probabilités qu’a votre « pote » JBB d’être violé sont nettement limitées par rapport à celles de n’importe quelle femme, mon brave azeri.

                      Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

                      • Ok, ça va bien, Floréal.

                        Je n’apprécie pas les fachos. Et encore moins les fachos qui floodent à tout va. Maintenant, tous tes commentaires consistant juste en deux phrases pleines de fiel seront supprimés ; tu pourras toujours crier à la censure, j’en ai rien à carrer : l’espace de commentaires sur A11 est constructif et non-trollé, ce n’est pas toi qui va y changer quoi que ce soit.

                        Et pour les « probabilités de viol » : au regard de ta photo sur ton blog, je dirais qu’elles ne sont pas très élevées pour toi non plus. Bye.

                      • Le viol subi par des hommes est quelque chose de nettement plus tabou que le viol subi par des femmes. Ainsi c’est difficile de déterminer sérieusement si ces derniers sont plus fréquents que les premiers.
                        Ce phénomène est encore plus évident pour la violence physique, les coups et blessures : on parle souvent des femmes battues, mais jamais des hommes quotidiennement frappés, ou tabassés, alors qu’on sait très bien que les agressions subies par des hommes sont extrêmement fréquentes. Mais un homme qui se fait battre, c’est un faible, un perdant, il est pas viril. C’est une merde, quoi. Ca choque personne (sauf quand ça t’arrive à toi ou à un proche, et encore c’est loin d’être toujours le cas, les mères autant que les pères font souvent preuve d’une indifférence coupable, plus ou moins inconsciente, la plupart du temps inexprimée, quand leur fils subit des violences de ses camarades : « au pire, ça l’endurcit »). Une femme qui se fait battre c’est tout de suite une grande victime, aisément médiatisable et politisable, de « la violence intrinsèquement masculine », voire même de la masculinité toute entière. Finalement c’est ce genre de discours qui est un paroxysme de sexisme, de traitement inégalitaire selon l’appartenance à un sexe. Et pourtant c’est la bien-pensance commune moderne, auto-proclamée « féministe » et « anti-sexiste ».

                        Alors que si on regarde les statistiques de morts par homicide (nettement plus fiables que les statistiques sur les déclarations de viols ou d’agressions), on voit que les hommes sont bien plus souvent victimes que les femmes.
                        Pareil pour les morts d’accidents du travail et des conséquences de leur travail.
                        Pareil pour les morts d’overdose.
                        Pareil pour les suicides, où l’écart est le plus énorme.

                        Si on regarde les statistiques d’espérance de vie dans tous les pays du monde, les hommes meurent toujours plus jeunes que les femmes, avec souvent des écarts significatifs de plus de 4 ans (il doit y avoir 3 ou 4 exceptions seulement sur près de 200 pays).

                        Ensuite, puisque j’y suis, j’aimerais connaître ta source quand tu dis (je ne sais plus où) que 80% des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté sont des femmes (et majoritairement des femmes blanches).
                        Le seul lien que j’ai trouvé sur la question dirait plutôt au contraire que les hommes ont un taux sous le seuil de pauvreté légèrement plus important que celui des femmes (chiffres de l’insee) :
                        http://www.statapprendre.education....

                        Moi j’ai pas de référence chiffrée pour annoncer ce qui suit, mais il semble que les hommes vivant et dormant dans la rue (et y mourant occasionnellement de froid, en particulier cet hiver) sont très largement plus nombreux que les femmes.

                        Pour finir, si tu veux t’intéresser au féminisme, à un véritable féminisme anti-sexiste et au service des femmes, lis par exemple les écrits d’une femme comme Elsa Dorlin (si t’as le niveau pour suivre...)

        • Quadru lui a répondu
          Floréal est lucide, elle

          toi, vu ce que tu mets plus bas, t’es venu réglé tes comptes avec le NPA

          t’énonces rien
          tu profites de la situation

          sache que quand des gens ont un problème à régler, c’est à eux d’envisager ce qu’il y a à faire
          c’est LEUR problème !



  • jeudi 1er avril 2010 à 15h10, par Sartarelli l’amerloch

    Salut, Serge. Je suis complètement d’accord avec toi sur cette question. En fait, on vient juste d’affronter ce problème lors d’un diner entre amis dont deux profs de lycée français soi-disants « de gauche » mais acharnés contre « le voile, » et un hollandais ex-rocker, lui aussi « de gauche, » mais tourmenté par « l’islamisme rampant » qui menacerait la fameuse « tolérance » de son pays on ne peut plus petit-bourgeois.

    Franchement je me serais cru parmi des lepenistses, ou pire, sans l’atmosphere de bienpensance hypocrite qui planait obligatoirement au dessus de toute la conversation.

    Si seulement ils montraient la meme passion à dénoncer ces guerres angloaméricaines qui ont déjà détruit plus d’un pays arabe ou musulman à des fins néo-impériales déguisées en « lutte contre le terrorisme, » autre canard avalé quotidiennement par toute cette bienpensance franco-européenne.

    Et, n’en déplaise à ton ami Jérome, peut-etre meme que toute cette hystérie orchestrée autour du voile y est pour quelque chose dans l’acceptation de cette « nouvelle donne » au Moyen-Orient...

    • Sans crainte de me répéter (puisque j’ai déjà avancé cette comparaison dans un précédent commentaire), je voudrais rappeler quelques faits que les moins de vingt ans ne peuvent peut-être pas connaître.
      Aujourd’hui, pour la propagande dominante, le monde se divise en deux : l’occident démocratique, doux, bon, généreux, humanitaire, certes-pas-parfait-mais-ça-serait-pire-si-c’était-autrement, et le terrorisme totalitaire (lisez « islamiste ».)
      Hier, pour la propagande dominante, le monde se divisait en deux : l"occident démocratique, doux, bon, généreux, humanitaire, certes-pas-parfait-mais-allez-voir-en-URSS-si-c’est-mieux.
      Comme aujourd’hui, pour faire oublier ses turpitudes qui avaient nom franquisme, Madagascar, Corée, Algérie, bombes atomiques, salariat (et donc exploitation), crétinisme consumériste (déjà), Vietnam, etc. les médias, les valets de plume et leurs appendices de comptoir vomissaient sur l’URSS, le rideau de fer et ses thuriféraires « communistes », les atrocités du goulag, etc.
      Mais un jour, lorsque la bureaucratie soviétique eut besoin de renouveler sa mécanique, elle sortit le célèbre « rapport au XXe congrès du PCUS », dit aussi « rapport secret » ou « rapport Kroutchev » dénonçant les crimes de Staline.
      Lors, l’intellectuel de gauche archétypique, le dénommé Jean-Paul Sartre, qui s’était déjà illustré en déclarant « un anticommuniste est un chien, » gémit qu’il ne fallait pas divulguer ce rapport « pour ne pas désespérer Billancourt » (entendez, la classe ouvrière.)
      Depuis longtemps déjà, tous les chiens de garde du PCF glapissaient au complot du Mikado, de la CIA ou des quatre cents familles dès que l’on osait suggérer qu’il y avait des camps de concentration en URSS et que question paradis sur terre, il faudrait peut-être repasser.
      Où veux-je donc en venir avec ce rappel historique ?
      Mais à aujourd’hui, pardi !
      Aujourd’hui où l’on semble nous dire que dès que l’on critique « le voile », l’obscurantisme religieux ou l’enfermement communautaire, on « désespère la banlieue. »
      Aujourd’hui où l’on vient nous expliquer que si l’on s’en prend au « voile » (un simple morceau de tissu, bien entendu) c’est qu’au mieux on est un imbécile qui relaie la propagande de la bourgeoisie, au pire un raciste.
      Remarquons au passage que le même genre d’argument disqualifiant est utilisé par les sionistes : Si vous critiquez Israël, c’est que vous êtes antisémite.
      Eh bien désolé, ça ne marche plus !
      Que les dominants d’hier aient utilisé la critique de « l’URSS totalitaire » pour vendre leur camelote était évident. Cela rendait-il du même coup aimable et désirable ladite URSS ?
      Que les dominants d’aujourd’hui utilisent la critique de l« islamisme totalitaire » pour vendre leur camelote est non moins évident. Cela rend-il du même coup aimable et désirable ledit islamisme ou ses manifestations visibles comme la prison ambulante du voile ou le repli communautaire ?

      • Cela rend-il du même coup aimable et désirable ledit islamisme ou ses manifestations visibles comme la prison ambulante du voile ou le repli communautaire ?

        Mais personne ici ne trouve aimable et désirable etc.
        La question n’est pas là, mais dans le ralliement prétendument nécessaire, laïc et obligatoire à la présente ratonnade symbolique - symbolique pour l’instant, d’ailleurs.

      • A Karib
        Tu as parfaitement raison de dire qu’il ne faut pas refuser de s’en prendre au fascisme islamiste sous prétexte de ne pas désespérer les banlieues. Globalement, le voile est un signe d’aliénation féminine, mais interdire les voilées d’enseignement et de rue me semble contre-productif.
        Par ailleurs, le sens général de mon texte est simple : le plus important dans ce qui se passe aujourd’hui, le phénomène de loin le plus massif et le plus dangereux, ce ne sont pas les « dérives communautaristes », même s’il y en a, même si effectivement il ne faut avoir aucune forme d’accommodements avec elles (ne serait-ce que parce que les premiers qui en souffrent, ce sont les plus démunis). Pour moi, le phénomène de loin le plus massif et le plus dangereux, c’est la politique de la peur qui s’appuie entre autres sur des trucs aussi ultraminoritaires que la burqa, (mais aussi des phénomènes plus importants et tout à fait détestables, comme le machisme ou l’antisémitisme qui s’expriment plus ou moins dans certaines cités) pour ranimer une fois de plus la haine des arabes et des noirs. Cette politique de la peur dont l’autre volet est l’antiterrorisme, qui nous fera accepter d’avoir des caméras jusque dans les chiottes de nos apparts, si on continue comme ça (j’exagère à peine, je viens de lire un texte hallucinant d’un spécialiste du sécuritaire, qui explique que désormais la ligne de front de la lutte antiterroriste passe en chacun de nous).

        Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...



  • Et les Juifs ? on peut parler des juifs ? :-))

    • vendredi 2 avril 2010 à 08h22, par cultive ton jardin

      Moi, je veux une interdiction de la CRAVATE !

      C’est un insupportable symbole d’aliénation masculine. Comptez le nombre de mecs qui prétendent, confus « Ah ben moi non plus j’aime pas, mais pour le boulot, hein, chui bien obligé ».
      C’est ségrégatif en diable, peu de femmes peuvent se permettre de porter ça sauf dans les défilés de mode. Ségrégatif social aussi, marque de « j’ai les moyens ». Ségrégatif générationnel, « chui devenu grand, moi ! ».

      Ce qui fait qu’en même temps que symbole d’aliénation, c’est un symbole de domination, double dose, faut le faire.

      Ya même quelques belus qui la portent volontairement, alors que RIEN ne les y oblige, ceux-là qui se font 150.000 smig à la minute, y pourraient aller tout nus que personne oserait rien leur dire, mais non, ils se séparent pas de la chose et en plus ils en sont fiers.

      UNE LOI, JE VOUS DIS, UNE LOI !

      • Pour Joël H : qu’il y ait ratonade symbolique, c’est assez incontestable, encore faut-il d’une part ne pas lui accorder plus d’importance qu’elle n’en a et d’autre part ne pas adopter le réflexe binaire qui consiste à en prendre le contre-pied, c’est à dire défendre l’indéfendable.
        N’oublions pas que ce remue-ménage est essentiellement médiatico-gouvernemental, qu’il sert des intérêts bassement politiciens, et que la réalité est quand même un tout petit peu différente. Les « gens » (pour parler comme le PCF) n’intègrent pas tous, tel quel, le bourrage de crâne. Pour être plongé à fond dans les luttes syndicales à la base et notamment, en ce moment, aux côtés des sans-papiers, je peux t’assurer qu’on rencontre infiniment plus de sympathie et de solidarité que ne pourrait laisser croire le baratin raciste des gouvernants et de leurs supplétifs médiatiques. Laissons ces crapauds barboter dans leur fange sans surestimer (ni sous-estimer, je te l’accorde) leur pouvoir de nuisance.

        Pour Serge Quadruppani : on ne peut pas dire que la « loi sur le voile » s’est traduite par un refus d’enseignement des filles voilées, c’est ce qu’essayent de nous faire croire les politiciens magouilleurs du NPA, mais c’est faux. La quasi totalité des filles a tout simplement ôté le voile avant d’entrer dans les établissements d’enseignement, et on peut parier qu’elles étaient nombreuses à être finalement soulagées d’abandonner ainsi cette marque identitaire qui dressait une séparation symbolique d’avec leurs camarades de classe. Restent quelques dizaines ou peut-être quelques centaines d’irréductibles bigotes qui ont été accueillies à bras ouverts par l’enseignement catholique. On ne saurait trop les mettre en garde contre l’amour excessif que les curés portent à la jeunesse, mais après tout, comme elles disent, « c’est leur choix. »

        • on ne peut pas dire que la « loi sur le voile » s’est traduite par un refus d’enseignement des filles voilées, c’est ce qu’essayent de nous faire croire les politiciens magouilleurs du NPA

          Je ne sais pas ce que raconte désormais le NPA mais ce qui est clair c’est qu’ils (les dirigeants actuels du NPA) ont largement contribué sur le terrain, par leurs positions laïques extrémistes, au processus qui a donné la fameuse loi. Faut pas croire : du temps des collégiennes voilées, il n’y avait pas plus en pointe que la LCR pour faire exclure les gamines des collèges, mais démocratiquement hein ! par tous les profs réunis.

          • Désolé, tu te trompes. Fidèle à sa politique de girouette masochiste (Ho, Ho, Ho Chi Minh, criaient les malheureux militants de la Ligue dans les manifs à l’heure même où le brave oncle Ho faisait fusiller les trotskistes), la Ligue a senti le potentiel et participé aux manifs pro-voile en compagnie de toute une camarilla d’intégristes ravis, de Tariq Ramadan, le petit Goebbels genevois, etc. Les seuls à avoir constamment défendu une position laïque (et donc correcte, parce que c’est le minimum exigible), c’est Lutte Ouvrière. La Fédération anarchiste s’est également bien tenue dans cette affaire.

            • Demande à Laurent Levy ce qu’il en pense, dont les 2 filles à foulard très médiatisées ont été exclues de leur école à l’initiative de Pierre-François Grond, aujourd’hui porte-parole national du NPA.

              • Alors félicitations au minoritaire Pierre-François Grond ! Et à lire la prose de M. Laurent Lévy, je vais finir par croire à l’hérédité des caractères acquis (en l’espèce, la connerie la plus crasse), puisque l’une de ces charmantes névrosées trouvait tout à fait justifié de lapider les femmes adultères. Prions Dieu tout puissant qu’elle n’ait jamais envie, un jour, de tromper son mari.



  • C’est troublant de voir que la religion islamique est devenue plus barbare et rétrograde que jamais, à partir du moment où les puissances impérialistes-dont la France- se sont enlisées en Afghanistan et ont l’air de perdre la guerre, ou sont sur le point de partir d’Irak ( après avoir fait tous les crimes de guerre possible)après une héroïque résistance des Irakiens , ou ont perdu au Liban et se sont vengés des Palestiniens qui votent si mal en bombardant Gaza.

    L’islam est tellement barbare que quand des musulmans votent mal (c’est à dire pour des musulmans incorrects)les impérialistes leur font des pogroms...

    M’excuse mais j’ai beaucoup de mal à prendre au sérieux des discussions sur la barbarie de telle ou telle religion quand on ne dit par ailleurs pas un mot sur le fait que son propre camp se comporte comme l’armée nazie.

    • A Karib : les soeurs Lévy, et les autres, si on les avait laissé faire leur crise d’adolescence, comme on laisse d’autres se foutre des épingles dans le nez ou s’habiller en « Dark » sans en faire une affaire d’Etat, peut-être bien qu’elles auraient déjà retiré leurs épingles, pardon, leur voile.
      Ça n’enlève rien au fait qu’il faut combattre l’intégrisme, mais là, il aurait été infiniment plus intelligent - mais beaucoup plus difficile - d’engager dans tous les lycées des débats sur la liberté des femmes , au lieu de placer ça sur le terrain du « refus des signes religieux ostentatoires » et de la laïcité.

      • Minimiser le port du voile et ses conséquences ne m’apparait en rien un argument convainquant.

        Dans un article très intéressant de Mona Chollet du site Périphéries datant de 2003, on peut lire : « Mais l’immense majorité de celles qui le portent le font par choix. ». « Alma et Lila Lévy, par exemple, n’ont été converties par personne, et se font leur petite cuisine personnelle chez elles, en touillant les ingrédients récoltés ici et là. Elles écoutaient bien des cassettes de Tariq Ramadan » etc...

        « Elles écoutaient bien les cassettes de Tariq Ramadan », pour faire leur cuisine religieuse. Et les parents de ces deux mineures, qui ne sont pas des gens ignares, ça ne les dérangeait pas ?

        Pas plus que vous, apparemment.

        Voir en ligne : http://floreal.wordpress.com

        • Lory,

          je te rappelle, que ce qui t’es reproché, ce n’est pas ton sentiment d’appartenance culturelle.
          mais c’est que sans cesse tu cries au secours, que l’Islam est à nos portes
          et dans ces moment là Lory, tu veux que tous les immigrés avancent tête baissée.
          tu te mets à voir des voiles et des mosquées partout et tu te sens plus chez toi.

          alors là, tu fais pareil que l’extrême-droite, tu fais monter la pression et ça ne va rien résoudre, bien au contraire.

          t’es toujours dans le RESSENTIMENT
          la pire des saloperies , le ressentiment.

          et si tu trouves que les « étrangers » sont des comédiens
          bin t’en fait une belle aussi de comédienne.
          et dans ce cas , vous commencez à faire chier le monde tous !

          je t’ai à l’oeil, Lory
          fais pas ta mielleuse avec moi, ça marche pas.
          et relis encore ce que t’as dit SQ !

        • Juste pour le plaisir d’alimenter vos cauchemars, Floréal, un peu de belle prose française :

          « Il est probable que les peuples des colonies massacreront un jour colons, soldats et missionnaires et viendront à leur tour »opprimer« l’Europe. Et nous nous en réjouissons. Non par cet amour de la symétrie qu’est le sentiment de la justice, et qui est d’une esthétique bien dépassée, mais parce que les nègres sont plus proches de nous que les Européens, et que nous préférons leur pensée primitive à la »pensée rationnelle", leurs magies aux religions dogmatiques ; leurs statues, leurs bijoux et leurs bordels aux nôtres ! Nous sommes avec les noirs, les jaunes et les rouges contre les blancs. Nous sommes avec tous ceux qui sont condamnés à la prison pour avoir eu le courage de protester contre les guerres coloniales.
          Nous fraternisons avec vous, chers nègres, et nous vous souhaitons une prochaine arrivée à Paris, et de pouvoir vous y livrer en grand à ce jeu des supplices où vous êtes si forts. Pénétrés de la forte joie d’être traîtres nous vous ouvrirons toutes les portes ! Et tant pis si vous ne nous reconnaissez pas !« Roger Vailland, »Le Grand Jeu" n°1, été 1928)

    • A Barbarie : Il ne s’agit pas de décider que telle ou telle religion est barbare. Le mariage forcé (pratiqué par tant de civilisations et de religions), l’excision (idem), la lapidation des femmes adultères (autrefois pratiqué aussi par la religion juive, si je ne me trompe), l’obligation de se voiler ou la réclusion forcée imposée aux femmes, leur réduction à une condition de mineures soumises aux hommes, tout ça, ce sont des pratiques barbares. Si des gens utilisent la religion musulmane pour les promouvoir, ceux qui se sentent musulmans et récusent ces pratiques peuvent les attaquer au nom de la religion musulmane, s’ils veulent, et je crois savoir qu’ils ne manqueraient pas d’arguments. Moi, athée joyeux et fier de l’être, je ne veux m’attaquer qu’aux pratiques, pas aux croyances. Je sais d’expérience qu’on ne convainc pas des croyants (par exemple, moi je crois qu’on pourrait transformer la société et la rendre plus juste et plus humaine, c’est une conviction qui repose sur toute sortes de rationalisations, grâce à Marx notamment mais qui au fond est à peu près aussi indémontrable que l’existence de Dieu - mais à laquelle je suis accroché pour ne pas couler).
      Notre ennemi, c’est la barbarie : celle des bombardiers et des drones yankees, des interrogateurs de la CIA, des égorgeurs d’Al Qaeda, des kamikazes qui se font exploser sur un marché, des tueurs qui tuent des étrangers parce qu’étrangers.
      Ceux qui tentent d’amalgamer la barbarie à toute une fraction des classes populaires en raison de sa religion, de son lieu d’habitation, de la couleur de sa peau, ceux-là sont bien évidemment des complices de cette barbarie qu’ils prétendent combattre.

      • « Notre ennemi, c’est la barbarie » : oui, d’accord. C’est pourquoi ce débat toujours replacé sur les terrain des religions pratiques religieuses est difficile à prendre au sérieux. On sait bien qui en ce moment montre -et de très loin- la plus grande barbarie, et il n’y a pas que les yankees dans le coup.
        Est ce que l’on peut mettre sur un plan d’égalité ces pratiques religieuses et celles des puissances impérialistes-il n’y a pas que les yankees dedans- qui sont dignes (bombardements, pogroms, tortures, etc...) de l’armée nazie ? je crois que non.



  • En parfait accord avec « la ligne » de ce bel article. Mais je suis obligé de vous dire que je ressens l’unanimité contre Zemmour comme une preuve de l’impasse conformiste dans laquelle nous nous trouvons. Zemmour a démontré qu’il était hostile à toutes les manigances des faux rebelles et des vrais communautaires. Il n’a pas plus ménagé Bernard-Henri Levy qu’il n’a assoupli ses manières devant Tariq Ramadan. On peut reprocher à Zemmour une évidente « jouissance » médiatique et un excès de présence. Il n’est certes pas un « martyr », mais enfin il a poussé jusqu’à l’extrême sa logique insolente, qui consiste à forcer le réel (et non pas à le dire). Il me semble qu’on aurait tort de voir dans ce personnage sans « double » une sorte de révélateur des mauvaises pensées françaises. Il ne dit pas « tout haut » ce qu’on n’ose dire. Il n’avance pas masqué. Sa sortie sur « les Noirs et les Arabes », que j’avoue ne pas avoir vue, mais que j’ai lue, n’est même pas, selon moi, une provocation verbale de type lepeniste. Elle n’est qu’une parade de « disputeur », qui se sent cerné et s’échappe par la fenêtre. D’ailleurs, elle ne constitue même pas un mensonge, et, hélas, nullement une analyse ! Non, les « Arabes et les Noirs » n’ont pas « l’emploi réservé » de vendeur de drogues divers.
    Autre chose : je trouve remarquable le fait de mêler la défense des êtres humains et des animaux. La mort dans les abattoirs est scandaleuse, mais, par égorgement, elle est d’une cruauté absolue. Or, elle s’accomplit au nom d’un Dieu. Ce Dieu-là, s’il consent à cette violence, que cherche-t-il à nous dire ou à nous faire admettre ?

    • A Serge Quadruppani : Oui, les soeurs Lévy manifestaient leur crise d’adolescence avec le voile comme d’autres la manifestent avec des crêtes de punk, des piercings ou des comportements dits « à risque » (ce qu’au passage n’a jamais reconnu leur daron qui s’en est tenu à la surface de leur discours), mais il faut savoir que dialogue il y a eu. Long. Très long et très difficile. Comme il a eu lieu chaque fois que des filles, de plus en plus nombreuses, se présentaient au collège ou au lycée avec leur hidjab. Et qu’ensuite, cette histoire de foulard ne venait pas toute seule : elle s’accompagnait en général de contestations des cours eux-mêmes : les professeurs de sciences naturelles devaient faire face à des discours créationnistes, les profs d’histoire à des diatribes antisémites, les profs de français à des cours de morale religieuse, etc. (et ne parlons pas des profs d’éducation physique et sportive, fourriers de l’immoralisme dénudé.) Se profilait à l’horizon du foulard, le communautarisme le plus confiné, le plus moisi, le refus de la mixité, etc. Et il faut voir que bien au-delà de la crise d’adolescence, il y avait les boutefeux intégristes qui sentaient s’ouvrir devant eux un vivier de recrutement sur une base tout à la fois religieuse et ethnique. Que cette loi ait été proposée et votée avec une gourmandise toute politicienne par la droite la plus réactionnaire et la plus raciste est vrai, mille fois vrai. Mais cela relève des contingences politicardes et n’ôte rien à son côté nécessaire, indispensable. Bien sûr, elle est mal fichue (si j’ose dire) puisqu’elle se réfère à la laïcité, bonne fille à qui l’on fait endosser pas mal de choses, alors qu’elle devrait se réclamer du refus de l’oppression des femmes, mais le contexte juridique étant ce qu’il est, les législateurs ne pouvaient pas faire autrement.
      A part ça, bien d’accord avec toi pour dire qu’il est ridicule et inefficace de s’en prendre aux pratiques religieuses, on ne fait même que les renforcer. Quant aux croyances, je pense qu’il faut également les respecter. Ce sont les pratiques sociales de lutte et de solidarité qui feront reculer les nécessités des croyances religieuses, pas les lois ni les persécutions.
      Cette loi interdisant le foulard à l’école constitue malgré tout un mince mais indispensable barrage au retour de l’obscurantisme religieux et à la communautarisation de la société. Comme la laïcité, comme les libertés syndicales et politiques, comme la loi contre le racisme, comme les lois sur la sécurité sociale, etc. elle fait partie de cet arsenal juridique bourgeois qui permet quand même un minimum de vivre ensemble, un minimum de possibilités d’organisation du prolétariat. Si on s’en prend à cette loi, alors il faut être logique et affirmer que toute loi votée par un Etat bourgeois et capitaliste est mauvaise du fait même de son origine et de sa fonction, qu’elle ne sert qu’à endormir la combativité prolétarienne, à la détourner de son objet, et qu’il faut donc les refuser sans faire le détail.
      Bonne chance pour un tel programme ! Je rappelle quand même que c’est ce qui est arrivé au mouvement ouvrier anarchiste en Uruguay, qui dans les années trente s’est élevé contre une loi prévoyant un système de retraites, au prétexte que c’était de l’enfumage bourgeois. Résultat, les ouvriers ont déserté en masse le syndicat révolutionnaire qui s’est retrouvé avec une coquille vide et de grandes idées révolutionnaires dépourvues de toute portée pratique.

      • « Ce sont les pratiques sociales de lutte et de solidarité qui feront reculer les nécessités des croyances religieuses, pas les lois ni les persécutions. » : on est d’accord sur l’essentiel.
        Je sous-estime sûrement, pour ne pas l’avoir vécu sur le terrain, l’ampleur de l’offensive de la bigoterie islamiste en milieu scolaire. Je reste dubitatif sur l’idée que, pour lui faire barrage, on ne pouvait pas trouver autre chose qu’une loi d’interdiction.
        La comparaison avec la loi sur les retraites en Uruguay ne tient pas, à mon avis : c’est une chose de se fier (faute de mieux) au droit bourgeois pour garantir un acquis prolétarien dans les rapports de force entre classes, c’en est une autre de lui confier la police des comportements.

        • Faute de mieux, dis-tu avec raison. Eh oui, le prolétariat n’est malheureusement pas en situation de dicter sa loi aux classes dominantes, il faut bien qu’il fasse avec ce qu’il a. Et donc, en attendant ce bouleversement qui tarde un tout petit peu à venir, je préfère avoir la sécurité sociale que rien du tout.
          Maintenant, la « police des comportements ».... Je crois avoir suffisamment nuancé mon propos en soulignant le caractère imparfait de cette loi sur les signes religieux ostensibles, je pense évidemment qu’elle n’est pas de nature à modifier profondément les tendances rétrogrades à l’oeuvre (à côté de tendances réjouissantes à la révolte et à l’insolence) au sein de la jeunesse. Pour autant, je maintiens qu’elle offre un mince barrage à l’offensive communautariste des idéologues intégristes. Et si la comparaison avec l’aveuglement des anarchistes uruguayens te semble hors de propos (et pourtant elle me semble faire partie de l’ensemble), que dis-tu de la loi contre le racisme ? Voilà pourtant une loi qui serait à ranger du côté de cette « police des comportements » qui te semble gênante. C’est d’ailleurs en ces termes que l’engeance fasciste la désigne (la dénommée Floréal doit penser la même chose.) Alors, bien sûr, aucune loi ne fera reculer le racisme dans les têtes, aucune loi n’empêchera le bon Français de souche (comme ils disent) de penser que les nègres puent et que les bougnoules qui nous ont foutu dehors d’Algérie n’ont qu’à y retourner. Non, aucune loi ne les empêchera de penser ça. Elle les empêche tout simplement de le dire et de l’écrire publiquement. Ce qui est incontestablement une limite à leur liberté d’expression, une façon de faire « la police de leurs comportements. »

          Et c’est tant mieux.

          Rappelons-nous les immondes campagnes de presse antisémites des années trente, la haine déversée à torrents par la grande presse. Tout cela, aujourd’hui, ne serait plus possible. Bien sûr, la canaille trouve toujours des biais pour s’exprimer, mais elle est gênée, et risque amendes et prison si elle beugle tout haut qu’il faut exterminer les basanés.

          C’est déjà ça de pris, non ?

    • Ce dieu, ce qu’il cherche à nous dire, c’est que s’il existe, il faut le supprimer.

      Bon, et oui, c’est vrai, toutes les unanimités médiatiques sont à prendre avec des pincettes, mais on ne peut pas prendre systématiquement leur contre-pied, car il faut bien admettre que ceux qui en font l’objet sont parfois des ordures, comme Dieudonné, Faurisson et autres Kémi Seba.
      En plus, Zemmour comme Benoît XVI, appartient plutôt à la catégorie des demi-diables, qui trouvent encore beaucoup de monde pour les défendre. Juste après, il y a les trois quarts de diable comme Meyssan et Ramadan. Puis il y a les ordures en chef déjà citées.
      Ces distinctions, évidemment, sont l’oeuvre de rapports de force en milieu médiatique, qui n’ont rien à voir avec le justesse de la critique éthique ou politique. Pour moi, tous les noms que je viens de citer, méritent amplement leur place aux poubelles de l’histoire. Et sans tri sélectif.

      • Pardon, le précédent message était adressé à Mandon (voir plus haut).

        A Karib : Et non, je ne crois pas que les lois freinant l’expression du racisme freinent le racisme lui-même. La société étatsunienne qui a une autre conception que la nôtre (là-bas, il arrive que les ligues de droits de l’homme défendent la liberté du Ku Klux Klan de manifester) n’est pas plus ni moins raciste que la nôtre.

        Ce qui a rendu plus difficile l’expression de l’antisémitisme aujourd’hui, c’est que l’antisémitisme a été intégré comme une horreur par la conscience commune, par la prise de conscience de l’horreur nazie grâce aux récits des survivants (oraux et dans d’admirables oeuvres littéraires comme celles d’Antelme ou de Lévi), au travail des enseignants, des historiens, des créateurs littéraires et cinématographiques. Dans les années 30, l’antisémitisme était considéré comme une opinion comme une autre par de larges fractions de la société, ce n’est plus possible aujourd’hui, pour les raisons que je viens de dire, pas parce qu’il y a des lois.
        Le moins qu’on puisse dire, c’est que, , malgré les atrocités du colonialisme, un effort d’une ampleur comparable n’a pas encore été accompli concernant le racisme anti-arabe et anti-noir, et la xénophobie anti-immigrés.

        • Je pense effectivement, comme toi, que le sens commun né de la prise de conscience du génocide des juifs a fait plus pour barrer la route à l’antisémitisme que toutes les lois. Et pourtant... Et pourtant, on assiste quand même à des régurgitations de la vieille saloperie, et si une totale liberté était laissée aux plumitifs islamistes ou néo-nazis, combien s’en trouverait-il, à ton avis, pour écrire qu’il faut terminer le travail et rallumer les fours ? Et combien s’en trouverait-il pour placarder les villes d’affiches proclamant qu’il faut jeter les bougnoules à la mer, que les nègres ne descendent pas du singe mais qu’ils y remontent, et qu’il est urgent de débarrasser notre beau pays de la racaille immigrée ? Certes, ils le pensent, ils trouvent des biais sémantiques pour le suggérer, mais ils ne peuvent plus le dire ouvertement, le brailler à pleine gueule, le proclamer urbi et orbi. C’est la loi qui le dit, et je ne boude pas le petit espace de propreté qu’elle me laisse sur les murs, dans les journaux et les télévisions.

          Tout espace de liberté est bon à prendre. Faute de mieux, je le sais, mais quand même. Comme je préfère pouvoir monter une section syndicale et faire grève qu’avoir affaire immédiatement aux fusils de l’armée ou de la police. Ce petit espace, je m’en sers pour l’élargir, pour expérimenter d’autres formes de lutte, pour penser, pour agir. Sans illusion, bien sûr, en sachant pertinemment que le jour où ces espaces élargis seront suffisamment menaçants pour l’ordre établi, ils s’assiéront sans vergogne sur les maigres libertés qu’ils nous ont concédées. Il en va de même pour tout le reste : mieux vaut la sécurité sociale que crever dans son coin parce qu’on n’a pas de quoi se soigner. Mieux vaut l’école républicaine que l’analphabétisme, ou bien l’école talmudique, coranique ou paroissiale. Etc. Sans fétichiser le juridique, sans borner l’horizon à celui du droit, force est de reconnaître que l’espace des libertés bourgeoises (dont la laïcité est partie intégrante) est préférable à la tyrannie théocratique, aux communautarismes féodaux.

          Mais il convient d’ajouter aussitôt que cette démocratie n’est que le masque de la dictature du capital, faute de quoi on retombe dans les illusions qu’on s’efforçait de dissiper.

          • quant à Jérôme Leroy

            parce que nous vivons un effacement constant des frontières entre le privé et le public, il se cramponne aux SYMBOLES. Il lutte contre la désymbolisation des institutions républicaines ( école, santé, justice)

            il n’a rien trouvé de mieux que de lutter contre le foulard d’Ilham Moussaïd sur son blog
            en y mettant sciemment les dessins de babouse.
            Il savait bien ce qu’il faisait.
            c’est ça aussi jouer lâchement sur l’opinion commune, les passions les plus viles, comme la xénophobie, cette passion mortifère alimentée à longueur de temps.

            cela n’est pas éclairer l’opinion publique
            ce n’est pas s’arracher à l’opinion commune, ça
            c’est rajouter de la bêtise
            c’est pas élever la société, ça
            c’est imposer !

            la prochaine fois JL, restez dans votre chaise longue, svp.



  • Bonsoir

    En plus de l’histoire du foulard, il y a cette exclusion d’une élève pendant 3 jours pour avoir porté un T-shirt « Palestine Libre » dans un collège de Villefranche.

    Je me souviens avec du temps béni de mon adolescence où je pouvais arborer des T-shirt « anarchie » confectionné main sans passer pour un BB, ou un terroriste nihiliste.

    Si la liberté d’expression doit avoir des limites selon certains, il est généralement difficile d’en mettre à la conn...

    à karib

    Mieux vaut l’école républicaine que l’analphabétisme, ou bien l’école talmudique, coranique ou paroissiale

    En plein milieu de la forêt amazonienne, aucunes de ces écoles ne vous apprendra à vous adapter et à vivre dans la forêt.

    Pour ma part, notre système scolaire « trie » plus qu’il ne forme, et encore, il déforme plus qu’il ne permet réellement aux jeunes de s’épanouir.

    • A Fred : je suis bien d’accord, et tout ce que j’ai écrit plus haut va dans ce sens. Mais... car il y a un mais : aussi formateuse, calamiteuse et inégalitaire qu’elle soit, l’école républicaine est quand même mille fois préférable aux écoles du décervelage obsessionnel, qu’il soit chrétien, juif ou musulman. Mille fois préférable à l’analphabétisme. De la même façon que la laïcité est mille fois préférable à la théocratie. Mais à répéter cela sans cesse, j’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes, de débiter ce qui devrait être une évidence pour chacun, du genre mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade. Mais apparemment, chaque génération, chaque époque se doit de redécouvrir les évidences de la précédente. Que de temps perdu, alors qu’il s’agirait maintenant d’inventer du nouveau....



  • Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes.

    J’avais découvert ce texte de Louise Michel chez susauxvieuxmonde.

    Voir en ligne : ceriselibertaire

    • Décidément la grande Louise a ouvert encore plus de voies que je ne croyais. Pouvez-vous me donner les références exactes de son texte ?
      Pendant longtemps, j’avais tenu le discours assez débile qu’on retrouve partout encore « libérons d’abord les humains, les bêtes on verra plus tard », sans me rendre compte de la solidarité fondamentale qui relie l’ensemble du vivant. Comme on peut le voir à la lecture de mon texte « Le grand soir, ça commence » dans « La Révolution nécessaire » (Golias ed. - on peut le lire aussi sur mon site austère de samizdat), depuis quelques années, j’ai enfin compris qu’on ne mettra fin à l’exploitation de l’homme par l’homme qu’en mettant fin à l’exploitation du vivant et en particulier des animaux. Louise, elle l’avait compris tout de suite !
      Je découvre votre blog avec plaisir et intérêt Cerise, c’est l’avantage de publier ici en bonne compagnie, on rencontre des tas d’écrits et de pensées qui courent comme vif argent sous la vieille croûte puante des médias officiels.
      Bien sûr, il y a aussi des eaux usées et des égouts (on ne citera personne), mais on peut sauter par-dessus et rire.

      Voir en ligne : http://quadruppani.blogspot.com/ ht...



  • ah au fait, JBB et SQ, apparement vous êtes des « anarmachistes »

    Voir en ligne : les anarmachistes



  • jeudi 1er juillet 2010 à 14h00, par gongoro

    Le sort culturel de l’ opposition aux procédés d’émulation d’une classe de naturalisés naturalisables mérite une attention extrème , et particulièrement face aux ingénieurs en émotions ( et leur budget subvention communication ) qui ne lui donne droit qu’à du matériel idéologique prohibé pour manifester son désaccord . Les notables socialo libertaires du multi national populisme se goinfrent dans l’appareil à cimenter cet appel au suicide de tout ce qui ne s’accomode pas de son totalitarisme , et en petite agglo rien de plus facile ,
    moyen en quoi l’anticolonialisme de nlles couches sociales est de facto devitalisé , privé d’outils de reflexion et aussi vite marginalisé et pariatisé , exclu du débat , aussitot offert en pature à l’ arsenal pénal quotidien des maniaques du cordon sanitaire !!! essentialisant meme son inaptitude à la critique active ! L’emballage de cette opposition sous quelques signes épouvantails règle facilement le problème sans prise de risque de gérer le déchet .
    Quasi globalisé le pavillon des cancéreux peut encore faire double emploi : la place gagnée sur les déviants devient une nouvelle terre promise , refuge déversoir de tous les restes de la générosité organisatrice, surestimés par le clientélisme des cadres du multi national populisme lancés à la re éducation du reste du territoire ( en ce sens l’écologie donne la garantie de sa gestion d’un futur ad hoc )

    L’indignation recrute facilement pour les ingénieurs en émotions des armées de bénévoles ,noyautant ds la lutte active ces nouveaux militants - trop heureux de réciter une leçon si facile- en transformant en action complète et évidente la haine antifa encore au stade sentimental, déclaratif et spectaculaire pour beaucoup , mais procédure redoutable dans la disqualification pour la lutte économique .L’économie n’est plus qu’une taupinière ! Et le cantonement de l’opposition à du matériel idéologique prohibé est le vice utile de cette procédure des diversitologues de la nouvelle Vichinsky !

    plus difficile d’accorder à cette tendance la capacité de reflexion qu’elle revendique inconsciement vers la récupération de ses droits politiques ! comment : bien sur la question se pose et il faut la poser sans vergogne au parti de la matraque et son désir de bien faire , de bien servir (l’anti racisme est l’arme suprème de l’impérialisme , les antifas sont sa milice servile !) : en ouvrant à la formation et à l’éducation dans l’établissement d’enseignement qui se veut le représentant de la cohérence nationale , comme il y eut promotion des « jeunes des cités » , à sciences po !

    et toc

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