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jeudi 25 février 2010

Le Cri du Gonze

posté à 17h55, par Lémi
51 commentaires

La guerre, c’est trop cool
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15 000 places, pas une de plus. Il va falloir jouer des coudes pour faire partie des heureux élus, de la caste ultra branchouille des bidasses made in 2010. Car jamais campagne de recrutement pour l’armée de terre n’avait été aussi diaboliquement tentatrice que celle intitulée « devenezvousmême.com ». Un condensé de limpidité pubarde qui m’a définitivement fait basculer du côté obscur.

Je suis long à la détente. Plutôt inculte en matière de jeux vidéos, peu versé dans l’art du paintball et assez ignorant en matière de technologies d’armement, je n’avais jamais vraiment saisi le potentiel ludique de la Grande Muette. Bêtement enfermé dans mes idéaux pacifiques et niais, je me sentais plus proche de Bambi que de Rambo, de Gandhi que de Patton. La faute à une éducation bassement non-martiale, à l’absence de tout GI-joe dans mon environnement enfantin ainsi qu’à une remarquable non-aptitude à la bagarre. Un non-bidasse né, quoi. Enfin, je croyais.

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C’est dans les couloirs du métro que je suis tombé sous le charme. J’avais la tête ailleurs, quand je me suis retrouvé nez-à-nez avec cette affiche stylée, tentatrice. Visage avenant même si déterminé, le regard perdu dans le vague (genre poète cherchant le pourquoi des embruns), strié de kaki : ça en jette… Le message est simple, file droit au but : «  Devenez vous-même ! » Mhh, exactement ce que je cherche, me suis-je enthousiasmé. « Depuis quand ne vous-êtes vous pas dépassé ? », interroge aussi l’affiche. Illico, je me suis creusé la cervelle, mais impossible de répondre précisément. Un bail, pour sûr (le dernier Beaujolais nouveau ?). Après cinq minutes de méditation, je suis reparti tout chamboulé, des visions d’évasion en treillis plein les synapses.

Une semaine plus tard, je suis toujours sous le charme. J’ai croisé d’autres affiches du même type, d’autres ganaches kaki sympathiques, hommes et femmes suintant la confiance identitaire. Des gens accomplis, fiers et heureux. Et toujours, ces interrogations métaphysiques (« Pour vous, c’est quoi la confiance ? ») dignes du Pascal de la grande époque.
En fait, j’avais peu de chances de passer à côté, vu les moyens mis en œuvre par l’Armée de terre pour lancer sa campagne de recrutement cuvée 2010. Philippe Leymarie résume ainsi sur « Défense en ligne », un blog du Monde Diplo, l’ampleur de l’offensive :

La France se retrouve donc aux couleurs du camouflage. Dès le départ, les militaires ont décidé de mettre la puissance de feu maximale : la pub kaki investit la rue dans tous les départements avec 18 000 affiches, 1 350 spots télé sur 24 chaînes (dont plus d’un cinquième sur l’outre-mer, grand pourvoyeur des armées), 1 400 radios locales, 2 000 salles de cinéma, des insertions dans la presse gratuite, ou dans les quotidiens « affinitaires » (L’Equipe, Sports)…

À force de croiser ces affiches, sous l’assaut furieux de cette puissance de feu maximale, j’ai fini par franchir le pas. C’est dit : je veux être comme eux, intégrer leur belle famille. Décision irrévocable, pour trois raisons. Je te les détaille ci-dessous.

1. La guerre c’est rigolo

Partir en guerre, désormais, c’est fun. Le bidasse ne patrouille plus la peur au ventre dans le farouche djebel, il ne ramasse plus ses tripes dans quelque marais boueux du delta du Mékong, dysenterie en bandoulière. Et même, il ne se tape plus des corvées de patate à longueur de journée avec en fond sonore les blagues plus que douteuses du Sergent Tartempion. Non, il s’éclate au volant de son véhicule blindé bardé de technologies magiques, pilote avec son joypad des drones intelligents, guerroie à l’abri. Et surtout, il résout ses problèmes d’identité. Il devient lui-même. Un peu comme il le faisait en achetant des Nike avant (Just do it), sauf que là c’est permanent. « La guerre est fraîche et joyeuse » balançait en son temps un certain Bertrand du Guesclin : c’est encore le cas.

Et puis, le guerrier occidental est devenu gamer plus que tueur. A l’abri dans son tank ou dans sa caserne avec tout le confort moderne, il regarde des écrans et appuie sur des petits boutons rigolos. Ce n’est plus le jeu vidéo qui singe la guerre, c’est la guerre qui singe le jeu vidéo. Les problèmes de conscience disparaissent pour laisser la place à la satisfaction du devoir numérique accompli, ainsi que le résumait Sébastien Fontenelle dans son billet « La Drône de guerre » :

La guerre est quand même vachement plus jolie en 2010, mâme Dupont, qu’à l’époque heureusement révolue où elle se résumait à l’éviscération de l’occupant britannique par les kilteux de Mel Gibson, puisque sormais, raffinement technologique oblige, t’as le siège sanglé dans un fauteuil à roulettes à Asshole Town (UDELPSDM), t’appuies sur le petit bouton rouge, et bim, ça nique un digène à l’autre bout du monde.
C’est quand même un vrai progrès, ça met le muslim massacre à la portée du geek, plus besoin de s’emmerder avec des entraînements à la con, une simple maîtrise de Call of Duty suffira.

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« Le muslim massacre à la portée du geek », tout un programme. Les recruteurs auraient tort de s’emmerder, c’est toute une armée de réserve qui s’ouvre à eux : celle des tarés de jeux vidéos qui, à force de se dézinguer les yeux sur un écran en rejouant Le Débarquement via Call of Duty, sont convaincus qu’ils pourraient tranquille rivaliser avec papy Patton en matière de science militaire. Les Ricains ont une longueur d’avance sur nous en ce domaine : on est légèrement à la ramasse, comparativement à America’s Army, le jeu vidéo de propagande de l’armée étoilée. Nul doute - cependant - que des progrès lumineux nous attendent.

Car l’avenir est dans le geek. Il n’est d’ailleurs pas anodin que l’armée de terre ait choisi d’incruster ses pubs générationnelles dans certains jeux vidéo, du ciblage gros calibre auquel il convient cependant de mettre un léger bémol : pour l’instant cette campagne de pub en ligne ne concerne pas les jeux de guerre. Gageons que ces pusillanimes scrupules ne pèseront pas trop longtemps sur les consciences des généraux de la communication martiale. Ces pudeurs malvenues ne servent pas la patrie.

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2. La Guerre c’est la paix

Lors de sa précédente campagne de recrutement1, l’armée de terre avait mis le paquet question effets spéciaux : ça dégoulinait de sueur et d’effets pyrotechniques, genre Hollywood-sur-Gonnesse. Des gonzes débarquaient dans des giga tanks, des jeeps boostées à l’éther traversaient des rivières dans des grands geysers d’eau, des hélicos genre Goldorak vrombissaient dans tous les coins… Des images saccadées, épileptiques, on se serait cru au front. Cette fois-ci, la leçon a été retenue : plus question d’évoquer frontalement la gestuelle guerrière. Le soldat de l’an 2011 est zen et calme. Ce n’est plus une tête brûlée, mais un gentil auxiliaire du bien. Il suffit d’aller jeter un œil torve sur le site de la présente campagne de communication, devenez-vousmême.com, pour comprendre l’effet recherché : faire oublier le fracas des armes. Les parcours évoqués par les apprentis bidasses sont chiants comme la mort : comment je suis devenu charpentier dans l’armée, comment je suis informaticien aguerri, comme ma retraite va être maousse… Et la guerre, dans tout ça ? Oh, juste un fracas lointain. L’Afghanistan ? Peuh, c’est pas un genre de club med ?

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Dans un monde où un président guerrier reçoit le prix Nobel de la paix, on ne s’étonnera pas que l’armée soit désormais considérée comme une sorte d’agence d’Intérim. Un récent article de Rue89 posait cette benoîte question : « Pourquoi les Français oublient-ils la guerre en Afghanistan ? » La réponse oscille entre plusieurs pôles : faiblesse relative des effectifs engagés (seulement 3 800 soldats), communication du pouvoir autour du côté humanitaire et (entre autres) maquillage médiatique des morts en accidents. Des barbus te bazookent la gueule en beauté, mon ami et on retrouve tes dents éparpillées un peu partout dans le Pendjab ? Mais non, t’as simplement glissé…

Surtout, les morts sont rarement de notre côté. A l’image de la guerre menée à Gaza par l’armée israélienne (avec le ratio hallucinant de 100 morts palestiniens pour un Israélien), le conflit afghan est beaucoup plus meurtrier dans le camp d’en face (qui, c’est ballot, compte pas mal de femmes et d’enfants). Les jolis dommages collatéraux tant prisés par les forces de l’OTAN (la dernière « bavure3 » en date, dimanche dernier, a fait la bagatelle de 27 morts) comptent pour du beurre. Les seuls vrais morts sont les nôtres, pas ceux d’en face. Et ça tombe bien : c’est surtout en face qu’ils morflent. Dans ces conditions, on ne va pas s’emmerder avec des scrupules malvenus.

3. La guerre c’est branché

L’armée a désormais rejoint la cohorte des communicants aguerris, ceux qui ne se contentent pas de te vendre une marque pour son produit, mais pour tout l’univers qu’elle colporte. Être bidasse, désormais, c’est adhérer à un logo vampire, à une quête de sens universelle. Se révéler.

D’abord, il y a ce slogan qu’on jurerait repiqué à une marque de fringues : Devenez-vous mêmes4. On ne vend plus une fonction ou une carrière militaire, on vend une identité. Le package inclut jolies fringues (ce kaki camouflage si seyant) et aventures sexy avec esprit d’équipe. Ce serait Nike ou McDo, ce serait pareil. D’ailleurs, l’équipe à Ronald a pondu un slogan publicitaire finalement assez proche, il y a peu : «  Venez comme vous êtes  ». Junk food et junk army, même combat…

Autre signe d’une adaptation réussie à l’air marketé du temps, la présence massive de la campagne sur Internet, des sites de streaming aux jeux vidéo, là où il y a surnombre de cerveaux en quête d’identité. Comme l’armée pense à tout et que quelques petits génies de la communication lui ont révélé que le Djeune de today carburait aussi au téléphone portable, ladite campagne se conjugue également sur les petits écrans de nos mouflets. Le ministère de la Défense s’extasie ainsi (ici) : «  Le site devenezvoumeme.com est décliné en version mobile : consultez à tout moment l’actualité, les nouvelles offres d’emploi… Une application spécifique Smartphone sera proposée aux mobinautes au printemps 2010.  » Adaptabilité aux nouveaux supports et campagne jouant sur la quête adolescente d’identité, l’agence de pub embauchée pour l’occasion, TBWA, star de la communication outre-atlantique, a tapé juste. L’armée ? Un produit comme les autres.

Dans cette optique, la réaction d’Electronic Arts pour concurrencer la campagne de l’armée de terre5 est logique. En lançant sa pub « devenezplusquevousmêmes.com », la méga entreprise de jeux vidéos a apporté la dernière touche à une guerre des images qui ne cesse de se perfectionner, tout en brouillant les frontières entre les genres. J’en prends note. Et, animé des meilleures intentions du monde, j’en profite pour proposer ma propre version de la campagne en cours. Sobre et de bon goût, as usual :

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2 J’ai déniché cette illustration sur le blog du Gato Negro. Que son créateur, à qui je n’ai rien demandé, en soit remercié.

3 Sur l’utilisation du terme, voirce récent article d’Acrimed.

4 En fait, détournement du « Deviens celui que tu es », d’un certain Friedrich Nietzche…

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COMMENTAIRES

 


  • jeudi 25 février 2010 à 18h53, par pablito

    moi aussi je suis tenté ! laver les chiottes et obéir aux ordres d’un mec qui sent l ail et le mauvais alcool, c’est ce à quoi je rêve chaque nuit ! on est tellement paumé actuellement qu’on serait tenté non ? en tout cas, ça donne l’occasion de tagguer encore plus !

    • vendredi 26 février 2010 à 10h08, par Lémi

      En effet, c’est dur de résister. La question serait plutôt de savoir si on choisit l’armée de terre ou si on se tourne vers d’autres carrières martiales, comme la marine, la légion étrangère, les fusilliers sous-marins... Dur de trancher

      En tout cas, ça donne l’occasion de tagguer encore plus ! : saine réaction..



  • jeudi 25 février 2010 à 19h02, par Mr. PM

    Campagne de jeu vidéo en ce moment : _ http://henrikaufman.typepad.com/.a/6a00d83451e05069e20120a61a974f970b-500wi
    C’est encore celle que je préfère, « la guerre comme si vous y étiez »...Qui souhaite « être à la guerre » sérieux..?? Je dois être bizarre mais j’ai du mal a voir qui peut séduire cette campagne.

    Voir en ligne : http://quandlesconssontbraves.blogs...

    • vendredi 26 février 2010 à 09h26, par Tassin

      Et bien j’en ai connu un paquets de mecs qui ne faisaient que jouer à des jeux vidéos de guerre, lire des récits de l’armée Française et vouloir s’engager !
      « L’armée c’est l’école des vrais hommes ! » On vous l’a jamais sortie celle-là ?

      • vendredi 26 février 2010 à 10h17, par Lémi

        @ Mr. PM

        « la guerre comme si vous y étiez » : je suggère au salopard qui a pondu ce slogan d’aller batifoler un moment dans les faubourgs d’une ville en guerre, histoire de voir si vraiment il n’y a pas tromperie sur la marchandise...

        @ Tassin

        « L’armée c’est l’école des vrais hommes ! » : Je pense que c’est quand même un discours qui se raréfie dans l’espace public, disparition de la conscription et professionnalisation de l’armée oblige. D’ailleurs, l’armée essaye de changer son image. Les bidasses ras du front existent encore, mais ils ne sont plus trop mis en avant. A la place, on a droit à une espèce d’exaltation du soldat new age, mi chevalier humanitaire, mi maître de sa destinée. Moins frontal et beaucoup plus hypocrite.



  • jeudi 25 février 2010 à 19h42, par un-e anonyme

    l’affiche « Devenez vous-même » version Nemo : http://blackrat.over-blog.com/article-campagne-de-pub-de-l-armee-45517840.html

    • vendredi 26 février 2010 à 10h19, par Lémi

      Joli... Comme il dit, « avec leur accroche .com, ils tendent le bâton pour se faire battre. » Suis presque jaloux de pas y avoir pensé.



  • jeudi 25 février 2010 à 20h59, par fred

    Sans oublier la fameuse promo del’adjudant Drucker du 14 juillet 2009

    Et bizarrement, il est toujours difficile, si ce n’est quasi impossible de montrer des images soldats blessés ou morts (ceux dit de l’alliance bien entendu).

    Tout cela est excellemment parodié dans la chanson « Morales » de Benureau...

    • vendredi 26 février 2010 à 10h27, par Lémi

      Oh, bonheur et pétulance, un lien vers mon vice secret, le blog télé de Samuel Gontier (gloire à lui !). en guise d’hommage :

      22h36. Je rampe sous le poste d’observation n°3 (nom de code : Chaise) pour mieux scruter la suite. Le colonel qui commande la mission Epervier remercie l’actrice : « Arielle Dombasle a laissé le souvenir d’une artiste extrêmement simple et au contact particulièrement facile avec tous nos hommes. » Adjudant Drucker : « Merci beaucoup, mon colonel. » Hervé Morin, de retour sur le plateau : « Depuis 1986, la mission Epervier a pour but d’assurer la stabilité du Tchad en maintenant au pouvoir Idriss Déby. Un dictateur qui, en raflant l’intégralité de la rente pétrolière, maintient sa population dans la misère et permet ainsi à Arielle Dombasle de s’extasier sur l’extrême pauvreté des Tchadiens. » Ah, pardon, il y a une erreur dans cette transcription. Sans doute une manœuvre du contre-espionnage soudanais. En réalité, la phrase d’Hervé Morin s’arrête à « stabilité du Tchad ».

      Et bizarrement, il est toujours difficile, si ce n’est quasi impossible de montrer des images soldats blessés ou morts (ceux dit de l’alliance bien entendu). : oui, la charpie de Talibans/Libanais/Gazaouis/Irakiens/Africains... passe pas mal à l’image alors que celle d’occidentaux devenus eux-même beaucoup moins, si bien qu’on ne les voit jamais à l’écran quand ils courent après leurs tripes, c’est bizarre...



  • vendredi 26 février 2010 à 08h41, par Isatis

    Pffff..... Encore du mauvais esprit ! Faut bien trouver du boulot aux profs qui sont virés, aux chercheurs, aux étudiants ...........et les filles du planning familial au BMC, youpi, arf...........

    • vendredi 26 février 2010 à 10h30, par Lémi

      Encore du mauvais esprit ! : mais non, du tout, je suis très sérieux.
      Adjuvant Lémi, deuxième classe préposé à la propagande.



  • vendredi 26 février 2010 à 09h55, par un-e anonyme

    Oui, quand j’ai vu pour la première fois l’affiche, j’ai eu un fou rire irrépressible en lisant le slogan avec faute d’orthographe et ponctuation erronée : « Devenez vous même .com ».
    A l’armée, on ne sait pas écrire. Ce n’est pas une légende. Je suggère à tout le monde de rétablir l’orthographe ou de signaler l’erreur sur les affiches de propagandes.
    M’enfin : « Devenez vous même con »

    • vendredi 26 février 2010 à 10h21, par T.

      La dernière photo (dans le métro) est excellente (J’aime beaucoup le sous titre du jeu). En réponse au dernier message : l’écriture c’est pour les civils :)

    • vendredi 26 février 2010 à 10h26, par Karib

      Quand on vous a tout pris. Tout. Absolument tout. Que vous n’avez plus rien, ou alors si peu, vous pouvez encore être quelque chose. Vous-même.

      - Mais encore ?

      - Vous-même, dis-je.

      - Certes, mais qui suis-je ? Parfois, j’ai des doutes.

      - N’en ayez plus. Soyez vous-même.

      - Euh.....

      - Je vois qu’il vous faut quelques encouragements. J’ai commencé par dire que vous n’êtes plus rien. Etes-vous d’accord ?

      - C’est à dire que.... je suis quand même français.

      - Voilà, voilà ! Je ne vous le fais pas dire. Vous êtes français. Vous n’êtes donc pas complètement rien.

      - Ca n’est tout de même pas grand chose.

      - Quoi ? Comment osez-vous ? Et tout ceux qui sont morts pour que nous parlions pas allemand, hein ? Vous trouvez que ça n’est pas grand chose ?

      - Il est vrai qu’il y a eu beaucoup de ces morts-là. Mais maintenant, on ne parle plus guère le français. Dans ma cité, ça serait plutôt l’arabe, hein ! (rires.)

      - Tenez, qu’est-ce que je vous disais ! Si vous n’êtes rien vous êtes encore quelque chose : français. Devenez vous même, Pointcomme. Devez vous-même ! Français ! Français !

      • vendredi 26 février 2010 à 10h39, par Lémi

        @ Anonyme

        Malheureux/se ! On ne dit pas des trucs comme « A l’armée, on ne sait pas écrire », c’est un coup à finir aux arrêts de rigueur. Heureusement qu’au final c’est à l’agence de pub qui a conçu la chose qu’est imputable la responsabilité du (jouissif) « devenez vous mêmes un con ».

        @ T.

        L’écriture c’est pour les civils  : bah non alors. Et les aventures martiales des barbouzards SAS, sauce Gérard de Villiers, c’est du pipi de chat ?

        @ Karib

        Rhha lovely. Tenez, qu’est-ce que je vous disais ! Si vous n’êtes rien vous êtes encore quelque chose : français. Devenez vous même, Pointcomme. Devez vous-même ! Français ! Français ! En fait, pour les paumés de l’identité que nous sommes, il n’y a plus que deux échappatoires : le grand débat sur l’identité nationale et la grande muette. Note bien que les deux se conjuguent en « grand », ce qui est tout sauf anodin.

        • vendredi 26 février 2010 à 11h30, par Le Monte-en-l’air

          Nuance syntaxique : il est écrit sur l’affiche « depuis quand vous ne vous êtes pas dépassé » et non pas « depuis quand ne vous êtes vous pas dépassé ». Les pubards ont sans doute estimé qu’une syntaxe correcte était trop compliquée à saisir par le clampin de base !

          • vendredi 26 février 2010 à 11h36, par Remugle

            Ben quoi, c’est exactement la langue que parle not’ bon Président...

            y s’depasse à bien massacrer le français, tout de même... des fois qu’ça soit l’ennemi interieur...!

            • vendredi 26 février 2010 à 23h13, par Lémi

              @ Le Monte en l’Air

              Les pubards ont sans doute estimé qu’une syntaxe correcte était trop compliquée à saisir par le clampin de base ! Le pubard n’est il pas lui-même l’incarnation absolue du clampin de base ?

              @ Remugle

              L’ennemi intérieur parlant français ? M’est avis que tu ne vis pas sur la même planète que not’ bon président...

              • samedi 27 février 2010 à 11h01, par Crapaud Rouge

                « Le pubard n’est il pas lui-même l’incarnation absolue du clampin de base ? » Je dirais plutôt non, car le clampin de base ne mobilise pas son imagination pour faire de la pub. En revanche, il est sûr que son imagination se trouve mobilisée et orientée par celle du pubard.



  • vendredi 26 février 2010 à 12h31, par tiétienne

    bon, je suis objecteur de conscience et ça fait onze ans que je rempile et je fréquente de l’instit et du prof avec beaucoup plus de plaisir que des techno-soudards ... et mon titre est sans doute provocateur. Mais ce petit titre me vient de lectures d’Ivan Illich qui considérait le mal fait par les instits’ pire que le mal fait par les soudards (une société sans école) ... bon c’est un peu la peste ou le choléra, soit. Les instits occupent et colonisent la tête des mômes par la persuasion doucereuse, les soudards occupent et colonisent le pays par la force. Qui qui fait le plus de mal à la longue, qui est le plus insidieux ? ça me fait penser à un reportage avec deux frangins blancs qui colonisent le pays des papous : y’en a un qui rigole et qui dit qu’il en a bien profité : thune, femmes ... et l’autre qui regrette mais qu’il a apporté la civilisation à ces tristes ignares : le soudard et l’instit, l’ump et le ps. beurk beurk beurk.
    courage, chers résistants afghans, les petits blancs vont se lasser et revenir chez nous avec leurs névroses et leurs béquilles ...... quel gachis !

    • vendredi 26 février 2010 à 23h25, par Lémi

      J’aime bien le titre provocateur. Après, c’est vrai que j’accorderais facilement ma confiance à un instit, beaucoup plus difficilement à un bidasse. Disons qu’il y en a un à qui j’accorderais le bénéfice du doute pas l’autre. Et que je ne signerais pas des deux mains une déclaration stipulant que Les instits occupent et colonisent la tête des mômes par la persuasion doucereuse. Mon vieux fond républicain brâme quasiment d’indignation. Tout prêt je suis à vilipender les politiques éducatives contemporaines. Beaucoup moins à mettre au pilori les instits et profs.

      • samedi 27 février 2010 à 11h06, par Crapaud Rouge

        L’école : moyen de libération pour les plus démunis qui s’en font une arme, de domination pour les plus forts qui s’en font un jeu, et d’abrutissement du plus grand nombre qui doit courber l’échine.



  • vendredi 26 février 2010 à 14h05, par fredprendsapause

    La CON. munication dans la grande mouette va certainement être revue car :
    le nouveau chef de l’état-major des armées est fils et petit fils de journaliste...non...si...non...si... : L’amiral Guillaud connait bien les médias : son père Jean-Louis a été président de TF1 et de l’AFP et il fut même le premier journaliste français accrédité au Pentagone. Accrédité au pentagone, si c’est pas un bon tampon certifié CON.Forme ça !

    Voici venu le temps des pleurs et des cris, dans l’Afghanistan c’est tout les jours un bombardement...

    • vendredi 26 février 2010 à 23h33, par Lémi

      Tiens, j’ignorais. C’est CON-ode pour améliorer le marketing bidassier...
      Plus sérieusement, ça m’apparait pas du tout anodin. Voici venu le temps des pleurs et des cris, dans l’Afghanistan : et on fera ça de manière de plus en plus professionnelle niveau images : exit les pleurs à l’écran, place aux soldats pseudo humanitaires et aux cadavres s’amoncelant sous le tapis médiatique...



  • vendredi 26 février 2010 à 14h18, par joshuadu34

    C’est marrant, mais quand me prend l’envie de devenir moi-même et de me dépasser, les treillis sont, généralement, face à moi... aurais-je loupé quelques chose ???

    Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...

    • vendredi 26 février 2010 à 23h39, par Lémi

      aurais-je loupé quelques chose ? : un peu mon neveu. Les CRS n’ont jamais porté de treillis...



  • vendredi 26 février 2010 à 16h09, par rambo

    Ok, je vois mal le parallèle entre les jeux vidéos auquel vous faites allusion tout le temps et la guerre. Encore et toujours les mêmes discours... bref.
    Pendant qu’on y est, accusez les films violent et la littérature de générer toute la violence du monde, pourquoi pas, on n’est plus à çà prêt.
    Vous comparez aussi le conflit israelo/palestinien avec ce qui se passe en afghanistan en citant ratio 1 contre 100 côté palestinien, cela voudrait-il dire que vous préfèreriez plus de morts dans les rangs français en Afghanistan ? Je ne comprends toujours pas les parallèles foireux.
    Si vous voulez parlez de l’Afghanistan, alors parlez-en, mais évitez les amalgames qui ne veulent rien dire.
    Enfin concernant le fond de l’article sur la pub pour l’armée.
    Toutes les pubs concernant l’armée ont toujours été ridicules, à mon sens. Ce qui différencie les campagnes modernes est la mise en avant des moyens technologiques, et çà c’est malin. Hors faut quand même savoir que le mythe de la guerre « propre » avec ses drones est l’un des gros mensonges de l’armée (comme celui de l’humanitaire par exemple).
    Les types qui pilotes ce genres d’engins ne sont pas des joueurs de jeux vidéos, car un drone coute beaucoup plus d’argent à l’armée que la vie d’un soldat sur le terrain. Donc pour de nombreuses années encore, la guerre consistera à des mecs armés qui se tirent dessus. En faisant sans cesse des parallèles entre les jeux vidéos et l’armée, vous contribuer à renforcer encore plus le mensonge marketing véhiculé (car oui on l’a compris vous n’aimez pas les jeux vidéos, mais des millions de gamins ne sont pas comme vous).
    Donc il faudrait, au contraire, dire que l’armée reste l’armée, avec nettoyages de chiottes et hurlements d’un sergent alcoolique au cul, au meilleur des cas, parce qu’au pire, c’est retour au pays dans un sac à viande.
    Pour finir, bah non la guerre n’est pas cool, mais j’ai une mauvaise nouvelle pour vous les gars, l’homme n’est pas végétarien, et le père noël n’existe pas. Je veux dire par là que TOUT ce que nous possédons vous et moi résulte d’une oppression militaire ou économique sur d’autres pays. J’enfonce peut-être des portes ouvertes, mais souvent les plus pacifistes d’entre nous sont les premiers à sortir le flingue lorsque quelqu’un s’en prend à sa place de parking. C’est pas un appel au cynisme, juste un appel au réalisme, marre des discours politiquement corrects.

    • vendredi 26 février 2010 à 16h43, par Manuel

      Pas tous les jeux vidéos certes mais quand je vois de la merde ( surtout les FPS ) comme « Call of Duty », « Battlefield », et « Armed Assault 2 » ( qui se trouve être THE meilleure simulation de guerre qui existe à ce jour, trop fort mec ! ) et quand je rencontre dans mon entourage ceux qui y jouent, ben franchement c’est pathétique, c’est puéril, c’est de la merde. Franchement. Ils se branlent tous devant ces jeux de tarrés, à niquer du muslim par exemple. Non mais franchement, c’est ultra-cliché, on dirait du Steven Seagal virtuel. Y en a même qui ont recu des jumelles infrarouges avec le dernier « Call of Duty ». Putain ça fait pitié là.

      • samedi 27 février 2010 à 00h05, par Lémi

        @ Rambo

        Je vois mal le parallèle entre les jeux vidéos auquel vous faites allusion tout le temps et la guerre. : euh, bah, simplement, je note que les deux semblent agir en bonne intelligence. Quand une campagne de jeu vidéo prend comme slogan « la guerre comme si vous y étiez », ça m’interpelle. Pareil quand l’armée choisit de cibler les utilisateurs de jeux vidéo en incrustant ses pub dans des jeux ou en utilisant à outrance cette stratégie marketing. Après, je sais bien que cela correspond en grande partie à la volonté de cibler une classe d’âge qui utilise beaucoup les jeux vidéos. Mais, note bien, Sylvester, que je ne parle majoritairement de jeux vidéos que dans ma première partie.

        cela voudrait-il dire que vous préfèreriez plus de morts dans les rangs français en Afghanistan ? : Je préfère pas répondre à une question aussi conne. Et je trouve ça très malhonnête comme argument. Je parle juste d’une tendance à l’œuvre dans les guerres modernes et vérifiée tout le temps depuis la guerre du golfe : des moyens technologiques disproportionnés et, chez les puissances occidentales une volonté de se concilier l’opinion en épargnant ses propres soldats, débouchent sur des pertes elles aussi disproportionnées.

        on l’a compris vous n’aimez pas les jeux vidéos : bah non. Je les aime pas pour moi car je les trouve chronophages. Après, entre Secret Story et un jeu de guerre débile, je pencherais plutôt pour le deuxième.

        Souvent les plus pacifistes d’entre nous sont les premiers à sortir le flingue lorsque quelqu’un s’en prend à sa place de parking. Mhh. Pas très convaincant. C’est pas des portes ouvertes, c’est des conneries pures. Moi aussi je peux dire des trucs comme ça : « Souvent, les mecs qui défendent les jeux vidéos violents sont des psychopathes refoulés qui se défoulent en violant des bébés. »

        En faisant sans cesse des parallèles entre les jeux vidéos et l’armée, vous contribuer à renforcer encore plus le mensonge marketing véhiculé :c’est quelque chose que je dénonce dans l’article, pas que j’endosse : « c’est plus les jeux vidéos qui singent l’armée, c’est l’armée qui singe les jeux vidéos ». Ce n’est pas moi qui crée cette propagande, je la signale, c’est tout.

        • dimanche 28 février 2010 à 15h18, par Rambo

          @ Lemi
          « Je vois mal le parallèle entre les jeux vidéos auquel vous faites allusion tout le temps et la guerre. : euh, bah, simplement, je note que les deux semblent agir en bonne intelligence. Quand une campagne de jeu vidéo prend comme slogan »la guerre comme si vous y étiez« , ça m’interpelle. »

          Peut-être un autre éclairage sur cette affaire. A la base de cette polémique, il s’agit en fait d’une offensive des jeux vidéos contre la récupération marketing de l’armée (en plus de faire du buzz et vendre bien sûr) :
          http://www.ultimateps3.fr/news-ps3-...

          On comprendra aisément le malaise de l’armée à figurer à côté des affiches de battlefield, surtout quand on connait le thème de ce jeux, une unité américaine rebelle d’anti-héros assumés et hors contrôle qui profite d’un conflit à l’étranger pour piller et braquer...

          Concernant la série call of duty MW, la série la plus vendue de tous les temps, chaque épisode contient son stage anti-armée, dans le 1 via un passage comme artilleur d’un avion volant en haute altitude et bombardant des mecs petits comme des fourmis qui ne peuvent rien faire, avec tous les commentaires déshumanisant des pilotes dans la radio « ouah ce que tu lui as mis ! y a des bouts du type partout ! » Dans le 2 via un stage ou un agent de la cia infiltré dans un groupe terroriste doit tirer dans une foule de civils dans un aéroport. Les soldats que vous incarnez meurent souvent à la fin des scénarios, façon de dire « hé, vous voyez les mecs, c’est çà la guerre ! » et dans le dernier call off, le « méchant » n’est pas un terroriste quelconque, mais votre chef.

          L’armée (surtout us) a souvent phagocyté l’univers des jeux à son propre compte, avec plus ou moins de talent. Aujourd’hui, l’industrie des jeux vidéos est assez forte pour leur rentrer dans le lard. Les mecs qui fabriquent ces jeux sont souvent jeunes, et n’ont rien à voir avec l’armée, je suppose même que certains la déteste.
          « la guerre comme si vous y étiez », en quelque sorte...

          Voir en ligne : quand-battlefield-bad-company-2-parodie-l-armee-francaise-dans-le-metro

    • dimanche 28 février 2010 à 02h31, par pablito

      lire la désobéissance civile de thoreau sur le fait que ce que l on possède provient d’une oppression. c est pour ça qu il a arrêté de payer ses impôts il me semble et qui lui a valu quelques séjours en prison.



  • vendredi 26 février 2010 à 17h25, par Eugène

    La grande muette a toujours promis monts et merveilles aux crèves la faim. Les bourreaux des peuples vivent avec leur temps et comme les temps sont à la réécriture de la réalité pas étonnant qu’on sombre à ce point dans le virtuel !
    Soldat , un seul métier : Assassin ! Ben ouais .
    Faut vraiment être naze pour croire le contraire mais la machine à lobotomiser fonctionnant à plein régime faut s’attendre au pire .
    Y a des affiches comme celle de l’armée qui te tend la main avec la photo d’une main dans des barbelées.
    Allez bon collage et bon taguage !



  • vendredi 26 février 2010 à 20h21, par pablito

    j aime bien le message de rambo même si c est vrai qu il enfonce des portes ouvertes ! ^^ mais le lien avec le jeu vidéo, ce n’est pas lémi ou jb qui le font c’est l armée -et les armées elles meme. Il faut voir les petits anims de propagande de l’armée pour cette « campagne » : des petits persos qui progressent sur fond de ville détruite ou alors aussi dans l’armée us les recruteurs qui font jouer les recrues aux jeux vidéos. Pour ma part, j’ai joué à des jeux vidéos de guerre, fait de la boxe bref j’ai ma part de violence en moi, mais je pense qu il s agit juste de dénoncer l’hypocrisie marketing... ( jolie redondance).
    sinon une seule armée possible !
    http://www.brigadeclowns.org/index....

    • samedi 27 février 2010 à 00h17, par Lémi

      je pense qu il s agit juste de dénoncer l’hypocrisie marketing. : ça fait plaisir à lire. C’est exactement l’idée...

      Sinon, il n’y a pas que la Sainte Brigade de Clowns. Mais aussi les Clowns à Responsabilité Sociale (Clermont Ferrand), le Groupe d’Intervention des Gros Nez-Oups (Lyon) etc etc Et encore, c’est oublier l’Internationale clownesque.



  • samedi 27 février 2010 à 04h15, par An Anonymous figure

    J’avais moi aussi noté la surenchère plutôt cynique lancée par Electronic Arts pour faire la promotion de son nouveau, cliché, mais néanmoins sympathique (?) opus. Ne connaissant absolument pas la nature du jeu et de manière fort naïve, j’avais supputé que celui-ci n’était pas une simple et bête apologie guerrière à la « call of duty », mais plutôt un jeu de rôle ironique faisant endosser le rôle de crapules inénarrables, d’où le nom sans doute révélateur.
    Il semblerait pourtant, après investigations virtuelles, que je me sois lourdement trompé, mais ce n’est pas le propos.

    Le fait est qu’après m’être gaussé (un peu rapidement) de cette surenchère, je me suis aperçu aujourd’hui même que le bandeau « devenez plus que vous même.com » avait semble t’il disparu de toutes les affiches de Bad Company.
    Idem pour le site dédié « devenezplusquevousmeme.com » qui devait rediriger sur le site officiel du jeu et qui s’avère être désactivé.
    Alors est-ce que la plaisanterie n’aurait pas eu lieu de plaire en haut lieu gradé ?
    Etrange, si l’on considère que cela leur fait, comme souligné, une pub indirecte.
    Peut-être que l’armée de la com militaire aura eu sous un certain angle, le même raisonnement que moi et aura finalement jugé que le terme « bad company » ne reflétait pas assez fidèlement l’image qu’elle voulait faire passer de l’irréprochable militia française. Après tout, c’est la confiance en l’armée de terre qui était en jeu.
    :D
    En tout cas, ça sent la plainte ou le procès. A investiguer, sans doute.

    Sur ce, je m’en retourne aux joies divertissantes procurées par la réflexion concentrique, éphémère et brutale de la thermodynamique appliquée au missile décapant garanti du rédempteur.

    • dimanche 28 février 2010 à 15h22, par Rambo
      • samedi 6 mars 2010 à 03h13, par An Anonymous figure

        Merci pour le lien.

        J’y ai trouvé d’ailleurs en commentaire, un lien explicitant le pourquoi du retrait du slogan de Bad Company :
        http://www.play3-live.com/news-ps3-...

        J’y trouve les assertions du caporal de réserve en charge de la communication, particulièrement truculentes, voyez par-vous même :

        « Nous sommes clairement dans une situation de détournement de slogan. Jusqu’ici, notre campagne fonctionne très bien, nous avons de très bons retours. Ils ont voulu profiter de ce succès pour se l’approprier. »
        Pour reprendre l’expression (de mémoire) d’un certain Fontenelle, c’est du foutage de gueule niveau 8 sur l’échelle de BHL. Mais le meilleur reste à venir :

        « Il ne faut pas qu’il y ait confusion et nous sommes très clair là-dessus : la guerre n’est pas un jeu ». « Dans un jeu vidéo, même s’il existe certaines règles, on peut la plupart du temps les transgresser sans conséquences graves. Notre projet, c’est d’expliquer qu’il faut justement sortir d’une logique de jeu vidéo pour entrer dans la vraie vie. Dans l’armée, il y a des codes, des règles et des lois. Et si on passe outre, on met en péril la vie de civils, la vie de soldats et on peut compromettre la mission. »

        Bien sûr. La transgression des règles, mettant en danger la vie des civils, qui reste impunie seulement dans les jeux vidéos... Louable conception, s’il en est. Il faudra sans doute l’expliquer un peu plus clairement aux familles des malencontreuses victimes afghanes (pour prendre un exemple au hasard).



  • dimanche 28 février 2010 à 12h35, par matthieu

    Loin de moi l’idée d’un raccourci facile Armée - Eglise - FN, parce que même si j’en ai déjà rencontré, des comme ça, adepte du combo de l’écervelement, je me refuse à tout raccourci facile. Non.
    Si je lance, au débotté, ce slogan qui semble si bien sonné c’est qu’il existe - peu ou prou - déjà.
    Replaçons la chose.
    En 1997, pour une énième campagne électorale, le sieur Le Pen et sa clique tente de sensibiliser les masses par tous les moyens. Et les voilà qui se lancent dans l’enregistrement d’une chanson. Le Front National étant réputé pour son ouverture, pour sa largesse d’esprit et son respect de toutes les cultures décide, pour appuyer son propos, de faire un zouk. Oui. Un zouk.
    Une chanteuse d’origine malgache, Isabella Imperatori enregistre donc « Avec Jean Marie, je n’ai plus de peine », titre qui ne resta pas longtemps au box office, mais qui est en écoute sur cette superbe page :
    Chansons de Campagne
    qui répertorie les plus belles chansons de campagne politique. On peut y entendre « Mitterand président », « Strauss-Kahn y va gagner » ou encore « Jacques Chirac Maintenant ». Et quelques belles trouvailles.
    Pour en revenir au propos, je vous livre le refrain de ce zouk plein d’entrain :
    Avec Jean Marie, je n’ai plus de peine
    Avec Jean Marie, plus aucun souci
    Avec Jean Marie, je deviens moi même.
    Avec Jean Marie, l’avenir nous souris.

    Deux solutions pour enfin devenir soi même : l’armée et le fn.
    ...

    • dimanche 28 février 2010 à 12h37, par matthieu

      Vous excuserez les fautes, il est midi trente, je me réveille a peine.

      • dimanche 28 février 2010 à 20h24, par vincent

        C’est sûr que Montherland,Kessel,Lawrence par exemple, ça avait une autre gueule que la playstation,
        c’était une autre qualité de « rêve » qui était proposée aux futurs engagés.Sans compter les uniformes qui,jusqu’à la 1-ère guerre mondiale, avaient une certaine gueule. Je ne parle pas de la suite,i.e du principe de réalité comme disent les psys, très bien décrit dans « les nus et les morts ».



  • mardi 2 mars 2010 à 17h10, par realworld

    N’avez vous pas remarqué que les campagnes de pub de l’armée coïncident quasiment toujours avec des périodes de poussée de chômage ? En 2002, c’était déjà le cas pour moi qui sortait de l’école. J’y avais été par curiosité et me faire faire un checkup de santé à l’œil. Je me rappelle encore de l’interview par l’officier (dans la salle de réunion) de chaque candidat potentiel sur ses motivations. Le chômage et la difficulté d’accès à l’emploi couvrait 80% des justifications. Et d’insister lourdement sur le fait qu’aujourd’hui la guerre c’était très peu de terrain et donc de risques. De cette micro expérience, j’en ai gardé le sentiment qu’on est protégé majoritairement par des pauvres erres dont la société n’a pas voulu et qui font ça par défaut, pour tenter de raccrocher une situation sociale plus qu’autre chose. Enfin, pour conclure ma prose, n’avez vous pas remarqué que l’essentiel des terrains de combats à l’heure actuel se font dans des zones désertiques et/ou sableuses ? Envoyer nos fantassins avec un beau vert kaki, cela revient souvent à les transformer en cible de ball-trap. Drôle de jeu...



  • mardi 2 mars 2010 à 23h23, par Verteer

    Encore plus que la guerre, ce qui aurait été cool aurait été de savoir si l’auteur de l’article avait fait son service militaire (obligation supprimée il y a quoi, 10 ans ?). Si ce n’est pas le cas, il y a beaucoup mieux que « Slate » pour s’informer : il suffit de demander autour de soi. Slate.. mdr. Mais il en va de la qualité de la nouvelle comme de la qualité des infos : l’important, c’est de faire semblant. On fait aujourd’hui la guerre dans ce pays comme d’autres font l’homme triste ou la femme joyeuse : ils font du théâtre dans une société en carton.On veut nous vendre comme une tendance ce qui est une régression. Eh bien, jouer au pacifiste, c’est une régression, comme tout ce qui est « jouer », d’ailleurs (y compris au soldat !). La vie, quant à elle, n’est pas un jeu. Nous vivons sur les réserves de la société bâtie par nos anciens qui, seule, nous permet de jouer à croire le contraire.

    Si on doit entrer en guerre, on entre en guerre. Point final.

    • vendredi 5 mars 2010 à 14h02, par HN

      Vous oubliez « Rompez ! »

       :-)

    • vendredi 5 mars 2010 à 14h52, par Patrick

      « Nous vivons sur les réserves de la société bâtie par nos anciens »

      Et, comme toutes les réserves, elles s’épuisent. Il va bientôt falloir bouger son cul pour les renouveler. D’où : l’armée de terre, bien sûr ! TadaTsoinTsoin !

      Pfiou ! Quelle originalité, vraiment. Bâtir un empire économique sur les cadavres des guerres coloniales et prétendre ensuite attribuer quelques « valeurs » à ces comportements, au prétexte qu’ils « se perdent ».

      Rompez !

      Voir en ligne : BMC



  • mercredi 3 mars 2010 à 09h45, par un-e anonyme

    Sur le fond je suis plutot en accord avec cet article, mais je ne partage pas franchement l’avis de l’auteur quand aux jeux vidéo FPS du type call of duty.
    A dire vrai, et pour peu que l’on soit à même de se servir de ce que l’on a entre les deux oreilles, ce type de jeu ne donne pas envie de s’engager.

    Y avez vous dejà joué ?
    Quel à été votre durée de vie durant la partie ?
    Pour ma part, cela dépasse à peine 1 à 2 minutes.
    Le réalisme (relatif) des jeux vidéos, par leur reproduction des paysages, des armes, des « missions militaires » ne vous a tout de même pas fait oublier que vous préférer largement laisser la vie réelle de soldat à quelqu’un d’autre ? Histoire de vivre encore un peu plus de 2 minutes.... car une fois le corps truffé de plomb vous ne réapparaitrez pas.

    • jeudi 4 mars 2010 à 10h19, par fred

      Ouvrez le ban :

      L’adjudant Michel Drucker, récemment distingué colonel de la réserve citoyenne air, présentera une émission consacrée à l’armée de l’Air le 23 mars à 20h30 sur France 2. De vrais artistes populaires seront présent, dont Michel « Ils ont le pétrole... » Sardou et Serge Dassault...
      A l’issue de la commémoration, les spectateurs seront invités sur le tarmac pour assister au décollage d’un charter d’immigrants reconduit vers l’Afghanistan.
      Rompez !



  • vendredi 5 mars 2010 à 13h58, par HN

    MERDE !!! Je me suis planté de formulaire !!

    En fait, je me suis inscrit à Call of Duty au lieu de le faire dans l’armée de terre...
    C’est ballot.



  • lundi 8 mars 2010 à 18h28, par Santinèle

    Merci d’avoir tartiné cet article pour moi : je suis tombée nez à nez sur cette affiche le 18 février dernier quand je suis arrivée à Montparnasse-Bienvenüe, en soirée...alors que je sortais de la cambrousse de Centre Bretagne (Guingamp, et oui c’est la cambrousse vu de Paname) par le train. J’avais pas mis les pieds à Paris depuis trois bails (des baux) et paf la claque dans la gueule avec cette affiche Bigbrotheresque à souhait, dégoulinante d’hémoglobine et de promesses de mort.

    J’ai eut un frisson d’effroi. Moi qui, en Bretagne, coule des jours plutôt sereins et naïfs (à fond dans les réflexions écolos, les pieds dans l’eau, sables dans les chaussettes et beuveries au Galopin de Guingamp, entre autre) à vitesse végétale et géologique.

    Tout çà m’a rattrapée d’un coup d’un seul. Et puis les GI’s de la Gare de l’Est de lendemain, ceux qui sont devenus eux-mêmes et qui ont l’air si épanouis de porter une mitraillette chargée, une vraie, devant les des enfants et des grands enfants comme moi qui manquent de tomber en syncope à la vue d’un objet de mort...

    Ouais merci d’avoir eut la force de dire tout çà de façon construite et détachée émotionnellement.
    Moi je peux pas.
    SI j’essaye çà va faire AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhhhhhh.

    Et sémantiquement, ya rien qui passe vraiment.
    Donc voilà, j’ai peur.
    Peur que la beauté de cette affiche - car elle belle c’est trop vrai - ne marche trop bien et nous vole d’autres jeunes qui devraient utiliser leur belle énergie et leurs neurones pour construire un monde d’abord en pensée, qui ressemblerait plus à un équilibre entre les forces de le vie et les forces de la mort (c’est tout pareil tout çà) plutôt que de basculer plus vers l’un ou l’autre...

    A suivre...



  • mercredi 11 août 2010 à 23h02, par 1°Cl

    Salut, les gens
    D’abord, je précise que je viens juste de trouver l’ « Article 11 » et a fortiori cet billet. D’où la lenteur de la réponse..
    Et bien que j’apprécie le site dans son ensemble, là je ne peux pas être d’accord.

    Dans la première partie, vous dites que le soldat d’aujourd’hui est comparable a un gosse qui joue avec sa voiture télécommandée, que jamais au grand jamais il n’ira se mettre a découvert et patrouiller bêtement avec ses petites rangers. Faux. La piétaille est toujours d’actualité, et au vu du prix des vecteurs de mort sans pilote, c’est pas près de changer. Et entre parenthèses, la majorité des drones n’est pas destinée au combat mais au renseignement. Et j’ouvre d’autres parenthèses, celles-ci a propos de cet avenir qui serait dans le geek… Euh, même si ils sont assez indulgents, il y a quand même des tests et épreuves, pour rentrer dans la grande muette…Physiques, d’accord. Mais quand même

    Bon, pour ce qui est de l afghnistan, mon avis, perso, c’est qu’on a rien a y faire. Ce serait mieux de commencer par régler les problèmes intérieurs(ah, cette fameuse crise...) avant d’aller jouer les judge dredd a l’autre bout du monde.

    Pour finir, vous dites que les jeux de guéguerre sont censés générer des vocations… J’ai joué a mario, étant gamin. Ça m’a pas donné envie de devenir plombier. Les jeux, c’est pas grand-chose d’autre que des passe temps, si débilitants et asocialisants soient ils.

    Voila, j’ai poussé mon ptit coup de gueule.

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