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mercredi 28 avril 2010

Le Charançon Libéré

posté à 19h09, par JBB
31 commentaires

Il y a un an, la fronde
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Comme un air d’arnaque. Il y a un an, tous les indicateurs étaient au rouge (et noir) : les ouvriers montraient les dents et séquestraient à tout-va, les commentateurs s’affolaient, petit président bafouillait d’indignation, bref, la tension sociale montait. Et ? Aujourd’hui, tout cela semble relever d’un passé lointain. Retour sur une page d’histoire qu’il n’est pas question de tourner.

C’était il y a un an, à quelques jours près.

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Temps (presque) bénis. Avril 2009, je suis sûr que tu t’en souviens. Les séquestrations de membres de direction se multiplient, s’étendant sur la France comme la vérole sur le bas-clergé (non-pédophile). Les conflits sociaux ne se comptent plus, trop nombreux pour cela, et les salariés serrent les poings, combatifs et résolus. Ici, des bombonnes de gaz (prétendument) reliées à un détonateur (pour faire peur aux pouvoirs publics), là une équipe de direction retenue trois jours durant sur un site promis à la fermeture, ici encore une sous-préfecture mise à sac, sous l’effet de la colère et de la déception. La France découvre Xavier Mathieu, charismatique CGTiste de Continental qui redonne un certain lustre au syndicalisme et tonne : « Les moutons se sont transformés en lions et à l’abattoir ils n’iront pas ».
Molex, Caterpillar, New Fabris, Continental, 3M, Sony, Faurecia, Cellatex, Daewoo, Duralex… Partout, ce qu’ils appellent « prises d’otage ». Les possédants s’effrayent, craignent l’épidémie. Le Financial Times évoque « une tradition appartenant à la culture française, au même titre que la baguette et le brie ». De petits malins - boîte de conseil à l’affût des dernières tendances, entreprises nommées Vae Solis ou Horémis - en profitent pour faire leur beurre, proposant de très médiatisés stages de préparation à la séquestration. Les consignes pour les patrons ? Toujours avoir une brosse à dent sur soi. Et ne «  pas négocier. On ne discute pas sous la contrainte  »,résume l’un de ces vautours sociaux.
Alain Minc ne dit pas autre chose, deux semaines plus tôt, dans une désopilante Lettre ouverte à (ses) amis de la classe dirigeante : « Mesurez-vous que le pays a les nerfs à fleur de peau, que les citoyens ont le sentiment, fût-il erroné, de subir une crise dont nous sommes tous à leurs yeux les fautifs ? Comprenez-vous qu’aux aguets de l’opinion, comme l’exige leur métier, les parlementaires n’ont qu’une envie : prendre des dispositions sur les rémunérations qui seraient à terme aussi destructrices pour l’efficacité économique que la loi de 1947 sur les loyers a pu l’être, pendant des décennies, sur l’immobilier ? Ignorez-vous que la quête de boucs émissaires est une constante de notre histoire et que 1789 se joue en 1788 ? » Alain Minc vire casaque ? C’est que la victoire est proche.

Tension et pression, l’ambiance est tendue. Pour eux. Le pouvoir politique prend peur. François Fillon dénonce « des violences inacceptables » et fustige « cette petite minorité qui rend les choses très difficiles ». Nicolas Sarkozy, qui en décembre 2008 confessait sa peur de réveiller la colère du peuple - « Les Français adorent quand je suis avec Carla dans le carrosse, mais en même temps ils ont guillotiné le roi. » - monte sur ses grands chevaux (de labour) : «  Qu’est ce que c’est que cette histoire d’aller séquestrer les gens ? On est dans un État de droit, je ne laisserai pas faire les choses comme ça ». Et Jean-François Copé s’épanche partout pour répéter combien il est « scandalisé » par ces ouvriers osant montrer le poing.
Les médias en font des tonnes, eux-aussi. Multiplient les papiers et reportages alarmistes, à la fois effrayés de prendre le pouls de cette France contestataire et y revenant sans cesse, comme pour alimenter leurs cauchemars. La haine de classe suinte des articles et les journalistes vont jusqu’à à dénoncer de prétendues manipulations des trotskistes ou des anarcho-autonomes. Au Figaro, un pisse-copie se laisse aller à décrire minutieusement le calvaire de ces membres de la direction de Scapa séquestrés quelques heures : les salariés « multiplient les vexations. Ils proposent (aux cadres) des repas. Mais ce ne sont que des plats vitrines du restaurant d’entreprise », écrit le plumitif, qui se désole de cette nuit si « difficile. Coups de pied dans les portes. Musique révolutionnaire. Rap. Les membres du commando, qui sont appuyés par des militants n’appartenant pas à Caterpillar, les privent de téléphone fixe et de portable ». « Musique révolutionnaire », « rap », «  commando  » : l’enfer selon Dassault…

Pour les autres, la peur aussi. Les éditocrates (prétendument) de gauche en appellent à la raison et à la pondération, les éditocrates (résolument) de droite en bavent de haine et de rage. Yves Thréard, toujours dans Le Figaro, sonne le tocsin, effaré, auteur d’un édito résumant parfaitement - finalement - nos espoirs et leurs peurs : « Des salariés qui séquestrent leur patron, des professeurs qui intimident leur président d’université, des enseignants qui menacent de ne pas corriger le bac, des étudiants qui empêchent le déroulement des cours, d’obscurs commandos qui sabotent des lignes de chemin de fer ou des compteurs à gaz… Des actes d’incivisme, des manifestations de violence que leurs auteurs, ou leurs inspirateurs, voudraient justifier par la crise pour rejouer les journées de Thermidor au printemps 2009. »
Yves Thréard n’a pas tort : les fronts semblent se multiplier, des usines aux banlieues, des geôles de ceux de Tarnac aux rues de Strasbourg. L’Insurrection qui vient s’écoule par milliers d’exemplaires, les cartouches de gaz lacrymo tombent comme à Gravelotte - sauf qu’elles s’abattent sur les manifestants de Strasbourg ou de Bastia - , un hôtel Ibis brûle dans une joyeuse atmosphère de guérilla urbaine et les cagoules sont devenues si médiatiques que Michèle Alliot-Marie annonce une loi pour les interdire. Tout à l’avenant. Jusqu’à cet étrange corbeau envoyant par lettre des balles - « des 9 mm par full metal jacket 12.4g et 8.00 g d’ogive blindée de marque GECO » - un peu partout, promettant leur chute prochaine aux hommes de pouvoir et réclamant « la remise en liberté de Jean-Marc Rouillan, de Julien Coupat, l’arrêt de la parodie de justice contre Yvan Colonna ». Évidemment, Jean-Marc Rouillan y est toujours, en prison.

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En avril 2009, la France d’en haut prenait peur, celle d’en bas se frottait les mains. C’était il y a tout juste un an. On dirait un siècle.


COMMENTAIRES

 


  • mercredi 28 avril 2010 à 20h23, par J. de L’E.

    « C’était il y a tout juste un an. On dirait un siècle. »

    Y’a quelque chose qui a changé, c’est clair. Mais quoi ?

    Par exemple, dans le NPDC, y’a eu un truc comme une petite quarantaine de débrayages durant le mois de mars 2010. Majoritairement dans le privé. Grosso merdo, chaque jour ça pète, chaque jour dans un endroit différent. Bien sûr, je peux pas te sortir la comparaison avec mars 2009. Mais une chose est sûre pour moi : la fronde point toujours autant.

    Mais elle point, juste, elle n’explose pas. Pis, elle a perdu l’écho... ou l’auditoire.

    Dans l’éducation nationale, autre exemple toujours dans le NPDC, y’a beaucoup de ptites grèves, des ptits blocages, des ptites actions très localisées, concernant un lycée par-ci, un collège par-là... ça change des gros mouvements nationaux hyper-médiatisés (style « Grève dans l’éducation nationale : où en est le service minimum ? »). C’est discret, silencieux... mais c’est là.

    Enfin j’sais pas quoi... tu vois c’que je veux dire ?

    « L’individu qui pense contre la société qui dort, voilà l’histoire éternelle, et le printemps aura toujours le même hiver à vaincre. » héhé

    Voir en ligne : http://www.lille43000.com

    • vendredi 30 avril 2010 à 09h52, par JBB

      Tu fais bien de souligner combien les choses n’ont peut-être pas tellement changé, combien c’est juste leur porte-voix et nos oreilles qui font défaut. Tu as un grand avantage, là, comparé au triste parisien que je suis : tu as les pieds dedans et tu suis au jour le jour les soubresauts d’une actualité - notamment industrielle - qui n’a guère cours dans la région parisienne. Mon petit bout de la lorgnette n’est pas toujours la meilleure façon de rendre compte d’une situation.

      « Enfin j’sais pas quoi... tu vois c’que je veux dire ? »

      Oui :-)

      (Et j’adore ta citation)



  • jeudi 29 avril 2010 à 09h13, par Un passant du Port-du-Rhin

    « les manifestants de Strasbourg ou de Bastia - , un hôtel Ibis brûle dans une joyeuse atmosphère de guérilla urbaine »

    Je me demande où vous avez vu « guérilla urbaine » dans le désastre de Strasbourg, quand des dizaines de milliers de manifestants matraqués, gazés, aux cortèges tronçonnés par la police, ont plutôt vu les agissement d’une poignée de zozos lançant quelques pierres sur les flics puis se réfugiant prudemment dans la foule à la première charge, la prenant ainsi en otage...

    J’ai rarement mieux vu, moi, une coordination aussi parfaite entre la police désireuse d’empêcher une forte manifestation et les zozos lui apportant leur aide précieuse en réduisant la mobilisation à cette violence imbécile et stérile.

    Quant à la « joyeuse atmosphère », les habitants pauvres du quartier du Port-du-Rhin (euphémisme : il n’y a que des pauvres là-bas) s’en souviennent chaque jour, puisque les ruines sinistres de cet hôtel n’ont toujours pas été rasées - comme s’il fallait *en plus* les punir par le souvenir constant de ce jour de terreur et de défaite... Eux se souviennent de la peur, de l’odeur âcre de la fumée, des lacrymos lancés depuis des hélicoptères, des zozos masqués qui faisaient semblant de danser, des pleurs des enfants, des jeunes du quartier partis manifester puis revenant chez eux par peur de se faire arrêter.

    Ils se souviennent de la vieille dame de l’immeuble d’à côté qui a failli mourir parce qu’elle suffoquait dans la fumée. Ils se souviennent des rares personnes du quartier qui avaient du travail dans cet hôtel et qui se sont retrouvées au chômage, rendus encore plus pauvres par les « joyeux émeutiers ». Ils se souviennent des secours qui n’arrivaient pas (bloqués par la police *et* par les zozos), ils se souviennent du « joyeux » prétexte donné au pouvoir pour faire occuper de leurs quelques pâtés de maison par les hommes casqués et bottés de la police.

    Et ils se souviennent aussi du « joyeux incendie » de la pharmacie du quartier, beau geste révolutionnaire qu’empêcher les pauvres de se soigner. Pendant des mois, il a fallu prendre le bus pour acheter un médicament, la pharmacie la plus proche étant à au moins une demi-heure en transport en commun. Ou marcher : après tout, les habitants du quartier sont majoritairement chômeurs et n’ont que ça à faire, n’est-ce pas ?

    Cela dit, ils se souviennent aussi de la solidarité et du sens de la responsabilité montrés par les manifestants, qui ont compris qu’il ne fallait pas revenir défiler dans le quartier, surtout avec les zozos accrochés à leur basques, quand un petite partie de la manif a enfin réussi à contourner, puis à faire reculer les flics.

    Alors c’est dommage : votre article m’avait semblé très bien, et à la fin, patatras ! tout s’écroule : ah ! c’est chouette, la pose esthétique du révolutionnaire en chambre... Oui, c’est dommage, parce que sur le reste j’étais plutôt d’accord. Et là, d’un seul coup, vous m’avez donné envie de hurler.

    • jeudi 29 avril 2010 à 09h21, par JBB

      Je vous répondrai plus longuement cet après-midi (là, suis à la bourre).

      J’étais aussi à Strasbourg. Si je vous rejoins sur quelques points, on n’a pas non plus vu tout à fait les mêmes choses. Avec Lémi, on a publié pas mal de billets sur le sujet, à tous hasard je vous laisse les liens :

      Le 3 avril : De l’art de la guerre appliqué au contre-sommet : Clausewitz 1, contestataires 0

      Le 4 avril : Strasbourg : à force de provocations policières, le feu aux poudres...

      Le 5 avril : Strasbourg : OTAN dire que ça a balancé du steak...
      Et : Contre-sommet : répression en pagaille

      Le 6 avril : Alain Charlemoine, de la Legal Team : « Il ne devrait y avoir qu’un seul mot d’ordre, Anti-OTAN ! »

    • jeudi 29 avril 2010 à 10h23, par Tartanpono

      @ Passant du Port-du-Rhin

      Je doute que tu ai été à Strasbourg vu la vision apocaliptyque que tu présente dans ton message. Aucun matraquage de masse, pas plus de lacrymos qu’une dispersion violente à Nation ou place Bellecour. Par contre, une foule de vieux et de jeunes complètement amorphe, incapable de prendre une décision par elle-même et tout juste bonne à ramasser dans la gueule des lacrymos, pendant 30 minutes, sans réagir. Et tout cela pour finir par crier « bouuuuh pas de violence ».
      Quant aux remarques sur les habitants du Neuhof, tu m’as fais bien marrer. Les vrais liens, ils ont été tissés entre les gens du camp anti-Otan dont les 3/4 ont rejoint le BB pendant la manif (et le 1/4 restant, les clowns) et les habitants du quartier. Les pacifistes (ou plutôt pacifiés devrait-on dire) n’en avaient pas la capacité pendant leur quelques heures de manif bien encadrée avant le retour à la maison en car climatisé. Entre ceux qui sont restés quatre ou cinq jours et ceux qui sont venus pour quatre ou cinq heures, je pense que toi et moi on sait qui était là pour tisser des liens et qui étais là pour se montrer.
      Enfin, si la pose esthétique du révolutionnaire en chambre est a critiqué sévèrement, la pose du citoyen doit être remise à sa vrai place dans la gallerie des auxiliaires de police.

      Si l’article de JBB apporte quelques déceptions quant à quelques références et formules stylistiques (mais bon, chaucn ses goûts), ton commentaire n’éveille en moi que mépris et désespoir de bout en bout. On dirait du discours NPA/CGT pré-maché, rien qu’à le dire, c’est répugnant...

      Enfin bon, il faut de tout pour faire un monde...

      • jeudi 29 avril 2010 à 11h46, par Le passant du Port-du-Rhin

        @Tartanpono : J’y habite, à Strasbourg. Ça m’évite de confondre le Neuhof et le Port-du-Rhin, deux quartiers diamétralement éloignés dans cette vaste ville, et sociologiquement très différents... Disons en gros que ça m’évite de dire n’importe quoi. Par ailleurs, j’ai aussi vu des zozos place de la Nation, je n’ai jamais manifesté à Bellecourt et jamais été au NPA non plus (à la CGT si, c’était en 1975, vous voyez que ça fait un bail).

        Je n’ai jamais crié « pas de violence », je n’ai pas non plus été spécialement amorphe : je vous signale, puisque visiblement nous n’étions pas au moins endroit, qu’on a réussi à enfoncer le mur de flics, avant que vos copains rappliquent et leur permettent de reprendre le terrain perdu : joyeusement et dans l’émeute, bien sûr.

        Mais au fait, dites-moi : si les « remarques » (sic) de la population vous font tant marrer, vous la mettrez où, cette population, quand vous aurez fait la révolution en son nom ? Dans des camps ? Vous allez venir construire des camps à Strasbourg (notez qu’on en a l’habitude) puis repartir à Paris, la conscience repue de la révolution accomplie ?

        @JBB : J’ai lu vos articles, à l’époque, j’en étais très désolé parce que d’habitude on est sur ce site plus subtil et plus soucieux de la réalité. J’espère que dans votre réponse, vous tiendrez compte des mois que sur place, on a passé à ramer pour éponger cette catastrophe : brûler des pharmacies, mettre des gens au chômage, se faire détester des populations déshéritées, empêcher des dizaines de milliers de gens de manifester, c’est sûrement très chouette et très révolutionnaire, c’est une « joyeuse émeute ». Mais une fois la fête terminée, les militants mettent des mois à reconstruire ce qui a été brisé. Et au Port-du-Rhin, mieux ne plus reparler de manifestation : on se fait assez mal voir quand on évoque ça.

        J’espère aussi que vous me répondrez sur l’insondable lâcheté des zozos, parce que ce jour-là c’est sans doute ce qui m’a le plus écœuré.

        • jeudi 29 avril 2010 à 18h28, par Dr Maboul

          Moi, j’ai beaucoup de mal à croire que des gens assez humanistes pour manifester contre l’OTAN, donc des pacifistes, soient assez mal-intentionnés pour mettre le feu à un hôtel où dorment des gens ou à une pharmacie dont a besoin tout un quartier. Par contre la douane vide, inutile et particulièrement laide a pu brûler de leur fait, je veux bien l’admettre.

          Comme tu le dis, les incendiaires c’étaient des « zozos masqués », les même « zozos masqués » qu’on a vu débouler, en sortant de nulle part, sur la voie ferrée et commencer à caillasser les flics.
          Tu sais, pile au moment où les CRS tirait un wagon de fret derrière nous pour nous bloquer dans une souricière et nous abreuver de lacrymos ensuite.

          Traite-moi de parano, mais je suis persuadé que parmi les « zozos masqués » il y avait un bon paquet de barbouzes. D’ailleurs on m’a rapporté à plusieurs centaines de kilomètres de là, à Besançon, un novotel (faudrait pas ruiner le contribuable) où logeaient plein de CRS (eh oui y’en avait tellement de déployés qu’ils dormaient parfois à plus de 200km de Strasbourg) et dans le parking certains ont vu des types la quarantaine, le crâne rasé, baraques, à quatre dans la bagnole suivre les fourgons de CRS. Des journalistes faisant du covoiturage sans doute...

          T’as vu comme moi comment l’Etat nous a traité ce jour-là et comment les journalistes n’avait qu’à montrer leur carte pour passer les barrages alors que nous on était condamné à jouer au chat et à la souris (dans le rôle de la souris évidemment), comme en temps de guerre (seuls les journalistes passent les check-points). D’ailleurs un ami strasbourgeois, un peu plus âgé que moi puisqu’il a connu la seconde guerre mondiale, m’a dit qu’« il n’avait jamais vu autant de flics à Strasbourg même pendant l’occupation »... J’ai vu, dans la semaine qui précédait le sommet, une manif d’une trentaine de lycéens suivis par une bonne douzaine de fourgons de CRS.
          Difficile de croire qu’ils n’y sont pour rien surtout qu’ils ont déjà été pris la main dans le sac (manif contre le CPE à paris).

          Mais c’est vrai, moi j’habite le quartier de la gare à Strasbourg alors j’ai forcément moins de ressenti que toi puisque je n’en ai pas subi les conséquences des incendies (juste celles des gaz et de la course forcée). N’empêche qu’à chaque fois que je dis avoir participé à cette manif à des Strasbourgeois, on me regarde comme un terroriste alors que c’est nous tous qui avons été « terrorisés » !

          PS : Moi non plus je n’ai pas crié « pas de violence » juste « CRS SS » et quand je pouvais je shootais dans les lacrymos ou les étouffaient sous mon pied. Mais ça ne m’a pas franchement excité cette atmosphère de guerilla urbaine, atmosphère que je n’ai pas non plus trouvé « joyeuse », en tous cas pas le samedi pendant la manif où j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps ;-)

          • jeudi 29 avril 2010 à 18h45, par SL

            manifester contre l’OTAN, donc des pacifistes

            mauvaise logique : tu peux être « pro-violence » (a defaut de trouver l’opposé de pacifiste) et contre la guerre des Etats.

            mettre le feu à un hôtel où dorment des gens ou à une pharmacie dont a besoin tout un quartier

            y’avait pas de clients dans l’hotel à part des flics. et la pharmacie s’est juste faite communiquer le feu par le batiment d’à coté.

            faut pas croire tout ce que dit la police et les medias. A votre avis est ce que ce qu’il vous disent est objectif ?
            voyez la version alternative :

            Voir en ligne : Incendie de l’hotel Ibis de Strasbourg : la version des faits donnée par la police remise en cause par de nombreux témoignages.

            • jeudi 29 avril 2010 à 19h15, par Dr Maboul

              Merci pour le lien, ça confirme ce que je pensais la douane a sûrement été incendiée par certains des manifestants, le reste n’est pas de leur faute.(Mais apparemment je n’ai pas été très clair là-dessus)

              « mauvaise logique : tu peux être »pro-violence« (a defaut de trouver l’opposé de pacifiste) et contre la guerre des Etats. »

              J’avoue que pour le coup le raccourci était fumeux et facile, digne de TF1 !
              Mais je reste persuadé qu’à priori les pacifistes sont plutôt en majorité... heu... pacifiques !? ;)
              (Ce qui ne veut pas dire qu’ils tendent l’autre joue pour autant.)

              • jeudi 29 avril 2010 à 19h48, par SL

                ils sont surement une majorité, mais il faut aussi qu’ils comprennent que rester passif, ca se retourne en general comme eux. :)
                je me souviendrais toujours des manifestants à Seattle en 1999 qui s’enchainaient aux carrefours des rues, et bien sur quand les flic venaient les tabasser et les gazer, ben ils pouvaient pas bouger/s’échapper. enfin chacun fait ce qu’il veut, mais pour moi c’est un peu du mazochisme. il faut être mobile quoi ! hehe

                • vendredi 30 avril 2010 à 10h40, par JBB

                  Waouh !

                  Rien à dire, vous êtes motivés. J’arrive après la bataille, mais qu’importe :

                  @ Un passant du Port-du-Rhin : vous en faites beaucoup. Les zozos, comme vous dites, n’était pas juste quelques-uns se pressant de se dissimuler au cœur de la foule, ils étaient un certain nombre et ont réussi, parfois, à briser un brin l’étouffant encerclement policier. Ainsi de la charge sur la voie ferrée du samedi, par exemple ; si, à ce moment, l’immense masse des manifestants qui attendait gentiment que les flics leur délivre un joli bon point pour continuer leur route - avec ces prétendus pacifistes faisant la loi, tentant d’empêcher avec une candeur sirupeuse des manifestants non-pacifistes d’aller au charbon (il a presque fallu que je me batte pour passer l’un de ces barrages, bouches-en-coeur qui empêchaient de passer en disant « on est pacifiste, vous ne bougez pas » ; désolé, eux sont pacifistes, pas moi ; et personne ne me dit ce que je dois faire dans ces circonstances) - si l’immense masse des manifestants avait décidé, disais-je, de suivre le mouvement et briser la nasse, on ne se serait pas fait gazer pendant deux heures comme les derniers des abrutis.

                  Pour le reste, je vous suis sur la pharmacie : s’en prendre à un commerce de première nécessité, je ne trouve jamais ça malin (comme je n’ai pas trouvé malin, je l’ai d’ailleurs écrit, que le cortège parti du camp le jeudi démolisse un peu de mobilier urbain (arrêts de bus ou cabines téléphoniques) dans le quartier du Neuhof. Après, faut pas tout mélanger : l’hôtel Ibis (pour peu qu’il n’ait pas été incendié par la police…), la vieille douane ou la bagnole des militaires croisée ce même jeudi sont des cibles tout à fait défendables.

                  Et puisque vous parlez d’« habitants pauvres du quartier »… Moi, je me rappelle surtout de ceux du Neuhof (je sais, ce n’est pas le même endroit) qui nous ont accueilli à bras ouvert, ont discuté avec nous, dont les jeunes ont pris la défense de la Brigade activiste des clowns le vendredi - quand ceux-ci se sont fait matraquer la police - , gens heureux de nous voir, de manifester avec nous, de venir faire la fête et parler au camp. Je ne crois pas que ceux-ci se montreraient aussi critique que vous sur l’action des zozos.

                  @ Tartanpono : tout d’accord. Et surtout là :

                  « Les vrais liens, ils ont été tissés entre les gens du camp anti-Otan dont les 3/4 ont rejoint le BB pendant la manif (et le 1/4 restant, les clowns) et les habitants du quartier. Les pacifistes (ou plutôt pacifiés devrait-on dire) n’en avaient pas la capacité pendant leur quelques heures de manif bien encadrée avant le retour à la maison en car climatisé. »

                  Oh que oui.

                  « Si l’article de JBB apporte quelques déceptions quant à quelques références et formules stylistiques (mais bon, chaucn ses goûts), »

                  Il est des billets dont je suis plus ou moins fier. Celui-ci n’est pas, je le reconnais tout-à-fait, mon préféré. Et de loin :-)

                  @ Le passant du Port-du-Rhin : « qu’on a réussi à enfoncer le mur de flics, avant que vos copains rappliquent et leur permettent de reprendre le terrain perdu »

                  Je n’ai guère raté de moments de ces cinq jours de manifs et contestation. Et là, je dois dire que je ne vois pas du tout à quoi vous faîtes allusion ?

                  « brûler des pharmacies, mettre des gens au chômage, se faire détester des populations déshéritées, empêcher des dizaines de milliers de gens de manifester, »

                  Franchement, je trouve que vous exagérez. Vous le faites de façon sympathique, mais vous exagérez beaucoup. Sans vouloir chicaner, il n’y a eu qu’une pharmacie, on ne s’est pas fait détester des populations déshéritées et - surtout - on n’a pas empêché des dizaines de milliers de gens de manifester : ça, la police s’en est très bien chargée toute seule.

                  @ Dr Maboul : « des gens assez humanistes pour manifester contre l’OTAN, donc des pacifistes »

                  Il y a un problème dans l’enchaînement logique, là. Je manifestais contre l’Otan, mais je suis très loin d’être pacifiste - comme énormément de gens à Strasbourg.

                  « les même »zozos masqués« qu’on a vu débouler, en sortant de nulle part, sur la voie ferrée et commencer à caillasser les flics. Tu sais, pile au moment où les CRS tirait un wagon de fret derrière nous pour nous bloquer dans une souricière et nous abreuver de lacrymos ensuite. Traite-moi de parano, mais je suis persuadé que parmi les »zozos masqués« il y avait un bon paquet de barbouzes. »

                  Euh non. J’étais sur la voie ferrée quand ça y a chargé à plusieurs reprises, et si les mecs étaient des provocateurs policiers ils avaient alors une très grande professionnelle : c’est l’un des rares moments où les flics ont semblé désorganisé, surpris par la vigueur de l’attaque. Si quelques centaines de manifestants avaient suivi derrière, on passait.
                  Pareil pour le wagon de fret : il a été tiré comme une barricade symbolique et parce que c’était marrant. Dans l’atmosphère joyeuse qui régnait sur le moment (même si c’était un peu vain, hein), je n’ai guère vu la main de la police.

                  Par contre, pour tout le reste du commentaire, je suis d’accord :-)

                  @ SL : « il faut aussi qu’ils comprennent que rester passif, ca se retourne en general comme eux. »

                  Oh que oui.

                  D’ailleurs, je ne vois guère l’intérêt de se montrer bon citoyen partout, même en manif. Si c’est ça, autant aller voter…

        • vendredi 30 avril 2010 à 02h50, par Tartanpono

          @ Le passant du Port-du-Rhin

          C’est une vaste ville, soit. Pour autant, vos petits aprioris sociologiques sur les populations du Neuhof et du Port-du-Rhin, vous pouvez vous les carrez là où vous voulez. Ca vous évitera de dire des conneries vous aussi sur les habitants en les enfermant dans des postures sociologiques ridicules qui ne sont que du vernis pour pseudo expert et élus mi-pute mi-soumis habitué des plateaux télés.
          Ce que je constate c’est que les seuls à s’être donner les moyens d’entrer en contact avec une population sans être séparé par un rang de CRS ce sont bien les gens du campement. Et que vu l’atmosphère de la manif avant même que la casse commence, il était peu probable qu’une quelconque discussion allait avoir lieu. Le campement était installé au Neuhof, aucune confusion de ma part là-dessus. Donc c’est avec la population du Neuhof, et à la limite, avec la population des quartiers à côté comme le Neudorf et la Meinau que les contacts pouvait avoir lieu. Pour le reste, réussir à faire cent mètres en dehors du camp sans se faire serrer était déjà un exploit, donc aller discuter avec les habitants du Port-du-Rhin était tout simplement inenvisageable.
          Quant à la charge que vous auriez effectué sur les flics, je suis désolé, je n’en n’ai vu aucune. Il y en a eu une du BB au débouché de la rue du Port-du-Rhin, sur la voie ferrée. L’autre truc qui a semblé être une charge des manifestants sur les flics, qui a eu lieu un peu plus tôt, c’était près de la phamarcie et de l’Ibis, et c’est très rapidement partit en sucette pour des raisons que je ne connais pas.
          Enfin, pour en venir à l’essentiel, vos allusions sur les camps... Je me permet de vous signifier qu’il est méprisable de faire passer vos propos pour ceux de la population de Strasbourg, comme si celle-ci se reconnaissait dans les inepties que vous répandez ici. Ce qu’il convient de souligner, c’est que vos remarques, restent vos remarques et que vos tentatives ridicules pour vous faire passer pour un quelconque porte-parole en disent long sur la place dans laquelle vous confinez et entendez laisser à ces populations.
          Ce qui me fait marrer, c’est que vous vous amenez, vous balancez ce que vous pensez en prétendant apporter un questionnement partagé par tous. Si l’on peut légitimement constater que les habitants de Strasbourg se posent des questions sur le déroulement de ces évènements, il convient de les restituer dans leur dimension : c’est un pet de lapin. Et vous en faite un cyclone. Parce que la réalité, c’est que les habitants du quartier du Port-du-Rhin sont rapidement retourné à des problèmes plus terre-à-terre du genre, comment boucler la fin du mois. Et je doute que l’incendie de l’hôtel iBis, d’un poste de douane, désaffecté, il convient de le rappeler, et d’une agence de tourisme dont le feu s’est communiqué à la pharmacie les intéressent encore beaucoup aujourd’hui.
          Pour ma part, je ne réserve aucune place à la population de Strasbourg, pour d’éventuels évènements révolutionnaires, Je lui laisse prendre celle qu’elle veut. Je ne prétend pas parler en son nom, ni faire quoi que ce soit en son nom. Contrairement à vous.

    • jeudi 29 avril 2010 à 18h17, par SL

      Par pour refaire ce débat pour la millième fois, mais moi aussi j’habite à Strasbourg, et j’étais à la manif.

      une poignée de zozos lançant quelques pierres sur les flics puis se réfugiant prudemment dans la foule à la première charge, la prenant ainsi en otage...

      la poignée de zozos s’approchait du millier voire plus, quant au cortège « porte-avions », la faute au parcours que les organisateurs non pas su négocier. vu que vous habitez la bas, vous voyez bien comment est le quartier et que c’est difficile de faire block à part.

      lui apportant leur aide précieuse en réduisant la mobilisation à cette violence imbécile et stérile.

      oui oui le discours black bloc collabo on connait bien la chanson. La violence n’était ni imbécile ni stérile, mais au contraire salutaire. je me suis rendu la bas en tant que simple manifestant au début, mais vers la fin j’étais avec les zozos pour me frayer un chemin. ce sont les seuls qui ont pris leur malheur en main plutot que de pleurnicher sur la violence des flics. Tout à la fin je te rappelle qui si les manifestants on pu quitter la zone, c’est grace aux zozos.

      Eux se souviennent de la peur, de l’odeur âcre de la fumée, des lacrymos lancés depuis des hélicoptères, des zozos masqués qui faisaient semblant de danser, des pleurs des enfants, des jeunes du quartier partis manifester puis revenant chez eux par peur de se faire arrêter.

      d’après mon experience, les gens du quartier n’étaient pas du tout hostile. au contraire plusieurs fois je les ai vu distribuer de l’eau aux manifestants et autonomes (dont certains avec leurs enfants) et les encourager. je pense qu’ils en ont rien à foutre que cet hotel, où de toute manière ils n’auraient jamais pu se payer une nuit, brule. De plus, pleins de témoignages concordent pour dire que l’incendie de l’hotel serait plutot du à un accident, comme un tir de lacrymo d’un hélicoptère (je peux vous dire que ces lacrymos ca brule, ma chaussure en a fait l’experience). L’hotel n’avait pas de clients, et était occupé par des policiers.

      Ils se souviennent des secours qui n’arrivaient pas (bloqués par la police *et* par les zozos), ils se souviennent du « joyeux » prétexte donné au pouvoir pour faire occuper de leurs quelques pâtés de maison par les hommes casqués et bottés de la police.

      il semblerait que quelqu’un d’autre pourrait être la cible de leur courroux.

      Et ils se souviennent aussi du « joyeux incendie » de la pharmacie du quartier, beau geste révolutionnaire qu’empêcher les pauvres de se soigner.

      si vous etiez sur place, vous aurez remarqué que c’était un accident, et non pas un incendie volontaire. c’était le batiment annexe qui était visé.

      un petite partie de la manif a enfin réussi à contourner, puis à faire reculer les flics.

      pas les zozos peut être ?

      enfin bon voila, je pense que vous vous trompez de bouc émissaire.
      cette emeute aura fait des petits, et recruté pas mal de gens à la cause. elle m’a ouvert les yeux, et malgré les dommages materiels, elle aura jouée son rôle dans le grand dessein des choses.

      Pour finir, un slogan : « la propriété ne ressent pas la douleur ». les gens du quartiers pardonneront un jour



  • jeudi 29 avril 2010 à 12h36, par merle

    Soit on est dans une période historique donnée, soit on est dans un phénomène de mode ou médiatique.
    C’est la première hypothèse qui est juste, à condition de ne pas se tromper.
    D’abord, les soubresauts vus en 2009 sont surestimés car ils n’étaient pas-encore- insurrectionnels, on dira.
    Ensuite, l’ennemi a montré sa stratégie : pour les séquestrations, etc... il a répondu par cette stratégie : utiliser les appareils syndicaux- qui ont montré dans quel camp ils se trouvaient- pour éviter toute extension des confits sociaux, distribuer des indemnités records dans les secteurs « durs », faire passer en justice quelques cas choisis. Acheter et intimider, donc.

    Pour le complot d’ultra-gauche, ce même ennemi s’étant définitivement ridiculisé, il a battu en retraite et s’est replié sur les fondamentaux : la menace islamiste et le port de la burka.

    Sur le plan économique, les néolibéraux, après avoir frisé la catastrophe, ont réussi à sortir la tête de l’eau : 80 milliards d’euros se sont partagés les patrons du CAC 40, au prix d’un chômage record et pour combien de temps ? Quand l’atmosphère de fin du monde (de l’économie) va réapparaitre, ça va repartir.

    Sur l’action violente dans certaines manifs, les réactions y compris à ce billet expliquent aussi une certaine réussite du traitement médiatique de ce phénomène, et donc une certaine division. C’est à croire que les Blacks blocs seraient les seuls à exercer une violence préjudiciable aux pauvres ? (Ces mêmes pauvres qui en prennent plein la gueule à longueur de journée...) Ou alors que les BB sont forcément des flics puisque seuls les flics ont le droit d’être violents dans les manifs, et encore plus si c’est préjudiciable aux pauvres ?

    « On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent. » Brecht

    • jeudi 29 avril 2010 à 21h08, par pièce détachée

      @ Merle :

      « Soit on est dans une période historique donnée, soit on est dans un phénomène de mode ou médiatique. »

      Un « phénomène », quel qu’il soit, pourrait donc advenir hors d’une « période historique donnée » ? Et une période se dérouler sans phénomènes ?

      Détrompez-moi si nécessaire, mais il semble que par « période historique donnée », vous entendez « moment historique (petit ou grand) ». Ça, il ne nous appartient pas d’en décider, sauf à croire qu’en résistant, chacun et ensemble avec l’dée (fuyante) qu’on se fait de sa propre vie, on est à même de discerner les mouvements de l’Histoire, réels, supposés, interprétés, manipulés (oui je sais, pouf, pouf, c’est la saison de répétition générale du bac philo).

      Pour le reste : j’aurais écrit un commentaire, il ressemblerait au vôtre. J’ai la flemme, c’est la faute aux heureux.

      L’orage menace, je rentre, un merle a fienté dans mon verre. C’est vous ?

      • vendredi 30 avril 2010 à 10h55, par JBB

        @ merle :« C’est la première hypothèse qui est juste, à condition de ne pas se tromper. »

        J’espère que tu as raison. Et je dois dire que j’aime bien l’analyse que tu en fais ensuite : oui, les tactiques sont clairement posées (emballement médiatique, montée en épingle de l’ennemi intérieur anarcho-autonome, pacification syndicale…), oui, certaines de celles-ci ont déjà échoué (c’est évidemment le cas des anarcho-autonomes, à la différence évidente des jeunes des cités et des musulmans : en ces deux cas, la construction opère parfaitement).

        « « On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent. » Brecht »

        Merci :-)

        @ pièce détachée : « J’ai la flemme, c’est la faute aux heureux. »

        Il fait si beau, il faut juste profiter de la vie. Lire. Parler. Et sourire.

        C’est le meilleur des programmes politiques. T’as de la place sur ta terrasse-gazon-balcon ?



  • jeudi 29 avril 2010 à 13h29, par wuwei

    "C’est pourquoi, lorsque j’envisage et j’observe les républiques aujourd’hui les plus florissantes, je n’y vois, Dieu me pardonne ! qu’une certaine conspiration des riches faisant au mieux leurs affaires sous le nom et le titre fastueux de république. Les conjurés cherchent par toutes les ruses et par tous les moyens possibles à atteindre ce double but :

    Premièrement, s’assurer la possession certaine et indéfinie d’une fortune plus ou moins mal acquise ; secondement, abuser de la misère des pauvres, abuser de leurs personnes, et acheter au plus bas prix possible leur industrie et leurs labeurs.

    Et ces machinations décrétées par les riches au nom de l’État, et par conséquent au nom même des pauvres, sont devenues des lois."

    L’utopie de Thomas More

    C’était il y a cinq siècles....

    • vendredi 30 avril 2010 à 10h05, par JBB

      Putain, cinq siècles…

      Comme dirait l’autre, l’éternité ça va être long, surtout sur la fin

       :-)



  • jeudi 29 avril 2010 à 15h21, par HN

    Des salariés qui séquestrent leur patron, des professeurs qui intimident leur président d’université, des enseignants qui menacent de ne pas corriger le bac, des étudiants qui empêchent le déroulement des cours, d’obscurs commandos qui sabotent des lignes de chemin de fer ou des compteurs à gaz…

    Je suppose que les « saboteurs de compteurs à gaz » sont les citoyens qui remettent en marche les lignes de gaz ou d’électricité coupées par EDF pour non paiement ou des trucs du genre ??

    Décidément, je pourrais jamais lire ce torchon. C’est vraiment la pure incarnation de Fox News en France. J’engueule et je chambre souvent ma mère qui achète le pack Figaro entier... uniquement pour faire les mots croisés qu’elle affectionne. _ :-)

    • vendredi 30 avril 2010 à 09h59, par JBB

      « Je suppose que les »saboteurs de compteurs à gaz« sont les citoyens qui remettent en marche les lignes de gaz ou d’électricité »

      Tu supposes bien :-)

      « Décidément, je pourrais jamais lire ce torchon. »

      Tu as bien entendu raison. Sauf que, parfois, la lecture du Figaro peut se révéler aussi poignante - tellement ils sont cons… - que revigorante - tant ils incarnent parfaitement l’ennemi. Et puis, c’est comme une coupe du cerveau de Dassault : finalement très instructif.



  • jeudi 29 avril 2010 à 16h38, par Yoms

    Il faut que les Français crèvent la gueule ouverte pour se révolter vraiment, c’est ça le problème :personne ne souhaite qu’il y ait plus de misère et d’exploitation, c’est pourtant la condition sine qua non d’une véritable révolte. De la crise nait le changement...

    • vendredi 30 avril 2010 à 09h41, par Big Brother

      que Yoms aille donc raconter ses conneries sur facebook.

      • vendredi 30 avril 2010 à 09h55, par JBB

        @ Yoms : je ne l’aurais sûrement pas écrit comme ça. Si la crise peut susciter remises en condition et mises en place d’alternatives, ça me paraît un peu extrême (ou même : beaucoup) de souhaiter davantage de misère et d’exploitation pour que les choses changent un jour.

        @ Big Brother : mais pourquoi tant de haine ?

        • vendredi 30 avril 2010 à 10h10, par Big Brother

          c’est pas de la haine, c’était le réveil matin.

        • vendredi 30 avril 2010 à 11h01, par Alexis

          Bonjour à tous,

          juste en passant : je confirme que ça continue, et même parfois efficacement, et même pas qu’en province. A Ivry sur Seine (94), les profs ET les parents d’élèves, après avoir occupé le lycée Romain Rolland (y compris de nuit), ont obtenu qu’on leur rende leur deuxième CPE. Dans la gueule du rectorat. Couverture médiatique très mince. On en revient effectivement aux mêmes évidences : si la presse n’en parle pas, ça n’existe pas...

          @JBB : pour la haine, tu peux chercher plus haut. Tartanpono, s’il te plaît, les procès d’intention façon Moscou 1937, c’est fini... C’est pas en s’invectivant par commentaires interposés qu’on va avancer. Il me semble que jusqu’ici, A11 était épargné par ce genre de règlement de comptes à distance entre personnes qui ne se connaissent pas. Et c’était un bonheur. La rancœur et la haine recuites polluent le net.

          Amicalement

          • vendredi 30 avril 2010 à 12h09, par un-e anonyme

            Merci pour ton message, surtout la fin, discutons ferme mais en toute courtoisie...

          • vendredi 30 avril 2010 à 14h51, par Tartanpono

            @ Alexis

            Après relecture, je constate effectivement que mon ton est quelque fois un peu sec et volontiers méchant sur certaines tournures de phrases. Je tiens donc à préciser qu’in fine, mon ton et mes propos tentent de s’inscrire dans un débat, au delà de la forme quelque peu maladroite que cela peu prendre...
            Par contre, me comparer à un sinistre procureur stalinien, je pense pas que ça aille dans le sens du débat.

            Ceci dit, je tiens à préciser que si Article XI est un endroit où il fait bon débattre, je trouve de plus en plus lourd de voir surgir, ici et là, les mêmes refrains et les mêmes discours, calquées sur les articles de la presse et les déclarations policières et qui ramènent systématiquement le débat sur les questions de la violence et de la non-violence. Le tout en distribuant bon et mauvais point selon les positions de la personne qui parle...

            En ce sens, je pense qu’il convient de citer Georges Orwell, qui n’a pas dit que des conneries : « Ce n’est pas entre violence et non-violence qu se passe la grande différence, mais entre avoir ou ne pas avoir le goût du pouvoir »
            tiré de Inside the Whale and Other Essays (Dans le ventre de la baleine et autres essais)

            • vendredi 30 avril 2010 à 16h34, par Alexis

              Tartanpono,

              Tu as raison, ma comparaison était excessive à dessein. Pure petite provocation de ma part, rien de plus. Ta réponse me rassure, du reste, quant à notre capacité, sur ce site, à se respecter, dangereuses têtes brûlées, tenants de l’ultra-gôche que nous sommes :)
              Quant au débat, « violence/non-violence », je suis assez d’accord avec toi - et Orwell est lumineux.

              No worries, mate, comme on dit chez les kangourous...

        • vendredi 30 avril 2010 à 12h13, par yoms

          OUUPS ! J’ai très mal formulé mon com, je ne souhaite pas plus de misère et d’exploitation !

          Je dis juste que pour que les français se révoltent, ils faut vraiment que tout le monde soit dans la merde jusqu’au cou. Mais que tant que la majorité a sa téloche et son canap’, personne ne bouge...

          Désolé pour le contre sens et grosses bises à big brother le haineux...

          Et au fait, c’est quoi Facebook ?

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